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Ouverture aux technologies de l'information et de la communication et performance professionnelle des conseillers d'orientation au Cameroun: le cas des lycées camerounais.

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par Laurence Annie Mme SIKALI née WAFING FOTSA
Université de ROUEN - Master 2 de recherche à  distance francophone 2009
  

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Chapitre 7 : Discussion des résultats

La discussion des résultats se fera sur la base des instruments utilisés et des hypothèses de recherche.

7.1. Discussion des résultats des données de l'échelle d'évaluation des TIC

L'on discutera dans cette première rubrique, les résultats enregistrés à l'échelle d'évaluation des TIC chez les conseillers d'orientation et chez les élèves. Ce qui est visé, ici, c'est le niveau d'ouverture aux TIC. Deux principaux indicateurs présideront à la discussion : la connaissance et la pratique des TIC. Ces deux indicateurs seront observés uniquement sur l'outil informatique et l'Internet.

L'échelle d'évaluation des TIC est surtout un instrument visant à donner une idée du niveau d'ouverture des élèves et des conseillers d'orientation aux TIC, dans les différents lycées cibles. Seront explorés dans cette évaluation :

La connaissance de l'outil informatique chez les conseilles d'orientation, les élèves et la récurrence des recours à ces outils ;

La connaissance d'Internet chez les mêmes publics cibles et la récurrence du recours à cet outil.

Concernant la connaissance et le recours à Internet, l'on observera surtout l'utilisation des sites professionnels de formation et d'emploi.

7.1.1. Discussion des résultats des données de l'échelle d'évaluation des TIC chez les CO

Les résultats enregistrés par l'échelle d'évaluation sur les TIC chez les conseillers d'orientation sont assez variés. Il s'y dégage toutefois des éléments saillants.

Comme cela a déjà été souligné, la connaissance théorique générale des TIC est assez partagée chez les conseillers d'orientation. Mais la connaissance pratique est lacunaire. L'on note déjà que la connaissance de l'outil informatique est assez sommaire chez l'essentiel des conseillers d'orientation, qui ne maîtrisent pas l'utilisation de plus de 5 logiciels. Il existe un nombre important de conseillers d'orientation qui déclarent ne connaître qu'un ou deux logiciels.

La pratique de l'outil informatique est également assez sommaire. Le recours à cet outil est assez inégalement reparti chez les conseillers d'orientation qui n'y ont généralement

pas recours plus de trois fois par semaine. Ceci souligne que cet instrument n'est pas suffisamment intégré dans la pratique quotidienne de leur profession.

Le recours à Internet est également sommaire chez les conseillers d'orientation. L'on trouve même certains conseillers d'orientation qui n'ont jamais eu recours à Internet. Le recours à Internet est lui-même assez intermittent et ne dépasse généralement pas le cap de 15 jours par mois, chez les plus grands utilisateurs parmi les conseillers d'orientation. L'on note même que le recours à Internet est surtout pour les correspondances par courriel sur les Yahoo. Peu ou prou de recours à des moteurs de recherche come Google.

La connaissance des sites professionnels au Cameroun et à l'étranger est, elle aussi, très réduite dans l'ensemble de l'échantillon des conseillers d'orientation. De plus, les conseillers d'orientations n'y ont pas souvent recours pour leur travail. Les sites d'entreprises sont peu ou mal connus, que ce soit ceux des entreprises camerounaises ou des entreprises étrangères. Les sites des écoles de formation au Cameroun comme à l'étranger, sont également mal connus.

De manière générale, l'on ne note pas une grande discrimination des réponses en fonction du genre, même si les hommes manifestent une plus grande connaissance des logiciels et ont un peu plus recours à l'outil informatique que les femmes. La différence n'est cependant pas assez prononcée.

7.1.2. Discussion des résultats des données de l'échelle d'évaluation des TIC chez les élèves

Chez les élèves, les tendances générales sont similaires à celles observées chez les conseillers d'orientation. De manière globale, la connaissance et l'utilisation de l'outil informatique sont peu partagées dans l'échantillon des élèves, comme dans l'échantillon des conseillers d'orientation. Le recours à Internet est également assez restreint dans l'échantillon, de même que la connaissance des logiciels et des sites.

Il faut cependant souligner qu'en dehors des classes troisièmes, les élèves ont un niveau de connaissances des TIC légèrement plus importante que celui des conseillers d'orientation, dans l'ensemble des lycées. Ils connaissent plus de logiciels, ont plus souvent recours à l'informatique et à l'Internet, connaissent plus de sites. L'on note aussi que le niveau d'ouverture aux TIC chez les élèves augmente avec le niveau, même si la différence est assez minime entre la première et la terminale.

Dans l'ensemble, les élèves du Lycée de Nkol-Eton ont une plus grande connaissance et une plus grande pratique des TIC. Ceci pourrait s'expliquer par l'existence dans ce lycée

d'une salle informatique accessible aux élèves et au niveau socioéconomique de la plupart de ces élèves.

Après cette brève discussion de la connaissance et de la pratique des TIC chez les élèves et conseillers d'orientation, nous discutons maintenant les résultats des entretiens.

7.2. Discussion des résultats des entretiens

Ces résultats sont relatifs à la perception que les élèves et les conseillers d'orientation ont de l'apport des TIC dans la performance (efficacité et efficience) du travail du conseiller d'orientation. Ce travail n'étant pas de nature expérimentale, il restera assez circonspect sur l'affirmation du niveau de performance induit par l'ouverture aux TIC. Puisque nous n'avons pas eu recours à des groupes de contrôle et à des mesures quantitatives, nous introduirons les notions d'efficacité/efficience réelles et d'efficacités/efficience perçues.

L'analyse n'ayant pas montré une discrimination prononcée des réponses en fonction des établissements scolaires chez les conseillers d'orientation et les élèves, l'analyse et la discussion n'ont pas tenu compte de ces facteurs. Les résultats ont donc été groupés chez les élèves et chez les conseillers d'orientations, les mêmes thématiques étant récurrentes dans chaque catégorie.

7.2.1. Discussion des résultats des entretiens avec les CO

La discussion des entretiens se fera d'abord question par question. L'on aura ensuite recours à une perspective synthétique et holistique.

L'on note tout d'abord, de l'avis des conseillers d'orientation eux-mêmes que la connaissance et l'accessibilité des TIC sont limités dans cette catégorie. De manière générale, les conseillers d'orientation n'ont pas souvent recours aux TIC, du fait du manque de culture, et surtout, du fait l'accessibilité réduite desdites TIC. D'autre part, il n'existe qu'une conscience faible chez les CO que les TIC ont une articulation professionnelle et peuvent servir de base de travail.

L'organisation même du travail des conseillers d'orientation camerounais est en soi un obstacle à l'utilisation des TIC. Bien souvent, leur travail se limite à la conception des fiches techniques, à la planification des études et aux entretiens d'orientation concernant le choix des filières scientifiques dans les lycées ou dans les universités. Quelquefois, ils font le counseling auprès des élèves. La conscience de leur responsabilité dans l'ouverture aux formations et à l'emploi est très peu cultivée, d'où ils ne perçoivent pas toujours la nécessité ou même l'importance/utilité des TIC dans leur profession.

Par ailleurs, l'on n'inclut pas l'usage des TIC dans la formation des conseillers d'orientation. Il n'existe même pas d'unité de formation/enseignement orienté vers les bénéfices professionnels des TIC, dans la formation des conseillers d'orientation. Toute chose qui contribue à limiter leur ouverture aux TIC.

Malgré ces lacunes, les conseillers d'orientation sont tous convaincus que l'ouverture aux TIC est absolument indispensable à l'exercice de leur profession. Ce qui peut poser le problème de l'illusion technologique, objet d'échange avec notre directeur. Cependant, des faits probants dans la pratique, suggèrent de nuancer cette position. Face aux besoins croissants de formation et en faveur de la mondialisation des TIC, plusieurs conseillers d'orientation ont été confrontés à des besoins nouveaux chez les apprenants, nés de leur ouverture aux TIC. Par exemple, nombre d'entre eux ont été confrontés aux besoins des formations à distance des apprenants, aux besoins d'orientation vers les filières à l'étranger et n'ont pas pu y répondre adéquatement, à moins d'avoir ces informations ou de les chercher via Internet. Face à leurs manquements, il est ainsi né chez certains conseillers d'orientation l'idée que l'ouverture des élèves aux TIC ne sert qu'à « coincer les enseignants ».

Ainsi, la perception générale de l'importance des TIC dans la performance du travail de conseiller d'orientation ne relève pas seulement de l'illusion technologique mais des difficultés réelles auxquelles ils ont été confrontées et que les TIC permettent - ou auraient permis de résoudre. Les TIC renforcent des facteurs concrets de performance tels que :

- L'information

Certaines informations disponibles via Internet permettent une meilleure orientation scolaire et professionnelle des élèves.

- La formation et le recyclage

Les conseillers d'orientation, de même que les élèves, ont souligné l'importance des TIC dans la formation et l'autoformation permettant de palier certaines lacunes. D'autre part les TIC sont des interfaces pour des formations à distance, des offres de stage, des bourses qui permettent effectivement d'améliorer les formations et les performances.

La perception et l'argumentaire des élèves soulignent l'intérêt concret des TIC dans l'orientation scolaire, puisque l'entretien avec les élèves a visé non seulement à avoir leur perception sur l'apport des TIC dans la performance des conseiller d'orientation, mais aussi, à partir de leur expérience, d'obtenir des exemples concrets.

7.2.2. Discussion des résultats des entretiens avec les élèves

La plupart des élèves soulignent le fait que peu des conseillers sont effectivement ouverts aux TIC. Ce qui, de leur avis, constitue un problème réel pour les jeunes apprenants en quête de formation.

La perception que les élèves ont des TIC s'oriente essentiellement sur trois axes principaux : l'information, l'échange et la formation. Leur attente à l'égard de leurs conseillers d'orientation relativement aux TIC ne peut donc qu'être importante, puisque cette profession s'oriente naturellement vers ces trois axes.

Pour l'essentiel des élèves donc, il est impérieux que tous les conseillers d'orientation soient ouverts aux TIC. Nous avons déjà souligné l'intérêt que les jeunes - les élèves en particuliers - portent sur les TIC. Les données recueillis ont même montré qu'ils y sont plus ouverts que les CO. Cette ouverture les amène à avoir des informations de plus en plus actuelles sur différents domaines de la formation et de l'emploi. Quelquefois, les conseillers d'orientation n'ont pas ces informations. Ce qui introduit souvent des malaises dans la pratique de leur profession, surtout lorsqu'ils sont confrontés à des élèves qui en savent plus qu'eux.

De plus en plus, les élèves sont ouverts aux formations à l'étranger. Souvent, ils consultent les conseiller d'orientation à ces sujets. Ceux qui ne s'informent pas via Internet ou qui n'ont pas d'autres sources actuelles d'information sont souvent perplexes. Il en est ainsi des bourses de formation et des masters professionnels au Cameroun comme à l'étranger.

Pour l'essentiel des élèves, les conseillers d'orientation doivent connaître impérativement les TIC, pour trois principales raisons :

- Etre à la pointe de l'information dans leur domaine d'intervention

Ceci leur permettrait, de répondre un peu mieux aux besoins des élèves ; besoins qui sont de plus en plus variés, nécessitant des informations de plus en plus actuelles.

- Susciter l'intérêt des élèves

De l'avis des répondants, beaucoup d'élèves ne consultent pas les conseillers d'orientation parce qu'ils n'y trouvent pas d'intérêt. Pour eux, « la plupart sont limités, bloqués sur des filières qui ont fait leur temps et qui vont à l'encontre des nouvelles attentes du monde » ou encore « généralement aux petites choses tels que l'emploi du temps ».

- Permettre aux élèves de réussir

Etant donné la situation de plus en plus difficile de l'emploi des jeunes, les apprenants camerounais jadis tournés vers l'enseignement général, s'orientent de plus en plus vers les formations professionnelles ayant plus de débouchés. Ils ont donc de plus en plus besoin

d'information sur les formations professionnelles recherchées par les entreprises. Il arrive souvent que les conseillers d'orientation ne puissent pas répondre à ces besoins. Un tel manquement pourrait être corrigé par le recours aux TIC, la plupart des écoles et des entreprises disposant d'un site où ces informations sont disponibles.

Les attentes des apprenants à l'égard des conseillers d'orientation concernent également l'utilisation des TIC. Les apprenants interrogés souhaiteraient que les conseillers d'orientation les guident dans l'exploration des TIC, notamment en leur indiquant les sites pouvant les informer sur les filières et les formations, sur les offres de bourses, etc.

L'on peut donc voir ici que dans un contexte comme celui du Cameroun où l'appropriation des TIC est loin d'être l'apanage de tous, l'ouverture aux TIC peut amener les conseillers d'orientation à mieux répondre aux attentes des élèves. Loin d'être une panacée, l'ouverture aux TIC, au-delà des simples illusions de perceptions, peut aider concrètement les conseillers d'orientation à répondre à certains problèmes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur profession et aux attentes qui y sont sous-jacentes.

Après cette discussion des éléments des différents entretiens, nous discutons maintenant la pertinence de nos hypothèses.

7.3. Discussion des hypothèses

La discussion des hypothèses fera le point de leur pertinence par rapport à la population étudiée. Les mesures n'étant pas quantitatives, la discussion sera circonscrite sur des modalités non chiffrées, des variables étudiées. Nous rappelons ici que l'hypothèse générale postule que l'ouverture aux TIC chez les conseillers d'orientation au Cameroun influence leur performance professionnelle. Cette formulation souligne surtout le fait que l'utilisation professionnelle des TIC chez les conseillers d'orientation renforce leur efficacité et leur efficience.

Nous rappelons tout d'abord l'hypothèse générale : « L'ouverture aux TIC dans les Lycée du Cameroun influence la performance (l'efficacité et l'efficience) du Conseiller d'orientation. »

Sous sa forme actuelle, cette hypothèse n'est pas opérationnelle, c'est pourquoi nous discuterons ses modalités formulées en hypothèses de recherche.

7.3.1. Discussion de l'hypothèse de recherche n° 1

La première hypothèse de recherche s'énonce comme suit : « l'ouverture actuelle des CO des lycées de Yaoundé aux TIC est très limitée, en raison du peu d'accessibilité desdites technologies. »

Cette hypothèse qui anticipe le niveau de recours aux TIC chez les conseillers d'orientation, s'est fondée sur des observations empiriques et sur une connaissance pratique du contexte camerounais. La situation économique du pays, le niveau de rémunération des conseillers d'orientation la situation développementale générale, ne sont pas favorables à l'appropriation des TIC. Plusieurs obstacles physiques et structurels s'opposent à l'utilisation régulière des TIC par les conseillers d'orientation. Il y a encore 10 ans, l'on comptait sur les doigts de la main, le nombre de cybercafés existant par quartier et le nombre de familles disposant d'un ordinateur à domicile. Aujourd'hui encore, l'accessibilité des TIC est limitée chez les conseillers d'orientation. Un entretien informel avec les conseillers d'orientation a montré que moins de 30% d'entre eux avaient un ordinateur à domicile, et moins de 10% disposaient d'une connexion Internet à domicile.

Les données recueillies par l'échelle d'évaluation des TIC soulignent de manière chiffrée cet état de chose. De manière globale, les CO utilisent peu les TIC. Ils n'y ont pas souvent recours et ce recours, quant il existe, n'est souvent pas à des fins professionnelles, mais personnelles ou de loisir.

L'ensemble des ces résultats montre bien que l'ouverture actuelle des CO des lycées de Yaoundé aux TIC est très limitée, en raison du peu d'accessibilité desdites technologies. Notre hypothèse de recherche est donc validée

7.3.2. Discussion de l'hypothèse de recherche n° 2

L'hypothèse de recherche n°2 se formule comme suit : « l'utilisation des TIC par les CO permet de mieux répondre aux besoins d'orientation des élèves dans un monde en pleine globalisation. »

La formulation de cette hypothèse a volontairement orienté l'évaluation de la performance sur les besoins des élèves. Ceci permet non seulement d'évaluer cette performance du point de vue des conseillers d'orientation, mais également du point de vue des élèves. Ce qui contribue à enrichir les perceptions d'éléments matériels concrets, montrant en quoi cette performance est renforcée par l'ouverture aux TIC.

Globalement, tous les conseillers d'orientation affirment que l'ouverture aux TIC renforcerait leur performance dans l'orientation des élèves. Des éléments ont été donnés à l'appui de cette affirmation : en permettant l'information sur les formations et les emplois, les

TIC permettent de répondre aux demandes de plus en plus pressantes des élèves qui s'ouvrent au monde. Bien souvent, à cause du peu d'ouverture aux TIC, les conseillers d'orientation se disent souvent coincés par des élèves plus informés qu'eux, par les moyens des TIC, justement.

Les élèves, en majorité, se disent déçus de la prestation de leurs conseillers d'orientation, puisque certains de leurs conseillers d'orientation ne peuvent pas répondre à leurs besoins de formation, parce qu'ils ne peuvent pas leur donner des informations à la pointe sur les formations, les profils les plus recherchés. Ceci relève, de leur point de vue, du fait que lesdits conseillers d'orientation n'ont pas souvent recours aux TIC. De plus, peu de conseillers d'orientation, dans l'exercice de leur fonction, parlent des TIC. Ils ne peuvent souvent pas répondre aux questions concernant les sites de formation, les sites des universités, les bourses en ligne, etc. ce qui, de l'avis de certains élèves, « enlève l'intérêt de les consulter ».

Il ressort des différents résultats que nous venons de discuter que de l'avis des élèves comme de celui des conseillers d'orientation, l'utilisation des TIC par les CO permet de mieux répondre aux besoins d'orientation des élèves dans un monde en pleine globalisation. Ce qui permet de valider la deuxième hypothèse de recherche.

7.3.3. Discussion de l'hypothèse de recherche n° 3

Une troisième hypothèse de recherche a été formulée, comme conséquence immédiate de la précédente : « L'ouverture des CO aux TIC influence l'efficacité de leurs interventions. »

Puisque l'ouverture des CO aux TIC permet de répondre efficacement à certains besoins précis des élèves, à cet égard, elle renforce l'efficacité des interventions. Lorsque l'on se fonde sur leur cahier de charge, les conseiller d'orientation ont une fonction d'anticipation et d'encadrement de la perspective d'avenir des élèves. Du fait que cet encadrement passe par l'information et la formation, des insuffisances à ce niveau- qui peuvent aisément être comblées par le recours aux TIC -, réduisent souvent l'efficacité du travail des conseillers d'orientation.

A contrario, le recours aux TIC est susceptible de renforcer l'information sur les formations et les débouchés au Cameroun et à l'étranger et ainsi permettre non seulement de répondre aux attentes des élèves, mais également au cahier de charge des conseillers d'orientation. Ici, l'efficacité n'est pas seulement perçue, puisqu'elle se fonde sur ses attentes concrètes du cahier de charge d'un conseiller d'orientation et celles des élèves.

Deux faits saillants ont été soulignés ici : premièrement, l'ouverture progressive des élèves aux TIC pose des problèmes d'adaptation et de réajustement relativement aux TIC chez les CO. Deuxièmement, diverses contraintes liées aux formations et à l'information, font des TIC une alternative efficace pour le CO camerounais. En tout état de cause, l'ouverture des CO aux TIC influence l'efficacité de leurs interventions. Notre troisième hypothèse de recherche est de ce fait validée.

7.3.4. Discussion de l'hypothèse de recherche n° 4

Comme dans le cas de la précédente hypothèse, l'hypothèse de recherche n° 4 découle de la deuxième comme conséquence. Elle s'énonce comme suit : « l'ouverture des CO aux TIC influence l'efficience de leurs interventions. »

L'efficience ici est liée aux résultats, de l'action alors que l'efficacité est liée aux processus de l'action, aux moyens. La réalisation du cahier de charge constitue un important indicateur de résultat. Du point des élèves, les conseillers d'orientation ne répondent pas toujours à leur cahier de charge, puisque les éléments relatifs au besoin de formation ne sont pas souvent satisfaits. Une ouverture des conseillers d'orientation pourrait corriger, de l'avis de ces élèves, cet état de fait. Les attentes des élèves relativement à l'impact de l'ouverture des CO aux TIC peuvent être surfaites, mais il reste que certaines des informations qu'ils attendent sur les formations, les bourses et les emplois, sont disponibles sur Internet. Y avoir recours peut permettre aux conseillers d'orientation de répondre à ces besoins et de renforcer à cet égard l'efficience de leurs interventions.

Les interventions des élèves se sont focalisées à ce niveau, sur le fait que les conseillers d'orientation répondent peu ou prou à leurs besoins de choix des métiers et des formations. Ils soulèvent le problème du peu de recours des CO dans leur travail/leurs interventions aux TIC. Pour certains élèves, « le travail des CO se réduit à des fiches et aux emploi de temps », faisant peu de place à l'orientation proprement dite. De l'avis des élèves, ce fait relève de leur manque d'information sur les filières et les formations à débouchés et/ou recherchées par les entreprises et les administrations. Le recours des CO aux TIC pourrait, de l'avais des élèves palier à cette carence, puisque eux-mêmes sont souvent obligés de recourir à Internet pour trouver ces information. Ainsi, l'ouverture des CO aux TIC influence l'efficience de leurs interventions. Cette observation souligne la pertinence de notre quatrième hypothèse de recherche qui est également validée.

7.3.5. Discussion de l'hypothèse de recherche n° 5

La cinquième hypothèse est une conséquence de toutes les autres. Elle se formule comme suit : « L'ouverture aux TIC permet l'autoformation et le recyclage des CO en palliant les carences éventuelles de formation. »

Cette affirmation a été corroborée par l'essentiel des répondants, qu'ils soient élèves ou CO. Une telle perception peu être redevable à l'illusion que les technologies permettent de résoudre tous les problèmes humains ; que les technologies constituent la panacée de la société contemporaine. Il n'en demeure pas moins que les éléments invoqués par les uns et les autres sont concrets et réels, soulignant l'apport des TIC dans la performance du travail du conseiller d'orientation. Les TIC ne sauraient être le remède miracle à cette profession, mais leur apport, entre autre facteur de performance, n'est pas négligeable, pour permettre aux conseillers d'orientation camerounais de mieux répondre à leur cahier de charge. D'où la nécessité d'une facilitation de l'appropriation des TIC dans cette catégorie socioprofessionnelle.

Les CO, dans leurs différentes interventions, ont fait état des lacunes de formation, et surtout, de l'évolution rapide des connaissances dans leur domaine de compétence. Cette évolution vertigineuse des connaissances induit la nécessité pour les conseillers d'orientation d'être ouverts à ces mutations, par les formations et le recyclage. A cet effet, faute d'offre de séminaires et de formation par l'Etat du Cameroun, les TIC pourraient permettre l'autoformation, les formations à distance et servir à l'information. On peut donc affirmer que l'ouverture aux TIC permet l'autoformation et le recyclage des CO en palliant aux carences éventuelles de formation. Notre cinquième hypothèse de recherche est donc validée.

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