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Etude et analyse de la récente inflation au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Ibrahima Ndiaye
UCAD Dakar/FASEG  - Maitrise 2010
  

Disponible en mode multipage

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Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Option : Analyse et Politique Economique

Mémoire de Maitrise

Sujet : Analyse et Etude de la récente inflation au Sénégal

Présenté par:

Ø Mr. Ibrahima Ndiaye

Sous la Direction de:

Ø Dr Mamadou Marone

Enseignant-chercheur

CREA/CREFDES/FASEG/UCAD

Année Académique : 2009 - 2010

Dédicaces

<< Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux Louange à Allah >>

<< Que le salut soit sur notre prophète Mohammed (PSL), sa famille et ses compagnons>>

Ce présent mémoire est principalement dédié à ma très chère maman Awa Diouf et mon très cher père Souleymane Ndiaye à qui je serai toujours redevable.

A mes tantes : Ouleye Faye, Awa Kane

A mes oncles : Ousseynou Sow, Pape Djiby

A mes frères : Karim, Mouhamadou et Souleymane

A mes soeurs : Aminata, Dieynaba, Aita et Arame

A ma cousine : maman soumaré A mes amis : Ousmane Sissokho, Sow junior, Sika Diakhaté, Samba Sy, Ibou Sall, Assane Sarr, Talla Lo, Habibou, Emma, Cheikh, Paye, Assane,Mbaye, Pascal, Boiro, Thian, Modou Diaw, Zale Diouf, Abdou Sadio, Pa oumar dit Zod, à tous les membres de l'association JE.UD.I 6

A mes amies: Adji Bineta Seck 1 & 2, Oumou Sy, Sokhna Fall, Fatoumata Fall

A mes camarades de promotion Maîtrise (2009/2010)

A ma famille universitaire : Lamine Diarra, El Bachir Badji, Lamine Ndiaye, Samba Thiam, Bécaye Conté, Ibrahima Gueye, Mamadou Dia, Macodou Mbodj, Adama Tall, Ousseynou Touré, Coumba Senghor, Dieynaba Sow

Mes remerciements :

A mon père

Qui nous a donné une bonne éducation et nous a inculqué les vertus d'un bon musulman.

A ma mère

Etant ton fils aîné, vous m'avez toujours donné votre amour, votre soutien et votre dévouement sans faille à m'accompagner dans mes études.

Que DIEU vous donne une longue vie afin que vous puissiez jouir les fruits de l'éducation exemplaire que vous nous avez donnée.

A mon encadreur le Dr Mamadou Marone

Qui a bien voulu assurer la direction de ce mémoire et user son précieux temps pour m'encadrer dans ce travail. Je lui témoigne aussi ma sincère et profonde reconnaissance.

Le corps professoral dans son ensemble.

Mention spéciale à Mr Djibril Sy qui me considère comme son propre fils et mes deux frères Ousmane Sissokho et Sicaka Sy

J'associe à ces remerciements Mr Waly Ndiaye un ami et frère de son apport énorme pour la réalisation de ce travail

Table des matières

Dédicaces 2

Mes remerciements : 3

Liste des sigles 7

Liste des tableaux 8

Introduction générale 9

CHAPITRE 1 : LES DÉTERMINANTS DE L'INFLATION 12

I. Definition de l'inflation: 12

1. Rappels théoriques sur l'inflation: 13

2. Repères et faits stylisés : 14

II. Les formes d'inflation: 16

1. Les causes de l'inflation: 17

2. Les consequences de l'inflation: 18

a. Sur la répartition du revenu national : 18

b. Sur la production: 19

c. Sur les finances publiques: 19

d. Sur la balance des échanges avec l'étranger : 19

III. Etude descriptive du taux d'inflation de 1967 à 2006 : 20

1. La mesure de l'inflation: 21

2. Les modalités pratiques de calcul de l'inflation au Sénégal : 23

CHAPITRE II : LE POIDS DE L'INFLATION SUR QUELQUES PRINCIPAUX PRODUITS 25

I. Produits alimentaires: 25

1. Produits céréales: 25

a. Le riz: 25

b. Le blé: 25

2. Produits laitiers: 26

3. Huiles alimentaires: 26

4. Autres produits alimentaires: 27

II. Produits énergétiques: 27

a. Le gaz butane: 27

b. Les carburants, lubrifiants et transports routiers : 28

c. L'électricité: 29

4. Transports et services de l'hôtellerie et de la restauration : 30

III. Analyse de l'inflation selon les principales composantes de l'IHPC : 30

CHAPITRE III : ETUDE COMPARATIVE DU NIVEAU ET DE L'ÉVOLUTION DES PRIX ENTRE LE SÉNÉGAL ET DES PAYS DE L'UEMOA 32

I. Produits alimentaires: 32

1. Produits céréaliers 32

a. Le riz 32

b. Le blé 33

2. Produits laitiers 34

3. Huiles alimentaires 34

II. Produits énergétiques 35

a. Le gaz butane 35

b. L'électricité 37

c. Transports et autres services auxiliaires de transport : 38

III. Mécanisme de formation des prix des principaux produits responsables de l'inflation 38

a. Structure des prix des produits alimentaires 38

b. Structure des prix des produits pétroliers : 40

IV. Mesures de régulation des prix : 42

1. Mesures de lutte contre l'inflation au Sénégal : 42

a. les droits et taxes : 42

b. Sur les bases taxables du lait et du riz en brisures : 42

2. Mesures prises par les autres états: 43

V. Mises en oeuvre des mesures : 44

a. Impacts des mesures sur les dépenses publiques : 44

b. Impact économique: 45

VI. Tendances récentes au Sénégal et dans l'UEMOA 45

1. Au Sénégal 46

2. Dans l'UEMOA 46

CONCLUSION GÉNERALE 48

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 52

ANNEXES 53

Liste des sigles

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

BM : Banque Mondiale

CAF : Coût Assurance Fret

CFA : Communauté Financière Africaine

CNH : Comite National des Hydrocarbures

CSA : Commissariat à la Sécurité Alimentaire

DD : Droit de Douane

DPEE : Direction de la Prévision et des Etudes Economiques

FARS : Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé

FMI : Fond Monétaire International

IBW : Institutions de Bretton Woods

IDH : Indice du Développement Humain

IHPC : Indice Harmonisé des Prix à la Consommation

IPC : Indice des Prix à la Consommation

NCOA : Nomenclature de Classification de l'Ouest Africain

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SAR : Société Africaine de Raffinage

SNP : Statistiques Nationales des Pays

SONABHY : Société Nationale Burkinabé des hydrocarbures

SONIDEP : Société Nigérienne de Dépôt d'Hydrocarbures

TEC : Tarif Extérieur Commun

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Liste des tableaux

Tableau 1 : structure des prix du gaz butane au consommateur

Tableau 2 : marges et taxes en % du prix TTC du gasoil, du diesel oil

Tableau 3 : marges et taxes en % du prix TTC de fuel 180-380 et le diesel SENELEC

Tableau 4 : Prix moyens à la consommation du riz et du mil en 2007

Tableau 5 : Prix moyen des produits pétroliers en 2007

Tableau 6 : Structures comparées des prix du riz entre le Sénégal, le Mali et le Niger

Tableau 7 : Prélèvements de droits et taxes sur le prix de carburants

Tableau 8 : Structures comparées des prix sur le gaz butane

Tableau 9 : Evolution en % des prix au premier trimestre 2008

Introduction générale

La récession mondiale de la fin des années soixante-dix (70) s'est considérablement répercutée sur les pays en développement au chevet desquels les institutions de Betton Woods (IBW), FMI et banque mondiale (BM) ont été appelées à la rescousse. Leurs interventions remettant en cause les modèles de développement jusque là adaptés par ces pays, initieront de nouvelles conditionnalités pour accéder au financement international et bénéficier de la coopération au développement. Avec d'autres bailleurs bilatéraux, ces institutions imposeront aux pays en retard de développement des réformes économiques concoctées dans le cadre du consensus de Washington mieux connus sous le nom de plan d'Ajustement Structurel (PAS).Fondamentalement ce plan vise à instaurer une relation étroite et stable entre l'économie domestique d'un pays et l'économie internationale. Il est fondé sur une structuration de la demande, une libéralisation interne et une ouverture maximale au marché mondial. Ainsi ces programmes ont pour finalité de transformer les structures économiques de ces pays de manière à ce qu'ils puissent s'intégrer dans l'économie mondiale et bénéficier des vertus de la globalisation en marche.

Premier pays d'Afrique subsaharienne à mettre en oeuvre une politique d'ajustement structurel en 1984, le Sénégal a reçu un satisfecit des institutions de Bretton Woods et vient de conclure un nouveau plan d'ajustement structurel avec la banque mondiale en avril 1998, ainsi un accord pour une troisième facilité d'ajustement structurel renforcé (FASR) couvrant la période de 1998-1999. Le taux de croissance pour 1997 se situe aux environs de 5%. Cependant en dépit des performances de la pêche et du tourisme, les deux secteurs les plus dynamiques du pays, les équilibres demeurent fragiles. La dégradation de l'agriculture de rente (filières arachides, coton, riz) se répercute en effet dans tous les secteurs de l'économie.

D'une manière générale, la période allant de 1979-1993 a été marquée au plan macroéconomique par un net ralentissement de la croissance économique en termes réels. La croissance économique est restée négative de -5.6% en 1979 et de -2 ,2% en 1993.

A la suite de la dévaluation de1994 du franc CFA l'économie du Sénégal a renoué avec la croissance, PIB réel ayant crû de 2,9% en 1994 et de plus de 5% par an en moyenne entre 1995 et 2001. Ces résultats ont été réalisés dans un contexte de réduction continue des déficits des finances publiques, de la balance des paiements courants et de la maîtrise de l'inflation.

Toutefois ces performances économiques enregistrées n'ont pas contribué à améliorer significativement les conditions de vie des populations et à réduire substantiellement la pauvreté. Plus d'une vingtaine d'années après l'entrée en exécution des premiers accords de stabilisation et d'ajustement économique les indicateurs sociaux et de développement humain révèlent une amélioration insignifiante voire une situation d'appauvrissement général et continuel, comme l'attestent les différentes places occupées par le pays dans les différents rapports de développement humain du PNUD. La lecture tirée de ce rapport en 2002, il est classé 154ième rang sur 173 pays avec un IDH de 43,3% (calculé sur la base de données de 1999).Depuis l'an 2000 le pays est classé dans la catégorie des pays moins avancés (PMA). Le revenu national brut par tête en termes constants a atteint 256168 soit environ 356 $ us en 2001.

Le poids de la dette constitue un obstacle majeur pour la lutte contre la pauvreté. L'encours de la dette a représenté 86,2% du PIB en 1994, 80,1% en 1996 et se situe à 71,3% en 2000.Le service de la dette pour sa part a représenté après rééchelonnement 4,5% des recettes d'exploitations des biens et services et 11% des recettes fiscales en 1994.Ces taux se situent respectivement à 14,6% et 27,6% en 1996, 12% et 21,3% en 1999 et montent à 12,7% et 22,6% en 2000.

Tels sont les divers problèmes qu'a connus l'économie sénégalaise durant la période qui fait l'objet de cette étude.

D'ailleurs aujourd'hui encore, ces mêmes problèmes persistent. La situation est telle que la montée du coût de la vie est un phénomène très peu maîtrisé au Sénégal.

Par exemple n'assimile- t- on pas la vie chère à l'inflation et à la lutte contre la cherté de la vie à la baisse des prix des produits de consommation courante ?

Dans cette perspective, la pression du coût de la vie n'a-t-elle pas des conséquences néfastes sur les différentes composantes de la production nationale (la consommation globale l'investissement global).

La hausse des prix des produits de première nécessite a-t-elle un impact significatif sur le pouvoir d'achat des ménages sénégalais ?

L'approche produit permet-elle de comprendre la récente inflation au Sénégal ?

Une étude comparative du niveau et de l'évolution des prix entre le Sénégal et des pays de l'UEMOA nous permet-elle de comprendre les différentielles d'inflation ?

Pour pouvoir réaliser ce travail, nous avons recueilli les informations à partir des sources primaires par exemple l'internet, des bulletins économiques, des revues et bulletins économiques et enfin tous les ouvrages ayant rapport avec le sujet traité. Ainsi après avoir entrepris d'annoncer le sujet traité et poser la problématique, on s'évertuera à dresser au niveau du premier chapitre les déterminants de l'inflation, ensuite nous étudierons dans un second chapitre le poids de l'inflation sur quelques principaux produits et en dernier lieu nous essayerons de faire une étude comparative du niveau et de l'évolution des prix entre le Sénégal et des pays de l'UEMOA.

CHAPITRE 1 : LES DÉTERMINANTS DE L'INFLATION

L'étude des déterminants de l'inflation nous amènera d'abord à essayer de définir l'inflation, d'énoncer ensuite les formes, causes et conséquences de l'inflation, on terminera avec une étude descriptive du taux d'inflation de 1967 à 2006 par la mesure de l'inflation et les modalités pratiques de son calcul au Sénégal.

I. Definition de l'inflation: 

Il y a inflation lorsque le niveau général des prix croît alors que la valeur des marchandises en circulation (Produit intérieur brut) n'augmente pas.

Dans toute économie, il existe une correspondance entre ce qui est produit (localement ou importé) et la monnaie en circulation. Le niveau général des prix est l'expression de cette correspondance.

L'inflation se signale par une hausse de prix, mais toute hausse de prix n'est pas synonyme d'inflation. Une hausse de prix est toujours équivoque. Cette dernière peut être l'émanation d'une pénurie momentanée, d'une augmentation de la demande, d'une hausse localisée sur quelques marchés (par exemple le marché du pétrole en ce moment). L'inflation est un accroissement général, durable et structurel du niveau des prix ; elle commence quand le processus de hausse de prix devient cumulatif et incontrôlable. La dimension la plus importante dans l'inflation est d'ordre psychologique.

La problématique de l'inflation occupe actuellement une place de premier plan dans les discussions sur la conjoncture économique et sociale au Sénégal. La hausse des prix ampute le pourvoir d'achat des ménages. Pourtant, l'inflation n'est pas chronique au Sénégal puisque l'économie n'a pas enregistré des hausses de prix supérieures à 3% depuis plus de dix ans. Toutefois, on relève, depuis la fin de l'année 2006, une tension continue sur les prix puisqu'ils affichent une hausse de 5,8% en moyenne sur les onze premiers mois de 2007.

1. Rappels théoriques sur l'inflation:

Dans la littérature économique, les déterminants de l'inflation peuvent être classés en cinq principales catégories :

a. Le prix d'un produit est sensible à la pression, en amont, sur le marché des facteurs. Ainsi, une hausse des salaires, non compensée par une plus grande productivité du facteur travail, des facteurs techniques de production et des matières premières plus onéreux, alimente la tension sur les charges de l'entreprise. L'accroissement des coûts de production des entreprises est de nature à augmenter le prix du bien de consommation.

b. L'inflation par la demande résulte d'une croissance de la demande non entièrement satisfaite, par les producteurs sans surcoût, par l'effet compensateur des importations, ou par la disponibilité de stocks.

Le cas de plein emploi du capital et du travail justifie également ce type d'inflation, sous l'hypothèse d'un progrès technique donné.

Une forte demande des ménages en biens de consommation finale et des entreprises en consommations intermédiaires annonce une reprise de l'activité. Si le délai de réaction des producteurs de biens de consommation finale et de consommations intermédiaires est long, cela engendre une situation de surchauffe. L'offre étant insuffisante par rapport à la demande, la discrimination s'opère, en général par une augmentation du prix.

c. La hausse de la demande relève parfois d'un effet liquidité. La hausse des prix diminue le pouvoir d'achat de la monnaie. Le taux de croissance de la masse monétaire, mis en balance avec la variation du niveau de la production de biens et services, ne doit pas être excessif, au risque de conduire à une inflation, qualifiée de monétaire. L'impact de l'augmentation de la masse monétaire sur le niveau général des prix dépend du cadre théorique retenu.

En admettant la neutralité monétaire, les variations de l'offre de monnaie affectent uniquement les variables nominales sans impacter les variables réelles (production, emploi, prix relatifs...). En cas de hausse de l'offre de monnaie, le niveau général des prix s'ajuste pour égaliser l'offre et la demande de monnaie.

d. L'inflation résulte dans certains cas d'une hausse des prix à l'importation si l'économie est suffisamment ouverte sur l'extérieur. Cette hausse est toutefois due à une dépréciation du Taux de Change Effectif Nominal et parfois à une hausse des prix extérieurs.

e. Dans une économie, la variation du niveau des prix traduit parfois les distorsions qui caractérisent l'activité productive. Si certaines entreprises dominent le marché des biens et services, leur productivité déteint fortement sur la structure des prix.

L'approche par les produits adoptée dans ce document n'est pas directement rattachée à l'une de ces conceptions théoriques ; elle emprunte plutôt des éléments à certaines d'entre elles.

2. Repères et faits stylisés :

D'un point de vue chronologique, l'économie sénégalaise a été marquée par des faits économiques qui ont agi sur les prix à la consommation. Les chocs ont trait à l'environnement international ou relèvent de considérations internes.

Au niveau interne, la société nationale de l'électricité (SENELEC) a réajusté en septembre 2006 le prix de l'électricité, longtemps bloqué en dépit de la hausse du coût des intrants, principalement le fuel. De même, le gaz butane a connu un raffermissement de prix, favorisé notamment par les pénuries constatées sur le marché. Ces deux mouvements ont engendré des relèvements de prix dans les secteurs qui utilisent de manière intensive ces produits comme input.

Par ailleurs, les cours de certains produits alimentaires de grande consommation ont augmenté sur le marché mondial. C'est notamment le cas du riz dont l'offre subit les mauvaises conditions climatiques des pays producteurs et, à une certaine période, la faiblesse des stocks au plan interne.

Le lait est marqué par la restriction de l'offre suite au gel des exportations de l'Inde, pour des raisons liées à la satisfaction de sa demande interne.

D'autres produits pâtissent de la faiblesse saisonnière de l'offre. C'est le cas des produits halieutiques, peu visibles en début d'année ou au lendemain de grandes fêtes religieuses, compte non tenu de l'effet de l'émigration clandestine sur la disponibilité de la main d'oeuvre. Les effets conjugués de l'ensemble de ces éléments factuels ont contribué à l'inflation constatée.

L'économie sénégalaise est très ouverte sur l'extérieur, avec un degré d'ouverture de 35% en 2005, pour une moyenne de 34% entre 2001 et 2005. Des statistiques sur la contribution des produits importés et des produits locaux à l'inflation montrent que les produits locaux ont plus contribué à l'évolution du niveau général des prix que les produits importés (voir tableau 1).

Graphique 1 : Part des produits locaux et importés dans l'inflation

Source : BCEAO

II. Les formes d'inflation:

Il existe trois formes d'inflation qui sont classées par ordre croissant de gravité, dans le développement du processus inflationniste :

Ø L'inflation latente, contenue, déguisée ou rampante:

Elle est caractérisée par la hausse des prix de façon épisodique liée par exemple à l'accroissement de la population, une relance de la consommation après des tensions sociopolitiques, une pénurie de la production (cas des produits maraîchers et halieutiques entre juillet et septembre au Sénégal), etc.

Ø L'inflation ouverte :

Elle commence dès que la hausse dissimule des anticipations à de nouvelles hausses de prix de la part de tous les acteurs de la vie économique (consommateurs, producteurs, Etats). La croyance à l'accroissement des prix provoque la hausse même si cette dernière n'est pas nécessairement fondée.

Ce processus cumule les effets d'entraînement et se nourrit de lui-même, comme une boule de neige.

Ø L'inflation galopante ou hyper-inflation :

La hausse de prix est de plus en plus forte, du fait que les mobiles psychologiques (la peur de la hausse) ont pris plus d'importance que le déséquilibre entre l'offre et la demande. Elle place la balance commerciale en déficit ou l'accentue, parce que les importations augmentent tandis que les exportations diminuent brusquement. Il faudrait ressusciter la confiance du public pour enrayer le mouvement.

Les formes d'inflation connues jusqu'à ce jour au Sénégal sont l'inflation contenue (actuellement) et l'inflation ouverte (au cours du premier semestre 1994 : année du changement de parité du FCFA).

1. Les causes de l'inflation:

Il existe deux causes. La première est d'ordre économique et la seconde est plutôt d'ordre sociologique et constitue l'explication moderne.

Ø La cause économique ou cause formelle résulte d'un déséquilibre entre l'offre et la demande qui est le point de départ du processus inflationniste. Ainsi, une hausse plus forte que prévue de la demande par rapport à l'offre se traduit par une augmentation des prix pour réaliser l'ajustement. Le déséquilibre peut provenir de l'offre ou de la demande ou des deux combinées. Les éléments de la demande qui peuvent être à l'origine de l'inflation sont :

· une émission monétaire pour combler le déficit budgétaire de l'Etat,

· des dépenses incontrôlées de recettes extérieures extraordinaires notamment les recettes de privatisation;

· une distribution supplémentaire de revenus dans le public ;

· une augmentation de salaire dans le privé ;

· une augmentation du coût des matières premières (cas des chocs pétroliers de 1974, 1979/80 et 2005/2006) ;

Du côté de l'offre, le déséquilibre peut provenir :

· d'une pénurie de la production (agricole par exemple) due à des facteurs imprévisibles (sécheresse, inondations, guerre, etc.);

· d'une politique d'austérité.

Dans tous les cas, il faut noter que la hausse des prix n'est pas uniforme (hausse par ici, baisse par là) et pas constante (accélérations et décélérations se suivent selon le climat psychologique et la structure de l'économie).

Ø La cause permanente : lutte des groupes :

L'inflation a une dimension sociologique. Elle est le résultat de « pressions multiples de la part des divers groupes sociaux, qui tentent de modifier à leur profit la répartition de la richesse nationale ». Ainsi, l'inflation est la résultante de la course des acteurs économiques pour l'appropriation des richesses.

On peut identifier quatre groupes que sont :

· les salariés, ouvriers, employés etc., titulaires des revenus fixes, qui revendiquent une augmentation des traitements ;

· les paysans, qui s'efforcent de défendre les cours agricoles ;

· les industriels, qui s'efforcent d'accroître leurs profits ;

· les commerçants, qui défendent leurs marges bénéficiaires.

2. Les consequences de l'inflation:

Elles sont nombreuses et complexes. Nous nous limiterons à quatre aspects importants :

a. Sur la répartition du revenu national :

L'inflation avantage les débiteurs au détriment des créanciers à moins que la dette ne soit indexée. Si je dois 100 F CFA et que les prix augmentent de 15%, je rembourserais bien à mon créancier 100 F CFA, mais son pouvoir d'achat est amputé de 15 F CFA (toutes choses étant égales par ailleurs). Il est important de noter que l'inflation ne détruit pas la moindre parcelle de la richesse nationale. Elle modifie la manière dont elle est répartie en appauvrissant les uns et enrichissant les autres. Elle touche surtout les personnes pauvres : salariés, fonctionnaires, employés, petits épargnants, en général les titulaires de revenus fixes.

b. Sur la production:

L'inflation donne un coup de fouet à la production en période de sous-emploi. La hausse de prix procure un surplus de profit pour les entreprises et les incite à investir. Le taux d'investissement va dépendre de la différence entre la hausse des coûts et celle des prix, ainsi que de la structure générale de l'économie (extraverti ou pas).

c. Sur les finances publiques:

L'inflation favorise l'Etat. Elle permet aux pouvoirs publics de financer les dépenses extraordinaires. Elle allège le service de la dette publique. Chaque fois que le déficit budgétaire est important et que les emprunts sont saturés, l'Etat peut avoir recours à la planche à billets. Cette mesure n'est pas à portée de main dans le cas du Sénégal du fait que l'institut d'émission de la monnaie est communautaire. La hausse des prix fait également apparaître une plus-value de recettes (notamment la T.V.A.).

d. Sur la balance des échanges avec l'étranger :

Si la hausse des prix domestiques est supérieure à celle des partenaires commerciaux, elle freine les exportations et fait apparaître des produits étrangers moins chers et stimule les importations. Ce double mouvement entraîne à terme un déficit de la balance commerciale qui se creuse et une perte de devises.

Pour combattre l'inflation, diverses solutions sont préconisées : stabilisation des prix par le rationnement ou la compression des revenus ; mesures incitatives à la production, sous formes de subventions, d'aides, de faveurs fiscales ; indexation des emprunts pour ressusciter la confiance des épargnants ; blocage des prix.

III. Etude descriptive du taux d'inflation de 1967 à 2006 :

L'analyse rétrospective de l'évolution de l'indice des prix à la consommation relève une tendance générale à la hausse. Ainsi, son évolution peut être décomposée en trois phases. La première qui va de 1967 à 1987, est caractérisée par la quasi linéarité de la courbe de l'indice. La seconde phase est marquée par une stabilité, voire une légère décroissance du taux d'inflation au Sénégal. Enfin, sur la période allant de 1995 à 2006, la courbe de l'évolution de l'indice des prix à la consommation est croissante (voir graphique ci-après)

Graphique 2:Evolution de l'indice des prix de 1967 à 2006

Source : ANSD

Entre 1967 et 2006, le taux d'inflation moyen annuel du Sénégal est de 5,5% .Cette moyenne cache d'importantes disparité Les plus fortes progressions du taux d'inflation s'observent pendant les années 70, avec notamment la flambée des prix du baril au niveau international.

Les années 80, marquées par le début de la crise de la dette et l'application des politiques d'ajustement structurel qui en ont découlé, ont vu la poursuite de l'accroissement des prix A cela, s'ajoutent les sécheresses qui ont sévi durant cette période entraînant du coup des déficits céréaliers occasionnant les hausses des produits vivriers. Cependant, vers les années 80, les politiques restrictives ont conduit à la stabilité des prix, voire à leur décroissance, les effets néfastes de ces politiques sur la croissance, ainsi que sur la compétitivité de l'économie nationale se traduit par le changement de parité du FCFA par rapport au Franc français intervenu en janvier 1994. Cette décision a eu pour conséquence immédiate sur l'économie, une flambée des prix de 32,1% en 1994 et de 8,1% en 1995. Toutes fois, depuis 1996, on assiste à une hausse modérée des prix au Sénégal.

Graphique 3: Evolution du taux d'inflation du Sénégal de 1967 à 2006

Source: ANSD

1. La mesure de l'inflation:

Parmi tous les indicateurs, pourquoi privilégier l'indice des prix à la consommation des ménages comme indicateur de l'inflation. D'un point de vue théorique, l'indice des prix du PIB que l'on appelle aussi le déflateur du PIB serait préférable, puisque le PIB représente la valeur des biens et services issus de la production des unités résidentes et disponibles pour des emplois finals (consommation, investissement). Mais au Sénégal cet indice est annuel, disponible avec un an de retard et susceptible de révisions éventuellement importantes.

L'indice des prix à la consommation a l'avantage d'être mensuel. De plus, la consommation des ménages représentant 92,3% du PIB aux prix courants

(en 2004), l'indice des prix à la consommation peut être considéré comme un bon instrument de mesure de l'inflation. Par ailleurs, par l'expérience, ce sont les prix à la consommation qui enregistrent les fluctuations les plus sensibles.

En fait qu'est-ce qu'un indice des prix à la consommation ?

L'indice de prix à la consommation est un instrument de mesure qui fournit une estimation de l'évolution d'ensemble des prix des biens et services figurant dans la consommation des ménages pour une date de référence donnée.

L'indice des prix à la consommation ne mesure pas un niveau de prix pour une période déterminée, mais la variation de ce niveau entre deux périodes.

Cette mesure est faite non pas en valeur absolue, mais en valeur relative.

L'indice des prix à la consommation n'est pas un indice de dépense. En effet d'une période à l'autre, la dépense d'un ménage varie selon les quantités consommées conséquemment à l'augmentation de la taille du ménage, les goûts du ménage, les prix, etc.

Des facteurs autres que le prix influent sur le niveau de l'indice de dépense alors que pour un indice des prix sa variation ne doit comporter que l'effet prix.

L'IPC n'est pas non plus un indice de coût de la vie. Le coût de la vie est le coût d'un ensemble de biens de consommation, correspondant à un certain niveau de satisfaction.

La mesure de ce coût est fonction:

ü des variations de prix

ü des changements touchant les produits

ü de l'évolution des goûts des consommateurs.

2. Les modalités pratiques de calcul de l'inflation au Sénégal :

L'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie calcule depuis janvier 1998 l'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) dans les pays membres de l'UEMOA.

Ø A quoi sert l'indice harmonisé des prix à la consommation ?

L'indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) a trois utilisations principales : économique, comptable et sociale.

L'IHPC sert à mesurer, chaque mois, la variation des prix au Sénégal. Il sert aussi à comparer l'inflation avec celle des autres pays membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, avec celle des autres pays membres de la Zone Franc ainsi qu'avec celle d'autres pays.

La comptabilité nationale utilise l'IHPC pour déflater divers agrégats dont la «consommation des ménages». Cette opération permet de passer de l'agrégat à prix courants à l'agrégat à prix constants.

L'IHPC peut aussi servir à indexer des contrats privés, des pensions alimentaires, etc.

Ø Pourquoi un nouvel indice des prix harmonisé ?

L'indice harmonisé des prix à la consommation est plus actuel que l'indice antérieur calculé jusqu'en 1997. Il utilise une nomenclature de consommation internationale NCOA (Nomenclature de Classification de l'Ouest Africain) récente, dérivée du Système de Comptabilité Nationale et commune à l'ensemble des pays membres de l'UEMOA.

Les pondérations de l'IHPC sont relativement récentes et plus fiables. Elles permettent de prendre en compte les modifications de comportement des consommateurs depuis la dévaluation du Franc CFA.

Elles commencent d'ailleurs à vieillir et une révision de l'indice est prévue en 2007, toujours dans le cadre d'un programme commun aux pays de l'UEMOA.

En effet, dix ans après l'enquête budget consommation, les habitudes de consommation des ménages dakarois ont nécessairement évolué. Ceci rend nécessaire la révision de l'indice au niveau régional. L'apparition de nouveaux produits, en raison notamment de l'évolution de plus en plus rapide de la technologie, ne fait que renforcer la justesse de la rénovation de l'indice.

Ø Quelle population concernée?

La population de référence retenue pour l'IHPC est l'ensemble des ménages résidant dans l'agglomération de Dakar.

Sont exclus du champ de l'indice les ménages non africains et les ménages africains expatriés au Sénégal dont un des membres occupent un emploi dans un organisme international et les corps diplomatiques.

CHAPITRE II : LE POIDS DE L'INFLATION SUR QUELQUES PRINCIPAUX PRODUITS

L'inflation, mesurée par les prix à la consommation, a enregistré une croissance moyenne de 5,9% en 2007 contre 2,1% l'année précédente. Cette hausse serait tirée essentiellement par les prix des produits alimentaires de 7,3%, et des produits énergétiques de 23%.

I. Produits alimentaires:

Les produits alimentaires constituent des produits de premières nécessités et une variation de prix sera aussitôt ressentie par les ménages. Nous présenteront ainsi de suite les produits céréaliers, les produits laitiers, les huiles alimentaires et enfin les autres produits alimentaires.

1. Produits céréales:

Les céréales étudiées concernent le riz et le blé qui sont exportées pour la plupart.

a. Le riz:

Les prix du riz ont augmenté de 12% pour le brisé, de grande consommation, passant de 225 à 250 F/kg et de 27% pour le riz entier, portant le prix à 364 F/kg en décembre 2007. Pour le riz brisé, les prix ont augmenté en mars 2007 avant de fléchir en juillet à la suite des mesures de suspension de droits d'entrée prises par les autorités. Les prix à l'export ont augmenté de plafond de 275 f/kg en novembre 2007.

b. Le blé:

A la suite de la flambée des cours mondiaux du blé les prix du pain sont ressortis en hausse de 16,7% en octobre 2007, passant de 150 à 175 F Cfa la baguette de 200g, depuis juin 2007, qui ont atteint des niveaux record en septembre 2007. Selon la FAO, cette tension sur les cours du blé résulte de la contraction des disponibilités mondiales, de la faiblesse des stocks et de la vigueur de la demande.

Elle est également liée à la hausse des prix à l'exportation du blé, conjuguée à la montée des coûts du fret, en liaison avec la forte demande de la chine et de l'Inde.

2. Produits laitiers:

Les produits laitiers se sont globalement renchéris de 26,2% en 2007. Ainsi le litre de lait frais est passé d'un niveau de 844 à 998 F Cfa, soit une hausse de 18% comparée à décembre 2006 tandis que le kg de lait en poudre a augmenté de 42%, en référence à son niveau de 2100 F. Son prix a culminé à 3075 F en septembre 2007. Les premières augmentations se sont manifestées dès mars 2007. Cet accroissement résulte de la hausse des cours mondiaux des produits laitiers, entamée depuis la fin de l'année 2006.

Ils sont passés de 1800 à 3700 euros la tonne entre novembre 2006 et juillet août 2007, soit une hausse de 105%.

Cette tension des prix sur le marché mondial a été ressentie sur le prix du sac de 25 kg qui est passé de 40 000 F en novembre 2006 à 70000 F en août 2007, soit une hausse allant de 57% à 75%. Cette situation est le résultat d'une série de chocs de production, survenus dans certains pays exportateurs nets qui ont réduit leurs approvisionnements, ainsi que d'une forte demande d'importation, en particulier de la part de pays en développement.

3. Huiles alimentaires:

Les prix des huiles alimentaires ont enregistré une hausse de 17,3%, résultant notamment du renchérissement de l'huile de palme, en début d'année 2007, de 900 à 1500 F le litre, à la suite des tensions sociopolitiques en République de Guinée. Le prix du litre d'huile végétale est passé, en moyenne, de 750 à 855 F Cfa, soit une progression de 14,3%, tirée par la vigueur de la demande de l'industrie des biocombustibles et la hausse record des prix des céréales fourragères, stimulant la demande en farines d'oléagineux.

4. Autres produits alimentaires:

Concernant les autres produits alimentaires, les variations des prix ont été moins accentuées en 2007. Les prix des poissons et autres produits de la pêche séchés ou fumés ont progressé de 7,0%, en liaison avec la réduction de l'offre des produits halieutiques. Pour le sucre, la hausse des prix est de 6,9%, en moyenne, malgré la dépréciation de 13,7% des cours entre janvier et décembre 2007. Les prix de la viande de boeufs ont progressé de 12% en 2007, à la suite des difficultés du secteur de l'élevage, avec l'insuffisance de l'offre domestique.

II. Produits énergétiques:

S'agissant des produits énergétiques, ils ont contribué globalement pour 23% à la hausse des prix en 2007.

a. Le gaz butane:

Les prix du gaz ont crû de 35,1%, tandis que ceux des combustibles solides ont progressé de 29,4%, du fait des hausses successives des cours des produits pétroliers. Les prix du gaz butane sont passés en moyenne de 1714 à 2554 F Cfa, avec un pic de 2700 F Cfa en février 2007 pour les emballages de 6 kg qui représentent 87% de la consommation nationale de gaz. Ils ont contribué, en moyenne, pour 11,3% à la variation du niveau général des prix en 2007.

Tableau 1 : structure des prix du gaz butane au consommateur

 

Juin 2006

Juin 2007

Variation (%)

Type de bouteille

2,7KG 6KG

2,7KG 6KG

2,7KG 6KG

Subvention

-637,0 -1411,6

-522,3 -897,5

-18,0 -36,4

Marge distributeur

230,8 515,0

230,8 515,0

0,0 0,0

TVA

198,7 441,9

220,0 489,3

10,7 10,7

Prix consommateur

745 1675

1000 2500

34,2 49,3

Source: comite national des hydrocarbures

Il apparaît clairement que la hausse du prix du gaz butane est portée par la hausse du prix à l'importation qui, à taux de pression fiscale quasi constant, se traduit par une hausse du prix au consommateur exacerbée par la baisse de la subvention par bouteille.

Toutefois, ces prix « officiels » pourraient différer des prix effectivement payés par le consommateur.

Les prix du poste Gaz de l'IHPC, qui comprend les bouteilles de 2,7kg et de 6kg, ont progressé de 34,3% entre les deux dates. Cette croissance correspond à celle du prix des bouteilles de 2,7kg, même si elle reste inférieure à celle du prix des bouteilles de 6kg.

b. Les carburants, lubrifiants et transports routiers :

Les prix des carburants et lubrifiants en 2007 ont augmenté, en moyenne, de 3,6% et ont contribué pour 1,1% à l'inflation. Les prix à la pompe se sont renchéris de 60 F/l pour l'essence super et à 78 F/l pour le gasoil entre décembre 2006 et décembre 2007, passant respectivement de 655 à 715 F Cfa et de 554 à 703 F Cfa, à la suite des réajustements des prix.

Entre juin 2006 et juin 2007, les marges et les taxes n'ont quasiment pas connu de variation. Le relèvement des prix des carburants serait alors à chercher dans la hausse des prix à l'importation. A ce niveau, les prix à l'importation ont progressé de 2,5% pour le Gasoil et 1,8% pour le Diesel Oïl.

Le transport routier, avec près de 75% des approvisionnements en Gasoil et Diesel Oïl (source : ANSD), serait certainement la première activité affectée par le renchérissement des carburants.

Tableau 2 : marges et taxes en % du prix TTC du gasoil, du diesel oil

 

Juin 2006

Juin 2007

Gasoil

Diesel

Gasoil

Diesel

Droit de porte

5,8

4,5

5,3

4,2

Taxe spécifique

16,8

-

16,8

-

TVA

15,0

15,3

1,5

15,3

Total taxes

37,7

19,8

37

19,5

Total marges

9,5

5,0

9,4

5,2

Sources : comite national des hydrocarbures

c. L'électricité:

Les effets induits n'ont pas été négligeables sur les prix des services d'électricité. Les tarifs de l'électricité se sont accrus de 9,7% en 2007, soit une contribution de 4,2% à l'inflation, à la suite des réajustements des tarifs décidés en novembre 2007 pour soutenir les coûts de production des prix à l'import de fuel.

Tableau 3 : marges et taxes en % du prix TTC de fuel 180-380 et le diesel SENELEC

 

Juin 2006

Juin 2007

Fuel 180

Fuel 380

Diesel SENELEC

Fuel 180

Fuel 380

Diesel SENELEC

Droit de porte

4,3

4,3

4,5

3,8

3,7

4,2

Marge distributeur

8,1

8,4

5,0

7,8

8,1

5,2

TVA

15,3

15,3

15,3

15,3

15,3

15,3

Sources comite national des hydrocarbures

4. Transports et services de l'hôtellerie et de la restauration :

En ce qui concerne les transports, les prix moyens en 2007 laissent apparaître une variation de 2,5%, imputable aux services pour l'entretien et la réparation de véhicules particuliers de 4% et aux carburants et lubrifiants. La contribution globale au mouvement d'ensemble est de 3,7%.Les prix du transport sont bloqués dernier réajustement officiel des prix date de fin octobre 2005.

Quant aux prix des services d'hôtellerie et de restauration, ils ont été majorés de 13,4%, tirés par la hausse des prix des services de restaurant, cafés et établissement similaires de 14%.

Ces ajustements seraient liés aux augmentations des coûts des intrants comme le gaz, l'électricité et les produits alimentaires. La contribution de la fonction au niveau général des prix est de 4,7%.

III. Analyse de l'inflation selon les principales composantes de l'IHPC :

Les composantes « Alimentation » et « Transport », demeurent les principales sources de la baisse des prix. La contribution de la fonction « Alimentation » à l'inflation est passée de -0,3 point de pourcentage à fin novembre 2009 à -1,4 point de pourcentage à fin décembre 2009, en rapport avec le repli en rythme annuel du prix des céréales de 8,0% et des produits de la pêche de 8,3%.

La contribution de la fonction « Transport » est ressortie à -0,4 point de pourcentage, en liaison avec la baisse en rythme annuel de 5,4% des prix des carburants et de 3,1% des tarifs des transports. Toutefois, le repli en rythme annuel des prix des produits pétroliers s'est atténué, en rapport avec l'incidence de la remontée des cours du pétrole brut observée sur la période récente. En effet, la variation en glissement annuel des cours mondiaux du pétrole brut exprimés en francs CFA est passée de -33,1% à fin septembre 2009 à 15,9% à fin novembre 2009 et à 55,9% à fin décembre 2009.

CHAPITRE III : ETUDE COMPARATIVE DU NIVEAU ET DE L'ÉVOLUTION DES PRIX ENTRE LE SÉNÉGAL ET DES PAYS DE L'UEMOA

La comparaison est faite sur la base de l'indice harmonisé des prix à la consommation, adopté par les pays de l'UEMOA. Il est retenu, dans la comparaison, les pays à économie relativement similaire, notamment les pays sahéliens (Burkina Faso et Niger) et la côte d'ivoire qui présente des avantages comparés en termes d'ouverture maritime. La comparaison se fera à partir de l'étude des produits alimentaires, des produits énergétiques ensuite nous étudierons le mécanisme de formation des prix et enfin les tendances récentes au Sénégal et dans l'UEMOA.

I. Produits alimentaires:

Les produits alimentaires ont contribué pour près de 60% à l'inflation en 2007. Leur évolution est plus accentuée au Sénégal (7,3%) et en Côte d'Ivoire (5,4%) qu'au Mali (1,8%). En revanche, les prix ont baissé au Burkina Faso (-1,2%) et au Niger (-1,3%). L'inflation s'est ressentie en 2007, avec l'augmentation des prix de plusieurs produits alimentaires importés, notamment les céréales, les produits laitiers huiles alimentaires. Ces hausses des cours mondiaux ont induit un relèvement des prix domestiques dans tous les pays de l'Union.

1. Produits céréaliers

a. Le riz

Le Sénégal a connu une évolution sensible des prix, du riz. Cependant, en termes de niveau, les autres pays demeurent plus chers pour le riz brisé dont le prix s'est établi à plus de 300 F contre 250 F/kg pour le Sénégal, en décembre 2007. Par contre le riz entier ordinaire coûte plus cher au Sénégal avec 364 F le kg. Pour les autres pays, il s'agit essentiellement d'une production locale et les prix varient entre 288 F/kg à Bamako et 300 F/kg à Abidjan.

Tableau 4 : Prix moyens à la consommation du riz et du mil en 2007

(en Fcfa/kg)

SENEGAL

COTE D'IVOIRE

MALI

NIGER

BURKINA FASO

Riz brisé

242

242

305

272

288

Riz entier ordinaire

364

497

288

321

282

Mil

214

260

145

167

151

Sources : statistiques nationale des pays

b. Le blé

La flambée des prix du blé sur le marché international est liée à la poussée de la demande, de la Chine et de l'Inde, et à la baisse d'environ 36% de la production de gros producteurs, comme les Etats-Unis et dans les pays de l'ex-URSS. Ce renchérissement a entraîné une augmentation du prix de la farine de blé et, en conséquence, celle du pain. Il a été constaté un relèvement du prix du pain dans la plupart des pays, en septembre 2007, au Burkina (+4,2%) et au Niger (+20%), en octobre, au Sénégal (+16,7%), en novembre au Mali (+20%). La baguette de 200 grammes a coûté en 2007, 162 F Cfa au Sénégal, 150 F en Côte d'Ivoire, 124 F Cfa au Mali, 157 F Cfa au Niger et 120 F Cfa au Burkina Faso.

Graphique 4 : Prix moyen à la consommation du pain et de la farine de blé en 2007

162

370

150

423

124

372

157

361

120

383

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

prix

SENEGAL

COTE

D'IVOIRE

MALI

NIGER

BURKINA

FASO

pays

Évolution du prix de la farine de blé et du pain en 2007

Pain (baguette 2OOg)

Farine de blé (kg)

Source: statistique des pays auteurs

2. Produits laitiers

Les prix des produits laitiers sur les marchés internationaux sont en progression de 41%, en 2007 par rapport à 2006, en liaison avec la baisse de l'offre induite par la sécheresse en Australie, la suppression progressive des subventions de l'Union européenne et l'arrêt des exportations de l'Inde. Les prix ont affiché la plus forte progression au Sénégal (+26,2%), suivi du Mali (+6,4%). Dans les autres pays de l'Union, la variation des prix est en deçà de 5%.

3. Huiles alimentaires

Le renchérissement des huiles alimentaires est porté par la progression de plus de 40% des cours mondiaux des oléagineux, en rapport essentiellement avec l'augmentation de la demande des industries chimiques et de biocarburants. Les huiles alimentaires ont enregistré une hausse de prix plus soutenue au Sénégal avec 17,3% contre une moyenne de 4,9% pour le reste de l'espace communautaire. Le litre d'huile végétale est vendu à 855 F Cfa à Dakar contre 714 F Cfa et 879 F Cfa, respectivement à Bamako et à Ouagadougou.

Graphique 5: évolution du prix moyen à la consommation de l'huile alimentaire en 2007

Source: Statistique nationale des pays

II. Produits énergétiques

a. Le gaz butane

L'inflation résulte essentiellement du relèvement des prix du gaz domestique et, dans une moindre mesure, de ceux des carburants dans la plupart des pays, du fait de la poursuite des tensions sur les cours internationaux du pétrole.

En effet, les cours mondiaux du baril de pétrole brut se sont inscrits en hausse de 8,3%, passant de 67,6 dollars, en moyenne en 2006, à 73,1 dollars en 2007. De ce fait, les produits pétroliers et les services de transports ont une contribution directe de 0,1 point à la progression des prix en 2007. Cependant, les niveaux élevés atteints par les prix des carburants à la pompe ont continué à se diffuser aux coûts des autres biens et services, notamment ceux de l'électricité. Les prix des produits énergétiques sont ressortis à 2,4% plus chers qu'en 2006 dans l'Union du fait surtout de la croissance enregistrée au Sénégal de 17,9%.

Dans les autres pays, les prix sont stables et même en baisse au Burkina Faso (-4,1%), en Côte d'Ivoire (-1,9%) et Niger (-2,2%). Le prix des carburants est bloqué depuis plus d'un an à leur niveau atteint, alors qu'au Sénégal les prix sont ajustés en fonction des cours mondiaux qui sont en hausse permanente. En termes de niveau, le Sénégal et le Burkina Faso affichent en 2007 des prix plus élevés pour le gasoil et l'essence super.

Tableau 5 : Prix moyen des produits pétroliers en 2007

 

Sénégal

Cote d'Ivoire

Mali

Niger

Burkina

Super carburant (en Fcfa/litre)

2006

659

615

615

618

654

2007

690

615

618

594

630

Gaz oïl (en Fcfa /litre)

2006

536

615

520

564

592

2007

571

615

533

558

572

Gaz butane (6kg en Fcfa)

2006

1714

1500

1978

3500

1560

2007

2554

1500

2000

3000

1560

Source : statistique nationale des pays

Graphique 6: prix comparé du gaz oïl vendu à la pompe

Sources : statistiques nationales des pays

Graphique 7: prix comparé de l'essence super vendu à la pompe

Sources : statistiques nationales des pays

b. L'électricité

En ce qui concerne l'électricité, seuls le Sénégal (9,7%) et le Burkina Faso (6,4%) ont procédé à des réaménagements à la hausse des tarifs en 2007.

Graphique 8 : Prix moyens à la consommation de l'électricité en 2007

Source : statistique des pays auteurs

c. Transports et autres services auxiliaires de transport :

Les transports et services auxiliaires ont vu leur prix s'apprécier de 1,3% en 2007 dans l'UEMOA. Le Mali et le Sénégal, avec des variations respectives de 2,9% et 2,1%, ont connu les évolutions les plus marquantes. Les services d'entretien et réparation et les transports inters urbains ont impulsé l'évolution des prix dans ces deux pays avec respectivement 11% et 8,7% au Mali et 4% et 4,9% au Sénégal. Ces services semblent sensibles aux effets de la hausse des prix des carburants et lubrifiants. Les trois autres pays ont affiché des prix quasi stables (Burkina Faso et le Niger), voire en baisse (Côte d'Ivoire).

III. Mécanisme de formation des prix des principaux produits responsables de l'inflation

La formation des prix, qu'ils soient libres ou administrés, correspond à l'évaluation des coûts, à chacune des étapes d'un processus, allant de la production du bien, ou de l'importation, le cas échéant, à la mise à disposition du consommateur final, à travers un circuit de distribution faisant intervenir plus de prestataires et d'intermédiaires que nécessaires. En sus de la rémunération de ces opérateurs, la structure d'un prix prend naturellement en compte la fiscalité de porte frappant les produits, s'ils sont importés finis ou les intrants, quand ils sont usinés, ainsi que les taxes intérieures.

a. Structure des prix des produits alimentaires

D'une manière générale dans tous les pays, les structures des prix des produits alimentaires importés se scindent en cinq grands blocs, à savoir :

Ø La valeur CAF des marchandises.

Ø les frais liés au séjour portuaire des marchandises.

Ø les charges liées à la fiscalité de porte.

Ø les autres frais après dédouanement.

Ø les marges bénéficiaires des grossistes aux détaillants.

Il sera procédé à une comparaison des structures des prix de certains produits de base tels que le riz et la farine de blé, aux fins de distinguer les principaux postes responsables de l'écart constaté au niveau des prix.

Tableau 6 : Structures comparées des prix du riz entre le Sénégal, le Mali et le Niger

 

SENEGAL

NIGER

MALI

Valeur CAF

249 ,3

-

-

Prix achat

-

259,5

245

Transport

-

36

24,2

Assurance

-

0,8

8,98

Prélèvements communautaires

6,7

0

0

Transit et frais intérieurs

15

10,8

18,5

Prix import

271

306,9

276,7

Subvention

-23

0

0

Marge

22

11,08

58,34

Prix consommateur F /KG

270

318

335

Source : statistiques nationales des pays auteurs

Alors qu'au Sénégal, le prix du riz est actuellement bloqué, au Mali comme au Niger, il s'agit d'un prix consensuel. C'est ainsi que dans ce dernier pays, les prix retenus sur le terrain varient entre 350 et 400 F Cfa/kg. Au Mali, les prix consensuels font l'objet d'une application plus stricte, due certes à l'engagement écrit que prennent les importateurs avant de bénéficier des « facilités fiscales » mais surtout à la forte maîtrise que ces derniers ont des circuits de distribution marqués par l'absence quasi générale de semi-grossistes. Au Niger, la marge globale de 11,1 F/kg, allouée par la structure consensuelle, est très faible, ainsi que le montant prévu pour le poste transit et frais intérieur, car elle se situe à 10,84F/kg contre 15 et 18,5 F Cfa respectivement au Sénégal et au Mali.

b. Structure des prix des produits pétroliers :

Parmi les pays concernés par l'étude, seuls le Sénégal et la Côte d'Ivoire possèdent des raffineries, la possibilité étant offerte aux tiers détenant une licence, de réaliser les importations (à l'exclusion du butane pour le Sénégal). Au Burkina et au Niger, la SONABHY et la SONIDEP respectivement ont le monopole des importations et du dépôt alors que ces activités sont libéralisées au Mali où les importateurs sont également des transporteurs et contrôlent ainsi parallèlement la distribution.

Tableau 7 : Prélèvements de droits et taxes sur le prix de carburants

 

Super carburant

Gasoil

Total prélèvement

Taxe spécifique

Total prélèvement

Taxe spécifique

Prix Fcfa/L

% prix pompe

Prix Fcfa/L

Dont taxe spécifique

Prix

Prix Fcfa/L

% prix pompe

Dont taxe spécifique

Sénégal

350,1

47%

206,7

28%

236,4

94,0

34%

14%

Mali

222,8

35%

223,1

27%

83,3

65,5

15%

12%

Burkina

249,8

37%

118,1

19%

166,2

28,4

28%

5%

Cote d'ivoire

244,2

40%

125,0

19%

98,5

50,0

18%

9%

Niger

215,2

32%

75,0

11%

180,8

30,8

27%

6%

Source : statistiques nationales pays

Excepté le Mali, pour tous les autres pays, le taux de la taxe spécifique est fixe. Ces taux sont révisés périodiquement pour maintenir un niveau de prix jugé acceptable et publiés tous les mois par arrêté ministériel, en fonction des sources d'approvisionnement (Dakar, Abidjan). Pour les besoins de l'analyse c'est le montant moyen de la taxe spécifique selon la provenance qui a été retenu.

Tableau 8 : Structures comparées des prix sur le gaz butane

Emballage 6Kg

Sénégal

Mali

Burkina Faso

Cote d'ivoire

Niger

Droit de porte

21,6

34,6

32,5

 
 

Marge globale

86,5

161,4

142,5

 
 

TVA

84,9

0,0

0,0

 
 

Subvention

-216,1

-539,3

-508,0

1077,2

-360,0

Prix emballage 6 Kg

2397

1920

1560

1500

2640

Source : statistiques nationales pays

De l'analyse de cette structure comparée des prix sur le gaz butane, il ressort que tous les pays accordent des subventions importantes sur le gaz butane sans distinction du format, excepté Sénégal qui différencie les emballages de 2,7 kg et ceux de 6kg. Le niveau de subvention par kg de gaz butane le plus élevé est noté au Mali et le plus faible est observé par le Sénégal. L'effort des autorités sénégalaises est d'autant plus appréciable que les quantités importées au Sénégal dépassent de loin celles des autres pays.

A titre d'illustration, en 2007, les mises à la consommation de gaz butane sont de l'ordre de 123 272 tonnes au Sénégal, contre 28 809 tonnes au Burkina, 6 604 tonnes au Mali et 1 607 tonnes au Niger. Au Sénégal, parmi les facteurs qui ont négativement impacté les prix à la consommation en 2007, on peut noter les réformes introduites au dernier trimestre 2006, en vue d'assainir la situation financière de la Société Africaine de Raffinage (SAR).

IV. Mesures de régulation des prix :

Pour atténuer les impacts négatifs sur les prix de certaines denrées de première nécessité, consécutifs au renchérissement des cours mondiaux, tous les Etats visités dans le cadre de cette étude ont suspendu les droits et taxes à l'importation desdits produits. Ces mesures ont permis, dans certains cas, de stabiliser voire baisser les prix, mais il convient de remarquer qu'elles grèvent considérablement les budgets des Etats et ne sont pas viables dans le long terme, eu égard à leur caractère conjoncturel. Il s'y ajoute que les droits et taxes à l'importation ne sont pas à l'origine de l'inflation présentement constatée.

1. Mesures de lutte contre l'inflation au Sénégal :

a. les droits et taxes :

La forte baisse de l'offre des céréales et de lait sur le marché mondial a entretenu une forte variation à la hausse des prix de ces produits. Face à cette situation, le Gouvernement du Sénégal a, depuis le 02 juillet 2007, suspendu les droits de douane (5%) et TVA (18%) sur certaines denrées alimentaires (le riz, le lait, le blé et les préparations alimentaires à base de lait), afin d'atténuer la répercussion de cette hausse sur le marché local.

Cette suspension a été étendue au riz brisé entier et intermédiaire et les emballages contenant du riz depuis le 11 octobre 2007.

b. Sur les bases taxables du lait et du riz en brisures :

Des mesures ont été prises sur les valeurs en douane du riz et du lait. En effet, une analyse de l'évolution de la structure des prix, depuis 2006, ainsi que la tendance des cours au niveau mondial du riz en 2007, laissaient apparaître un niveau supérieur à la valeur CAF administrative appliquée pour le dédouanement de ce produit. Il en ressort clairement que la valeur de dédouanement appliquée est largement inférieure au cours mondial dudit produit, ce qui devait en principe être ressenti sur le prix.

S'agissant du lait en poudre, il a été noté, suite à la suspension des subventions accordées par l'Union Européenne à ses exportateurs de produits laitiers et à la diminution de l'offre au niveau mondial consécutive aux aléas climatiques, que les cours au niveau mondial ont connu une forte hausse et se situent à près de 3000 euros/tonne en 2006 et 4200 euros en 2007. Cependant, les prix du lait sur le marché intérieur n'ont pas subi directement les effets de cette flambée des prix du fait des mesures prises par les autorités pour atténuer l'impact. Ainsi, une valeur CAF de 2100 euros/tonne, soit 1400 F Cfa/kg avait été retenue pour les importations de lait en poudre afin de ne pas répercuter la hausse des cours sur les prix à la consommation.

Concernant les huiles alimentaires, suite à l'effondrement de la production d'arachide en coques et par voie de conséquence la production d'huile brute d'arachide, le Sénégal se voyait ravir les parts de marchés qu'il détenait en Europe par ses concurrents argentins, indiens et brésiliens. La protection mise en place en urgence par le Gouvernement du Sénégal a consisté à l'application d'une surtaxe de 25% sur les huiles de palme raffinées importées non originaire de la zone UEMOA.

Cette mesure, même si elle a certes permis de stopper les importations d'huiles raffinées de palme au profit de la production locale raffinée, n'a pas permis au consommateur sénégalais de profiter des bas prix des huiles asiatiques et n'a pas à ce jour permis de donner les moyens de la relance et du retour de la compétitivité de la filière arachide du Sénégal.

2. Mesures prises par les autres états:

Les Etats ont mis en oeuvre un certain nombre de mesures, à la fois fiscales et administratives. Il s'agit dans la plupart, de baisse ou de suspension de droits à l'importation de certains produits, réduction ou suspension de TVA ; mise en oeuvre du contrôle des prix, fixation de nouveaux prix de denrées dans le cadre d'un accord avec les opérateurs économiques. Pour certains produits, des Etats ont pris des mesures allant dans le sens de la fixation de valeurs en douane administratives en deçà des valeurs réelles appliquées lors des importations, afin de diminuer les montants payés au titre des droits de douane. En effet, une stricte application des méthodes d'évaluation dans ce contexte aurait eu pour conséquence une augmentation des droits de douane, du prix sur le marché intérieur. Ces droits et taxes sont en réalité supportés par le consommateur final du fait qu'ils sont intégrés dans le prix des marchandises. En effet, leur baisse ou leur suspension sont susceptibles de faire baisser les prix.

V. Mises en oeuvre des mesures :

Dans la mise en oeuvre, les Etats ont accompagné les mesures, quand elles s'avèrent insuffisantes, en accordant des facilités sur les procédures douanières.

Ceci conduit à la fixation de valeur en douane administrative, avec un engagement de l'opérateur à faire des efforts sur sa marge. La plupart des mesures sont conjoncturelles, avec une période test de trois mois, jugée pour certains pays insuffisante pour équilibrer le marché. La baisse des prix n'étant pas immédiate sur le terrain du fait que les remboursements des droits déjà perçus par l'Etat sur les anciens stocks ne sont pas automatiques. Ce sont des contrats d'avoirs en impôts entre l'Etat et les opérateurs à faire valoir sur les opérations à venir.

a. Impacts des mesures sur les dépenses publiques :

Les coûts supportés par l'Etat du Sénégal à travers cette suspension sont de l'ordre de 30 milliards de F Cfa sur la période allant de juillet 2007 à mars 2008, dont 21 en 2007 et 9 au premier trimestre 2008. En moyenne, ces coûts qui constituent des subventions indirectes aux consommateurs se situent à plus de 3 milliards de F Cfa par mois.

b. Impact économique:

La suspension des droits et taxes à l'importation sur certains produits finis ou semis finis qui rentrent en consommation intermédiaire dans la fabrication de produits locaux notamment le lait, les huiles, le sucre etc., semble créer des distorsions sur le marché local d'autant plus qu'il pourrait favoriser les industriels qui disposent du produit en tant qu'intrant au détriment des importateurs de produits finis et des industriels producteurs à partir d'intrants locaux. Pour le lait en poudre par exemple, la suppression des droits de douanes peut perturber le marché local du lait frais. Les industries locales spécialisées dans la collecte et la transformation de lait de vache à partir des fermes et les importateurs de produits finis sont fortement concurrencés par les industries laitières plus spécialisées dans le reconditionnement du lait en poudre.

Ces mesures ont permis de stabiliser, voire baisser légèrement les prix à la consommation, malgré la flambée continue des cours mondiaux.

Cependant, l'impact réel de ces mesures est difficilement appréciable par le consommateur, d'autant plus qu'elles ne pouvaient guère contribuer à faire baisser les prix de manière sensible. Toutefois, la lecture des prix en l'absence de ces mesures (1600-1700 F/500g, soit une hausse de 17,5%), contre (1350-1450, soit une baisse de 9,5%), comparé au prix d'avant la mesure. Par ailleurs, il est observé que depuis novembre 2007, la tendance des prix du lait en poudre semble se renverser. Les tendances en mars 2008 (3500 euros/tonne), commencent à se répercuter sur le marché local, avec une baisse de 1000 à 4000 F Cfa sur le sac de 25 kg.

VI. Tendances récentes au Sénégal et dans l'UEMOA

Dans l'ensemble, les trois premiers mois 2008, ont été caractérisés par la hausse des prix des produits de grande consommation. L'accélération de l'inflation des trois premiers mois 2008 trouve l'essentiel de ses origines dans le renchérissement de certains produits alimentaires locaux, mais aussi dans les prix des produits importés et la spéculation sur le gaz butane.

1. Au Sénégal

Les prix à la consommation se sont appréciés de 0,2% au cours des trois premiers de 2008 contre 1,8% le trimestre précédent et 1,1% le même trimestre en 2007, dénotant ainsi un ralentissement de la croissance des prix. Cette évolution est tirée par les services de restauration et d'hôtellerie, du logement, eau, électricité, gaz et autre combustible, des meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer, boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants et, dans une moindre, mesure des articles d'habillement et chaussures. En revanche, les prix des produits alimentaires sont en léger repli de 0,2%, mais la tension sur les prix des céréales demeure. En moyenne sur les trois premiers mois de l'année 2008, les prix ont connu une croissance de 5,3% contre 6,2% comparativement à la même période en 2007. Globalement l'inflation demeure encore élevée, mais la progression est moins forte qu'en 2007.

Ce qui laisse présager, toutes choses égales par ailleurs, d'une inflation en fin décembre moins importante que celle de l'année dernière.

2. Dans l'UEMOA

L'inflation dans la zone UEMOA, s'est établie à 4,3% en moyenne sur les trois premiers mois de 2008 contre 2,5% à la même période de 2007. Le renchérissement des produits alimentaires constitue la principale source d'inflation avec une contribution de 3,2 points de pourcentage. Les coûts des carburants ont contribué à hauteur de 0,3 point de pourcentage à l'inflation en moyenne à fin mars 2008. Selon les pays, le taux d'inflation a varié, en moyenne sur les trois premiers mois de l'année 2008, entre 2,8% en Côte d'Ivoire et 7,4% au Niger. Le taux d'inflation, en glissement annuel, s'est établi à 4,7% à fin mars 2008 contre 4,3% en février 2008 et 3,8% à fin janvier 2008. Cette accélération de l'inflation est imprimée par le renchérissement des céréales locales dans tous les pays, en rapport avec la baisse de 2,6% de la production de la campagne céréalière 2007/08 dans l'UEMOA. Elle résulte également des tensions sur les prix des produits alimentaires à fort contenu importé (pain, huile, riz, pâtes alimentaires) et de l'impact de la poursuite de l'augmentation des cours du baril de pétrole brut.

Tableau 9 : Evolution en % des prix au premier trimestre 2008

 

Glissement

Moyenne

Pays

Mars 2007 /06

Mars2008/07

Jan-mars 2007

Jan-mars 2008

Burkina

-0 ,5

7,5

-1,2

7,2

Cote d'Ivoire

3,2

3,5

2,8

2,8

Mali

0,8

5,8

1,4

5,2

Niger

-1,3

8,7

-0,7

7,4

Sénégal

6,0

4,3

5,1

5,3

UEMOA

2,7

4,7

2,5

4,3

Sources : Instituts Nationaux de la Statistique et BCEAO

CONCLUSION GÉNERALE

La problématique de l'inflation occupe actuellement une place de premier plan dans les discussions sur la conjoncture économique et sociale au Sénégal.

Le niveau général des prix à la consommation connait depuis le mois de novembre 2006 une hausse importante. En effet, depuis cette période, les prix de certains produits de grande consommation enregistrent des tensions non négligeables.

La structure de prix des principaux produits a été analysée. Si, pour beaucoup de produits tels que les denrées alimentaires et les produits pétroliers, la tarification est étroitement liée à l'évolution du cours mondial, on relève que des distorsions existent parfois dans l'économie, sous la forme d'importantes marges commerciales.

L'étude a montré la forte contribution des produits alimentaires à la croissance des prix du fait des importations de plus en plus onéreuses pour combler l'offre intérieure insuffisante. Compte tenu de leur poids dans la consommation des ménages, il est nécessaire de veiller à l'approvisionnement correct du marché en produits de grande consommation et mettre sur pied une bonne politique d'offre qui permet qui permet de limiter la hausse des prix.

Au Sénégal, il ressort que la production locale de céréales couvre moins de 40% des besoins alors que les autres pays ont connu des excédents en 2007. Concernant le riz, le niveau de production, estimé à 137 290 tonnes en 2007, ne couvre que 6% des besoins annuels. Le déficit du Sénégal est largement couvert par les importations estimées à 1 053 286 tonnes en 2007. Dans ce contexte de renchérissement des prix, au niveau mondial, le Sénégal passe pour l'un des pays où l'évolution des prix est plus rapide, comparée aux autres pays qui produisent une grande partie de leurs besoins en céréales sèches, base de leur consommation.

Pour ce qui est des produits pétroliers, le Sénégal a une pression fiscale très élevée. En effet, le niveau des taxes spécifiques sur les produits pétroliers est supérieur à celui des autres pays. Au total, la disparité des prix des produits pétroliers résulte, d'une part, de la fixation des bases taxables par des valeurs en douane administratives inférieures à la valeur réelle et, d'autre part, des niveaux des prélèvements intérieurs, notamment la taxe spécifique.

Pour les perspectives les prix affichés à la fin du premier trimestre 2008, ont dépassé de plus 3% ceux de 2007 au Sénégal.

Au Sénégal, on note un fléchissement de la croissance des prix pour l'année 2008, alors que c'est la tendance inverse dans les autres pays. Ce qui pourrait aboutir à la fin de l'année à une inflation annuelle moins forte que celle enregistrée en 2007. L'inflation attendue à la fin de l'année 2008, serait de 5,0% environ.

Pour arriver à ce résultat ou l'infléchir, il faudrait contenir la hausse des prix des produits de grande consommation en maintenant leur prix au moins à leur niveau atteint actuellement.

L'évolution de l'inflation en 2010 sera déterminée en grande partie par le mouvement des prix des produits céréaliers, en rapport avec les résultats des campagnes agricoles 2009/2010 et 2010/2011. Elle sera également liée à la tendance des cours mondiaux du baril de pétrole brut, au niveau de l'inflation dans les pays partenaires, à l'évolution des prix des produits alimentaires importés, ainsi qu'à l'orientation du taux de change du dollar par rapport à l'euro.

En fin décembre 2010, le taux d'inflation en glissement annuel est projeté à 2,6%. Il se situerait dans un intervalle allant de 1,3% à 3,2%, en tenant compte des scénarios sur l'évolution des prix du pétrole en 2010.

Le taux d'inflation, en moyenne annuelle dans l'UEMOA, s'établirait à 1, 3% en 2010 contre 1, 1% en 2009. IL ressortirait à 0, 6% dans le scénario optimiste et à 1, 8% dans le scénario pessimiste.

Cependant on ne peut parler d'inflation tout au long de cette étude sans y associer les thèses développées par les courants de pensées économiques.

Deux courants de pensées s'affrontent à ce sujet : les keynésiens et les néo-classiques.

Pour les keynésiens, l'inflation n'est pas un mal en soi. Ils fondent leur théorie sur la courbe de Phillips et établissent une corrélation négative (ou relation inverse) entre l'inflation et le chômage. Concrètement, plus le niveau général des prix augmente, moins il y a de chômage au sein de l'économie. Concrètement, plus le niveau général des prix augmente, moins il y a de chômage au sein de l'économie.

La théorie keynésienne part du principe que les agents économiques ne sont pas rationnels. Ils estiment donc leur niveau de richesse par rapport à leur revenu nominal et non par rapport à leur revenu réel ; en d'autres termes, ils considèrent uniquement les salaires et rentes perçus, sans tenir compte de la hausse des prix.

Mais, les années 70 connaissent une période d'inflation et de chômage, connue sous le nom de "stagflation" ; or, d'après la théorie keynésienne, il ne peut y avoir à la fois inflation et chômage. Il convient donc de trouver de nouvelles explications. C'est dans ce contexte qu'interviennent les néo-classiques.

A la différence des keynésiens, les néo-classiques supposent que les agents économiques sont rationnels et tiennent compte du niveau d'inflation dans leur calcul de rentes et salaires ; ils considèrent donc leur revenu réel, non leur revenu nominal, et réclament une augmentation de revenu comparable (voir supérieure) à l'augmentation du niveau général des prix. Du coup, les entreprises enregistrent une hausse de leurs coûts de production et sont amenés à licencier : il peut y avoir alors inflation et chômage.

Par ailleurs, si un Etat poursuit une politique budgétaire (ou monétaire) expansionniste en vue de relancer l'économie, il y a inflation. Or, les agents économiques étant rationnels, ils demandent une augmentation de leur revenu comparable à celle de l'inflation. L'inflation créée n'a alors aucun impact sur le niveau de production donc d'emploi de l'économie. L'objectif de relance n'étant pas atteint, l'Etat peut se lancer à nouveau dans une politique expansionniste, d'où inflation sans changement sur les niveaux de croissance et chômage.

La question de l'inflation est donc très complexe et personne n'a la bonne solution. Aujourd'hui, l'école de la synthèse, notamment représentée par André Malinvaud, propose d'utiliser des méthodes « keynésiennes » face à une crise « néo-classique » et des méthodes « néo-classiques » face à des crises « keynésiennes ».

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ü Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) : les déterminants de l'inflation au Sénégal : approche par les fonctions de consommation, septembre 2008.

ü BCEAO : évolution de l'inflation dans l'UEMOA, décembre 2009.

ü Ministère de l'économie et des finances, fiche sur l'inflation au Sénégal : signification, mesure et modalités de pratiques de calcul, février 2007.

ü Direction de la prévision et des études économique : l'approche-produit permet-elle de comprendre la récente inflation au Sénégal ?, décembre 2007.

ü Statistiques nationales des pays auteurs

Document : mission d'étude comparative du niveau et de l'évolution des prix entre le Sénégal et les pays de l'UEMOA

ANNEXES

Tableau du graphique 1 : Part des produits locaux et importés dans l'inflation

Contribution des produits

Nov 2006

Jan 2007

Mars 2007

Mai 2007

Juil 2007

Sept 2007

Oct 2007

Moyenne Nov 06 à Oct 07

Locaux

85,1%

81,8%

79,5%

68,9%

75,3%

81,6%

77,7%

78,63%

Importés

14,9%

18,2%

20,5%

31,1%

24,7%

18,4%

22,3%

21,37%

Source : BCEAO

Tableau du graphique 2 : évolution de l'indice des prix de 1967 à 2006

Années

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

IPC

100

100,1

104,1

107

111,2

118

131,3

153,1

201,5

203,8

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

226,8

234,6

257,3

279,7

296,3

347,7

388,2

433,9

490,6

520,6

499,1

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

490

492,2

493,8

485,1

485,1

481,5

636

687,4

706,3

718,7

725,7

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

731,7

737,1

759

776,7

776,4

780,4

793,7

810,5

Source: ANSD

Tableau du graphique 3: Evolution du taux d'inflation du Sénégal de 1967 à 2006

Années

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

Taux inflation en %

0,1

4

2,8

3,9

6,2

11,3

16,6

31,7

1,1

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

11,3

3,4

9,7

8,7

5,9

17,4

11,6

11,8

13,1

6,1

- 4,1

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

- 1,8

0,4

0,3

- 1,8

0,0

- 0,7

32,1

8,1

2,8

1,8

1,1

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

0,8

0,7

3,0

2,3

- 0,05

0,5

1,7

2,1

Tableau graphique 4 : Prix moyen à la consommation et de la farine de blé en 2007

(F CFA) 

SENEGAL

COTE D'IVOIRE

MALI

NIGER

BURKINA FASO

Pain (baguette 2Oog)

162

150

124

157

120

Farine de blé (kg)

370

423

372

361

383

Source: statistique nationale des pays

Tableau graphique 5 : Prix moyen à la consommation d'huile alimentaire en 2007

(EN FCFA /LITRE)

SENEGAL

COTE D'IVOIRE

MALI

NIGER

BURKINA FASO

Huile raffinée végétale/palme

855

817

714

876

879

Huile raffinée d'arachide locale

1036

2211

818

852

692

Source: Statistique nationale des pays

Tableau du graphique 6: prix comparé du gaz oïl vendu à la pompe

Pays

Fcfa /L

SENEGAL

571

NIGER

558

BURKINA

572

COTE D'IVOIRE

545

MALI

533

Source: pays auteurs

Tableau du graphique 7: prix comparé de l'essence super vendu à la pompe

Pays

Fcfa/L

SENEGAL

690

NIGER

594

BURKINA

630

COTE D'IVOIRE

615

MALI

618

Source: pays auteurs

Tableau graphique 10 : Prix moyens à la consommation de l'électricité en 2007

Fcfa / KWH

SENEGAL

COTE D'IVOIRE

MALI

NIGER

BURKINA FASO

Electricité (1ère tranche 0-5 ampères)

122

36

59

127

75

Source : Statistiques nationales des pays






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