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Microfinance et lutte contre la pauvreté au sénégal


par Nountié Conde
Université Cheikh Anta DIOP de DAKAR - Maitrise 2007
  

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Section 4 : contraintes et Défis de la Viabilité des SFD en Zones Défavorisées

A/: Réflexions sur la viabilité

Aujourd'hui, dans le contexte subsaharien, la plupart des institutions de micro finance ont des difficultés d'éteindre l'équilibre financier. Ces difficultés sont souvent liées à ;

Ø Des coûts de transaction élevés

Ø Des recettes qui ne peuvent progresser avec l'expansion ;

Ø Une productivité du travail qui trouve ses limites

1) La maîtrise des coûts

Les IMF opérant en zones rurales très défavorisées sont souvent confrontées à des coûts de transaction très élevés.

a) Causes

Les coûts de transaction sont élevés du fait de la conjonction de :

Ø La gestion d'un grand nombre de petits crédits, entraînant des coûts d'octroi de crédit important, quelque soit le contexte ou le système opéré.

Ø La dispersion de la population (faible densité, grandes distances entre les villages mauvaises conditions des infrastructures routières) entraînant des temps et des coûts de développements importants (zone rurales).

Ø Les charges salariales des fois élevées,

Ø Le coûts élevé de la collecte et de la circulation de l'information, pour un système centralisé

b) conséquence

Un non maîtrise des coûts de transaction pourrait, à terme compromettre la viabilité financière de l'institution

c) recommandation

Pour une meilleure maîtrise des coûts de transaction, les IMF opérant en zones très défavorisées peuvent davantage impliquer leurs clients dans la gestion de leur caisse avec une répartition des taches entre clients et techniciens salariés, autour de leurs compétences respectives 

2) l'augmentation des recettes

Une augmentation des recettes peut être obtenue par deux voies principales,qui présente des limites fortes en zone défavorisées

v L'augmentation des taux d'intérêts du crédit ;

v l'augmentation des volumes du crédit ;

L'augmentation des taux débiteurs pose un problème dans une situation de concurrence forte,surtout dans les zones pauvres ou les principales offres de crédit proviennent d'organisations à caractère social ou caritatif qui ne se préoccupent pas souvent de pérennité et pratiquent des taux très bas voir nuls.

Par ailleurs, la hausse des taux se heurte aussi à la rentabilité des activités financées qui tend à décroître avec un certain niveau de saturation des marchés.

. 3) l'augmentation de la productivité du travail des agents

a) cause

Une des principales contraintes pour les IMFen zones très défavorisées,est la faible productivité du travail de leurs agents.Cette faible productivité est dés fois liée à un faible volume de travail par agent.

b) conséquence

La faible productivité du travail pourrait entraîner un manque à gagner du coté de l'IMF qui pourtant fait face à des charges salariales et autres.

c) recommandation

Une institution de micro finance peut, en vue d'augmenter ses performances améliorer la productivité du travail de ses agents.

Cette productivité pourrait être améliorée par un accroissement du volume de travail par agent, mais aussi par une modification des procédures en impliquant davantage des « comités bénévoles »dans la gestion des crédits.

B/ Les contraintes de la Microfinance en zones défavorisées

1) faiblesse des densités de population

La faiblesse des densités de population constitue un frein au développement des IMF dans les zones très reculées.

a) Cause

cette faible densité de population est liée au fait que les village sont peu peuplés(200à600 habitants)et les distances les séparant sont souvent importantes (plusieurs km),avec souvent de mauvaises pistes,pénible à parcourir.

c) conséquence

Dans un tel contexte,réunir la masse critique de clients,demande de toucher de nombreuse villages,de démultiplier ainsi les contacts,les action d'animation et de formation,de suivi et de contrôle,ce qui coût cher en temps passé pour les agent de l'IMF (temps dans les villages et temps d'accès),auquel il faut ajouter les coûts importants de transports (carburant,entretien et réparation,amortissement matériel roulant,etc.)

d) recommandation

Devant une situation pareille, il faut procéder à des études de faisabilité très approfondies pour minimiser au maximum les surcoûts liés à la faible densité de la population et à l'éloignement des villages.

3) la faiblesse des revenus monétaire et leur précarité

Dans les zones défavorisées, les revenus des populations sont en général très faibles.

a) causes

En milieu rural généralement, la précarité des revenus est plutôt liée aux aléas climatiques qui peuvent d'une année sur l'autre priver la famille de toute ressource, vivrière et monétaire.

b)conséquences

La faiblesse de revenus et leur précarité sont des contraintes pour l'IMF dans le sens ou elle doit investir dans la définition de produits spécifique à chaque zone.

c) Recommandations

Dans ces zones un promoteur de Microfinance doit expérimenter et rechercher avec ses clients toute activité qui puisse être conduit à l abri des aléas climatiques et qui pourrait progressivement créer une certaine indépendance de revenus.Et de là, identifier des produits financiers bien adaptés à ces exigences.

4) les infrastructures absentes, insuffisantes ou défectueuses

L'absence, l'insuffisance ou la défectuosité des infrastructures dans les zones fortement défavorisées, constituent une entrave à la viabilité des IMF.

a) causes

En milieu rural pour la plupart,les infrastructures de base,telles que l'électricité et le téléphone sont soit absentes,soit défectueuses.Il n'existe pas de bâtiments fonctionnels à louer pour y loger soit les bureaux,soit les agences /caisses de l'IMF.

Equiper le programme coûte donc plus que dans d'autres régions mieux loties

De même,le système éducatif ayant fait défaut de tout temps, ce sont des zones ou les taux d'analphabétisme sont les plus élevés.

b) conséquences

Dans ces zones ont rencontre rarement du personnel qualifié.Le personnel compétent, acceptant de vivre et de travailler dans ces régions difficiles, coûtera toujours plus cher, au regard des revenus qu un système de micro finance travaillant avec ses petits volumes sera capable de génerer.C'est la raison pour laquelle, les programme de micro finance sont obligés d'investir dans des actions de formation minimales pour que cela fonctionne.

C'est encore des coûts supplémentaires qu'il convient de comptabiliser à ce programme, en comparaison à un autre opérant dans une région mieux couverte par la scolarisation par exemple.

c)recommandations

L'Etat doit prendre en charge tout ou une partie des coûts lies à l absence, l'insuffisance ou la défectuosité de certaines infrastructures dans ces zones.En effet pour la plupart du temps, les coûts qui sont imputables à des déficits d'équipements et d'infrastructures, relèvent de missions d'intérêt public et du domaine d'aménagement du territoire.

C/ relever le défi de la viabilité

Compte tenu des nombreuses contraintes induisant des surcoûts important l'atteinte de l'équilibre financier est un véritable défi.

Les systèmes de Microfinance qui ont relevé le défi, montrent les voies qui y conduisent.

1) Intégrer le système dans le paysage financier local

Ceci implique une bonne connaissance de l'offre et de la demande financière, formelle et informelle dans le milieu, les expérience et les savoir faire locaux en la matière, ainsi qu'une bonne compréhension des stratégies économiques des individus, des familles et des groupes.

Elles sont à la base d'une définition, avec les clients concernés du système et des produits financiers à mettre en place, susceptibles de compléter, d'élargir et d'améliorer l'offre globale, sans détruire les organisations et les solidarités préexistantes.

Dans une zone reculée,un système financier pour être pérenne,doit être proche des gens culturellement,trouver sa place parmi les institutions et les organisations de la localité et apporter des services supplémentaires qui justifient son utilité.

2) encourager l'appropriation et la participation

En milieu défavorisé, un système de Microfinance ne peut réussir que s'il parvient à mobiliser une participation forte, un sentiment fort d'appropriation ou d'identification, se traduisant par une prise en charge de fonctions et de taches,à un niveau significatif et à titre non salarial.

Cette participation est une condition incontournable de réductions de coûts, dans un contexte où les salaires sont souvent élevés.

Des mécanismes d'intéressement et de rémunération,liés aux résultats,se révèlent à la fois incitatifs et dynamiques,permettant d'éviter des charges fixes élevées et coupant court aux revendications de type salariale.Ils préservent l'esprit de participation tout en motivant les intéressés a la réussite et aux performance de l entreprise

Au delà des réductions de coûts,la participation et l'appropriation sont des élément essentiels de fidélisation,qui dans une situation de concurrence forte,jouent un rôle déterminant tant pour préserver un niveau élevé de remboursement que pour stabiliser et consolider le portefeuille.

3) avoir un accès durable au refinancement à un niveau suffisant

Les pauvres épargne et mémé proportionnellement davantage que les plus riches.Cependant,ce constat ne doit pas amener à penser que le volume d'épargne mobilisable en zone défavorisée pourrait être élevé et à la hauteur des besoins en crédits pour le développement économique de la zone.

L'épargne est faible et difficilement mobilisable dans ces zones où il y a une longue tradition d'épargne en nature et de thésaurisation.

La situation paradoxale des importantes liquidités du secteur de la Microfinance auprès du secteur bancaire qui ne consent que difficilement des ouvertures de crédit aux IMF, que les banques connaissent mal du reste, devra faire l'objet d'études plus poussées.L'etude sur le refinancement pourra utilement étudier les mécanismes permettant un meilleur accès des IMF aux financements bancaires.

4) introduire des innovations

Aujourd'hui,malgré toutes les contraintes liées à l'offre de services financiers au plus démunis et dans des zones très reculées engendrent des coûts supplémentaires aux IMF qui s y implantent.

Pour minimiser les coûts liés aux contraintes de ces zones, les IMF devrait impérativement introduire des innovations et mécanismes financiers pour pouvoir toucher le maximum de pauvres tout en visant la viabilité et la pérennité.

Dans ces zones, on peut s'inspirer de la façon de s'organiser des populations, pour mettre en place des institutions financières, certes plus modernes dans le sens des outils et plus fiables, avec les règles clairement écrites et connues de

tous, mais suffisamment endogène pour s'insérer naturellement dans le paysage.C'est ainsi qu'elles apporteront À leurs clients une perception de permanence, élément clé de sa pérennité.

CHAPITRE 3:

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry