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Investissement public et croissance économique au Cameroun

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par Jean Florentin DJIENGOUE
ISSEA - Ingénieur d'application de la statistique 2008
  

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DÉDICACES

À la mémoire de mon feu père M. Moïse  DJIENGOUÉ : toi qui de ton vivant as toujours été à mon écoute.

À ma mère Mme. Marie Noël DJEUKOUA: retrouves dans ce travail satisfaction et réconfort pour tous les efforts que tu as consentis pour moi.

À Mmes. Lucie NOUWÉ et Yvette DJIEGOUÉ : vous qui m'avez toujours soutenu à tous les niveaux de la vie, retrouvez joie et satisfaction dans ce travail.

À Maman Bernadette TCHATCHOUA : toi qui m'a reçu comme un fils.

À tous mes frères et soeurs en particulier : Ingrid, Jeanne, Alida, Barbara, Constant et Cyrille.

REMERCIEMENTS

Nous n'aurions pas achevé ce travail sans la participation de plusieurs personnes dont nous ne saurions taire les noms1(*). Nous tenons ainsi à adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce mémoire de fin de formation.

Qu'il nous soit permis de remercier M. Robert NGONTHÉ pour avoir accepté malgré ses nombreuses occupations de diriger ce travail. Nos remerciements s'adressent également au Dr Thomas DEFFO qui a suivi ce travail de bout en bout et dont les remarques ont été d'un grand apport. Notre gratitude est également adressée à MM. Michelin NJOH, Adonis TOUKO et Blaise DJOMESSI pour leur soutien permanent. Nous disons merci au corps enseignant de l'ISSEA qui nous a formé au cours des quatre années passées au sein de l'institut. Nous remercions également tous ceux qui ont bien voulu lire et relire ce travail afin de remédier aux problèmes de fond et de forme. Nous pensons ainsi à MM. Éric DJIMEU, Éric Maturin KAMGNIA, Mlles Sorelle TSAYEM et Sandrine NANKIA.

Nous remercions la Banque Mondiale qui nous a offert gracieusement la base de données nécessaire pour nos estimations. Enfin, à tous les camarades de promotion en particulier Mlle Irène Danièle DJOTO et MM. Serges FOTSO SIMO, Marius KAMSU KAGO, Elliot NGOUMO, Patrick MEPOUBONG, Djinguebaye AÏGONGUE, Harcel NANA TOMEN et tous les autres, nous leur disons merci pour leur disponibilité et pour l'ambiance de fraternité qu'ils ont su créer au sein de la promotion.

SOMMAIRE

DÉDICACES I

REMERCIEMENTS II

SOMMAIRE III

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ET ENCADRES VI

LISTE DES ABRÉVIATIONS VII

AVANT-PROPOS IX

RÉSUMÉ X

ABSTRACT XII

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE: CONCEPTS, APPROCHE THÉORIQUE 4

CHAPITRE I : CONCEPTS ET DÉFINITIONS 5

I.1 INVESTISSEMENT 5

I.1.1 Définition 5

I.1.2 La détermination macroéconomique de l'investissement 6

I.1.3 Indicateur macroéconomique de l'investissement 8

I.1.4 Investissement Public 8

I.2 LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE 10

I.2.1 Définition 10

I.2.2 Mesure 11

CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE 13

II.1 RAPPEL SUR LA CROISSANCE 13

II.1.1 L'analyse néoclassique de la croissance : le modèle de Solow-Swan (1956) 13

II.1.2 Les facteurs de la croissance endogène 15

II.2 EXTENSION DE L'APPROCHE THÉORIQUE DE L'INVESTISSEMENT 16

II.2.1 Fondement de l'action publique 16

II.2.2 Infrastructures publiques 19

II.3 LES SOURCES DE FINANCEMENT DE L'ÉTAT 24

II.3.1 Impôt 24

II.3.2 les autres sources de financement de l'État 25

CHAPITRE III : REVUE DES ÉTUDES APPLIQUÉES 27

III.1 L'APPROCHE PRIMALE OU LA FONCTION DE PRODUCTION ÉLARGIE 27

III.2 L'APPROCHE DUALE ET L'ESTIMATION DES FONCTIONS DE COÛTS ET DE DEMANDE DE FACTEURS 32

III.3 L'ÉVALUATION DES EFFETS DE DIFFUSION SPATIALE DES INFRASTRUCTURES 34

III.4 L'APPROCHE EN TERMES DE CONVERGENCE CONDITIONNELLE 35

DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE 36

CHAPITRE IV : L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE AU CAMEROUN : UNE ANALYSE DESCRIPTIVE 37

IV.1 LES RESSOURCES DE L'ÉCONOMIE 37

IV.1.1 La production agricole 38

IV.1.2 La production pétrolière 40

IV.1.3 les recettes de L'État 41

IV.2 INVESTISSEMENT ET CROISSANCE 42

IV.2.1 Investissement global 42

IV.2.2 Évolution de l'investissement public: une décroissance en valeur 44

IV.2.3 Investissement prive 45

IV.2.4 Le produit intérieur brut : une reprise de la croissance ? 47

CHAPITRE V : INVESTISSEMENT PUBLIC ET CROISSANCE : UNE ESTIMATION ÉCONOMÉTRIQUE 49

V.1 SPÉCIFICATION ÉCONOMÉTRIQUE 49

V.1.1 Présentation du modèle estimable 49

V.1.2 Étude de la stationnarité des différentes séries 50

V.1.3 Spécification et estimation du modèle 52

V.2 INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET QUELQUES PROPOSITIONS DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE 56

V.2.1 Interprétation des résultats 56

V.2.2 Propositions de politique économique 58

CONCLUSION 60

BIBLIOGRAPHIE 62

ANNEXES 66

ANNEXE I : LES HYPOTHÈSES DU MODÈLE DE BARRO. 66

ANNEXE II : TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES ÉTUDES UTILISANT UNE FONCTION DE PRODUCTION. 67

ANNEXE III : COURBES DES DIFFÉRENTES SÉRIES INTÉGRÉES DANS LE MODÈLE ET DIFFÉRENTS TESTS 68

ANNEXE IV DÉTERMINATION DU NOMBRE DE RETARD SELON LE CRITÈRE AIC OU SC 70

ANNEXE V APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE DIKEY-FULLER À LA SÉRIE 71

ANNEXE VI TEST DE COINTEGRATION ET ESTIMATION DU MODÈLE À LONG TERME 73

ANNEXE VII : RÉCAPITULATIF DES TESTS SUR LES RÉSIDUS DE LA RÉGRESSION DE LONG TERME 75

ANNEXE VIII ESTIMATION DU MODÈLE A COURT TERME 76

ANNEXE IX : ESTIMATION DE LA RELATION DE COURT TERME 76

ANNEXE X TESTS SUR LES RÉSIDUS 76

ANNEXE XI TEST DE STABILITÉ GLOBALE DU MODÈLE 77

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ET ENCADRES

1. liste des tableaux

Tableau 1 : Phases d'évolution du taux d'investissement global entre 1977 et 2005. 43

Tableau 2 : Phases d'évolution du taux d'investissement public. 45

Tableau 3 : Phases de croissance économique au Cameroun entre 1965 et 2005. 47

Tableau 4 : Résultat des tests de DICKEY-FULLER Augmenté aux différentes séries. 52

2. Liste des graphiques

Graphique 1 : Répartition(en %) de la valeur ajoutée du PIB du Cameroun en 1997 37

Graphique 2 : Évolution de la part de la production agricole dans le PIB (en %) 39

Graphique 3 : Structure des exportations des principaux produits de base en 1965 39

Graphique 4 : Évolution des exportations du café, cacao et coton entre 1991 et 2000 40

Graphique 5 : Évolution de la production pétrolière au Cameroun entre 1977 et 2002 (× 103 tonnes) 41

Graphique 6 : Évolution des revenus fiscalo-douaniers (en %) du PIB entre 1980 et 2004. 42

Graphique 7 : Investissement global au Cameroun entre 1977 et 2007 (en % du PIB) 43

Graphique 8 : Comparaison investissement global au Cameroun par rapport à l'Afrique. 43

Graphique 9 : Évolution de l'investissement privé (en % du PIB) au Cameroun entre 1977 et 2005 46

Graphique 10 Évolution du taux de croissance PIB réel global 48

3. Liste des Encadrés

Encadré 1 : Modes de calcul du PIB 11

LISTE DES ABRÉVIATIONS

AGROCOM

Agriculture et Communications 

 
 

BAD

Banque Africaine de Développement

 
 

BEAC

Banque des États de l'Afrique Centrale

 
 

CEMAC

Communauté Économique et Monétaire d'Afrique Centrale

 
 

CICC

Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café

 
 

DSRP

Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

 
 

FBCF

Formation Brute de Capital Fixe

 
 

FIMAC

Fonds d'Investissement de Micro-réalisation Agricole et Communautaire

 
 

IDE

Investissement Direct Étranger

 
 

INS

Institut National de la Statistique

 
 

IPPTE

Initiative Pays Pauvres Très Endettés

 
 

MCE

Modèle à Correction d'Erreur

 
 

MCO

Moindre Carré Ordinaire

 
 

NPA

Nouvelle Politique Agricole

 
 

ODM

Objectif de Développement du Millénaire

 
 

PAS

Programme d'Ajustement Structurel

 
 

PIB

Produit Intérieur Brut

 
 

PME

Petite et Moyenne Entreprise

 
 

PVD

Pays en Voie de Développement

 
 

VAR

Vecteur Autorégréssif

 
 

WDI

World Development Indicator

AVANT-PROPOS

L'ISSEA est une institution de la CEMAC qui forme des statisticiens opérationnels dès la sortie, capables de conduire une recherche scientifique. À cet effet, l'étudiant futur statisticien se doit de réaliser un mémoire de fin de formation, fruit de ses recherches. À travers cet exercice, l'étudiant fait preuve de sa capacité à synthétiser les documents et à utiliser l'outil statistique pour répondre à une problématique donnée. C'est dans cette optique que se situe le présent mémoire.

Il traite de l'investissement public, qui est le fondement du bien-être de la société, car il permet des activités qui apportent des bienfaits d'intérêt public. Il sert à créer les conditions nécessaires à une économie qui fonctionne, à donner au public accès à de l'eau potable et à faciliter le transport des marchandises et des personnes. En outre, l'investissement public joue aussi un rôle de conditionnement et de transformation de l'économie, rôle qui est mis au jour par son incidence sur la productivité. Il ne fait guère de doute que les investissements réalisés dans les réseaux de transport (Interstate Highway System aux États-Unis en 1889 et la Transcanadienne au Canada en 1949) ont stimulé le développement économique en Amérique du nord entre le XIXe et le XXe siècle (BANGQIAO, J. 2001.). Ces infrastructures de transport ont élargi le territoire sur lequel les produits peuvent être vendus, elles ont rendu le processus de production et de distribution plus efficace, ont permis les économies d'échelle2(*) et une spécialisation accrue, elles ont également changé les systèmes logistiques et réduit les coûts ; en bref ces investissements ont augmenté la productivité économique.

L'avantage et l'importance des investissements publics ont été reconnus par les économistes depuis les années 1950, et très récemment, les nouvelles théories de la croissance mettent un accent sur ce type d'investissement. Pour les pays en voie de développement, il y a lieu de savoir quelle est la contribution du secteur public à la formation du produit national. Ainsi, dans le prolongement des travaux relatifs aux facteurs de croissance au Cameroun, cette étude a pour objet d'évaluer l'impact des investissements publics sur la croissance entre 1977-20053(*).

RÉSUMÉ

Comme la plupart des pays en voie de développement (PVD), le Cameroun a engagé des reformes d'ajustement structurel au milieu des années 1980 avec l'aide des bailleurs de fonds. Mais, ces politiques économiques initiées dans le cadre des programmes d'ajustement structurel (PAS) n'ont pas permis d'enregistrer des progrès notables sur le plan de la croissance économique et du recul de la pauvreté4(*). En outre, le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) rédigé en rapport avec les Objectifs de Développement pour le Millénaire (ODM) prévoyait un taux de croissance supérieur à 7% à l'horizon 2015. Malheureusement, compte tenu de la conjoncture actuelle, cet objectif semble être illusoire car la croissance stagne encore5(*). Cependant, le Cameroun a enregistré des progrès notables en matière de stabilisation macroéconomique, ce qui a conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. La remise de la dette suppose désormais une marge de manoeuvre un peu plus large dans le domaine des finances publiques. Pour une utilisation efficace des ressources en relation avec les objectifs de croissance, il est judicieux de s'interroger sur la qualité des investissements réalisés par l'État entre 1977 et 2005. En effet, c'est au cours de cette période que se sont produites les plus grandes mutations de l'économie camerounaise.

Dans la littérature, la mesure de la contribution productive des investissements publics a fait l'objet de plusieurs développements théoriques et empiriques. Dans la lignée des travaux théoriques, nous pouvons faire référence à deux principaux modèles : un modèle qui attribue à l'État le rôle principal de la fourniture des infrastructures publiques (BARRO, 1990) et un second modèle beaucoup plus spécifique (HERRERA, 1997) car intégrant trois secteurs publics distincts (de formation du capital humain, de production de capital d'infrastructures et de consommation).

L'approche par une fonction de production de type COBB-DOUGLAS (1929) modifiée à la BARRO (1990) a été adoptée. Après avoir remarqué que nos variables étaient toutes intégrées d'ordre un et que, de plus il existait une seule relation de cointégration, il s'est avéré nécessaire d'adopter une approche à la ENGLE GRANGER (1987). À l'issue de nos analyses, nous trouvons que les investissements publics ont eu un impact favorable sur la croissance, que ce soit à long ou à court terme. En effet, à court terme l'élasticité de la production par rapport à l'investissement public est de 0.14 et à long terme, elle est de 0.20. Ce résultat laisse présager que les investissements des administrations publiques ont joué effectivement en faveur de la croissance entre 1977 et 2005.

Cependant, malgré la pertinence de ce résultat, il semble intéressant de s'interroger sur les différents types d'investissements qui ont effectivement boosté la croissance au cours de ces années, une étude sur données désagrégées (distinguant les investissements en infrastructure physique des investissements en infrastructure sociale) permettrait d'appréhender cette information.

Mots clés: Investissement, public, croissance.

ABSTRACT

Cameroon, which is benefiting from the fruits of HIPC initiatives, is chosen as our case study. After a descriptive analyses through which we noticed a correlation between the evolution of the growth rate and the level of public investment; we opted to test this relation empirically

To this effect, we used the COBB-DOUGLAS form of the function of production (1929) modified by BARRO in 1990.After discovering that all our variables were integrated of first order, and more so only one co-integrated relation existed; it then became necessary to adopt the approach of ENGLE GRANGER (1987).From our analysis we found that public investment has played a positive role to growth, be it in the long or short run. In the short run the elasticity of production relative to public investment is 0.14 and 0.2 in the long run. This result enabled us to presage that public administrative investments have effectively led to economic growth between 1977 and 2005.

However, despite the pertinence of this result, it is interesting enough to question on the different types of investments that boosted the growth during this period. (A study on disintegrated data (distinguishing between investments in physical infrastructure from that of social infrastructure), enabled us to apprehend this information.

Keys Words : Investment, public, growth.

INTRODUCTION

L'investissement public est la formation brute de capital fixe réalisée par les administrations publiques, on distingue ainsi les investissements en infrastructure physique des investissements dans la formation, l'éducation, la santé, etc. Ces investissements sont destinés à stimuler l'activité économique et à mettre en place un cadre nécessaire pour l'expansion du secteur productif. La présente étude dont il convient d'expliciter le contexte et la justification, s'intéresse aux effets des investissements publics sur la croissance au Cameroun entre 1977 et 2005.

Après une longue période de croissance soutenue, de 1960 à 1985, consécutive à l'accroissement rapide des exportations agricoles et des ressources pétrolières, l'économie camerounaise, à partir de 1985 est entrée dans une période de forte récession caractérisée par la baisse des recettes pétrolières et la chute des cours des produits agricoles de base. Entre 1987 et 1994, le taux moyen de croissance6(*) est de -3%. La crise économique que le Cameroun a traversée s'est traduite par un déséquilibre des comptes macro-économiques. Pour ne pas en rester à un ajustement structurel limité à la sphère financière avec le rééquilibrage des comptes macro-économiques, le pays a redéfini sa stratégie de développement et, au coeur de celle-ci, le rôle de l'État. Aussi le principal objectif de développement du Gouvernement consiste-t-il à améliorer significativement les conditions de vie des populations pour faire reculer durablement la pauvreté. Cet objectif était déjà au centre du «document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté » (DSRP intérimaire) élaboré en 2000. Selon ce document-cadre de politique économique, l'action du Gouvernement visait à :

la promotion d'une croissance économique forte et de haute qualité ;

l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques sociales ciblées de lutte contre la pauvreté ;

l'accroissement de l'efficacité de la gestion des dépenses publiques et le renforcement de la gouvernance

En bref, ce document prévoyait un taux de croissance supérieur à 7% à l'horizon 2015. Malheureusement, compte tenu de la conjoncture actuelle, cet objectif semble être illusoire car la croissance stagne encore7(*).

Cependant, le Cameroun a enregistré des progrès notable en matière de stabilisation macroéconomique, ce qui a conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. La remise de la dette suppose une marge de manoeuvre un peu plus large dans le domaine des finances publiques. Pour une utilisation efficace des ressources en relation avec les objectifs de croissance, il convient de s'interroger sur la qualité des investissements réalisés par l'État dans la période d'étude. En outre, dans un contexte de développement de la réflexion sur les facteurs de croissance économique dans les pays en développement, l'État camerounais se doit de maîtriser la portée de ses actions. Sur le plan sous régional, le Cameroun fait partie d'une zone monétaire et de ce fait ne saurait utiliser la politique monétaire pour agir sur l'économie. La politique budgétaire demeure le seul outil d'ajustement dont dispose l'État. La justification de l'étude étant clarifiée, il convient de présenter la problématique.

D'une manière générale, il sera question d'évaluer l'élasticité de la production par rapport à l'investissement public et par la même occasion d'évaluer la contribution de l'investissement privé à la croissance afin de faire des conclusions sur un éventuel effet d'éviction. Aussi, la problématique de notre étude parait, de toute évidence, soutenue par la question suivante : quel est l'impact des investissements publics sur la croissance au Cameroun entre 1977 et 2005 ? De manière spécifiquement, il est question de donner des réponses précises aux interrogations ci-après.

1. Les investissements publics déterminent-ils l'évolution du produit intérieur ?

2. Si oui, quelle peut être la variation du PIB suite à une augmentation d'un point d'investissement public ?

3. L'investissement public contribue-il plus à la croissance que l'investissement privé ?

Au regard des études théoriques et empirique réalisées dans plusieurs pays, nous pouvons formuler principalement une hypothèse :

les investissements publics ont contribué positivement à la croissance économique au Cameroun entre 1977 et 2005.

Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, nous proposons un travail en deux parties. Dans la première, il est question de définir les principaux concepts (chapitre I), ensuite de présenter les principaux modèles théoriques et empiriques (chapitre II et III) sur lesquels on se basera pour formaliser un modèle économétrique. Dans la seconde partie, nous consoliderons l'idée de la contribution des investissements publics à la croissance économique par une analyse descriptive (chapitre IV), enfin à travers une analyse économétrique inspiré d'un modèle théorique, nous achèverons le travail par une estimation de la relation investissement public et croissance (chapitre V).

Première partie:

CONCEPTS, APPROCHE THÉORIQUE

«Dans les années qui suivaient la seconde Guerre Mondiale, les journaux de toutes les grandes villes...rappelaient chaque jour l'insuffisance et même le manque de services élémentaires publics. Les écoles étaient surpeuplées. Les forces de l'ordre étaient fragiles et mal payées. Les parcs et les stades de jeu étaient insuffisants. Les rues et les parcelles étaient répugnant, et les hôpitaux étaient sous-équipés et avaient besoin d'une main d'oeuvre....Le transport intérieur était peuplé de monde, .... »8(*)

GALBRAITH, J.K. (1958), p. 253

CHAPITRE I : CONCEPTS ET DÉFINITIONS

Avant toute analyse, la méthodologie impose la présentation de différents concepts et définitions qui serviront de base pour l'estimation empirique. Ce chapitre se fixe donc pour objectif de présenter les différents concepts liés à l'investissement en général et à l'investissement public en particulier.

I.1 INVESTISSEMENT

L'investissement est une notion riche et fondamentale aussi bien en macroéconomie qu'en microéconomie. Dans cette section, nous présenterons tout d'abord une définition de l'investissement et les différentes techniques utilisées pour le mesurer. Ensuite il sera question d'entrer en profondeur dans la notion d'investissement public et de présenter les différents concepts qui lui sont liés.

I.1.1 Définition

Au sens le plus large, l'investissement est l'acquisition de biens de production. C'est le flux qui alimente le stock de capital. Le stock de capital est soumis à deux flux contraires. Le premier, l'acquisition de biens nouveaux, permet d'accroître le capital : c'est l'investissement brut. Le second correspond à l'usure, au déclassement, et à l'obsolescence du capital antérieur. Pour compenser cette diminution du stock du capital, l'entreprise a la possibilité de mettre de côté des sommes nécessaires pour financer le remplacement de tout ou partie de ces équipements : c'est l'amortissement. L'investissement net est alors la différence entre l'investissement brut et l'amortissement. Selon le manuel des concepts de l'Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun9(*), l'investissement est l'opération par laquelle une entreprise acquiert des biens de production; c'est un flux qui vient en accroissement du stock de capital.

Au sens de la comptabilité nationale, l'investissement est la formation brute de capital fixe (FBCF). La FBCF correspond à la valeur des biens durables acquis par les unités de production pour être utilisées pendant au moins un an dans le processus de production. Selon l'INS, « la FBCF est mesurée par la valeur totale des acquisitions moins les cessions d'actifs fixes au cours de la période comptable, plus certaines additions à la valeur des actifs non-produits réalisés par l'activité de production des unités institutionnelles. Elle se définit aussi comme l'ensemble des biens durables (plus d'une année) devant être utilisés dans le processus de production ». Il s'agit donc de l'acquisition des machines, bâtiments...réalisée au cours d'une année. L'investissement correspond ainsi aux dépenses destinées à accroître les revenus futurs de l'entreprise.

La FBCF est réalisée par les entreprises, ou les administrations (bâtiments administratifs, établissements scolaires, infrastructures routières...) mais aussi les ménages dont l'acquisition des logements est considérée comme un investissement. Tous les autres achats de biens durables des ménages sont traités en consommation finale.

Traditionnellement, l'investissement ne mesure que les achats de biens : machines, ordinateurs, bâtiments...cependant, certaines dépenses en services peuvent également être considérées comme des investissements dans la mesure où elles permettent d'accroire la capacité de production future de l'entreprise. Il en est ainsi des dépenses de recherche-développement, de formation, de marketing, d'acquisition de logiciels, et les investissements commerciaux à l'étranger10(*).

I.1.2 La détermination macroéconomique de l'investissement

La détermination de l'investissement se fait généralement suivant deux optiques : optique de stock et optique de flux.

I.1.2.1 La détermination de I' investissement dans une optique de stock

Suivant l'optique de stock, les entreprises investissent parce qu'elles en perçoivent une demande. Le schéma d'analyse est alors celui de l'ajustement d'un stock de capital à la demande et donc au produit anticipé. Si l'économie désire augmenter sa production d'un certain pourcentage, elle doit augmenter son capital et investir en conséquence. En particulier, l'investissement net s'ajuste aux variations de produit, et l'investissement de remplacement au stock de capital existant, l'investissement brut se définit comme une fonction des variations du produit et du stock de capital existant. Formellement, si on note :

 : l'investissement brut en  

 : l'investissement de remplacement en

 : la demande finale en

  : la production en

: le capital en

Le capital nécessaire est :

Le capital existant est : d'où

En retenant l'investissement brut , on a

est appelé l'accélérateur11(*).

I.1.2.2 La détermination de I' investissement sous l'optique de flux

Cette seconde approche, développée par JORGENSON (1963) et JORGENSON et GRILICHES (1967) avait pour objectif de trouver une bonne mesure du capital afin de réduire le résidu présenté dans le modèle de Solow (1957). Il est basé sur le concept de service de capital, le service de capital représente le flux des services productifs fournis par le stock de capital. Prenons l'exemple d'un immeuble de bureaux : dans ce cas, les flux de services de capital concernent la protection contre la pluie, ainsi que le confort et l'espace de stockage que cet immeuble offre aux personnes qui y travaillent, pendant une période donnée. Dans cette approche, il est question de déterminer le flux d'investissements ayant servi dans le processus de production. Dans un cadre macroéconomique, JORGENSON et GRILICHES (1967) ont élaboré des mesures agrégées des services du capital qui prennent en compte l'hétérogénéité des actifs. Ils ont d'abord défini des quantités de services du capital pour chaque catégorie d'actifs, puis utilisé comme pondérations les coûts d'utilisation propres à chaque actif, afin d'agréger les services fournis par les différentes catégories d'actifs. Comme les parts des coûts d'utilisation reflètent la productivité marginale des différents actifs, les pondérations permettent d'intégrer effectivement les écarts de contribution d'investissements hétérogènes à la mesure globale de l'apport de capital12(*).

I.1.3 Indicateur macroéconomique de l'investissement

L'importance de l'investissement dans une économie peut être mesurée à l'aide du taux d'investissement. Le taux d'investissement est égal au rapport de la FBCF au montant du PIB13(*).

(1) Taux d'investissement =

Ce ratio mesure la part du PIB consacrée aux investissements.

I.1.4 Investissement Public

L'investissement des administrations publiques a un caractère spécial en ce sens qu'il est destiné à la production des biens collectifs. Aussi est-il intéressant avant de définir la notion d'investissement public de marquer un point d'arrêt sur cette notion.

I.1.4.1 La notion de bien collectif

La notion de bien collectif, définie par SAMUELSON (1954) et MUSGRAVE (1959), repose sur les critères de non rivalité et de non exclusion14(*). Un bien est qualifié de non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible pour les autres agents. Les exemples traditionnels sont ceux de la justice, de la sécurité ou de l'éclairage public. La non exclusion par les mécanismes de marché caractérise, de son côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des bénéfices. Ainsi, les caractéristiques intrinsèques de ces biens, en entraînant une impossibilité de reposer sur les mécanismes de marché, justifient l'intervention de l'État dans leur production ou leur réglementation.

I.1.4.2 Définition de l'investissement public

HIRSCHMAN (1958) définit les investissements publics comme « les biens et les services qui rendent possible l'activité économique ». Cette définition, particulièrement large, est reprise par HANSEN (1965) qui d'après VEGANZONES, M.A (2000), est le premier à proposer une classification précise. Il distingue : les investissements en infrastructures sociales, dont la fonction est d'entretenir et de développer le capital humain (comme l'éducation, les services sociaux et de santé) et les investissements en infrastructures économiques, dont la caractéristique est de participer au processus productif. De façon plus précise, l'investissement public est la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) réalisée par les administrations publiques. On en distingue quatre grands types:

'investissement dans des infrastructures, notamment les transports et les réseaux de télécommunications;

l'investissement dans le capital humain, c'est-à-dire : l'éducation, la formation et la santé;

l'investissement dans le progrès technique, c'est-à-dire : la recherche et le développement;

l'investissement dans les usines et les équipements.

L'investissement public s'effectue à long terme et son rendement parait généralement difficile à identifier. Cette identification est encore plus ardue dans le cas de l'investissement en capital humain.

L'ensemble des investissements réalisés par l'État et les autres dépenses publiques sont consignés dans le budget.

I.1.4.3 Le budget de l'État

Le budget décrit pour une année donnée, les ressources et les charges étatiques (BERNIER, B. 1998.). Deux grands principes régissent l'établissement du budget : celui de l'annualité et celui de l'universalité.

Le principe d'annualité signifie que l'autorisation de percevoir les impôts pour effectuer les dépenses est annuelle. Ce principe est rigide dans la mesure où, pour certaines dépenses, l'horizon annuel est trop court (grand travaux et dépenses d'investissement...). L'autorisation de programme15(*) permet d'assouplir la règle.

Le principe d'universalité veut qu'aucune recette ne soit affectée à une dépense particulière, mais ce principe souffre de quelques exceptions.

Le budget de l'État peut faire l'objet de plusieurs présentations. Un premier point est consacré à la structure générale du budget, le deuxième et le troisième analysent les principaux crédits par ministère et les recettes budgétaires. Les dépenses comprennent trois grands titres : la dette publique, le budget civil et la défense. Le budget civil comprend les dépenses de fonctionnement (les rémunérations, les pensions, etc.), les interventions (les subventions, les aides sociales, les primes à la construction, etc.) et les dépenses en capital qui concernent les investissements publics (construction des routes, etc.).

Au Cameroun, le budget de l'État est contenu dans la loi de finances, cette loi se décline en au moins deux chapitres. Le premier chapitre évalue les recettes, en son titre premier, on retrouve les recettes propres qui comportent les recettes fiscales (impôts directs et taxes assimilées, droits de douane et autres droits) et les recettes non fiscales (recettes domaniales, recettes des services, remboursement des prêts, reversements et cautionnements, produits de valeurs mobilières, pensions retenues sur salaires, recette de privatisation, redevances pétrolières). Au second titre, on retrouve les emprunts extérieurs et les avances non remboursables. Le second chapitre présente les crédits ouverts (fonctionnement et investissement) par ministère16(*). Ce budget dont dispose l'État sert d'outil pour agir sur l'économie et plus précisément pour réaliser ses objectifs de croissance.

I.2 LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

I.2.1 Définition

La croissance économique est définie par BERNIER, B. (1998) comme étant « ...une augmentation de la production sur une longue période. ». Elle désigne au sens large l'augmentation des produits et services produits par une économie sur une période donnée. Selon la définition plus restreinte de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension ; pour une nation : le produit global net en termes réels »17(*).

Le terme de croissance est donc conventionnellement utilisé par les économistes pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. À court terme, les économistes utilisent le terme d' « expansion » (qui s'oppose à la « récession » ou à la « dépression »).

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique.

La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur procurant davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie (que l'on ne doit pas confondre avec la qualité de vie) des individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique permet seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère matérielle.

I.2.2 Mesure

Elle se mesure par le taux de croissance réel18(*) du Produit Intérieur Brut (PIB). Le PIB quant à lui se définit selon le manuel de concepts de l'INS comme étant le total de la production de biens et services destinés à une utilisation finale et réalisés par des agents résidents et non-résidents sur le territoire concerné.

Encadré 1 : Modes de calcul du PIB

i) Selon l'optique de la production,

PIB = somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les unités institutionnelles qui exercent des activités de production (augmentée des éventuels impôts moins les subventions sur les produits non inclus dans la valeur de leurs productions).

ii) Selon l'optique des dépenses,

PIB = Consommation finale + FBCF + Variations des stocks + Acquisitions moins cessions d'objet de valeurs + Exportations des biens et services - Importation des biens et services.

iii) Selon l'optique des revenus,

PIB = Rémunération des salariés + Autres Impôts sur la production - Autres subventions sur la production + Consommation de Capital Fixe + Excédent Brut d'exploitation/Revenu mixte.

.

Source : Manuel des concepts de l'INS Cameroun. 3ième édition, (2005).

On distingue le PIB au prix du marché (c'est la somme des valeurs ajoutées brutes plus les impôts moins les subventions sur la production et les importations (qui ne sont pas incluses dans les valeurs de la production)) du PIB au coût des facteurs (PIB au prix du marché à l'exclusion de tous les impôts sur la production (nets de subvention)).

L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique et du développement. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, etc.). Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle (Katrina détruisant la Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction.

Après cette brève présentation des concepts, on peut se poser la question de savoir quel est la place de l'investissent public face à l'objectif de croissance. Beaucoup d'économistes ont tenté de répondre à cette préoccupation soit par les développements théoriques, soit par les analyses empiriques.

* 1 Nous demeurons naturellement seul responsable des erreurs ou omissions qui pourraient subsister.

* 2 Il y a économie d'échelle lorsque l'augmentation des quantités produites se traduit par une réduction du coût unitaire.

* 3 Le choix de cette période nous semble adéquat car les évènements majeurs (découverte du pétrole en 1979, la crise de 1987, la dévaluation de 1994 etc.) se trouvent entre ces deux dates.

* 4 Selon ECAM II, sur une population estimée à 10,1 millions d'habitants résidant dans le milieu rural en 2001, près de 5,3 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté.

* 5 Selon la BEAC (2007), le taux de croissance moyen est de 3,5% sur la période 2003-2006.

* 6 Voir World Development Indicators.

* 7 Selon la BEAC (2007), le taux de croissance moyen est de 3,5% sur la période 2003-2006.

* 8 Cité par HENIN, P.Y et HURLIN, C. 1999.

* 9 INS-Cameroun, Manuel de Concepts et de Définitions ; 3ième édition, 2005

* 10 GÉLÉDAN, A. (1999)

* 11 BERNIER, B. et SIMON, Y. (1998).

* 12 Voir SCHREYER, P. (2003).

* 13 Selon le manuel des concepts de l'INS (2005), le Taux d'investissement est le rapport de la FBCF plus variation des stocks par le PIB.

* 14 Cité par VEGANZONES, M.A (2000).

* 15 C'est un accord donné par le parlement au gouvernement, permettant de réaliser les travaux qui ne peuvent se réaliser sur une seule année.

* 16 Loi de finance du Cameroun 2001/2002.

* 17 Cité par GÉLÉDAN, A (1999)

* 18 Selon le manuel des concepts de l'INS (2005), le Taux de croissance réel d'un agrégat est le rapport de la valeur de l'agrégat à l'année courante au prix d'une année de base par la valeur de l'agrégat l'année précédente au prix de la même année de base.

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