A- Mesures préconisées au niveau de
l'épargne
La réalisation d'un développement soutenable en
prenant en compte la protection de l'environnement et la lutte de la
pauvreté passe notamment par la prise en compte des femmes et par
l'accès d'une part croissante de la population à l'accès
aux services financiers alors qu'aujourd'hui 90% de la population n'est pas
bancarisée. Il faut développer et adapter des produits
d'épargne à long terme telles l'assurance vie, l'épargne
logement et favoriser la création des banques de refinancement
spécialisées en liant notamment les banques et les
établissements de micro finance. Un appui financier et technique
à la micro finance doit être développé. Permettre un
plus grand accès de la population aux services financiers implique des
systèmes financiers de proximité : fonctions
économique et sociales. Les institutions de micro- finance sont peu
à même de l'épargne collectée à court terme
en financement de moyen et de long terme, mais elle joue toutefois un
rôle important tant du point de vue économique par un effet
d'apprentissage que social en termes de collecte d'épargne, et de
crédits.
B- Mesures préconisées au niveau du
financement des projets
Les sociétés de capital-risque complètent
l'apport financier des banques. En effet, ces sociétés s'engagent
dans le financement de projets en détenant une partie des capitaux des
entreprises, en tant qu'actionnaires elles suivent avec attention le
déroulement du projet, ainsi le risque défaut lié à
la mauvaise gestion est réduit. Ces sociétés de
capital-risque permettraient aux entreprises de fournir l'autofinancement
minimum exigé et les entreprises nouvellement créées
auraient accès à des sources de financement pour leurs
investissements ce qui inciteraient les banques à s'engager davantage.
Au Cameroun, différentes agences d'appui au secteur privé
prennent des participations dans les entreprises. Citons par exemple, la
société de promotion et de participation pour la
coopération économique (Proparco), détenue à 70%
par la caisse française de développement, la Commonwealth
development corporation (CDC), et la Deutsche investitions und Entwicklungs
Gesellschaft (DEG).Mais ces sociétés de capital-risque ont
également en dépit de leurs avantages certaines limites, à
savoir : le fait qu'elles ne s'engagent généralement que
pour une période déterminée ; à la fin de
cette période, se pose le problème de revente des parts
détenues, surtout dans les pays où il n'y a pas de marchés
boursiers ; il est impossible d'effectuer un suivi permanent de
l'entreprise et ces sociétés réalisent parfois tardivement
que la gestion n'a pas été rigoureuse ; de plus les
sociétés de capital-risque ne reçoivent que des dossiers
achevés, or l'établissement de ces dossiers coûtent assez
cher et les entrepreneurs n'ont pas toujours les moyens de réaliser une
telle dépense et dans ces cas les sociétés capital-risque
constituent les dossiers et deviennent promoteurs alors que ce n'est pas leur
rôle.
De même le développement des
sociétés de crédit-bail serait une source de financement
supplémentaire pour les entreprises. En effet, le crédit-bail
permet aux entreprises de détenir des biens de production sans avoir
recours au crédit bancaire ; selon la Banque Mondiale,
il « repose sur l'idée que les actifs sous formes
d'installations industrielles sont source de bénéfices à
travers leur utilisation plutôt qu'à travers le seule
propriété ».Le contrat de crédit-bail a en
général une durée de trois à sept ans et au terme
de cette période, le preneur a le choix entre lever la promesse de vente
en acquérant le bien à un prix fixé à l'avance et
égal à sa valeur résiduelle, prolonger le contrat de
location ou rendre le bien au crédit bailleur. La différence
entre ce crédit et les crédits classiques est la conservation de
la propriété de bien acquis par le crédit bailleur ;
elle lui sert de garantie immédiate en cas de défaut du preneur
sur les loyers à verser ; le crédit-bail coûte plus
cher que le crédit classique mais contrairement à celui-ci, il
couvre l'intégralité de l'investissement et il n'est pas
nécessaire de fournir un apport de fonds propres.
Des fonds de garantie efficaces devraient être mis en
place pour permettre aux banques de récupérer leurs
créances en cas de réalisation du risque ; pour cela, il est
nécessaire de trouver un juste milieu entre une couverture totale du
risque et une couverture insuffisante. La première situation incite les
banques à se désintéresser du suivi du projet et la
deuxième amène celles-ci à refuser la plupart des demandes
de financements. Mais en général, dans les pays en
développement ces fonds n'ont fonctionné de manière
efficace qu'à leurs débuts, en effet, par la suite les banques se
sont désintéressées de la sélection et du suivi du
projet.
En définitive, il ressort de ce chapitre qu'au Cameroun
comme dans beaucoup de pays d'Afrique sub-saharienne, les banques ne
contribuent pas de manière substantielle à la croissance
économique des pays comme elles le devraient. En effet, dans une
économie en développement, le rôle attendu du secteur
bancaire est de promouvoir l'investissement productif et soutenir
l'activité des entreprises. Mais il ressort ici, que ces banques sont
dans l'incapacité de promouvoir l'investissement à cause du
financement de projets productifs et de court terme ; à cause de
leur faiblesse au niveau de la collecte de l'épargne domestique qui les
handicapent lors de l'octroi des crédits. Il serait donc de bonne augure
de promouvoir le développement de certaines institutions comme les
sociétés de capital-risque et les sociétés de
crédit-bail pour améliorer les choses et autres.
CONCLUSION DEUXIEME PARTIE
En définitive, cette deuxième partie a
abordé l'aspect empirique de notre travail. Il a été
question dans notre troisième chapitre de procéder à une
présentation précise et concise non seulement des variables
retenues mais également du modèle économétrique
retenu ainsi que de sa formalisation. Le quatrième chapitre quant
à lui a été consacré à la
présentation des résultats et leurs interprétations
statistiques économiques après avoir fait des régressions
multiples afin d'éliminer les variables qui ne sont pas significatives
dans l'explication du phénomène. Le point le plus important de ce
chapitre reste tout de même l'analyse économique des
résultats obtenus qui à révéler des
difficultés quant à la contribution du système financier
Camerounais dans la croissance économique à savoir : les
difficultés liées au financement de projets productifs et celles
liées à la collecte de l'épargne ; d'où la
dernière partie de notre travail consacrée à la
proposition d'un système financier efficace quant à la relance de
l'économie.
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