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La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirer profit du Web 2.0 ?

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par Marc LEIBA
Institut des hautes études en communications sociales de Bruxelles - DESS de Journalisme Européen 2007
  

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2. « La tare originelle »

2.1. D'où vient la gratuité ?

Comment est-il possible, dans une économie mondialisée, où la logique marchande s'est immiscée partout, jusque dans la culture et les questions de santé publique, de voir un réseau comme Internet se développer sous la bannière du gratuit ? Si les raisons idéologiques sont réelles, elles sont rattrapées par des réflexions économiques.

2.1.1. Une idéologie consubstantielle au développement du réseau

Bien qu'issu originellement d'un programme de l'armée américaine, qui se demandait dans les années 1960 comment décentraliser l'information en cas d'attaque soviétique, la toile a été très vite investie par le grand public. Le perfectionnement du système hypertexte puis l'invention du World Wide Web (la toile d'araignée mondiale) conjuguée à la mise au point du navigateur Internet Mosaic a conduit à la diffusion massive de cette technologie dans les années 1990. Les pionniers du réseau voyaient dans cette nouvelle technologie un chemin vers la culture et la connaissance universelles, réalisant - là ou la télévision avait échoué- la prophétie de McLuhan du fameux « village global ». « Mais ce lieu global est différent de celui qu'aurait pu engendrer la télévision. Tous ses habitants ne sont pas soumis au même message en même temps. Leur communication n'est pas synchrone. » (FOGEL et PATINO, 2005, 198).

Dans un essai à charge contre la culture de la gratuité, Denis Olivennes, le patron de la FNAC, revient sur les conditions historiques entourant l'origine du réseau. « A sa naissance, Internet se caractérise non seulement par sa prodigieuse nouveauté technique mais aussi par son idéologie d'escorte où le marché figure l'ennemi et l'échange, l'instrument d'une libération » (OLIVENNES, 2007, p.87). Il rappelle ainsi que dès les premiers déplacements d'octets sur Internet, des esprits bienveillants se sont penchés sur le réseau avec des ambitions généreuses voire utopiques. Et de citer Régis Soubrouillard19(*) : « Internet n'a pas seulement la puissance d'une technique, il possède également la force de l'utopie technicienne optimiste dont il est issu : la culture Internet, qui s'enracine dans un refus de l'opacité et du secret, qui enveloppe toute institution tenue d'emblée pour aliénante, et dans un désir, celui de la transparence absolue par la communication universelle. Ces idéaux (...) ont rencontré d'autres exigences plus anciennes et authentiquement démocratiques : celle de l'accès pour tous au savoir et à la culture, institué comme droit et réalisé dans l'instruction gratuite. »

Internet donne ainsi une nouvelle résonance à la contre-culture, ce mouvement libertaire qui trouve ses racines dans les années 1960 : de l'Amérique hostile à la guerre du Viêt-Nam et à l'American Way of life, jusqu'aux révoltes de l'année 1968 à Prague, Rome et Paris. La toile devient le promoteur de cet esprit. C'est également le sens des logiciels libres, développés à partir des années 1980 tels les système d'exploitation GNU lancé par l'américain Richard Stallman en 1983, puis Linux du finlandais Linus Torvalds en 1991. De nos jours, ces logiciels et leur filiation font figure de résistance face aux géants honnis de l'Internet comme Microsoft et, de plus en plus, Google dont la devise est pourtant « Don't be evil » (ne fais pas le mal). Autre combat tout aussi gigantesque mené par les internautes libertaires, celui de la gouvernance d'Internet. « Le pouvoir de contrôle de ses (Internet) infrastructures critiques reste, en réalité, entre les mains d'un acteur unique » et cet acteur c'est l'ICANN (BENHAMOU et SORBIER, 2006). Inféodé au Département du commerce des Etats-Unis, cette société de droit privée créée en 1998, pourrait en théorie « « effacer » de la carte de l'Internet les ressources de pays entiers » (BENHAMOU et SORBIER, 2006). Aussi des voix s'élèvent-elles pour réclamer une multilatéralisation du contrôle du réseau. Enfin, nous avons déjà parlé de l'encyclopédie en ligne et gratuite Wikipédia, dont le projet de diffusion de la connaissance universelle repose sur le travail bénévole de centaines de milliers d'internautes à travers la planète.

* 19 Régis Soubrouillard, « Gratuits : le prix à payer », in Le Débat, Gallimard n°139, mars-avril 2006.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway