ESSAI DE L'ANALYSE SUR LA RELATION CONSOMMATION -
REVENU : « Cas de la cité d'Uvira »
André MAKUTUBU
BALIBWANABO
Licencié en sciences
économiques
Option de
gestion financière
Email :
andr_alice@yahoo.fr
ou
balibwanabo@hotmail.com
Tel. : +243 (0) 810 063 015
Juin 2 008
1. RESUME
Dans ce papier, nous essayons de mettre en relation entre la
consommation et le revenu de la cité d'Uvira. La cité d'Uvira qui
est une partie de la province du Sud-Kivu en République
Démocratique du Congo et parmi les parties les plus touchées par
la guerre et les violences sexuelles. L'objet de ce papier est de mettre en
relation la consommation et le revenu des 120 ménages
enquêtés.
Nous n'allons pas déterminer la relation entre la
consommation et le revenu de la RD Congo en général mais
plutôt nous allons essayer à déterminer cette relation
juste pour la cité d'Uvira. Vérifier la théorie
keynésienne et celle de classiques, c'est le second objectif de ces
analyses.
Dans le premier point (Introduction) de cet article, nous
allons passer en revue l'économie de la RD Congo. Le deuxième
point est consacré à la revue théorique sur la
consommation : au sens de Keynes et à celui de classiques (Brown).
Le troisième point présente les variables utilisées dans
nos analyses. Le quatrième point présente les méthodes
économétriques en usage (test de stationnarité et celui de
co-intégration) dans ce papier. Le cinquième point concerne les
résultats obtenus et enfin le dernier point est consacré à
la conclusion générale.
2. INTRODUCTION
La RD Congo est un pays grand et en potentialité en
ressources naturelles énormes. Néanmoins, ce dernier est parmi
les pays vivant avec un taux de pauvreté élevé. Comme le
présente les analyses des Nations unies, en septembre 2000, environ 1,1
milliards de personnes, soit 1/5 de la population mondiale, disposent de moins
de 1 dollar américain par jour et pendant ce temps, la proportion de
personnes vivant dans l'extrême pauvreté avait récemment
baissé tandis qu'à la même période, le nombre de
personnes vivant avec moins de 1 dollar américain par jour en Afrique
Sub-saharienne a augmenté et s'élevait à 314 millions,
soit 47% de la population mondiale.
Vues toutes ces analyses, nous pouvons dire que plusieurs
ménages congolais sont inclus dans ce 47% de la population mondiale
vivant avec moins de 1 dollar américain par jour. La République
Démocratique du Congo est l'un des pays les plus pauvres du monde, avec
des inégalités très marquées malgré ses
multiples et diverses richesses. Cette situation trouve pour la plupart
l'explication dans des différents conflits à des effets
dévastateurs qu'a connus ce pays.
Les violations des droits humains, résultat des
conflits armés en particulier des enfants et femmes, ont eu des
répercussions très profondes au sein des populations. En 2002,
80% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté fixée
à deux dollars par jour. Près de 44% des femmes et environ 22%
des hommes n'ont aucun revenu.
Uvira est parmi les cités de la République
Démocratique du Congo, située à l'Est et est parmi les
parties de la République Démocratique du Congo les plus
touchées par la guerre, violation de droits humains, massacre, viol,
pillage.... Soit une grande partie de cette population de cette cité
est pauvre et vit de moins de deux dollars par jour.
La réduction de la moitié, sur une
période comprise entre 1990 et 2015, la proportion de la population
vivant avec un revenu inférieur à 1 dollar américain par
jour et qui souffre de la faim, était le premier objectif des objectifs
de développement pour le millénaire (ODM) fixé par les
189 Etats membres des Nations unies en l'an 2000.
Comme la RD Congo est l'un des pays (Etats) membres de Nations
unies, elle s'est fixé aussi cet objectif, c'est-à-dire
d'accroître le revenu journalier de sa population et de chercher à
lutter contre la faim.
Le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la RD
Congo continue à décliner en quittant de 380 dollars
américains en 1960 à 240 dollars américains en 1990 et
2000, devient de 85 dollars américains. Cela prouve combien de fois, la
RD Congo est une Nation en économie pauvre, c'est-à-dire la RD
Congo est parmi les pays plus pauvres dans le monde.
Nous venons de passer en revue l'économie de la RD
Congo en général, celui qui parle de la réduction de la
faim, sous-entend directement la notion de la consommation ; cela est
l'objet de notre article. Nous n'allons pas déterminer la relation entre
la consommation et le revenu de la RD Congo en général mais
plutôt nous allons essayer à déterminer cette relation
juste pour la cité d'Uvira. Vérifier la théorie
keynésienne et celle de classiques, c'est le second objectif de ces
analyses.
Dans le premier point (Introduction) de cet article, nous
allons passer en revue l'économie de la RD Congo. Le deuxième
point est consacré à la revue théorique sur la
consommation : au sens de Keynes et à celui de classiques (Brown).
Le troisième point présente les variables utilisées dans
nos analyses. Le quatrième point présente les méthodes
économétriques en usage (test de stationnarité et celui de
co-intégration) dans ce papier. Le cinquième point concerne les
résultats obtenus et enfin le dernier point est consacré à
la conclusion générale.
3. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE SUR LA CONSOMMATION
L'étude du comportement de consommation du point de vue
de ses relations avec le revenu a été une préoccupation
des théoriciens de l'économie dès le premier moment du
départ de théorie économique.
Bien que la théorie générale de Keynes
ait le mérite d'être plus vieille et la plus
vérifiée, ce mérite soit d'avoir élucidé les
relations stables entre la consommation et le revenu. Mais après la
deuxième guerre mondiale, il y a eu des nouveaux modèles de la
consommation qui avaient l'objectif d'éclairer le comportement des
consommateurs. Parmi ces derniers, celui de Brown qui nous intéresse
dans notre analyse comme modèle classique.
Selon le petit Larousse, la consommation est l'usage que l'on
fait des biens et services produits (si la consommation s'accroît en
raison de la production, cette dernière est également
stimulée par la consommation).
La consommation est l'utilisation plus ou moins
prolongée d'un bien ou d'un service économique conduisant
à sa destruction.
Enfin, la consommation peut être définie comme
étant une quantité de biens qui par usure ou par destruction
permet de satisfaire directement les besoins des agents économiques
intéressés sans concourir à l'accroissement de la
production.
Dans ces analyses, nous aurons à estimer le
modèle de la consommation selon les Keynésiens et les
classiques.
1. Théorie Keynésienne sur la
consommation
Selon la théorie générale de Keynes, on
dénombre les forces subjectives et sociales qui déterminent le
montant de la dépense à côté des facteurs objectifs
de facteurs subjectifs. Parmi tous ces facteurs socio-économiques, le
revenu tient une place de choix et Keynes lui-même isole ce facteur et
l'érige en déterminant principal de la consommation en supposant
les autres facteurs comme étant des données stables ou
constantes.
Les Keynésiens s'intéressent à la
relation fonctionnelle s'établissant entre la consommation globale
à termes réel et le revenu réel de la période
à partir de la loi psychologique fondamentale de Keynes qui est
stipulée comme suit : « lorsque le revenu augmente, la
consommation augmente aussi mais d'un montant inférieur à
l'accroissement du revenu ».
Voici la fonction de la consommation
keynésienne :
C = c0 + c*Y (1)
Si nous remplaçons C par X, c0 et c par a et
b, l'équation va s'écrire comme suit :
X = a + b*Y (1')
Avec X : consommation actuelle
Y : revenu actuel
a : consommation autonome
b : propension marginale à consommer
Pour le cas de nos observations sur les 120 ménages
dans la cité d'Uvira, lors que les revenus varieraient d'un pour cent,
la consommation variera aussi d'un point de pourcentage moins proportionnel que
celui de revenus. En d'autres termes, b doit être strictement
inférieur à 1, c'est-à-dire 0 b 1. b est la propension
marginale à consommer (Pmc) qui nous indique la variation de la
consommation induite par une variation maximale ou infinitésimale du
revenu. b indique la portion du supplément de revenu qui sera
consacré à la consommation.
2. Théorie classique (Brown)
Pour cet auteur, la consommation n'est pas seulement fonction
du revenu actuel mais plutôt elle est fonction de revenu actuel et de la
consommation passée, c'est-à-dire nous aurons dans ce cas comme
variables explicatives, le revenu actuel et la consommation passée.
Cette équation est écrite comme suit :
Ct = + *Y + *Ct-1 (2)
Dans notre analyse, cette équation va écrire de
la manière suivante :
Xt = a + b*Y + c*Z (2')
Avec Xt : consommation actuelle
Y : revenu actuel
Z : consommation passée
a : consommation autonome
b et c : constantes
Pour le cas de notre analyse, la propension marginale à
consommer est déterminée par b, c'est-à-dire que b est la
variation de la consommation actuelle lorsque le revenu varie. b
représente donc une propension marginale à consommer de courte
période, tandis que si nous voulons déterminer la propension
marginale de longue période, elle sera donnée par b/1-c. Dans la
mesure où le coefficient d'inertie de comportement c est strictement
compris entre 0 et 1 ; cette propension de longue période est
strictement supérieure à celle de courte période
donnée par le coefficient b. Dans ce cas particulier (ou pour le cas de
la cité d'Uvira), la propension marginale à consommer de court
terme doit forcement être inférieure à celle de long
terme.
3. Revenu
Dans ce sous point, nous allons juste nous limiter à la
définition du terme « revenu ». Défini par le
dictionnaire petit Larousse comme l'ensemble des sommes
générées par le travail, le fonds, le capital, etc.
III. PRESENTATION DES VARIABLES
Nous allons d'abord distinguer les deux types de variables
retenues dans notre analyse, et comme prévue dans cette dernière,
nous aurons à estimer deux modèles à savoir la fonction de
consommation au sens Keynésien et celle au sens classique (Brown).
La variable dépendante est celle dont sa valeur
découle des autres variables. La variable dépendante, ou
expliquée ou encore endogène, dans notre cas, est la consommation
de 120 ménages de la cité d'Uvira.
La variable indépendante est celle susceptible de
prendre n'importe quelle valeur, quelle que soit celle d'autres variables. Les
variables exogènes retenues dans nos modèles sont au nombre de
deux, soit le revenu de ces 120 ménages et leur consommation
passée.
Les variables retenus dans nos analyses peuvent être
représentées sous forme de graphique comme suit :
1. Revenu
Tableau n01 : Présentation de
revenu moyen mensuel en dollar américain
Y
|
n
|
Pourcentage
|
500
|
4
|
3.33
|
449
|
5
|
4.17
|
398
|
7
|
5.83
|
347
|
9
|
7.50
|
296
|
10
|
8.33
|
245
|
10
|
8.33
|
194
|
12
|
10.00
|
143
|
15
|
12.50
|
92
|
17
|
14.17
|
41
|
11
|
9.17
|
7.50
|
20
|
16.67
|
Total
|
120
|
100
|
Source : Notre enquête et
calcul
Graphique n02 : Revenu moyen mensuel
en dollar américain
Source : Nos enquêtes
Ce graphique nous montre que la population qui reçoive
moins de 1 dollar américain est de 16,67 % et 9.17% de notre
échantillon reçoivent entre 0.50-1.36 dollars américains
par jour. Ces catégories sont constituées par les fonctionnaires
de l'Etat, les soldats et la population cultivatrice et le 74.16% de cas ont un
revenu journalier compris entre 2-16.67 dollars américains. Cette
dernière catégorie est composée soit par les travailleurs
des organisations internationales, les fonctionnaires de l'Etat qui occupent de
postes stratégiques où ils peuvent facilement recevoir la
corruption et les militaires qui ne cessent de tracasser la paisible
population.
2. Consommation
Tableau n02 : Présentation de
consommation courante moyenne mensuelle en dollar américain
X
|
n
|
Pourcentage
|
464
|
2
|
1.67
|
377
|
5
|
4.17
|
290
|
13
|
10.83
|
203
|
20
|
16.67
|
116
|
30
|
25.00
|
29
|
50
|
41.66
|
Total
|
120
|
100
|
Source : Nos enquêtes et
calculs
Graphique n01: Consommation courante
moyenne mensuelle en dollar américain
Source : Nos enquêtes
Ce graphique nous montre que 41.66% de ménages
enquêtés de la cité d'Uvira consomment moins de 2 dollars
américains par jour, 25% consomment entre 2-4 dollars américains
par jour, 16.67% consacrent entre 4-7 dollars américains pour leurs
consommations courantes par jour, 10.83% de notre échantillon se
procurent de biens de 7-10 dollars américains par jour pour la
consommation courante, 4.17% consomment entre 10-12.5 dollars américains
par jour pour leur consommation courante enfin 1.67% de notre
échantillon consomment plus de 12.5 dollars américains par jour
. 58.34% de ménages constitutifs de notre échantillon dans la
cité d'uvira consomment plus de 2 dollars américains,
c'est-à-dire 58.34% de cas de notre échantillon dépassent
le seuil de pauvreté tandis que 41.66% de cas sont en dessous de seuil
de pauvreté fixé par la banque mondiale a 2 dollars
américains par jour. D'après nos enquêtes, le 41.66% de
notre échantillon est constitué par les fonctionnaires de l'Etat
surtout des enseignants des écoles publiques et les fonctionnaires qui
n'occupent pas de postes stratégiques (où ils peuvent recevoir de
corruption facilement), les soldats les moins gradés qui se mettent
à tracasser la paisible population cultivatrice et enfin composée
par la population cultivatrice, bien qu'avec leur production agricole, elle ne
parvient pas trouve des débouchés car il y a manque de desserte
agricole. Parmi c'est 41.66% de cas, nous déplorons plusieurs cas de
malnutrition. Le régime alimentaire est souvent le go unique.
IV. METHODES ECONOMETRIQUES
4. Test de stationnarité (unit root test)
Le test de Dickey-Fuller augmenté (ADF) permet de
mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d'une
chronique par la détermination d'une tendance déterministe ou
stochastique (Bourbonnais, 1998). Les modèles servant de base à
la construction de ce test sont au nombre de trois :
(1) Xt = Xt-1 + et
(modèle autorégressif d'ordre 1)
(2) Xt = Xt-1 + + et
(modèle avec constante)
(3) Xt = Xt-1 + t + et
(modèle avec tendance)
Avec Xt : variable testée
Xt-1 : variable testée en
tenant compte de ses conditions du passé
t : tendance
et : constantes
et : terme d'erreur
Le principe de test est simple : si l'hypothèse
nulle (H0) : = 1 est retenue dans l'un de ces trois
modèles, le processus est alors non stationnaire ; dans ce cas, on
teste la variable à différence première. Si on accepte
cette hypothèse pour l'une des variables que l'on veut utiliser alors
toutes les variables doivent être testées à la
différence première. Si l'hypothèse alternative
(H1) : 1 est retenue dans l'un des modèles ci-dessus,
alors le processus est stationnaire (Dossou, 2000).
5. Test de co-intégration
L'analyse de la stationnarité nous permet de
déterminer l'ordre d'intégration, si la variable est stationnaire
en niveau, c'est-à-dire son ordre d'intégration est
zéro ; et si la variable admet une stationnarité en
différence, c'est-à-dire l'ordre d'intégration peut
aller de 1 à n.
L'approche de Johansen nous a permis de tester la
co-intégration dans nos modèles. Le principe de ce test est
basé sur la comparaison du ratio de vraisemblance de Likelihood (LR)
à la valeur critique notée CV. Si LR CV, on accepte
l'hypothèse nulle, c'est-à-dire que les variables ne sont pas
co-intégrées, et si CV = LR, on accepte l'hypothèse
alternative et on considère que les variables sont
co-intégrées. Tous ces tests sont faits au seuil de 5%.
V. RESULTATS OBTENUS
Après avoir fait le test de stationnarité (unit
root test), nous avons trouvé les résultats
présentés dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°1 : Test ADF
Variables
|
Stat. ADF
|
CV (5%)
|
Avec tendance
|
Avec constante
|
Conclusion
|
X
|
-3,47
|
-3,44
|
Oui
|
Oui
|
I(0)
|
Z
|
-3,48
|
-3,45
|
Oui
|
Oui
|
I(0)
|
Y
|
-12,06
|
-3,44
|
Oui
|
Oui
|
I(0)
|
D(X)
|
-11,71
|
-3,44
|
Oui
|
Oui
|
I(1)
|
D(Z)
|
-11,66
|
-3,45
|
Oui
|
Oui
|
I(1)
|
D(Y)
|
-12,06
|
-3,44
|
Oui
|
Oui
|
I(1)
|
Source : confectionné sur base de logiciel Eviews
3.1
I(0) : Stationnarité en niveau
I(1) : Stationnarité en différence
première
Le tableau ci haut ressort que toutes les variables sont
stationnaires en niveau et en différence première. Comme toutes
les variables sont stationnaires en niveau, il n'est pas évident de
tester la stationnarité en différence première, mais dans
les cas de notre analyse, nous l'avons fait juste pour remplir la
formalité. Rappelons que, lorsque la statistique d'ADF est
inférieure à la valeur critique (CV), la variable est
stationnaire, et elle est non stationnaire lorsque la statistique d'ADF est
supérieure à la CV. Dans ce cas, nous trouvons que l'ordre
d'intégration est de zéro pour le seuil de 5% car toutes les
variables sont stationnaires en niveau.
Le test de stationnarité étant
vérifié, il nous est important de passer au test de
co-intégration au sens de Johansen, et nous avons obtenu les
résultats suivants pour nos deux variables :
Tableau n°2 : Modèle Keynésien
Eigen value
|
RL
|
CV (5%)
|
CV (1%)
|
Hypothesized
No. of CE(s)
|
0.204638
|
45.96398
|
19.96
|
24.60
|
Aucun **
|
0.145547
|
18.71798
|
9.24
|
12.97
|
Au moins 1 **
|
Source : Traitement de nos données avec Eviews
3.1
*(**) signifie qu'au seuil de 1% et 5%, nous rejetons
l'hypothèse de l'existence de plusieurs vecteurs de
co-intégration. Nous remarquons que pour nos variables, les valeurs de
RL sont supérieures à CV, soit 45.96 supérieur à
19.96 et 24.60 ; et 18.71 respectivement supérieur à 9.24
et 12.97. Il existe donc une relation de co-intégration, soit
l'hypothèse alternative d'une co-intégration est acceptée
pour la consommation et le revenu.
Tableau n°3 : Modèle Classique
Eigen value
|
RL
|
CV (5%)
|
CV (1%)
|
Hypothesized
No. of CE(s)
|
0.270301
|
79.16896
|
34.91
|
41.07
|
Aucun **
|
0.237317
|
41.98443
|
19.96
|
24.60
|
Au moins 1 **
|
0.081385
|
10.01679
|
9.24
|
12.97
|
Au moins 2 *
|
Source : Traitement de nos données avec Eviews
3.1
*(**) signifie qu'au seuil de 1% et 5%, nous rejetons
l'hypothèse de l'existence de plusieurs vecteurs de
co-intégration. Remarquons que pour toutes nos variables, les valeurs de
RL sont supérieures à CV. Il existe donc une relation de
co-intégration, soit l'hypothèse alternative d'une
co-intégration est acceptée pour la consommation, le revenu et la
consommation passée.
Comme l'hypothèse d'une co-intégration est
acceptée alors nous allons procéder à l'estimation de la
relation de long terme par la méthode de moindres carrés
ordinaires, qui est un modèle capital dans notre analyse.
Après avoir testé la co-intégration au
sens de Johansen, nous avons passé à l'estimation des
modèles de consommation par la méthode de moindres carrés
ordinaires et nous avons trouvé les résultats suivants, à
partir de l'estimation de nos données avec le logiciel Eviews
3.1 :
Ø Pour le modèle Keynésien
Après l'estimation, le modèle Keynésien
est donné par l'équation suivante :
X = - 6,81 + 0,73*Y
(- 1,40) (35,69)
Pour ce modèle, la variable indépendante
explique à 91,52 % le comportement des consommateurs de la cité
d'Uvira. Cette équation nous montre que, lorsque le revenu à
Uvira augmente d'un pour cent, la consommation augmente de 0,73 %. Cette
équation vérifie la théorie Keynésienne de la
consommation qui stipule : « lorsque le revenu augmente
d'un pour cent, la consommation croît aussi d'une proportion moindre que
celle de revenu ». La propension marginale à consommer pour la
cité d'Uvira est en moyenne de 0,73 soit
dx/dy = 0,73, c'est-à-dire 0,73 est la variation de la
consommation due à une variation du revenu. Si le revenu est nul, la
consommation diminue de 6,81 %. Pour ce cas, la consommation autonome est
négative, soit la population sans revenu ne consomment près que
pas.
Ø Pour le modèle classique
L'estimation du modèle classique au sens de Brown est
la suivante d'après nos analyses :
X = 0,40 + 0,09*Y + 0,84*Z
(0,16) (2,43) (17,56)
Pour ce modèle, la variable dépendante est
expliquée par les variables indépendantes de
97,67 %. Cette équation montre que, lorsque le revenu
croît d'un pour cent, la consommation augmente de 0,09 % tandis que
lorsque la consommation passée augmente d'un point de pourcentage, la
consommation actuelle augmente aussi de 0,84 %. Ce modèle vérifie
aussi la théorie classique qui stipule : « la
consommation actuelle est fonction non seulement du revenu mais aussi de la
consommation passée ». Pour cette équation, la
propension marginale à consommer de courte période est
donnée par x/y = 0,09 tandis que celle de longue période est
égale à 0,09/1- 0,84 soit 0,56. Et si le revenu et la
consommation passée sont égaux à zéro, la
consommation augmente de 0,40 % soit dans ce cas, la consommation autonome est
de 0,40.
Remarquons que pour ces deux modèles, les
ménages dépensent plus leurs revenus à la consommation et
ils épargnent une petite partie de leurs revenus. Pour le cas de
modèle Keynésien, les ménages épargnent soit (1-
0,73), c'est-à-dire 27 % de leurs revenus tandis que si nous
considérons le modèle classique, ils épargnent (1- 0,56),
soit 44% de leurs revenus. Mais en réalité, c'est le
modèle keynésien qui reflète plus la réalité
de cette cité. En réalité, si nous prenons en
considération la situation de la crise alimentaire, tout en
considérant aussi que le revenu reste constant car plusieurs employeurs
restent retissant en ce qui concerne l'augmentation de salaire et que cette
situation cause une hausse généralisée de prix, la
population aura tendance à consommer tout leur revenu sans qu'elle
puisse épargner.
6. VI. CONCLUSION
Nous voici au terme de nos analyses, qui avaient comme but de
chercher en mettre en relation la consommation moyenne et le revenu moyen de la
cité d'Uvira, tout en vérifiant deux théories de la
consommation (celles Keynésienne et Classique au sens de Brown), sur un
échantillon de consommation et revenu moyen de 120 ménages de la
cité d'Uvira.
Après nos résultats obtenus, nous remarquons que
les deux théories se vérifient, c'est-à-dire la
théorie Keynésienne veut à ce qu'il y ait une relation
croissante entre la consommation et le revenu, mais cette dernière doit
être moins proportionnelle, et celle de Classique qui veut qu'il y ait
une relation croissante aussi entre la consommation actuelle, revenu actuel et
la consommation passée. Pour notre cas, lorsque le revenu croît
d'un pour cent, la consommation augmente de 0,73 % dans la cité d'Uvira,
c'est-à-dire la consommation croit moins proportionnellement que le
revenu ; ce qui confirme la théorie Keynésienne dans la
cité d'Uvira. Pour affirmer la théorie classique dans nos
analyses, l'estimation du modèle classique nous montre que le revenu et
la consommation passée expliquent la consommation actuelle, lorsque le
revenu et la consommation passée augmentent d'un point de pourcentage,
la consommation croit aussi respectivement de 0,09 % et 0,84 %.
En prenant l'exemple de nos analyses sur la théorie
Keynésienne et en considérant les réalités dans
lesquelles l'économie mondiale se trouve, celle de la crise alimentaire,
nous pouvons dire que la majorité de la population d'Uvira
dépense 100% ou plus de leur revenu dans les dépenses courantes.
Et quand nous parlons de dépenses courantes, cela veut dire l'achat des
nourritures, pétrole, braise, ... La population dépense plus de
100% de leur revenu dans les dépenses courantes, veut dire seulement que
certaines personnes arrivent même à consommer tout leur revenu et
s'endettent pour parvenir à maintenir leur consommation d'avant.
Aujourd'hui, sur le marché alimentaire, les prix doublent voire
même triplent et comme le revenu de la population reste constant, une
partie de la population aura tendance à diminuer leur consommation
tandis qu'une autre partie, aurait tendance à maintenir leur
consommation et ira même à s'endetter pour maintenir en
équilibre leur consommation habituelle.
Bref, les deux théories se vérifient dans le cas
de nos analyses, mais c'est la théorie Keynésienne qui
reflète plus la réalité de cette cité.
7. VII. BIBLIOGRAPHIE
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sciences économiques, Paris,
Armand Colin, 2001.
2. BERNARD G, Dictionnaire d'analyse
économique, Paris, éd. La Découverte,
2002
3. BLANCHARD O. et COHEN D.,
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éducation, 2001
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15. JESSSUA C. et al, Dictionnaire des sciences
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éd. De Boeck, 2001
16. MANKIW G.N.,
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De Boeck université, 2003.
17. SAMUELSON P.A et NORDHAUS W.D.,
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5. O.C.D.E., « Perspectives
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inédit, Mémoire de
Licence, 2006
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2. WWW.cae.gouv. fr/rapports/23 htm
3. WWW.deboeck.com
4. WWW.worldbank.org
5. WWW.fmi.org
6. WWW.wikipedia.org
7. www.quid.fr
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