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Analyse des articles parus dans 2 médias français a propos de la centrafrique entre 1979 et 2003

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par Didier Martial PABANDJI - NDACKA
Université Panthéon Assas Paris II - Diplôme de l'Institut Français de Presse de l'Université Panthéon Assas Paris II 2008
  

Disponible en mode multipage

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REMERCIEMENT

Un adage centrafricain stipule que « maboko oko a mou siri na li pèpè », ce qui se traduit littéralement par « un seul doigt ne peut pas attraper un pou dans les cheveux ». Cela signifie que ce travail n'a été possible que grâce à la contribution effective et efficiente de mes professeurs, camarades de classe du D.U IFP, et tout le personnel de l'Institut Français de Presse de l'Université Panthéon-Assas Paris 2.

Je remercie particulièrement Monsieur le Professeur Jacques BARRAT qui m'a transmis le savoir, les meilleures techniques de recherche et une nouvelle façon de penser, pendant toute cette année académique. Grâce à lui, je suis désormais prêt à « m'aventurer » dans la recherche en information et communication.

Les mêmes remerciements s'adressent à Monsieur Nicolas LAMBRET et Monsieur...

Le présent mémoire a été rédigé grâce au soutien financier, matériel ou moral de :

Mme PABANDJI NDACKA Karine,

Mmes Renaud Marie-Agnès et Anita,

Monsieur Kossingou Mathias et Mme Balamandji Rosalie,

Monsieur Hinlet Poulonlet Sébastien

Madame Zebai Nana,

Mes chers camarades Perdriau Alexandre et Wang Wéi.

A toutes et à tous, MERCI !

INTRODUCTION

Les médias en France ont une particularité dans les méthodes et techniques de collecte, de rédaction et de publication des informations. Cette particularité s'étend jusqu'au traitement des informations sur les pays africains. Les médias ont la possibilité tantôt d'imposer les thèmes à l'ordre du jour et produire un conformisme ; tantôt étendre le débat et favoriser le pluralisme des opinions1(*). Le développement des différentes théories sur les effets des médias par la sociologie a contribué à la compréhension de la manière dont les événements sont traités par les journalistes et compris par le public.

Dans l'exercice de leur profession, les journalistes ont souvent élargi leurs champs de réflexion en diffusant et publiant des informations sur différents pays du monde selon les événements et le degré de ceux-ci. Les médias ont une exigence d'hiérarchisation et de classification des informations qui leur permet de traiter tel sujet et non tel autre, ou de parler de tel pays et non de tel autre. Dès lors la question est de savoir, sur quels critères les journalistes font ces choix ? Pourquoi est-ce que tel pays pourrait intéresser un journal et non tel autre ? Comment les journaux font le choix de leurs titres surtout quand il s'agit de traiter des sujets sur l'Afrique?

Les événements qui se déroulent de l'autre côté de l'océan atlantique, principalement en Afrique, ne figurent pas toujours dans les lignes des journaux français. Et quand ceux-ci y figurent c'est sous un angle particulier. La République Centrafricaine qui est une ancienne colonie française a fait l'objet d'articles, de brèves ou de papiers dans les journaux français. Des événements qui se sont déroulés dans ce pays ont été traités et publiés par les médias en France. Et deux hebdomadaires français ont retenu notre attention dans le traitement des informations sur la RCA. Le Nouvel Obs et L'Express se sont intéressés à la Centrafrique et ont rédigé, publié et réalisé des reportages sur des événements qui ont eu lieu dans ce pays.

Ainsi, nous avons délimité dans notre corpus, la période de 1979 à 2003, des années pendant lesquelles la RCA a connu différents changements de régimes, troubles militaro-politique, de la chute de l'ex-empereur Bokassa au coup d'Etat de l'actuel président François Bozizé. Le choix d'une telle période, pleine d'événements permet d'observer, de comparer et de se rendre compte de la façon avec laquelle les deux hebdomadaires français (l'un du centre-gauche et l'autre de droite) traitent des questions centrafricaines. C'est une analyse profonde du traitement et de la diffusion des informations sur les conflits en Centrafrique par les hebdomadaires français de 1979 à 2003.

Dans notre travail, nous tenterons de faire une analyse quantitative et qualitative des articles parus dans les deux hebdomadaires (Partie I), avant de comprendre pourquoi existe-t-il de similitudes et de différences dans les traitements (Partie II) ; pour finir par les problèmes et les perspectives (Partie III).

PARTIE I ANALYSE QUANTITAVIVE ET QUALITATIVE

I. ANALYSE QUANTITATIVE

L'analyse quantitative consiste à dénombrer, expliquer et décortiquer les articles rédigés, publiés ou diffusés par les deux hebdomadaires français, Le Nouvel Obs et L'Express dans la période de 1979 à 2003.

Voici ci-après une représentation graphique qui nous permet de comptabiliser et de faire une analyse quantitative des informations publiées sur la Centrafrique.

Nous avons réalisé deux figures par journal. Dans ces deux figures, l'une représente un flux et l'autre, un histogramme pour se rendre compte de la quantité des articles parus sur la République Centrafricaine.

- Des flux et de l'histogramme des articles au  Nouvel Obs :

Dans les flux des articles du Nouvel Obs, nous avons à la verticale l'échelle du nombre des articles parus dans le magazine de 1979 à 2003. Et l'effectif le plus élevé par année est de 12. A l'horizontale, nous observons les différentes années de la parution de ces articles. Puis le flux en couleur rouge indique la fluctuation des nombres d'articles parus par année, et la couleur bleu, mentionne les années. Dès lors, il en ressort que l'année à laquelle le journal s'est le plus intéressé, ou du moins a publié un nombre conséquent d'articles sur la RCA est l'année 1979 avec un total de 11 articles ou brèves. Ceci est plus visible sur l'histogramme. Le plus long bâton est celui de l'année 79. Après, le flux baisse et reste constant pendant deux ans avec 8 articles, pour ensuite remonter en 1983. Sur les différents bâtons de notre histogramme, est mentionné le nombre des articles publiés sur la RCA par Le Nouvel Obs. En faisant un regroupement des chiffres dans un ordre croissant, nous obtenons ce qui suit :

En 1988, 1992, 1996 et 2001 Un seul article a été publié sur la RCA par Le Nouvel Obs.

En 1994, 1995, 1998 et 1999, il y a eu deux articles.

En 1982, 1990, 1993 et 1994, trois articles ;

En 1991 et 2000, quatre articles ;

En 2002, cinq articles ;

En 1984 et 1986, on compte six articles sur la Centrafrique ;

En 1989, on en compte sept ;

En 1980, 1981, 1985 et 1987, un peu plus de huit articles ;

En 1983 et 2003, neuf articles évoquent la RCA ;

Enfin, en 1979, onze articles ont traité de la Centrafrique.

Notons que le nombre total des brèves, articles, montures ou dossiers, tous confondus publiés sur la RCA de 1979 à 2003, s'élèvent à 71. En revanche, en parcourant tout le journal pendant cette période, le nom de Centrafrique, ou de sa capitale Bangui a été noté simplement en lien avec un fait donné. En dénombrant simplement tous les papiers qui ont simplement fait mention du nom de Centrafrique où de tout ce qu'y a lien, on arrive au chiffre total de 275. Le Nouvel Obs  reste donc un des magazines français qui a beaucoup traité et qui traite encore des sujets sur la Centrafrique. La plupart de ces articles sont accompagnés de photos de presse. Pour être plus précis, parmi les 275 papiers qui évoquent partiellement ou profondément les actualités ou le nom de Centrafrique, il en ressort deux principaux reportages, respectivement diffusés le 28 novembre 1986 et le 09 janvier 19872(*). Il est bien vrai que de 1979 à 2003, on compte 24 ans, soit 1536 semaines, et donc 1536 publications. Mais étant donné que le magazine Nouvel Obs  est un journal d'informations générales d'actualités nationales et internationales, on peut supposer que, quantitativement, la RCA a été très représentée. Car, sur le total susmentionné, il y a eu 271 journaux qui parlent de ce pays. Ce qui revient à 17,6%. Qu'en est-il alors de son concurrent L'Express ?

- Des flux et de l'histogramme des articles à L'Express.

Une première vue des flux et de l'histogramme des articles sur la RCA de 1979 à 2003 chez L'Express laisse ressortir une carence notoire. Les deux figures laissent apparaître que le journal ne s'intéresse à la Centrafrique que de manière très sporadique et à « juste titre ». La courbe rouge dans le tableau des flux traîne longuement sur la bande « zéro ». Comme au Nouvel Obs, est mentionnée à la verticale du tableau des flux, le nombre des titres parus, et à l'horizontale, les différentes années. Ainsi, l'effectif le plus élevé des articles est cinq. En 1996, L'Express a publié cinq articles ou brèves sur la République Centrafricaine. Du chiffre 5, on tombe à un effectif plus faible : 3. En 2000 et 2002, le journal a publié respectivement trois papiers sur la RCA. Puis en 1979, 1995 et 1997, il y a eu deux articles ; et un seul article dans les années 1984, 1999 et 2001. Toutes les autres années, aucun article, brève, ou papier n'a été rédigé ou publié sur la RCA. Cet état est plus visible sur l'histogramme des articles sur la RCA de L'Express. En 24 ans, le journal n'a publié que 20 papiers conséquents sur la RCA. Ce qui donne 1,3%, très faible par rapport au Nouvel Obs.

II. ANALYSE QUALITATIVE

Après une analyse du nombre ou des effectifs des papiers publiés sur la RCA, il importe maintenant de rentrer dans le contenu pour comprendre la façon à laquelle les deux hebdomadaires français ont traité les informations sur ce pays. La RCA est une ancienne colonie de la France. A ce titre, l'Hexagone a des liens étroits avec Centrafrique dans le cadre des accords de coopération et d'assistance. Au-delà donc de la considération de la RCA comme un pays comme tous les autres, et qui peut faire l'objet d'un papier journalistique, il y a ce lien avec la France à ne pas négliger. D'ailleurs le nombre considérable des articles parus dans les deux magazines en 1979 fait la lumière sur cette hypothèse. L'année 1979 est la fin de l'empire centrafricain, et donc du règne de Jean Bedel Bokassa qui a des liens d'amitié avec l'ancien président français Valérie Giscard d'Estaing. Pour cela, les médias français avaient focalisé un projecteur particulier sur le déroulement du renversement et de la chute de Bokassa à Bangui. Il s'en est suivi de l'exil de ce dernier en France, puis refugié à Abidjan en Côte d'Ivoire avant le début des polémiques sur le don du diamant à Valérie Giscard d'Estaing et l'affaire Delpey, proche ami de Bokassa et travaillant à l'époque pour l'Elysée. Le Nouvel Obs et L'Express ne pouvaient que s'intéresser à la Centrafrique pour comprendre son lien avec la France et la suite de l'affaire du diamant entre Bokassa et Giscard d'Estaing.

Le deuxième sujet qui a intéressé les médias français et qui les a poussé à parler de la RCA est les troupes françaises manoeuvrant à l'étranger. Bangui compte de centaines d'hommes français qui tiennent une armada militaire d'intervention dans la sous région (comme ce fut le cas pour la guerre du Tchad). Des jaguars français décollent de l'aéroport de Bangui pour des opérations militaires dans la sous région. Ce même effet réapparaît en 1996 et 1997 pendant la mutinerie en Centrafrique où la France avait soutenu l'ancien président Ange Félix Patassé. Pendant ces interventions de la défense des intérêts de la France, de la protection des ressortissants français etc, l'armée française avait perdue deux hommes sur le terrain. En outre, le voyage de François Mitterrand à Bangui en 1983 a augmenté le nombre des articles diffusés sur la RCA, même si L'Express n'a rien dit sur ce sujet à cette année là.

De tout ce qui précède, il en ressort que la qualité et la façon du traitement des informations sur la République Centrafricaine est stéréotypée et orientée sur un angle français. En parcourant les articles publiés, l'on se rend compte facilement que les journalistes français se sont intéressés à la RCA que parce que le sujet touche la France. C'est la « Loi de proximité » qui consiste à ne traiter que les sujets qui touchent le lectorat, qui intéressent le lectorat pour vendre et faire du chiffre d'affaire. Le professionnalisme laisse la place au marketing.

Par ailleurs, les papiers publiés sur la RCA concernent pour la plupart des faits qui se sont déroulés à la frontière. Le nom du pays est mentionné pour expliciter, faire allusion aux pays frontaliers. Les grands articles du Nouvel Obs en 1986 concernaient le Tchad. Et comme la RCA est frontalière au Tchad, le nom du pays y est mentionné à ce titre.

Les informations sont traitées de manière superficielle avec des clichés. Dans la majorité des analyses, les journalistes soulignent la pauvreté dans ce pays, les différents problèmes d'infrastructure auxquels ce pays se confronte. Sur l'ensemble des 91 articles publiés tant dans Le Nouvel Obs que L'Express de 1979 à 2003, aucun ne fait état d'un constat positif, d'un développement, ou de l'amélioration de la situation dans ce pays. Il n'existe pas non plus une analyse approfondie des sujets traités. Les articles ne mentionnent presque jamais la situation géographique, sociodémographique, historique de la RCA. Pratiquement tous les sujets sont orientés sur l'économie et la politique. Et la politique en comparaison ou en lien avec la France.

Les sujets abordés dans les pages de ces deux hebdomadaires concernant la Centrafrique sont d'ordre militaire, politique et économique. Le paradoxe est qu'en Centrafrique, il y a eu de nombreux troubles militaro-politiques. Mais les deux magazines n'ont parlé que des événements qui impliquent la France ou l'armée française. L'exemple le plus probant est le cas du coup d'Etat du général André Kolingba en 1981, quand il a chassé du pouvoir David Dacko que la France a installé au pouvoir après avoir chassé Bokassa en 1979. Ce putsch n'a pas été mentionné dans les colonnes du journal L'Express, même si Le Nouvel Obs l'a souligné. Le Nouvel Obs conserve néanmoins une qualité de traitement d'informations relativement objective par rapport à L'Express. Car, il s'efforce de traiter des informations sur tous les sujets de société, même si ces sujets sont en lien étroit avec la France. Par exemple, le magazine a réalisé un reportage sur les avancées du virus du SIDA à Bangui le 09 janvier 1987. Le sujet a été traité avec un accent particulier sur les efforts des médecins et chercheurs de l'Institut Pasteur de Bangui, qui est un institut français. Il faut noter toutefois que ce magazine a publié au moins dans chacune des années un article sur la RCA. Les articles étant rédigés par des journalistes, nous allons maintenant comprendre quel journaliste rédige ces différents articles, de leur milieu à leur formation.

III. LES JOURNALISTES

Les journalistes font partie des professionnels des médias qui font l'objet d'un statut juridique protecteur. Ce statut est destiné à garantir leur liberté d'expression et leur indépendance. « Issu d'une loi du 29 mars 1935, initialement codifiée aux articles L. 761-1 à L. 761-16 du Code de travail, le statut professionnel des journalistes figure aujourd'hui, pour l'essentiel, aux articles L. 7 111-1 à L. 7 114-1 de ce code. Certaines dispositions particulières se trouvent dans d'autres textes »3(*). Par ces mots on souligne la complexité du statut des journalistes en France. Toutefois, le Code du travail, définit le journaliste comme suit : « est journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse, et qui en tire le principal de ses ressources »4(*). Cette précision juridique permet de savoir que les journalistes qui travaillent dans les deux magazines que nous analysons répondent aux critères et définitions du code du travail.

L'Express et Le Nouvel Obs, étant deux des grands hebdomadaires français, la sélection et le recrutement des journalistes qui y travaillent se font de manière rigoureuse en tenant compte des règlementations en vigueur. Pour être certain de ce fait, nous avons demandé confirmation auprès de la direction des ressources humaines des deux hebdomadaires. Et il en ressort que 70% des personnels sont des professionnels des médias avec un nombre significatif d'années d'expériences de travail dans le milieu. Même si 30% d'entre eux ont été formés sur le tas, leurs expériences rendent efficaces et efficients leur travail. Une grande moitié de ces journalistes qui travaillent pour ces deux hebdomadaires sont des ressortissants des 12 écoles de journalisme reconnues par la profession en France.

La problématique de notre recherche sur ces journalistes était aussi de savoir s'ils connaissent et maîtrisent les sujets qu'ils traitent. Nous nous sommes demandés aussi, comment ces journalistes collectent, analysent, traitent et publient les articles sur la RCA. Pour avoir une réponse concluante à cette problématique, nous avons discuté quelques minutes avec Elisabeth Schemla, journaliste et écrivaine française, spécialiste du Moyen orient. Elle a travaillé d'abord à L'Express dans la première moitié de 1970 avant de rejoindre Le Nouvel Obs au moment où le premier magazine avait été racheté par Goldsmith Jimmy. Au sein du Nouvel Obs, où elle a travaillé une vingtaine d'années, elle a occupé différents postes. Du grand reporter à la rédactrice en chef, elle a traité des sujets de société en défendant les causes des femmes. Son reportage sur la RCA publié dans Le Nouvel Obs le 09 janvier 19875(*) sur la pandémie du SIDA à Bangui nous a permis de l'identifier. Schemla a reçu trois des plus grands prix français du journalisme pour son travail sur ces sujets de société. Elle nous raconte que lorsqu'elle avait rédigé l'article sur la pandémie du sida en Centrafrique, elle s'y était rendue en mission. Et cette mission lui a permis de découvrir et de connaître la RCA et les réalités africaines. Elle a rencontré les personnes vivant avec le VIH-SIDA et celles qui ne savent pas qu'elles ont le sida. Elle connaît donc assez bien la RCA. Et son va-et-vient entre les deux hebdomadaires que nous étudions fait d'elle une référence pour notre analyse.

Après un désaccord sur la question israélo-palestinienne, elle quitte en mars 1996 la rédaction en chef du Nouvel Observateur, et rejoint une nouvelle fois L'Express en tant que directrice-adjointe de la rédaction, aux côtés de Denis Jeambar. Elle fonde et dirige un journal en ligne d'information sur le Proche-Orient, qui fermera en 2006 après avoir été en pointe sur des sujets comme le racisme sur internet et le retour de l'antisémitisme.

En revanche, cette journaliste n'est qu'un exemple de ceux qui vont sur le terrain, qui font des recherches et qui essaient de rendre compte du réel. Il se développe de plus en plus en Occident, une nouvelle forme de journalisme qui ne se contente que des dépêches d'agence, comme celles de Associated Press, Agence France Presse ou Reuters pour faire des moutures et rédiger des articles. Il y a de forte chance que ces « journalistes de bureau » donnent des informations à peine juste, sans connaissance des réalités sur le terrain. Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) a sûrement facilité la tâche aux journalistes tout en négligeant le côté du terrain qui constitue l'originalité. Dans l'analyse quantitative que nous avons faite, nous avons constaté qu'à partir de l'année 2002, il y a une augmentation du nombre des articles sur la RCA, avec des photos à l'appui. Ceci s'explique par le développement des NTIC et le réseau d'agences de presse qui aident les journalistes dans la collecte des informations.

PARTIE II : POURQUOI DE TELLES SIMILITUDES ET DE TELLES DIFFERENCES

I. DEUX JOURNAUX ASSEZ DIFFRENTS

Les hebdomadaires français sur lesquels porte notre analyse ont chacun, sa ligne éditoriale. Ainsi, les sujets sur la Centrafrique ne sont pas traités et abordés de la même manière, ni sous le même angle. Il est important de les présenter afin de mieux comprendre les similitudes et les différences dans le traitement des nouvelles sur la RCA.

1.1. Le Nouvel Observateur

Exemplaire couverture Nouvel obs

Le Nouvel Obs comme on l'appelle est un hebdomadaire français d'informations générales du Groupe Perdriel (qui publie également Sciences et avenir, magazine mensuel de vulgarisation de la science, et Challenges, magazine économique en France) qui paraît tous les jeudis. En 2007, le nombre total d'exemplaires de diffusion s'élevait à 541 577. Toutes les rubriques sont presque traitées : de l'actualité politique aux dossiers, chroniques en passant par diverses rubriques (politique, Monde, Notre époque, Economique et Lettres arts spectacles). Cet hebdomadaire traite en priorité les informations sur la France et la vie socio politico économique en France. Puis les autres sujets d'actualité du monde se trouvent dans les autres colonnes. L'international n'est pas négligé.

1.1.1. Origines du Nouvel Obs

Le nom initial de ce journal est l'observateur politique, économique et littéraire de 24 pages dont la première parution remonte au 13 avril 1950. Fondé par d'anciens résistants comme Gilbert Martinet, Jean Paul Sartre, Roger Stéphane etc, ce titre fut rebaptisé en 1953, L'observateur aujourd'hui, puis France Observateur en 1954 avant de prendre son nom actuel au 19 novembre 1964. A cette année, le journal éprouvait des difficultés financières. Ce qui a poussé l'industriel Claude Perdriel, 82 ans, passionné de la presse et journaliste écrivain à relancer l'hebdomadaire.

Le magazine va évoluer grâce à son contenu représentatif de l'esprit du temps. En 1984, pour faire face à de nouvelles difficultés financières, Claude Perdriel augmenta le capital du titre en devenant l'actionnaire majoritaire. Dès lors, le concept du journal évolue vers le style news magazine avec des reportages et des faits de société. Un an plus tard, un supplément Obs de Paris consacré à la vie culturelle de la capitale se met en place avec un cahier économique intégré au magazine. C'est en 1993 que le supplément Télévision, TélécinéObs naît et diffusé en premier lieu à Paris avant d'atteindre les provinces en devenant national en 1994. Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication et l'Internet a contraint le journal à créer en 1999 le site nouvelobs.com, site d'information en continu. Depuis le mois de juin 2008, le magazine est dirigé par Denis Oliviennes, à la fois directeur général délégué du groupe Nouvel Observateur et directeur de publication de l'hebdomadaire. Guillaume Malaurie et Michel Labro sont les rédacteurs en chef.

1.1.2. Diffusion et ligne rédactionnelle

Le Nouvel Obs qui est édité à Paris est un journal de centre-gauche. Il est considéré comme ayant de sensibilité sociale démocrate. La ligne rédactionnelle du magazine, mise au point par des penseurs comme Jean Daniel et Maurice Clavel, est l'héritière d'une longue période d'  « opposition » aux gouvernements français de centre droit. Elle conserve une grande sensibilité « de gauche », illustrée par les écrits du philosophe André Gorz qui signe souvent ses contributions sous le pseudonyme de Michel Bosquet.

Le magazine doit son succès à sa capacité à saisir l'esprit du temps. Il tient compte de l'évolution des moeurs et révèle au grand public les multiples courants des années post-68. Claude Perdriel a attaché beaucoup d'importance à l'indépendance financière de son groupe. Et une indépendance pour un journal est un facteur essentiel de liberté et de professionnalisme. Le magazine, clairement engagé à gauche, défend énergiquement la cause de l'anticolonialisme. Il publie à la une le manifeste des 343 salopes pour l'avortement, soutient Pierre Mendès-France, puis François Mitterrand. Claude Perdriel lui-même participe à la campagne de François Mitterrand pour l'élection présidentielle en 1974. Sensible aux questions écologiques et à la cause des femmes, cet homme discret reprend aussi la revue du Planning familial et crée un mensuel écologique, Le Sauvage, qui périclite rapidement.
Il se lance ensuite dans l'aventure de la presse quotidienne et créé le 1er mars 1977 Le Matin de Paris, tiré à 500.000 exemplaires. Ceci afin de soutenir la campagne législative de 1978. Pour le fondateur du Nouvel Obs, ce journal est « fait par des hommes qui n'ont pas accepté qu'en dehors de L'Humanité, tous les grands quotidiens nationaux du matin tombent entre les mains de la droite et du capital »6(*). Toutefois, à l'arrivée de la gauche au pouvoir, la rédaction ne parvient plus à définir sa ligne éditoriale. Car tant qu'il est dans la logique du contre-pouvoir, le journal se maintient à merveille. Du coup, le journal perd peu à peu du terrain. La nomination de Franz-Olivier Giesbert à la tête du magazine efface les partis-pris pour se ressembler à un news magazine multipliant les sujets sociétaux. La position actuelle avec la droite au pouvoir est peut être un atout à ne pas négliger pour le magazine.

En 2007, le magazine est resté en tête des « news magazine » français, avec une diffusion moyenne de 509 791 exemplaires (diffusion France payée). Nous allons présenter ci-après un tableau de diffusion7(*) du Nouvel Obs de 2001 à 2007 afin d'observer son évolution et ses années de gloire et de « vaches maigres ».

TABLEAU DE DIFFUSION

Titres

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Diffusion totale

542.781

544.401

544.411

543.399

542.529

543.596

541.517

Diffusion totale payée

 

537.569

538.213

537.717

536.397

537.502

535.604

Dans ce tableau, nous constatons que la diffusion totale de l'an 2003 est la plus élevée avec une vente supérieure. Durant cette année 2003, sous le régime de Jacques Chirac, parti de droite, le journal était mieux vendu. Etant donné que ce qui se vend bien se consomme bien, il est probablement sûr que Le Nouvel Obs est l'un des magazines le plus lu dans l'Hexagone.

1.2. L'Express

Exemplaire couverture de L'Express

1.2.1 Historique et évolution

L'ancien éditorialiste du journal Le Monde, Jean-Jacques Servan-Schreiber (JJSS) et l'ancienne directrice de Elle sont les fondateurs de L'Express en 1953. L'Express est un hebdomadaire généraliste qui appartient au groupe Express-Roularta. Le premier numéro est paru le samedi 16 mai 1953 comme supplément hebdomadaire du journal les Echos. Ce magazine couvre trois sphères de la société : sphère publique (les news), sphère économique (Economie, Réussir, offres d'emploi) et sphère personnelle (L'Express styles). Quant au groupe Roularta auquel le magazine appartient, c'est une société anonyme à directoire et conseil de surveillance dont le siège se trouve à Paris et qui édite 21 magazines et de nombreux hors séries.

Le magazine a évolué dans le temps. En 1964, il change de formule pour devenir le premier hebdomadaire d'informations français sur le modèle Times américain. D'ailleurs les anciens journalistes de ce titre seront les fondateurs d'autres magazines. C'est le cas de Jean Daniel, l'un des journalistes phares de la rédaction qui a repris France Observateur qui prendra le nom de Nouvel Observateur par la suite, en devenant un magazine concurrent. Aussi, Claude Imbert quittera L'Express pour fonder Le Point, un autre news magazine.

Le magazine a successivement appartenu au groupe Alcatel, Dassault avant de revenir depuis 2006 au groupe belge Roularta dont on a parlé un peu plus haut.

1.2.2. Diffusion et ligne éditoriale

Dès ses débuts, L'Express avait pour vocation de soutenir Pierre Mendès France, et ses idées réformatrices, tout en restant un journal généraliste. Durant les campagnes électorales de 1956, il deviendra pendant quelques mois un quotidien, avant de revenir à sa première formule, évitant de perdre son audience.

En dirigeant la rédaction à partir de 1966, Claude Imbert a rendu la ligne éditoriale politiquement neutre, malgré la présence de son fondateur Jean Jacques Servan-Schreiber qui est resté un éditorialiste politique proche du centre-gauche. En 1977, quand le fondateur devint homme politique, une crise naît au sein du magazine. Une partie de l'équipe ne supporte pas cette appartenance ou cette tutelle politique, car l'initiateur conservait un éditorial hebdomadaire, ce qui porte à confusion. C'est là que Claude Imbert a quitté avec une petite équipe pour mettre en place Le Point. L'Express redeviendra un journal engagé et radicalisant contre le gaullisme, représenté par le président de la République de l'époque, Georges Pompidou. Le magazine était réputé, plaire aux jeunes pour ses positions anticolonialistes. Il fut l'un des journaux français de l'époque à dénoncer la torture pratiquée par une partie de l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Sous la quatrième république, il a été saisi, censuré à plusieurs reprises pour ses prises de positions et ses écrits engagés.

Tout bascule en 1977, quand JJSS se décourage à s'occuper de son quotidien. Il vend le magazine au financier Jimmy Goldsmith, ce qui n'a pas arrangé certains de ses collaborateurs. Le journal change alors d'orientation éditoriale pour se positionner clairement à droite au début des années 80.

Le poste de Directeur de la rédaction, qui a été assuré par Christine Ockrent et Denis Jeambar, est occupé depuis novembre 2006 par Christophe Barbier.

A propos de la diffusion de L'Express, ce magasine bénéficie d'une audience de 2 293 000 de lecteurs et d'un million de visiteurs sur son site Internet. Il est diffusé à plus de 568 000 exemplaires, dont plus de 440 000 en France. Le tableau ci-après est représentatif de cette diffusion de 2001 à 2006.

TABLEAU DE DIFFUSION

ANNEE

2001

2002

2003

2004

2005

2006

EXEMPLAIRE

551 875

546 302

542 891

540 498

538 617

550 334

CHIFFRES CLES

Enoncés

Exemplaire/Lecteurs

Sources

Diffusion totale payée

553 796

DSH 06-07

Diffusion France payée

440 125

DSH 06-07

Audience

2 293 000

AEMP 06-07

Audience cadre

670 000

FCA 2007

Instruit - Etudes sup.

55%

AEMP 06-07

Foyers

48%

AEMP

Site Internet

1 040 000

Nielsen/Netratings Oct 2007

L'Express paraît tous les lundis depuis 2004, en lieu et place du jeudi, occupé par ses concurrents Le Nouvel Obs et Le Point. Le patron Denis Jeamber a expliqué ce changement par l'appui sur les autres titres occidentaux comme l'américain Time, l'allemand Focus, qui paraissent les lundis. Pour lui, le comportement des Français a changé ; « Avec la semaine des 35 heures, le jeudi et le vendredi ne sont plus " normés », ajoute-t-il lors d'une interview. Aujourd'hui l'hebdomadaire porte sa pagination rédactionnelle de 87 à 104 pages. Le format s'élargit d'un centimètre pour calquer celui du Time. La « Semaine en images » passe de deux à quatre, voire six ou huit pages si nécessaire. Le journal conserve ses trois piliers : citoyen, économique et magazine, mais insiste sur les atouts et les valeurs de l'écrit avec davantage d'articles longs, courant sur cinq à six pages minimum.

II. LES EVENEMENTS EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

1. Présentation générale

La République Centrafricaine est un pays situé au coeur de l'Afrique, d'où son nom. Limitrophe du Tchad au nord, du Soudan à l'est, de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) et du Congo Brazzaville au sud, du Cameroun à l'ouest, ce pays compte 4,4 millions d'habitants8(*) avec une superficie de 623 000 km2. Bangui est la capitale de la RCA avec 622 771 habitants. Les autres grandes villes sont Berbérati, Bambari, Bouar, Bossangoa, Bangassou, Ndélé. Les deux langues officielles sont le français et le Sango (aussi langue nationale). Le franc cfa est la monnaie locale et régionale (1€= 655, 957 FCFA). Des données démographiques, ce pays a une croissance de 1,7% (Banque Mondiale 2007) et une espérance de vie de 44 ans avec un taux d'alphabétisation de 48,6%9(*). Les principales religions pratiquées ou existantes sont le christianisme (un fort taux de catholicisme), l'animisme et l'islam. Côtés économiques, ce pays d'Afrique centrale présente un PIB de 1,7Md$ (BM 2007), avec une dette extérieure de 800 millions d'euros10(*). L'or, le diamant et le bois constituent ses principales ressources. Le pays est à 80% rural. Une production de plus en plus faible du coton, café et du tabac lui permet de faire face à ses dépenses.

Carte Centrafrique11(*)

La Centrafrique, malgré ses énormes richesses potentielles, est l'un des pays les plus pauvres de la planète. Transparency International le classe au 151ème rang sur les 180. Une grande partie de la population vit avec moins d'un dollar par jour, soit 66% selon l'enquête publiée en 2004 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Toujours selon cette même source, l'indice de développement humain est de 171ème sur 177 pays. Avec sa population très jeune de 43,1% de moins de 15 ans, la Centrafrique se confronte de nos jours à la pandémie du SIDA.

Avant la naissance de diverses rebellions actuelles dans le nord, les deux tiers de la population centrafricaine vivaient déjà dans une « pauvreté absolue », selon le PNUD, qui estime que, « contrairement à de nombreux pays au sud du Sahara, la pauvreté humaine s'est accentuée aux cours des dix dernières années ». « L'ampleur de l'analphabétisme, la malnutrition, la dégradation de l'état général de santé de la population, et le faible revenu sont les principaux aspects de cette pauvreté »12(*).

2. Les événements en RCA

En politique, la RCA est représentative d'un Etat instable avec des régimes politiques qui se succèdent les uns après les autres. Son ancien nom colonial était l'Oubangui Chari. Il acquiert son indépendance le 13 août 1960 après la proclamation de la République le 1er décembre 1958. Mais le premier chef d'Etat, Barthélémy Boganda a été tué le 29 mars 1958 dans un accident d'avion, dont les causes n'ont jamais été éclairées. C'est son cousin, David Dacko, instituteur qui lui succède. Très vite, il sera renversé par l'ancien lieutenant de l'armée française, Jean Bedel Bokassa le 31 décembre 1965. Bokassa tisse des liens étroits avec Valérie Giscard d'Estaing et se fait élire président à vie, puis couronner en 1977. Signalons qu'il fut l'objet de beaucoup d'articles dans les journaux français. Sa prise de pouvoir avait irrité Charles de Gaulle. « Si nous avons vu qu'à l'heure du putsch de la Saint-Sylvestre Bokassa n'était pas démuni d'appuis dans les milieux français (secteur privé et Jacques Foccart, conseiller aux Affaires africaines), il n'empêche que le général de Gaulle fut très irrité à l'annonce de la prise du pouvoir par le « soudard ». Et il le fit sentir ! »13(*). Malgré ce mécontentement, De Gaulle le reçoit officiellement à Paris en mars 1969. Il sera une antenne privilégiée de la France-Afrique. Bokassa fut plutôt populaire pendant les dix premières années de son règne. Il participa à la création de l'Union des Etats de l'Afrique centrale (l'actuelle CEMAC) le 02 avril 1968. Il prônait la valeur du travail, le retour à la terre, dénonçait la corruption et la bourgeoisie. Pour Didier Bigo, « Si l'on ne peut expliquer le maintien au pouvoir de Bokassa par l'appui de l'armée ou du parti, ou de toute autre institution coercitive, il reste encore une possibilité : que Bokassa soit le représentant d'un groupe social dit comprador. Son soutien lui viendrait alors de l'extérieur, et en particulier de l'ex-puissance coloniale »14(*).Mais comme le pouvoir corrompt, à cause de ses turpitudes, il sera renversé par la France en 1979. Dacko sera alors réinstallé au pouvoir, puis très rapidement renversé en 1981 par le général André Kolingba. Ce dernier dirigera le pays jusqu'en 1993 avec de nombreuses grèves qui ont marqué la fin de son règne. En 1993, il perd les élections au profit d'Ange Félix Patassé qui le remporte au second tour.

Le nouveau président n'aura que trois ans pour gouverner en paix. En 1996 commence une série de mutineries dans la capitale, trois mutineries successives d'une partie de l'armée. Il arrive à maintenir la situation grâce à l'appui militaire et logistique de la France. Il organise les élections en 1999 qu'il remporte dès le 1er tour. En mai 2001, le général André Kolingba, ancien président, tente et échoue un coup d'Etat. Patassé organise des ratissages dans les quartiers favorables à l'ancien président, le contraignant à partir en exil en Ouganda ainsi que d'autres anciens mutins. Un procès s'est mis en place pour juger et condamner les responsables de ce putsch manqué. Deux personnalités du régime sont dans le collimateur de l'entourage de Patassé : Jean Jaques Démafouth, ancien ministre de la défense et François Bozizé, ancien chef d'Etat major. Le premier sera blanchi par la justice, et le second fera l'objet d'une tentative d'arrestation qui échoua à cause de la résistance de quelques éléments qui sont fidèles à Bozizé. Il prit la fuite et organise sa rébellion dans le nord de la RCA. Une tentative de conquête du pouvoir en septembre 2002 va échouer. Les forces gouvernementales de Patassé réussiront, avec l'appui des soldats libyens et milices de Jean Pierre Bemba, chef rebelle en RDC, à repousser les forces rebelles de Bozizé. Tout change le 15 mars 2003, quand Patassé se trouve en voyage officiel au Niger. Bozizé et sa rébellion entrèrent dans Bangui, prirent l'aéroport de Bangui et la résidence de Patassé. Coup réussi, François Bozizé devient l'homme fort de Bangui, destitue l'assemblée nationale et met en place un gouvernement représentatif des forces vives de la nation. L'opposant historique Abel Goumba est nommé Premier ministre et chef du gouvernement.

La communauté internationale, la France et autres puissances condamnent cette prise de pouvoir par la force. Cette condamnation de l'arrivée au pouvoir par les armes avait entraîné la rupture des relations bilatérales de la RCA avec nombre de ses partenaires et la suspension de ce pays au sein de l'Union Africaine (UA). Toutefois, les pays membres de la Communauté Economique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC) sont restés mobilisés en faveur de la RCA : appui officiel au processus de transition, maintien sur place de la FOMUC (Forces multinationales de la Cemac), octroi d'une aide exceptionnelle et avance de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale.

Avec la pression internationale, Bozizé va organiser des élections législatives et présidentielles les 13 mars et 8 mai 2005. Il a été élu à la présidence de la République au second tour avec 64,6% des voix, face à Martin Ziguélé, candidat du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), parti de l'ancien président Ange Félix Patassé. Il dirige le pays depuis cette date.

III. TYPOLOGIE DES TRAITEMENTS

Les deux hebdomadaires français que nous avons analysé ont traité chacun à sa manière et selon sa ligne éditoriale les informations sur la RCA. Le Nouvel Obs étant du centre-gauche ne peut pas traiter les informations sur l'Afrique de la même manière que L'Express qui appartient à la droite. Ainsi, il y a une différence dans la typologie des traitements, avec quelques similitudes.

Des différences, il faut dire que L'Express n'a pas publié de nombreux articles sur la Centrafrique. Même si, en faisant la recherche dans les archives du magazine on peut compter 41 articles entre 1979 et 2003 dans lesquels on parle en profondeur ou on cite la Centrafrique, seulement 20 articles parlent réellement de ce pays. Encore parmi les 20, on ne trouve qu'un seul article, celui publié le 23 mai 1996 sur les mutins qui refusent de désarmer. Cet article présente les différentes mutineries, la suite des événements ainsi qu'une précision sur l'envoi des renforts par Paris. C'est un article du « politiquement correct » pour un peu plus de diversité et de l'international dans les lignes du journal. Mais en réalité, le sujet est traité de manière lapidaire sans beaucoup de nouveauté sur ce que le lecteur pourrait déjà savoir.

Quant au Nouvel Obs, il est le magazine d'informations qui a battu le record dans le traitement des informations sur la République Centrafricaine. Entre le créneau de 1979 à 2003, il a diffusé un total de 275 articles mentionnant le nom de Centrafrique ou de Bangui. Parmi ceux-ci, on ne compte que 71 articles qui parlent réellement de la RCA, dont 11 articles fouillis qui sont exclusivement consacrés aux événements dans ce pays. A l'intérieur de cette fourchette, on dénombre deux grands reportages : le premier, date du 28 novembre 1986 où le journaliste présente Bokassa qui attend son procès et qui raconte son arrestation et sa vie en prison dans un récit. Le second reportage remonte au 09 janvier 1987, concernant la pandémie du Sida à Bangui. Dans cet article, la journaliste présente la situation de la pandémie du sida qui a atteint 4% de la population à l'époque, dans ce pays qui ne bénéficie d'aucun soin15(*). On précise que les médecins de l'institut Pasteur de Bangui se battent, mais « mission impossible » pour aider la population qui considère la maladie comme une malédiction, ou mauvais sort. Sur les 9 autres, on peut noter 6 articles dont deux avec photos datant de 2002 et 2003, lors de la tentative et finalement du renversement de Patassé par Bozizé.

La question fondamentale est de savoir pourquoi est-ce que ces deux hebdomadaires ne publient-ils pas beaucoup d'articles sur la RCA ? On en vient à la réflexion suivante : il y a des règles communes aux journaux. Et ces règles se résument dans la Loi de proximité et la notion d'angle. La loi de proximité est un point fort pour la Presse écrite. C'est un moyen efficace pour intéresser largement les lecteurs ou le public à un thème. Il s'agit ainsi de traiter les informations « made in France », les informations franco-françaises. L'international, l'Europe ne trouve pas beaucoup de succès dans la vente. Cette loi de proximité désigne la technique par laquelle le journaliste ne traite, publie et ne diffuse que des informations qui concernent son lectorat ou son audimat. Priorité absolue est donnée aux événements et faits de quartiers, de la commune, du département ou de la région. Dès lors, on distingue quatre lois de proximité par rapport aux attentes et préoccupations du lecteur : socio professionnelle, géographique, psychoaffective et temporelle.

Le socioprofessionnel concerne la vie sociale du lecteur, son métier (employeur, salaire, condition de travail, compétences, avenir) et ses loisirs (culture, passion, passe-temps).

Le géographique est relatif à tout ce qui entoure l'individu. Plus on parle des choses qui lui sont proches géographiquement, plus il est intéressé. Et plus on s'éloigne de la maison, du quartier, de la ville, moins le sujet est intéressé.

Le temporel concerne le passé, le présent ou l'avenir. Mais plus on parle du passé ou de l'avenir, moins la personne est intéressée. C'est l'actualité qui compte.

Le psychoaffectif fait allusion à la santé, argent, vie affective, sentiment et émotion. Par exemple la publication des articles sur un crash loin de la France, une catastrophe naturelle etc.

Ceci dit, les informations sont hiérarchisées et traitées par les deux magazines en tenant rigoureusement compte de cette loi de proximité. D'ailleurs force est de constater que sur l'ensemble des articles publiés sur les événements en Centrafrique, 95% concernent la France et/ou ses ressortissants, ses intérêts. Et ceux qui traitent uniquement de la RCA rentrent dans la loi psychoaffective. Il s'agit d'événements tragiques, comme la mutinerie, la propagation du Sida, la pauvreté. Ces sujets touchent à l'émotion, au sentiment. Et donc cela pourrait intéresser le lecteur français. Sur l'ensemble des articles diffusés par Le Nouvel Obs l'effectif de ceux de l'an 1979 est le plus élevé. En cette année, le journal a publié 11 articles sur la RCA. Cela s'explique par le renversement en cette date de l'ex-empereur Bokassa avec tout le corollaire qui y a suivi. La plupart des articles touchent les personnalités du gouvernement, principalement Valérie Giscard d'Estaing avec l'affaire des diamants qu'il a reçu en cadeau des mains de l'ex-empereur, et Delpey, proche du premier qui était un ami de Bokassa et qui voulait tenter de le ramener au pouvoir par la force.

Les journalistes n'ont fait que rejoindre l'idéologie capitaliste selon laquelle  « la France n'a pas d'amis, elle n'a que des intérêts ». En outre, sur l'ensemble de tous les titres tant au Nouvel Obs qu'à L'Express, seulement deux articles ont été rédigés par un envoyé spécial au Nouvel Obs. Les autres sont des papiers rédigés sur place avec une vision binaire, stéréotypée de l'Afrique et de son peuple. Il existe une faiblesse chez les journalistes dans la rédaction des papiers sur la Centrafrique. Le fait que ce pays soit peu connu, il est difficile de trouver des informations complètes en ligne qui parlent des événements qui s'y déroulent. Tout se passe comme si les journalistes des deux hebdomadaires français avaient oublié ce pays à la mort de Bokassa.

Par ailleurs, les troubles politico-militaires qui sont traités dans ces deux magazines se font en retard, alors que c'est des magazines d'actualité. Les directions des deux titres ont expliqué ce décalage par le fait que les journaux paraissent les jeudis. Ce qui crée un écart entre l'événement et la date de sa parution dans les lignes des journaux. Beaucoup de faits sur la RCA passent sous silence. Le peu qui est traité est fait de manière lapidaire, souvent en brève ou en quelques signes. Les années 1996 - 1997 et 2001, 2002 - 2003 sont celles qui ont marqué la vie sociopolitique de la RCA. Les deux premières par les trois mutineries successives d'une partie de l'armée qui réclamaient leurs soldes ; les autres : le coup d'Etat manqué de mai 2001, puis la tentative de prise de pouvoir de Bozizé en octobre 2002 et celle réussie en mars 2003. Paradoxalement, Le Nouvel Obs a publié en 1996 et 2001, un seul article concluant, en 1997, trois ; en 2002, 5 articles puis 9 en 2003. L'Express a, quant à lui, publié le 23 mai 1996 un article sur la mutinerie. Le reste des événements sont traités en corrélation avec la France.

De toutes ces idées, il en ressort que les deux hebdomadaires ont trois façons de traiter les informations sur la Centrafrique dans leurs colonnes. La première est que les informations sont traitées en lien avec la France, ceci afin de respecter la loi de proximité géographique. La deuxième est que les nouvelles sont publiées en tenant compte des Français qui vivent dans ce pays (ressortissant français) en rapport avec leur travail, leur sécurité (proximité socio professionnelle et temporelle). La dernière respecte la loi de proximité psychoaffective. On publie des articles sur des événements graves comme pandémie, massacre de la population etc. La typologie du traitement est subordonnée profondément à la notion de rentabilité. Les magazines sont écrits pour être vendus et faire du profit. A cet effet, les journalistes et leurs rédacteurs en chef publient en priorité les nouvelles qui peuvent leur rapporter beaucoup d'argent. Donc, c'est une politique économique qui fait que les informations sur la Centrafrique sont traitées de manière squelettique ou lapidaire. Car cela n'intéresse pas grand monde. Et pour ne pas laissé toutes les informations sur ce pays à la poubelle, les journalistes les traitent en relation avec les intérêts français. Du coup, le professionnalisme laisse sa place au capitalisme.

PARTIE III : PROBLEMES ET PERSPECTIVES

I. UN DEFICIT QUALITATIF ET QUANTITATIF

Dans le tableau récapitulatif de tous les articles publiés dans le Nouvel Obs et L'Express, nous avons listé et résumé tous les titres parus sur la Centrafrique. Ainsi, parmi ceux-ci, on retrouve des brèves, des moutures, des articles et quelques reportages. Il apparaît alors qu'il y a un déficit en terme de qualité de traitement des informations ou de l'actualité sur la RCA. Le déficit qualitatif se situe au niveau de la façon de traiter et d'aborder les thèmes concernant ce pays. L'on se rend bien compte que le travail n'est pas approfondi et que les journalistes eux-mêmes ne disposent pas d'assez de connaissances ou de données sur le pays. Ils ne sont donc pas bien placés pour faire une bonne analyse qualitative. La plupart du temps, la rédaction se contente des informations fournies par les personnalités diplomatiques ou consulaires, les militaires français sur place. Du coup, la vision des faits et des événements est française. Car un français ne peut pas relater un événement en Centrafrique comme un Centrafricain. Il tiendra compte de ses origines, des intérêts de son pays et inversement. Nous distinguons alors deux déficits dans la qualité du traitement des événements en RCA.

Premièrement, le déficit qualitatif se situe au niveau des sources. Comme nous avions stipulé, les sources de la majorité des journalistes tant de L'Express que du Nouvel Obs sont des sources diplomatiques, officielles ou Internet. Dans tous les articles parcourus et résumés, pas une seule fois, les journalistes ont donné la parole à la partie civile de manière significative. Le centrafricain n'a pas la parole, personne ne demande son avis sur les faits qui se sont déroulés. Il ne peut ressortir aucune objectivité lorsque les choses sont faites de manière unilatérale.

Deuxièmement, le déficit qualitatif se situe au niveau du contenu. Il y a un grand marasme dans le contenu des articles publiés. Dans le total des 71 papiers du Nouvel Obs et les 20 de L'Express, leur contenu est très stéréotypé. De l'absence de l'analyse à celle d'un article sans grande précision de chiffres, de pourcentages, les papiers sont pratiquement vides et inintéressants. Il faut noter que 95% des articles publiés font nécessairement allusion à la France, à un grand homme politique français ou aux ressortissants français. La France et les Français sont le centre où gravite l'actualité de la RCA. En d'autres termes, si on publie des papiers sur la RCA, c'est parce qu'il y a un français ou la France qui est impliquée. On arrive à la conclusion que les informations ne sont pas publiées pour la Centrafrique, mais pour la France. L'exemple significatif est le nombre élevé des articles publiés en 1979 pendant le règne de Bokassa. Ceci parce que son homologue français de l'époque était à la une des médias. Le contenu est déficitaire, car l'actualité est traitée par asymétrie.

En ce qui concerne le déficit quantitatif, référons-nous à l'analyse quantitative que nous avions faite dans la première partie. Il en ressort qu'entre 1979 et 2003, nous dénombrons 24 années, et donc 1536 semaines en moyenne. Ce qui implique qu'il y a eu 1 536 parutions du Nouvel Obs et de L'Express. Le nombre est peu significatif pour traiter des informations sur la RCA. Ainsi, on ne compte que peu d'articles sur ce pays. Le pire est que ce petit nombre d'articles sont plus concentrés sur la France que sur le pays lui-même. Il semble alors que les événements en RCA ne sont qu'un iceberg pour traiter des problèmes en profondeur de la France, de la diplomatie française et de la coopération française avec ses anciennes colonies. En peu d'articles, on écrit encore peu de choses sur la RCA. Les conséquences directes de cette attitude atypique à la presse européenne et notamment française est que la population a une culture internationale étriquée et stéréotypée. Les gens ne s'attardent que sur les préjugés et les idées reçus. La RCA serait bien connue en France aujourd'hui si les médias et les deux hebdomadaires avaient accompli leur mission de journaliste.

II. CARICATURE DE LA RCA DANS LE TRAITEMENT DES INFORMATIONS

La République Centrafricaine a un long passé avec la France. Dans les deux magazines, on peu noter des caricatures sous jacentes et voilées toutes faites de ce pays. Lors du procès de Delpey en novembre 1980, quelques paragraphes du Nouvel Obs laissent entendre la cruauté de Bokassa et son cannibalisme. Mais la suite des événements a été expliquée et avouée comme un montage tout fait pour déstabiliser et discréditer l'ex-empereur. D'ailleurs quelques mois après son arrestation certains des cuisiniers français de Bokassa affirmeront qu'ils avaient été mandatés à mettre de la chaire humaine dans le réfrigérateur de Bokassa afin de confirmer le mythe de son cannibalisme.

La Centrafrique est considérée, vue et traitée comme un petit pays, sans culture, pauvre avec une expérience de vie la plus basse du monde et dont la population est rongée par la malnutrition et se décime par la pandémie du Sida. Les informations sur la RCA sont traitées en mettant d'abord en avant ses faiblesses en développement et en infrastructure. Au moment de la guerre entre le Tchad et la Libye, ce pays a été considéré dans les articles comme juste une base militaire de l'armée française pour les opérations dans l'intérêt de la France. Le pays perd sa valeur dans les articles avec des caricatures bien orientées. L'Express, dans sa parution du 1er novembre 2001, présente le nouveau livre de Cathérine Clément16(*) en traitant Bokassa comme « un empereur de pacotille en Centrafrique ». Ces dénigrements ne visent qu'à caricaturer la RCA.

Par ailleurs, sur la majorité des papiers diffusés sur la RCA, une grande partie n'évoque que des événements tragiques, rares, frappants etc. Même si cela rentre dans la logique de la presse qui cherche à faire des chiffres comme toute entreprise, cette technique engloutit et ternit davantage l'image de la RCA. Les journaux ne s'intéressent à la RCA que lorsque ça va mal. Il est bien vrai que ce sont les faits qui se déroulent sur place qui sont analysés et commentés par les journalistes. Des fois, ils en font trop. L'exemple est celui de Bokassa à l'époque. Comme l'affirme Emmanuel Geramain, « en mêlant l'horreur et la violence, Bokassa cherche à paralyser les esprits en faisant appel à l'imaginaire. Pour cela, il ponctue certains actes de symboles frappant d'un haut degré d'horreur et de cruauté. Ce sont ces excès, tellement médiatiques, qui attireront tant les médias occidentaux et bouleverseront l'opinion internationale »17(*). Ce problème se retrouve dans d'autres types de médias comme la télévision ou la radio et Internet. L'image de l'Afrique qui est projetée à la télévision en France ou en Europe ne reflète pas toujours la réalité sur le terrain. Quand on parle de l'Afrique on ne fait allusion qu'à la guerre, à la misère, à la pauvreté, à la corruption. A l'inverse, en parlant de l'Europe ou de l'occident, on souligne le développement, la technologie, la meilleure vie. Une « occularisation » qui ne vise qu'à vendre, et par la même occasion à nuire, à caricaturer l'objet de l'article. Nombreux sont ceux qui penseront qu'en Centrafrique, il n'existe pas un Etat de droit, que les hommes sont des cannibales, que le peuple n'a pas accès à la nouvelle technologie de l'information et de la communication. Cette idée est reçue des médias.

Il est clair qu'en RCA, il ne s'est pas déroulé que des événements tragiques, catastrophiques ou malheureux. Pendant la période étudiée, ce pays a fait des avancements dans différents domaines. L'accès à l'eau potable, le développement des infrastructures, la liberté de la presse se vit de plus en plus dans ce pays qui a eu son indépendance il n y a seulement qu'une quarantaine d'années. Il existe des évolutions, des points positifs, des efforts d'amélioration qui ne sont pas publiés par les hebdomadaires. En plus, on constate dans les pages de ces journaux une forme de « comparaison incomparable » entre les pays du sud et ceux du nord. La France, pour être ce qu'elle est aujourd'hui, pays de droit, de liberté, d'égalité avec une avancée technologique et un intellectualisme de haut niveau, est passée par différentes étapes. De la monarchie à la révolution pour arriver à un pays de droit et de justice. Et ce passage ne s'est pas fait en un demi-siècle, mais en 4 siècles. Ainsi, la nation centrafricaine pourrait suivre le même cheminement pour atteindre un niveau de justice, de développement significatif.

III. PLACE DE LA RCA EN AFRIQUE

L'Afrique est un continent ou une partie de l'Eurafrasie, selon le point de vue. Avec une superficie de 30 065 000 km², l'Afrique recouvre près de 20,3% de la surface des terres émergées. C'est le 3ème ou 2ème plus grand continent de la Terre, selon que l'on considère l'Amérique comme un ou deux continents. Historiquement et étymologiquement, le nom « Afrique » proviendrait d'un nom de la tribu des Afridi qui vivait en Afrique du Nord dans la région de Carthage. L'autre étymologie veut qu'elle vienne du berbère Taferka " terre ", " propriété terrienne ". Celui qui vit sur une terre est appelé Aferkiw, qui a donné " africanus " en latin dont le territoire correspond à la province romaine d'Ifriqiya. Ce nom a été renommé (en arabe ÅÑíÞíÇ ifrîqîyâ) par les nouveaux venus. D'autres théories voudraient que le mot descende du grec aphrike (« sans froid ») ou du latin aprica (« ensoleillé »). À l'origine, les Romains nommaient uniquement « Afrique » la partie nord du continent (voir Afrique (province romaine)). La désignation arabe Ifriqiya aurait donné Afrique dans son sens moderne. Le continent africain compte de nos jours 53 pays. Parmi ces pays se trouvent la République Centrafricaine, au centre même du continent.

Par cette position, la RCA, malgré son enclavement constitue un positionnement stratégique en Afrique. Avant l'indépendance, la France comptait sur ce territoire pour bien mener sa politique en Afrique Centrale. Petit à petit, et depuis le renversement de Bokassa au pouvoir, ce pays perd sa place sur la carte de la planète et disparaît à petit feu. La France utilise le territoire centrafricain comme base militaire. Le centre militaire Leclerc à Bouar qui accueille, forme et maintient les troupes françaises comptait en 1983 environ 1 100 hommes. En Afrique, la RCA est le troisième pays après Djibouti et Sénégal avec un effectif significatif de troupes françaises sur place. L'importance de ce pays s'est concrétisée lors de la guerre du Tchad avec la Libye. Des avions et jaguars ont décollé de l'aéroport de Bangui pour bombarder au Tchad. La Centrafrique comptait en plus des soldats, sept hélicoptères PUMA, un transall auto mitrailleur, quatre jaguars d'appui, un ravitailleur en vol (KC 135) ainsi que d'autres armes de guerre18(*).

En plus de la position stratégique de la RCA, elle est importante pour la sous région. Le siège de la CEMAC se trouvant à Bangui, capitale de Centrafrique, il s'y déroule beaucoup d'activités politiques et économiques. La réunion des pays membres de la CEMAC (Gabon, Congo Brazzaville, Guinée Equatoriale, Cameroun et Tchad), les décisions politiques et budgétaires de la sous région sont prises dans ce pays.

Toutefois, malgré ce positionnement au centre qui lui accorde des privilèges, la RCA dépend, par son enclavement, des autres pays d'Afrique. N'ayant aucune ouverture sur la mer, la population centrafricaine est contrainte de se rendre au Cameroun voisin pour s'approvisionner en vivre pour le commerce international. Les deux Congo voisins, par la voie fluviale sont des ouvertures pour la RCA. Cette dépendance est un énorme handicap qui augmente le prix des denrées dans les villes. Le pays n'importe plus qu'il ne produit, et ceci à des coûts très élevés. Les potentielles richesses de la RCA n'étant pas encore exploitées, construire un bâtiment dans ce pays revient à importer tout : bêtons, ciments, matériels. Le prix de la marchandise, ajouté au coût du transport, des droits de douanes des pays, les difficultés se multiplient. Le commerce est donc difficile dans ce pays qui ne produit presque rien en dehors du coton, café et du bois. On peut dire paradoxalement que cette dépendance géographique et économique profite aux autres pays voisins. Et cela met la RCA à une place prépondérante dans le commerce international des autres pays. Selon le ministère des Finances de Centrafrique, 65% de la consommation centrafricaine provient du Cameroun voisin. Ainsi, imaginons que la RCA arrête d'importer les produits camerounais. Il va s'installer une crise dans ces pays qui ne pourront plus consommer leur production. On arrive à une offre plus élevée que la demande. Et donc à une crise économique. C'est pourquoi les pays voisins de la RCA entretiennent positivement cet échange qui leur est beaucoup plus favorable et profitable qu'à la RCA elle-même.

Au niveau politique, la RCA a joué énormément dans la crise de 2007 entre le Soudan et le Tchad. Selon le président tchadien Idriss Déby, une partie des forces rebelles qui ont pénétré dans Ndjamena en juin 2007 est entrée par le territoire centrafricain. Le sol centrafricain est donc un point stratégique pour la déstabilisation de la sous région. Nombre de pays qui entourent la RCA sont en guerre ou en conflit. Du Tchad au Soudan en passant par la RDC, la sous région est minée par des conflits tribaux ou politiques. Ces crises compliquent aussi la situation politique fragile en RCA. Les pays qui entourent la Centrafrique étant en conflit la gestion diplomatique des relations internationales s'avère délicate et difficile. En novembre 2006, le Tchad avait proposé d'envoyer des troupes en Centrafrique. L'objectif affiché de l'opération était de se porter au secours du chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, proche du président tchadien Idriss Déby, en l'aidant à contrer une rébellion implantée dans le nord de la RCA, et soutenue, selon Ndjaména par le Soudan. Cette situation pourrait engendrer des mésententes entre la Centrafrique et le Soudan, du moment où elle tisse des relations de défense mutuelle avec un pays comme le Tchad, en conflit depuis cinq ans avec le Soudan.

Par ailleurs, l'autre exemple remonte en 2003, quand l'ancien président de Centrafrique, Ange Félix Patassé était confronté aux attaques répétées de la rébellion du général Bozizé, actuel président. Patassé a fait appel à Jean Pierre Bemba et ses troupes rebelles dans le nord est de la RDC pour le secourir. Or, à cette époque, le président de la RDC était Joseph Kabila. Cet appel ne l'a évidemment pas arrangé, du moment où un pays démocratique comme la RCA fait appel à une rébellion qui sème la terreur sur le territoire congolais. Frustration diplomatique qui a eu par la suite des conséquences sur les relations entre les deux pays. L'intervention des troupes rebelles de Jean Pierre Bemba en Centrafrique a eu pour résultat, vols, viols, pillages et destruction des biens du pays. C'est ce qui a causé l'arrestation de Bemba à Bruxelles le 25 mai 2008 avec le procès en cours pour crime de guerre et crime contre l'humanité par la Cour Pénale Internationale (CPI).

Ces différents exemples montrent combien la position géographique, stratégique et politique de la RCA est très sensible et déterminante pour la sous région. Cette position s'impose pour toute l'Afrique. De l'économie, à la politique en passant par le social et la culture, la RCA est un centre de gravité des relations internationales en Afrique.

CONCLUSION

En définitive, la République Centrafricaine a fait l'objet de beaucoup d'articles dans les magazines Nouvel Obs et L'Express. La méthode du traitement des informations sur ce pays a été faite de différentes manières et selon la ligne éditoriale de chaque journal. De 1979 à 2003, Le Nouvel Obs a publié 71 articles ou brèves sur la RCA et a fait mention de ce même pays dans ses lignes 275 fois au total. L'hebdomadaire a d'ailleurs envoyé un reporter spécialement à Bangui pour la rédaction d'un article sur la pandémie du Sida, en la personne d'Elisabeth Schemla. Quant à L'Express qui a cumulé un total de 20 articles consistants sur la RCA, on note les mêmes intérêts. Le paradoxe est que certains événements de même importance (coup d'Etat ou trouble militaire) sont traités par les hebdomadaires, alors que d'autres ne le sont pas. Ce qui a permis de comprendre que la plupart des sujets traités ou articles publiés touchent aux intérêts de la France ou des troupes françaises sur place. Les articles sont donc publiés de manière intéressée et pour l'intérêt des lecteurs français.

Le Nouvel Obs a un effectif total d'articles sur la RCA plus élevé que celui de L'Express. Il y a des années entières pendant lesquelles L'Express n'a pas écrit une seule ligne sur la RCA, alors que chez son concurrent, au mois tous les ans, il y a un article sur le pays de Bokassa. Les analyses sur les sujets traités ne sont pas souvent approfondies. Elles sont faites juste pour illustrer une question liée à la France où aux pays frontaliers à la Centrafrique. Il s'agit des traitements avec une vision souvent binaire, stéréotypée et caricaturée. Les sujets ne sont ni traités à fonds ni traités de manière objective. Les conséquences sont de nos jours les idées reçues de ces pays d'Afrique qui ne sont plus que le reflet de la pauvreté, de la misère, de la guerre. Alors que dans la réalité, il se passe beaucoup de choses positives en Centrafrique et que personne n'en parle. Il existe des efforts, des améliorations des conditions de vie dans ces pays d'Afrique, un cheminement progressif vers le développement. Mais comme personne n'en parle, personne ne saura non plus. La RCA occupe une place importante en Afrique, géographiquement, économiquement, que stratégiquement.

La question de l'image de la RCA en France se pose car les médias français n'arrivent pas à restituer les faits tels qu'ils sont, ni ne parviennent pas à rédiger des articles sur des événements positifs qui ont lieu en Centrafrique. La presse ne s'intéresse qu'aux drames, catastrophes humanitaires, conflits armés, massacre inter ethnique etc. Il en découle simplement que l'opinion publique ne retient que ces maux et se font une idée erronée de l'Afrique. Ainsi, lorsqu'on parle de la Centrafrique, le public ne pensera qu'à la mutinerie, à la corruption dans les affaires minières. Parallèlement, quand on parlera du Rwanda, le public ne fera allusion qu'au génocide. On rejoint les différentes théories sociologiques ou les théories de la réception sur le pouvoir des médias sur nos façons d'appréhender le réel et de concevoir l'actualité.

ANNEXES

TABLEAU RECAPITULATIF DES ARTICLES PUBLIE EN FRANCE PAR NOUVEL OBS

DATES

TITRES DE L'ARTICLE PUBLIE

RESUMES ET COMMENTAIRES

22/01/1979

De l'Afrique mieux que personne

Article sur Air Afrique qui dessert Bangui et autres villes

21-05-1979

On en parlera demain : les massacres de Bokassa

Centaines d'enfants assassinés par la garde de Bokassa

28-05-1979

Bokassa, l'empereur aux mains sanglantes. Pp 69-70

Etat des lieux en Centrafrique. VGE se dit préoccupé

27-08-1979

Les secrets du rapport Bokassa

l'égard de Rome et le Vatican africaine sur les événements de Bangui, une vingtaine de chefs d'Etat africains avaient pris connaissance des

24-09-1979

 

Il avait fait ses preuves sur la place publique de Bangui en achevant des prisonniers de droit commun. fait au bourreau de Bangui des amabilités démonstratives.

29-10-1979

Changement de pion à Bangui

Bokassa chassé du pouvoir

31-12-1979

Pour une défense des Droits de l'homme

 

24-03-1980

La marrée (photo de Bokassa - brèves d'articles)

Bokassa demande l'asile à la France

26-05-1980

Les massacres de Mobutu (on en parlera demain)

La révélation, il y a un an, du massacre des étudiants et des lycéens de Bangui par la garde impériale » de Bangui, Amnesty International révèle les faits en comparaison au « massacres de Mobutu »

11-11-1980

L'affaire du scellé 22 (Justice)

Instruction du dossier contre Roger Delpey. Dans la perquisition chez Delpey, les policiers trouvent des documents compromettants accusant VGE d'avoir reçu des diamants de Bokassa ; et versent au dossier. C'est le scellé 22.

01-12-1980

Le temps gagné (publicité d'Air Afrique)

Centrafrique destination parmi tant d'autres

25-07-1981

Le piège centrafricain (article et photo de Dacko) dans OEPD

Le nouveau président de Bangui, D. Dacko, décrète l'Etat de siège et fait appel à l'armée pour maintenir l'ordre. La France garde ses militaires à Bouar. Attentat au ciné le Club le 14 juillet 81 à Bangui, revendiqué par le MLPC. Lors de la visitde de Bozanga à Paris, il affirme respecter le multipartisme. Mais Dacko interdit toutes activités de l'opposition. Les militaires français en place à Bouar vont rester et n'interviendront qu'en cas de nécessité.

08-08-1981

La nouvelle campagne d'Afrique in Diplomatie

Tournée africaine des envoyés de l'Elysée. Guy Penne conseiller aux affaires africaines de France qui effectue une visite de 6 jours. En Centrafrique, la situation demeurre précaire après les élections du 15 mars. Le gouvernement français n'envisage pas imposer un nouveau président, mais maintient ses troupes sur place.

05-09-1981

Centrafrique : des ambitions américaines (article)l

Kolingba a renversé Dacko. Le pays est en difficulté. Le nouveau président entretien des relations étroites avec les USA grâce à son parent Christian Ayando, ex premier ministre. Reagan a l'intention de prendre la relève des français en Afrique.

13-03-1982

Le naufrage d'Ange Patassé (brèves...in brièvement)

Patassé a échoué un pusch contre Kolingba dans la nuit du 3 au 4 mars 82. Tout se termine dans la débandade et la panique, il se refuge à l'ambassade de France à Bangui.

18-09-1982

Annonce matrimoniale

 

25-09-1982

Idem

 

06-11-1982

Les caprices de Kedhafi (in brièvement)

Affaire Kedhafi. Présence de conseillers techniques libyens à Bangui

19-08-1983

Tchad la tentation du partage

Jaguar et forces tactiques françaises prêtes à l'aéroport de Bangui à décoller pour Ndjaména. Paris exige à Ndjamena de négocier.

 

Idem, P .31

 

09-12-1983

L'indispensable papa Bok (in L'événement, puis Afrique. Photo de presse)

Delpey a monté un scénario avec des commandos en utilisant une caravelle louée à la Libye pour tenter de rétablir Bokassa au pouvoir à Bangui. Mais les préparatifs étaient presque sus de nombre de personnes, même à l'Elysée (secret de polichinelle). Delpey crée le trouble à Paris, et échoue sa tentative.

09-12-1983

Même article, deuxième page...

 

23-03-1984

Multiples articles dans rubrique brièvement OPDE

Le colis explosif qui a détruit le DC8 de la campagnie UTA sur l'aéroport de Ndjaména le 10 mars avait été embarqué de Bangui en Centrafrique.

21-09-1984

Multiples articles dans rubrique brièvement OPDE

Menace de Paris par la présence des troupes à Bangui sur pied de guerre, prêt à intervenir si la Libye infiltrait encore à la frontière orientale tunisienne.

26-10-1984

L'automne du président

François Mittérand va faire une escale à Bangui lors de son déplacement au 11ème sommet à Burundi des chefs d'Etat de France et d'Afrique francophone.

09-08-1985

Les sentinelles de l'armée française (article avec photo)

EFAO (Eléments Français d'Assistance Opérationnelle) installés à Bangui, avec 6 jaguars et 4 transall. Un millier d'hommes restés au camp Leclerc à Bouar. Les EFAO assistent la population, construit les routes, ponts, dispensaires et écoles

21-02-1986

Tchad le bras de fer (Monde : Les secrets de la guerre des sables)

Ils étaient au sol à Bangui.Quinze cents hommes de la FAR (Force d'Action rapide) seront dépêchés en trente-six heures depuis Bangui à N'Djamena. Mitterrand. Organisation de base puissante avec des portes avions à Ndjamena. Satisfaction de Hissen Habré.

21-02-1986

Idem

 

01-08-1986

Le marécage africain (histoire d'un scandal dossier)

Relation intrinsèque entre la France et l'Afrique. La politique française semble parfois se décider à Abidjan, Libreville ou Bangui. Renversement de Bokassa en 1979, première mission des militaires : récupérer les archives de Centrafrique et les mettre en de lieux sûrs pour empêcher la divulgation. Ceci afin d'effacer les traces.

01-08-1986

Idem, suite et commentaires.

 

08-08-1986

Annonce matrimoniale

 

28-11-1986

Jean Bedel Bokassa en direct de Bangui (publicité)

Pub

28-11-1986

L'empereur nu (reportage sur Bokassa)

En attendant son procès

pour crimes, corruption, anthropophagie, détournements

de bijoux et de fonds, l'ex-empereur

de Centrafrique a raconté son arrestation à

Bangui et sa vie en taule. Il publie un récit.

02-01-1987

Ephémérides pour une photo d'actualité (Edito de Jean Daniel)

Retour sur 20 ans en arrière de l'actualité dans le monde. Il ne faut pas entrer dans l'avenir à reculons. L'Empereur est couronné en Centrafrique. Bokassa est libéré.

02-01-1987

Le célinien de l'empereur (portrait de l'avocat de Bok)

Me François Gibault avec tout son passé de coups fourrés est l'avocat de Bokassa.

09-01-1987

Sida : la tragédie africaine (reportage avec photo in notre époque)

Le Sida n'est plus une maladie, mais un fléau, avec 4% de la population. Les médecins de l'Institut Pasteur se battent mais mission impossible

09-01-1987

Idem Suite

La RCA a honte de la maladie du Sida parce qu'elle révèle un état de moeurs que l'occident réprouve. L'ampleur des dégâts du Sida ne dissuade pas les militaires français sur place qui fréquentent régulièrement les femmes centrafricaines.

06-02-1987

Les trottoirs du Sida

Le virus du Sida est sorti des groupes à risque pour se répandre dans la population.

12-06-1987

Admirable ! (article)

Les débats du procès de Bokassa sont terminés. Le procureur a renoncé à l'accusation de l'anthropophagie.

28-08-1987

Le vrai problème c'est la censure (article)

En révélant quelques scandales de la Vème République, Claude Angeli, Charles Villeneuve et Edwy Plenel ont réussi à fissurer les allées du pouvoir. Leur témoignage sur le vol en 1979 des archives de Bokassa à Bangui ( C. Angeli).

18-09-1987

Cartes des bases françaises en Afrique

Bases aériennes françaises opérationnelles (Bouar et Bangui).

25-12-1987

Demain ? (rubrique de brèves. Photo de Bokassa)

Les éboueurs de Bangui déclienent l'invitation à déjeuner de leur empereur.

03-06-1988

BANGUI : 2900 F

Publicité des vols de Nouvelles Frontières

12-10-1989

Le GIPN de Marseille

Le GIPN de Marseille était

une police dans la police. « On m'a confié les

missions les plus invraisemblables. On m'a

même chargé d'assurer la sécurité du couronnement

de Bokassa parce que la présence de Carlos

avait été signalée à Bangui. Un tuyau

31-05-1990

Afrique

L'armée française dispose en Afrique , en Centrafrique de bases militaires permanentes

04-07-1991

Le dernier château de Bokassa (article avec photo du château de Bok)

Le château de Bokassa à Neung sur Bewron est à vendre à 600 000F après ses dépenses folles à Paris et ses folles nuits avec ses dix sept femmes. Poussière d'empire...

28-01-1993

La Fondation Montagnier

Entretien avec Luc Montagnier, Mans, découvreur en

1983 du virus du sida, avec Jean-Claude

Chermann et Françoise Harré-SinoussL

La nouvelle fondation qu'il présideaidera

les orphelins du sida en Afrique.

Activités de Montagnier avec un malade dans un hôpital de

Bangui (Centrafrique).

04-02-1993

Gide : la fantaisie du voyageur

Livre d'André Gide. Périple d'un grand écrivain qui a voyagé à pied avec des porteurs entre Nola et Bangui.

21-04-1994

Nos amis les tueurs (le rôle ambigu de la France au Rwanda)

Le président rwandais a été tué. Les alliés français ont préféré évacué en catimini au milieu d'un groupe de français une douzaine des membres de la famille de Habyarimana dans le premier Transall quittant Kigali pour Bangui.

04-05-1995

Sous le soleil de Solaar

Trois nouveaux groupes de musique lancés par Jimmy Jay, dont un Centrafricain.

09-01-1997

« La France se trompe d'Afrique » (après l'intervention des paras en Centrafrique

ITW avec l'auteur de «Mondes rebelles», J-C Rufin. Selon lui, la crise centrafricaine en annonce d'autres, encore plus graves, et les vieilles habitudes de la politique africaine de Paris vont multiplier les déboires français sur le continent noir

23-01-1997

Paris Washington grincement de dents

 

19-06-1997

Afrique : les foyers de crise (article sur les troubles au Zaïre, Congo Brazza, Centrafrique etc.)

La République centrafricaine, en proie depuis le début de l'année dernière à une série de mutineries et où le chef de l'Etat, Ange-Félix Patassé, doit son maintien en place au déploiement d'une force interafricaine et à la présence de 1650 soldats français basés dans la capitale, Bangui, et à Bouar.

20-11-1997

L'adieu à l'Afrique de papa

Malgré le nombre élevés des pays francophones en Afrique, le sommet de la francophonie se tient en Asie du Sud

20-08-1998

La petite fiancée de Wimbledon

Nathalie Tauziat, née à Bangui, en République centrafricaine, n'a pas grandi dans le giron de la Fédération française de Tennis, mais elle dispute sa première finale du grand chelem.

10-12-1998

Sans abri (Charlemagne Bokassa, brève)

Charlemagne Bokassa, fils de l'ex-empereur, 28 ans est sans abri à Paris et passe ses nuits dans les jardins et métros.

21-10-1999

Sur les traces d'Ebola (brèves)

Une équipe de l'Institut Pasteur de Bangui et de chercheurs vient de détecter pour la première fois des traces du terrible virus d'Ebola chez divers petits mammifères examinés.

09-12-1999

Le roman vrai de la DST

Pascal Krop et Roger Faligot racontent, dans un livre passionnant, l'histoire de la police secrète française. Krop et Faligot pensent plutôt que la DST agit sur ordre de l'Elysée pour faire taire un homme qui en sait trop sur les cadeaux du sinistre «empereur» de Bangui

17-02-2000

De si beaux desseins (un album de Catherine Dubreuil

Cela fait vingt ans que C. Dubreuil, née à Bangui en Centrafrique, «dessinatrice-reporter» hante les studios de Cinecittà, les théâtres parisiens et les ruelles vénitiennes. Un livre permet enfin de découvrir son talent.

12-12-2000

Les signataires de A à Z

L'observateur quotidien a lancé un appel aux internautes pour signer un boycott à la vente aux enchères des objets nazis sur le site de yahoo. Quelques centrafricains sont signataires.

28-05-2001

Centrafrique : Tentative de coup d'Etat avortée (article)

Des tirs d'armes automatiques et de mortiers ont éclaté autour de la résidence du président de la République centrafricaine Ange-Félix Patassé tôt ce lundi matin à Bangui, dans ce que des responsables militaires présentent comme une tentative avortée de coup d'Etat, fomentée par des soldats mutins. Rappel des différentes crises que le pays a traversé.

02-06-2001

Centrafrique Tirs sporadiques à Bangui (article)

Des tirs sporadiques de mitrailleuses et de mortiers résonnaient encore samedi à Bangui, la capitale de Centrafrique, pour le sixième jour consécutif depuis la tentative infructueuse de coup d'Etat militaire contre le président Ange-Félix Patassé. Plusieurs dizaine de corps jonchaient les rues du quartier résidentiel de Ouango, où l'armée tirait à vue sur les rebelles qui s'y cacheraient. Des roquettes ont explosé samedi près d'une église catholique où se terrent un millier de civils.

21-12-2001

Le mois de mai dans le monde (rétrospective 2001)

Rappel des principaux événements qui se sont déroulés dans le monde. Au 28 mai, attaque de la résidence de Patassé par des mutins à Bangui.

08-01-2002

Les événements dans le monde en 2001

Idem

31-01-2002

Demain l'Afrique (invention d'une nouvelle danse)

Des jeunes chorégraphes, danseurs d'Afrique du Sud, du Burkina et de la Centrafrique invente une nouvelle danse et un nouveau rythme.

04-07-2002

Un avion cargo s'écrase à Bangui (accident in brève)

Un Boeing 707 cargo d'une campagnie congolaise s'est écrasé sur Gbaya Dombia, un quartier peu peuplé de la capitale Bangui. Il y aurait au moins deux morts et deux survivants.

03-10-2002

Un Sango dans la voix

L'écrivain français Vassilis Alexakis, dans son oeuvre « Les mots étrangers » valorise la langue Sango qu'il décide d'apprendre en vue de renaître tout en affirmant que le mot neige n'existe pas dans cette langue.

28-10-2002

Nouveaux combats à Bangui (article in Etranger)

Des combats opposent depuis vendredi midi des partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé, actuellement en exil en France, aux forces gouvernementales. Paris appelle au calme. Sur le terrain, les forces gouvernementales ripostent et gagnent du terrain.

31-10-2002

Les rebelles en fuite en Centrafrique (article avec photo de Patassé)

Après six jours de combats, les putchistes de l'ancien chef d'Etat Major François Bozizé, qui tenaient la moitié de Bangui, sont en fuite. Grâce à l'appui de troupes étrangères, les forces régulières ont repris la capitale

19-03-2003

Coup d'Etat en Centrafrique (article avec photo de Bozizé)

Une soixantaine de Français ont quitté le pays après le coup d'Etat de François Bozizé qui s'est autoproclamé président après avoir chassé Patassé du pouvoir. 13 morts et de dizaines de blessés ainsi que 3 militaires de la force africaine ont été tués.

23-03-2003

Le coup de force de Bozizé (article d'AP, avec photo de Patassé)

Des rebelles, proches du général Bozizé, l'ancien chef d'état major, se sont emparés des points stratégiques de Bangui. François Bozizé réclame dimanche une "transition collective" et appelle les soldats à regagner leurs casernes. Le président Ange-Félix Patassé, absent du pays au moment des faits, s'est réfugié au Cameroun. Rappel des faits et rétrospection sur les événements qui ont eu lieu en Centrafrique.

TABLEAU RECAPITULATIF DES ARTICLES PUBLIES SUR LA CENTRAFRIQUE

PAR « L'EXPRESS » DE 1979 A 2003

DATES

TITRES

RESUME

15/12/1979

Giscard l'Africain (rubrique : France)

L'Afrique est le seul continent où la France peut encore changer le cours de son Histoire. Christian d'Epenoux et Christian Hoche ouvrent le dossier africain. Les différentes politiques des différents Présidents Français vis-à vis de l'Afrique

15/12/1979

Idem

 

25/08/1984

La stratégie du « pape noir »

Hassan al Tourabi, l'homme fort de khartoum fait livrer à la France un terroriste. Le Soudan, situé au carrefour de l'Afrique noire et du monde arabe, dans une région particulièrement stratégique pour beaucoup d'Etats «clients» de la France, comme le Tchad, le Centrafrique ou même le Zaïre perd sa crédibilité politique à cause de la présence des terroristes sur son territoire

06/04/1995

Le poison des affaires

Les candidats évitent le débat d'idées. VGE devait être mis en accusation d'avoir accepté en cadeau les diamants de Bokassa. Roger Delpey, agent actif de la vengeance de l'empereur de Centrafrique.

15/06/1995

Disques, l'appel de Deep Forest

Un curieux album vert et blanc d'un groupe sans visage, Deep Forest est dans les bacs. Avec des voix venues d'ailleurs, de Centrafrique.

23/05/1996

Express Monde - Bangui : les mutins ne désarment pas (article complet de 12 lignes).

Un mois après la rébellion meurtrière d'avril, 200 soldats centrafricains se sont à nouveau mutinés, le 18 mai. Motif invoqué: le non-respect des garanties arrachées aux autorités au terme du précédent soulèvement, à savoir le paiement de trois mois d'arriérés de solde et l'amnistie des insurgés. Pillages. Paris envoie des renforts.

17/10/1996

Expresse monde : Christopher contre la France

Warren Christopher, SG Amricain s'est rendu en Afrique. Si la France envisage encore de jouer les gendarmes dans son pré carré (l'intervention en Centrafrique au printemps dernier), elle a décliné toutes les «invitations» - américaines - à intervenir dans la crise burundaise

21/11/1996

« Aider mieux les Africains »

La politique de la France n'est pas de stabiliser l'Afrique ; sinon elle n'aurait pas due agir dans le cadre des Nations Unies Pourquoi la France reste-t-elle si attachée à l'idée de cette force militaire multinationale?
Je l'ignore. La France a une longue expérience de l'Afrique et une vraie expertise. Paris compte à son actif d'heureuses interventions préventives en Centrafrique récemment encore

28/11/1996

L'Ile au Melchior

Pour son premier polar, Serge Bramly fait débuter l'aventure dans la paisible île de Bréhat Sur la ligne de métro n° 1, Château-de-Vincennes-La Défense, une bombe posée par des islamistes explose à proximité de la station Châtelet. New York, Paris, Londres, Lyon, Côte d'Ivoire, Centrafrique, Sénégal, Bénin, Togo, Milan, Barcelone, Palma de Majorque: la spirale de la violence enclenchée à Bréhat s'accélère

12/12/1996

France-Afrique : fin d'une époque

Au sommet France Afrique de Ouagadougou. Les chefs d'Etats africains ont désigné quatre des leurs pour la médiation en Centrafrique.

22/05/1997

Spéciale élection - 3ème circonscription, Nices salle en solo

Jean Pierre Schenardi, élu du Val de Marne et dont le titre de gloire est d'avoir écrit un guide de chasse en Centrafrique, ne peut pas mettre le duo des élections en difficulté.

24/07/1997

Kinshasa rebelle aux rebelles

Il faut réduire les insoumis de l'armée déchue de l'ex Zaïre, qui ont trouvé refuge en Centrafrique et autres pays de la région au silence.

15/04/1999

L'armée française sur tous les fronts (Macédoine)

L'armée française est sur tous les fronts, au Kossovo, à Bangui en Centrafrique, Tchad, etc.

22/06/2000

Bokassa une honte française (Livre = portrait)

Un portrait enlevé du défunt empereur, élève incontrôlable de la «Françafrique» dans le livre : Bokassa Ier, un empereur français, par Géraldine Faes et Stephen Smith. Calmann-Lévy, 373 p.

31/08/2000

Les indiscrets - France

C'est dans l'ancienne propriété de l'ex-empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, appartenant aujourd'hui au Cercle national des combattants, association satellite du FN, que Jean-Marie Le Pen de lancer sa campagne personnelle contre le quinquennat.

05/10/2000

Vie Publique (Les 100 qui font bouger Nancy)

Portrait des 100 personnalités de Nancy Mgr Jean Louis Papinapass deux ans de coopération en Centrafrique

1/11/2001

Freud sans tabou (Essai, livre)

Allusion à Bokassa empereur de pacotille en Centrafrique, Livre : Les Révolutions de l'inconscient, par Catherine Clément. La Martinière, 320 p

03/10/2002

« La France doit se ré-impliquer en Afrique » J.P. Ngoupandé (spéciale ITW).

ITW de Ngoupandé sur RFI recuielli. Ancien premier ministre et auteur du livre L'Afrique sans la France analyse les tensions africaines.

24/10/2002

Francophonie

Sommet de la francophonie à Beyrouth, français, franglais pour actualiser la langue. Et même Sango comme dans l'oeuvre de Vassilis Alexakis, Les mots étrangers

16/10/2002

La France dans le bourbier ivoirien

Crise ivoirienne, allusion faite aux militaires français ayant laissé leur place aux contingents de la MINURCA. Intervention similaire type opération « Almanin » en 1996 pour sauver le régime de Patassé.

BIBLIOGRAPHIE

1. Rémy Rieffel, Siciologie des médias, ed. Ellipses, Paris 2005

2. Jean de Bonville, L'analyse de contenu des médias, de la problématique au traitement statistique, Coll. Culture et communication, Bruxelles, 2006.

3. Jacques Barrat, Derek El-Zein et Nicolas Lambret, Géopolitique du Burkina Faso, Edition Biblieurope, Paris, 2008.

4. Coll. Dirigée par Alain Nonjon, Médias, information et communication, Ed. Ellipses, Paris 2009

5. Ghislaine Guérard, Canadian Journal of communication, Vol 25, n°4 (2000)

6. Auguste, Tene koyzoa, Centrafrique, Histoire économique et sociale au XXème siècle, Ed. L'Harmattan, Paris 2005.

7. Josué Binoua, Centrafrique, l'instabilité permanente, Ed. L'Harmattan, Paris 2005.

8. Didier Bigo, Pouvoir et obéissance en Centrafrique, Edition Karthala, 1989

9. Cathérine Clément, Les révolutions de l'inconscient, La Martinière, 2000

10. Emmanuel Germain, La Centrafrique et Bokassa 1965 - 1979

11. Le Nouvel Observateur

12. L'Express

TABLE DE MATIERES

REMERCIEMENT 1

INTRODUCTION 2

PARTIE I ANALYSE QUANTITAVIVE ET QUALITATIVE 4

I. ANALYSE QUANTITATIVE 4

II. ANALYSE QUALITATIVE 8

III. LES JOURNALISTES 10

PARTIE II : POURQUOI DE TELLES SIMILITUDES ET DE TELLES DIFFERENCES 13

I. DEUX JOURNAUX ASSEZ DIFFRENTS 13

1.1. Le Nouvel Observateur 13

1.2. L'Express 16

II. LES EVENEMENTS EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 19

1. Présentation générale 19

2. Les événements en RCA 21

III. TYPOLOGIE DES TRAITEMENTS 23

PARTIE III : PROBLEMES ET PERSPECTIVES 27

I. UN DEFICIT QUALITATIF ET QUANTITATIF 27

II. CARICATURE DE LA RCA DANS LE TRAITEMENT DES INFORMATIONS 28

III. PLACE DE LA RCA EN AFRIQUE 30

CONCLUSION 33

ANNEXES 35

BIBLIOGRAPHIE 54

TABLE DE MATIERES 55

* 1 Rémy Rieffel, Siciologie des médias, ed. Ellipses, Paris 2005, p.38.

* 2 Voir annexe.

* 3 Coll. Dirigée par Alain Nonjon, Médias, information et communication, Ed. Ellipses, Paris 2009, p201

* 4 Code du travail, article L. 7 111, alinéa 1er.

* 5 Voir Annexe tableau des articles du Nouvel obs

* 6 Claude Perdriel, Premier éditorial du Nouvel Obs

* 7 Source Observatoire de la presse, OJD 2009

* 8 EIU, 2008

* 9 PNUD, 2004

* 10 Ministère des Finances 2006

* 11 Carte de la République centrafricaine, in http://www.populationdata.net/images/cartes/afrique/afrique-sud-saharienne/centrafrique/centrafrique.jpg

* 12 PNUD, 2004

* 13 Didier Bigo, Pouvoir et obéissance en Centrafrique, Edition Karthala, 1989, p. 96

* 14 Idem, p. 85

* 15 Voir résumé en annexe.

* 16 Cathérine Clément, Les révolutions de l'inconscient, La Martinière, 2000.

* 17 Emmanuel Germain, La Centrafrique et Bokassa 1965 - 1979, p. 140.

* 18 Le Nouvel Observateur, publication du 19 août 1983, pp.31-32






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote