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Le rôle des petites et moyennes entreprises(PME)/ industries(PMI) dans la réduction de la pauvreté à  Kinshasa Cas de la commune de Masina

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par Hence Mathodi Lumbu
UNIKIN - Graduat 2003
  

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Section 3. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MASINA

3.1 HISTORIQUE

La commune de Masina fut créée par l'ordonnance loi n°62 du 30 Mars 1968 portant création des communes. Nous savons que vers les années 1960, à

l'aube de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, les turbulences politiques et luttes tribales ont fait naître plusieurs agglomérations à caractère régional et tribal. C'est dans ce mouvement et dans ce contexte que les ressortissants des districts de Kwango et de Kwilu occupèrent d'une façon quelque peu anarchique, avec la bénédiction de certains partis politiques notamment la LUKA et le PSA ainsi que de quelques politiciens d'alors, cette partie périphérique de la ville qui, en fait était le fief de quelques anciens villages TEKE-HUMBU dont certains gardent encore leurs noms dans les appellations des quartiers. Le nom de Masina par exemple est résultat d'une distorsion linguistique par les occupants ultérieurs du fief dont question plus haut. MASINA était en langue TEKE « MASIN MABUL », traduisible en langue Lingala en SOMBELE SUKA ESANGA ou SUKA MBOKA, c'est-à- dire : « là où tout se termine » selon les occupants de 1960 (originaires de Kwango-Kwilu), N'SINA veut dire le commencement ou le début.

3.2. LIMITES

Les limites de la commune de Masina ont été fixées par l'arrêté ministériel N°69 - 042 du 1969 du ministère des affaires intérieures. Au terme de cet arrêté, les limites de la commune de Masina se dessinent de la manière suivante :

n Au Nord : Le fleuve Congo (la frontière de la République du Congo - Brazzaville) de son point le plus proche du confluent du fleuve Congo avec la rivière N'djili.

n Au sud : le boulevard Lumumba qui sépare MASINA des communes de Kimbenseke et de N'djili.

n A l'Est, la rivière TSHUENGE qui sépare de la commune de N'sele.

n A l'Ouest : la rivière N'djili qui la sépare de la commune de Limete.

3.3. HYDROGRAPHIE

La commune de MASINA est l'une des plus vastes communes de la ville de Kinshasa. Elle est drainée par cinq cours d'eau à savoir : le fleuve Congo qui la délimite au Nord et coule de l'Est à l'Ouest puis les rivières qui coulent du Sud au Nord la traversent de part en part et s'alignent de l'Est à Ouest : N'djili, Tsanga, Mango (Malemba) et Tshuenge. Parmi ces quelques unes, comme on l'a fait remarquer plus haut, font partie des limites de la commune telle que N'djili et Tshuenge. On doit compter dans l'hydrographie, un bon tiers de la commune qui est constitué des marécages du fleuve Congo. Il s'y pratique la pêche artisanale, les cultures maraîchères et rizicoles qui nourrissent des nombreuses familles de Masina et d'autres communes de la capitale.

Mais il se pose de plus en plus un problème de démographie urbaine à implication multiple dans la commune de Masina dont seulement 2/3 de la superficie sont habitables, le 1/3 restant étant constitué des marécages du fleuve Congo. Ainsi calculée sur la superficie réellement habitée, moins les marécages, la densité réelle de Masina est de 10 066 habitants par km2

3.4. SANTE

Il y a deux zones de santé subdivisées en aires de santé

· Zone de Masina I

· zone de santé MASINA II

Ces zones de santé ont deux hôpitaux de référence, notamment : centre de santé de référence de MASINA II, centre hospitalier roi Baudouin 1er et actuellement en construction par la société BESIX, un autre Centre de santé du célèbre basketteur Mutombo Dikembe dénommé « Biamba Mutombo ». Il y a aussi des maternités officielles : Mapela, Lumière, Kimbelo.

Pour les initiatives privées, on peut compter quelques formations médicales pharmacies, centre de phytothérapie.

3.5. ECONOM1E :

La commune de Masina a une population d'environ 469 699 habitants et une superficie de 69,70 Km2 dont 46,66 Km2 habitables et une densité de 6 739 habitants par km2.

La conjoncture économique difficile oblige une bonne partie de la population à vivre des expédients et de commerce. Néanmoins, Masina compte parmi les infrastructures économiques : l'abattoir de Kinshasa, l'entrepôt de carburant de SEP CONGO, le dépôt de l'ex SOTRAZ, le marché de la liberté LD Kabila auquel il faut joindre 9 autres marchés qui desservent les 3 pools géographiques de Masina. A cette infrastructure s'ajoute la société SIFORCO pour l'entreposage de mitrailles de la sidérurgie de Maluku(SOCIDER), l'usine de panification et de production des blocs de glace BKTF, l'aéroport de N'djili qui a ses derniers Kilomètres sur le sol de Masina avec d'importantes infrastructures de gestion au sol installés par la RVA (Régie des Voies Aériennes).

Des initiatives privées du secteur professionnel et artisanal, l'agriculture et le maraîchage.

111.6. Gestion et subdivision administrative

La commune de Masina est organisée de la manière suivante :

n Un bourgmestre et un bourgmestre adjoint avec un personnel administratif ;

n Vingt et un quartiers administratifs administrés par 21 chefs de quartiers et leurs adjoints (tous fonctionnaires et agents de l'Etat) ;

n 89 localités administrés par 89 chefs de localité et leurs adjoints (choisi par les administrés c'est- à-dire la base) ;

n 454 cellules administrées par 454 chefs de cellule ;

n 563 sous cellules administrées par 563 chefs de sous cellule.

Chapitre II : LA PAUVRETE A KINSHASA

La pauvreté est un fléau qui se compte aujourd'hui parmi les grands maux de la société moderne. Ce fléau, accentué par le chômage, a des effets visibles parmi les congolais.

La pauvreté se manifeste sous forme d'insatisfaction des besoins fondamentaux portant sur les biens et services suivants :

· Alimentation, habillement, logement et les biens liés (mobiliers, ustensiles ménagers,...) ;

· Service de base : santé, éducation, eau potable, sanitaire, transports collectifs,...

La RDC est aujourd'hui un pays dévoré par une pauvreté sévère, quelles sont les particularités de celle-ci ?

I. Causes et facteurs explicatifs de la pauvreté au Congo démocratique

De façon générale, les causes de la pauvreté des individus et les pays dans le monde sont :

· Les causes macroéconomiques et d'ordre politiques, d'ordre économique national et international (mondialisation,
libéralisation, économique, le pillage par les entreprises multinationales, etc.), le programme d'ajustement structurel, etc.

· Au niveau des individus : la perte de source de revenu ou réduction de pouvoir d'achat, divorce (résultat d'un choc brutal), disparition de chef de famille, etc.

Au Congo, de la CNS (conférence nationale souveraine) à la présentation du
programme de stabilisation et de relance de l'économie par le gouvernement
de la Ille République à Bruxelles le 12 novembre 1997, les causes pointés du

doigt sont : l'absence de bonne gouvernance couplé d'une impunité des dirigeants, accompagnée d'une corruption diabolique. A ces causes s'ajoutent le poids démographique, les pillages successifs de 1991 et 1993, la mondialisation et les autres causes que nous pouvons remarquer dans le chef des politiques du Congo.

La RDC est caractérisée par :

· Le PIB par tête d'habitant et par jour se situait à 0,82$USD en 1965, a baissé jusqu'à 0,54$USD en 1990 avant d'atteindre 0,30$USD en 1992, soit une régression de 63,4% par rapport à 1965. Le PIB annuel moyen d'un congolais pouvait se situer à 110$USD ;

· L'espérance de vie d'un congolais qui vivrait au delà de 43 ans a survécu au danger qui la guète au jour le jour ;

Tableau2 : Espérance de vie à la naissance en RDC

Années

 

Espérance de vie à la naissance

 

1990-1995

 

43 ans

 

2000-2005

 

42 ans

 

Source : CNUCED, Rapport 2004 sur les pays moins avancés (PMA)

· Plus de tiers de la population en moyenne, soit 32,23% sont condamnées à mourir avant 40ans ;

· Le taux d'analphabétisme est resté toujours à un niveau modeste de 58% en 1970, 42% en 1980, 26% en 1990 et à 33% en 1995 ;

· La population sans accès aux services des besoins de essentiels est estimée à 83% en 1975 ; 67% en 1970 et 58% en 1995. Tandis que la proportion de la population privée des soins de santé est estimée aux 2/4 de la population nationale ;


· L'emploi, lui ne pouvait que suivre l'évolution des agrégats socio-

économiques les plus importants. Son niveau de 1995 ne représente que 33% du niveau de 1960.

Au niveau des individus, les causes de la pauvreté actuelle du Congo tirent leur origine de l'immaturité des individus qui suggèrent des solutions de survie individualistes sans souci de l'intérêt général. Le danger est que ces solutions inhibent la conscience du développement et privent les individus de tout ressort moral pour surmonter les effets pervers de la paupérisation.

Tableau 3 : Indicateurs de base sur la pauvreté humaine à Kinshasa

Indicateurs

 

En pourcent

 
 

1. Probabilité de décédé avant 40 ans

2.

26,5

 
 
 

3. taux d'analphabétisme d'adultes

4.

8,5

 
 
 

5. population sans accès à l'eau potable

6.

27,0

 
 
 

7. population sans accès aux soins de santé

8.

48,0

 

9. insuffisance pondérale des moins de 5 ans

10.

13,6

 
 
 

11. manque des conditions de vie décentes

12.

29,5

 

Source : PNUD, RDC, 98/004/01 : profil de pauvreté en RDC.

Tableau 4 : Evolution de la pauvreté en RDC (1960-1998)

Indicateurs

1960

1965

1970

1975

1980

1985

1990

1995

1998

1. PIB par tête

d'habitant (en USD)

0,79

0,82

0,85

0,75

0,66

0,60

0,54

0,34

0,30

2. Espérance de vie

(années)

41,3

42,0

45,1

47

50

52,4

52

52,4

-

3. Analphabétisme( en %)

69

42

58

56

42

34

26

33

-

4. Population sas accès à l'eau potable

92,4

87,7

84

83

67

67

55

58

-

5. Population sans
accès aux services de santé (en %)

75

75

74

74

74

74

72

74

-

6. Consommation des calories (par jour)

2252

2188

2155

2154

2164

2154

2165

1829

1836

7. Emploi privé (en
milliers)

2594,1

1084,1

522,6

560,2

-

812,6

1242,5

864,0

-

8. IPH-1

61

51

55

53

46

55

40

43

-

 

Source : PNUD (1999), profil de pauvreté en RDC, pp.29-30

II. Les manifestations de la pauvreté

La pauvreté congolaise est un processus caractérisé par une succession des causes et des conséquences sous forme des inégalités et d'exclusion qui empêchent la réalisation du développement humain équitable et durable pour une grande proportion de la population.

Malgré cette situation dramatique que connaît le pays en matière de bien être social (BES), le miracle congolais continu à se produire en constatant par exemple une amélioration de l'Etat nutritionnelle dans la population infantile. En effet, la prévalence de la malnutrition aiguë globale continue à baisser, elle est passée de 10,5% en 1999 à 5,2% en 2000. Pendant cette période, la prévalence de la malnutrition chronique est descendue de 31,1% à 26,8 alors que celle de l'insuffisance pondérale s'est améliorée en passant de 27,7 à 23,6%. La proportion de ménages en possession d'un stock en aliments de base a augmentée de 17,4% à 19,4%. Cela s'explique par l'adaptation dynamique du congolais à la situation de crise et par les interventions d'origine tant nationale qu'internationale.

Nous devons souligner que ces tendances ne renseignent pas sur les disparités et le vécu quotidien des populations de ménages congolais qui éprouvent des difficultés pour faire face à la réalité de la pauvreté dans plusieurs domaines : santé, éducation, alimentation, transport,...

1. SANTE : dans ce domaine, la solidarité familiale peut être mobilisée contrairement à l'alimentation. La cherté des médicaments et les coûts élevés des consultations dans les hôpitaux ou centres de santé placent très hauts les limites de cette solidarité pour les familles pauvres qui se voient ainsi privés de choix de se faire soigner dans les meilleurs conditions.

2. EDUCATION : les difficultés des parents de trouver les devises pour le minerval exigé par les écoles qui ne sont plus financées par l'Etat fait naître

l'option pour certains parents d'établir l'ordre de priorité parmi les enfants à envoyer à l'école. L'éducation de beaucoup d'enfants est ainsi compromise.

Tableau 5 : Proportion des enfants n'ayant jamais fréquentés l'école par sexe à Kinshasa en pourcent.

Ages Garçons Filles

 
 
 
 
 
 

6-14 ans

 

12,7 8,0

Source : ENSEF-ZAÏRE/1995

Tableau 6 : taux d'alphabétisation des adultes en pourcent

Années 2000 2005

Hommes 73 78

Femmes 50 58

Source : CENUCED, Rapport 2004 sur les PMA.

3. ALIMENTATION : plusieurs études parmi lesquelles celle réalisée par le professeur Kalonji Ntalaja et M. Ngalengwa en 1993 sur la pauvreté à Kinshasa de 1970 à 1993 ont montré que le pourcentage de ménages dont la dépense journalière est en deçà du seuil minimum de pauvreté fixé à un dollar par jour et par personne était de 94,9% en 1969 et 95,12 en 1986. En 1990, 80% de la population vivait avec moins d'un dollar par jour et par personne. L'étude de la banque mondiale de 1990 relève que presque tous les ménages dépensent entre 60 et 80% de leur revenu en nourriture et qu'on note entre 1969 et 1986 une baisse de consommation des principales sources de vitamines et des protéines.

Selon les calculs du travail de Houyoux sur les ménages de la population de Kinshasa, R. Mungala nous présente les données suivantes :

· Les consommations journalières des kinois en 1986 s'élevaient à 1332,235 calories. Elles proviennent essentiellement des féculents, le manioc suivi des céréales et des féculents.

· Au niveau des protéines, elles ont atteint 36,262 grammes par personne et par jour au cours de la même année. Elles proviennent plus d'origine végétale (55%) qu'animale (41%).

Annuellement cette consommation est donc déficitaire tant en calories qu'en protéines.

La consommation annuelle s'élève en 1986 à 326,635 kilogrammes avec une ration alimentaire journalière de 0,8948 kilogramme. Le pays n'assure pas la sécurité alimentaire en qualité, en quantité et en facilité, 61% de la population congolaise vivent en insécurité alimentaire, situation que les kinois décrivent dans les expressions telles que : « nous mangeons par horoscope », « nous mangeons un jour sur deux », etc.

Tableau 7 : production locale de la viande en 1995 en tonnes

Viandes Quantités produites Quantités demandées Déficit

En tonne En pourcent

Volailles

Bovins

Ovins

Caprins

Parvins

143 5150 5007 97,2

182 6547 6365 97,2

152 5441 5289 97,2

17 610 593 97,2

19 669 650 97,1

Source : Plan d'action triennal de Kinshasa p.41

4. ACCES A L'EAU POTABLE : la faible couverture de la santé

s'accompagne des manques dans le domaine de l'eau potable et de l'assainissement. Avec seulement 45% et 20% des congolais ayant respectivement accès à l'eau potable et à l'assainissement.

Tableau 8 : Eau potable et assainissement en pourcent en RDC

Milieux de résidence

Années

Urbain

Rural

1980

13

5

1987

62

16

1990

68

24

2000

89

26

Source : Diverses

5. TRANSPORT : un vrai calvaire pour les congolais qui sont obligés de longer à pied des artères publiques pour gagner leur lieu de travail ou leurs destinations multiples (c'est la ligne 11).

L'image qui décrit le mieux cette situation inconfortable des usages des transports en commun est le système appelé « rail » dans les minibus « Combi». Dans les bus privés bondés à craquer, souvent achetés sur les marchés d'occasion européenne et roulante dans l'insécurité totale des passagers, ces derniers sont confinés de gré ou de force sur des banquettes parallèlement alignés.

6. LOGEMENT ET HABITAT : le chômage contraint les ménages de déménager dans un laps de temps relativement court.

Du point de vu qualitatif, il y a des :

· logement d'habitation moyenne ;

· logis modestes ;

· logis très modestes.

Malgré la précarité du logement, certains ménages pauvres manifestent à juste titre de leur sentiment de territorialité avec satisfaction parce que l'accès à la propriété évite la promiscuité familiale pesante et les tracasseries vécu par les locataires.

Cependant, cette satisfaction n'est pas la même si le logement se situe loin des centres commerciaux parce que les prix des produits manufacturés varient selon le milieu.

7. EMPLOI: avoir un emploi à Kinshasa ou une activité commerciale informelle n'est plus synonyme de source sûre de revenus : ceux-ci sont rares sous les toits, si bien que le rythme alimentaire, la fréquence des repas et la répartition de ceux-ci renseignent sur la gestion de chaque ménage. La stratégie de se cotiser pour manger est mal accepter par certains parents qui voient leur autorité diminuer à l'égard des enfants qui doivent participer à cet effort sans plus être à même de contrôler les différentes sources d'argent apporté par ces derniers.

III. Les conséquences de la pauvreté

Parmi les conséquences diverses occasionnées par la pauvreté, nous pouvons résumer celles-ci en quelques mots qui suivent :

a) La pauvreté pousse à la débrouillardise mais aussi au repli de soi- même à cause du sentiment de honte qui accompagne l'état de pauvreté. On observe toutefois des gestes de solidarité spontanée entre les habitants d'un quartier ;

b) Devant les difficultés financières, on observe un glissement vers des stratégies d'appauvrissement comme la vente des biens durables du foyer, ce qui diminue le confort acquis ;

c) La misère perturbe les structures familiales. Le divorce et le phénomène fille-mère engendrent des problèmes nouveaux. Il y a celui des enfants accompagnateurs qui doivent s'occuper des plus jeunes enfants durant l'absence des parents. Le repas cesse d'être le moment

de rassemblement du foyer, chacun adopte sa propre stratégie pour se nourrir, c'est l'article 15 « débrouillez vous ! » ;

d) La dégradation du logement aussi est une manifestation de la pauvreté. Ceux qui sont propriétaires de leur maison ne se considèrent plus comme pauvres quelle que soit la qualité de l'habitation et quelle que soit la misère de la famille par ailleurs ;

e) La défaillance du financement par l'Etat de l'éducation et de la santé accule certains parents à recourir aux solutions de misère. Le capital humain est alors compromis ;

f) Pour un chef de famille, le fait d'avoir un emploi n'est plus une garantie de revenu régulier. C'est vrai dans le secteur formel comme dans le secteur informel. Pour faire face à cette situation, un ensemble de stratégies de survie se développe dans les ménages. L'autorité du chef de ménage en est diminuée.

Toutes les conséquences sont concrétisées par certains domaines qui sont :

i. Explosion démographique : la pauvreté réside dans le fait que la croissance de la population urbaine est de 4%, sous pression de l'exode rural. Les conflits armés ou la guerre comme stratégie choisie par es politiques du Congo pour arriver au pouvoir ne sont pas étrangers à cette situation. Les populations rurales qui n'ont pas déjà des moyens adéquats d'augmenter leur production agricole artisanale ne peuvent pas non plus travailler dans un climat d'insécurité créé par les guerres successives. Ceci ayant comme conséquence, les milieux ruraux se vident au profit des villes. On assiste à une urbanisation croissante de la pauvreté.

Les prévisions indiquent le passage du taux de croissance de 3,8% entre 1990 et 1993, et 4,4 entre 1993 et 2000. A ce rythme, la population dans les villes congolaises doublera dans 16 à 20 ans.

Tableau 9 : Population en pourcent de la population totale dans es villes de la RDC d'ici 2015

Année

Pourcent de la population

1975

23,5

1999

30

2015

39,3

Source : Diversifiées

ii. Emergence des églises de réveil : une bonne partie de la population se paralyse aujourd'hui dans l'obscurantisme spirituel des sectes et autres groupes religieux avec leur cohorte des nouveaux dieux, de Pasteurs ou Prophètes, d'Archibishop, de Général, des Mamans, etc.

Malgré la place qu'occupe la dimension spirituelle dans la vie, force est constater qu'au Congo le phénomène religieux rend les personnes de plus en plus apathiques, attendant toutes la solution de vie quotidienne de la bonne volonté divine (Nzambe akosala, akosunga). Dès lors, la revendication de ses droits vis-à-vis des gouvernants apparaît tout simplement contraire à la profession de foi exprimée surtout devant les soeurs et frères du groupe religieux. Ce phénomène, non seulement il dépossède les personnes de leur lucidité, mais il attire des conflits au sein des familles, cela à travers des rites souvent appelés « délivrance » qui désignent des sorciers dans les familles. Ces mouvements de réveil religieux qui pullulent au Congo deviennent des vrais mouvements d'endormissement sociopolitique. Deux catégories de nouveaux riches, les pasteurs et les musiciens sont aujourd'hui des modèles et des références pour les jeunes. La correspondance entre ces deux catégories se résume dans leur mode d'habillement, les marques identiques de leurs voitures, etc.

iii. La faim : le problème de faim a été abordé comme suit par Kofi Annan au sommet mondial de l'alimentation à Rome du 10 au 13 juin 2002, il

dit « la faim et la pauvreté sont étroitement liées. La faim perpétue la pauvreté, car elle empêche les êtres humains de réaliser leur potentiel et le rend plus vulnérable aux maladies. Elle les rend faible et réduit leur capacité au travail. Ce cycle se répète et se poursuivra au fil des générations à moins que nous prenions des mesures efficaces pour le briser »5.

iv. Prostitution : la prostitution des filles mineures et la recrudescence du nombre de filles -mères participent de ce fait à la perte d'autorité des parents qui ne peuvent ni nourrir ni vêtir leurs enfants.

Le nombre de grossesses chez les mineures et le nombre de filles-mères vont crescendo.

v. Destruction du tissus social ou capital social national : a fini par créer une société anomique sans règle et dans laquelle la confiance a disparue d'une part entre la population et l'état qui a démissionné de ses obligations de pourvoir des services sociaux adéquats à ses citoyens et d'autre part entre les individus congolais eux-mêmes.

vi. La faiblesse de revenu et de capacité de fonctionnement : provoquent des dysfonctionnements des institutions publiques et familiales. Les dysfonctionnements rencontrés créent des situations d'exclusion et de pauvreté à certains moments.

Le chômage occasionne une baisse de pouvoir d'achat qui baisse le profit des entreprises qui enfin, baisse le revenu national et provoque une paupérisation généralisée.

vii. Origine de la pauvreté actuelle : Plusieurs auteurs soutiennent que la pauvreté actuelle qui bât son plein au Congo est une conséquence de l'auto destruction depuis la zaïrianisation jusqu'à nos jours en passant par les pillages de 1991 et 1993.

5 http// www.fao.org/worldfoodsummit/french/newsroom/news/6019-fr.htm

Ces événements ont eu des répercutions psychologiques dans le mental des investisseurs et ont ainsi plongé au chômage des dizaines de milliers d'ouvriers et des sociétés en faillite6.

Les congolais devraient se rendre à l'évidence qu'il n'y aura pas d'investissements lourds et massifs dans le pays tant que les allergies aux pillages ne seront pas effacées ou les investissements garantis. Ces garanties ne peuvent découler que de la stabilité du pays, elle-même tributaire de la paix sociale. La prise de conscience du congolais est un bon départ à cette démarche.

6 « Selon le journal Le phare n°180 du 20 octobre 1992, 924 entreprises auraient été détruites lors du pillage de 1991 et 90517 emplois supprimés ». Cité par Otchia Samen (2004), le processus managérial dans les PME du Congo, TFC, UNIKIN, FASEG, p.1

Chapitre 3 : ROLE DES MICROS ENTREPRISES DANS LA

REDUCTION DE LA PAUVRETE

Introduction :

La RDC est pourvue d'une population active nombreuse. Cette main d'oeuvre abondante est confrontée à des multiples problèmes socio économiques. Le chômage et le sous emploi sont devenus caractéristiques et le niveau de salaire et le revenu est très faible.

L'administration publique paye à ses employés un salaire incapable de couvrir le coût minimum de la vie. Le faible revenu (niveau de vie bas) est la conséquence du rétrécissement de la taille économique nationale.

C'est cette détérioration du tissu économique, suivie d'une crise d'emploi qui a conduit à la création des PME initiées majoritairement par des nationaux d'abord et par la suite par les étranger qui font concurrence aux nationaux. Les PME sont une stratégie de refus de la mort d'une population dont la vulnérabilité n'est pas à démontrer.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984