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Projet de développement communautaire en Haà¯ti : Méthodologie d'analyse des besoins locaux

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par Nolex FONTIL
Université Senghor d'Alexandrie - Master en Développement-Management de Projet 2009
  

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4.4 Apports de cette proposition à la politique nationale de développement

4.4.1 Un outil d'aide à la décision pour une bonne politique nationale

Nous partons du principe que la politique nationale doit répondre aux besoins internes du pays, c'est-à-dire faciliter les conditions de vie des citoyens en leur pourvoyant biens et services dont ils ont besoin. Normalement, elle doit se fonder sur les réalités concrètes du terrain ; si non, elle est vouée à l'échec. L'expérience montre que les politiques fondées sur une démarche ascendante sont plus efficaces que celles conçues aux sommets dans les ministères et dispatcher sur le territoire. Lorsque nous considérons le contexte socio-économique d'Haïti où les besoins sont multiples et variés des grandes villes aux zones rurales les plus reculées. Le cahier de charges local, de part sa conception et sa pertinence en tant que désirs manifestes de la communauté qui le porte, constitue à juste titre un soubassement crédible et un référentiel digne pour la construction d'une politique nationale et l'élaboration de programme communal jusqu'au niveau ministériel en passant par les directions départementales.

Le cahier de charges représente aussi un guide de choix pour les ONG qui interviennent sur le terrain ou qui le souhaitent. Il peut bien favoriser la complémentarité de leurs interventions, la rationalisation des investissements et enfin l'atteinte de bons résultats dans leurs projets. Tout ceci est au profit d'un développement local, participatif et réel ; car, la participation et la responsabilisation des acteurs locaux, notamment des bénéficiaires, sont déterminantes dans la construction de leur propre développement.

4.4.2 Ses limites

Le territoire étant sous l'influence de facteurs divers d'ordre démographique (variation de la population, migration), socio-économique, culturel, politique et même climatique est par conséquent un espace dynamique, donc susceptible de changement dans le temps. Alors, la durée de validité d'un cahier de charges n'est pas illimitée. Dépendamment de la vitesse des transformations ou des mutations, la durée de vie du cahier de charges varie d'un territoire à un autre. C'est-à-dire, elle sera plus longue pour les territoires ayant un rythme de changement relativement plus lent que ceux qui connaissent des changements plus rapides. Dans ce sens, il est difficile de préciser exactement la durée de validité du cahier de charges ; pourtant, dans le contexte haïtien, elle peut être approximativement d'un quinquennat au maximum. Par ailleurs, comme tout instrument de développement, le cahier de charges proposé ici n'est pas une panacée, il reste un élément de notre proposition qui se veut répondre au maximum à un besoin sur le terrain à savoir rendre les initiatives de développement communautaires plus rentables, plus durables. Dans ce sens, il dépend comme tous les autres méthodes et outils de la compétence de l'équipe qui utilise cette approche et sa capacité de bien s'imprégner de son objectif et du processus d'analyse des besoins tel que présenté dans sa globalité.

CONCLUSION

Le choix des priorités en matière de développement est loin d'être une démarche simple vu les interrogations qu'ils soulèvent toujours du fait de l'écart souvent trop important constaté lors des évaluations entre les objectifs et les résultats réellement obtenus. Cette constatation restera une réalité à laquelle tout acteur de projet de développement se verra devoir faire face dans la mesure où il est très peu probable que les projets de ce type soient des garantis ou réussissent à cent pour cent. Comme nous avons pu le démontrer, aucune méthode ni aucun outil ne sont totalement adaptés pour étudier et mettre en oeuvre un projet et assurer que celui-ci sera un succès total. Donc, on se retrouvera toujours à ajuster, selon les besoins identifiés, activités et moyens de manière à ce que les écarts soient minima entre buts et réalisations.

En réalisant ce travail, nous avons voulu contribuer à résoudre ce problème flagrant en Haïti auquel se butent les agents de développement. Nous nous sommes fixés l'objectif de proposer une approche méthodologique assortie d'une boite à outils pour une analyse plus efficiente des besoins des communautés locales en vue de définir efficacement les priorités de développement.

Notre méthodologie s'est déroulée autour de trois grands axes. D'une part, une recherche bibliographique qui nous a permis d'explorer différentes méthodes, catégories d'outils, des réflexions de spécialistes qui ont commenté leur flexibilité à s'adapter sur des terrains divers. Tout ceci dans le but de mieux comprendre les difficultés des utilisateurs haïtiens et d'ailleurs dans la manipulation de ces méthodes et outils lors des études d'identification des projets de développement acceptés et voulus par les communautés bénéficiaires. D'autre part, une enquête de terrain qui a particulièrement touché des praticiens ayant tous une expérience non négligeable dans le développement communautaire et particulièrement dans l'utilisation d'une ou de plusieurs de ces méthodes. Ils ont tous estimé que ces méthodes ont leur faiblesse et leur ont attribué une part des échecs des projets. Enfin, l'apport intéressant de notre stage à la FAO qui nous a permis entre autre de réaliser deux entretiens sur les thématiques besoins locaux et participation dans le choix des projets communautaires.

L'étude a révélé, en plus d'une insuffisance dans l'usage des outils du fait d'une non-maitrise de la plupart des utilisateurs, que nombreux sont les projets qui n'ont suivi aucune méthode rationnelle ; dans ce cas, le risque d'échec est toujours imminent. Donc, il existe un réel besoin d'instruments d'analyse des besoins adaptés avec la réalité haïtienne. Ainsi nous sommes arrivés avec la proposition d'une approche méthodologique pour analyser régulièrement les demandes des communautés en difficulté. Par cette proposition, nous entendons apporter une réponse à la question : Une meilleure lecture de la situation de ces communautés et le choix participatif des alternatives ne pourront-ils pas contribuer à améliorer la durabilité et les impacts des projets de développement communautaires ? Cette proposition se veut apporter une amélioration de la qualité des projets, pour le moins dans leur choix. Elle se base sur la participation démocratique, sans aucune forme de contrainte et une implication soutenue des acteurs évoluant sur le territoire ciblé. Aussi elle mise sur la sensibilisation pour une bonne conscientisation sur le rôle de la participation dans un développement intégré. Elle développe une approche proposant des techniques et prônant l'usage d'outils déjà connus moyennant leur adaptation pour la collecte des données, l'analyse de la situation et le choix des interventions. Elle entend s'attaquer au problème à partir de la base et y apporter une solution à cette étape fondamentale et cruciale du cycle de gestion de projet qui est l'étape de l'identification des projets de développement communautaires. Les résultats de ce processus d'analyse des besoins sont rassemblés et organisés dans « le cahier de charges locales », l'extrant final qui constitue une entente collective sur le territoire et un nouvel outil de promotion du développement local.

Cette proposition n'est pas exempte de la remarque que bien de spécialistes ont déjà faite concernant les méthodes existantes et que nous avons tentée de démontrer dans cette étude à savoir qu'aucune méthode ne peut être considérée comme une panacée surtout en matière de développement. Elle reste, comme toutes les autres démarches, tributaire d'une bonne connaissance des outils de base, un préalable à sa bonne utilisation pratique. Par ailleurs, le fonctionnement de cette proposition reste à prouver sur le terrain avec le souhait qu'il atteigne son but qui est de composer les forces vives locales pour promouvoir le développement en Haïti.

Enfin, pour avoir vécu les contraintes liées à la gestion des projets de développement communautaires et partagé l'importance confirmée de ces derniers dans la lutte contre pauvreté, nous avons pensé saisir cette possibilité de réaliser un mémoire de master professionnel pour apporter notre pierre à l'amélioration des résultats estimés plutôt faibles de l'ensemble de ces types de projet entrepris dans le pays depuis tantôt un peu moins de trois décennies.

Cependant, le problème est-il résolu ? Evidemment, ni oui ni non ne sont des réponses valables. Car, nous n'avons abordé qu'une étape du cycle de projet, donc une dimension du problème. Aussi, sera-t-il utile que d'autres recherches et d'autres réflexions abordent ce même problème lié à la qualité des projets. Ainsi, nous suggérions que d'autres études soient menées sur la gestion des projets en Haïti toujours dans cet objectif d'améliorer les pratiques et les outils de gestion en ce qui concerne leur adaptabilité, leur efficacité, en d'autres termes, leurs forces et faiblesses.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand