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Le financement des PME au Sénégal

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par Hamsatou HAROUNA DJIBO
Institut Privé de Gestion de Dakar (IPG) - Maitrise en Administration des Affaires 2008
  

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Chapitre III : Les besoins réels de financement des PME

Section 1 : Analyse des principaux dispositifs de financement de la PME

Les obstacles à la création et au développement des PME tiennent à de nombreux problèmes. Parmi ceux-ci, la difficulté d'accès aux crédits bancaires constitue plus que tout autre un handicap sérieux parce que les prêts consentis par les banques (souvent à court terme) ne leur conviennent pas. En l'absence de bonne volonté du système bancaire de financer les PME, les pouvoirs publics ont tenté de mettre en oeuvre des alternatives sous diverses formes. Plusieurs types de dispositif d'appui, chacun ayant inspiré des programmes qui ont été ou sont toujours à l'oeuvre. Le premier type de dispositif d'appui vise la création d'un environnement favorable pour lever toutes entraves juridiques, fiscales ou réglementaires, créer des structures de coordination, de représentation et de pression propre aux PME.

L'appui spécialisé sur une fonction non financière repose sur l'idée qu'il existe une contrainte majeure au développement des entreprises et propose des formations techniques, à la gestion, aux appuis technologiques, à la commercialisation ou à l'approvisionnement. Parallèlement à cet effort d'adaptation des services non financiers, s'enclenchent les premières tentatives d'incitation des banques qui vont d'ailleurs s'avérer peu efficaces.

1.1. Les lignes de crédit domiciliées auprès des banques

Afin de résoudre ce problème du financement de la PME, les gouvernements et les organisations internationales ont mis des lignes de crédit qui sont des mécanismes à long terme à la disposition de certaines banques. Toutefois ces mécanismes ont donné des résultats décevants. A titre d'exemple, on peut citer la ligne offerte par la banque mondiale (ligne APEX) qui est restée inutilisée pendant de nombreuses années et n'est opérationnelle qu'après une redéfinition des orientations. Malgré l'amélioration subséquente de ses conditions de mobilisation afin de s'adapter aux PME, la ligne APEX a plutôt profité aux grandes entreprises.

Le Fonds de Promotion Economique (FPE), ligne de crédit de neuf milliards de francs CFA, a introduit des innovations qui permettent aux entreprises de bénéficier d'un prêt participatif (10% du projet), réduisant ainsi l'apport personnel exigé de 20 à 30%. Les dossiers de demande de crédit sont élaborés selon les critères de la Banque Africaine de Développement(BAD) et du FPE. Pour la Chambre de Commerce d'Industrie et d'Agriculture de Dakar (CCIAD), le problème du financement reste entier parce que ce sont souvent les grandes entreprises qui sont financées au détriment des PME.

Ces constats remettent en cause l'efficacité des lignes de crédits dans leur fonctionnement actuel comme instrument pertinent de financement de la PME.

1.2. Les projets de financement direct

Ils révèlent généralement de nombreuses faiblesses qui sont des causes de leurs dysfonctionnements. Ils ont tendance à répondre aux attentes de leurs différentes cibles avec le même mode d'intervention sans différenciation ; or il est certain que les préoccupations des PME ne sont pas identiques à celles des Micros et Petites Entreprises et que partant, les services d'appui financiers doivent être différenciés.

Ils ont également tendance à adapter une approche globaliste plutôt qu'une approche de financement, ce qui les conduit à cumuler plusieurs logiques d'intervention qui sont parfois incompatibles :

- logique de financement : octroi de crédit et recouvrement ;

- logique d'appui non financier : suivi-conseil, formation, assistance en gestion ;

- logique d'animation.

Ils ont généralement une structure lourde et des frais de fonctionnement élevés, ce qui entraîne :

- une possibilité d'être financièrement viable. Les charges de fonctionnement deviennent de loin supérieures aux produits hors subventions ;

- une faible efficacité opérationnelle ;

- ils sont très coûteux ;

- ils ont eu des résultats très mitigés avec généralement un faible taux de recouvrement, et très souvent une gestion plus que chaotique qui a entraîné d'énormes pertes.

Actuellement, les projets de financement direct ont tous été clôturés et cette démarche a été définitivement abandonnée par le gouvernement et les bailleurs de fonds à cause des dysfonctionnements, des déséquilibres dans leur conception qui les ont rendus inefficaces et l'absence de perspectives de pérennisation.

1.3. Les fonds de contrepartie

Les fonds de contrepartie ont fonctionné selon une méthodologie faisant intervenir d'une part des intermédiaires agréés (banques et autres institutions de financement non bancaires) chargés d'administrer le crédit et d'assurer le recouvrement. D'autre part une structure technique chargée de recevoir et d'analyser les dossiers de demande de financement. La méthodologie a connu des améliorations au fil des ans au fur et à mesure que les IMF devenaient les principaux intermédiaires financiers. C'est ainsi qu'actuellement, le fonds de contrepartie sénégalo-suisse qui prévoit d'évoluer vers une fondation apporte un appui important aux PME et aux autres activités génératrices de revenus à travers la mise en place de ligne de crédit en passant par des subventions d'appui technique aux IMF partenaires.

L'expérience a montré que ce dispositif a obtenu des résultats intéressants. Il reste l'instrument des fonds de contrepartie pour le financement de la PME mais recèle un certain nombre d'incohérence :

- il fournit des crédits pour la création et ou le développement de la PME avec des taux d'intérêt subsidiés. Cette pratique est déstabilisante et peut fausser la concurrence entre les PME ayant obtenu des crédits classiques dans la mesure où les fonds de contrepartie ne ciblent pas des filières spécifiques. Certains entrepreneurs pourraient solliciter des financements sur de tels fonds pour bénéficier des taux d'intérêt faibles et utiliser ces crédits pour financer d'autres activités. Il y aurait alors un détournement de l'objet du crédit.

- Par ailleurs, les IMF bénéficiaires utilisent la ligne de crédit comme instrument de lutte contre la pauvreté par le financement des activités génératrices de revenus comme les Micros et Petites Entreprises mais pas comme le financement de la PME, à cause de sa structuration et des bénéficiaires ciblés.

1.4. Les fonds de garantie

La logique des fonds de garantie est d'amener les intermédiaires financiers agréés à octroyer du crédit à des opérateurs économiques qui ne disposent pas de garanties exigées par ces intermédiaires. L'analyse sommaire des fonds de garantie indique que de bons résultats ont été atteints en termes d'impact et de recouvrement. Ces performances résultent du partenariat entre les intermédiaires financiers sélectionnés pour la mise en oeuvre des prêts aux cibles visées et une structure chargée d'apporter une assistance technique dans le processus d'identification des promoteurs, de montage de dossiers de prêt et d'encadrement. Il faut souligner que les fonds de garantie ont certaines limites :

- les intermédiaires financiers accordent généralement le crédit tant que le fonds de garantie est disponible, celui-ci étant inépuisable surtout s'il est régulièrement mobilisé en compensation de créances non recouvrées. On peut dès lors craindre que les crédits ne s'arrêtent dès l'épuisement des fonds de garantie.

- Un niveau élevé de fonds de garantie déresponsabilise les intermédiaires financiers étant donné que la quasi-totalité du risque de crédit est couverte par un fonds de garantie. Ces derniers pourraient être moins rigoureux dans la décision de crédit étant entendu que les impayés éventuels seront recouvrés par un prélèvement sur le fonds de garantie.

En conclusion sur ces principaux dispositifs de financement de la PME, nous pouvons retenir que malgré toutes ces mesures mises en place, les promoteurs des Petites Entreprises continuent de se voir refuser l'accès aux facilités de crédit. Les banques s'entêtent à exiger d'eux l'affectation en garantie de biens qu'ils ne possèdent pas. Les nombreux dispositifs mis en place n'ont pas permis de prendre en charge de manière durable et soutenable la question du financement de la PME.

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