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Les comportements des élèves du lycée technique de Ouagadougou face au dépistage VIH volontaire

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par Pascal Louis Germain COMPAORE
Université de Ouagadougou - Maà®trise de sociologie 2006
  

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III-3- Les origines de la faiblesse des connaissances des élèves.

La faiblesse des connaissances sur la prise en charge, générale à nos enquêtés, peut être cernée par les limites de l'information autour de quatre points essentiels permettant d'apprécier globalement la situation.

III-3-1-La faible fréquentation des structures associatives de lutte contre le sida

Au sein de l'établissement, il existe un club sida fonctionnel et dynamique selon Ahmed (Président du cercle de relais sida ) qui assure en outre «qu'ils sont déjà à plusieurs activités et même qu'il est question d'installer ici [LTO] un centre d'écoute pour jeunes dans le cadre du sida. »

Pourtant, la surprise peut être la réaction de certains élèves à l'évocation de ce sujet comme le montrent ces deux réactions :

« Au lycée ici ! Au LTO ici, un club sida! Moi je savais même pas. » Assita (20 ans, musulmane, terminale E, adhérente)

« Donc l'information ne passe pas ! Je n'ai jamais entendu parler ; depuis la seconde je suis là. » Elise (18 ans, catholique, 1ère G2, adhérente)

Cette surprise au sujet de l'existence d'un club sida au sein du lycée est revenue dans plusieurs discours par des expressions : `je ne savais pas', `jamais entendu', `je ne suis pas au courant'. En fait, l'accessibilité à l'information est en partie tributaire de la proximité de l'élève par rapport au bâtiment administratif. En effet, les salles de cours de la section commerciale jouxtent le bâtiment administratif, pôle de l'information, alors que celles de la section industrielle en sont éloignées. C'est ce constat qui est bien rendu par cet extrait :

« A l'école ici ! Je pense pas qu'il y a un club sida ici. Même s'il y en a, vraiment moi je n'en sais pas. Je n'ai jamais entendu parler. Parce que des trucs comme ça quand ça se crée ici, ils passent dans chaque classe, ils présentent les membres ; mais nous, comme on est un peu à l'écart, ils partent là-bas [la section commerciale],

ils ne viennent jamais chez nous [la section industrielle]. » Issouf (20 ans, musulman, terminale E, adhérent)

La polarisation de l'information ne favorise pas son accessibilité par tous les élèves. Toutefois, la fréquentation de ce club, par ceux qui en ont l'information parmi nos enquêtés, est quasiment aléatoire. Ce sont pareils discours qui sont tenus :

« C'est pas que ça ne m'intéresse pas mais je n'avais pas pensé à ça. Je n'ai pas encore pensé à ça. » Natacha (20 ans, catholique, terminale G1, réticente)

« Une fois j'ai participé à l'élection du délégué, de la trésorière, depuis ce temps-là je ne sais

pas quels genres d'activités ils mènent. » Valérie (18 ans, catholique, 1ère G1, adhérente)

« Non, je ne participe pas ; sauf tout dernièrement ils ont fait une projection sur le sida, on est parti suivre. » Josiane (19 ans, catholique, 2ème année comptabilité, réticente)

Ce qui ressort des discours recueillis montre une aléatoire participation aux activités ou simplement la méconnaissance de l'existence de ce club. Par ailleurs, du point de vue du contenu de l'information, «il s'agit d'activités de sensibilisation sur les modes de transmission du VIH et les moyens de prévention, la question du dépistage n'étant abordée que par des structures qui interviennent de façon ponctuelle. » Ahmed (président du cercle de relais sida du lycée)

Ces structures, les associations de lutte contre le sida, ne connaissent pas non plus une fréquentation « fervente » ; Sylvie (18 ans, catholique, 1ère G1, réticente) a une tante formatrice dans une association, elle déclare :

« C'est elle qui fait les formations sur les IST/SIDA mais j'ai oublié le nom de leur association. »

Puis elle ajoute :

« L'association passe d'école en école. Ce jour-là, il y avait plusieurs écoles; ils ont donné une petite formation mais à part ce jour je ne suis pas encore allée. »

La situation de rapports distants avec les structures susceptibles d'apporter l'information juste et éclairante sur les questions du VIH/SIDA en général et particulièrement celles du dépistage volontaire apparaît comme une réalité dans laquelle l'élève perd l'opportunité de s'informer :

« Quand on faisait le test, il y avait une association, c'est une association même qui

est venue mener les causeries avec les élèves même. Une association qui se trouve aux cités 1.200 logements mais vraiment je n'ai pas eu de contact avec eux. En réalité, j'ai un peu oublié le nom de cette association. » Yvon (19 ans, catholique, 1ère E, adhérent)

« Il y a ALAVI qui fait le test de dépistage régulièrement mais vraiment je ne sais pas quels soins ils prennent. Je n'ai jamais eu l'occasion d'échanger avec eux comme ça, savoir maintenant ce qu'il faut faire quand les gens sont atteints. » Amadé (19 ans, musulman, 1ère G2, réticent)

Cette association avec laquelle certains affirment n'avoir pas eu de contacts est pourtant ALAVI, la structure même qui a parrainé et animé la campagne de dépistage au LTO.

En fait, ce rapport distant des élèves avec les structures de lutte contre le sida tient à l'altérité négative qui rejette l'intérêt prioritaire à accorder à ces structures, aux « autres » comme seuls concernés par les questions du VIH/SIDA. Sandrine (infirmière au LTO) reconnaît la prégnance de cette altérité négative dans le milieu scolaire en ces termes :

« C'est la jeunesse, l'insouciance... comme on le dit, ils se disent que ça n'arrive qu'aux autres, c'est pas nous d'abord. »

Les premiers intéressés par des structures de luttes contre le sida seraient donc les premiers concernés c'est-à-dire les personnes séropositives ou malades du sida.

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