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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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1.2 L'envergure de la famine

L'envergure de la famine en Afrique est étendue à de nombreuses régions et pays. L'Afrique de l'Ouest, australe, de l'Est et du Nord sont les régions où la famine s'exprime le plus. Selon la première étude effectuée par la FAO en 1950, l'ampleur de la famine et de la disette a permis de mettre en évidence que plus de la moitie de l'humanité souffre d'une pénurie de calorie ou de protéines ou les deux. L'Afrique occupait la première position en termes de gravité alimentaire depuis les années 1950. Selon les différents rapports de la FAO depuis 1950, l'envergure de la sous alimentation et de la malnutrition devient de plus en plus importante et cette situation continue de s'aggravée pour l'Afrique encore aujourd'hui.

La sous alimentation se caractérise par une carence en calories, une insuffisance quantitative de la ration alimentaire et le deuxième terme s'exprime en insuffisance qualitative des denrées alimentaires. La sous alimentation degénère généralement en véritable famine. Elle entraîne dans sa phase chronique soit la perte, soit l'affaiblissement de l'activité normale de l'organisme. En conséquence, la capacité productive de l'être baisse considérablement. La malnutrition peut entraîner un affaiblissement et un disfonctionnement général de l'organisme de sorte que l'organisme résiste peu aux maladies, tel que le marasme, le kwashiorkor, le scorbut, le rachitisme, etc.

Selon les rapports de la FAO, les problèmes alimentaires sont plus présents dans les régions en développement et le continent le plus touché est l'Afrique.

Tableau 1.2.1 : Estimation de l'étendue de la faim 2007

Régions

Population totale

Population dont la ration est inférieure du niveau critique

Nombre absolu

% de la population totale

 

1972-1974

2008

1972-1974

2008

1972-1974

2008

Pays en développement

1827

2209

455

550,06

25

27

Afrique

301

967

83

348

28

36

Dans le monde entier, il ya plus de 1 milliards de personnes qui souffrent de la faim. Il faudrait une diminution de 28 millions par an pour réduire de moitié le nombre de personnes mal nourries d'ici 2015 pour que les objectifs du millénaire puissent être atteints. 30 pays d'Afrique subsaharienne souffrent de sous alimentation soit plus de la moitié des 50 pays recensés par la FAO. La Somalie détient le triste record de malnutrition de la planète avec 75% de sa population qui en souffre. 24000 personnes meurent de faim chaque jour soit une personne toutes les 4 secondes

Encadré 1

L'« Objectif du Millénaire » fixé en 2000 dont l'un des objectifs est de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici 2015 - ne sera pas atteint.

L'insécurité est un autre obstacl e grave à la solution du problème. Il est facile de constater une corrélation étroite entre la carte des zones affamées et celle des pays frappés par la guerre civile, - comme la Somalie, le Libéria, le Congo ex belge, l'Angola, le Soudan (avec le drame actuel du Darfour), ou en Asie, l'Afghanistan et, dans un passé récent, le Cambodge.

Il y a une géographie de la faim. Même dans les pays riches, on est surpris de constater que la malnutrition existe encore, malgré tous les programmes sociaux, parmi les exclus : au total, neuf millions d'habitants des pays industrialisés ont faim ; c'est aussi le cas de 25 millions dans les pays dits « en transition ». Mais on ne sera pas étonné que pour l'essentiel, la famine aille de pair avec le sous-développement : elle recule fortement là où la croissance est importante, comme en Chine, en Asie du Sud-est, et en Amérique Latine. Dans mon enfance, il était courant de dire : « mange ta soupe, pense aux petits Chinois qui ont faim ! ». Aujourd'hui, seules les zones rurales les plus reculées de la Chine connaissent la faim. Même l'Inde, en passe de devenir la première puissance démographique du monde, voit la faim reculer ; elle tire le profit de la « révolution verte » avec l'amélioration des semences et des façons culturales. A l'inverse, les régions affamées s'identifient largement aux zones les plus en retard dans la voie du développement, c'est-à-dire en grande partie à l'Afrique Noire (en 15 ans, le nombre de personnes sous-alimentées s'est accru de 12 % en Afrique de l'Est et de 25 % en Afrique Centrale), mais aussi certains pays du Proche et Moyen Orient (y compris le Pakistan), ou de l'arc andin en Amérique du Sud et quelques pays d'Asie Orientale.
Cette carte recouvre, bien sûr, largement celle du dénuement financier absolu. On sait que 1,1 milliard d'humains vivent avec moins d'un dollar par jour. Cependant, il y a des pays très pauvres qui parviennent à faire reculer la famine et des pays nettement plus riches où l'on souffre de la faim malgré un revenu par tête dix fois plus élevé que les précédents ; l'Irak en est un exemple frappant. La carte de la sous-alimentation recoupe également, en grande partie, celle du manque d'eau potable : là encore, le chiffre est énorme : plus d'un milliard d'humains n'ont pas accès à une eau propre.
Outre le drame humain que représentent la faim et la malnutrition, surtout pour des enfants qui en resteront marqués toute leur vie, les économistes mettent en avant les graves conséquences de ce fléau : il est évident que la productivité et la créativité de travailleurs mal nourris ou handicapés par leur passé sont faibles et rendent la croissance et le progrès économique bien plus difficiles dans leur pays

Tableau 1.2.2 : Ration alimentaire et sous alimentation chronique par région entre 1967 et 2008

Régions

Ration alimentaire par habitant

Sous alimentation chronique

69/71

88/90

2010

69/71

88/90

2010

69/71

88/90

2008

Monde

2430

2700

2860

 
 
 
 
 
 

93 pays en développement

2120

2470

2730

36

20

11

941

781

637

Afrique subsaharienne

2140

2100

2170

32

37

32

94

175

296

Pays développés

3200

3400

3470

 
 
 
 
 
 

Le nombre de personnes en sous alimentation chronique augmente d'années en années. L'Afrique a le plus important de sous alimentés dans le monde. Il ressort que cette sous-alimentation s'exprime sur les plans qualitatifs et quantitatifs et cette sous-alimentation continuera de s'accroître pendant des décennies encore, si des mesures d'amélioration des politiques agricoles des cultures vivrières ne sont pas prises. Or à voir l'atmosphère économique, social, démographique et politique ne laisse guère présager une bonne situation alimentaire, alors il est indéniable la sous alimentation chronique en Afrique subsaharienne ne soit résolue dans une courte durée.

Encadré 2

La faim gagne du terrain en Afrique

38 millions de personnes sont menacées de famine ; des mesures d'urgence s'imposent

(Ernest HarschAfrique Relance, Vol.16 #4 (fevrier 2003), page 03)

L'Afrique est de nouveau menacée par une famine telle qu'elle n'en avait pas connue depuis une vingtaine d'années. D'après les données du Programme alimentaire mondial (PAM), quelques 38 millions d'Africains risquent de souffrir de la faim ; beaucoup d'entre eux y succomberont si les secours d'urgence n'arrivent pas à temps. A la mi-2002, les conditions de famine étaient surtout présentes en Afrique australe, mais vers la fin de l'année, elles se manifestaient avec la même force dans la Corne de l'Afrique, et à une moindre échelle, dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et Centrale

"C'est une crise sans précédent, qui exige une réponse sans précédent", a affirmé le Directeur exécutif du PAM, James Morris, à l'occasion de la sé0ance du Conseil de sécurité du 3 décembre 2002, consacrée à la menace que constitue pour la paix et la sécurité internationales la crise alimentaire en Afrique. "L'ampleur du désastre qui se déroule actuellement sur le continent n'a pas été pleinement saisie par la communauté internationale... Un effort exceptionnel est nécessaire si l'on veut éviter la catastrophe. Le statu quo ne suffit plus."

Divers facteurs qui contribuent à la crise actuelle :

La sécheresse et autres conditions climatiques défavorables dans de nombreux pays concernés, qui ont engendré de faibles récoltes et la hausse du prix des denrées alimentaires.

L'effet incapacitant du VIH/sida, qui réduit la faculté des personnes infectées à surmonter les ravages de la faim et déstabilise les systèmes agricoles, en décimant par millions les rangs des agriculteurs les plus productifs d'Afrique ;

Les conflits armés et l'agitation politique, , en République démocratique du Congo, au Soudan et au Zimbabwe, en somalie et les difficultés rencontrées par des pays qui sortent d'un conflit récent, comme l'Angola, l'Ethiopie, l'Erythrée et la Sierra Leone ; le Burundi , le Rwanda.

Des politiques économiques inadaptées, notamment dans le secteur agricole, qui ont abouti, dans de nombreux pays concernés, à des investissements insuffisants dans la production agricole, dans l'infrastructure rurale ou dans les services sociaux de base. Cette situation est aggravée par le faible cours des exportations agricoles africaines sur les marchés mondiaux.

L'objectif le plus pressant pour les organismes de secours est de mobiliser une aide suffisante en vivres, soins médicaux et autres secours pour prévenir l'hécatombe dans les pays frappés par la sécheresse. Cela ne sera pas facile, car les annonces de contributions sont bien inférieures aux besoins. Pourtant, comme l'a souligné le 16 décembre 2002 le Directeur exécutif adjoint du PAM, Jean-Jacques Graisse, à l'occasion du lancement de la campagne internationale "Alerte à la faim en Afrique", "des progrès sont possibles à condition que la volonté politique y soit".

Les causes profondes des cycles récurrents de la famine en Afrique soulignent par ailleurs la nécessité d'accorder une attention particulière aux stratégies de promotion à long terme de la paix et du développement. "Acheminer simplement des vivres ne suffit pas", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, dans un discours prononcé le 9 décembre à l'Université de Columbia de New York et consacré aux femmes, au sida et à la famine en Afrique australe.

Encadré 3

Sécheresse et infection

Dans les sept pays d'Afrique australe les plus gravement touchés, près de 16 millions de personnes ont de toute urgence besoin d'aide alimentaire à cause, principalement, de la sécheresse. Si l'on espérait initialement des pluies suffisamment abondantes pour sauver la saison 2002-2003 après les maigres récoltes du début de 2002, ces espoirs se sont maintenant évanouis. Selon le Système d'alerte rapide aux risques de famine de l'Agency for International Development des Etats-Unis, d'importantes régions productrices de céréales de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Mozambique ont enregistré des précipitations "très restreintes" au cours des derniers mois de 2002. Bien que l'Afrique du Sud elle-même ne soit pas menacée par la famine, le Bureau régional de l'ONU à Johannesburg a noté que les pluies insuffisantes pour les récoltes de maïs, de blé, de tournesol, de sorgho et de soja auraient de graves conséquences au-delà des frontières de l'Afrique du Sud, ce pays étant le principal exportateur alimentaire de la région.

Dans son discours du 9 décembre, M. Annan a noté que la plupart des pays d'Afrique australe touchés par la sécheresse luttent également contre la grave épidémie de sida. "Ce n'est pas une coïncidence, car le sida et la famine sont directement liés", a déclaré le Secrétaire général. L'un de ces liens tient au rôle dévolu aux femmes africaines, qui constituent la plus grande partie de la main-d'oeuvre agricole et sont depuis longtemps au coeur de la lutte de leurs communautés contre la famine. De fait, "ce n'est pas seulement la force de ces femmes que le sida est en train de miner, mais avec elle, les compétences, l'expérience et les réseaux qui ont permis à leurs familles et communautés de se maintenir".

C'est pourquoi, estime le Secrétaire général, la communauté internationale "devra associer l'aide alimentaire à de nouvelles méthodes agricoles et au traitement et à la prévention du VIH/sida". Il faudra à cette fin notamment intégrer les systèmes d'alerte rapide et d'analyse des risques de VIH et de famine, introduire de nouvelles techniques agricoles adaptées à une main-d'oeuvre moins nombreuse, intensifier les efforts en vue d'éliminer les préjugés liés au VIH, formuler des stratégies créatives et ambitieuses de soins et de soutien aux populations les plus vulnérables, surtout les orphelins et autres jeunes des communautés frappées par le sida. "Avant tout, ce nouvel effort international doit placer les femmes au coeur de notre stratégie de lutte contre le sida", précise le Secrétaire général.

"Tolérance zéro"

Les troubles politiques sur le continent ne font que compliquer la situation. En Afrique australe, le Zimbabwe compte le plus grand nombre de personnes touchées par la famine, 6,7 millions, en raison d'un énorme déficit céréalier de 1,5 million de tonnes. Bien que la sécheresse constitue la principale cause des mauvaises récoltes du pays, les observateurs attribuent également la situation aux tensions politiques et à une réforme agraire contestée. Lorsque des membres du parti au pouvoir au Zimbabwe ont saisi des réserves alimentaires du PAM en octobre pour les distribuer à leurs partisans,.

Depuis la signature de l'accord de paix d'avril 2002 en Angola, la longue guerre civile s'est considérablement atténuée. Paradoxalement, cette situation a provoqué un accroissement de la demande de vivres et d'autres secours, car, avec la fin des combats, des centaines de milliers d'Angolais auparavant hors de portée des organismes d'assistance, peuvent être aidés. Au début de 2002, le PAM fournissait des vivres à environ un million de personnes ; ce nombre est passé à 1,8 million début décembre. De surcroît, en début d'année, 100 000 réfugiés angolais exilés en Zambie ou en République démocratique du Congo devaient commencer à rentrer chez eux.

Le PAM a indiqué que les annonces de contributions ne suffisaient pas à répondre aux besoins accrus de l'Angola. En octobre, le Programme a demandé 241 millions de dollars pour nourrir 1,5 million de personnes. Fin décembre, pourtant, seul un tiers environ de ce montant était garanti. Sans contributions supplémentaires, les réserves du PAM s'épuiseront en mars. Et à ce moment-là, le nombre d'Angolais dépendant de l'aide alimentaire pourrait bien atteindre les 2,1 à 2,4 millions de personnes.

"La pauvreté est à la source"

De graves risques de famine apparaissent également dans la Corne de l'Afrique, notamment en Ethiopie et en Erythrée, deux ans seulement après la fin d'un conflit dévastateur entre les deux pays. L'ONU, le Gouvernement éthiopien, les organismes d'assistance et les organisations non gouvernementales (ONG) estiment, après avoir pris en compte les effets des précipitations insuffisantes et irrégulières en Ethiopie, qu'environ 11,3 millions de personnes ont besoin de plus de 1,4 million de tonnes de vivres d'ici à la mi-2003, et que la situation alimentaire de trois autres millions de personnes devra être étroitement suivie (sur une population totale de 67 millions d'habitants). Un appel commun ONU-Ethiopie, lancé le 7 décembre, prévient que la crise risque d'être aussi grave que la famine de 1984-1985, qui a coûté la vie à environ un million de personnes.

Une étude entreprise par le Système d'alerte rapide estime en fait que les conditions actuelles sont plus mauvaises encore que lors de la dernière grande famine qu'a connue l'Ethiopie. Selon l'étude, de trois à cinq millions d'Ethiopiens pauvres des zones rurales seraient généralement incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires, même pendant les bonnes années. Beaucoup d'autres disposeraient de faibles réserves céréalières, en raison des mauvaises récoltes précédentes. En conséquence, le nombre de personnes dépendant de l'aide alimentaire est bien plus élevé qu'en 1984-1985, période à laquelle huit millions d'habitants ont reçu des secours. Comme ailleurs en Afrique, note le rapport du Système d'alerte rapide, la haute prévalence du VIH/sida contribue à l'indigence, ralentissant la productivité du travail et affaiblissant les mécanismes d'adaptation traditionnels.

Encadré 4

La guerre, encore la guerre

Les conflits sont aussi un important facteur de crise en Afrique. Au Soudan, pays voisin, 20 années de guerre civile ont rendu 2,9 millions d'habitants dépendants de l'aide alimentaire. Si l'accord d'octobre 2002 conclu entre le Gouvernement et le principal groupe d'opposition du sud aboutit à un cessez-le-feu, un "nouveau chapitre" pourrait alors s'ouvrir pour l'aide humanitaire au Soudan, a indiqué M. Oshima, permettant aux organismes d'assistance d'atteindre des populations auparavant inaccessibles. Les besoins d'aide extérieure n'en seraient alors que plus importants.

En Afrique centrale, où la sécheresse n'a pourtant pas joué un rôle majeur, un grand nombre de réfugiés ou de personnes déplacées ont tout de même besoin d'une assistance, notamment en République démocratique du Congo, en Ouganda ou en République du Congo.

En Afrique de l'Ouest, il y a deux groupes de pays touchés par la famine, pour des raisons bien distinctes. Dans cinq pays situés dans la région aride du Sahel (Cap-Vert, Gambie, Mali, Mauritanie et Sénégal), plus d'un demi-million de personnes en tout souffrent des effets de la sécheresse. En outre, d'après les évaluations du PAM, 791 000 personnes, pour la plupart des réfugiés et des personnes déplacées, ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans quatre pays de la côte sud-ouest du continent qui sont le théâtre de conflits : le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Côte d'Ivoire.

Ces statistiques risquent toutefois de sous-estimer l'effet réel de la crise ivoirienne, qui a éclaté en septembre sous la forme d'une véritable guerre civile. D'après un Appel "éclair" inter-organisations lancé fin novembre par le Bureau de l'ONU de la coordination de l'assistance humanitaire, il pourrait bien y avoir 1,5 million de personnes déplacées en Côte d'Ivoire, en plus de 1,2 million d'Ivoiriens "affectés par la guerre". Ces chiffres n'incluent pas les résidents étrangers (originaires surtout du Burkina Faso et du Mali), qui ont dû être évacués dans leurs pays, ou les réfugiés installés précédemment en Côte d'Ivoire en raison de conflits dans leur propre pays (surtout le Libéria et la Sierra Leone). D'après l'ONU, si l'on comptabilise toutes les populations touchées par le conflit en Côte d'Ivoire et dans les pays limitrophes, leur nombre total dépasserait largement les quatre millions de personnes. Il est vrai que tous n'auraient pas forcément besoin d'aide alimentaire internationale.

Le problème alimentaire est grave dès lors que cette situation est vécue quotidiennement par plus du milliard de personnes qui doivent lutter pour se nourrir quotidiennement. Le mal c'est que c'est une situation constante et permanente. Cela est attesté par les experts de la FAO « Ce n'est pas seulement une froide statistique parmi d'autres ; elle reflète les privations physiques quotidiennes d'êtres humains qui affectent sérieusement la santé et la croissance et réduisent notablement la capacité des enfants à apprendre et des adultes à travailler, entraînant aussi une forte mortalité infantile. C'est une statistique minimale qui ne porte pas à l'optimisme. »2(*)

Tableau 1.2.3 : relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité en 2007

Superficie des terres

Taux de mortalité (%)

Paysan sans terre

40,8

Jusqu'à 0,2

29,4

De 0,2 à 1,2

20,5

Plus de 1,2

10,2

Le taux de mortalité est fonction de la disponibilité de terre du paysan. Pour le pays sans terre, le taux de mortalité est plus élevé avec 40.8%. Toute fois qu'un paysan détient une portion de terre, le taux de mortalité commence à baisser au fur et à mesure que les superficies augmentent. Or compte tenu de la forte croissance démographique dans les différents pays d'Afrique subsaharienne, le nombre de paysans sans terre augmente. En conséquence, le nombre de paysans sans terre qui meurent pour cause de famine s'accroit. Aujourd'hui la faim est la principale cause de mortalité dans le monde.

Tableau1.2.4 : Population souffrant de malnutrition 2002-2008

Régions

% de population souffrant de malnutrition

Monde

14

Pays développés

<2,5

Pays en voie de développement

17

Pays les moins développées

35

Afrique

26

Afrique subsaharienne

31

Afrique du Nord

8

Afrique de l'Ouest

15

Afrique de l'Est

40

Afrique de centrale

55

Afrique australe

4

Source : Population Référence Bureau (RPB) : fiche de données sur la population mondiale 2008.

En Afrique en général, 26% de la population totale à souffre de malnutrition. En Afrique subsaharienne, 31% de la population est sous alimentée, soit 257 millions sur les 829 millions en 2009 de la population totale. Selon les différentes régions l'Afrique centrale au taux de personnes malnutries avec 55%; en Afrique de l'Est, il y a 40% de la population qui souffre de la faim. L'Afrique de l'ouest a une valeur de 15% de sa population qui ne mange pas à sa faim. Quant à l'Afrique australe, seulement 4% de sa population souffre de faim.

* 2 L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers monde, Edition du progrès, 1983

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille