B- Justification du choix des mesures de
l'intermédiation bancaire
L'explication des facteurs influençant la croissance
économique peut être considérée comme étant
la justification de nos variables à savoir :
Les crédits accordés au secteur
privé : ces crédits soit à court ; à
moyen ou à long terme sont de manières générales
orientées vers les investissements productifs qui sont le moteur
principal d'une économie en pleine expansion, d'où l'importance
de cet indicateur. D'après Anne Joseph (2000), dans un contexte de
faible régulation, les crédits peuvent être orientés
vers des investissements peu productifs. Par exemple, les signes de
corrélation entre la part des crédits destinés au secteur
privé et la croissance économique est négative en
Amérique Latine sur la période de 1970-1980. Dans ce
sous-continent en raison de la libéralisation financière
effectuée sans encadrement adéquat, la plupart des crédits
ont servi à financer des investissements peu productifs (De Gregorio et
Guidotti, 1995)
Figure2 : Evolution des
crédits au secteur privé
Source : World Bank
Cette courbe retrace l'évolution des crédits aussi
bien à court, moyen et long terme accordés au secteur durant la
période allant de 1980 à 2003. On remarque tout de suite une
chute de ces crédits durant la période précédent la
dévaluation cela due tout à la diminution des crédits
à moyen et long terme résultant du manque de confiance des
agents financiers dans le secteur financier puis aux anticipations
effectuées par les agents économiques peu avant la dite
dévaluation ce qui avait conduit à un retrait massif des
dépôts bancaires que beaucoup préféraient garder
à l'extérieure entraînant une fuite des capitaux mais
après la dévaluation une légère amélioration
de ces crédits s'est fait ressentir entraînant avec elle, un
accroissement des crédits à court terme. En effet, au 31 octobre,
la centrale risques de le BEAC fait état d'un montant global de
crédits bancaires recensés de 522milliards de FCFA, soit une
hausse de 1,5% par rapport à l'année
précédente ; cette hausse est imputable à une hausse
de 4,3% des crédits à court terme qui s'établissent
à 253 milliards de FCFA en octobre 1999 contre 242,6 milliards de FCFA
en 1998. Le repli des crédits à moyen et à long terme en
1999 de 1% n'a aucune incidence sur la hausse globale des crédits. Si on
effectue une analyse en terme de secteur, on remarque en 1999 un accroissement
de 2% des crédits totaux au secteur primaire résultant d'une
augmentation de 13% des crédits à court terme, la pêche (+
28,6%) et la forêt (15,7%) en sont les principaux
bénéficiaires alors que le secteur agricole affiche un
léger recul du financement bancaire de 3,7%. Les crédits à
moyen et long terme quant à eux enregistrent un recul de 1,1% ; au
niveau du secteur secondaire, on remarque une baisse simultanée des
crédits de court, moyen et long terme : la baisse des
crédits de court terme s'explique par un recul du financement bancaire
du secteur des mines de 8,5% et des industries de transformation de13,6% et
celle des crédits à moyen et long terme de 2,2% s'explique par un
recul du financement octroyés au secteur minier (-6,2%) ; et enfin
concernant le secteur tertiaire, les concours bancaires accordés a ce
secteur enregistrent une hausse de 5% due au regain des crédits à
court terme accordés aux secteurs des services (+15,4%) et du commerce
d'exportation( +143,3%). En définitive sur l'ensemble des crédits
recensés 57% des financements bancaires ont été
absorbés par le tertiaire.
La masse monétaire (M2) : cet indicateur
comprend M1 et la quasi-monnaie.
Cette quasi-monnaie désigne l'ensemble des actifs
financiers qui peuvent être facilement transformés en monnaie
annuelle c'est-à-dire en billets de Banque Centrale, en pièces ou
en monnaies scripturales. Dans la plupart des pays en développement,
tout comme au Cameroun la quasi-monnaie est désignée par les
dépôts à terme. On y retrouve : tous les comptes sur
livret (livrets bancaires, livrets A et livrets B des caisses d'épargne,
les livrets bleus du crédit mutuel, les L.E.P ou livrets
d'épargne populaire, les CODEVI et les C.E.L
Figure3 : Courbe d'évolution
de la masse monétaire M2
Source : World Bank
Cette courbe également de la même
manière que les précédentes retrace l'évolution de
la masse monétaire de 1980 à 2003. On peut constater que sur
cette courbe la masse monétaire a connu diverses phases tantôt
ascendantes, tantôt descendantes cela due de manière
générale à la crise financière des années
80. Rappelons ici que La monnaie est créée pour être mise
à la disposition des entreprises et leur permettre de financer leurs
investissements. Certes cette assertion doit être nuancée puisque
en réalité, l'investissement peut être financer sans
création monétaire tandis que la monnaie peut être
créée pour d'autres opérations que l'investissement,
effectuées par d'autres agents que les entreprises ; cependant,
aucune de ces opérations ne seraient concevables si, à l'origine,
de la monnaie n'avait été créée par une banque au
profit d'une entreprise pour être investie dans un
« processus » de production.
La marge d'intermédiation : Comme
décrit précédemment c'est la
Différence entre les intérêts payés et
les intérêts reçus. Cet indicateur encore appelé
marge d'intérêt permet de mesurer l'efficacité des
intermédiaires financiers à savoir dans notre cas les banques.
Figure4 : courbe
d'évolution de la marge d'intermédiation bancaire
Source : World Bank
Cette courbe retrace l'évolution de la marge
d'intermédiation bancaire de 1980 à 2003. Il apparaît clair
que le résultat d'exploitation des banques a connu de grandes
instabilités depuis le début des années 80 jusqu'à
nos jours, dans ces conditions il devient intéressant de comprendre de
quelles façons les banques réagissent face à cela. A ces
variables quantitatives nous ajouterons une variable qualitative à
savoir la restructuration bancaire. L'introduction de cette variable dans le
modèle contribue à son amélioration ; cette variable
est une variable muette composé de 0 et 1.
Le choix de nos variables étant maintenant
justifié, procédons à leur vérification empirique
suivant le model économétrique qui sera présenté
ci-après.
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