B : La productivité marginale du capital
L'évolution de cette productivité est
également fonction : soit de la gestion du risque de
liquidité, soit du financement d'investissement plus productif
grâce à la diversification des portefeuilles et la collecte des
informations.
1 : La gestion du risque de liquidité
Bencivenga et Smith (1991) présentent un modèle
intergénérationnel à trois périodes où
l'économie comporte deux actifs. Le premier, liquide rapporte un
rendement r pour une unité investie à la période t, quelle
que soit la date de liquidation. Le second, illiquide, rapporte n unités
à la période t+2 et x unités si l'investissement est
liquidé à la période t+1. Les intermédiaires
financiers ont un impact positif sur le taux de croissance grâce à
deux mécanismes : tout d'abord, ils entraînent un
accroissement du taux de rentabilité du capital en dirigeant
l'épargne collectée vers des investissements peu liquides mais
productifs ; enfin, ils évitent des liquidations
prématurées du capital. Sans intermédiaires financiers, un
agent ayant un besoin de liquidité en t+1 ; vend les actifs de
l'entreprise dans laquelle il a placé son épargne en t, et le
taux de croissance est moins important en t+2.
2: L'orientation de l'épargne vers des placements plus
productifs
Berthélémy et Varoudakis (1994) construisent un
modèle dans lequel la principale fonction des banques est de collecter
des informations sur les projets d'investissements. Comme les coûts de
recherche des informations sont indépendantes des masses
financières traitées par le secteur financier, plus le montant de
l'épargne est important ; plus la productivité du travail
dans les banques est élevée. Le développement du secteur
financier entraîne une plus grande concurrence bancaire, une
augmentation de la taille des banques et un accroissement de la plupart de
l'épargne allouée aux investissements. Lorsque le secteur
financier est faiblement développé ; en raison de
l'existence de coûts fixes et d'effets d'apprentissage ; la
productivité marginale du travail est moindre. Cette situation
correspond à l'équilibre « bas » de
piège de pauvreté où le démarrage du processus de
croissance est bloqué. Pour que l'économie converge vers
l'équilibre « haut », la taille du secteur financier
doit dépasser un seuil critique.
A la fin de cette étude du lien existant entre nous
pouvons évoquer les limites rencontrés par
l'intermédiation bancaire au Cameroun. Ce travail fera l'objet de la
section suivante après que nous ayons illustrer par ce
schéma le lien entre le secteur financier et la croissance
économique.
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