Section II. De la valorisation des ressources
naturelles
Dans le contexte des sociétés industrielles et
post-industrielles, posséder des matières premières
brutes, aussi importantes qu'elles puissent être, est certes un atout
indéniable. Mais, cela est insuffisant pour se déclarer riche ou
puissant. Car, maîtriser les technologies et posséder les capitaux
indispensables pour valoriser ces agrégats sont aussi des
paramètres qui comptent. Ces derniers échappent au Congo. C'est
dans cette optique que le partenariat s'est imposé comme la seule
alternative viable pour valoriser ces agrégats. Quels sont les
partenaires du Congo dans cette entreprise (A) ? Quelle est leur incidence sur
la vie nationale (B) ?
A. Les consortiums engagés dans la valorisation des
ressources naturelles
Il s'agit des différents agents qui évoluent
dans la chaîne de valorisation des ressources naturelles qui se trouvent
sur le territoire congolais. La mission de cette sous-section est de les
identifier d'après leur secteur d'activité et d'après
leurs origines géographiques.
1. Le secteur des hydrocarbones liquides et gazeux
Il existe deux principales catégories d'acteurs qui
opèrent dans ce secteur économique. Ce sont, d'une part, les
compagnies nationales, c'est-à-dire appartenant à l'Etat
congolais (a), et d'autre part les multinationales étrangères
(b).
a. Les compagnies nationales
Au 31 décembre 2002, elles étaient au nombre de
trois. Ce sont, d'une part, la CORAF et
Hydrocongo qui, étaient en voie de privatisation, et
d'autre part la SNPC qui venait d'être
créée. Ces trois sociétés sont placées sous
la tutelle du Ministère des hydrocarbures.
La CORAF, basée à Pointe-Noire,
est désormais une filiale du groupe SNPC. Elle est
chargée de traiter le brut Djéno, mélange fourni par
Totalfinaelf, ENI-Agip et par la
SNPC. Elle traite aussi le brut d'importation,
réceptionné au port de Pointe- Noire. Sa capacité de
raffinage est de 21.000 baril/jour.
HydroCongo, basée à Brazzaville
et dont la privatisation était encore en cours en 2002 assurait en aval
la distribution et la commercialisation des produits pétroliers
provenant de la CORAF. Ses activités ont
été rachetées par les consortiums Total,
Chevron, Texaco et Puma
Energy pour la partie distribution. En amont, elle assurait les
activités d'exploration et de contrôle de production. Ces
activités ont été reprises par la
SNPC.
Enfin, établissement public à caractère
industriel et commercial, la SNPC a été
créée par la loi n°98 du 23 avril 1998. Elle appartient
à 100% à l'Etat congolais. Elle est dotée d'une
personnalité morale et d'une autonomie financière. Elle
détient les titres miniers et est chargée de commercialiser les
parts de brut congolais issues des contrats de partage de production. Aussi,
assure-t-elle auprès du gouvernement les fonctions de conseil, de
coordination, de contrôle de l'exploration et de la production des champs
d'hydrocarbures. Toutefois, le Congo ne dispose pas de capacités
technologiques et financières exigées pour explorer et forer ses
gisements pétroliers ou gaziers. C'est à ce niveau que le
partenariat trouve tout son sens.
b. Les partenaires étrangers
Ce sont les multinationales de l'énergie
évoluant aux côtés ou en parallèle avec les
compagnies nationales dans le processus de valorisation des hydrocarbones
liquides et gazeux. Ces sociétés multinationales sont originaires
de la zone UE et la zone Amérique du nord.
-- Les Firmes européennes
Pour des raisons historiques et de connaissance
privilégiée de terrain, le secteur pétrolier congolais
était jusqu'à très récemment une chasse
gardée de quelques compagnies européennes : Elf
Aquitaine, qui a intégré depuis peu le
consortium Total, et de l'italienne Agip Recherches
SA, couplée à sa consoeur
EN!.
La première, Elf Aquitaine, y a
commencé ses activités il y a un peu plus de trente ans
aujourd'hui. C'est le premier opérateur pétrolier du pays avec
60% de la production. La seconde, Agip Recherches SA, y a
presque le même record de longévité. Ce groupe
développe son intérêt pour le Congo par ses recherches
off shore, par la prise des parts dans l'exploitation de certains
gisements et par la réalisation d'une centrale thermique qui
consommerait ses gaz morts.
-- Les Firmes américaines
Elles commencent à arriver massivement vers la fin des
années 1980, le démantèlement de l'Union Soviétique
aidant, auquel on peut ajouter le fait qu'un certain nombre d'entre elles
à court d'activité dans leurs domaines traditionnels ou n'ayant
pas pu obtenir des ouvertures qu'elles espéraient ailleurs (Europe
Centrale, Golfe persique ou du Mexique), ou encore inquiète de la
montée fulgurante de l'anti-américanisme au Moyen Orient. Ces
raisons les ont incité à venir voir ce qui se passait dans ce
secteur en Afrique. Le Congo fait parti de ces nouvelles directions.
On peut noter la présence de Occidental
petroleum, Chevron et Texaco, qui
interviennent comme co-opératrices, avec Totalfinaelf, dans la Zone
d'Intérêt Commun Angola-Congo. A part ces trois compagnies, il
convient aussi de mentionner la présence de CMS-Nomeco,
Nuevo Energy, Tacoma, Exxon,
Mobil, Heritage Oil, Burren Energy
et Sasol. Mention doit être aussi faite des
sociétés Perenco et Maurel &
Prom qui ont repris des champs vieillissants. En dehors des
américaines, il y a également un consortium
anglo-néerlandais et un autre sud africain, respectivement la
Royal Dutch Shell et Energy Africa. Ces
compagnies, ajoutées aux groupes EN!, Agip
Recherches et la SNPC se partagent les 40% restant de
la production pétrolière au Congo. Mais, qu'en est-il des
entreprises évoluant dans le secteur de la forêt ?
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