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Comment le secteur touristique peut-il constituer un créneau porteur de développement pour la Mauritanie

( Télécharger le fichier original )
par Moussa Diarra
Nouakchott - maitrise en économie publique 2009
  

Disponible en mode multipage

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Université de Nouakchott

Faculté Des Sciences Juridiques et Économique
Département : Economie Publique
Mémoire de maîtrise en science économique
Thème:

COMMENT LE SECTEUR TOURISTIQUE PEUT_IL CONSTITUER
UN CRENEAU PORTEUR DE DEVELOPPEMENT POUR LA
MAURITANIE ?

Présenté par : Moussa Gaye Diarra Sous la direction de : Dr NDERY NIANG

N° du dépôt:

Année Universitaire: 2008-2009

On dit souvent que le trajet est aussi important que la destination. Les quatre années de maîtrise m'ont permis de bien comprendre la signification de cette phrase toute simple. Ce parcours, en effet, ne s'est pas réalisé sans défis et sans soulever de nombreuses questions pour lesquelles les réponses nécessitent de longues heures de travail.

Je tiens à la fin de ce travail à remercier ALLAH le tout puissant de m'avoir donné la foi et de m'avoir permis d'en arriver là.

Mes remerciements vont également à mes parents GAYE DIARRA et KHADY DIALLO, mes oncles et tantes à Nouakchott particulièrement SOUKEINA DIALLO et SOW ALY OUSMANE de tous les sacrifices qu'ils ont consentis pour me permettre de suivre mes études dans les meilleures conditions possibles et n'avoir jamais cessez de m'encourager tout au long de mes années d'étude.

Je remercie infiniment le professeur Dr NDERY NIANG, mon directeur de mémoire dont la disponibilité, le savoir faire et le soutien ne m'ont jamais fait défaut.

Je remercie également les responsables du ministère de l'artisanat et du tourisme ainsi que ceux de l'O.N.T. et de la D.T. pour leur générosité et leur esprit d'ouverture qu'ils m'ont manifesté durant nos contacts.

Je remercie aussi tous ceux qui m'ont aidé à réaliser ce travail, particulièrement MIKA DIOP, DJIMASDE ASSIDE, RAMATA DIA et ELEMINE DIOP.

Enfin je remercie tous les professeurs de la faculté des sciences des sciences juridiques et économique de l'université de Nouakchott, ainsi que tout les étudiants particulièrement K.DIALLO, E.DIOP, M.SARR, A.MBODJ, I.BALL, A.DIENG, TOUTOU SOW, Kh.WAGUE, H.NDIAYE, H.SALL, F.TALL, B.NDONGO, B.NDIOUCK, ANNE CHEIKH et SY ALASSANE.

Je dédie ce mémoire à toute ma famille, mon père GAYE DIARRA, ma mère KHADY DIALLO, mes frères ISMAIL et OUSSEYNOU et toutes mes soeurs.

Je le dédie particulièrement à ma grand-mère OUMOU DIOP, ma maman KHADY DIALLO, ma tante SOUKEINA DIALLO, et mon oncle SOW ALY OUSMANE dit TONTON VIEUX.

Je le dédie aussi à tous mes oncles et tantes, cousins et cousines, particulièrement KHADY BA, DIEYNABA DIALLO, FATOU DIALLO, YOUNOUSS BAS SOUM, DIEYNABA NDIOM dite TOULAYE, BILAL SANGHARE et AWA DIABIRA.

Je ne saurai terminer sans citer mes amis, SADIO TRAORE, AMY DIOP, IBRAHIMA ABDOULAYE DIA, ASTOU FALL, ADAMA GANDEGA, ROUGUI DIA, ISSOU, DJIBRIL et MOCTAR LY, HOUSSEYNOU BA, HEMS, MARIEM GAYE, DIOP MIKA BOUYE TRAORE et ZEINABOU DIOP.

Enfin je le dédie à tous mes amis que je n'ai pas cités et à tous ceux qui me connaissent, en particulier les jeunes de BASRA à Nouakchott et ceux de la ville de Nouadhibou.

Qu'ils trouvent à travers ce travail ma sincère reconnaissance.

SOMMAIRE

Introduction générale .. 6

Chapitre I : L'activité touristique en Mauritanie 8

Section 1 : Analyse quantitative de l'activité touristique .. 8

Paragraphe 1 : Les touristes arrivant par charter 8

Paragraphe 2 : Les autres arrivées de touristes étrangers de loisirs .. 9

Paragraphe 3 : Le tourisme intérieur . 9

A : Le tourisme des expatriés 9

B : Le tourisme des nationaux 9

Paragraphe 4 : Les unités d'hébergements 10

Paragraphe 5 : Les autres types d'établissement touristiques 11

A : Les restaurants . 11

B : Les agences et bureaux de voyages . 11

Section 2 : L'importance du tourisme pour la Mauritanie .13

Paragraphe 1 : Les retombées économiques . 13

A : La création d'emploies directs 13

B : La génération de valeur s ajoutées et de revenus 13

C : Les entrées de devises . 13

D : Les effets indirects et induits 14

Paragraphe 2 : Les autres types d'effets 14

Section 3 : L'accompagnement institutionnel 14

Paragraphe 1 : L'administration nationale du tourisme 15

A : La direction du tourisme .. 15

B : La direction des études et de la coopération 15

C : L'office national du tourisme .. 16

D : Considération d'ensemble sur la structure et le fonctionnement de l'A.N.T...... 16

Paragraphe 2 : La réglementation . 17

Paragraphe 3 : La valorisation et la conservation du patrimoine culturel . 17

Paragraphe 4 : La valorisation et la conservation du patrimoine naturel . 18

A : Parc national du banc d'arguin 18

B : Parc national du diawling 19

C : L'aménagement du littoral 19

Paragraphe 5 : La promotion touristique 20

Paragraphe 6 : La formation . 20

Paragraphe 7 : Le transport aérien 21

Paragraphe 8 : Le mode de financement 21

A : Le code des investissements 21

B : La promotion de l'investissement privé .. 22

C : Le crédit aux entreprises . 22

D : Le financement des investissements publics 22

Chapitre II : Eléments du diagnostic des secteurs .. 23

Section 1 : Les principaux atouts de la Mauritanie 23

Section 2 : Les principales contraintes au développement de l'activité touristique .24

A : Les options fondamentales à respecter 26

B : Les principes de base du développement touristique mauritanien .. 26

Chapitre III: Stratégies de développement touristique 27

Section 1 : Stratégie produits-marchés .. 27

Section 2 : Les orientations stratégiques correspondantes 29

Paragraphe 1 : Les objectifs quantitatifs à atteindre . 29

Paragraphe 2 : Les principaux axes d'intervention 31

Section 3 : Conséquence pour la mise en oeuvre institutionnelle . 31

Chapitre IV : Programme d'action prioritaire . 33

Section 1 : La mise en place du cadre institutionnelle .. 33

Paragraphe 1 : Considérations générales 33

Paragraphe 2: Le renforcement de la D.T . 33

Paragraphe 3: Le renforcement de l'O.N.T 34

Section 2 : Les actions prioritaires par domaine 34

Paragraphe 1 : Le développement des produits touristiques . 35

Paragraphe 2: La promotion .. 36

Paragraphe 3 : La réglementation . 37

Paragraphe 4 : La formation . 37

Paragraphe 5 : Les domaines non liés directement aux compétences de l'A.N.T..... 38

A : Les facilitations 38

B : Le financement des entreprises du secteur .. 38

Conclusion .. 40

Liste de abréviations 41

bibliographie 42

INTRODUCTION

Le tourisme est une activité ancienne, qui a pris au XXe siècle une dimension planétaire. Il constitue désormais un secteur économique fondamental dans de nombreux pays développés

comme dans des pays en développement, qui en font un facteur essentiel de leur développement.

D'après l'Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.), les voyages internationaux se situent à la troisième place dans le classement des « GRANDS » secteurs du commerce mondial. Le chiffre d'affaires du tourisme n'est précédé que par ceux des industries de pétrole et de l'automobile. Mais aujourd'hui le tourisme représente la première industrie de service dans le monde. Bref, c'est l'or blanc du troisième millénaire. Il favorise l'ouverture des grands chantiers d'avenir d'une nation.

Nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur de développement économique et social des pays. Ce secteur est la principale source de créations d'emplois dans un grand nombre de pays. Non seulement dans l'industrie touristique elle- même mais aussi, par effets d'entraînement, dans d'autres secteurs.

L'impact économique du tourisme et des voyages est également considérable puisqu'ils sont à l'origine de la croissance de l'investissement en infrastructures et qu'ils constituent une source de devises d'une grande importance non soumises à des obligations d'achat et à des paiements déterminés.

De même à cause de sa nature diversifiée, le tourisme touche pratiquement tous les domaines de l'activité économique, il exerce une grande influence sur les autres secteurs tels que l'agriculture, la construction, l'artisanat, le commerce et surtout les services de transport.

Toutes ces considérations sont à prendre en considération dans le décryptage de la notion de
tourisme durable. Elles révèlent que les demandes deviennent de plus en plus sensibles à la qualité
du cadre, d'environnement respecté garant, d'une identité conservée et d'une rentabilité à long terme.

Pour faire face aux effets néfastes de tourisme de masse, les pays ont besoin d'une stratégie de développement durable dans le domaine du tourisme. Car le tourisme fait partie des secteurs économiques qui dépendent directement d'une gestion durable. Personne n'aime passer ses moments de loisir dans des paysages industriels dévastés ou contaminés. Pour cette raison, ce secteur dépend de la préservation de la nature et des paysages, de la conservation, du développement et de la création de valeurs culturelles ainsi que de l'attitude positive de la population locale à son égard.

Le tourisme peut avoir pour résultat un transfert d'argent de régions plus riches vers des régions plus pauvres entraînant de ce fait une amélioration de la qualité de la vie.

Il peut aussi ralentir le rythme de l'exode rural et soutenir indirectement l'agriculture dans les régions périphériques, en favorisant par exemple l'utilisation de matières premières et des produits locaux.

Le secteur touristique est le principal consommateur des produits de l'artisanat local, rural et urbain ainsi que pour le mobilier et l'équipement de base. L'effet de tourisme ne s'arrête pas ici, aussi, il touche la société. Car il est un moyen de communication et d'échange culturel entre les peuples surtout dans les pays de séjour plus spécialement dans le tourisme de masse.

En Mauritanie, le Tourisme dans sa composante « Désert » est longtemps resté, le fait de connaisseurs privilégiés initiés au travers d'une amitié, d'un séjour Professionnel ou à la faveur d'un ouvrage rapportant des points forts de la vie des nomades.

Les différents passages du rallye, Paris Dakar, à travers sa forte couverture médiatique, vont transporter le potentiel touristique mauritanien vers un public constitué tant de professionnels que d'une population à la recherche de l'aventure, du dépaysement, de la découverte et du contact avec d'autres cultures.

En 1994, l'Etat Mauritanien au fait de cette demande en gestation, a pris les devants en adoptant une Déclaration de Politique Générale du Tourisme qui constitue le nouveau cadre général

des choix et orientations en matière de Tourisme. Cette option sera renforcée en 1996 par la Loi 96026 portant organisation des activités touristiques en Mauritanie et ses textes d'applications .

Dans le souci de limiter ces impacts négatifs, un concept est né récemment : le tourisme durable. C'est un type de tourisme qui vise à concilier les enjeux économiques, socioculturels et environnementaux de l'activité, par le biais d'une utilisation efficace et raisonnée des ressources et des biens rares sans compromettre les besoins des générations futures. Il s'agit donc d'une approche intégrée du tourisme sur du long terme.

Chapitre I: L'ACTIVITE TOURISTIQUE EN MAURITANIE ET SON ENCADREMENT INSTITUTIONNEL

L'activité touristique a connu un véritable essor en 1996, date d'ouverture de la ligne directe Paris Atar par charter grâce au partenariat entre le tour opérateur français «le point Afrique» et la société mauritanienne de service et de tourisme (SOMASERT). L'accent a été éléments du diagnostic, qu'il s'agisse d'éléments positifs ou négatifs, les plus susceptibles de favoriser ou de contrarier le développement de l'activité touristique en Mauritanie.

Section 1: Analyse quantitative de l'activité touristique

Paragraphe 1: Les touristes arrivant par charter

Depuis 1996, en plus du tour opérateur français le Point Afrique, un deuxième opérateur « Go Voyages » opère depuis la saison 2005/2006 sur la même ligne avec le même transporteur. Pendant cette saison touristique, ces opérateurs ont assuré deux rotations par gros porteurs. Il était question de porter le nombre de rotations à trois à partir de décembre 2008.

Il est également à noter qu'une liaison entre Atar et la Suisse ( vraisemblablement l'aéroport de Bâle Mulhouse) est envisagée par l'opérateur le point Mulhouse associé de le Point Afrique.

Le tableau n°1 ci dessous présente l'évolution par saison, depuis 1997_1998 du nombre de vols charter et de passagers comptabilisés sur l'aéroport d'Atar.

Tableau n°1: évolution du nombre de vols et de passagers sur l'aéroport d'Atar de 1997 à 2007

Saison touristique

Nombre de vols

Nombre de passagers

1997-1998

12

1500

1998-1999

31

3500

1999-2000

47

5200

2000-2001

47

7820

2001-2002

75

10 000

2002-2003

75

11 000

2003-2004

75

12 000

2004-2005

75

9923

2005-2006

75

10 191

2006-2007

75

0752

Sources: le tourisme saharien en Mauritanie Décembre 1999 d'après la Direction du Tourisme.

Les données du tableau sont approximatives et d'ailleurs légèrement différentes selon les sources. Mais, même s'il ne s'agit que d'ordre de grandeur, elles permettent de mettre en évidence plusieurs résultats importants:

- D'une part, la très forte croissance observée entre 1997-1998 et 2001-2002 aussi bien pour le nombre de vols que pour le nombre de passagers avec un taux de croissance annuel de l'ordre de 60%.

- D'autre part, la stagnation du nombre de passagers arrivés par charter entre 2001-2002 et 2006-

2007. Cette stagnation globale résultant d'une légère croissance jusqu'en 2003-2004 qui semble

avoir constitué une pointe des arrivées, et d'une décroissance à partir de 2004-2005. La forte croissance de la période initiale s'explique par :

- L'attraction de plus en plus forte exercée par le produit «désert» auprès des clientèles européennes, notamment français.

- La fermeture, pour des raisons sociopolitiques, d'autres destinations déjà placées sur ce type de produit, comme l'Algérie, le Niger, le Mali.

-La notoriété que lui a apportée le passage du rallye Paris- Dakar.

En revanche, la décroissance des arrivées observée à partir de la saison 2003-2004 s'expliquerait entre autre par :

-La réouverture de certaines destinations «désert» notamment l'Algérie et le prix élevé des produits mauritaniens.

-La mauvaise qualité des prestations proposées sur place: absence de distraction, pauvreté du produit culturel.

Paragraphe 2: Les autres arrivées de touristes étrangers de loisirs

En dehors d'Atar, un certain nombre de touristes de loisirs viennent en Mauritanie, en voyages organisés ou individuels, par d'autres points d'entrées et par d'autres moyens de transport notamment:

- par vols commerciaux débarquant à Nouakchott, pour visiter principalement la région de l'Adrar, le parc national du banc d'Arguin (P.N.B.D) et/ou le parc national du Diawling (P.N.D) et /ou d'autres régions du pays.

-par voie routière depuis le Sénégal, soit par la digue du barrage de Diama, soit par le débarcadère de Rosso, pour les mêmes lieux de visite.

Paragraphe 3: Le tourisme intérieur

Le tourisme intérieur des nationaux ou des expatriés résidents en Mauritanie, est également très difficile, voire impossible à quantifier.

A: le tourisme des expatriés

Les étrangers vivants en Mauritanie, essentiellement européens et plus particulièrement français, sont relativement peu nombreux mais disposent dans l'ensemble, d'un pouvoir d'achat élevé. Ils sont, pour la plupart, intéressés à connaître le pays dans lequel ils résident et à le visiter, dans la mesure où il leur est possible de le faire dans des conditions de confort minimales surtout lorsqu'ils voyagent avec des enfants. Les déplacements à l'intérieur du pays, à l'occasion de week- end ou de vacances scolaires, sont souvent liés à la venue en Mauritanie de parents ou d'amis qui les accompagnent pour découvrir les différentes régions du pays.

Les principales régions concernées par ce type de tourisme dit «affinitaire» sont la willaya de l'Adrar et le PNBD. Dans une moindre mesure, les visites de cette nature sont effectuées dans le P.N.D. et les willayas du Tagant et des deux hodhs.

B: Le tourisme des nationaux

Le développement du tourisme national est fortement handicapé par, d'une part, la faiblesse du pouvoir d'achat de la grande majorité des mauritaniens et d'autre part, l'absence de tradition de séjour dans les hôtels. Il est en effet pratiquement impossible qu'un mauritanien se déplace à l'intérieur du pays sans être hébergé par un parent ou un ami.

On peut toutefois noter que certains événements suscitent de nombreux déplacements et de séjours chez l'habitant, qui peuvent être considérés comme l'embryon d'un développement du

tourisme des nationaux. Il s'agit:

- de la fête de la datte («GUETNA»), célébrée de juin à août dans l'Adrar et le Tagant.

- de la fête de l'hivernage («LEKHRIV»), célébrée après la saison des pluies, d'août à septembre, dans les régions du Trarza , du Hodh el Gharbi et de l'Assaba. Les populations des villes se rendent à la compagne pour déguster du lait de chamelle et de vache dans un environnement verdoyant.

- du tourisme religieux qui a lieu chaque année, juste après la fin du mois de ramadan, dans plusieurs localités, dont celles de NIMJAT (willaya du Trarza). Les fidèles du très illustre CHEIKHNA CHEIKH SAAD BOUH, estimés à environ 10000 en 2007 et venant de Mauritanie mais aussi du Sénégal et de la Gambie se regroupant pendant 3 jours pour chanter les louanges du prophète Mohamed (PSL) et celles de leur adoré khalife.

Ces déplacements ponctuels peuvent représenter des flux de l'ordre de 10000 voyageurs au total. Mais les retombées économiques de ces déplacements sont très faibles, car ces visiteurs sont très majoritairement hébergés chez des parents ou des amis.

Paragraphe 4: Les unités d'hébergement

La capacité d'hébergement et son évolution ne sont connues avec, une relative précision, qu'entre 1994 et 1999. Les données correspondantes sont présentées dans le tableau n°2 ci - dessous, en distinguant entre les hôtels d'une part et les auberges et les appartements d'autre part. Des estimations fournies par la direction du tourisme pour l'année 2005 sont également présentées dans ce tableau.

Tableau n°2: évolution entre 94 et 2005 du nombre d'établissement d'hébergement et du nombre de lits

Types d'établissement

1994

1999

2005

Taux annuel de croissance (%)

- hôtels

21

41

62

10,3

- auberges et appartements

10

85

147

27,7

Total

31

126

209

18,9

Nombre de lits

 
 
 
 

- hôtels

1120

1800

2728

8,4

- auberges et appartements

290

2455

4245

27,6

Total

1410

4255

6973

15,6

Sources: rapport final de la commission technique interministérielle sur le tourisme (Mars-Avril 2000) et la direction du tourisme.

Il est à noter que l'étude du secteur de l'hôtellerie et du tourisme commanditée par l'institut national de promotion de la formation technique et professionnelle (INAP F.T.P) réalisée en 2006, donne un nombre d'hôtel de 34 (totalisant 1564 lits) et un nombre d'auberge de 98 (2450lits), données sensiblement inférieures à celles figurant dans le tableau n°2 ci-dessus pour l'année 2005.

L'évolution des agréments et des autorisations d'exploitation accordées par la direction du tourisme entre 2001 et 2007 est présentée dans le tableau n°3 ci-dessous.

Tableau n°3 : évolution par région entre 2001 et 2007 du nombre d'agréments accordés aux établissements d'hébergement

régions période et durée

Nouakchott

Nouadhibou

Atar

Autres

total

2000 2001 (7mois)

11

1

7

2

21

2001 2002 (11mois)

8

3

14

4

29

2002 2003 (13mois)

7

8

20

12

47

2003 2004 (9mois)

10

4

6

12

32

2004 2005 (11mois)

10

4

11

13

34

2005 2006 (10mois)

2

4

14

19

35

2006 2007 (13mois)

23

3

7

17

50

Sources: direction du tourisme

Il apparaît que le nombre d'agréments accordés par la direction du tourisme à des établissements d'hébergement est très élevé (sensiblement plus de 3 par mois en moyenne entre Décembre 2000 et Mars 2007). Ce nombre semble en outre aller en croissance.

De nombreux projets de nouveaux hôtels existent, dont deux «5 étoiles» à Nouakchott. Un complexe de 72 chambres incluant une piscine et un golf est en cours de construction au bord de l'océan à 28km au sud de Nouakchott.

La prolifération incontrôlée du nombre d'établissements d'hébergement commence à inquiéter les autorités en charge du tourisme, puisque la direction du tourisme a lancé début novembre une enquête de contrôle des établissements d'hébergement dont les résultats devraient être disponibles bientôt.

A l'exception de quelques hôtels à Nouakchott, les établissements d'hébergement quelque soit leur nature appartiennent à des hommes d'affaires non spécialisés dans l'hôtellerie ou le tourisme et sont gérées de manière familiales par des responsables n'ayant reçu, sauf exception, aucune formation appropriée pour cela.

Paragraphe 5: Les autres types d'établissement touristique

A: Les restaurants

Le nombre de restaurants était, d'après le rapport final de la commission technique interministérielle sur le tourisme (Mars - Avril 2000), de 301 en 1999 contre 250 en 1994, soit un taux annuel moyen de croissance d'un peu moins de 4%. En 1999, plus de 88% de ces établissements étaient localisés à Nouakchott et un peu moins de 8% à Nouadhibou.

B: Les agences et les bureaux de voyages

Toujours selon le rapport final de la commission technique interministérielle sur le tourisme, le nombre d'agence de voyages était de 151 en 1999 contre 69 en 1994 soit un taux annuel moyen de croissance de prés de 17%. En 1999, 102 agences étaient situées à Nouakchott contre 22 à Atar et 19 à Nouadhibou.

Il est à noter que le décret portant réglementation des agences et bureaux de voyages prévoit deux types d'établissement touristique:

- les «agences de voyages» bénéficiant de la licence A, qui effectuent la totalité des opérations nécessaires aux voyageurs.

- les «bureaux de voyages» bénéficiant de la licence B, qui n'effectuent qu'une partie des

opérations nécessaires aux voyageurs (billetterie et/ou location de voiture).

Mais le plus souvent, la distinction entre les deux types d'établissement n'est pas faite. Cette lacune dans l'information disponible est liée à l'insuffisante précision de la réglementation existante et à l'insuffisance des moyens dont dispose la direction du tourisme pour avoir une connaissance précise des établissements du tourisme existant.

L'étude du secteur de l'hôtellerie et du tourisme réalisée sous l'égide de l'institut nationale de la promotion de la formation technique et professionnelle (I.NA.P.F.T.P) portait sur 40 agences de voyages se répartissant par moitié entre les agences de type A et celle de type B. Dans ce cas également, les nombres utilisés pour les besoins de cette étude sont sensiblement inférieurs aux données officielles.

L'évolution des agréments et des autorisations d'exploitation accordées par la direction du tourisme entre décembre 2000 et mars 2007 à des établissements touristiques est présentée dans le tableau n°4 ci-après.

Il apparaît que le nombre d'agréments accordés par la direction du tourisme à des établissements touristiques est encore plus élevé que celui des agréments accordés à des établissements d'hébergement, y compris pour les seules agences de voyages dont le nombre a été sensiblement moins élevé pour les bureaux de voyages puisque la moyenne des agréments sur la même période s'est établie à environ 1 par mois.

La répartition par région des établissements agrées fait apparaître une large prédominance à Nouakchott, qui représente plus de 82% des agréments totaux pour la licence A et de 67% des agréments pour la licence B. Mais le nombre des agréments accordés dans l'Adrar est relativement important (plus de 12% du total pour la licence A et plus de 15% pour la licence B). Les implantations autres que Nouakchott, Nouadhibou et Adrar concernent surtout Zoueratt ainsi que Nema, Rosso, Timberdra et Ayoun El Atrous.

Tableau n°4: évolution par région entre 2001 et 2007 du nombre d'agréments accordes aux établissements touristiques.

Régions

NKTT

NDB

ADRAR

AUTRES

TOTAL

Type de licences

Période et

durée

A

B

A

B

A

B

A

B

A

B

2000(8mois)

18

2

-

-

3

-

-

-

21

2

2000 2001 (7mois)

18

9

3

-

2

-

1

1

24

10

2001 2002(11mois

31

4

-

-

5

-

2

-

38

4

2002 2003(13mois

33

7

1

4

7

1

-

-

41

12

2003 2004(9mois)

24

7

2

-

5

1

2

1

33

9

2004 2005(11mois

43

7

2

1

5

4

-

2

50

14

2005 2006(10mois

39

7

-

1

5

1

-

2

44

11

2006 2007(13mois

39

6

1

-

5

4

2

1

47

11

Source: Direction du tourisme.

Compte tenu de la faible croissance des activités touristiques dans le pays pendant la période considérée, toute porte à penser que le nombre d'agréments et de bureaux de voyages existants est largement excessif par rapport aux besoins réels. Comme pour les établissements d'hébergement et les restaurants, la direction du tourisme s'apprête à lancer très prochainement une enquête de contrôle des établissements touristiques.

Section 2: L'importance du tourisme pour la Mauritanie:

Le développement touristique constitue pour la Mauritanie l'un des moyens privilégiés pour diversifier son économie qui repose actuellement presque uniquement sur le minerai de fer et la pêche maritime.

Paragraphe 1: Les retombées économiques

L'évaluation des retombées économiques de l'activité touristique actuelle est très difficile même de façon approximative du fait de l'absence quasi-totale des statistiques de tourisme. Les principaux effets économiques directs de l'activité touristique portent sur la création d'emploi, la génération de valeur ajoutée et de revenus et les entrées de devises. En outre, l'activité touristique a des effets indirects sur d'autres secteurs économiques et des effets induits liés à l'accroissement des revenus des ménages.

A: La création d'emplois directs

Sur la base des normes couramment admises, l'ordre de grandeur du nombre d'emplois directs crées par l'activité touristique peut être estimé à 4600. Ce total peut se décomposer de la façon suivante:

- prés de 2000 emplois dans les établissements d'hébergement, dont environ 1400 dans les hôtels et 600 dans les auberges et les résidences.

- Environ 1100 emplois dans les agences et les bureaux de tourisme (sur la base de 5,5 emplois par société).

- De l'ordre de 1500 emplois dans les restaurants (sur la base de 3 emplois par établissement).

B: La génération de valeurs ajoutées et de revenus

Le montant des recettes tirées par la Mauritanie de l'activité touristique internationale était estimé à environ 2,7 milliards d'ouguiyas en 1999. Ce résultat a été obtenu en prenant comme base de calcul l'estimation fournie par la SOMASERT de 114000 UM d'apport moyen de touriste par cette société, base appliquée à la totalité des 24000 touristes étrangers entrés en Mauritanie au cours de la même année. Le résultat ainsi obtenu est évidemment sujet à caution pour au moins les deux raisons suivantes:

- d'une part, le nombre de touristes étrangers entrés en Mauritanie n'est pas connu avec précision. - D'autre part, tous les touristes n'ont pas le même comportement en matière de dépense: c'est en

particulier le cas pour les touristes d'affaire, relativement nombreux en Mauritanie, dont les

dépenses moyennes sont certainement plus élevées que celles d'un touriste de loisirs effectuant

une randonnée dans le désert.

En outre, l'estimation du montant de la recette par touriste traité par la SOMASERT doit sans doute être revue à la baisse, du fait des modifications intervenues depuis 1999 dans l'organisation des circuits de visite dans l'Adrar, qui privilégient de plus en plus les randonnées dans le désert, sensiblement moins pourvoyeurs de devises que les séjours dans les hôtels ou même les auberges.

Pour autant les recettes tirées de l'activité touristique ne sont pas négligeables, d'autant plus qu'elles profitent directement aux populations des sites et des régions visitées.

C: Les entrées de devises:

Elles peuvent être estimées à partir des recettes par déduction des importations d'intrants. Une proportion importante de l'alimentation servie aux touristes provient de l'extérieur ainsi que le carburant utilisé pour les randonnées en 4X4. En ce qui concerne les investissements réalisés à des

fins touristiques, les matériaux de construction et les véhicules sont également importés. Ces montants sont impossibles à évaluer dans l'état actuel des choses, mais il apparaît que les entrées de devises doivent représenter les 2/3 et 3/4 des recettes touristiques. A titre de recoupement, on peut signaler que, lors de la saison 2006-2007, les devises étrangères changées à Atar ont correspondu à environ 150 millions d'UM. Cet apport a un effet bénéfique sur la balance de paiement de la Mauritanie qui se caractérise par son fort déficit (de l'ordre de 2 millions de dollars)

.

D: Les effets indirects et induits:

Il est admis qu'en Mauritanie, chaque emploi direct contribue à créer 3 à 4 emplois indirects et induits alors qu'en général, ce ratio est considéré comme étant de l'ordre de 1. Avec une large marge d'incertitude, on peut donc admettre que le nombre d'emplois liés au tourisme est de l'ordre de 15000 en Mauritanie. Mais malgré l'absence de données fiables, surtout dans la willaya de l'Adrar qui est celle dans laquelle se déroule la majeure partie de l'activité touristique organisée.

Paragraphe 2: Les autres types d'effets:

Outre les effets purement économiques, le développement de l'activité touristique en Mauritanie a plusieurs conséquences bénéfiques pour le pays.

- Bien que limités, les effets économiques ont des conséquences en matière d'aménagement du territoire. La possibilité de créer une petite entreprise ou de trouver un emploi provoque des retours de personnes ayant quitté la willaya de l'Adrar pour aller s'installer à Nouakchott. Ces retours sont déjà en nombre sensible dans les localités où l'activité touristique est la plus importante (Chinguitti, Ouadane, Atar).

- Le développement touristique de la Mauritanie constitue une sorte de label international pour le pays, lui conférant l'image d'un pays à la fois stable politiquement et particulièrement accueillant.

- L'accueil et le contact avec des touristes provenant de pays développés sont susceptibles de donner aux populations concernées une ouverture sur l'extérieur et de les inciter à des comportements différents, notamment en matière d'attitude vis-à-vis du progrès technique et du développement économique.

Il convient de ne pas dissimuler que l'activité touristique puisse aussi avoir des effets négatifs.

- d'une part, sur l'environnement, à cause des traces laissées par le passage des touristes,

notamment dans le désert et les écosystèmes fragiles, ainsi qu'à cause des dégradations

commises par certains touristes (vols de pierre, achat de manuscrits, etc.).

- D'autre part, sur le milieu humain, par la tentation de l'argent facile que la venue de touristes «fortunés» peut donner à certains mauritaniens.

Ces effets négatifs doivent être pris en compte:

- d'une part dans la stratégie choisie, car suivant les orientations adoptées, ils peuvent être plus ou moins facilement maîtrisés.

- D'autre part, dans les modalités et le rythme suivant lesquels le développement touristique sera mis en oeuvre.

Section 3: L'accompagnement institutionnel

Le développement de l'activité touristique dépend à la fois des actions mises en oeuvres par le secteur public et du dynamisme du secteur privé. Les paragraphes qui suivent sont destinés à analyser les activités des deux types d'opérateurs, de façon générale, mais également sous les différents aspects qui concourent au développement du tourisme.

Paragraphe 1: L'administration nationale du tourisme:

Après avoir été longtemps placé sous l'autorité du ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme, le secteur du tourisme est depuis juin 2007 sous la tutelle du ministère de l'artisanat et du tourisme. Les attributions de ce ministère et l'organisation de son administration centrale ont été précisées par le décret n°077-2007/PM. La séparation du secteur du commerce des deux autres secteurs d'activités montre que le développement du tourisme (comme celui de l'artisanat) constitue une priorité gouvernementale. Cette priorité est notamment affirmée dans la lettre de mission que le 1er ministre a adressé le 20-07-2007 au ministre de l'artisanat et du tourisme, qui précise les orientations à suivre pour développer le secteur du tourisme et fixe les objectifs à atteindre. Parmi ceux-ci on peut citer:

- un taux de croissance annuel du nombre de touristes de l'ordre de 18%;

- de nouvelles créations d'établissements d'hébergement et de restauration de haut et moyen standing;

- une diversification des destinations touristiques, par l'aménagement de nouveaux circuits.

L'A.N.T comprend 3 entités distinctes, la direction du tourisme et la direction des études et de la coopération qui sont des directions centrales du ministère et l'office nationale du tourisme, sur lequel le ministre exerce les pouvoirs de tutelle techniques.

A : La direction du tourisme (D.T)

Supervisée par le ministre et son cabinet, la D.T. a la responsabilité de l'exécution de la politique du gouvernement en matière de développement touristique et est notamment chargée de:

- élaborer et mettre en oeuvre la politique du gouvernement dans le domaine du tourisme; - évaluer les potentialités touristiques en vue de leur mise en valeur;

- initier et mettre en oeuvre la réglementation se rapportant au secteur du tourisme en concertation avec les structures concernées.

Au total, le personnel de la D.T. comprend 12 agents, dont 5 cadres. Parmi ces cadres, 2 seulement ont reçu une formation spécialisée au Maroc. La répartition des taches entre eux demeure très floue et aucun objectif n'est fixé à leur activité. Les moyens financiers de la D.T. sont très limités puisque son budget annuel n'est que de l'ordre de 12 millions d'ouguiya, auxquels se sont ajouté en 2008, de l'ordre de 8 millions principalement destinés à des enquêtes portant sur la situation du secteur du tourisme.

Dans les conditions actuelles, la D.T., dépourvue du minimum de moyens humains et financiers n'est absolument pas en mesure de mettre en oeuvre, ni même d'impulser ou de coordonner les actions correspondants aux fonctions habituelles dévolues à une A.N.T., définition d'une stratégie produit marché et des actions prioritaires correspondantes, élaboration des statistiques, application de la réglementation des professions hôtelières et touristiques et contrôle des établissements, aménagement et valorisation des sites touristiques, formation initiale ou continue aux métiers du tourisme et de l'hôtellerie en fonction des besoins actuels et futurs, etc.

Actuellement, la principale activité de la D.T. consiste:

- d'une part, à accorder de façon informelle les agréments aux entreprises en faisant la demande, conformément à l'article 12 de la loi n°96-023;

- d'autre part, à réaliser auprès des établissements d'hébergement et des entreprises de tourisme, des enquêtes théoriques bisannuelles mais vraisemblablement incomplètes et, de toute façon, inutilisables parce que non dépouillées systématiquement.

B: La direction des études et de la coopération:

Prévue par le décret portant création du ministère de l'artisanat et du tourisme, cette direction

centrale du ministère intervient au même titre dans le domaine de l'artisanat et dans celui du tourisme. Elle est notamment chargée de:

- étudier et proposer une stratégie de développement des secteurs de l'artisanat et du tourisme;

- instruire les dossiers de projets d'investissement pour les secteurs de l'artisanat et du tourisme, en concertation avec les directions concernées;

- concevoir et mettre en oeuvre des réponses aux besoins en qualification des secteurs de l'artisanat et du tourisme;

- collecter, éditer et diffuser les statistiques dans le secteur de l'artisanat et du tourisme, en concertation avec les administrations concernées.

Cette direction comprend deux services:

- le service des études et de l'évaluation qui a pour attribution de réaliser ou faire réaliser les études se rapportant aux secteurs de l'artisanat et du tourisme et de mettre en place un système d'évaluation pour le suivi des politiques;

- le service de la coopération qui a pour attribution de suivre l'élaboration et l'exécution des accords et conventions dans les domaines de l'artisanat et du tourisme, ainsi que la coopération avec les Etats et organisations internationales ou régionales concernées.

C: L'office national du tourisme (O.N.T)

Crée en juillet 2002, l'O.N.T. a le statut d'un établissement public à caractère administratif et est dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il a pour mission générale «d'appuyer et de renforcer la capacité institutionnelle de l'Etat et des promoteurs privés, dans le domaine du tourisme, notamment par la mise en place de structure adaptées, capables d'orienter le développement de ce secteur dans le pays». Il assure également «la fonction de promotion, de commercialisation des produits touristiques mauritaniens».

Mais parmi les missions qui sont précisées dans le décret de l'O.N.T., certains dépassent largement ses fonctions, comme notamment:

- le lancement des destinations touristiques nouvelles;

- l'élaboration de plans d'aménagement des zones d'intérêt touristiques;

- la protection et la valorisation des sites touristiques, en collaboration avec les structures publiques et privées impliquées dans cette mission.

Le budget de l'O.N.T. est de l'ordre de 200 millions d'ouguiya et est alimenté par une subvention de l'Etat et, pour environ 10% par le produit de la taxe touristique, qui n'est que très partiellement prélevée et réservée par les hôteliers.

Prés de 80% du budget sont utilisés pour les dépenses de fonctionnement, qui sont relativement lourdes, notamment à cause de ses 64 salariés. L'O.N.T. dispose de 3 délégations régionales, à Atar, Nouadhibou et Nema et d'un bureau d'information dans l'aéroport de Nouakchott.

D: Considération d'ensemble sur la structure et le fonctionnement de l'A.N.T.

Depuis la création de l'O.N.T., et depuis la restriction du ministère chargé du tourisme en 2007, l'A.N.T. est éclatée en 3 entités. Cet éclatement va certainement entraîner de grandes difficultés de coordination, d'autant plus qu'il existe une grande ambiguïté sur les attributions précises de chacune des entités concernées.

Il y'a même des contradiction entre les textes de législations et réglementaires relatifs aux 3 entités concernées. C'est notamment le cas pour les statistiques touristiques, les études et les formations qui sont censées relever à la fois de la D.T. et de la direction des études et de la coopération. C'est également le cas pour la valorisation des sites touristiques qui relèvent à la fois de la D.T. et de l'O.N.T.

La situation de l'A.N.T. se caractérise, de façon générale, par l'insuffisance des moyens

financiers et humains disponibles, ce qui réduit très fortement la possibilité d'entreprendre les actions nécessaires et très urgentes qui permettent d'assurer les taches essentielles incombant à une A.N.T.

Enfin, le fonctionnement actuel de l'A.N.T. mauritanien se caractérise par une concertation avec les représentants qualifiés des opérateurs privés très insuffisante. C'est notamment le cas pour le fonctionnement de l'O.N.T qui devrait pourtant être une entité mixte, ce qui suppose une modification de son statut. C'est également le cas pour le fonctionnement des commissions consultatives d'agréments des établissements hôteliers et touristiques.

Paragraphe 2: La réglementation

Depuis 1996, un certain nombre de lois, de décret et d'arrêtés ont été adoptés par la présidence de la république ou par le ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme en vue de réglementer l'activité touristique, notamment:

- la loi n°96-023 du 7 juillet 1996 portant organisation de l'activité touristique en Mauritanie ;

- le décret n°97-030 du 5 avril 1997 portant réglementation de la profession de guide en Mauritanie;

- le décret n°98-026 du 16 mai 1998 fixant les modalités d'agrément des établissements d'hébergement et de restauration;

- l'arrêté n°258 du 30 juin 1998 fixant les modalités de fonctionnement des commissions consultatives des établissements d'hébergement et de restauration;

- le décret n°98-083 du 18 août 1998 déterminant les normes et modalités de classement des établissements de tourisme;

- le décret n°2000-03 du 18 janvier 2000 fixant les modalités d'application et de recouvrement de la taxe de promotion touristique;

- le décret n°2000-05 du 16 février 2000 portant réglementation des agences et bureaux de voyage.

La réglementation existante est fortement incomplète. Elle devrait être rapidement complétée et adaptée en fonction des caractéristiques spécifiques du tourisme mauritanien et des besoins réels en découlant. Mais une fois adoptée, cette réglementation devra être rapidement appliquée par l'organisation des contrôles nécessaires, ce qui suppose un accroissement sensible des moyens de la D.T. consacrés à cette tache. Il est en effet urgent et essentiel, pour l'avenir du tourisme en Mauritanie, d'arrêter le plus rapidement possible la prolifération d'entreprises de tourisme incontrôlées qui ne sont en mesure que de rendre des services de mauvaises qualités aux touristes. Il convient en outre de donner à ceux-ci des repères reconnus internationalement (sous le forme d'étoile) pour apprécier les conditions de confort dans les établissement d'hébergement par rapport aux prix demandés.

Paragraphe 3: La valorisation et la conservation du patrimoine culturel:

L'A.N.T. n'a eu, jusqu'à maintenant, aucune activité dans ce domaine. Mais on peut remarquer que le décret fixant les attributions du ministère de l'artisanat eu du tourisme prévoit, dans son article 30, que «le service patrimoine et aménagement touristique a pour attribution, en concertation avec les institutions concernées, de faire connaître; valoriser, préserver et promouvoir le patrimoine culturel par le biais de tourisme». Outre les municipalités qui ont la possibilité (dans la limite de leurs moyens) d'intervenir indirectement sur le potentiel touristique, notamment par le ramassage des ordures, l'embellissement des centre urbains, la réalisation d'infrastructures de toute nature, etc., la conservation et la mise en valeur des sites culturels potentiels sont sous la responsabilité de la direction des arts et de la culture qui est rattachée au ministère de la culture et de communication.

Depuis le début de 2001, la Mauritanie a bénéficié d'un important projet d'un montant approximatif de 1,4 milliards d'ouguiya cofinancé par la banque mondiale et le gouvernement

mauritanien, le projet «sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel mauritanien » (P.S.V.P.C.M). Son objectif était d'élaborer et de mettre en oeuvre une stratégie globale visant à protéger et valoriser le patrimoine culturel mauritanien dans toute sa diversité.

Paragraphe 4: La valorisation et la conservation du patrimoine naturel

Les potentialités touristiques constituées par l'exploitation des ressources écotouristiques du pays sont placées sous la responsabilité du ministère délégué auprès du 1er ministre et plus particulièrement de:

- la direction du contrôle environnemental, dont la fonction principale est d'assurer le contrôle de l'impact des projets de différente nature sur l'environnement et, le cas échéant, d'empêcher leur mise en oeuvre;

- la direction des aires protégées et du littoral qui supervise la gestion des P.N.B.D et P.N.D et contrôle l'utilisation du littoral dans une optique de développement durable.

Les modalités de gestion de ces trois entités majeures pour le tourisme mauritanien sont analysées ci-dessous.

A : Le parc national du banc d'arguin (P.N.B.D)

L'entité en charge de la valorisation et de la gestion de P.N.B.D. s'est préoccupée depuis plusieurs années déjà de son utilisation à des fins touristiques. Dés 1991, une réflexion conduite en tenant compte des caractéristiques très spécifiques du parc et des résultats d'une étude de marché a conduit à l'établissement de scénarios de valorisation et de mise en valeur touristique du parc. Plusieurs missions et une étude conduite par un bureau d'étude spécialisé à partir de 1995 ont abouti à l'élaboration d'une stratégie pour le développement de l'écotourisme dans le parc en juin 1999.

Cette stratégie, s'appuyant sur les points forts découlant des attraits naturels du parc et des contraintes liées à la fragilité des écosystèmes, a fixé les règles suivantes pour les interventions à mettre en oeuvre en matière de développement touristique:

- mise en valeur de la dualité désert-océan et définition claire des clientèles cibles en accordant une attention particulière aux nationaux;

- minimisation des impacts négatifs sur les populations et les milieux, tout en optimisant les retombées positives, économiques ou autres;

- respect de l'équité entre les communautés du parc en terme de prise en charge d'activités comme de revenus ;

- mise en place d'un processus de suivi et d'évaluation permettant de garantir la maîtrise et le contrôle des activités.

Le P.N.B.D a été ouvert aux visites du public depuis octobre 2001, moyennant un droit d'entrée assez faible, mais toutefois dissuasif pour de nombreuses familles mauritaniennes. L'entrés se fait par 3 points différents : au nord depuis NDB, au sud par Noumghar depuis NKTT et au centre.

Pour favoriser le développement touristique durable du P.N.B.D., l'entité de gestion est intervenue pour développer le produit commercialisable sur deux aspects essentiels:

- d'une part, en accompagnant les initiatives locales, notamment pour la création et la gestion de

campements touristiques;

- d'autre part, en réalisant des formations avec des formateurs canadiens spécialisés portant sur le guidage de groupe, la gestion, la planification des produits, etc. Les grandes potentialités touristiques du parc en font, malgré les limitations liées aux contraintes écologiques, un attrait essentiel pour le tourisme mauritanien. Sa capacité de charge en nombre de touristes n'a pas

encore été évaluée. Il est toutefois certain que, pour le moment, c'est la capacité d'accueil et non la capacité de charge qui constitue le facteur limitant.

B: Le Parc National du Diawling (P.N.D.)

L'exploitation de l'attraction touristique que constitue le parc de dawling dans son état actuel peut être favorisée par la présence du campement de Keur Macéne, exploitée par la société M.K.H. Mais la présence d'une digue empruntée par les voitures entre le barrage de diama et Rosso, qui longe le parc à l'Est et à partir de laquelle de nombreux oiseaux peuvent être vus, est un élément dissuasif pour l'entrée dans le parc. Les gestionnaires du parc ont l'intention d'y développer des activités écotouristiques grâce à ;

- la multiplication de circuits dans le parc et dans ses environs;

- la formation de guides accompagnateurs;

- la création d'un équipement devant être gérer par un opérateur issu de la population résidant dans le parc ou dans ses environs.

Les responsables de la gestion du P.N.D. se préoccupent de plus en plus de son avenir touristique dans une perspective de développement durable au bénéfice des populations vivant à l'intérieur des limites du parc (de l'ordre de 20000). En 2005, une étude a été réalisée par un consultant allemand sur le développement de l'écotourisme dans le P.N.D et sa zone périphérique. Elle propose notamment à court terme:

- la sensibilisation et la formation des habitants des willayas concernées par l'accueille et l'hébergement de touristes étrangers;

- la création d'une boutique artisanale et d'un écomusée à l'entrée du parc;

- la détermination de nouveaux circuits en liaison avec les opérateurs touristiques et les populations concernées.

- Le développement de publication sur les caractéristiques du parc à l'intention des touristes et de visiteurs.

A long terme, cette étude préconise:

- le renforcement des moyens humains pour assurer la coordination des actions entreprises par le P.N.D. en matière d'écotourisme;

- le renforcement des infrastructures et des moyens matériels;

- l'accroissement des moyens financiers;

- le renforcement du partenariat entre les différents acteurs (responsables du P.N.D., opérateurs privés et population).

Jusqu'à maintenant ces propositions n'ont pas été mises en oeuvre, essentiellement par manque de moyens.

C: L'aménagement du littoral

Entre décembre 2004 et mars 2005, le secrétariat d'état auprès du 1er ministre chargé de l'environnement a fait élaborer le plan directeur d'aménagement du littoral mauritanien (P.D.A.L.M.) par des bureaux d'études spécialisés, avec les financements et l'appui technique de la coopération française et de l'union mondiale pour la nature (U.I.C.N).

Le P.D.A.L.M, qui intègre les principaux enjeux d'une approche de développement durable appliquée au littoral (humain et social, économique, écologique et insertion harmonieuse du littoral dans les contextes national et régional), prend en compte le principe de précaution, ce qui requiert une approche anticipative. Il est prévu que, pour les secteurs du littoral qui sont soumis à des dynamiques remarquables d'occupation et de mise en valeur ou pour la prévention de risques particuliers ou prioritaires des documents de planification détaillée, appelés directives d'aménagement du littoral (D.A.L.), seront établis.

L'élaboration d'une D.A.L. serait requise en particulier pour tout nouveaux projets ou pour l'extension d'un projet existant susceptible de modifier substantiellement dans une zone donnée les modalités d'occupation et/ou de mise en valeur du littoral.

Les D.A.L. seront élaborées sous la responsabilité de l'Etat et à son initiative, sous l'autorité du conseil interministériel d'aménagement du littoral.

D'après le P.D.A.L.M., le développement soutenable de l'activité touristique sur le littoral repose sur les piliers suivants:

- la complémentarité avec les produits du désert;

- le respect de la capacité de charge des sites;

- la professionnalisation des opérateurs;

- l'aménagement des sites;

- une politique raisonnée d'incitation et de sécurisation des investisseurs.

Il résulte de cette énumération que la mise en oeuvre du P.D.A.L.M. est largement antinomique avec le développement, le long du littoral, d'un tourisme basé sur du balnéaire pur, qui se caractérise le plus souvent par du tourisme de masse et a des effets négatifs très importants sur l'environnement terrestre et maritime.

Cette recommandation n'exclut pas des implantations très limitées d'unités d'hébergements en quelques points de la cote, à la condition qu'elles soient en harmonie avec le zonage du littoral.

Paragraphe 5: La promotion touristique:

Depuis sa création en 2002, l'O.N.T mauritanien a eu la responsabilité de l'ensemble des actions relatives à la promotion touristique. Ses activités ont essentiellement consisté à représenter la Mauritanie dans les foires et les salons spécialisés d'une part et à élaborer et diffuser les documents promotionnels d'autre part.

Les activités de l'O.N.T destinés à améliorer la connaissance du secteur touristique mauritanien ont été les suivants:

- édition de brochures de présentation générale de l'O.N.T et de la Mauritanie;

- édition de brochures de présentation de 3 entités spécifiques (NKTT, NDB, Adrar); - publication d'un CD-ROM sur la Mauritanie: «lettre de Mauritanie»;

- constitution d'une banque de photo couvrant les 13 régions du pays;

- publication d'une revue trimestrielle, «la voix du tourisme», qui présente des informations relatives à la vie touristique nationale et internationale.

L'O.N.T prépare la publication d'un guide de la Mauritanie et d'une brochure sur chacune des 13 willayas du pays, ainsi que d'une carte touristique.

A l'intérieur du pays, deux manifestations sont organisées :

- en octobre, un séminaire annuel dans l'Adrar, organisé par la SOMASERT pour accueillir le 1er avion charter de la saison et présenter la saison à venir ;

- le 27 septembre, la célébration, tout les deux ans, de la journée mondiale du tourisme organisée par la direction du tourisme en collaboration avec la fédération de tourisme et l'association des professionnels du tourisme.

La promotion de la Mauritanie était en grande partie assurée par le déroulement chaque année au mois de janvier du rallye Paris Dakar qui bénéficie d'une couverture médiatique exceptionnelle.

Paragraphe 6: La formation

Bien que la formation relève de la compétence de la direction du tourisme, aucun agent de ce département n'est, de prés ou de loin, en charge de la formation en matière touristique et hôtelier.

Depuis 2002, un centre de formation touristique et hôtelière a été crée par un opérateur privé. Ce centre emploie, outre la direction générale, 5 enseignants. Les cours dispensés, d'une durée de 6 mois, dont un stage pratique d'un mois, portent sur la cuisine, la restauration, la réception, le service des étages et le guidage. Le centre est placé sous la tutelle du ministre de l'artisanat et du tourisme, dont un représentant valide les diplômes attribués. Le centre n'a plus d'activité, faute de financement, depuis 2006, mais il peut redevenir opérationnel très rapidement.

Il est urgent que l'entité publique responsable de la formation touristique et hôtelière, en occurrence la direction du tourisme, soit en mesure de définir et de piloter la politique de formation relative au secteur du tourisme et de l'hôtellerie. Pour cela elle doit disposer en son sein d'un service compétent en la matière, susceptible de préciser les besoins en formation actuels et futurs et de contrôler le système de formation technique et professionnel qui sera mis en place en la matière. Il conviendra, d'une part de tenir compte des besoins quantitatifs prioritaires de manière à ne pas former des chômeurs et, d'autre part, d'assurer une formation valable permettant d'avoir des futurs employés dans le secteur avec un niveau de qualification répondant aux exigences découlant du type de développement touristique choisi. Il est évident, compte tenu de la pénurie existante, que tout effort sérieux à moyen ou long en matière de formation touristique et hôtelière passe préalablement par la mise en oeuvre d'un programme de formation des formateurs.

Paragraphe 7: Le transport aérien

Il constitue l'un des éléments déterminants pour le développement futur du tourisme mauritanien. La desserte aérienne internationale de la Mauritanie est assurée par les aéroports de Nouakchott et d'Atar ainsi que, dans une moindre mesure, par l'aéroport de Nouadhibou. Le 1er sert aux vols réguliers assurés par les compagnies air France, royal air Maroc, air Sénégal international entre autre.

L'élément déterminant pour le décollage du tourisme mauritanien a été l'instauration de vols charter entre la France (Paris et Marseille), puis Mulhouse Bale à partir de décembre 2007 et Atar à des prix aller et retour à partir de 400 euros environ. Cette solution, qui a permis d'atteindre de l'ordre de 10000 passagers, conduit à une forte concentration de touristes étrangers dans les willayas de l'Adrar.

La disparition d'air Mauritanie en 2006 a provoqué un grand vide dans la desserte de l'Europe et plus particulièrement de la France, ainsi que des pays voisins de l'Afrique occidentale. Ce vide a rapidement été comblé par les compagnies desservant la Mauritanie particulièrement Air France, royal Air Maroc et Air Sénégal International.

Paragraphe 8: Le mode de financement A: Le code des investissements

Le code des investissements comprend deux régimes distincts, ainsi que des dispositions spécifiques visant à favoriser le développement régional et à encourager les jeunes promoteurs et les petits métiers. Elle se caractérise par:

- un régime des points francs ou incitation à l'exportation, pour les entreprises réalisant au moins 80% de sa production à l'exportation, qui seront placées sous le contrôle de l'administration des douanes et bénéficieront des avantages suivants:

- exonération de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux;

- modalités simplifiées pour les formalités et les contrôles douaniers;

- exonération des droits et taxes à l'exportation;

- liberté de recruter jusqu'à 4 agents expatriés sans besoin d'autorisation ou de permis de travail.

- des encouragements accordés aux jeunes promoteurs pour la réalisation de leur 1er projet et aux porteurs de projets relatifs aux petits métiers

B: La promotion de l'investissement privé

La délégation générale de la promotion de l'investissement privé prévoit d'inscrire ses activités dans un plan d'action, pour la mise en oeuvre duquel elle bénéficiera d'un appui financier de la banque mondiale, d'un montant de 7 à 10 millions de dollars.

Un des principaux problèmes à régler réside dans le mode de relation à établir entre la délégation et les différents ministères technique. La définition des taches respectives d'une fiche des attentes pour chacun d'entre eux (dont le ministère de l'artisanat et du tourisme) devrait déboucher sur un séminaire permettent de préciser ces relations.

Pour le secteur du tourisme, la délégation négocie la réalisation à Nouakchott de 2 hôtels «5 étoiles», l'un destiné à être un hôtel SOFITEL financé par des promoteurs des Emirat Arabe Unis et la SNIM, l'autre financé par des investisseurs libyens. Il existe en outre un projet, en cours de réalisation, d'un complexe de loisirs situé en bord de mer sur un terrain d'une superficie de 1 kilomètre carré.

C: Le crédit aux entreprises

Contrairement aux entreprises du secteur de la pêche et de l'agriculture qui bénéficient de lignes de crédits spécialisées à des taux d'intérêt de l'ordre de 4 ou 5%, les entreprises du secteur de tourisme et de l'hôtellerie sont soumises, pour financer leurs investissements, aux conditions financières des banques commerciales normales, qui correspondent à des taux d'intérêt dépassant 30% et qui exigent des garanties solides. Ces conditions rendent le crédit pratiquement inutilisable pour les petites ou moyennes entreprises du secteur touristique et hôtelier.

Dans le cadre de son action pour lutter contre la pauvreté et favoriser la réinsertion des jeunes, le commissariat au droit de l'homme envisage de mettre une ligne de crédit pour accorder des micros prêts en vue de la création de petites auberges à l'intérieur du pays.

D: Le financement des investissements publics

Le montant des investissements publics directement consacrés au développement touristique a été insignifiant jusqu'à maintenant.

Il existe une taxe dite «de promotion touristique» créée par le décret n°2000-03 du 18 janvier 2000. Le montant de cette taxe a été fixé à 200 UM par personne et par nuitée, auquel s'ajoute une taxe locale d'un montant de 100 UM reversée à la municipalité sur laquelle l'établissement d'hébergement est implanté.

Le produit de cette taxe est versé dans un compte d'affectation spéciale du tourisme au niveau du trésor public. Ce produit, d'environ 5 millions d'ouguiya par ans est reversé à l'O.N.T. pour assurer son fonctionnement, comme le prévoit le décret de création de cette entité.

Chapitre II: ÉLEMENTS DU DIAGNOSTIC DU SECTEUR

Les paragraphes qui suivent visent à dégager, à partir de l'analyse des tendances passées et de la situation actuelle, les éléments positifs (atouts) ou négatifs (contraintes) apparaissant comme susceptibles d'être les plus déterminants pour favoriser ou pour freiner le développement touristique de la Mauritanie au cours des prochaines années.

Section 1: Les principaux atouts de la Mauritanie:

Parmi les atouts dont dispose la Mauritanie pour assurer son développement touristique, on peut notamment citer les éléments suivants:

- La Mauritanie dispose d'une très grande variété de potentialités touristiques (désert, nature, histoire et culture) associables entre elles pour constituer des produits combinés originaux donnant à la destination «Mauritanie» une spécificité particulièrement attractive;

-La découverte et les randonnées dans le désert, qui s'étendent sur d'immenses superficies et qui présentent une grande variété de paysage, peuvent constituer des produits de grands intérêt , de niveau comparable à celui des principales destination concurrentes ( Algérie, Maroc, Niger, etc.)

- les produits touristiques liés à la «culture», principalement les visites des villes anciennes classées au patrimoine mondial de l'humanité et la découverte des manuscrits anciens, sont d'un intérêt majeur pour le développement touristique du pays qui est susceptible de jouer un rôle déterminant en vue de la préservation des sites historiques;

- les produits touristiques liés à la «nature», notamment mais pas exclusivement ceux constituant en la visite des aires protégées (parc national du bac d'arguin et parc national du diawling) peuvent être considérer comme de très grands intérêt et même de caractère unique;

- la Mauritanie dispose d'un littoral sablonneux et facilement accessible qui est en mesure de constituer un complément d'attraction touristique, à condition que les contraintes environnementales soient scrupuleusement respectées;

- la Mauritanie jouit à l'échelle mondiale d'une image positive, en particulier par rapport à la
plupart de ses voisins, du fait de sa grande stabilité politique et de la modération de ses politiques;

- grâce au développement touristique que le pays connaît depuis une dizaine d'année, quelques opérateurs ont acquis une large expérience des problèmes liés à l'activité touristique, non seulement au niveau local, mais encore au niveau international;

- il existe dans le pays une classe d'hommes d'affaires susceptibles d'être intéressés par des investissements dans l'hôtellerie et/ou le tourisme, à la condition d'une rentabilité à court terme suffisantes;

- la Mauritanie bénéficie d'un climat agréable pendant une grande partie de l'année, pendant la période où les habitants des pays européens recherchent avidement le soleil (d'octobre à avril)

- Les populations mauritaniennes, quelle que soit leur région de résidence, font preuve dans leur très grande majorité, y compris en milieu urbain, d'un sens traditionnel de l'accueil et d'une grande capacité à s'ouvrir à l'autre;

- Des efforts importants ont été consentis par les pouvoirs publics depuis plusieurs années en vue de la création des infrastructures de base nécessaires au développement touristique : téléphones, axes routiers principaux, aéroports, etc.

La majeurs partie des atouts de la Mauritanie vis-à-vis de son développement touristique réside dans ses potentialités, à la fois de qualité et très variées, susceptibles de constituer une offre à la fois attractive variée pour des cibles de clientèles différentes. Cette grande variété donne à la Mauritanie en tant que destination touristique une spécificité qui devra étre exploitée dans toutes ses dimensions.

La combinaison 2 à 2, voire 3 à 3, de ces potentialités peut permettre le montage de produits touristiques haut de gamme correspondant à des clientèles se situant dans les catégories disposant de revenus élevés et fortement motivées par la découverte d'attraction originales, voire insolites.

Section 2: Les principales contraintes au développement de l'activité touristique

La Mauritanie est également caractérisée par un certain nombre d'éléments négatifs qui apparaissent comme des contraintes pour définir des orientations de développement touristique et peuvent constituer autant de freins pour la mise en oeuvre de ses orientations. Il s'agit notamment des éléments suivants:

- l'offre potentiel existant est très mal mis en valeur, aussi bien en matière d'entretien et de présentation des sites historiques ou naturels eux-mêmes, qu'en ce qui concerne leur environnement immédiats (ordures);

- en dehors de Nouakchott et Nouadhibou, les unités d'hébergement de standing moyen sont pratiquement inexistantes dans les autres localités ou n'existent, au mieux, que des auberges de qualité très médiocre, dont la prestation ne correspond pas aux normes du tourisme international;

- le nombre de personnes formés et/ou ayant une expérience en matière de gestion des établissements d'hébergements est infime;

- l'encadrement administratif de l'activité touristique et son développement est particulièrement déficient, en particulier la réglementation des différentes professions du tourisme et de l'hôtellerie est très incomplète, le contrôle des établissements est pratiquement inexistant et les statistiques courant relatives à l'activité touristique et hôtelière ne sont pas disponibles;

- de très nombreux agréments ont été accordés par la Direction du Tourisme depuis environ 5 ans à des nouveaux établissements hôteliers ou à des nouvelles entreprises touristiques sans qu'aucun contrôle de leur aptitude réelle ait été exercé, avec comme conséquence une abondance excessive de petites entreprises incapables de fournir les prestations requises et la nécessité d'un assainissement des différentes professions;

- Les efforts en matière de promotion sont, malgré la création de l'office Nationale du Tourisme, très insuffisants et peuvent se résumer à la participation de quelques salons internationaux par an;

- dans de nombreuses localités de l'intérieur, les équipements urbains (eau, électricité, etc.) sont insuffisants pour accueillir des touristes dans des conditions acceptables, il en est de même pour la plupart des liaisons routières secondaires et pour les pistes d'accès aux sites touristiques;

- les modalités de financements bancaire en vigueur, avec des taux d'intérêt de plus de 30% sont dissuasives pour les promoteurs visant à investir dans le secteur touristique et hôtelier, surtout dans le cas de petits projets, difficiles à rentabiliser au cours des premières années de fonctionnement, ou de rénovation d'établissements existants;

- les facilitations à l'arrivée de touristes sont difficiles et/ou pénibles à accomplir pour les touristes étrangers (obtention de visa, contrôles à l'aéroport, etc.) et il existe des réglementation encore en vigueur qui sont très contraignantes pour les touristes (restriction pour les prises de photographie, absence d'alcool dans les établissements d'hébergement, etc.);

- l'activité touristique est pratiquement impossible pendant les 6 mois d'avril à octobre au maximum du fait des conditions climatiques, ce qui a en particulier comme conséquence de réduire la rentabilité des établissements d'hébergement. L'annulation du rallye Paris-Dakar, la continuité des menaces terroristes, l'attaque des touristes récemment prés d'Aleg à 250 km à l'Est de Nouakchott en 2007, l'incroyable fusillade en plein de la capitale mauritanienne constituent un élément négatif de l'activité touristique.

- Il n'existe pas d'outils permanent pour la formation (continue ou initiale) aux différents métiers du tourisme et de l'hôtellerie, ce qui se traduit par des besoins quantitatifs cruciaux pour certaines catégories de personnel et par une très faible qualité des prestations aux touristes.

- Le secteur public et les opérateurs privés n'ont pas l'habitude de travailler en étroite concertation et/ou collaboration et ont quelquefois tendance à refuser tout dialogue.

- malgré les nombreuses études globales effectuées depuis prés de 1 5ans et les propositions d'action en découlant, le pays n'est pas encore doté d'une véritable stratégie de développement touristique basée sur le choix de couples « produits marchés »prioritaire

- le transport aérien assuré par les vols réguliers ne dessert que la France et quelques destinations africaines et est d'un coût très élevé, rendant le recours aux vols charter nécessaire pour les produits plutôt bon marché (comme la découverte de désert)

- les modalités de financement bancaire en vigueur, avec des taux d'intérêt de plus de 30% sont dissuasives pour les promoteurs visant à investir dans le secteur touristique et hôtelier, surtout dans le cas de petits projets, difficiles à rentabiliser au cours des premières années de fonctionnement, ou de rénovation d'établissements existants.

- l'activité touristique actuelle ; malgré un début de diversification depuis très récemment, se limite à un seul produit (la découverte du désert) dont le développement est soumis à un duopole (le Point Afrique et Go Voyages) qui contrôle l'accès aérien par charter

- La croissance quantitative de l'activité touristique depuis le démarrage de 1996 semble stagner, tandis que les produits actuellement commercialisés souffrent d'un appauvrissement des prestations proposées, ce qui se traduit par de très faibles retombées économiques pour les populations concernées.

- Le tourisme national est très peu développé, pour des raisons à la fois culturelles et économiques, à l'exception de quelques fêtes (guétna, lekhriv, etc.) ou cérémonies religieuses.

La situation liée aux aspects culturels ne pourra évoluer que lentement, sous l'effet d'actions intenses et continues de sensibilisation et/ou de formation. Pour les aspects de deuxième type, une évolution sensible nécessitera également une volonté forte pour reformer un mode de fonctionnement solidement ancré dans les habitudes fortement négatives.

Au plan quantitatif, on peut remarquer que le nombre d'éléments négatifs est supérieur au nombre d'éléments positifs ce qui n`est pas forcément rédhibitoire mais met en lumière les difficultés auxquelles se heurtera toute politique de développement du tourisme mauritanien.

Notons cependant que le développement à moyen et long terme du tourisme mauritanien doit

prendre en compte deux types de critères :

- d'une part, elle doit respecter les options fondamentales définies par le gouvernement et sur lesquelles est fondée la politique générale de développement de la Mauritanie ;

- d'autre part, elle doit tenir compte des principales caractéristiques du développement touristique actuel du pays et les contraintes que la situation actuelle impose.

A: Les options fondamentales à respecter

- l'intégration et l'unité nationale qui constituent l'axe fondamental des politiques mises en oeuvre par le gouvernement dans tous les domaines;

- la lutte contre la pauvreté et l'insertion sociale dont les objectifs portent essentiellement sur la génération d'emplois et la création de micro entreprise;

- la promotion et l'émancipation de la femme qui passe en grande partie par l'accès aux activités économiques, comme par exemple, l'ouverture des restaurants;

- la conservation de l'environnement, le tourisme pouvant constituer un moyen d'aider à préserver les écosystèmes fragiles caractéristiques de la Mauritanie;

- la promotion du patrimoine culturel, qu'il s'agisse du patrimoine bâti, du patrimoine artisanal ou de la culture vivante ;

- l'intégration sous régionale, la venue de touristes ouest africains en Mauritanie, notamment dans le cas du tourisme religieux constituant un incontestable facteur de paix.

B: Les principes de bases du développement touristique mauritanien

Compte tenu des principaux aspects positifs et négatifs de la situation actuelle du tourisme mauritanien, le développement durable du tourisme devra être réalisé en respectant les principes de bases suivants:

- définir les orientation stratégiques à long terme et établir un plan de développement touristique programmant les actions prioritaires correspondantes à mettre en oeuvre à court, moyen et long terme

- renforcer l'offre touristique commercialisables, notamment en:

I valorisant les sites attractifs de type culturel ou naturel;

I assurant les transports dans des conditions de confort satisfaisantes et au moindre coût;

y' proposant des prestations (restaurants et hébergements) d'un niveau de qualité acceptable.

- assurer un développement durable respectueux de l'environnement physique et humain du pays

- faire bénéficier un maximum de mauritanien, principalement les femmes, des retombées économiques du développement touristique

- renforcer l'image du pays en tant que destination touristique, notamment en ce qui concerne les aspects liés à l'accueil, à la sécurité, à l'hygiène, à la propreté des villes et des sites, etc.

- mettre en place un dispositif institutionnel à la fois souple et efficace prenant en compte les différents points de vue, aussi bien à l'intérieur du secteur public, qu'entre le secteur public et les opérateurs privés.

Chapitre III: STRATEGIES DE DEVELOPEMMENT TOURISTIQUE

Section 1 : stratégie produits-marchés

L'établissement et l'adoption d'une stratégie de développement touristique fondée sur le choix des couples «produits marchés» hiérarchisés par le niveau de priorité sont une condition nécessaire et un préalable indispensable à la définition des actions prioritaires à mettre en oeuvre de manière que les actions retenues soient, dans toutes les mesures du possible en adéquation étroite avec la stratégie générale.

Le tableau n°9 de la page suivante présente pour l'ensemble des produits touristiques que des potentialités existantes permettent d'envisager et pour les marchés pouvant être comme à priori les plus importants, une grille de priorité envisageable.

Ces priorités correspondent à deux niveaux différents se caractérisant de la manière suivante:

- priorité 1: couple «produits-marchés» dont la commercialisation existe déjà ou pourra être lancée à court terme (avant 3 ans), dans la mesure où les produits correspondants seront effectivement commercialisables;

- priorité 2: couples «produits-marchés» dont la commercialisation devrait normalement pouvoir être lancée à moyen terme, soit à un horizon de 4 à 5 ans.

Les propositions contenues dans ce tableau doivent être considérés comme ayant seulement une valeur indicative et provisoire. Elles sont en particulier susceptibles d'être révisées en fonction des changements au fur et à mesure qu'ils se produiront, qu'il s'agisse de changements liés à:

- l'offre, telle que la construction de nouveaux établissements d'hébergement ou l'aménagement de

nouveaux sites touristiques;

- la demande, en fonction des tendances d'évolution observée sur tel ou tel marché porteur

Elles ont été ensuite établies à partir de la confrontation entre :

- la qualité intrinsèque des principales potentialités touristiques du pays et leur caractère unique par rapport aux offres de nature comparable d'une part;

- la connaissance superficielle de la situation actuelle et des tendances propres aux différents

marchés ainsi que de la facilité d'accès de l'offre mauritanienne à ces marchés d'autre part;

Les produits dont le développement est considéré comme prioritaires dans le tableau n°9 correspondent surtout, outre la découverte du « désert », aux circuits de découverte culturelle et de découverte des principaux sites naturels et à ce qui fait la spécificité majeure de la Mauritanie en matière de potentialité touristique c'est-à-dire la juxtaposition des trois types de produits, grâce au montage de produits combinés (désert+culture, désert+nature, culture+nature ou désert+culture+nature)

De façon générale, le tableau n°9 traduit une stratégie fondée sur deux axes majeurs:

- la diversification des produits commercialisés qui est nécessaire à la fois pour assurer l'accroissement quantitatif de l'activité touristique en Mauritanie, mais aussi pour assurer une meilleure répartition géographique de ces activités et pour accroître les retombées économiques du tourisme pour les populations mauritaniennes;

Tableau N°9: GRILLE DES COUPLES «PRODUITS-MARCHES» PAR NIVEAU DE PRIORITE

Priorité 1 priorité 2

Produits

Marchés

Désert aventure

Désert confort

Culture pure

Nature pure

Désert

+
nature

Désert

+
culture

Nature
+
culture

Désert

+nature

culture

Balné-

Aire

pur

balnéaire +sport

Pêche Au

gros

Chasse

balnéaire
+culture

balnéaire +nature

Evenement

Ou réligion

tourisme D'affaires *

France

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Europe

Allemagne/Autriche/suisse

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Italie

 
 
 
 
 
 

Espagne/Portugal

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Belgique /Pays-Bas

 
 
 
 

Grande-Bretagne

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Divers**

 
 
 
 
 
 
 
 

Autres

Etats-Unis/canada

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sénégal

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Moyen-Orient

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Divers***

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Marché intérieur

Nationaux

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Expatriés

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes : * y compris le tourisme de congrès et de séminaire **Notamment les pays de l'Europe de l'EST *** principalement les pays de l'Europe de l'EST

- la diversification des marchés principalement en direction de quelques pays d'Europe de l'Ouest, le seul marché français ayant forcément ses limites pour des produits très ciblés, même s'il restera le principal marché à court terme.

Cette diversification s'accompagnera d'un accroissement du coût moyen des produits touristiques mauritanien commercialisé, ne serait-ce qu'à cause du coût des transports intérieurs inclus dans les produits combinés. La relative cherté des produits proposés tirera le tourisme mauritanien vers un tourisme de qualité, susceptible de satisfaire des clientèles haut de gamme.

Le tableau n°9 prend en compte le tourisme intérieur, en distinguant entre 2 types de demandes très différentes, du fait des écarts de revenus moyens d'une part et des habitudes culturelles d'autre part: la demande des nationaux et celle des expatriés. Cette dernière qui existe déjà de façon importante, pourrait se porter prioritairement sur les produits «désert aventure» et «culture pure», ainsi que sur les produits combinés de différent type.

La demande des nationaux disposant de revenus élevés pourrait également se porter sur des produits combinés, ainsi que sur le tourisme événementiel (guétna ou lekhriv) et/ou religieux pour une catégorie plus large de la population. Le développement du tourisme intérieur, outre la contribution qu'il est susceptible d'apporter à la mise en oeuvre de l'option «intégration et unité nationale» en sensibilisant les populations mauritaniennes à la valeur de son patrimoine historique, culturel et écologique, permettra d'améliorer sensiblement la fréquentation en basse saison et de maintenir en exploitation toute l'année certains établissements d'hébergement touristiques.

Les priorités «produits-marchés» figurant dans le tableau n°9 sont à considérer comme susceptible de fournir une première base pour la définition des actions prioritaires à mettre en oeuvre à court terme.

Section 2: Les orientations stratégiques correspondantes

Les priorités définies dans la section précédente conduisent à proposer les objectifs quantitatifs et les principales orientations en découlant, qui sont présentées dans les paragraphes suivants:

Paragraphe 1: Les objectifs quantitatifs à atteindre

Les objectifs quantitatifs à court terme et même à moyen terme que l'on peut définir pour la croissance de l'activité touristique doivent rester relativement modestes. En effet, la préoccupation essentielle à avoir réside dans le maintien d'un tourisme durable, grâce à la conservation des potentialités touristiques existantes. Pour le moment, il n'existe pas d'évaluation de ce que pourrait être le capacité de charge» des sites correspondants aux trois principaux types de potentialité, à savoir le désert, les sites culturels et les parcs naturels. La seule certitude réside dans le fait que ces potentialités sont relativement fragiles. Il convient donc, en attendant que soient établies les estimations des capacités de charge des différents types de potentialités, d'adopter une attitude de relative prudence.

Cette attitude est d'autant plus justifiée que la Mauritanie n'est pas actuellement en mesure de proposer des produits touristiques incluant des prestations hôtelières ou de services d'un niveau de qualité correspondant aux potentialités théoriques.

Compte tenu de l'absence de données fiables sur les retombées économiques de l'activité touristique en Mauritanie, il semble plus réaliste de définir des objectifs quantitatifs futurs pour le nombre de touristes étrangers plutôt que pour les revenus tirés par la Mauritanie de son activité

touristique.

Mais, compte tenu de la diversification proposée et de la nature des produits qui seront commercialisés dans le futur, il apparaît que le rythme de croissance des revenus futurs devrait être sensiblement plus élevé que celui du nombre de touristes.

Un objectif à la fois réaliste et ambitieux pourrait être d'atteindre le seuil de 100000 touristes de loisirs utilisant les services des tour-opérateurs et des agents de voyages à l'horizon d'une dizaine d'année, soit pour la saison 2019/2020 (contre environ 12000 lors de la saison 2006/2007). Cet objectif correspond à une croissance annuelle moyenne d'environ 17,7% par an, ce qui, sur une période de quelques années, est déjà un objectif très ambitieux.

La ventilation par type de produit du nombre total de touriste à l'horizon 2019/2020 pourrait être la suivante, compte tenu du niveau de priorité de chacun des principaux produits touristiques.

Désert

50000

Culture

10000

Nature

15000

Combinés

20000

Divers

5000

Les nombres précédents n'incluent pas de nombreuses catégories de voyageurs que la définition internationale donnée par l'organisation mondiale du tourisme considère comme des touristes, à savoir notamment:

- les nationaux et les résidents expatriés voyageant en individuels ou en groupe

- les étrangers venus en Mauritanie pour des raisons affinitaires (visites à des parents ou des amis);

- les touristes étrangers de loisirs voyageant en individuels;

- les hommes d'affaires (étrangers ou résidents)

Compte tenu de l'utilisation de tente pour les circuits dans le désert, notamment pour ceux de type «aventure», le nombre de chambre à construire pour faire face à la croissance du nombre de touristes de loisirs correspondant à l'objectif fixé peut être estimé entre 4 et 5000 au cours de la période 2007/2019, soit entre 330 et 420 nouvelles chambres disponibles chaque année.

En l'absence de données chiffrées relatives à la fréquentation hôtelière par les catégories précédentes non prises en compte par les projections, on peut, en première approximation, estimer que le nombre de nuitée correspondant à ces catégories est et restera du même ordre que celui correspondant aux touristes de loisirs. Dans cette hypothèse, le nombre de chambre à construire au cours de la période 2007/2019 serait à doubler par rapport au nombre de chambre à construire pour les seuls touristes de loisirs soit de 8 à 10000 pendant la période considérée, représentant entre 650 et 850 nouvelles chambres disponibles chaque année.

Les chambres destinées à la clientèle des touristes feront partie d'unités d'hébergement adaptées aux produits touristiques commercialisés : auberges au confort sommaire, petits hôtels familiaux, hôtels de taille réduite (de l'ordre de 20 à 30 chambres) et de standing moyen (2 ou 3 étoiles suivant les normes internationales), villages de vacances, etc. Les lieux d'implantation de ces unités devront être en adéquation avec les destinations correspondant aux nouveaux produits commercialisés.

Paragraphe 2: Les principaux axes d'intervention

La nature des nouveaux produits prioritaires pour le développement du tourisme en Mauritanie implique qu'un effort préalable soit fait pour qu'il puisse effectivement être mis en marché avec succès. Cet effort passe notamment par:

- la valorisation touristique des sites faisant l'objet de visite par les touristes qu'il s'agisse des sites culturels (réhabilitation et entretien des monuments, présentation des manuscrits et des objets, propreté des villes, etc.) ou des sites naturels (création de pistes et de lieux d'observation, protection de la faune, etc.) ;

- La construction d'unité d'hébergements adaptés à la qualité du produit touristique correspondant;

- la construction d'infrastructure et d'équipement destinés à rendre l'accès à la Mauritanie pour les touristes, le plus facile possible en fonction de leur point de départ et des régions visités;

- la construction d'infrastructure (particulièrement routière) permettant aux touristes d'effectuer les circuits programmés sans perte de temps et dans des conditions de confort acceptables.

La mise en oeuvre de ces orientations nécessaires pour la réalisation des objectifs fixés suppose que les deux conditions suivantes soient réunies:

- d'une part, il conviendra que les investissements publics nécessaires pour la mise en oeuvre de ces actions soient mobilisés de façon coordonnée et en temps opportun;

- d'autre part, il sera nécessaire que le financement des unités d'hébergement privées à réaliser soit sélectif en fonction du lieu d'implantation et du type de bâtiment à construire de manière que les nouvelles unités d'hébergement soient les plus en adéquation possible avec les objectifs quantitatifs et qualitatifs de fréquentation poursuivis.

L'effort de diversification de l'offre de produits touristiques devra s'accompagner de la mise en oeuvre d'une véritable politique de préservation du milieu naturel et du patrimoine culturel. Un des axes de cette politique passera nécessairement par la sensibilisation des populations concernées sur leur participation aux efforts de préservation du patrimoine national. Une des conditions du succès des actions de sensibilisation entreprises réside dans le fait que le développement touristique dans une localité donnée ait rapidement des retombées économiques appréciables pour les populations.

Le développement de l'activité touristique dans les proportions figurant dans le paragraphe précédent implique une très forte croissance de la main d'oeuvre qualifiée disponible, de manière à rattraper les retards actuels et à satisfaire les besoins futurs. Ces besoins porteront notamment sur la main d'oeuvre hôtelière, sur les guides- accompagnateurs, sur le personnel des agences de voyages, ainsi que sur les gestionnaires d'entreprise et sur l'encadrement administratif lui-même.

Compte tenu du retard actuel de la Mauritanie dans ce domaine et de l'absence quasi-totale de formateurs expérimentés, ainsi que de délais nécessaire pour assurer un niveau de qualification satisfaisant, les actions en matière de formation devront être considérées comme particulièrement urgent. Les besoins chiffrés par type et par niveau de formation devront être établis le plus rapidement possible, en fonction des objectifs de fréquentation retenue.

Section 3: Conséquence pour la mise en oeuvre institutionnelle

Les considérations précédentes font apparaître la nécessite de renforcer et même pourrait-on dire, d'établir ex nihilo un pouvoir de décision, d'impulsion et de coordination, susceptibles de permettre la mise en oeuvre de la stratégie de développement touristique. De telles responsabilités, de type régalien, ne peuvent être exercées que par des responsables du secteur public qui doit en assumer l'entière responsabilité, dans la concertation la plus étroite possible avec les représentants qualifiés du secteur privé.

Il est également indispensable que les fonctions des pouvoirs publics en matière de réglementation et de contrôle de l'activité touristique, ainsi qu'en matière de statistique, puissent s'exercer pleinement grâce à un renforcement considérable des moyens financiers et humains consacrés à la satisfaction de ces besoins.

Le renforcement institutionnel de l'administration nationale du tourisme portera à la fois sur l'actuelle direction du tourisme et sur l'office national du tourisme, qu'il s'agit de mettre en situation de fonctionner efficacement, le plus rapidement possible, en parfaite harmonie avec les orientations de la stratégie nationale de développement touristique. Ce renforcement doit constituer une priorité absolue, car c'est de lui que dépend en premier lieu la mise en oeuvre de la stratégie, principalement sous les trois angles suivants:

- en lui conservant son caractère global;

- en assurant sa cohésion d'ensemble;

- et en permettant de préparer le long terme dans la perspective d'un tourisme durable.

Outre le renforcement de l'administration nationale du tourisme, il est important que la coordination de l'ensemble des interventions publiques ayant une incidence sur l'activité touristique soit assurée de manière satisfaisante, notamment grâce à la création d'un organisme approprié réunissant des représentants de la totalité des ministres et des organismes publics concernés.

Le développement touristique passe également par une étroite concertation entre le secteur public et le secteur privé indispensable à un développement harmonieux et conforme aux objectifs fixés. Cette concertation peut notamment se faire grâce à la participation de représentants des opérateurs privés (à travers leurs associations et leurs groupements représentatifs) à l'organisme de coordination évoqué ci-dessus. Mais la concertation privé-public doit également être plus concrète, grâce à la conduite d'action en commun. C'est notamment le cas pour les actions relatives à la promotion de la destination «Mauritanie» et des produits touristiques correspondants. Une telle collaboration peut, au moins dans un premier temps, être étendue aux actions, aussi urgentes que fondamentales, à entreprendre dans les domaines du montage de nouveaux produits et du développement des ressources humaines. Ce partenariat public-privé devrait en particulier s'exercer à travers l'office national du tourisme.

Chapitre IV: PROGRAMME D'ACTION PRIORITAIRE

Comme cela a été le cas depuis plusieurs années avec les rapports d'experts nationaux et internationaux portant sur les problèmes du développement du tourisme mauritanien, l'accent sera mis sur l'importance des aspects institutionnels pour la mise en oeuvre de la stratégie de développement, même si le renforcement institutionnel est fondamental, il ne doit pas occulter la nécessité de définir un programme d'action prioritaire à mettre en oeuvre, notamment pour ce qui concerne le montage de nouveaux produits et le développement des ressources humaines.

Section 1: La mise en place du cadre institutionnel

Paragraphe 1: Considérations générales

Il convient de distinguer entre les taches dites régaliennes, pour lesquelles l'Etat doit assumer seul ses responsabilités sans les partager avec quiconque et les taches pour lesquelles un partage des responsabilités avec le secteur privé est concevable et même souhaitable, en vue de mettre en oeuvre des actions dans les domaines pour lesquels les interventions des deux types d'acteurs sont souhaitables.

Dans ce cas, les deux parties devront préalablement se mettre d'accord sur les orientations stratégiques à suivre et les objectifs à atteindre qui devront être définis et adoptés en commun.

Les principales taches incombant à une administration nationale du tourisme sont les suivantes: - la définition des orientations stratégiques et les objectifs de développement;

- l'impulsion et la coordination de la mise en oeuvre de la stratégie de développement touristique ;

- la promotion de l'image de la Mauritanie en tant que destination touristique;

- le développement de nouveaux produits commercialisables, principalement grâce à L'aménagement des sites touristiques;

- la mise au point d'une réglementation adaptée aux problèmes mauritaniens des différentes Professions du tourisme et de l'hôtellerie;

- le contrôle de l'application et du respect de cette réglementation;

-la formation, aussi bien initiale que continue, des personnels travaillant dans l'industrie touristique et hôtelière en fonction des besoins découlant des orientations stratégiques.

La première de ces taches (définition des orientations stratégiques et des objectifs de développement) devra être conduite en concertation avec le secteur privé. Il en va de même pour la promotion de l'image de la Mauritanie, le développement de nouveaux produits touristiques et la formation, qui devront être mis en oeuvre en coopération avec les opérateurs privés.

Par suite de la complexité de l'administration nationale du tourisme mauritanien sous sa forme actuelle et de confusion qui existe dans la répartition des compétences dévolues à chacune des entités la constituant, il apparaît nécessaire, en préalable à toute intervention en vue de leur renforcement, de clarifier les compétences de chacune des entités concernées, de définir un mode d'organisation pertinent et de préciser les profils de postes correspondants.

Paragraphe 2: Le renforcement de la direction du tourisme

La direction du tourisme n'est pas, dans l'état actuel des choses, en mesure de remplir la totalité de ses taches, même pas celles qui relèvent de sa seule compétence et qui sont absolument indispensables. La preuve le plus frappante en est l'absence de progrès réalisés depuis 4 ou 5 ans en matière de définition et surtout d'application et de réglementation touristique et hôtelière. Un autre exemple significatif est fourni par la situation en matière de statistiques du tourisme, qui sont totalement inexistantes.

La direction du tourisme devra être le plus rapidement possible en mesure de remplir efficacement les fonctions suivantes:

- l'élaboration des statistique du tourisme et la planification de développement du secteur ; - la réglementation et le contrôle des activités touristiques et hôtelières;

- la coordination de la formation et de la gestion des ressources humaines.

Il apparaît nécessaire, comme une priorité préalable incontournable, de renforcer la direction du tourisme en la dotant de capacités suffisantes et du savoir-faire indispensable pour qu'elle soit en mesure d'exercer ses prérogatives les plus essentielles. Dans ce but, il est proposé de définir et de mettre en oeuvre un projet sur financement international, le projet « appui à la direction du tourisme ».

Paragraphe 3: Le renforcement de l'office national du tourisme

La création d'un office de promotion touristique permettant d'associer, pour la mise en oeuvre des taches relatives à la promotion à l'extérieur de la Mauritanie en tant que destination touristique d'une part et au développement des produits touristiques d'autre part, le secteur public en charge du développement touristique avec les opérateurs privés, a été envisagée depuis plusieurs années.

Elle s'est concrétisée en 2002 avec la création de l'office national du tourisme. Il a le statut un établissement public à caractère administratif et est doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière.

Trois questions fondamentales se posaient quant à son mode de fonctionnement, lors de sa création. Elles portaient sur:

- les moyens financiers mis à sa disposition, liés au montant de la subvention accordée par l'Etat et au montant de la taxe de promotion touristique effectivement recouvrée;

- la participation du secteur privé à son fonctionnement, ses représentants au conseil d'administration étant fortement minoritaire;

- la répartition des taches entre l'office national du tourisme et la direction du tourisme.

Plus de 6 ans après la création de l'office national du tourisme, les réponses à ces trois questions fondamentales sont loin d'être satisfaisantes:

- les moyens financiers dont dispose l'office national du tourisme (de l'ordre de 200 millions d'ouguiya par an) sont insuffisants pour lui permettre de mettre en oeuvre un programme performant d'action de promotion;

- le secteur privé refuse de participer au fonctionnement de l'office national du tourisme qui est une entité publique;

- la création du nouveau ministère de l'artisanat et du tourisme en juin 2007 n'a pas véritablement permis de clarifier le répartition des attributions entre l'office national du tourisme et la direction du tourisme.

L'office national du tourisme a pour fonction essentielle d'assumer les taches relatives à la promotion de la destination «Mauritanie» et de favoriser la commercialisation des produits

touristiques mauritaniens. Ce rôle fondamental devrait, dés que la stratégie de développement aura été adoptée, conduire à établir un programme marketing triennal. L'élaboration d'un tel document, précisé par ailleurs, fera l'objet d'un projet spécifique. Ce plan marketing, qui définira également la politique de communication touristique, pourra être révisé lorsque le plan directeur de développement touristique aura été élaboré.

Section 2: Les actions prioritaires par domaine

Le cadre institutionnel étant esquissé, il importe de se préoccuper du contenu des actions à mettre en oeuvre pour assurer le démarrage du développement touristique. Ce développement ne pouvant être que global, tous les aspects sont à prendre en compte dés le démarrage du processus de mise en route, du fait des retards accumulés par la Mauritanie dans tous les domaines.

Trois groupes d'aspects apparaissent néanmoins comme essentiels et devront avoir une priorité absolue. Il s'agit:

- du montage de nouveaux produits touristiques, condition indispensable pour assurer la diversification de l'offre et de la promotion de la destination «Mauritanie»;

- de la définition du cadre légal et réglementaire des professions du tourisme et du contrôle de son application, ce qui conduira à l'assainissement des professions de l'hôtellerie et du tourisme

- du développement des ressources humaines par une politique cohérente de la formation à tous les niveaux.

Ces différents aspects font l'objet de développements spécifiques présentés dans les paragraphes suivants.

Paragraphe 1: Le développement des produits touristiques

L'activité touristique actuelle de la Mauritanie est presque uniquement basée sur la vente des produits «découverte du désert». Outre leur attractivité qui a permis de trouver un marché, les ventes à l'étranger de ce type de produit ont pu croître rapidement parce que les composantes du produit (nuitée dans les auberges, transport à pied ou à dos de chameau, etc.) n'exigeaient pas d'amélioration particulière et pourraient être vendues telles quelles.

L'analyse des atouts et des contraintes de la Mauritanie à l'égard du développement touristique a permis de mettre en évidence deux éléments majeurs:

- d'une part, l'impossibilité de massifier le développement actuel pour des raisons liées à la préservation du milieu naturel et du patrimoine culturel et social;

- d'autre part, la variété des potentialités existantes.

Il en résulte que le développement futur du tourisme mauritanien passe nécessairement par la diversification des produits proposés et l'élargissement de leur implantation géographique.

Toutefois, la création de nouveaux produits commercialisables sur les marchés internationaux rend nécessaire d'améliorer considérablement la situation actuelle en conciliant à la fois:

- l'attractivité des sites qui devront être aménagés de manière à être visités facilement par

des touristes, désireux en outre d'être informés sur les sites qu'ils visitent;

- l'adéquation de la qualité des prestations proposées (à la fois par les unités d'hébergement et par les agences réceptives) avec les catégories de clientèles de touristes;

- les facilités d'accès des sites et de transport;

- les autres commodités requises par les touristes (manifestations culturelles, centre de santé, téléphone, etc.).

Sans le montage de nouveaux produits attractifs, conformément aux priorités de la stratégie «produits-marchés» définie dans le tableau n°9 ci avant, il ne pourra y avoir de développement durable du tourisme en Mauritanie. Cet aspect doit être considéré comme une priorité absolue.

C'est la raison pour laquelle il apparaît nécessaire de définir et de mettre en oeuvre un projet sur financement international, le projet « développement des nouveaux produits » dont la maîtrise d'ouvrage pourrait être confiée à l'office national du tourisme.

Les nouveaux produits seront en grande partie de type classique, en vue de l'accueil de groupe de touristes internationaux. Certains d'entre eux seront en particulier des produits visant à l'utilisation des potentialités culturelles du pays. Pour le renforcement de ce type de produit, un projet spécifique est proposé, il portera sur les aspects suivants:

- conservation et mise en valeur des principaux sites culturels à vocation touristique;

- formation d'agents spécialisés dans la conservation des sites historiques et/ou culturels et dans le guidage spécialisé;

- renforcement des capacités existants dans le domaine de la culture vivante (musique, folklore, peinture, théâtre, etc.) en vue de représentation organisées par des groupes de touristes;

- le développement de l'artisanat d'art et construction d'équipements en vue de la vente aux touristes des produits artisanaux.

En outre, dans le but de satisfaire certains types de demandes (randonneurs en petits groupe et touristes résidents), de favoriser l'extension géographique la plus large possible de l'activité touristique et de lutter contre la pauvreté en milieu rural, la mise en oeuvre de projet d'aménagement touristique de type communautaire est également préconisée. Des actions de cette nature devraient être mis en oeuvre à titre expérimental à très court terme dans deux ou trois communautés villageoise, sous l'égide de l'office national du tourisme, en complément du projet «développement de nouveaux produits» et en synergie avec lui. Elles devront en constituer une illustration particulière.

Afin de mieux apprécier les difficultés de mise en oeuvre de ces projets en fonction de la réceptivité des populations concernées et de dégager les différents types de solution à leur apporter, ces projets-pilote pourront être mis en oeuvre dans une région ayant une vocation écotouristique (parcs nationaux du banc d'arguin et du diawling) et dans une région où l'activité touristique à développer sera de type «découverte culturelle» (l'Adrar, le Tagant et/ou le Hodh El Chargui)

Paragraphe 2: La promotion

La promotion, à la fois de la destination et des produits touristiques proposés, est un élément fondamental de la politique de développement touristique d'un pays donné. C'est évidemment le cas de la Mauritanie, dont le développement touristique est récent et qui n'est pas une destination affirmée et reconnue. Il apparaît très important de poursuivre et même d'intensifier les efforts entrepris depuis quelques années.

Mais il est indispensable d'unir les efforts réalisés par le secteur public d'une part et par le secteur privé d'autre part. En ce sens, l'existence de l'office national du tourisme est une bonne chose, puisqu'il s'agit d'une entité autonome et pour laquelle l'objectif d'associer les opérateurs privés à la gestion devra absolument être atteint.

Dans un premier temps, il s'agira de promouvoir la Mauritanie en tant que destination touristique ainsi que des produits actuellement commercialisés, c'est-à-dire le tourisme d'aventure dans le désert et les produits connexes (parc national du banc d'arguin et parc national de diawling). Il s'agira de créer des outils adéquats pour renforcer la présence de la Mauritanie sur les marchés français et pour lancer la destination sur les principaux marchés européens (Allemagne et les pays germanophones, Italie, Espagne, Grande Bretagne, voire la Belgique et les Pays Bas). Les supports à retenir pour ce type de campagne seront soit de type classique grâce à l'édition de brochures générales ou spécialisées, soit de type électronique grâce à l'utilisation judicieuse d'Internet.

Dans un deuxième temps lorsque les orientations stratégiques à moyen et long terme auront été précisées en terme de couples « produits-marchés » prioritaires, il conviendra d'élaborer un véritable plan marketing triennal fixant les actions à mettre en oeuvre année par année durant la période de validité du plan:

- d'une part, en matière de communication sur la destination touristique « Mauritanie »; - d'autre part, en matière de promotion des différents produits commercialisés.

L'office national du tourisme, qui pourrait avoir en charge le renforcement et la diversification de l'offre touristique, assurera la maîtrise d'ouvrage du projet « élaboration du plan marketing ». La mise en oeuvre de ce projet sera étroitement liée au développement de nouveaux produits et il apparaît judicieux de les réunir sous la tutelle d'une même entité, surtout dans la mesure où la direction du tourisme n'est pas en mesure d'assurer ce type de tache.

Paragraphe 3: La réglementation

Afin de remédier à la situation actuelle caractérisée par l'absence d'une réglementation rigoureuse permettant d'accorder l'agrément aux nouvelles entreprises sur des critères précis et de classer l'ensemble des entreprises existantes, aussi bien dans le domaine hôtelier que dans le domaine touristique, il est essentiel et urgent d'établir une réglementation précise des activités et surtout de l'appliquer. La poursuite du laisser-faire dans le domaine de la création et du fonctionnement des entreprises touristiques et hôtelières, caractérisée par l'octroi d'agréments de manière incontrôlée ne peut être que préjudiciable au renom international de la destination et avoir des conséquences très graves et irrémédiables pour toutes les entreprises du secteur, y compris pour celles qui respectent les règles élémentaires en matière de sécurité, d'hygiène ou de qualité des prestations.

L'adoption de textes réglementaires adéquats ne sera pas suffisante si elle n'est pas accompagnée, non seulement des moyens pour en contrôler la mise en oeuvre effective, mais encore de la volonté politique à tous les niveaux pour en faire respecter l'esprit et la lettre.

Les modalités de types institutionnels visant à faciliter le démarrage d'un processus de définition, d'adoption et de mise en oeuvre d'une réglementation touristique et hôtelière adaptée aux besoins de la Mauritanie sera définis dans le cadre du projet « Appui à la direction du tourisme ».

Paragraphe 4: La formation

La formation, à tous les niveaux et dans tous les domaines, des personnes travaillant dans les différents métiers du tourisme et de l'hôtellerie, constitue également une priorité forte. Les actions à mettre en oeuvre devront avoir les objectifs suivants:

- contrôler les insuffisances en personnels qualifiés pour satisfaire les besoins actuels; - faire face aux objectifs quantitatifs liés à la croissance du nombre de touristes;

- satisfaire les exigences de qualité en adéquation avec les types de tourisme envisagés à l'avenir.

Les actions de formation à mettre en oeuvre devront découler des principes suivants:

- veiller à la satisfaction des besoins réels et donner aux futurs diplômés une formation leur permettant de trouver un emploi rapidement;

- agir en concertation étroite et avec l'accord des opérateurs privés qui seront les futurs utilisateurs;

- mettre en place des systèmes de formation correspondant à des formules souples adaptables

aux circonstances et notamment aux évolutions futures des besoins quantitatifs et qualitatifs; - travailler en liaison avec tous ceux dont la formation est vocation et la spécialité de manière à

bénéficier de leurs expériences pédagogiques.

Compte tenu de l'ampleur et de la diversité des problèmes à résoudre dans le domaine de la formation touristique et hôtelière, il est proposé de définir et de mettre en oeuvre, sur financement international, trois projets distincts mais étroitement imbriqués, à savoir:

- l'élaboration du plan de formation des ressources humaines à court, moyen et long terme - la mise en oeuvre d'un programme de formation des formateurs;

- l'étude de faisabilité de la création d'une école de formation touristique et hôtelière.

Paragraphe 5: Les domaines non liés directement aux compétences de l'A.N.T

Le développement de l'activité touristique est en grande partie lié à l'amélioration de secteurs pour lesquels l'administration nationale du tourisme n'a pas de responsabilités directes. Il est important que les ministères concernés prennent des décisions et mettent en oeuvre des actions allant dans la même direction que celles définie par la stratégie de développement touristique. C'est le conseil national du tourisme, dont la création a été proposée ci-dessus, qui arbitrera sur les cas de désaccords entre les différents départements concernés. Quelques cas, non exclusifs, de ce type sont évoqués ci-dessous et les actions correspondantes sont proposées.

A: Les facilitations

L'amélioration des formalités de type administratif que les touristes doivent accomplir avant leur venue dans le pays, à leur arrivée ou pendant leur séjour, constitue une nécessité pour que les visiteurs du pays conservent (et ultérieurement propagent) une image positive de leur séjour en Mauritanie. Avec l'accord des différents ministères et entités concernés (affaires étrangères, intérieur, défense nationale, santé, société des aéroports de Mauritanie, etc.), des efforts devront être faits en direction des agents en contact avec des touristes. Ces efforts porteront notamment sur la sensibilisation de ces agents, principalement sur l'intérêt du tourisme pour le pays, sur les notions de base relatives à l'accueil d'étrangers, sur la manière d'accomplir les taches qui leur sont dévolues tout en maintenant des relations cordiales ou au moins correctes avec les touristes. Ces actions de sensibilisation feront l'objet d'une action spécifique mis en oeuvre sous la tutelle de la direction du tourisme, en accord et en collaboration avec les différentes entités concernées.

Ces actions de sensibilisation pourront être étendues à l'ensemble de la population, au moins celle résidant dans les régions les plus touristiques, sous la forme d'émission de ratio, d'article dans la presse, de conférences, etc.

D'autres interventions pourront également être réalisées à destination des élèves du 1er et du 2éme degré, ainsi que certains étudiants, en vue de leur prise de conscience de l'importance du tourisme pour le pays et les principales caractéristiques de l'activité touristique. Ces interventions, consistant en des conférences dans des classes, mais aussi en des visites des sites touristiques ou d'unités hôtelières ou touristiques, pourraient avoir des retombées importantes pour attirer des jeunes diplômés vers des professions touristiques et hôtelières.

B: Le financement des entreprises du secteur:

La création de nouvelles entreprises hôtelières et touristiques, nécessaires pour accompagner la politique de diversification de l'offre touristique, conduira les promoteurs désireux d'investir dans ces domaines d'activité à chercher à contracter des emprunts à des conditions avantageuses. Les conditions de crédit bancaire prévalant actuellement en Mauritanie, aussi bien pour les durées du prêt que pour les taux d'intérêt consentis (de l'ordre de 30% par an) ne permettent pas de rentabiliser de nouveaux établissements, surtout les plus petits d'entre eux, s'il sont financés avec des prêts de cette nature. Il apparaît hautement souhaitable, pour que la stratégie de développement touristique soit mise en oeuvre avec succès, que les entreprises investissant dans le tourisme et l'hôtellerie pour créer et/ou réhabiliter des équipements en adéquation avec les besoins liés au développement de nouveaux produits, puissent bénéficier de conditions de financement favorables.

Pour favoriser la mise en oeuvre de la stratégie « produits-marchés » adoptée pour le développement touristique mauritanien, ces conditions privilégiées seront réservées aux projets en adéquation avec les orientations stratégiques retenues, aussi bien du point de vue de l'adéquation au projet présenté avec les produits touristiques correspondants, que du point de vue de sa localisation. Pour cela, une ligne de crédit spécifique pourrait être décidée en faveur des entreprises du secteur du tourisme dans le cadre des financements bancaires accordés à la Mauritanie par les principaux bailleurs de fonds internationaux pour le développement de petites et moyennes entreprises (banque mondiale, banque africaine de développement, etc.).

L'octroi d'un crédit de cette nature à un promoteur hôtelier ou touristique devra être assorti des trois conditions suivantes:

- élaboration d'un plan d'entreprises à 5ans assortis d'une étude de marché et précisant les objectifs à atteindre;

- assistance technique aux dirigeants et/ou aux gestionnaires de l'entreprise portant sur la manière de gérer la future entreprise en fonction des objectifs du plan d'entreprise;

- formation du personnel recruté (ou déjà en place) pour les besoins de la future entreprise.

Cet appui aux entreprises du secteur de l'hôtellerie et du tourisme fera l'objet d'un projet doté d'un financement international, dont la maîtrise d'ouvrage sera confiée à la fédération du tourisme de la confédération générale des employeurs mauritaniens.

En outre, les facilités de micro crédit existantes devraient être prioritairement orientées vers les petites entreprises du secteur touristique et hôtelier, particulièrement celles qui acceptent de faire des efforts pour la formation continue de leur personnel.

Dans le même ordre d'idées, les conditions privilégiées prévues au code des investissements pour les entreprises exportatrices devraient être systématiquement accordées aux entreprises touristiques et hôtelières, dans la mesure où leurs caractéristiques et leurs implantations correspondent aux orientations stratégiques de développement touristique. Des détaxes de la TVA devraient leur accorder, dans le cas où leur activité relève effectivement de l'exportation.

Conclusion

L'importance du développement touristique pour la Mauritanie est incontestable. Il en est de même pour la diversité de ses potentialités. Mais il est non moins évident que le retard pris par la Mauritanie dans beaucoup de domaines rend très difficile tous les efforts entrepris pour faire évoluer la situation, aussi bien sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.

La volonté des pouvoirs publics d'intervenir activement en faveur du développement touristique du pays a souvent été affirmée et réaffirmée. Très peu d'actions cohérentes sont venues confirmer ces affirmations. La croissance, relativement importante pour un pays comme la Mauritanie, observée depuis une dizaine d'années, avec la mise en service de vols charters entre Paris et Marseille d'une part et Atar d'autre part, ne doit pas faire illusion. Il s'agit de l'exploitation de sites ne demandant que peu d'aménagements (le désert) et d'un type de tourisme (l'aventure) compatible avec l'absence d'infrastructures (notamment de transport) et d'équipements adéquats (notamment d'unités d'hébergement).

Une telle politique a ses propres limites, ne serait-ce qu'à cause de la limitation du marché et de la fragilité de l'environnement naturel et humain avec lequel ce type d'activité met le touriste en contact.

Toute politique de développement touristique durable passe nécessairement par la diversification de l'offre. Cette diversification ne pourra se produire dans des conditions économiques, écologiques et sociales satisfaisantes que si des actions sont rapidement mises en oeuvre en vue de lever les contraintes les plus importantes, celles qui constituent de véritables blocages.

Trois actes sont à privilégier en priorité :

- Une meilleure réglementation et un contrôle des activités touristiques et hôtelières exercées par les entreprises privées, ce qui suppose un renforcement institutionnel;

- La mise à niveau de l'offre potentielle: aménagement et valorisation des sites, constructions d'unités d'hébergement adaptées, amélioration des conditions d'accès aux sites et des conditions de transport, etc.;

- L'amélioration de la qualité des prestations et des services qui rend nécessaire la mise en oeuvre d'actions de formation à tous les niveaux et pour tous les métiers du tourisme et de l'hôtellerie.

Le lancement d'un tel programme est urgent. Il ne pourra se faire sans la coopération financière et technique internationale. Pour cela, il conviendra que le gouvernement mauritanien mobilise activement les bailleurs de fonds bilatéraux et/ou multilatéraux pour la mise en oeuvre de nouveaux projets de coopération dans le domaine du tourisme.

Le démarrage de la politique définie par la stratégie de développement touristique à long terme passera par la mise ne oeuvre des projets prioritaires proposés. Ces projets, lancés avec l'appui de la coopération internationale devront fonctionner de manière étroitement coordonnée et en synergie.

La mobilisation de nouveaux financements internationaux en vue de la mise en oeuvre de projets touristiques ne sera possible que si le gouvernement mauritanien démontre clairement et sans perdre de temps sa volonté réelle d'aller de l'avant, de manière à la fois raisonnable et coordonnée.

La manifestation de cette volonté devra se concrétiser par des actes forts et significatifs, tels que :

- L'adoption par le Conseil des Ministres de la stratégie de développement touristique à long terme ;

- L'accroissement du budget de fonctionnement de la Direction du Tourisme dans des proportions très significatives ;

- La prise de décision de principe sur la création du comité consultatif du tourisme ;

-La décision de recouvrer la taxe de promotion touristique et d'en verser l'intégralité du montant à l'Office National du Tourisme ;

-L'acceptation sans arrière pensée et la mise en pratique immédiate d'une réelle participation du secteur privé aux prises de décision relatives à l'avenir du tourisme et de l'hôtellerie.

Le développement touristique durable de la Mauritanie, s'il apparaît a priori comme à la fois souhaitable et possible, ne pourra devenir effectif que si sa mise en oeuvre devient très rapidement une véritable cause nationale.

Liste des abréviations

A.N.T. : administration nationale du tourisme.

O.N.T. : office national du tourisme.

P.N.B.D. : parc national du banc d'arguin.

P.N.D : parc national du diawling.

D.T. : direction du tourisme.

P.S.V.P.C.M : projet sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel mauritanien. P.D.A.L.M. : plan directeur d'aménagement du littoral mauritanien.

D.A.L. : directives d'aménagement du littoral seront établis.

SOMASERT : société mauritanienne de service et de tourisme.

U.I.C.N : union mondiale pour la nature.

I.NA.P.F.T.P : institut national de la promotion de la formation technique et professionnelle.

O.M.T : organisation mondiale du tourisme.

Bibliographie

Colloque « Dialogue sur la connaissance au service du développement » Séance Innovation, le 28 avril 2004 - Développement du Tourisme en Mauritanie

- Le tourisme saharien en Mauritanie - Décembre 1999 d' après la Direction du Tourisme

- Stratégie nationale de développement touristique et actions prioritaires - Rapport final 2007

- www.explo.com, www.allibert-trekking.com, www.nouvelles-frontieres.fr, www.clio.fr, www.terdav.com, www.chaminvoyages.com,

www.point-afrique.com






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