B Le secteur de la micro finance au
Sénégal :
1. Situation récente du secteur de la
micro finance :
Le secteur de la micro finance a connu u n
développement fulgurant au cours de la dernière décennie
en rapport avec l'essor de la dynamique associative et la lutte contre la
pauvreté. En décembre 2003, on dénombre plus de 700
structures financières décentralisées (SDF) reconnues
(mutuelles, groupements d'épargne et de crédit et structures
signataires de convention).
Aussi le secteur de la micro finance a tendance à
croître très rapidement depuis que le gouvernement s'est
engagé dans son assainissement et une meilleur coordination de ses
activités avec l'adoption de la loi 95-03 du 11/01/95 portant
règlement des institutions mutualistes ou coopératives
d'épargne et de crédit dont le décret d'application sera
pris en nombre 1997. L'engagement du gouvernement depuis 1990à conduit
à la mise en place d'un projet de réglementation nationale, qui
d'ailleurs, a inspiré l'UEMOA dans l'élaboration et l'adoption de
lois -cadre régissant les SDF au sein des pays de l'union. Donc le
nombre de structures financières décentralisées (SDF)
qui s'est passé de 18 à724 unités entre 1993 et 2003 se
répartit comme suit : il s'agit de 311mutuelles ; de 401
groupements, de 4 unions, une fédération, d'une
confédération et de 7 organisations signataires de convention
cadre.
C'est dans cet environnement, que les institutions de micro
finance au Sénégal ont entamé une progression fulgurante,
en terme de nombre struct4res crées et d'indicateurs de
performances.
Depuis 1999, la cellule AT/CPECC/ME a procédé
à 9 retraits d'agréments de MEC, 42 abrogations de reconnaissance
suite à des mutations, notamment avec mutations, notamment avec la
FNGPE et un retrait de cadre convention cadre.
a. Typologies des
acteurs :
La répartition en nombre des SDF du
Sénégal au mois de mai 2004 est : 346 mutuelles, 7
structures faîtières, 362 groupements, 9 signataires de convention
cadre. Elle est illustrée à la figure ci dessous selon la
typologie. Il faut souligner que cette répartition ne montre pas la
réalité des acteurs.
La typologie des acteurs de la Micro finance au
Sénégal peut se traduire en 6 catégories
suivantes :
· Les 7 réseaux agrées de MEC au
Sénégal : CMS, ACEP, PAMECAS, UMECU, UMEC, REMECU et RECEC,
constituent l'arbre qui cache la foret ;
· Les 9 signataires de la convention - cadre, actifs dans
une moindre mesure comparée aux réseaux ;
· Les GEC/MEC/ points de service isolés ;
· Un nombre relativement important de protoreseaux et/ou
d'ONG/projet non encore agrées ni signataires de conventions, qui
occupent une place de choix dans le dispositif d'invention dans le secteur de
la micro finance ;
· Dans tout les pays émergent des structures comme
le clubs de solidarité et de développement (658 CSD existent
dans la région de Matam, à raison de 10 femmes/CSD) ; les
caisses locales et de crédit (116 CLEC ont des crédits de SDF
dans le région de Diourbel sur un total au niveau national 496 CLEC)
promues par le PLCP et les initiatives endogènes informelles
d'épargne et de crédit, ils sont en phase d'organisation, sont
invitées aux rencontres formelles comme les comités
régionaux de développement et bénéficient des
financements ;
· Les autres acteurs comprennent les bailleurs de fonds
(partenaires techniques et financiers) les prestataires de services
d'études et de conseils (cabinets/ONG/consultation
indépendants) ; les instances représentatives des IMFF (CNC
et APIMEC) et les services de l'administration (principalement, la cellule
AT/CPEC/MEF et la direction de la Micro finance /MPMEEFMF).
Au 31/12/2003, les 7 réseaux agrées ne comptent
que 25%(203/703) des SDF, alors que leurs poids ; suivants les
données statistiques de l'ensemble
des SDF, oscille entre 75%et 85%. Parmi eux les quatre
premières forment la partie immigrée de l'iceberg des SDF au
Sénégal.
Toutes fois à coté des 7 réseaux et de
des 9 signataires, interviennent une multitude de structures appelées
<<protoreseaux>> et/ou ONG/ projet non encore agrées ni
signataires de la convention. Certains ont déposé un dossier
qui pourrait être officialisé à la cellule AT/CPEC/MEF ou
sont entrain de le préparer ou l'envisagent ultérieurement.
La plupart a été recensée et
étudiée dans le cadre de la présente étude. Il
s'agit de FNGE, FAFS, PROFEMU, INTER, CREC Bignona, ACCRA, COCOGES, PIP,
PODOR PMIA, PAPEL, POGV Kaolack, PROMER TAMBA, PRODAM MATAM, PPMEM MBORO THIES,
PLAN INTERNATIONAL THIES, FCSS, DYNA ENTREPRISE, AFDS, PLCL, CREDIT MUNICIPAL
DAKAR, FONGS THIES, AFFPES FNPJ et FPE.
Leur poids est difficile à évaluer certains
interviennent auprès de SDF et d'autres par le canal des réseaux
ou de signataires de convention. Ces structures sont, pour la plupart,
appuyées par des bailleurs de fonds bilatéraux et
multilatéraux ou des ONG internationales. Par ailleurs, une quinzaine de
cabinets et d'ONG prestataires de services en études et c conseils appui
le secteur de la micro finance.
Au niveau de la concertation (CNC) et de la
représentation `APIMEC), l'opérationnalité reste encore un
défi à relever les acteurs de la micro finance. Ces structures
offres des services et produits financiers à bon nombre de populations
actives à divers de l'économie nationales contribuant ainsi
à la croissance économique et à la lutte contre la
pauvreté. Sur le plan de couvertures géographiques l'ont peu
noter que l'accroissement plus marqué au niveau des groupements
d'épargne et de crédit (GEC) que les régions de
Thiès (24,17%) et Dakar (19,33%), du fait de la concentration
démographique et des activités socio -économiques. Ces
deux x régions concentrent plus de 40% des SDF alors que les
régions de Fatick , Ziguinchor, Tambacounda et Matam accueillent,
ensemble à peine plus de 18% des structures existants. Les facteurs
explicatifs de disparité entre ces deux zones sont à rechercher
surtout du coté de la distance et de l'enclavement pour la seconde zone
et la difficile conciliation entre les coûts administratifs d'une
couverture géographique optimale et la couverture de ces charges par les
produits des SDF.
b. Les résultats :
Au 31 décembre 2003, le secteur avait atteint n les
principaux résultats suivants :
· Un nombre de bénéficieras de
510883 ;
· Un volume de crédit de 57,8 millions de
FCFA ;
· Un encours de crédit s'élevant à
37,2 milliards FCFA pour les 7 réseaux constitués ;
Les 7 grands réseaux concentrent au 31 décembre
2003 :
Ø 84%des membres/clients dont 35% au CMS, 25% à
L'UM - PAMECAS et 12%par L'UMECU ;
Ø 87% de l'encours d'épargne dont 49%par le CMS,
18% par L'UM - PAMECAS et 12% par L'UMECU ;
Ø 86% du volume de crédit dont 30%par l'ACEP,
22%par le CMS, 16% par l'UMECU et 15% par L'UM - PAMECAS.
Ainsi, malgré l'importance leur nombre, les GEC, MEC
isolées (plus de 500) et ONG intervenant dans le secteur
représentent moins de 10% des dépôts et 7%des
crédits octroyées. Cette situation ne prend pas en compte les
clubs de solidarité et de développement (CSD) qui se sont
constitués ces deux dernières années à partir des
Groupements Féminins (GF).
Même si ces CSD gèrent des opérations de
micro finance notamment à partir de subventions et dons du gouvernement,
les acteurs professionnels du secteur le considèrent comme des relais
des pouvoirs politiques. Dans cette optique, leur prolifération peut
compromettre les efforts de professionnalisation de tout secteur. Leur nombre
n'est pas connu avec exactitude mais on estime qu'il se situerait autour de
6000 au 31décembre 2003, soit à raison de 10 femmes par CSD, un
total de membre de 60000.
2. La politique sectorielle de micro
finance :
L'objectif de développement visé par la lettre
politique sectorielle est de favoriser l'accès à des services
de Micro finance viable et durable à une majorité de
ménages pauvres ou de faible revenu et des micros - entrepreneur sur
l'ensemble du territoire d'ici à 2015, grâce à des IMF
viable s'intégrant dans le système financier national.
L'accès accru et pérenne aux services financiers
contribuera à la réduction de la pauvreté et à la
promotion de l'emploi. Il devra permettre aux ménages et aux
entrepreneurs d'améliorer leurs revenus et leurs conditions
d'existence.
a) Objectifs
immédiats :
Quatre objectifs immédiats sont reliés à
cet objectif de développement :
· L'environnement légal et réglementaire
est amélioré et maîtrisé dans un sens favorable au
développement sécurisé du secteur et une conduite
concertée de la politique sectorielle incluant sa stratégie de
mise en oeuvre et son plan d'action ;
· Les IMF sont professionnelles et assurent de
façon et pérenne ;
Une offre de produits et service de micro finance,
adaptée, diversifié en et en augmentation, notamment dans les
zones non encor couvertes ;
· Le secteur de la micro finance est articulé au
secteur bancaire et les IMF répondent de façon adaptée aux
besoins des MPE et PME.
b) Axes stratégiques
Les quatre objectifs immédiats ci - dessous peuvent
être traduits en axes stratégiques de développement avec
pour chaque axe, des objectifs et action spécifique.
Axe stratégique 1:
Amélioration de l'environnement légal et réglementaire
pour un développement sécurisée du secteur
A. Objectif spécifique 1 : Mettre en oeuvre des
politiques économiques favorisant le développement de la
microfinance.
B. Objectif spécifique 2 : Participer à
l'aménagement du cadre légal et réglementaire au niveau de
l'UEMOA.
C. Objectif spécifique 3 : Renforcer et adapter la
surveillance et le contrôle du secteur.
Axe de stratégie 2 : offre
et pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et
augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par les IMF
professionnelles.
a.Objectif spécifique 1 : Les IMF se
professionnalisent
b.Objectif spécifique 2 : l'offre de produits et
service financiers est amélioré, diversifiée et
étendue à des zones rurales notamment.
Axe stratégique 3 :
Articulation renforcée entre IMF et les banques, favorisant le
financement des MPE et PME, et une intégration du secteur de la
microfinance au secteur financier.
a.Objectif spécifique1 : les IMF, en relation
avec les banques et des investisseurs privés et/ou des bailleurs de
fonds mettant en oeuvre des dispositifs pérennes pour le financement des
MPE/PME (guichets spécialisés, centre financiers...)
b.Objectifs spécifique 2 : Les IMF sont
articulées avec les banques commerciales et sont progressivement
intégrés aux marchés financiers.
Axe stratégique 4 : un
cadre institutionnel permettant de mettre une gestion articulée et
concertée du secteur et de la politique sectorielle.
a.Objectif spécifique 1 : Renforcer la
structuration de la profession.
b.Objectif spécifique 2 : Assurer la promotion du
secteur.
c.Objectif spécifique 3 : Gérer et conduire
de manière efficiente la SFMF en concertation avec les autres
stratégies de développement économique.
Ces quatre axes stratégiques sont traduits en action
spécifique dans un plan d'action qui va couvrir dans une première
phase la période 2005 - 2010.
Qui sera suivi d'une seconde entre 2010 et 2015.
CHAPITRE 2 :
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