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La faible participation des femmes dans le projets de développement dans la CRD de Mankoutant en Republique de Guinée

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par Alpha Oumar KEBE
Gamal Abdel Nasser de Conakry - Maà®trise Sociologie (Genre et Développement) 2003
  

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CHAPITRE I: -PROBLEMATIQUE

La communauté internationale a adopté en 1945 la charte des Nations Unies en faveur de l'égalité entre l'homme et la femme. Depuis cette époque, la juste revalorisation de la position et de la condition des femmes dans la société ainsi que leur rôle dans le développement n'a cessé d'être une préoccupation dans les pays d'Afrique et du monde. (PCGeD, 1998 : 16). Dès 1946, pour PCGeD, la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme a été créée. Elle est l'organisme intergouvernemental chargé de suivre l'égalité entre les sexes et la promotion des droits des femmes à travers le monde. En 1960, cette commission a revu son acceptation de l'égalité des sexes qui jusque là était liée aux droits humains pour l'élargir au développement économique et social. C'est sur la demande de cette commission que l'année 1975 a été déclarée "Année Internationale de la Femme". L'assemblée Générale des Nations Unies a ensuite approuvé le plan d'action pour l'application des objectifs de l'Année Internationale de la Femme et proclamer les années 1975-1985, la décennie des Nations Unies pour les femmes avec un triple but d'égalité, de développement et de paix. Ce plan définit des directives à suivre et les jalons pour les pays membres afin d'incorporer les femmes en tant que groupe cible spécifique dans les initiatives de développement. (PCGeD, 1998 : 19).

Depuis le début de la décennie de la femme, les Nations Unies ont parrainé tous les cinq ans ou dix ans, de grandes conférences sur les femmes, qui ont été

Kébé Alpha Oumar : 39ème Promotion UGANC/FLSH

Thème : Participation des Femmes dans les Projets de Développement dans la CRD de Mankountan

relayées par des assises régionales dont la troisième Conférence Mondiale sur les femmes tenue à Nairobi en 1985. A Nairobi, on a reconnu que les institutions nationales, les organisations non gouvernementales et les particuliers jouent un rôle actif pour la suppression des obstacles socio-économiques qui empêchent les femmes d'exprimer tous leurs potentiels en tant qu'agentes et bénéficiaires de développement. "Les stratégies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme à l'horizon 2000" définissent des mesures concrètes à prendre par les Etats membres pour garantir la réalisation des objectifs de la décennie des femmes. (PCGeD, 1998 : 21).

Suite aux recommandations de Nairobi, des organismes ont été spécialisés dans l'amélioration du statut social et des conditions de vie des femmes. Les pays africains et les organisations interafricaines (OUA, CEDEAO,...) ont institutionnalisé la question féminine et ont tenté d'y apporter des réponses. Des mécanismes étatiques ou non gouvernementaux ont été consacrés aux femmes. Plusieurs pays industrialisés, les organismes de l'ONU et les autres agences de coopération bilatérale et multilatérale se sont dotés de stratégies visant à mieux intégrer les femmes du tiers monde dans les initiatives de développement. (PCGeD, 1998 : 24).

Pourtant en Afrique, comme ailleurs, dans nombreux des pays en voie de développement, les progrès et les évolutions de la société dans ses différentes composantes (sociales, économiques et politiques) ont parfois pu bénéficier à certaines couches de populations qu'à d'autres. Le développement, malgré les efforts des opérateurs et bailleurs de fonds, et malgré les politiques soucieuses d'égalité et de justice sociale, a parfois engendré des inégalités et accentué des logiques d'exclusion. Les femmes et les jeunes sont alors ceux que les programmes "oublient" et qui exercent le moins leurs droits fondamentaux, bien que participant de façon considérable mais non reconnue à l'économie. Coche (1995 : 7)

Dans tous les domaines de la vie de l'Homme, les disparités de genre sont observées.

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Dans l'éducation, Jacquet (1995 : 87), citant les rapports sur l'Indice de Développement Humain (IDH) de 1993, de la Banque Mondiale et de l'UNICEF, indique qu'en Afrique Sub saharienne, on compte fréquemment deux garçons pour une fille à l'école primaire. En 1990, plus de 20 millions de filles de 6 à 11 ans n'étaient pas scolarisées.

Au Moyen Orient et en Afrique du Nord, 70% des femmes âgées de 25 ans et plus sont analphabètes.

En 1998, le rapport de la Banque Mondiale2 sur le taux d'inscription dans les écoles de certains pays africains, montre que : Au Burkina Faso, 37% des garçons sont scolarisés contre 24% de filles. Au Ghana, il montre que 80% des garçons vont à l'école contre 67% de filles. Au Lesotho, 98% des garçons sont scolarisés contre 11,3% des filles. Au Rwanda, 72% des garçons sont scolarisés contre 68% des filles.

Dans le domaine de la participation dans les projets de développement, à l'occasion de l'Assemblée Générale de l'ONU, de 1989 consacrée au genre, le comité de liaison des ONG (au nombre de 700) à conduit une enquête d'où il ressort qu'il n'y a que 11% de femmes dans les services projets des ONG, contre 89% d'hommes. (Jacquet 1995 : 80).

En matière de taux de fréquentation des genres dans les projets de développements, dans certains pays d'Afrique, le rapport de la Banque mondiale de 1995 cité par ( le Réseau Ouest Africain de la Documentation d'Information et de Communication, 1999 : 20 ), montre que :

· En Ethiopie 63% des hommes sont pris en compte dans les projets et ONG contre 37% de femmes.

· Au Sénégal, le même rapport indique 61% d'hommes contre 39% de femmes.

· Au Maroc, on compte 79% d'hommes contre 21% de femmes.


·

2 Rapport cité par le Réseau Ouest Africain de la Documentation d'Information et de Communication, dans son Dossier Documentaire N°2 intitulé "La Question du Genre et Développement" page 35

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· En Mauritanie, 77% des hommes sont pris en compte contre 23% de femmes.

· En Tanzanie, dans les projets de développement les hommes compte 63% contre 37% des femmes.

· En Afrique du Sud, on compte 64% d'hommes contre 36% de femmes dans les projets de développement.

· Au Rwanda, 90% des hommes sont concernés par les projets et ONG contre 10% des femmes.

En Guinée selon Raphaël Coche (1998 : 6), la situation de la femme reflète le manque de prise en compte de leurs statuts et rôles particuliers. Bien qu'étant impliquées dans l'ensemble des domaines sur lesquels portent les actions de développement, elles n'en restent pas moins des exécutantes silencieuses, jouant davantage le rôle de main d'oeuvre que des participantes effectives.

Mettre fin au développement séparé, initier des projets qui bénéficient à l'ensemble des acteurs de la vie économique, sociale, politique, et rurale et ce, en prenant en compte les besoins et intérêts de chacun sont des priorités des politiques de développement actuelles. De ce fait, la question de l'amélioration et de la reconnaissance de la participation des femmes au développement s'impose comme un préalable à la mise en place et à la pérennisation de nombreux projets de développement.

Le constat selon le (PCGeD, 1998 :32), semble unanime sur l'extrême modestie des conséquences pratiques des stratégies lors des conférences sur les conditions de vie effectives des femmes des milieux ruraux. Les mécanismes, les approches et les stratégies développés, n'ont pas permis de résoudre les problèmes des femmes. Malgré la reconnaissance de la centralité des guinéennes dans les actions de développement, de leurs rôles économiques, familiaux et sociaux, malgré les discours et nombreuses ratifications, elles sont restées marginalisées.

Dans un tel contexte, le fait d'être attentif à la situation des femmes, ne relève point d'une visée humanitaire mais se pose bel et bien comme un impératif

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indispensable du développement. En plus d'être, plus de la moitié de la population, les guinéennes sont aussi les piliers essentiels de la survie des familles. Chargées pour une grande part de l'alimentation familiale mais aussi fortement impliquées dans les cultures de rente, les femmes assument d'importantes responsabilités dans la survie de leurs communautés, dans l'économie régionale et dans l'économie nationale. Cependant dans le cadre de la société patriarcale où la domination masculine est très forte, elles restent maintenues à l'écart des décisions et de la majeure partie des bénéfices issus des programmes de développement.

De la démarche initiée par les théories sur "l'Intégration des Femmes au Développement", à l'approche "genre et développement", c'est-à-dire des années "70" à nos jours, nombre d'évolutions ont eu lieu et de multiples changements se sont produits. Toutefois, les résultats paraissent encore insuffisants et les femmes en milieu rural restent encore fréquemment prises en compte de façon accessoire dans les projets de développement. (Coche, 1995: 58).

C'est par la compréhension des relations de genre et l'analyse de la place des femmes dans les communautés et donc des possibilités qu'elles ont de jouer un rôle dans le processus de développement qu'il sera possible de mener des études en leur faveur.

Notre étude s'inscrit dans cette logique de recherche, centré sur la Guinée Maritime et singulièrement dans la CRD de Mankountan du fait du rôle prépondérant qu'elle joue et des impératifs de développement concernant cette région. Comme le souligne Loquay3 (1999 : 100)

« La Guinée Maritime devra être la première région sollicitée par un développement agricole dans la mesure où, elle dispose des plus importantes potentialités agricoles du pays; d'immenses plaines rizicoles mais aussi des palmerais, des arbres fruitiers des cultures maraîchères et aussi une forte présence de la culture ».

3 Annie CHENAU-LOQUAY : contribution de la Guinée Maritime à la sécurité alimentaire du pays. (OSTROM) vol 1 page 100.

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Pour Coche (1995 : 39), « Cinquante (50) année d'études et de tentative de mise en valeur des projets de développement n'ont pas permis d'améliorer les conditions des populations en générale et celle des femmes en particulier ». Pour Droy (1998 : 3) « l' "oubli" des femmes est sans doute l'une des raison de la faillite de certains programmes de développement »

Dans de telle situation, il nous a donc paru pertinent dans le cadre de notre étude, de nous poser la question de savoir, qu'elle est la participation des femmes dans les différents projets de développement, dans la CRD de Mankountan ? Nombreuses et variées sont les approches qui permettent d'expliquer la situation relative aux conditions des femmes. Parmi ces approches nous avons le genre, le féminisme et le culturalisme.

Le genre a maintenant dépassé la signification essentiellement grammaticale qui permettait de classer les substantifs en masculin, féminin ou neutre. On l'utilise désormais comme approche pour cerner les rôles sexuels définis socialement, les attitudes et les valeurs que les communautés ou les sociétés considèrent comme appropriées à un sexe ou à l'autre. L'analyse des rapports sociaux de genre permet de mettre en valeur et d'expliquer le déséquilibre général que l'on peut constater dans les relations entre les hommes et les femmes.

Le féminisme exprime son unité doctrinale autour d'un axe principal, la volonté d'égalité entre les sexes formulée comme identité, ressemblance ou analogie, parfois même complémentarité. Malgré ses insuffisances et son militantisme, l'approche féministe apparaît comme une théorie essentielle pour l'analyse et la compréhension de la situation de la femme dans sa relation avec l'homme. Encyclopédie Unversalis (1996 :68)

Le culturalisme est un courant anthropologique postulant que « la culture est un système de comportements appris et transmis par l'éducation, l'imitation et le conditionnement dans un milieu social donné. Le façonnement de la personnalité s'opère inconsciemment ou consciemment par des institutions ou par le jeux des règles ou pratiques habituelles » Boudon cité par Diaby (2002 : 10)

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Pour Kardiner (1948) cité par (Ansart et al, 1998 : 85) « à chaque culture correspond une personnalité de base, c'est à dire une configuration psychologique particulière se manifestant par un certain style de vie et de penser à partir duquel les individus réalisent leur variance individuelle ». L'approche culturaliste accorde une grande importance aux valeurs culturelles qui sont transmises d'une génération à l'autre. Pour le culturalisme, la femme occupe une position sociale pour laquelle il est tout à fait inimaginable de la changer car cette position est ancrée dans les mémoires depuis très longtemps.

Dans le cadre de cette étude, nous nous inscrivons dans l'approche culturaliste parce qu'elle apparaît comme étant la plus commode pour la saisie correcte des difficultés liées à la faible participation des femmes dans les projets de développement dans la CRD de Mankountan.

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Thème : Participation des Femmes dans les Projets de Développement dans la CRD de Mankountan

 

SECTION I: OBJECTIFS

SOUS SECTION I : OBJECTIF PRINCIPAL :

Cette étude se donne comme objectif principal de comprendre le niveau de participation des femmes dans les projets de développement de la CRD de Mankountan.

SOUS SECTION II: OBJECTIFS SPECIFIQUES

· Identifier les obstacles que les femmes rencontrent par rapport à leur participation dans les projets de développement.

· formuler des propositions

SECTION II HYPOTHESE

Certains projets de développement de la CRD de Mankountan ont tenu compte dans leur conception, de la nécessité de la participation effective des femmes à toutes les étapes desdits projets. Mais cet idéal s'est heurté à des difficultés d'application sur le terrain à cause de l'habitude des femmes à être toujours « derrière » les hommes et de l'habitude des hommes à toujours décider pour les femmes. C'est pourquoi, dans le cadre de cette étude, nous présumons que « la participation des femmes dans les projets de développement à Mankountan serait fonction de leur position sociale ».

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CHAPITRE II CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Dans les règles relatives à la constitution des types sociaux, Durkheim cité par Camara (1995 : 8), affirme que :

« la tâche du chercheur doit être la

définition et la classification des

éléments sur lesquels porte sa

recherche. La définition de son objet d'étude permet du coup, de délimiter le champ de la recherche d'une part et de localiser le sens dans lequel chacun des concepts clés est utilisé ».

Dans ce chapitre se trouvent exposés les concepts clés qui servent de fondement thématique de notre recherche. Il comprend trois (3) sections qui traitent respectivement de la notion de Participation dans la première section, celle de la Femme dans la seconde section et la troisième traite de la notion du Développement Local.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo