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Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010

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par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
Institut superieur de commerce, isc- Goma -  2010
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE

ISC Goma

BP. 67 Goma

Sciences commerciales et financières

TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES ET DYNAMIQUE INFLATIONNISTE EN RDC, 2005-2010

Par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA

Mémoire présenté et soutenu en vue de l'obtention du titre de licencié en Sciences Commerciales et Financières

Option : Comptabilité

Directeur : Seblon MPERE BOYE Mpere

Professeur

Encadreur : Espérant POLO FUETA

Chef de Travaux

Année académique 2010-2011

IN MEMORIUM

A notre regrettée grande soeur consolatrice RHULINABO MUHIGIRWA que la mort a si vite précipité sans avoir goûté les fruits de nos efforts ;

Elle nous avait appris l'amour du travail et du prochain ;

Nous lui rendons encore une fois hommage et que son âme se repose en paix pour toujours jusque dans la dernière demeure préparée par l'Eternel Dieu ;

Sa disparition est pour nous inoubliable comme il en est de la perte d'un être cher.

Que la terre de nos ancêtres lui soit légère, douce et agréable.

Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA

EPIGRAPHE

« Le courage est la première des qualités humaines, car elle garantit toutes les autres »

ARISTOTE

DEDICACE

A

- notre père Abraham MUHIGIRWA et notre très chère mère ANNOTIATE NACHIPIMO, car s'ils n'avaient pas voulu que nous étudions, nous n'aurions pas couché ces lignes ;

- mes frères et soeurs aux noms de : Justin BARAZIGE, Kerom TUOMBE et Jeanne MUHIGIRWA, car s'ils n'avaient pas mis le bras sur la pâte, nous ne pourrions rien seul ;

- tous ceux qui nous sont chers ;

- tous les amoureux du savoir financier et comptable ainsi qu'aux combattants pour la Gestion.

Éphrem ALAKINI MUHIGIRWA

REMERCIEMENTS

Ce mémoire traduit la fin de notre second cycle, et se présente sous forme d'une oeuvre personnelle, pourtant, il n'en est pas le cas ; beaucoup de personnes ont contribué à sa réalisation ;

Au bout de cinq années de dure labeur, des sacrifices et des privations, il est question pour nous d'être reconnaissant envers tous ceux qui nous portent à coeur ;

Les temps ont été difficiles, mais l'Eternel, Maître des temps et des circonstances, nous a protégé. A lui soit la gloire, l'honneur et la majesté à jamais ;

La disponibilité du professeur seblon MPERE BOYE MPERE et du Chef de Travaux Espérant POLO FUETA, respectivement directeur et encadreur, a été très nécessaire pour que ce travail puisse être sous cette forme. Nous leur en sommes très reconnaissants ;

Nos remerciements s'étendent au corps professoral de l'ISC-Goma pour son dévouement à dispenser honorablement les cours ;

Nos remerciements à toutes les familles chères : Sylvain BAYONGWA, Kap HABAONE, Jean Déo BALUME, Désiré BARHEBWA et Claudine BWIZA pour leurs encouragements ;

Nous ne pouvons pas garder silence sur l'apport de nos amis et frères : : Fiston IRAGI, Trésor CHIZA, Happy KOY, BACHIBWIRA, Suzanne CHITO, Stéphanie CHIKURU, Christian IRENGE, Fiston HAMADI, Olivier, Prince, PHINA EVASAY, Steven BISHIKWABO, Pasteur BIRAHEKA, Delphin MUNGANGA, Grâce BIBENTYO et Prudence KALUME,pour leurs encouragements aussi ;

Par la même occasion, nous remercions les camarades étudiants : CYIZA, MASENDA, RIZIKI, KALUME, BAKAMELI, NDIMU, Ghislain MUVALAMI LURHOMBAKA, Delphin, Dany, et MURHULA, pour leurs soutiens ;

Nos remerciements à tous ceux dont leurs noms ne sont pas repris et qui nous sont chers;

Nos remerciements à tous ceux qui nous lisent en copies.

Éphrem ALAKINI MUHIGIRWA

ABREVIATIONS ET SIGLES

B  : Base monétaire

B.M  : Banque Mondiale

BC  : Banque Centrale

BCC  : Banque Centrale du Congo

BCDC  : Banque Commerciale du Congo

Be  : Billet en Circulation au sein de l'économie

BFCE : Banque Française du Commerce Extérieur

BFR  : Besoin en Fond de Roulement

BFRG  : Besoin en Fonds de Roulement Global

BIAC  : Banque Internationale pour l'Afrique au Congo

BIC  : Banque Internationale de Crédit

CC : Centime Congolais

CDF  : Congolese Democratic Frank

COOPEC  : Coopérative d'Épargne et de Crédit

Cr  : Coefficient d'encaisses

CT  : Chef de Travaux

d  : Taux d'inflation

Di  : Dépôts dans les Institutions Financières

Dis. Mon.  : Disponibilités monétaires

Dp  : Dépôts à Vue en Banques

DPI  : Direction Provinciale des Impôts

DSCRP  : Document de Stratégie de croissance et de la Réduction de la pauvreté

DTS : Droit de Tirages Spéciaux

ESS : Estimated Sum of Square

FMI  : Fonds Monétaire International

FPI  : Fonds de Promotion de l'Industrie

FRNG  : Fond de Roulement Net Global

H  : Encaisse désirée

IF  : Institution Financière

IFM  : Institution Financière Monétaire

IFNB  : Institution Financière Non Bancaire

IFNM  : Institution Financière Non Monétaire

INF  : Institution Non Financière

INPP  : Institut National de Prévoyance Professionnelle

INSS  : Institut National de Sécurité Sociale

ISC  : Institut Supérieur de Commerce

M  : Masse monétaire

MBC  : Mining Bank Congo

Mn  : Monnaie nationale

N.Z  : Nouveau Zaïre

N°  : Numéro

N-K  : Nord-Kivu

O.P  : Ordre de Paiement

OEC  : Organisation des Experts Comptables

P  : Prix

P1  : Niveau général des prix au temps donné

PAG : Pouvoir d'Achat Général

PEG : Programme Économique du Gouvernement

PIB  : Produit Intérieur Brut

PNG : Position Nette du Gouvernement

PO : Niveau général des prix au temps zéro

Prof  : Professeur

PVD  : Pays en Voie de Développement

Q  : Volume de transactions

R.B  : Réserves Bancaires

RDC  : République Démocratique du Congo

rr  : Coefficient de réserves

RSS : Residual Sum of Square

S.T  : Solde de Trésorerie

SOFIDE  : Société Financière de Développement

T  : Transaction

Tb  : Dépôt à terme dans les IFM

TBB  : Taux de Base Bancaire

TMB  : Trust Merchant Bank

TSS : Total Sum of Square

INTRODUCTION

Monnaie et inflation ; l'idée a de quoi critiquer, n'est ce pas ?

Toutes les opérations économiques nous confrontent à l'usage de la monnaie qui s'explique par ses fonctions. Étant qu'instrument de paiement, elle fait partie de l'expérience quotidienne de chaque Institution financière.

La détention de la monnaie permet de participer aux échanges du marché financier national qu'international, à condition que celle-ci présente une valeur incontestable ou désirée. En cela, elle est un signe d'intégration de l'institution ou de l'individu à la vie économique d'un pays.

Les signes monétaires contiennent une référence à un territoire, ils relèvent l'origine nationale du détenteur. L'usage d'un signe monétaire sur un territoire unifie le règlement des échanges. D'emblée, la monnaie est un objet social qui autorise tous les actes liés à la création de la richesse et à l'échange ; elle est alors l'un de fondements de l'économie du marché.

La généralisation des échanges opérés dans le cadre capitaliste dès le XXème siècle contrait toutes les Institutions à l'usage de la monnaie. Les banques procurent dès lors un service particulier de qualité mise en leur disposition notamment par le crédit, l'épargne de conservation et de placement.

Les banques commerciales ont besoin d'une monnaie incontestable pour régler leurs obligations réciproques.

La Banque Centrale émerge et dispose d'un monopole d'émission de la monnaie sur un territoire national.

La dynamique inflationniste témoigne de la plus ou moins grande efficacité de la politique monétaire. La liaison entre son développement et l'action des institutions bancaires est interrogée. Les erreurs des Banques Centrales sont-elles à l'origine de son augmentation ?

La première d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire ; la seconde, c'est la guerre1(*). Toutes deux apportent une prospérité temporaire ; toutes deux apportent une ruine permanente, mais toutes deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques.

La Banque Centrale est alors le pivot de l'organisation monétaire d'une nation. Ses décisions ont des conséquences sur les marchés financiers, boursiers et sur les activités économiques dans son ensemble. L'efficacité de la Banque Centrale est particulièrement visible lors de la gestion des crises monétaires.

L'apparition des nouveaux moyens de paiement accélère la dématérialisation de la monnaie. Les paiements par billets et pièces représentent des volumes moins importants mais non négligeables. Comme le dit Georges SIMMEL dans philosophie de l'argent : « A mesure que l'économie d'un pays est de plus axée sur l'argent, on voit progresser la concentration de ses actions financières de gros noeuds de circulation monétaire ». Cette idée met également l'accent sur l'inflation qui touche à tout moment les disponibilités monétaires et les crédits des banques.

0.1. Etat de la question

Les recherches antérieures ont déjà fait l'objet d'une recherche relative à la dynamique inflationniste. C'est pourquoi nous ne pouvons pas avoir la prétention d'être le premier à aborder un thème relevant du domaine de l'inflation affectant la trésorerie des banques.

A notre disposition, nous avons consulté deux recherches antérieures :

Le travail de mémoire de MURHEBWA Abdou Louis de GONZAGUE, le quel a porté sur l'inflation et son impact socioéconomique dans la ville de Goma, de 2003-2006. Dans ce travail, l'auteur avait soulevé trois principales questions ; à savoir :

- Quelles sont les causes de l'inflation dans la ville de Goma ?

- Quels sont les effets socio-économiques de l'inflation dans la ville de Goma ?

- Quels sont les moyens de lutte contre l'inflation préconisés par les agents économiques de la ville de Goma ?

Ce travail avait abouti aux conclusions selon les quelles la corrélation entre la masse monétaire et l'inflation est positive, soit 0,76% c'est-à-dire plus la masse monétaire augmente, plus le taux de l'inflation augmente et vice versa.

En suite, quand le gouvernement recourt à la création de la monnaie, il lève un taux d'inflation.

Nous avons consulté ensuite avec grand intérêt, le mémoire de Ernest BWABUSI MUPENDA portant sur l'impact de l'inflation sur les recettes fiscales congolaises, cas de la DPI/Nord-Kivu de 2006-2008.

Cette étude était construite autour des questions suivantes :

· Quelle est l'incidence de l'inflation sur les recettes fiscales mobilisées par la DPI/Nord-Kivu ?

· Comment améliorer le recouvrement des recettes fiscales de la DPI Nord-Kivu ?

Après l'analyse des données, l'auteur prouve que la pression fiscale démontre l'ampleur de prélèvements fiscaux et cela dépend du caractère du régime politique. Celle-ci n'a varié qu'autour de 711,4% en 2007 et 162,26% en 2008, suite à la modicité de salaires, des prélèvements, la faiblesse de production et les secteurs informels baignant de surcroît dans un environnement économique inflationniste.

En ce qui nous concerne, notre recherche s'inscrit dans le même domaine d'inflation. Cependant, pour nous démarquer des travaux susmentionnés, qui ont emboîté les méthodes comparative et statistique pour étudier l'incidence de l'inflation respectivement sur les activités socio économiques dans la ville de Goma et sur les recettes fiscales de la DPI, nous avons analysé la  trésorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RD Congo, de 2005-2010, en utilisant, non seulement la méthode comparative mais aussi la méthode économétrique et cela à travers les tests d'hypothèses en appuyant celle-ci par les techniques documentaire et d'interview .

0.2. Problématique

La problématique est entendue comme l'art d'élaborer et de poser clairement les problèmes et les résoudre en suivant leur transformation dans la réflexion scientifique ou philosophique.2(*) Elle désigne les problèmes que pose un sujet d'étude dans un contexte donné.

Dans une économie moderne, le développement d'un pays n'est possible que lorsqu'il y a intégration et interaction de tous les secteurs économiques ; c'est pourquoi les institutions bancaires doivent conjuguer des efforts pour contribuer à la relance du développement.

L'appui des sociétés des services, plus particulièrement les institutions financières bancaires et non bancaires, est d'une importance capitale dans les pays en développement. Ces pays ont besoin d'une politique monétaire stable pour redynamiser l'investissement de l'économie agricole, industrielle et commerciale.

Les banques et les institutions financières non bancaires installées dans ces pays doivent concourir au financement des projets initiés dans différents secteurs de l'économie nationale, en octroyant des crédits, en stabilisant la monnaie, en finançant les ménages, en intervenant dans les transactions commerciales locales qu'étrangères, ainsi que sur le marché boursier et, dans la mesure du possible en prenant des participations dans les entreprises, pour une fin ultime, qu'est le développement.

Les banques sont comprises comme des établissements qui font profession habituelle de recevoir de fonds du public sous forme de dépôts ou autrement, les fonds qu'ils emploient pour leur propre compte en opération d'escompte, en opérations de crédit ou en opérations financières.3(*)

Il est absurde de pouvoir parler de l'économie d'une nation sans pour autant mettre en exergue le pouvoir d'achat de sa monnaie. Le concept pouvoir d'achat se réfère à la quantité des biens et services que la monnaie permet d'acquérir. La monnaie est pour une nation, non seulement un attribut de souveraineté mais aussi un reflet de l'économie.

C'est pourquoi un agent économique jouissant d'une maîtrise de l'environnement pourra être inflationniste ou déflationniste, adoptera un comportement rationnel vis-à-vis de la conjoncture économique.

L'inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau général des prix, mesurée par un index du coût de différents biens et services. Une augmentation répétée des prix, érode le pouvoir d'achat de la monnaie et des autres actifs financiers à valeur fixe, provoquant ainsi de grave distorsions et incertitudes économiques.

L'inflation apparaît lorsque des pressions économiques et l'anticipation de certains évènements font monter la demande en biens et en services au-delà de l'offre disponible aux prix existants, ou lorsque la production disponible est réduite par une productivité défaillante ou par les contraintes du marché.

Dans sa forme extrême, cette hausse chronique des prix devient de l'hyper inflation et provoque la chute du système économique entier. Au cours d'une période d'hyper inflation, la monnaie et le crédit s'accroissent à un rythme exponentiel, détruisant tous les liens existant entre valeur réelle et valeur nominale et rendant nécessaire des systèmes complexes de troc.

A l'époque du bimétallisme ou de l'étalon d'or, une forme importante d'inflation était l'adultération de la monnaie, qui consistait pour un souverain à réduire la quantité de métal précieux contenue dans les pièces de monnaie.

Ahmed SILEM dit que l'inflation est un déséquilibre économique caractérisé par une enflure générale, durable, cumulative et plus ou moins forte des prix ou par l'allongement des délais de livraison et des files d'attente pour un grand nombre de produits dans les pays.4(*)

Selon HANS TIET MEYER, la stabilité monétaire signifie que la moyenne de prix qui existe par millions dans une économie reste stable. Elle garantit l'acquisition dans le temps d'une même quantité de biens pour la même unité de monnaie.5(*)

La stabilité monétaire, telle que définie ci-dessus, renvoie à la stabilité des prix et ne doit pas être confondu avec la stabilité du taux de change.

Outre la stabilité des prix, l'auteur relève l'importance de la stabilité du système financier, car, si la confiance dans les banques et les autres établissements financiers est ébranlée, ni la monnaie, ni le système financier ne peuvent remplir correctement leurs fonctions.

Cependant, les banques et les institutions financières non bancaires utilisant la monnaie comme marchandise exigent aux gestionnaires une ouverture d'esprit, une souplesse managériale et rationnelle pour maîtriser les rouages de ces secteurs si sensibles, car reposant sur la confiance. Seulement, est-il à même de relever le défi dans une économie totalement désarticulée et redonner le taux d'inflation son image d'opérateur économique confiant ?

Depuis une décennie, le secteur informel semble gagner de plus en plus le domaine de finances à cause des crises diverses que traverse les pays et où l'inflation monétaire occuperait une place prédominante.

Selon le rapport de la BCC en 2008, au moins le ¾ du total des disponibilités monétaires échappent au circuit bancaire, suite à l'apparition de l'instabilité financière dont sont victimes les opérateurs économiques.

Si les exportations ne suivent plus la voie bancaire par ouverture des crédits, seule source préférable pour le rapatriement des devises vers les pays, il est à constater que les importations excèdent les exportations en RDC et ceci cause la sortie de devises au détriment de CDF avec la naissance de l'inflation.

L'inflation est l'une des questions les plus controversées de la pratique financière en RD Congo. Elle est à la base d'une détérioration continue du pouvoir d'achat de la monnaie nationale.

Ainsi, nous nous sommes posé les questions suivantes :

1) Comment évoluent les indicateurs de la trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005-2010 ?

2) Quelle est l'incidence de l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales pendant la période d'étude ?

Répondre à ces préoccupations, nous ramène à savoir ce qu'a été la situation de la trésorerie des banques commerciales dans la vie économique du pays avec la situation inflationniste.

0.3. Hypothèses

Un environnement économique favorable à l'investissement est celui qui présente un taux d'inflation faible et prévisible, une relative stabilité de la valeur de la monnaie locale, une certaine flexibilité des prix, une fiscalité transparente et efficiente, une bonne architecture financière de grandes possibilités d'échange avec le reste du monde et des infrastructures de base en qualité et en quantité satisfaisantes.

P. RONGERE, affirme que l'hypothèse est une proposition de réponses aux questions que l'on pose à propos de l'objectif recherché, formulée en terme telle que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse.6(*)

Ainsi, au vu des questions soulevées ci-haut dans notre problématique, nous émettons des réponses suivantes :

· Les indicateurs de la Trésorerie des banques commerciales évolueraient de façon croissante,

· La dynamique inflationniste aurait une influence non négligeable sur la trésorerie de ces banques étudiées.

0.4. Choix et intérêt du sujet

Notre économie connaît, depuis les années quatre vingt dix, la crise d'instabilité des signes monétaires dans le circuit économique. Tout gestionnaire d'entreprise avisé, trouvera absurde que départ sa vocation, l'économie fonctionne avec un cours flottant, mais à tendance progressive. Les exportateurs, les importateurs, les salariés et les intermédiaires financiers et commerciaux ne sauront plus opérer et être en mesure de couvrir leur équilibre financier.

C'est ainsi que nous avons focalisé notre réflexion sur le phénomène d'inflation monétaire, pour essayer de faire constater aux autorités monétaires compétentes le danger que court ces dernières et appuyer sur la sonnette d'alarme afin qu'une thérapeutique appropriée à la scène soit adoptée en stabilisant le marché monétaire.

Cette réflexion nous a permis de vérifier si réellement la dynamique inflationniste a une influence sur la trésorerie des banques commerciales.

L'intérêt poursuivi dans cette recherche est de pouvoir porter un jugement de valeur sur les phénomènes d'inflation et ses implications dans la trésorerie des banques commerciales de la RD Congo.

Ainsi, ce mémoire vise un triple intérêt :

· Sur le plan scientifique, il constitue une banque des données pour tout chercheur qui souhaiterait exploiter la même orientation. Ici nous voulons connaître l'influence de l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales en RDC ;

· Sur le plan théorique, il nous aidera à cerner les théories relatives à l'inflation, à la monnaie ainsi qu'à la trésorerie des banques ;

· Sur le plan pratique, il servira comme support aux autorités monétaires à tous les échelons de cadre de référence concernant l'influence de l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales congolaises.

0.5. Objectif du sujet

Tout en partageant un ensemble commun de connaissances, ce mémoire poursuit l'objectif de montrer le degré de comportement de la trésorerie des banques commerciales en République Démocratique du Congo en période inflationniste.

Il est encore question de savoir quel a été le niveau de cette trésorerie pour quel degré d'inflation monétaire observé et de faire une approche économétrique entre ces variables, l'une endogène et l'autre exogène.

0.6. Délimitation du sujet

Notre thème est limité dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, nous avons fait une analyse sur la période allant de 2005 à 2010, soit 6 ans. Dans le cadre spatial, il se limite à la République Démocratique du Congo via les banques commerciales qu'elle regorge.

0.7. Méthodologie du travail

Cette méthodologie comprend deux volets :

- les méthodes ;

- les techniques.

0.7.1. Les méthodes

La méthode de recherche est un ensemble des opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche à obtenir ou à atteindre les vérités qu'elle poursuit.7(*)

Nous nous sommes forcé de réunir une documentation nécessaire et suffisante sur cette question de la dynamique inflationniste et la trésorerie des banques commerciales en République Démocratique du Congo. Cette documentation est traitée par la méthode analytique, la méthode comparative, la méthode statistique et économétrique.

Cette méthodologie nous a été utile et nous a facilité le traitement des données quantifiées et chiffrées, à travers les tableaux, la comparaison de toutes les masses des données, en dégageant les faits différents, l'un de l'autre et la modélisation économétrique construite autour d'hypothèses.

0.7.2. Les techniques

La technique étant un outil qui permet au chercheur de récolter et dans une certaine mesure, de traiter les informations nécessaires à l'élaboration d'un travail scientifique, nous nous sommes servi de la technique documentaire, pour consulter les documents relatifs à ce sujet (ouvrages, mémoires, rapports, cours,...) ainsi que la technique d'interview auprès de certaines autorités des banques.

0.8. Canevas du travail

Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres. Le premier porte sur le cadre théorique de l'étude, le second traite de la trésorerie des banques commerciales en RD Congo et le troisième est consacré à l'incidence de l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales en RDC.

Chapitre Premier 

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Dans ce premier chapitre, il est question de développer les approches théoriques de l'inflation, de la monnaie et, en fin nous passerons à l'aperçu sur la comptabilité de l'inflation. Chacun des points évoqués, constitue une section relative à chaque notion développée.

SECTION 1. APPROCHE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE INFLATIONNISTE

L'Émission d'une masse monétaire doit répondre au besoin réel de l'économie d'une nation, dans le cas inverse, on assiste à un phénomène d'inflation monétaire.

La politique monétaire se justifie généralement par la menace de l'inflation,

Pour paraphraser MICHEL VOISIN, l'inflation est un dérèglement du système des prix et se manifeste par une hausse cumulative du niveau des prix.8(*)

1.1. Généralités sur l'inflation

Parler de l'inflation, c'est souvent une enquête et instruire un procès. Il y a toujours un boucle émissaire sur quoi on pointe du doigt pour désigner le facteur d'inflation.

Selon les recherches récentes, les salariés sont coupables de l'inflation, la monnaie augmente trop vite ou circule trop aisément(...), la société permissive qui pousse à vouloir toujours plus sans tenir compte des ressources disponibles engendre ce qu'on appelle « société d'inflation ».9(*)

Le XXème siècle a connu plusieurs dérèglements inflationnistes. L'inflation est alors associée à des dysfonctionnements de l'économie. Elle est devenue une notion dont chaque individu doit prendre en compte dans son environnement multiforme. Il doit procéder à une identification plus étroite des stratégies de base et des mesures adéquates plus appropriées pour faire face à cette inflation.

Sur le plan économique, il faudra se pencher sur les comportements des opérateurs économiques, des Banques Centrales, des banques commerciales dans un environnement caractérisé par une dynamique inflationniste.

L'argument monétaire a été souvent avancé pour justifier l'accélération de l'inflation. Les autorités monétaires n'auraient pas fait tout ce qui était en leur pouvoir pour combattre l'inflation.

Cette thèse est défendue par le monétariste Milton Friedman qui considère qu'une grande part des déséquilibres inflationnistes de l'économie s'explique par une politique inadaptée des autorités monétaires.

Cette vision de la responsabilité de l'inflation est controversée : les banques, sont-elles les seules responsables ou ne font-elles que répercuter les demandes de monnaies du système productif ? Cette discussion rejoint le débat sur les causes exogènes ou endogènes de l'inflation.

1.2. Origines de l'inflation

La dynamique inflationniste est aussi veille que les économies du marché. Ce phénomène tire ses origines dans les temps anciens bien que sa nocivité soit de plus en plus d'actualité aujourd'hui. Elle est liée à l'événement de l'économie moderne. Celle-ci vit au rythme de ces cycles dont certains sont caractérisés par une inflation avérée.

Les effets négatifs de l'inflation ont commencé à se faire sentir au début du XXe siècle lors des guerres mondiales (1914-1918 et 1940-1945) : des guerres de Vietnam et du Moyen-Orient qui ont notamment entraîné la crise pétrolière et avec toutes ses conséquences pour les jeunes États comme la République Démocratique du Congo.

Dans le cas de l'inflation, il est fondamental de réaliser que ce qui est important « ce n'est pas la façon dont l'argent est dépensé, mais plutôt la façon dont il est obtenu, c'est elle qui provoque des conséquences que nous appelons inflation ».

C'est la création d'une monnaie qui n'a aucune contrepartie (impôt, épargne,...) qui entraîne l'inflation. Le Gouvernement donne un ordre, signe un décret, et la monnaie miracle est là.

Cette création de monnaie vient donc gonfler artificiellement la quantité d'unités monétaires et le crédit, ce qui a, en fait, des effets indésirables.

Pour Mises et Friedman, l'inflation est le fait du monopole d'émission des gouvernements.

Mais, à vivre dans un environnement où la baisse lente et continue du pouvoir d'achat de l'unité monétaire est considérée comme normale, et cela parce que certaines opérations y ont un intérêt ; on arrive à ne plus avoir aucun sens critique et à déléguer son pouvoir de décision de plus en plus aux gouvernements jusqu'au jour où même ce pouvoir de décision est monopolisé.

Par exemple, tout le monde considérant qu'une hausse du revenu nominal ou monétaire correspond à une amélioration du bien-être matériel. L'attention des gens est attirée vers la hausse du taux de salaires nominaux, et vers l'équivalent monétaire de la richesse, plutôt que vers un accroissement de la quantité des biens disponibles.

Or, le progrès économique ne consiste-t-il pas principalement dans le fait que les agréments de la vie deviennent plus accessibles, plutôt que dans le fait que la quantité de monnaie que l'individu obtient par son travail, en sacrifiant du loisir ou autre chose, augmente alors que parallèlement la quantité de bien obtenue en contrepartie diminue ?

Que voudrait une monnaie qui ne peut plus jouer son rôle parce que son pouvoir d'achat se dégrade ? Qui ne répondrait plus aux besoins monétaires des agents et donc à leur demande ?

Comme le montre Jean BOURGET, l'inflation monétaire est un phénomène ancien. L'Empire romain au temps de Dioclétien, la France de Philippe de Bel et de ses successeurs avaient connu à la suite d'abaissement du titre des monnaies métalliques et de manipulations diverses, une multiplication excessive des pièces en circulation.

Les premières expériences de papier monnaie au XVIIIe siècle avaient également eu pour conséquence un accroissement anormal de la masse monétaire et une forte hausse des prix. Mais la première guerre mondiale (1914-1918) déclenche une inflation monétaire générale, à l'échelle de la planète.10(*)

1.3. Définition de l'inflation

Le concept inflation comporte plusieurs définitions suivant les auteurs ; les uns le définissent par ses causes et d'autres par ses manifestations ou conséquences.

Le Professeur KINZONZI le définit comme étant le processus de hausse, pendant une certaine période de temps, du niveau général des prix relatifs des biens et services offerts sur le marché, avec comme conséquence une diminution progressive du pouvoir d'achat de l'unité monétaire.11(*)

Selon Franck SHOSTAK, l'essence de l'inflation n'est pas une augmentation des prix, mais une augmentation de l'offre de la monnaie qui, à son tour met en mouvement une augmentation générale des prix de biens et services.

Paul A. SAMUELSON dit que l'inflation est synonyme de hausse de niveau général des prix.12(*) L'inflation est la hausse généralisée et durable du niveau général des prix. Elle se traduit par une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie, et à un taux de croissance différente entre valeur nominale et réelle.

Selon P. BEZBAKH, la facette la plus simple de l'inflation est celle d'un processus de hausse cumulative et auto entretenue du niveau général de prix. Elle met l'accent sur l'idée d'un mécanisme mettant en cause des variables multiples, de longue durée, engendrant lui-même les causes de la permanence et s'exprimant par l'augmentation de la plus grande partie des prix13(*)

Pour Bernard et alii, l'inflation est un phénomène général d'ajustement, pour la voie monétaire des tensions s'exerçant dans un ensemble socio-économique et caractérisé par la hausse générale des prix et de la dépréciation.14(*)

Dans le même sens MULUMBA MABI dit que l'inflation est un ensemble de déséquilibres entre les offres et les demandes des secteurs de production et groupement de consommateurs, prônant leur origine aussi bien dans telles ruptures d'équilibres qui accompagnent les fluctuations de la conjoncture intérieure et extérieure, que dans une modification des caractéristiques de l'économie.

Ces déséquilibres se propagent, s'amplifient ou se résorbent, selon un processus cumulatif ; en raison d'une perversion des mécanismes économiques.15(*)

Cette définition met en exergue les éléments suivants :

Ø l'inflation résulte d'un ensemble de déséquilibres sectoriels et non d'un déséquilibre entre quantités globales ; ce phénomène se localise à l'échelle des firmes et des secteurs, des particuliers et des classes sociales ;

Ø l'inflation est de nature structurelle et les facteurs conjoncturels ne sont que des causes immédiates d'un déséquilibre, dont l'origine profonde provient de mauvaises structures économiques.

Les différentes facettes évoquées prenant les caractéristiques essentielles notamment la manifestation d'un déséquilibre économique qui peut être durable et caractérisé par une hausse générale des prix, le mécanisme monétaire qui doit tenir compte à un moment donné, de l'évolution du pouvoir d'achat de la monnaie, le processus économique avec l'ensemble de concepts qui s'y réfère et dont le comportement n'est pas stable.

1.4. Les niveaux d'inflation

Il existe nombreux niveaux d'inflation dans une économie aux quelles correspondent des incidences différentes.

Il s'agit de l' :

ü inflation lente ou rampante ;

Ø inflation galopante ou hyper inflation ;

Ø inflation reprisée ou freinée.

a. L'inflation lente ou rampante

L'inflation lente est un phénomène universel qui, dans certaines mesures, affecte même les pays connus développés. Elle est caractérisée par une élévation lente du niveau moyen des prix, 2 ou 3% l'an mais, elle dégénère une élévation des prix qui peut conduire à 2 ou 3 voire même 4 chiffres.

Les agents économiques se voient obligés de vivre sous ajustement ni fluctuation remarquable. Le seuil de cette dynamique inflationniste rampante est arbitraire.

b. L'inflation galopante ou Hyper inflation

Elle se manifeste pour une dépréciation de la valeur de la monnaie pouvant conduire à l'effondrement du système monétaire qui n'est pas un stimulant à l'investissement et à la croissance.

Généralement, pour y palier, on indexe la plus part des contrats sur un indice des prix ou sur une devise étrangère telle que le dollar américain.

Il s'agit d'une situation extrême où l'économie dépasse toutes limites en matière de fluctuation journalière des prix. Elle conduit à une crise souvent accompagnée des troubles sociaux. Une telle situation décourage l'épargne et rend ainsi plus difficile le financement des investissements. Le rythme de la croissance économique pourrait s'en trouver ralenti.

c. L'inflation reprisée ou freinée

Dans les pays en développement, ces contrôles ne résistent qu'avec l'appui des institutions monétaires et des interventions étatiques. Les signes extérieurs de l'inflation sont peu nombreux suite aux contrôles étatiques permettant de contenir le processus cumulatif. Ceux-ci sont assurés grâce à l'exercice de la politique monétaire et d'un contrôle.

d. L'interprétation inflationniste

C'est tout naturellement autour des hypothèses retenues par les quantitativistes que les détracteurs de cette théorie ont fait partie de leurs critiques. Il est ainsi possible de montrer que toute augmentation de la masse monétaire M entraîne une augmentation de la dépense des agents économiques définie comme le produit des quantités T (la production) par les Prix P ; si M varie, P et T peuvent donc varier, même si le postulat de départ fait de T une variable indépendante de M.

La théorie quantitative de la monnaie offre dans ce cadre une explication monétaire de l'inflation et détermine le sens causal de cette relation : la croissance de la masse monétaire engendre l'inflation. Milton Friedman, Chef de file du courant monétariste, a exprimé cette relation en constatant que « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ».

En outre, l'équation de départ suppose que la création monétaire serait le seul fait des autorités monétaires, or ce sont les banques qui, par le mécanisme de crédit, créent de la monnaie.

Cette création monétaire étant par ailleurs dépendante de l'activité ainsi que des prix.

La relation causale existant entre masse monétaire et niveau général des prix serait alors la suivante : inverse à la théorie précitée ; l'inflation serait à l'origine de la création monétaire.

1.5. Causes de l'inflation

Les causes de la dynamique inflationniste sont variées, mais se focalisent toujours dans le déséquilibre entre l'offre et la demande globale de la monnaie.

Tout processus de développement nécessite des transformations des structures économiques et sociales.

Ces mutations sont difficiles à réaliser et s'accompagnent de tensions et de secousses. Des activités subsistent qui ne sont plus adaptées aux secteurs qui évoluent le plus vite, elles absorbent en conséquence une part du revenu national excessive par rapport à leur produit et créent un danger permanent de déséquilibre entre revenu et produit16(*).

1.6. Analyse de l'inflation en franc courant et en franc constant

Le sujet de l'inflation dans l'étude et dans le choix des projets d'investissement et désinvestissement donne lieu, depuis longtemps, à de nombreuses controverses divisant en particulier les partisans de l'analyse en Franc constant et ceux de l'analyse en Franc courant.

Lorsqu'on observe les calculs réalisés dans l'entreprise, on trouve autant des sociétés pratiquant la première approche que de sociétés utilisant la seconde et de plus en plus, d'entreprises s'orientent vers l'emploi de deux.

Les principales raisons formulées pour l'analyse en francs courants sont fondées sur l'obligation de tenir compte des différences de rentabilité qui provient d'indices différents d'inflation agissant sur les revenus et les coûts sur la nécessité d'inclure l'inflation dans la détermination des besoins en fonds de roulement. L'exigence d'assurer une rentabilité en francs courants s'ajoute souvent aux arguments précédents.

Les tenants de l'approche en francs constants se fondent sur l'inutilité d'un taux d'inflation constant applicable à la fois aux revenus et aux coûts et sur l'irréalisme introduit dans l'analyse des projets, du fait de l'introduction d'une variable très prévisible.17(*)

Le taux d'inflation se mesure par la formule suivante :18(*)

Où P0 = Niveau général de prix au temps zéro

P1 = Niveau général de prix au temps donné,

d = Taux d'inflation.

1.7. Tendance du marché

Les tendances du marché sont gravement affectées par la détérioration du pouvoir d'achat en monnaie locale. Dans le cas hyper inflationniste, les symptômes ci-après s'observent en période prolongée de forte inflation :

· Il y a augmentation des dépenses publiques, des déficits fiscaux ainsi qu'une augmentation de la masse monétaire due à l'émission de la monnaie fiduciaire ;

· Les crédits en monnaie locale sont réduits ;

· La monnaie locale souvent remplacée dans sa fonction de dénominateur commun des valeurs par les devises fortes ;

· Il y a tendance à faire supporter aux clients les conséquences des effets de l'inflation par les agents économiques ;

· Il y a de changements continuels et significatifs des prix des biens et services incluent le taux de change, les salaires, les taxes, les taux d'intérêt,...

· Au sein de l'économie, se développent des mécanismes de protection comme l'indexation et toutes les variables sont automatiquement ajustées ;

· Il y a accroissement de l'incertitude et recherche des profits dans la spéculation financière et la réduction d'investissements productifs ;

· L'instabilité économique, sociale, politique lucite le gouvernement à tenter de contrôler la situation à travers différentes pistes offertes par la manipulation des variables macro économiques. C'est à cette situation que les économistes fondent leur argument en disant « Faites-nous de la bonne politique et nous vous ferons de la bonne économie ».

· En fin, les salaires tendent à chuter, l'on assiste à une récession sur le marché et une baisse des stocks de biens et services et une augmentation des coûts unitaires.

1.8. Comportement du marche inflationniste

Dans un environnement inflationniste, le comportement du marché se présente avec les caractéristiques suivantes :

ü l'épargne en monnaie locale est réduite très sensiblement ;

ü la demande et l'offre des biens se déterminent en fonction des prévisions inflationnistes ;

ü les prix ne sont plus élastiques et les augmentations des prix peuvent être suivies d'un accroissement de la demande ;

ü comme les prix deviennent instables, ils cessent d'être une référence pour les décisions d'achat des consommateurs, etc.

1.9. Réactions et attentes des agents économiques

En dynamique inflationniste, les réactions et les attentes des agents économiques deviennent totalement différents et mêmes contraires à leurs habitudes en temps normal. Dans les conditions de l'Hyper inflation, l'on remarque que :

· l'Etat, dans son empressement d'éliminer l'inflation et de reprendre le contrôle de la situation, intervient sur le marché et modifie le comportement économique en imposant les prix et le contrôle de change. Il décrète l'augmentation généralisée des salaires, intervient dans le commerce international ;

· l'intervention de l'Etat peut générer des réactions du marché contraires aux attentes, par exemple la rareté des marchandises, naissance des marchés informels ;

· l'attention des agents économiques est tournée vers les aspects financiers des transactions, puis que les gains ou pertes résultant de la gestion des capitaux et des engagements exposés à l'inflation peut dépasser largement les résultats d'exploitation ;

· les pratiques immorales deviennent courantes allant du retardement systématique des paiements des dettes à la fraude fiscale et provoquent en plus des irrégularités, des pratiques déloyales ;

· les agents économiques adoptent un état d'esprit marqué par l'inflation qui est reflété dans chaque décision d'évaluation de projet ou transaction économique. Toute l'économie adopte l'inflation comme mode de vie à travers l'indexation généralisée.

1.10. L'inflation dans l'entreprise

L'inflation fausse complètement la gestion des entreprises en leur donnant l'illusion de réaliser des profits, alors que ceux-ci ne sont que nominaux, en déformant les calculs de rentabilité et en faisant asseoir les impôts sur les gains fictifs.

Dans cet état de chose, il se pose un problème d'évaluation du patrimoine de l'entreprise, parce que l'unité de mesure change constamment de valeurs dans le temps. Ainsi, il faut trouver comment mesurer les ressources, les coûts et les revenus en période de forte inflation tant que les distorsions qu'elle provoque sont importantes au niveau micro et macroéconomique.

Les effets néfastes de l'inflation imposent la nécessité de procéder à des corrections des informations comptables pour aboutir à des résultats et à une valeur patrimoniale reflétant d'une manière plus sincère la réalité contrairement au système comptable classique qui comptabilise les biens non monétaires à leurs coûts historiques d'acquisition.19(*)

Les répercussions de l'inflation sur l'évolution du patrimoine de l'entreprise ont des effets sur la dépréciation monétaire dont :20(*)

v la sous évaluation des valeurs immobilisées amortissables et le calcul des amortissements à leur coût historique ;

v La dépréciation des créances en monnaie nationale et les pertes de change des dettes contractées en devises étrangères ;

v La physionomie réelle du patrimoine n'est pas reflétée suite à la comptabilisation des chiffres ou coût historique ;

v La situation de trésorerie est faussée dans la mesure où les liquidités obtenues des opérations antérieures deviennent insuffisantes pour assurer le financement du cycle d'exploitation.

1.11. Effets de l'inflation

Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de la masse monétaire disponible à un moment donné dans une économie.

- Une politique monétaire expansive : l'un des taux d'intérêt de la part de la Banque Centrale de traduit par une diminution du coût de crédit que sa soit les particuliers (emprunts à la consommation, pour l'achat d'un logement,...) ou pour les entreprises (financement moins coûteux de investissements économiques augmentent ce qui accroît la masse monétaire dans l'économie).

- Une politique budgétaire expansive : lorsque l'Etat procède à une relation économique de type Keynésienne, il accroît ses dépenses et le solde des ressources nouvelles ce qui se traduit par un accroissement de masse monétaire en circulation dans la sphère économique (une économie fermée). S + T = I + G.

D'où

S = Epargne

T = Ressources publiques

I = Investissement

G = Dépenses publiques

- Une balance des échanges commerciaux : (mais plus généralement des transactions courantes) excédentaires : si les comptes de la nation se traduisent par un excédent des échanges commerciaux, cela signifie que l'économie nationale a exporté plus de biens et services qu'elle n'en a importé.

En conséquence, elle a dégagé des excédents de services qui vont accroître la masse monétaire en circulation dans l'économie nationale. (Une économie ouverte). S + T + M = I + G + Y.

D'où

S = Epargne

T = Ressources publiques

I = Investissement

G = Dépenses publiques

M = Importation

X = Exportation

Les raisons qui expliquent une variation du niveau général des prix sont donc multiples et renvoient à la fois à la sphère économique et à la sphère financière des facteurs psychologiques qui peuvent de plus engendrer une spirale inflationniste :

Si les agents économiques anticipent une hausse des prix, ils risquent de développer un comportement de fuite face à la monnaie, ce qui se traduit par un excès de consommation immédiate qui est source d'inflation.

Les anticipations rationnelles supposent que les agents économiques anticipent toutes sortes des comportements et agissent en conséquence. Par exemple si la Banque Centrale du Congo revoit toujours l'offre de monnaie à la baisse lorsque l'inflation augmente de plus de 10%, les agents économiques congolais peuvent intégrer cela dans leur comportement et agir en conséquence.

Les autorités monétaires cherchent donc à prévenir les risques inflationnistes en mettant en place diverses mesures contribuant à contrôler l'évolution de la masse monétaire en circulation dans l'économie.

A côté de ces feux grands catégories, il existe une inflation structurelle. Ce serait une inflation qui tiendrait à une certaine structure des marchés. Par exemple, la structure oligopolistique est jugée comme susceptible de déclencher un mouvement inflationniste surtout « lorsque les chefs de firme dominent le marché et arrivent de ce fait à faire admettre des prix forts ». Il est évident que dans un marché, si les vendeurs sont les plus forts, ils tiennent à imposer des prix fort et inversement si les acheteurs sont les plus forts, ils arrivent à imposer les prix faibles.

L'inflation n'influence substantiellement l'économie que lorsque tous les prix ne changent dans la même proportion. Pourquoi la différence dans les variations de prix est-elle génératrice d'effets sur l'économie ?

Essentiellement parce qu'elle n'entraîne des changements dans les prix relatifs des biens, services et faveurs de production. La position très différente des détenteurs de revenus fixes et de revenus variables en situation inflationniste se présente comme suit : les premiers sont ceux qui déterminent des obligations dont les rendements sont fixes au moment de l'émission ; en cas d'inflation de pouvoir d'achat qu'ils représentent diminue. Les détenteurs d'actions voient le montant monétaire de leurs dividendes varient avec les profits, qui varient eux-mêmes avec les prix de vente, le pouvoir d'achat de cette source de revenue est ainsi préservé.

Les travailleurs indépendants, sont la rémunération est directement liée aux prix des outputs qu'ils fournissent, voient cette rémunération s'accroît en période d'inflation, au rythme même de l'évolution de ces prix, si pas davantage.

Les travailleurs dépendants au contraire, et plus généralement ceux qui sont liés par des contrats spécifiant à l'avance une rémunération exprimée en un montant en numéraire voient forcement leur pouvoir d'achat diminuer si les prix se mettent à augmenter systématiquement.

Ces arguments concernant la flexibilité ou la rigidité des prix et rémunération des facteurs de production peuvent être appliqués aux prix des produits : ceux qui résultent des transactions qui se nouent quotidiennement peuvent s'ajuster rapidement en période inflationniste, ceux qui figurent dans des contrats comportant livraison de produits à prix fixe pendant une certaine période ne peuvent évidemment être modifiés, sauf négociation éventuelle de ces contrats, ce qui de toute façon prend du temps.

L'impact de l'inflation sur les transactions qui se font à crédit se présente comme suit : l'inflation favorise les débiteurs et défavorise les créanciers puisque le pouvoir d'achat de la monnaie baisse entre le moment où la transaction est conclue et celui où le règlement de la dette a eu lieu.

Il y a une asymétrie du rythme qui caractérise les ajustements de prix à la hausse d'une part et à baisse d'autre part. les premiers sont plus rapides que les seconds (ajustement). Analysons le phénomène de la spirale inflationniste des prix et des revenus. Lorsqu'une hausse des prix s'accompagne de hausses de revenus concomitantes, le processus risque de perdre une tournure cumulative, qui s'auto entretient.

Les demandes sur les marchés, qui logiquement devraient être freinées par les hausses de prix, ne le sont pas puisque la hausse subséquente des revenus prend le relais, comme ce relais est lui aussi susceptible d'entraîner de nouvelles hausses de prix, celles-ci entraîneront à leur tour des hausses de revenus, et ainsi de suite.

Ce phénomène est parfois organisé lorsque les revenus de divers types sont liés à l'évolution des prix par les clauses dites « d'indexation », incluses dans les contrats et les statuts de travail ou encore les contrats de location pour les loyers. La pratique contractuelle consistant à exprimer les loyers en devises ou en équivalant matériaux de construction en est une autre illustration de ce phénomène. Notons que l'indexation n'est pas la cause de l'inflation, mais elle accélère le processus inflationniste. Il faut faire attention pour ne pas confondre un facteur d'accélération d'un phénomène avec la cause.

L'inflation correspond d'abord à une diminution du pouvoir d'achat de la monnaie (on peut parler, dans une certaine mesure, de dépréciation de la monnaie au niveau interne). Comme le pouvoir d'achat désigne la quantité de biens et services qu'un certain revenu permet d'obtenir, la hausse de prix peut à une diminution de la quantité de biens que permet d'acheter une certaine somme. Pour trouver l'augmentation du pouvoir d'achat, il ne faut pas faire la différence des pourcentages, mais le rapport des indices de prix de l'année considérée.

L'inflation pénalise donc les détenteurs de revenus fixes (épargnants par exemple) puisque leur pouvoir d'achat diminue. Elle bénéficie alors aux agents endettés puisque la valeur réelle de leur dette diminue. L'inflation provoque ainsi des transferts de pouvoir d'achat entre les agents.

Les effets de l'inflation jouent aussi sur le commerce extérieur puisqu'une inflation plus importante en République Démocratique du Congo qu'ailleurs pénalisent les exportations congolaises de même que les prix des importations sont aussi élevés par rapport aux prix des produits intérieurs. Il convient, dans ce cas, d'observer le différentiel d'inflation. C'est-à-dire l'écart entre le taux d'inflation congolais et le taux d'inflation de chacun de ses partenaires.

Les conséquences de l'inflation s'avèrent différentes selon le degré et suivant les secteurs ainsi que les classes sociales considérées.

a. Les effets de l'inflation sur la production

Ils diffèrent selon qu'il s'agit d'une inflation galopante, douce ou rampante.

L'inflation galopante, en réalisant sensiblement la valeur de la monnaie, rend plus difficile les échanges équitables et pousse les agents économiques à des activités de pure spéculation.

Une inflation rampante favorise les investissements dans ce sens que les entreprises qui constatent l'augmentation de la demande sont appelées à accroître l'offre dans l'espoir d'en tirer un maximum de profit. Tandis qu'une inflation douce, peut par contre contribuer indirectement à la croissance économique.

b. Les effets de l'inflation sur la richesse

L'inflation transfert la richesse des ménages, créanciers aux entreprises débitrices et de même qu'elle accélère les rentrées fiscales sous forme d'impôts spontanés.

c. Les effets de l'inflation sur les revenus

A travers l'inflation, il s'opère une redistribution des revenus par le transfert de pouvoir d'achat de tous ceux dont les revenus s'élèvent moins que les prix en faveur de ceux dont les revenus montent plus vite que les prix.

Dans les opérations à crédit, l'inflation bénéficie au débiteur qui a emprunté une monnaie à fort pouvoir d'achat et remboursable avec une monnaie à valeur plus moindre.

L'inflation minimise également le pouvoir d'achat des salariés, car leurs rémunérations restant relativement fixes par rapport à l'inflation. Pour remédier à ce problème, les pays à économie stable, sur revendication des travailleurs ont réussi à indexer les salaires à l'indice de coût de la vie.

Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de la masse monétaire disponible à un moment donné dans une économie :

d. L'inflation et décisions d'investir et de désinvestir

De manière globale, l'inflation traduit une hausse des prix, cette hausse étant représentée par un indice dont le plus utilisé est celui de prix de détail. Cependant, en matière d'investissement ou de désinvestissement, on ne peut pas utiliser un indice unique d'évolution de prix.

En effet, cette évolution est en évidence différente selon les produits. Par conséquent, l'inflation n'agit pas de façon unique sur toutes les composantes des flux, chaque donnée subit sa propre déformation de prix.

Ajoutons que :

· les amortissements ne sont pas indexés, car ils sont calculés sur des valeurs historiques d'acquisition ;

· la fiscalité est appliquée à des montants exprimés en francs courants ;

· les indices sont multiples (INSS, INPP,...) ;

· les contrats d'emprunts ne comportent pas de clause de révision de taux.

Ces différents facteurs énoncés ci-haut constituent la raison principale pour la quelle les approches en Francs courants et francs constants ne peuvent pas être équivalentes.

e. L'inflation et rentabilité d'un projet21(*)

L'inflation affecte trois concepts de rentabilité soit la rentabilité nominale, soit la rentabilité constante et soit la rentabilité réelle.

La rentabilité nominale ou courante est obtenue en prenant en compte les éléments de revenus et de coûts d'un projet et à la valeur qu'ils auront en considération de l'inflation. Ce qui revient à les prendre à leur valeur en francs courants ou nominaux ; ici le taux d'inflation est pris en compte.

La rentabilité constante est calculée en supposant une absence d'inflation, c'est-à-dire en considérant que les flux attendus ne subiront aucune déformation de valeur due à la hausse du prix ; ici il y a absence de l'inflation.

La rentabilité réelle est une rentabilité obtenue en déflatant à concurrence du taux d'inflation prévu, les flux déterminés à la suite d'un calcul en francs courants.

Le déséquilibre économique correspondant à un excès de l'investissement sur l'épargne, autrement dit à une demande globale supérieure à l'offre globale.

A. Les effets positifs de l'inflation22(*)

Le renforcement des exportations, la libération des débiteurs et la reprise de l'économie sont trois facteurs explicatifs des effets positifs de l'inflation.

1. Renforcement des exportations

Sous certaines conditions d'inflation stimule les exportations. En effet, la monnaie nationale étant devenu faible par rapport aux devises, les exportateurs renforcent leur capacité d'exporter, soit pour sauvegarder le nivaux de devises, soit pour disposer d'une quantité plus importante de monnaie nationale aux fins de transactions et de spéculation et à la production et à la probabilité que le mouvement inflationniste sera maîtrisé à moyen terme.

2. Libération des débiteurs

L'inflation libère les débiteurs dans le cas où les dettes ont été contractées et libellées en monnaie nationale. Les premiers bénéficiaires et financiers seront remboursés dans une monnaie dont la valeur a diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids pèse lourd sur les budgets des débiteurs.

3. Reprise de l'économie

L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie stagnante. Cela est possible lorsque les agents économiques, notamment l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures appropriées :

Mesures visant à augmenter la quantité des biens réels pour contrebalancer l'expansion monétaire ou l'accélération de la vitesse de circulation ;

Renforcement de l'offre des facteurs de production à meilleur marché ou substitution des nouveaux facteurs traditionnels ou procédés de fabrications.

Accroissement des exportations et rapatriement des devises.

B. Les effets négatifs de l'inflation

Les effets négatifs de l'inflation comprennent à leur tour : l'instabilité des changes, le recul de l'esprit d'épargne, le cycle infernal des prix et des salaires et enfin les troubles sociaux.

1. Instabilité des changes

Les oscillateurs de la valeur interne de la monnaie s'accompagnent des variations de sa valeur externe. Souvent, les détenteurs des devises retardant les opérations de changes en attendant une meilleure cours de change à courte échéance. Même pour financer les transactions commerciales habituelles avec les pays étrangers, il devient impératif de réunir des gros montants en monnaie nationale.

2. Recul de l'esprit d'épargne

Les épargnes désespèrent et se réservent d'épargner une monnaie qui se déprécie. Ils se mettent aussi à spéculer en achetant des biens à revendre avec profit ou à conserver pour revendre après la tempête de l'inflation.

3. Le cycle infernal des prix et salaires

Les mêmes explications portant sur les pratiques inflationnistes (supra 1. 12, chapitre premier).

4. Les troubles sociaux

Les guerres peuvent être une influence de l'inflation ainsi si la monnaie n'inspire pas confiance à la communauté.

Graphique n°i : Structure de l'écart inflationniste

Revenu national d'équilibre

Demande globale

Offre globale

Écart inflationniste

Le niveau de l'écart inflationniste

Source : Ahmed SILEM et Jean marie ALBERTINI, Lexique d'économie, 7e éd. p.385.

1.12. Les pratiques anti-inflationniste

Un solde excédentaire de la balance commerciale d'un pays donné implique une entrée de devises, qui, convertissent en monnaie domestique, entraîne un accroissement du stock de la monnaie dans le pays exportateur net.

A l'inverse, tout pays importateur net voit sa masse monétaire se réduire à la concurrence du solde déficitaire de sa balance commerciale. Tout cela interpelle à toute nation de veiller à une production nationale car si 90% de sa production est exportée et que les importations sont nulles, les revenus associés à la production vont être alloués à l'achat des seuls 10% de biens domestiques et entraîner un ajustement à la hausse des prix.

On peut y ajouter pour lutter contre l'inflation, la nation peut bloquer les prix et salaires, stimuler la concurrence, diminuer ses dépenses, augmenter les impôts, limiter la progression du crédit et de la monnaie, mener une politique des revenus.

· Politiques de contrôle des prix et blocage des salaires

La nation doit contrôler directement ou être capable d'influencer certains prix du secteur public, contrôler les traitements de la fonction publique vue l'ampleur du poids de celle-ci dans l'emploi ainsi qu'agir de façon globale en bloquant les prix et les salaires ou en organisant leur progression.

· Politique budgétaire

La nation devrait diminuer les dépenses publiques car si le déficit budgétaire diminue, l'Etat emprunte moins sur les marchés financiers ; les charges diminuent ; ce qui peut atténuer l'inflation.

· Politique monétaire

Pour lutter contre l'inflation, l'Etat devrait limiter sa progression de crédits et cela conduit à des dépenses qui ne seront pas réalisées, ce qui diminue l'inflation par la demande.

· Politique des revenus

La politique des revenus devrait partir de l'idée que la fixation des prix et des salaires résultent beaucoup plus de rapports sociaux que de purs mécanismes économiques.

Voici les moyens de lutter contre l'inflation à la disposition de toute Banque Centrale :

- Le contrôle du taux d'émission de monnaie ;

- Le contrôle du taux de change, qui est le prix de la monnaie d'un pays exprimé par rapport à la monnaie d'un autre pays ainsi que l'octroi des crédits.

La pratique anti-inflationniste des banques commerciales est de veiller à la réglementation des crédits, au taux d'intérêt ainsi que la pratique de la comptabilité indexée.

SECTION 2. APPROCHE THEORIQUE DE LA MONNAIE

L'Affirmation formulée par John STUART MILL au milieu du XXe, selon la quelle il n'est dans l'économie d'une société quelque chose de plus insignifiante en elle-même que la monnaie pourrait décourager l'économiste prêt à se consacrer sur les questions monétaires.

Adam Smith (1723-1790) affirme que la monnaie qui circule peu forte peut être comparée à une grande route qui tout en aidant à la circulation et au transport de tous les fourrages, de toutes les graines et tous les autres biens du pays ne produit cependant pas une muette.

Une telle affirmation n'est toutefois guère plus encourageante pour la personne prête à s'ouvrir aux questions monétaires.

Peut-on actuellement, étudier la monnaie sans craindre de perdre son temps ou pire, de perdre sa tête ? La place que la monnaie occupe désormais dans l'économie porte à croire que oui.

La possession de la monnaie en tant que telle calme notre inquiétude et la prime que nous exigeons pour nous séparer de la monnaie est la mesure de notre degré d'inquiétude déclarait Keynes. La monnaie est sans doute l'objet d'une étude passionnante.23(*)

Pour JEVINS, un système d'échange dépourvu de monnaie se trouverait rapidement limité par des frictions spécifiques au troc. La monnaie éliminerait ces frictions en réglant trois contraintes majeures : la double coïncidence des besoins, l'absence de mesure homogène de la valeur et l'absence d'un moyen de subdivision.

Quant à Sommers et MAUGHAM, la monnaie est comme un sixième sens, indispensable à l'usage compte de cinq autres. Source de liberté pour les uns, à l'origine de tous les maux pour les autres, elle fascine autant qu'elle inquiète et attire autant qu'elle répugne.

Il soutient qu'il n'est d'économie que monétaire contrairement à une position trop longtemps rependue selon la quelle elle serait détachable du reste de la théorie étudiée à part et dans un second temps, comme si au fond, elle n'était qu'une « voile » qu'il suffirait de soulever pour percevoir la réalité des phénomènes.24(*)

2.1. Origine de la monnaie

Parler de l'origine de la monnaie revient à parler du besoin de monnaie que les hommes ont pu ressenti autours des temps.

C'est besoin de la monnaie qui fut à l'origine de l'invention de la monnaie trouve son point de départ, dans ce que MICHEL CHAUVALIER appelle « un des attributs principaux de l'espèce humaine, un des mobiles les plus féconds, les plus énergiques et les plus divers par leurs effets, dont une de ses plus grandes forces, à savoir la sociabilité ». Il ajoute que c'est cette sociabilité qui se manifeste en permanence à travers l'échange.

En réalité, dit-il, la monnaie est venue au monde à la suite de l'échange et à cause de l'échange.

Carl MENGER, le père fondateur de l'école Autrichienne en sciences économiques, a longtemps insisté sur le fait que l'apparition de la monnaie est le produit des hommes et non l'invention d'un seul, ce qui la rend d'ailleurs difficile à dater. La monnaie ne fut pas plus instituée par une loi puisqu'en réalité ; elle est apparue comme les résultats spontanés (...) d'efforts individuels et particuliers des différents membres de la société qui stipule que : « Ludwig VAN MISES, ajoute que les thèses des économistes qui ont tenté d'expliquer l'origine de la monnaie par voie de décret, ou de convention supposent que les hommes de l'Etat sont capables de dresser le plan social d'un ordre économique entièrement différent des conditions réelles de leur temps et de comprendre l'importance d'un tel plan. Or ces thèses lui apparaissent aussi fausses que celle de Menger est correcte ».

L'apparition de la monnaie sur le marché est le résultat d'un processus de sélection par les individus qui se livrent à l'échange et ce, sans qu'aucune intervention de l'Etat ne soit nécessaire.

Le besoin de monnaie, dit-il, est apparu de l'impossibilité constatée des hommes à effectuer tous les échanges directs désirés.

En effet, l'échange direct plus communément appelé « troc » a permis dans un premier temps aux hommes de dégager des gains substantiels par rapport à une situation d'autarcie et il a permis un début de division du travail qui a entraîné un accroissement de la production.

Le troc limite de façon conséquente les avantages de l'échange puis qu'il nécessite la coïncidence des besoins des individus qui désirent échanger, et que si l'échange est limité, l'accumulation de capital nécessaire à la croissance est rendue presque impossible, le tout imposant un grave problème d'estimation des besoins et de choix dans des investissements ou des actions sans dénominateur commun.

Ainsi, nous dit A. SMITH, c'est pour éviter les inconvénients de cette situation : «  La monnaie est donc un instrument d'échange et plus particulièrement d'échange indirect ».

2.2. Définition de la monnaie

Définir la monnaie précisément est difficile ; faut-il s'intéresser à la forme qu'elle revêt, aux services qu'elle rend, aux conditions de son efficacité ou à l'administration de sa création ?

D'une manière générale, la monnaie peut être définie comme étant un instrument légal de payement ou encore un instrument spécialisé et accepté de façon générale par les membres d'une communauté en règlement d'un achat, d'une prestation ou d'une dette.

Dans son acceptation, un grand économiste français du 15e siècle au nom de Jean Baptiste SAY, définit la monnaie en ces termes : « c'est une marchandise divisible au point de se proportionner à l'importance de toutes espèces d'achats, et qui convienne infailliblement au possesseur de la marchandise dont on a aujourd'hui besoin ».

Une marchandise qui est utilisée de manière générale comme moyen d'échange est une monnaie, or, il est difficile d'établir une distinction nette entre l'usage d'une marchandise entant que moyen d'échange et son usage entant que monnaie, donc nous disons que tout moyen d'échange est une monnaies et inversement.

L'économiste français Pascal SALIN, en donne une définition plus large en disant que la monnaie est un bien complexe qui rend un exemple de services appréciés de manière différente par des individus différents. Mais surtout, dit-il, la monnaie est un pouvoir d'achat généralisé, échangeable dans le temps et dans l'espace.

2.3. Les fonctions de la monnaie

Depuis la période d'Aristote, la monnaie est définie par trois fonctions différentes : numéraire (unité de compte, mesure de valeur), intermédiaire d'échange et réserve de valeur.

En effet, pour qu'une monnaie perdure dans la société et assumer dans la continuité ses fonctions de moyen de paiement, d'unité de compte et de réserve de valeur, la monnaie doit susciter la confiance des individus. La monnaie n'est jamais définitivement institutionnalisée.

Elle repose sur un socle fiable, en grande partie dépendant de la psychologie des agents économiques. Il est donc important de s'intéresser aux éléments qui contribuent à accréditer la monnaie. Ces derniers peuvent être subdivisés en deux principaux types de confiance : la confiance symbolique et la confiance éthique.25(*)

2.3.1. Fonction d'unité de compte

La monnaie permet d'évaluer de façon simple les marchandises susceptibles d'être échangées. Elle permet donc de fixer un prix.

Cette fonction est déjà perçue par certains auteurs néoclassiques, quand ils reconnaissent les phénomènes de thésaurisation et de déthésaurisation. Mais ils n'en tiennent pas compte et aboutissent aux mêmes conclusions que les classiques.

La monnaie doit cependant pouvoir être conservée dans l'intervalle plus ou moins long qui peut séparer deux transactions. C'est pourquoi, on parle de la fonction de réserve de la valeur de la monnaie.

Aujourd'hui encore, d'une année sur l'autre, une même quantité de monnaie ne permet pas l'achat de la même quantité d'articles. Cette instabilité dans le temps ne conduit pas pour autant à abandonner la référence monétaire. 26(*)

2.3.2. L'instrument des transactions

En dehors du troc, la monnaie est présente dans toutes les activités et opérations d'échanges, puisqu'elle en constitue le double parfait.

Cela suppose l'existence d'une encaisse préalable pour que les transactions se fassent. Les métaux précieux, aux quels on peut attribuer le rôle de monnaie en raison de leurs caractéristiques propres, ont pu y pouvoir longtemps au cours des siècles passés.

On leur reconnaît des qualités particulières conformes à l'usage de la monnaie : leur abondance relative, leur divisibilité et leur résistance au temps.

Fernand RAUDEL suggère leur influence sur l'évolution des sociétés : « ainsi se rythment les chapitres de l'histoire du monde à la cadence de fabuleux métaux ».

La monnaie apporte alors un avantage puisqu'elle permet de surmonter la contrainte de la double coïncidence exacte des besoins du vendeur et de l'acheteur en qualité et en quantité, sur un même lieu. Pour jouer ce rôle de moyen d'intermédiaire d'échange, tout bien monnaie doit revêtir les qualités suivantes :

· il doit être divisible : afin de pouvoir s'adapter à l'échelle des besoins variés, il doit servir dans toutes les transactions (grandes ou petites). Souvenez-vous des nouveaux Zaïres (NZ) qui n'avaient pas cette qualité ;

· il doit être acceptée : cette qualité est importante, elle ne se réfère pas aux qualités techniques, mais à la psychologie de la collectivité et à l'opinion du public.

· il doit être durable pour accomplir sa fonction de circulation, il doit être inaltérable et résister à l'usure (détérioration due à l'usage).

Les Banques jouent alors ce rôle en proportionnant leurs apports aux besoins de l'économie. Pour jouer ce rôle d'instrument de transaction, la monnaie doit prendre une forme qui permette de la diviser en unités élémentaires et de la transporter facilement. Elle doit en outre être acceptée par les coéchangistes et résister au temps.

2.3.3. L'instrument de réserve

L'idée de réserve intervient dès que l'on observe que les opérations d'échange sont disjointes dans le temps.

Walras Indique seulement que parmi d'autres qualités, la monnaie doit être caractérisée par une faculté de conservation.

L'idée qui se pose est la suivante : « la monnaie que j'obtiens en échange d'un bien ou d'un service rendu, doit-elle me permettre d'effectuer, plus tard, l'achat d'un bien ou d'un service d'une valeur équivalente ? ».

En conséquence, la monnaie doit conserver la valeur pendant quelque temps. Celle-ci est convertible instantanément en n'importe quel bien ou service. Cette fonction implique une définition stable de l'unité monétaire.

Le pouvoir politique garantit ainsi la permanence de la valeur de la monnaie. La thésaurisation représente cette volonté de conservation de la monnaie afin de faire face à des événements imprévus. Cette conservation par précaution peut avoir des conséquences néfastes pour l'activité, car la monnaie est créée pour l'échange.

Son retrait de la circulation pénalise les vendeurs et pour les conduire à la réduction ou à la disparition de leur activité.

Bernard COURBIS, note que la touche de réserve peut renvoyer à deux réalités :27(*)

· elle peut impliquer une certitude de maintien du pouvoir d'achat de ce qu'est conservé en réserve ;

· elle peut signifier seulement une certitude de maintien de la valeur nominale.

Après avoir définie la monnaie par ce qu'elle fait c'est-à-dire par ses fonctions, nous pouvons définir encore la monnaie par ce qu'elle est.

2.4. Les propriétés fondamentales de la monnaie

Le fait de définir la monnaie par ce qu'elle est nous renvoie à l'analyse de la propriété fondamentale de la monnaie, celle-ci permet à la monnaie d'exercer pleinement ses fonctions monétaires.

· La monnaie en tant que pouvoir de choix

En vertu de cette propriété, la monnaie est immédiatement convertible en n'importe quel bien. Celui qui détient la monnaie a le pouvoir d'acquérir le bien qu'il désire, quand il le désire.

Cette définition plus appropriée à la monnaie métallique en raison de son caractère universel reste valable au niveau du territoire national.

La monnaie entant que pouvoir de choix, confère ainsi une liberté totale à son détenteur, sa caractéristique essentielle est l'indétermination, quant à l'objet, au lieu et au temps ; son usage est indéterminé. Ce concept implique celui de liberté.

La monnaie confère le pouvoir de libération, car réaliser un payement, c'est se libérer d'une dette, dans la mesure où une dette est considérée comme une contrainte, l'instrument qui permet de la liquider confère la liberté, la monnaie est en effet caractérisée par la liquidité.

· La monnaie en tant que pouvoir d'achat

Le concept de pouvoir d'achat de la monnaie se réfère à la quantité des biens et services que la monnaie permet d'acquérir. On considère ici sa valeur réelle par opposition à sa valeur nominale.

Et statistiquement le pouvoir d'achat de la monnaie est inverse du niveau général des prix.

Voici les concepts statistiques ou empiriques de la monnaie :

M1 = Be + Db + Bi

M2 = Be+ Db + Tb + Bi

M3 = Be + Db + Tb + Di

M4 = Be + Db + Tb + Di + Titres liquides.

Où M = Masse monétaire ;

Be = Billets en circulation au sein de l'économie ;

Db = Dépôts à vue en banques ;

Bi = Dépôts dans les IFNM (Institution Financière non Monétaire ou billets détenus par les intermédiaires FNM) ;

Tb = Dépôts à terme dans les IFM ou avec préavis dépôt dans les IF.

Di = Dépôts dans les IF.

· Conséquences des fluctuations du pouvoir d'achat de la monnaie

Une variation du niveau des prix entraîne une variation du pouvoir d'achat de la monnaie, celle-ci affecte à son tour le comportement des sujets économiques (en matière de consommation, épargne, investissement,...). Si le taux de hausse des prix reste dans les limites prévisibles, les sujets économiques l'incorporent dans leurs calculs et adaptent leurs plans.

Ils maintiennent un certain niveau de demande d'encaisse réelle en augmentant la demande de monnaie (quantité monnaie).

En d'autres termes, une réduction du pouvoir d'achat provoquée par une inflation limitée et prévisible incite les agents à augmenter l'offre des biens et services de façon à maintenir, à rétablir le niveau de pouvoir d'achat de la monnaie.

Si au contraire, le taux d'inflation s'accélère, et dépasse les niveaux prévisibles, les sujets économiques auront tendance à substituer les actifs réels à la détention de la monnaie, le niveau d'encaisse réelle baissera. Si tout le monde se comporte de la même façon, la hausse de prix s'accélère et dévient irréversible.

La monnaie perd alors en grande partie sa fonction de réserve au profil des actifs réels ; terrains, immeubles, or, devise forte, etc.

2.5. La Théorie quantitative de la monnaie28(*)

Ø Les origines

Cette théorie a fait déjà l'objet de controverses parmi les économistes mercantilistes au XVIème siècle. Jean BIDIN affirmait que la cherté des prix était en partie due à l'abondance de métaux précieux résultant des grandes découvertes. Cette conception est défendue au XIXe siècle aussi bien par David Ricardo que par John STUART MILL.

Ces économistes considèrent en effet que les produits s'échangent les uns contre les autres. Cette confrontation permet de déterminer précisément le rapport de prix d'un article contre un autre. La monnaie n'intervient alors qu'en tant que marchandise supplémentaire contre la quelle peuvent être échangés tous les produits.

La quantité de monnaie a ainsi une influence sur le prix des produits exprimés en monnaie, mais non sur les prix relatifs.

La quantité de monnaie en circulation joue un rôle crucial dans l'évaluation des prix des produits. Le niveau des prix est déterminé par la quantité de monnaie mise en circulation ; si la monnaie est abondante, les prix peuvent monter ; si elle se relève insuffisante, la tendance est inverse.

Cette théorie quantitative de la monnaie nous tourne vers la manière dont la quantité de la monnaie affecte l'économie. A cette fin, nous devons établir les liaisons entre la quantité de monnaie et les autres variables micro et macro économiques.

Ø Les transactions et l'équation quantitative

Les gens détiennent de la monnaie pour acheter des biens et des services. Plus ils ont besoin d'argent à cette fin, plus ils détiennent de monnaie.

La quantité de monnaie présente dans l'économie est donc étroitement liée au nombre d'unités monétaires échangées dans le cadre des transactions.

L'équation suivante, dite équation quantitative de la monnaie, exprime le lien entre les transactions et la masse monétaire :

Où M = Monnaie ;

V = Vitesse de circulation ;

P = Prix et

T = Transactions.

Le membre de droite de l'équation quantitative de la monnaie nous décrit les transactions effectuées au cours d'une période donnée, le nombre de fois, en un an, que l'on échange des biens et services contre la monnaie ainsi que le prix de transaction moyenne soit le nombre d'unités monétaires à échanger en moyenne au cours de cette année.

Le membre de gauche de l'équation quantitative de la monnaie décrit la monnaie utilisée dans les transactions. V mesure le nombre de fois par unité de temps qu'une unité de monnaie est utilisée dans une transaction.

V est mesuré comme suit :

Alors, l'équation quantitative de la monnaie est une identité car les définitions de ces quatre variables sont telles qu'elle est toujours vraie.

Cette équation est utile, car elle nous montre que, si une de variables change, une ou plusieurs des autres variables doivent varier pour préserver l'égalité.

Ainsi, si la quantité de monnaie augmente alors que la vitesse de circulation de cette monnaie reste inchangée ou bien le prix ou bien le nombre de transactions doit augmenter.

2.6. Théorie explicative de l'érosion du pouvoir d'achat29(*)

Dans tous les pays, on constate que la monnaie subit à longue une érosion de son pouvoir d'achat. Deux courants théoriques concourent à l'explication de mouvement des prix, et donc de la variation du pouvoir d'achat de la monnaie. Ce sont le courant monétariste et le courant structuraliste.

A. Le courant monétariste

Ce courant reste dans la tradition de la théorie quantitative de la monnaie.

Cette théorie s'appuie sur l'équation suivante d'Irving Fisher.

· M = Monnaie fiduciaire (monnaie nominale : pièces ou billets),

· M' = Monnaie scripturale (dépôt à vue).

· V et V' = Vitesse de circulation de M et M'.

· P = Niveau général de prix.

· Q = Volume de transactions.

Il résulte de cette équation que les variations de M entraînent les variations proportionnelles de la quantité de monnaie en circulation. La variation de la monnaie est donc inversement proportionnelle à sa quantité.

La théorie admet qu'une influence unilatérale de M vers P, le mouvement de P ne rejaillit pas sur celui de M. la constance de V reste une hypothèse, la réalité ne la confirme pas. Si l'on écarte ces hypothèses, P devient indéterminé.

Quant à Walras, il part de l'équation des encaisses désirées. Il situe son raisonnement dans le cadre de l'interdépendance générale.

L'équation s'établit comme suit :

Qu. Pu = H

Où Pu = Prix du bien monnaie,

Qu = Quantité du bien monnaie,

H = Encaisse désirée, ou la demande de monnaie.

Le prix de la monnaie est inversement proportionnel à sa quantité. Le pouvoir d'achat de la monnaie est fonction de sa rareté. Pu augmente ou baisse selon que H est supérieur ou inférieur à Qu.

Cette théorie monétariste explique la détermination et les fluctuations de prix de la monnaie, H est facteur explicatif.

B. Le courant structuraliste

Ce courant s'est développé surtout en Amérique latine, en réaction contre les différentes versions de la théorie quantitative de la monnaie dans l'explication du mouvement du prix. Ce courant considère que les structures économiques et sociales ne sont pas toujours harmonieuses.

L'harmonie naturelle du système économique, est démentie pour les crises et récessions. Les structures économiques dans les pays en développement, sont susceptibles d'engendrer un élément de perturbation qui déclenche une hausse de prix. L'Analyse structuraliste retient une série de distorsions qui sont susceptibles d'enclencher un mouvement de hausse de prix.

2.7. La circulation de la monnaie

L'utilisation de la monnaie permet une économie d'information et de calcul, grâce à la simplification du système de prix.

Elle est ensuite un bien directement échangeable contre tous les autres biens, un instrument de paiement qui permet d'acquérir n'importe quel bien ou service y compris le travail humain. On dit qu'elle est un équivalent général.

C'est en effet, un instrument admis partout et par tout le monde, en toutes circonstances, et dont le simple transfert entraîne de façon définitive l'extinction des dettes. Nos économies sont monétaires dans la mesure où les produits ne s'échangent pas contre des produits, mais contre la monnaie qui à son tour, s'échange contre les produits.

Cela suppose évidemment qu'il existe un consensus social et la croyance que l'on peut obtenir à tout moment n'importe quel bien en échange de monnaie. Cette confiance peut être renforcée par l'autorité de l'Etat et de la Banque Centrale qui obligent l'ensemble des acteurs économiques à accepter la monnaie en lui donnant un pouvoir libératoire et légal.30(*)

Créée par le système bancaire, la monnaie circule entre les agents économiques en fonction de leurs comportements de financement, de placement et de dépense. La circulation de la monnaie dans l'économie est ainsi déterminée par les principales opérations économiques (production, consommation et épargne).

La création monétaire a trois principaux correspondants ou trois catégories d'agents qui s'adressent au système bancaire pour satisfaire leurs besoins de financement : les Etats, les ménages et les entreprises.

L'Etat et les non résidents dont s'accroît avec l'ouverture extérieure de l'économie. Ces comportements de dépenses et de placements financiers des acteurs économiques se répercutent sur l'intensité d'utilisation de la masse monétaire : sa vitesse de circulation. L'évolution de cette dernière dépend des comportements des agents économiques en matière de dépense et d'épargne mais également des habitudes de paiement et des innovations financières et technologiques qui permettent d'accélérer la rotation des caisses monétaires.

La monnaie circule entre les agents économiques un peu comme le sang qui circule entre les organes du corps humain. En allant à l'essentiel, on peut dire que la monnaie circule entre trois catégories d'agents : les banques qui créent la monnaie, les entreprises qui l'empruntent, et les ménages qui la dépensent ou l'épargnent.

Graphique n°ii. Circulation de la monnaie dans l'économie

Banques

Consommation

Salaires

Entreprises

Ménages

Moyens de paiement

Dépôt

Prêt

Remboursement

2

1

3

6

4

5

Source : D. PHINON, La monnaie et ses mécanismes, p41

Schématiquement, notre représentation triangulaire de la monnaie dans l'économie comprend trois pôles (les trois agents principaux) et six flux décrivant les opérations économiques de base qui se déroulent en deux périodes :

- Première période (les flèches en traits pleins). Les entreprises cherchent à produire, pour atteindre cet objectif, elles doivent résoudre un problème lié à un décalage inévitable entre leurs dépenses et leurs recettes : il leur faut obtenir des ressources pour engager la production (embaucher des travailleurs) avant de disposer des recettes liées à la vente de leur produits. Le rôle de Banques est de prêter aux entreprises pour leur permettre de combler ce décalage entre recettes et dépenses, les entreprises vont payer les salaires aux travailleurs, enfin, ces derniers laissent leurs revenus en dépôt auprès des Banques.

- Seconde période (flèches en pointillés) : les ménages utilisent leurs dépôts bancaires comme moyens de paiement, pour acheter des biens de consommation auprès des entreprises, ces dernières utilisent ces ressources pour rembourser leurs emprunts auprès des Banques.

Le circuit monétaire est bien bouclé : la création monétaire initiale est, nécessaire pour amorcer le démarrage du circuit économique par la production des entreprises, se traduit in fine forme par destruction de la monnaie créée au dépôt.

La vitesse de la circulation de la monnaie et le taux de liquidité de l'économie permet d'approximer le comportement de la demande de monnaie, laquelle est observable à l'opposé de l'offre de monnaie qui est mesurable. La vitesse de circulation de la monnaie (V) est le rapport du produit intérieur brut (PIB) sur la vitesse monétaire (M2).

V = PIB/M2

Elle exprime la vitesse de transformation du revenu réel ou des actifs réels en monnaie. Plus les actifs réels se transforment en monnaie, plus il peut être relevé que les agents économiques marquent une préférence sur la monnaie. Dans ce cas, la demande de la monnaie augmente et vice versa. Quand au taux de liquidité de l'économie, il est le rapport en pourcentage de la masse monétaire sur le Produit Intérieur Brut.

Le taux de liquidité est l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie. C'est le taux de transformation de la monnaie en revenu. En d'autre terme c'est la fraction de revenu que les agents économiques souhaitent conserver sous forme de monnaie. Plus ce taux augmente, plus les agents économiques sont de moins en moins disposés à transformer leurs actifs réels en monnaie. Dans ce cas, la demande de monnaie diminue et vice versa.31(*)

2.8. Contrôle de la quantité de monnaie

On appelle offre de monnaie, la quantité de monnaie disponible. Dans une économie où prévaut la monnaie marchandise. L'offre de monnaie est égale à la quantité de cette marchandise.

Dans une économie où prévaut la monnaie fiduciaire, telle que nos économies contemporaines, c'est l'Etat qui contrôle la quantité de monnaie ; il s'est légalement réservé le monopole de l'émission des pièces de monnaie et des billets de banque. De ce fait, il a ajouté à la politique budgétaire, la politique monétaire, via le contrôle de l'offre de monnaie.

Pour accroître l'offre de la monnaie, la Banque Centrale rachète, à l'aide de la monnaie nationale les obligations de l'Etat auprès de ceux et celles qui les détiennent. Pour réduire l'offre de monnaie, elle vend une partie des obligations d'Etat qu'elle détient elle-même.

Ceci a pour effet de retirer du marché la quantité correspondante de monnaie nationale. Nous faisons l'hypothèse que la Banque Centrale contrôle directement l'offre de monnaie.

2.9. Valeur de la monnaie : pouvoir d'achat

La valeur de la monnaie s'exprime par son pouvoir d'achat c'est-à-dire par la faculté qu'elle offre à ces détenteurs d'acquérir une certaine quantité des biens et services en échange d'unité monétaire.

Le pouvoir d'achat de la monnaie varie donc en sens inverse de prix. Des mouvements d'ensemble affectent également la valeur de la monnaie : théorie quantitative et autres théories : Keynes la nouvelle école néoclassique et monétariste.32(*)

· La valeur interne de la monnaie

La valeur de la monnaie, c'est son pouvoir d'achat, lorsque le pouvoir d'achat diminue sa valeur diminue également tandis que lorsque ce pouvoir d'achat augmente sa valeur augmente aussi.

Ainsi, une économie peut être exposée à deux types de mouvements au niveau général de prix :

Ce pouvoir d'achat de la monnaie ne dépend pas du prix particulier d'un bien ou d'un service mais de l'ensemble de prix. C'est le niveau général de prix qui donne le pouvoir d'achat de la monnaie.

On distingue deux sortes de valeur de la monnaie :

- la valeur interne ;

- la valeur externe.

La valeur interne est le pouvoir d'achat défini par rapport aux biens et services intérieurs, tandis que la valeur externe est déterminée par rapport aux monnaies étrangères. La valeur externe de la monnaie relève de la théorie de change.

2.10. Le seigneuriage ou le revenu de l'émission de la monnaie

L'Etat peut financer ses dépenses de trois manières : en se procurant des recettes par l'impôt, en empruntant auprès du public et en émettant du papier monnaie.33(*) On appelle seigneuriage, les recettes acquises par émission d'argent. Lorsque l'Etat émet de la monnaie nouvelle pour financer ses dépenses, il accroît l'offre de monnaie. Ceci est source de l'inflation.

C'est pourquoi on parle dans ce cas de taxe d'inflation. Cette assimilation de l'inflation à une taxe n'est pas évidente à première vue : personne ne reçoit spécifiquement d'invitation à payer cet impôt. Mais alors qui paie la « taxe d'inflation » ? Ce sont les détenteurs de monnaie : quand les prix augmentent, la valeur réelle de billets que vous avez dans votre portefeuille diminue.

Quant l'Etat émet de la monnaie nouvelle à son propre usage, il réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue par les gens, l'inflation est donc un impôt prélevé sur la détention de monnaie.

Dans les pays frappés d'hyperinflation, le seigneuriage est souvent la principale source de revenus de l'Etat, et la nécessité même dans laquelle se trouve celui-ci d'émettre la monnaie pour financer ses dépenses, constitue la première cause d'hyperinflation.

2.11. La politique monétaire

1. Notions

L'objectif statutaire de la Banque Centrale est aujourd'hui d'assurer la stabilité monétaire dans une perspective à moyen terme et non d'exercer une action conjoncturelle. Ce programme a deux aspects liés : interne et externe.

A l'intérieur d'une espace monétaire, la Banque Centrale émet la monnaie ultime et régule d'activités de crédit des Banques.

Elle utilise aujourd'hui l'outil des taux d'intérêts. A l'extérieur, les autorités monétaires congolaises ont choisi d'ancrer (immobiliser) le franc congolais au dollar américain pour importer la stabilité de ce dernier.

Si la Banque Centrale accroît l'offre de monnaie, le niveau des prix étant supposé donné, cette hausse de l'offre monétaire se traduit par un accroissement des encaisses réelles; en conséquence, la hausse de l'offre de monnaie accroît le revenu et diminue le taux de change. La politique monétaire affecte donc le revenu en économie ouverte tout comme en économie fermée, mais le mécanisme de transmission monétaire y est différent.

La Banque Centrale doit mettre en place les éléments de la thérapeutique destinée à lutter contre l'inflation pour préserver la valeur interne et externe de la monnaie. Pour ce faire, l'autorité susceptible de développer les mécanismes de financement des investissements fondés sur l'accroissement d'un épargne stable.

En économie fermée, la hausse de l'offre de monnaie réduit le taux d'intérêt, ce qui stimule l'investissement et donc la dépense totale.

En petite économie ouverte, le taux d'intérêt est fixé au taux d'intérêt nominal. Dès que la hausse de l'offre de monnaie pèse à la baisse sur le taux d'intérêt intérieur, les capitaux quittent l'économie, les investisseurs cherchant ailleurs un rendement plus élevé. Cette sortie de capitaux empêche le taux d'intérêt intérieur de baisser.

De surcroît, comme les sorties de capitaux alimentant l'offre de monnaie nationale sur le marché des devises étrangères, le taux de change se déprécie. Ceci réduit le prix des biens intérieurs par rapport à celui des biens étrangers ce qui stimule les exportations nettes.

La politique monétaire influence le revenu modifiant le taux de change plutôt que le taux d'intérêt.

2. Définition

La politique monétaire est un  ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, et notamment la Banque Centrale, visant à faire varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et l'inflation.

La politique monétaire, qui a pour objectif de soutenir l'activité économique en fournissant des liquidités et des crédits indispensables aux agents pour consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler trop restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la croissance économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation (la hausse généralisée des prix) en injectant trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose pas suffisamment de biens pour satisfaire la demande.

3. Les instruments de la politique monétaire

Les Banques Centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. L'encadrement du crédit, qui était au coeur de la politique monétaire française avant les années 1980, et qui consistait dans une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume précis de prêts auprès des entreprises et des particuliers, a été abandonné en 1987 : cette technique était jugée trop directive et ne correspondait plus à une économie ouverte sur le monde et soumise à la concurrence financière internationale. Pour les mêmes raisons, la politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement employée par la Banque centrale depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle, rarement utilisée.

Elle consiste dans une obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non rémunéré de la Banque centrale une proportion de leurs dépôts à vue et à terme, qui constituent les réserves obligatoires, montant de dépôts qu'elles ne peuvent employer librement et donc utiliser pour augmenter les crédits dans l'économie. En modifiant le taux de réserves obligatoires, la Banque centrale encourage le crédit ou le pénalise.

Aujourd'hui, les instruments les plus couramment employés sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération de réescompte : puisque les banques doivent se refinancer auprès de la Banque Centrale (acheter de la monnaie dont elles ne disposent pas en quantités illimitées), elles sont obligées d'accepter le coût de ce refinancement qui varie en fonction de la politique définie par les autorités monétaires. En augmentant ce coût, le taux de réescompte, celles-ci amènent les banques à augmenter leurs propres taux d'intérêt auprès de leurs clients, ce qui ralentit l'activité de crédit (l'effet inverse est observé si l'on abaisse ce coût).

L'intervention sur le marché monétaire, marché financier servant aux banques à se refinancer directement, en évitant la Banque centrale, permet à cette dernière de contrôler le coût de la monnaie de manière indirecte. En achetant ou en vendant des titres sur ce marché ouvert (ces opérations sont dites d'open market), elle modifie les conditions du crédit.

Les instruments de la politique monétaire se synthétisent comme suit :

Ø Les interventions sur le marché monétaire ;

Ø Les réserves obligatoires ;

Ø Le taux d'escompte.

On appelle intervention sur le marché monétaire (open market) les achats et les ventes d'obligations d'Etat par la Banque Centrale.

Les réserves obligatoires désignent les réglementations par les quelles les Banques Centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal. Toute hausse du coefficient de réserves obligatoires, réduit le multiplicateur monétaire et donc l'offre de monnaie.

Le taux d'escompte est le taux d'intérêt que prélève la Banque Centrale lorsqu'elle consent des prêts aux banques commerciales. Plus le taux d'escompte est faible, moins il est coûteux d'emprunter auprès de la Banque Centrale et plus les banques commerciales ont recours à cette modalité de financement. En conséquence, toute réduction du taux d'escompte accroît la base monétaire et donc l'offre de monnaie.

4. les objectifs de la politique monétaire

Les objectifs ultimes de la politique monétaire sont la croissance économique, la maîtrise de l'inflation et la défense de la valeur de la devise nationale par rapport à celle des autres devises. Dans la pratique, il est nécessaire pour atteindre ces buts de fixer des objectifs intermédiaires, directement contrôlables par l'institut d'émission. La masse monétaire est l'objectif quantitatif le plus surveillé. La Banque centrale fixe chaque année un taux de croissance de l'un de ses agrégats (l'agrégat choisi varie avec les pays, en France il s'agit par exemple de M2) et utilise les instruments à sa disposition pour que ce taux ne soit pas dépassé.

Les taux d'intérêt sont également des éléments essentiels d'une politique monétaire. Leurs mouvements à la hausse ou à la baisse ont des conséquences sur l'investissement et sur la consommation, par le biais des crédits. Grâce à la politique d'open market et à la politique de réescompte, il est possible d'influencer leurs mouvements pour les taux à court terme, même si les marchés financiers restent en dernier ressort les seuls juges des taux d'intérêt à long terme : ils apprécient en effet la valeur des obligations et fixent eux-mêmes leurs taux de rémunération, qui constituent en fait les taux d'intérêt à long terme.

5. Le débat KEYNÉSIEN ET MONÉTARISTE

Il existe une controverse entre deux écoles de pensée pour déterminer si l'objectif le plus important de la politique monétaire est la croissance du revenu national ou la maîtrise de l'inflation. Pour les représentants du monétarisme, la seule cause de l'inflation est la hausse inconsidérée de la masse monétaire dans l'économie, dont l'évolution, supérieure à celle du revenu national, a pour conséquence immédiate la hausse des prix. Cet accroissement induit de la quantité de monnaie est néfaste pour la croissance parce qu'il oblige à lutter contre l'inflation en ralentissant l'activité économique.

Pour les keynésiens, en revanche, la cause de l'inflation n'est pas nécessairement monétaire et une hausse importante de la quantité de monnaie ne produit pas automatiquement de l'inflation. Elle peut contribuer à créer du pouvoir d'achat supplémentaire dans une économie où les capacités de production sont en partie inemployées pour cause de chômage et de faible augmentation des revenus. Dans certains cas, la politique d'accroissement de la masse monétaire peut provoquer une stimulation de l'activité économique et être ainsi justifiée a posteriori, sans pour autant qu'une quelconque hausse des prix ne se manifeste.

Keynes n'était pas un partisan inconditionnel de ce type de politique, mais il estimait que les variations de la masse monétaire et des taux d'intérêt n'étaient pas centrales pour expliquer les comportements des entrepreneurs, qui fondent en fait leurs choix d'investissement sur des anticipations sur l'activité économique et non sur le coût de l'investissement.

La plupart des grandes Banques centrales des pays occidentaux, aujourd'hui indépendantes des pouvoirs politiques (en France, aux États-Unis, en Allemagne), privilégient une vision monétariste en s'assignant comme objectif principal la lutte contre l'inflation.

Fig. n°iii. Politique monétaire expansionniste

Une politique monétaire expansionniste déplace vers la droite de courbe LM

Ce qui réduit le taux de change

et accroît le revenu

Revenu, Production

Taux de change

e

y

Source : G.N. MANKIW, Macroéconomie, p.33.

Une hausse de l'offre de monnaie déplace la courbe LM vers la droite est ce qui réduit le taux de change et accroît le revenu.

2.12. Les effets de la création monétaire

L'injection monétaire déplace la courbe d'offre de monnaie vers la droite de M1 à M2. Pour équilibrer l'offre et la demande de monnaie, la valeur d'équilibre de l'argent (axe gauche) doit diminuer et le niveau général de prix (axe droit doit augmenter).

Autrement dit, quand le nombre de francs augmente, il en résulte une augmentation du niveau général des prix (de 2 à 4) qui fait tomber la valeur de chaque franc (de ½ à ¼).

Cette exploitation de la formation du niveau général des prix et de ses évolutions dans le temps constitue ce que l'on appelle la théorie quantitative de monnaie.

Selon cette théorie, la quantité de monnaie disponible dans l'économie détermine la valeur de l'argent, et l'accroissance de la quantité de monnaie est la cause première de l'inflation comme l'a fait remarquer l'économiste Milton Friedman : « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ».34(*)

2.13. La régulation par le taux

Il faut préciser les objectifs intermédiaires de la politique monétaire. Au cours des années 80, les Banques centrales appliquaient des politiques « cibles » sur la masse monétaire.

En effet, puisque l'excès de création monétaire par la Banque était rendu responsable de l'inflation, la politique monétaire cherchait à réduire le taux de croissance de la masse monétaire qui servait ainsi l'objectif à court terme et de critère d'évaluation.35(*)

A partir du taux de croissance prévisionnel de l'économie, la Banque Centre se fixait une fourchette de variation à court terme à l'intérieur de laquelle, elle s'employait à maintenir la croissance de la masse monétaire.36(*)

Déficit la valeur de la monnaie

Augmentation de l'offre de monnaie

Offre de monnaie

Valeur de la monnaie

Monnaie

M1

M2

MS1

MS2

A

B

¾

½

¼

Fig. IV. Augmentation de l'offre de la monnaie

Demande de la monnaie

Source : G.N. MANKIW, macroéconomie, p.345

Si la Banque Centrale accroît la masse monétaire la courbe d'offre se déplace vers la droite de MS1 à MS2 la valeur de la monnaie (axe gauche) et les prix (axe droit) s'ajustent de manière à équilibrer offre et demande. Par conséquent la monnaie perd de la valeur et le prix augmente.

2.14. Illusion monétaire

Expression utilisée essentiellement en macroéconomie pour caractériser le comportement de ceux qui confondent les variations du niveau des prix réels avec celles des prix relatifs.

Ainsi, un individu est sujet à l'illusion monétaire si, après avoir constaté l'augmentation des prix des biens qu'il vend (par exemple, son travail) suite à une hausse de l'ensemble des prix, il croit que son pouvoir d'achat a augmenté, alors qu'il n'en est rien.

Pour les économistes d'inspiration néo-classique, qu'ils soient keynésiens ou monétaristes, l'illusion monétaire dont seraient surtout victimes, les salariés (qui vendent leur force de travail et sont moins bien informés) est une des raisons pour lesquelles il y a fluctuation de l'activité et de l'emploi.

Ce qu'ils expliquent de la façon suivante : en augmentant plus ou moins brusquement la masse monétaire pour des raisons électorales, par exemple, l'Etat provoque une hausse de niveau des prix, mais aussi des changements dans les prix relatifs, ce qui peut créer des « illusions » dans certaines catégories sociales par exemple, les travailleurs pensent que le salaire réel a augmenté et offrent plus de travail, le chômage diminuant donc d'autant.

2.15. Demande de monnaie

La monnaie est un « objet » très particulier qui est pour l'essentiel créée par le système bancaire, lorsqu'il satisfait aux demandes de crédits qui lui adressent les ménages et surtout les entreprises, dans le cadre de leurs activités courantes ou projetées. Ainsi, connaître les motifs qui sont à la base de la demande de monnaie, et de la forme de celle-ci, est des tâches essentielles que se fixe les théoriciens qui s'intéressent à la monnaie.

L'analyse qu'il en fait se traduit généralement par des recommandations de politique économique, comme l'a montré le débat à la fin des années soixante, entre monétaristes et keynésiens sur la stabilité de la demande de monnaie et sur la validité de la théorie quantitative de la monnaie.37(*)

Tel n'est pas le point de vue des monétaristes, qui insistent au contraire sur la stabilité de la demande de monnaie. Pour eux à la base de celle-ci il y a essentiellement le motif de transaction, comme dans la théorie quantitative de la monnaie.

Le point de départ de leur analyse est donc la formule quantitative, écrit sous la forme :

Md = KP. Q où K = est l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie

P= un indicateur du niveau de prix

Q = un indicateur du niveau des transactions

Dans le cas de la fonction de demande de monnaie KPQ, la stabilité se réduit à celle du coefficient K, et donc à celle de la vitesse de circulation de la monnaie.

· Évaluation de demande de la monnaie

L'objet principal de la politique monétaire est d'obtenir et maintenir la stabilité des prix à travers l'ajustement de l'offre de monnaie à la demande de monnaie.

Cet ajustement suggére un niveau des liquidités ni excessif ni insuffisant pour assurer un fonctionnement approprié de l'économie.38(*)

A titre de rappel, la demande de monnaie est la mesure dans laquelle une économie est prête à définir la monnaie. La demande de monnaie varie inversement à l'inflation et directement avec l'évolution du PIB réel mieux la croissance économique. Elle est obtenu en divisant le prix de l'offre de monnaie par le coefficient d'inflation et en multipliant le résultat par le coefficient de croissance.

Par ailleurs, une approximation de la demande de la monnaie est faite à partir de la vitesse de circulation de la monnaie.

· Le maintien des prix stables par la Banque centrale

Pour maintenir les prix stables, la Banque Centrale doit maintenir un contrôle strict de la masse monétaire.39(*)

Dans notre économie, tous les prix ont tendance à grimper avec le temps. Cette élévation du niveau général des prix est appelée inflation.

Quand l'argent a de la valeur, le niveau des prix est faible. La courbe d'offre de monnaie sur cette figure est une droite verticale.

Demande de monnaie

Monnaie

Niveau de prix

Offre de monnaie

Valeur d'équilibre

1

1,3

2

4

¾

½

¼

r

Fig. n°05. Maintien des prix stables

Source : G.N. MANKIW, Principe de l'économie, p. 456

La courbe de demande présente une pente négative, ce qui signifie que lorsque la valeur de l'argent est faible, le public demande des grandes quantités pour acheter les biens et services. A la valeur d'équilibre de la monnaie (et au niveau des prix d'équilibre), la quantité de monnaie demandée est égale à la quantité offerte.

2.16. La lutte contre blanchiment

Le blanchiment désigne le processus consistant à réinjecter dans l'économie légale les produits de trafics illégaux.40(*) Le système financier, comme de système bancaire est utilisé pour recycler l'argent « sale ».

Ces fonds sont d'abords insérés dans les circuits financiers « placement » ou « prélavage » par le biais de dépôts bancaires, d'achat de devises, de bons de caisse, d'instruments financiers, ils sont ensuite convertis en « lavage ». L'objectif de la manoeuvre étant d'occulter l'origine de fonds en brouillant les pistes par une série de transactions financières.

Ils sont enfin réintégrés « recyclage » en investissements divers, conférant aux fonds une apparence de légalité.

Le développement des marchés financiers, leurs globalisations, la diversification des instruments financiers sont autant d'évaluations mises à profit par les trafiquants.41(*)

Cette lutte a d'abord pris la forme de convention internationale. Le système repose sur l'association des organismes financiers à l'effort de traquer du blanchiment mené par des structures créées à cet effet comme trafic financier.

Il résulte de ces dispositions, que les établissements ont l'obligation de déclarer toute somme et prévenir du trafic de stupéfiants ou de l'activité d'organisation criminelle ainsi que toutes spéculations portant sur de telles sommes ; qu'ils ont aussi l'obligation de déclarer les sommes ou opérations qui, sans justifier directement ce soupçon justifient néanmoins une déclaration dès lors qu'elles se présentent dans des conditions inhabituelles de complexité et ne paraissent pas avoir de justification économique et que l'établissement, après s'être renseigné, n'a pu déterminer leur origine ou leur destination.42(*)

En conclusion, c'est qui est important à souligner, c'est le fait que le budget de l'Etat est souvent en déséquilibre. Ce qui amène, l'Etat à rechercher des moyens à l'extérieur pour ces déficits (aides, emprunts, planches à billet).

Pour une justification comptable c'est-à-dire que le budget est le moyen par excellent de contrôler s'il y a équilibre entre les recettes escomptées et les dépenses projetées. En cas d'excèdent de crédit de dépenses, ce déséquilibre comptable ne met pas en danger l'équilibre économique général du pays.

a) La stabilité de la demande de monnaie selon Milton Friedman

Les déterminants de la demande de monnaie sont plus complexes que dans la théorie de Fisher. Cette demande est sujette à des variations à court terme en fonction d'éléments conjoncturels.

Dans sa présentation, Milton Friedman s'appuie sur une reformulation de la fonction de demande de monnaie.

Selon lui, cette demande dépend de différentes variables.

1. elle évolue positivement en fonction du revenu permanent : celle-ci représente la projection à long terme du revenu ou richesse humaine ;

2. elle est négativement liée au coût d'opportunité de détention de la monnaie, mesuré par les rendements obtenus sur les placements effectués en actifs financiers ;

3. cette demande sera d'autant plus forte que des politiques discrétionnaires sont conduites par les pouvoirs publics et que les agents économiques anticipent une hausse du niveau des prix.

Tout va dépendre ensuite de la réaction des autorités monétaires en matière d'offre de monnaie. Celles-ci peuvent répondre à la demande, valider les anticipations à la hausse et favoriser ainsi le dérapage des prix.

L'action discrétionnaire de la Banque Centrale est, de la sorte, à l'origine de perturbations sur les prix. Dans ses travaux sur l'histoire monétaire des Etats-Unis, réalisés avec Anna SCHUETZ, il relève une forte corrélation entre les variations de la croissance des agrégats monétaires M1 et M2 et l'indice implicite du niveau général des prix pour la période de 1875 à 1960.

b) Les justifications du processus inflationniste par les monétaristes

Le raisonnement de Milton Friedman sur le déclenchement du processus inflationniste s'appuie sur plusieurs arguments, mais, au final, c'est surtout la politique des pouvoirs publics qui est condamnée.

Premier argument : la hausse de l'inflation résulte tout d'abord d'une croissance des dépenses publiques alors que le gouvernement n'est pas en mesure d'augmenter les impôts. Friedman ajoute, dans Inflation et systèmes monétaires : « Sa politique a consisté à financer ce surcroît de dépenses en imprimant de plus en plus de billets ».

Le financement monétaire, donc la complicité de la Banque Centrale, est ici dénoncée. Cette hausse des dépenses peut être justifiée par l'objectif de plein emploi. Le second argument incrimine directement les Banques Centrales. Leurs dirigeants sont accusés de « prendre leurs décisions en fonction de théories erronées ; ils ont pensé qu'ils devaient s'occuper des taux d'intérêt alors que leur tâche consiste en fait à contrôler la quantité de monnaie ». Ici encore, c'est bien la quantité de monnaie et son adéquation au volume de la demande qui est la variable stratégique.

Milton Friedman illustre ses propos par la situation prévalant aux Etats-Unis durant les années 1960. A cette époque, les prix étaient stables. A la suite des politiques mises en oeuvre par John F. Kennedy, puis par Lyndon Johnson, dans « New Economica », la hausse des prix avait progressé, atteignant 3 à 3,5% par an. La réserve fédérale s'était inquiétée de la situation en 1966, conduisant alors une politique monétaire restrictive couronnée de succès puisque la hausse des prix était revenue à 2,5%.

Le ralentissement économique qui en est résulté s'est accompagné d'une montée du chômage, politiquement mal vécue. L'inflation avait ensuite repris sa hausse en raison des dépenses gouvernementales et du laxisme monétaire de la FED. L'inflation a atteint 7% en 1969 et a constitué, selon Friedman, l'une des causes de l'affaiblissement du dollar, conduisant à sa dévaluation et à la suspension par le président Nixon de la convertibilité -or de la monnaie américaine le 15 août 1971.

2.17. L'offre de la monnaie43(*)

Le concept d'offre de monnaie est défini comme étant la quantité d'unités monétaires détenues par les gens et que la Banque Centrale contrôle, celle-ci en accroissant ou en réduisant la quantité d'unités monétaires en circulation par les opérations d'achat et de vente sur le marché libre.

Ce paragraphe va montrer que l'offre de monnaie est déterminée non seulement par la politique de la Banque Centrale, mais également par le comportement des ménages qui détiennent de la monnaie, d'une part et des banques dans lesquelles cette monnaie est déposée, d'autre part.

Rappelons que l'offre de monnaie inclut à la fois les pièces de monnaie et les billets de banque détenus par le public et les dépôts que celui-ci constitue auprès des banques pour en avoir un usage immédiat à des fins de transactions, tels que des dépôts à vue. En appelants M l'offre de monnaie, C les pièces et billets en circulation et D les dépôts à vue, nous pouvons écrire :

Offre de monnaie = Pièces et billets + dépôts à vue

M = C + D

Pour comprendre l'offre de monnaie, nous devons bien voir l'interaction entre pièces et billets en circulation et dépôts à vue, d'une part, et la manière dont la Banque Centrale influence ces deux composantes de l'offre de monnaie, d'autre part.

· Le système bancaire avec réserves intégrales

Dans un monde sans banques, les pièces et billets en circulation, soit l'argent liquide, constituent la totalité de la monnaie.

On appelle réserves bancaires, la partie des dépôts constitués auprès des banques que celles-ci ne prêtent pas. Une fraction de ces réserves se trouve dans les coffres forts de chaque banque, mais la majeure partie en est détenue par la Banque Centrale.

Un tel système bancaire fonctionne avec réserves intégrales.

· Le système bancaire avec réserves Fractionnaires

Ce système intéresse les banques, car elles peuvent prélever un taux d'intérêt sur les prêts qu'elles consentent. Elles doivent pourtant conserver une partie des dépôts, pour permettre à leurs clients de constituer à effectuer des retraits lorsqu'ils le souhaitent. Cependant, si de nouveaux dépôts viennent régulièrement à peu près compenser les quantités d'argent retirées par les clients, la banque peut ne conserver en réserve qu'une partie de la totalité des dépôts. On parle alors d'un système bancaire avec réserve fractionnaire.

On voit donc que, dans un système bancaire avec réserves fractionnaires les banques créent de la monnaie.

Cette création de monnaie ne s'arrête pas. Si l'emprunteur dépose une somme qu'il a obtenue dans une autre banque, ou s'il les utilise pour payer un tiers qui les dépose à son tour, le processus de création monétaire se poursuit.

La capacité qu'a le système bancaire de créer de la monnaie constitue la première différence entre les banques et les autres institutions financières.

Les marchés financiers assurent un important mécanisme du transfert des ressources de l'économie, des ménages souhaitant épargner une partie de leur revenu courant en vue de leur consommation future vers les ménages et entreprises désireux d'emprunter pour acheter des biens d'investissement en vue de leur production future.

Ce processus de transfert de fonds des épargnants avec les emprunteurs s'appelle intermédiation financière. Le marché boursier, le marché obligataire et le système bancaire figurent parmi les principales institutions qui réalisent cette fonction d'intermédiation financière.

Parmi toutes les institutions financières qui interviennent en ce sens,  seules les banques ont le pouvoir légal de créer des actifs constitutifs de l'offre de monnaie, tels que les comptes à vue. C'est pourquoi les banques sont les seules institutions financières qui ont un impact direct sur l'offre de monnaie.

La banque qui prête une partie de ses réserves permet aux emprunteurs de réaliser des transactions et accroît donc l'offre de monnaie. En d'autres termes, la création monétaire par le système bancaire accroît la liquidité de l'économie, non sa richesse.

· Un modèle de l'offre de monnaie

Sachant maintenant comment les banques créent de la monnaie, nous pouvons étudier de manière plus détaillée les déterminants de l'offre de monnaie. A cette fin, nous construisons ci-dessous un modèle de l'offre de monnaie avec réserves fractionnaires.

Le modèle comporte trois variables exogènes :

- la base monétaire B : est la somme des pièces et billets en circulation C, et des réserves bancaires R. la Banque Centrale la contrôle directement ;

- le coefficient de réserves rr est la fraction des dépôts que les banques conservent sous forme de réserves. Elle dépend des pratiques commerciales des banques et de la réglementation bancaire ;

- le coefficient d'encaisses Cr est la part de leurs dépôts à vu D que les gens souhaitent détenir en espèces C. il traduit les préférences des gens quant aux formes de détention de la monnaie.

Notre modèle montre que l'offre de monnaie dépend de la base monétaire, du coefficient de réserves et du coefficient d'encaisse.

Il nous permet d'étudier comment la politique de la Banque Centrale, et les choix de banques et des ménages affectent l'offre de monnaie.

Cette équation nous montre comment l'offre de monnaie dépend des trois variables exogènes.

2.18. Les formes de monnaie44(*)

À travers les époques, la monnaie a pris différentes formes

La monnaie métallique

La plus ancienne forme de monnaie est la monnaie métallique : ce sont les pièces de monnaie.

Les premières remontent à l'Antiquité : elles étaient en métal précieux (en or ou en argent), mais aussi en cuivre ou en bronze pour celles qui avaient moins de valeur.

La monnaie fiduciaire

À partir du XVIIème siècle apparaît la monnaie fiduciaire : ce sont les billets de banque.

Pour les États connaissant des difficultés financières, le papier-monnaie est le moyen de résoudre leurs soucis de trésorerie : le porteur du billet a en effet l'assurance de pouvoir convertir son billet en or auprès d'une banque, la valeur étant garantie par l'État.

Le billet est donc de l'argent virtuel, qui devient concret en l'échangeant contre de l'or. En latin, le mot fiducia signifie d'ailleurs « confiance » : cela explique pourquoi le pouvoir de battre la monnaie (c'est-à-dire fabriquer des pièces et imprimer des billets) a toujours été confié à l'État.

Autrefois privilège de la nation, l'émission de monnaie est aujourd'hui un monopole des Banques centrales (comme la Banque Centrale du Congo), contrôlées par le pouvoir politique.

La monnaie scripturale

Au XXsiècle apparaît la monnaie scripturale : ce sont les chèques, sur lesquels il suffit d'inscrire le montant de son achat pour effectuer son paiement.

La monnaie électronique

La monnaie électronique est la forme de monnaie très pratique utilisée également désormais : ce sont les cartes de crédit et de retrait. Elles possèdent plusieurs avantages : elles ne nécessitent pas d'écriture et sont protégées du vol par un code secret ou par la signature de leur propriétaire.

Les chèques et les cartes de crédit sont les moyens de paiement les plus couramment utilisées par les particuliers aujourd'hui. Avec les pièces et les billets, ils constituent l'ensemble des moyens de paiement en circulation : c'est la masse monétaire.

2.19. La loi de GRESHMAN

La loi de Gresham, en économie, principe selon lequel une monnaie dépréciée ou ayant perdu de sa valeur, et circulant conjointement avec des pièces qui ont une valeur réelle du fait de leur teneur en métaux précieux, tend à entraîner la disparition de ces dernières. D'après la loi de Gresham, les bonnes pièces, celles qui ont une valeur, sont soit exportées, soit fondues, afin qu'elles atteignent leur valeur marchande optimale sur les marchés des changes. Après que l'utilisation de la monnaie fiduciaire se fut généralisée, la loi de Gresham s'appliqua de la même manière à la monnaie métallique lorsque la monnaie fiduciaire en circulation fut dépréciée.

Le phénomène décrit par la loi de Gresham fut constaté par les marchands, les banquiers et les hommes d'État bien avant le XVIème siècle. Lorsque sir Thomas Gresham exprima l'idée que « la mauvaise monnaie chasse la bonne », il ne formula pas son observation de manière théorique, et ce n'est pas avant la dernière partie du XIXème siècle que son principe fut appelé la loi de Gresham.

2.20. Le taux de change

Le taux de Change est la valeur d'une monnaie exprimée en devises.

C'est ce qu'exprime, par exemple, le cours qui rend compte de la valeur de l'euro en dollar ou en toute autre monnaie qui a cours légal.

1. Le cours de la monnaie

Il existe une variété de cours qui expriment, à un moment donné, la valeur d'une monnaie par rapport à une autre unité monétaire. Il y a un cours en continu qui résulte de l'état des transactions se déroulant sur l'ensemble des marchés financiers sur lesquels s'échangent les monnaies. Il peut être complété par un cours officiel (ce que l'on appelle le fixing). Une séance est alors consacrée à la fixation d'un cours des monnaies. Lors de la clôture de la séance boursière, les cours qui se sont établis constituent la cote officielle : c'est ce cours qui sert de référence pour les opérations de change de la clientèle des banques, notamment les particuliers, qui n'interviennent pas sur les marchés financiers en qualité de cambistes.

L'évolution du cours des monnaies peut varier également en fonction de la réalisation effective des transactions qui se règlent en devises : il se fixe alors un cours au comptant et un cours à terme. Ce dernier permet de se prémunir contre les variations des taux de change, car il autorise à fixer pour aujourd'hui le prix d'une transaction qui sera réglée en devises à une date ultérieure. À l'inverse, ce même mécanisme est à la base des comportements spéculatifs que l'on observe en matière de fixation du cours des monnaies.

2. La politique de change

v Le système de change flexible

Le taux de change d'une monnaie évolue également selon qu'il existe ou non une politique de change de l'État dont la monnaie est cotée. Dans un système de change dit flexible, on dit qu'une monnaie flotte lorsque son cours est fixé par les seules règles du marché. Plus la monnaie est demandée, plus son cours, c'est-à-dire son taux de change, est élevé. Rares sont toutefois les pays qui se désintéressent de la valeur de leur monnaie. L'intervention des Banques Centrales sur le marché monétaire agit sur le cours des monnaies : on parle dans ce cas de flottement impur.

v Le système de change fixe

Ce système s'oppose au mécanisme dit de change flexible. Dans ce cas, ce sont les autorités politiques d'un pays qui déterminent le taux de change officiel de leur monnaie respective. Elles interviennent alors sur le marché des changes afin de maintenir ce niveau officiel. Ceci ne signifie pas que le cours de change n'est pas affecté par les variations de marché et reste constant.

Le mécanisme d'étalon de change mis en place à la suite des accords de Bretton Woods, qui a fonctionné jusqu'en 1971, était un système de change fixe qui autorisait une fluctuation limitée du cours des monnaies, autour d'une parité, qui, elle, demeurait stable. Cette parité reposait sur la convertibilité d'une monnaie par rapport au dollar, dollar lui-même convertible en or. Lorsqu'un pays ne peut maintenir le taux de change officiel de sa monnaie, il doit alors agir sur la parité officielle de sa monnaie en dévaluant ou en réévaluant celle-ci.

2.21. La dévaluation monétaire

1. Définition

La dévaluation, en économie, acte officiel de réduction du taux de change qui permet la conversion d'une devise sur les marchés monétaires internationaux.

Un gouvernement peut choisir la dévaluation monétaire lorsqu'un déséquilibre chronique de sa balance commerciale ou de sa balance des paiements existe, compromettant l'acceptation internationale de la monnaie ayant cours légal. La diminution de la valeur d'une monnaie par dévaluation peut se produire lorsqu'un pays a maintenu un taux de change fixe par rapport aux principales devises étrangères.

En revanche, quand un taux de change flexible est maintenu, c'est-à-dire, lorsque la valeur de la devise n'est pas prédéterminée, mais fluctue sous les effets des forces du marché, la diminution de la valeur d'une monnaie est appelée dépréciation.

2. Les causes

Dans un marché libre, la valeur d'une devise nationale est déterminée par l'interaction des deux facteurs suivants : l'offre et la demande. Si la demande de devises est supérieure à l'offre, le pays bénéficie d'une balance des paiements excédentaire. Si la demande de devises est inférieure à l'offre, la balance des paiements est déficitaire. La demande qui s'exprime par la monnaie d'un pays dépend du volume de ses exportations, de ses investissements intérieurs et de ses avoirs (ou réserves) détenus en devise locale. L'offre ou la circulation de monnaie nationale sur les marchés dépend en partie du volume des importations du pays considéré, de ses investissements à l'étranger et de ses avoirs détenus en monnaie étrangère. Enfin, l'offre dépend de la politique monétaire nationale ; si un pays émet trop de monnaie, provoquant une inflation intérieure, la balance des paiements enregistre un déficit.

Dans un système de taux de change fixe, un pays peut ajuster sa balance des paiements en échangeant sa devise nationale contre des devises étrangères ou contre de l'or. Si la balance des paiements demeure excédentaire, le gouvernement peut décider d'acquérir davantage de devises étrangères ou d'or pour revenir à l'équilibre. Inversement, en cas de déficit, le gouvernement peut vendre une partie de ses réserves en monnaie étrangère ou en or, de façon à faire remonter la valeur de la devise nationale. Les réserves nationales en or ou en autres devises étant limitées, le gouvernement peut choisir de remédier à un déséquilibre en modifiant le cours officiel de sa monnaie. Une telle dévaluation est habituellement réalisée par loi ou par décret.

Dans un système de taux de change flexible, les modifications du taux de change peuvent aider une nation à atteindre l'équilibre de sa balance des paiements.

3. Les effets

La dévaluation monétaire affecte principalement la balance commerciale d'un pays, qui représente la différence entre la valeur de ses exportations et celle de ses importations.

Une dévaluation diminue la valeur de la devise nationale par rapport aux autres devises ; par conséquent, à la suite d'une dévaluation, un pays devra changer une quantité plus importante de sa propre devise pour obtenir la même quantité de devises étrangères. Ce phénomène entraîne une hausse du prix des importations et rend les produits nationaux plus attractifs sur le marché intérieur. Dans la mesure où il faut moins de devises étrangères pour obtenir un montant identique exprimé en devise dévaluée, le coût des exportations nationales baisse, ce qui rend celles-ci plus attractives pour les consommateurs étrangers.

Une dévaluation doit diminuer le volume d'importations arrivant dans le pays, et augmenter la demande extérieure pour les exportations partant du pays : son efficacité dépend de l'influence d'un changement de prix sur le consommateur et le producteur (élasticités de l'offre et de la demande). L'amélioration de la balance commerciale nationale devrait entraîner un nouveau flux de monnaie étrangère dans le pays, et finalement une amélioration de la balance globale des paiements du pays considéré.

L'effet global d'une dévaluation monétaire dépend des élasticités réelles de l'offre et de la demande de produits de consommation. Plus la demande d'importations et d'exportations de biens commerciaux est élastique, plus grand est l'effet de la dévaluation sur le déficit commercial du pays et, par conséquent, sur sa balance des paiements ; moins la demande est élastique, plus l'amplitude de la dévaluation visant à corriger le déséquilibre constaté est importante.

La dévaluation est souvent dénoncée comme étant une pratique monétaire inflationniste, car elle augmente la valeur, exprimée en monnaie locale, des importations et des exportations. La dévaluation est une politique impopulaire, surtout dans les petits pays très dépendants de leurs importations pour la satisfaction de besoins alimentaires ou structurels.

4. Historique

En 1944, les plus grandes puissances économiques participèrent à la conférence de Bretton Woods, afin de définir un ordre monétaire international qui apporterait des solutions à la plupart des problèmes de change issus de la Seconde Guerre mondiale. La création du Fonds monétaire international (FMI), fut décidée à cette occasion, dans le dessein de promouvoir la stabilité monétaire, de nature à favoriser l'expansion du commerce mondial.

Les pays participants acceptèrent de lier au dollar américain les valeurs des autres principales devises, le dollar lui-même étant défini par rapport à l'or. L'accord prévoyait également la fixation de plafonds, limites inférieure et supérieure devant encadrer la variation des taux de change sous l'effet des forces du marché.

Initialement, le FMI fixa cette limite lorsqu'un pays décidait un ajustement de sa monnaie dépassant, il se devait de modifier la valeur officielle de sa devise exprimée en dollars. Initialement, les accords de Bretton Woods déterminèrent des réévaluations monétaires ; par la suite, les changements constatés consistèrent principalement en dévaluation. Ce fut le cas pour la livre sterling, monnaie britannique, dévaluée en 1949 et en 1967, ainsi que pour le franc, dévalué à de nombreuses reprises jusqu'au milieu des années 1980.

Dans les années qui suivirent les accords de Bretton Woods, le dollar acquit le statut de devise mondiale dominante. Il était utilisé, en remplacement de l'or, pour régulariser les déséquilibres des balances des paiements internationales. Le dollar américain devint en quelque sorte une devise mondiale, jouant le rôle d'unité de mesure, d'instrument d'échange et de référence monétaire. Dans les autres nations, les réserves monétaires en devises internationales étaient constituées d'une large proportion de dollars.

SECTION 3. APERÇU GENERAL SUR LA COMPTABILITE DE L'INFLATION45(*)

La comptabilité de l'inflation est née des critiques formulées à la comptabilité entant que système d'information économique relative à l'entreprise.

La lacune la plus apparente sur la quelle on semble tomber d'accord est qu'en période de forte inflation, la variabilité de l'unité monétaire employée dans les calculs entraîne des illusions engendrées par les informations chiffrées présentées dans les états financiers contenant des données quantifiées en unités monétaires historiques essentiellement hétérogènes.

Deux théories explicatives sont actuellement en confrontation pour répondre au problème de la prise en considération dans les comptes des effets de la dépréciation monétaire :

· La théorie de la comptabilisation en pouvoir d'achat constant ;

· La théorie de la comptabilisation des coûts au cour du jour.

La comptabilisation en pouvoir d'achat constant (méthode PAG ou pouvoir d'achat général) s'efforce de solutionner le problème de la perte en valeur de l'unité monétaire du fait de l'inflation. L'élément qui sert de base de correction est l'indice général de prix pour qu'il exprime les montants de la situation de l'entreprise en termes réels du pouvoir d'achat à la date d'arrêt des comptes. C'est dont l'indice global qui sert de base de correction.

La comptabilisation des coûts au cour du jour, est une variante du système de la valeur au coût de remplacement. Elle tient compte des changements qui intervient en fait à utiliser comme principe de réévaluation des immobilisations et stocks, le coût de remplacement au cour du jour. Le problème que cette solution essaie de résoudre est celui de la perte de valeur de l'unité monétaire du fait de l'inflation spécifique de chaque élément.

Le traitement comptable des effets de l'inflation intéresse les utilisateurs des États financiers pour plusieurs raisons :

Ø les effets des variations de prix sont en partie fonction des opérations et de la situation de l'entreprise ;

Ø attenuer les problèmes posés par les variations de prix suppose que ces problèmes soient compris en tenant compte des effets des variations de prix ;

Ø les déclarations des dirigeants d'entreprise relatives aux problèmes posés par les variations des prix gagneraient la crédibilité si les entreprises publiaient des informations financières ayant trait à ces problèmes.

a. La méthode de comptabilité en pouvoir d'achat général de la monnaie

1. Le principe de la méthode de comptabilité en unités de pouvoir d'achat (PAG ou indexation à l'indice général des prix).

L'indexation sur le niveau général des prix, ou sur le pouvoir d'achat général, a pour objectif de réévaluer l'actif, le passif, les recettes et les dépenses en fonction des variations du pouvoir d'achat de la monnaie ; ces réévaluations consistent à utiliser pour l'unité de compte non plus des unités monétaires mais des unités de pouvoir d'achat constant à partir d'une date de référence déterminée.

L'indexation sur le niveau général des prix a pour grand avantage de permettre une mesure homogène des actifs et des bénéfices. Cette méthode facilite les comparaisons tant synchroniques que chronologiques.

2. L'unité de mesure et les coefficients de réévaluation

En période d'inflation, le fait fondamental est la perte de pouvoir d'achat subie par la monnaie. L'unité monétaire n'est plus constante au cours du temps, elle ne peut être un étalon de mesure.

L'unité de pouvoir d'achat se mesure à partir de l'indice général des prix, étant entendu que la dégradation du pouvoir d'achat de la monnaie peut être mieux appréciée par la hausse générale des prix des biens et services que cette monnaie peut acquérir. L'idée générale est que la monnaie n'a pas de valeur en elle-même que c'est un signe qui n'a de valeur que par les contre parties qu'il permet d'obtenir c'est-à-dire son pouvoir d'achat.46(*)

Ou encore coefficient de conversion = 1 + variation relative des prix sur la période.

Le bilan exprimant une situation financière à un moment donné, ses éléments seront traduits en unités de fin de période, le plus logique étant en unités du 31 décembre de l'année sous clôture.

3. La distinction entre éléments monétaires et éléments non monétaires

Le principe de la méthode étant la conversion des postes du bilan en unités de pouvoir d'achat courant, il importe de relever la distinction faite entre éléments monétaires et éléments non monétaires.

L'opération de conversion des comptes exige une distinction entre postes monétaires et postes non monétaires.

Un poste bilantaire est dit monétaire lorsque sa valeur de marché se trouve dépréciée par rapport à sa valeur d'origine. Ce sont les créances et dettes non indexées et les disponibilités monétaires.

Un poste non monétaire est celui dont la valeur de marché n'est pas affectée par la hausse des prix. C'est par exemple le matériel dont le coût d'origine n'est pas le même en monnaie de l'époque d'acquisition et en monnaie actuelle, les matières ayant en réalité une valeur courante supérieure au coût historique.

Tableau n°1. Éléments monétaires et éléments non monétaires

Comptes

Monétaires

Non monétaires

Capital appelé

Capital non appelé

Emprunts à plus d'un an

Frais d'établissement

Immobilisations

Titres de participation

Prêts à plus d'un an

Dépôts et cautionnements

Stocks

Produits perçus d'avance

Charges payées

Comptes de tiers

Provisions

Charges à payer

Produits à recevoir

Titres de placement

Disponibles

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

Source : N. PALUKU, Cours de Questions spéciales de la Comptabilité, 2009 2010, p. 39.

b. La clarification des effets de l'inflation par la méthode du coût de remplacement

La méthode du coût de remplacement voudrait que les actifs non monétaires soient évalués en valeurs de remplacement ou de façon pragmatique en réévaluant le coût historique par un coefficient reflétant la hausse de prix spécifique à l'actif. En même temps, elle veut maintenir le capital productif et non le capital financier, ce qui veut dire que le résultat est déterminé par la différence entre les produits et les coûts de remplacements des charges consommées.

Chapitre deuxième

GENERALITES SUR LA TRESORERIE DES BANQUES

Introduction

Le rôle d'intermédiation financière des banques qui consiste à collecter des dépôts auprès des agents économiques en excédent de financement et à les distribuer, sous forme de prêt, à d'autres agents en besoin de financement constitue l'activité incontournable au développement d'une économie et confère à celles-ci une place de choix au sein du cadre macro économique d'une nation.

D'où la nécessité d'en connaître la nature (définition), le fonctionnement (structure),les particularités (classification), le rôle (activités) qu'elles ont à jouer dans le développement économique d'une nation. Ce rôle ne sera rendu possible que dans la mesure où les moyens à leur disposition les leur permettront.

Ce qui nous amène à parler ainsi de la trésorerie, des fonctions du système financier et d'autres aspects relatifs à ce sujet.

SECTION 1 : GENERALITES DES INSTITUTIONS BANCAIRES

1.1. Historique du système bancaire

Les premières opérations de banque datent de l'Antiquité romaine. A cette époque les prêtres du Temple d'Ouroux exerçaient des activités qu'on pouvait déjà qualifier d'opérations bancaires.

En effet, les différents dépôts faits par les croyants en guise d'offrande au Dieu Soleil étaient fructifiés en consentant des prêts en nature. Comme pour paraphraser J. Rivoire, dans son livre Histoire de la banque que « si la notion de monnaie est relativement récente, celle des banques se perd dans le temps »47(*)

En effet, selon ce livre les premières opérations de banque datent de deux millions d'années avant notre ère.

Les banques pouvaient recevoir des dépôts de leurs clients qu'elles pouvaient utiliser en les prêtant moyennant intérêt. Ces dépôts n'étaient pas constitués de la monnaie mais des biens précieux de toute sorte. Il pouvait parfois s'agir des biens périssables (récoltes), ce qui, effectivement ne pouvait qu'encourager le système de prêt ; surtout en cas de récoltes abondantes. Une mesure de semence empruntée pouvait être remboursée après la récolte en équivalent d'une mesure et demi.

Pour les déposants, il s'agissait de garder leurs biens en milieu sûr, ce qui fait que l'élément clé de ces opérations était la confiance.

Cependant, le système de transfert n'existait pas encore étant donné qu'un déposant ne pouvait pas donner ordre au banquier de transférer son dépôt ou une partie de celui-ci dans un compte d'un autre.

Au VIIème siècle avant Jésus-Christ, le développement du commerce international ayant pour corollaire l'apparition de la monnaie provoque un engouement vers les opérations de change à Rome et en Grèce.

A cette même période, les banques se développent en Europe méditerranéenne avec comme conséquence directe l'apparition des instruments de paiement tel que le système de virement de compte à compte et le chèque48(*).

Au XVIIème siècle, la Suède se fait parler d'elle dans le domaine de manques par l'invention des billets au porteur en contrepartie des dépôts. Au lieu de voyager avec des pièces d'or et d'argent souvent encombrantes et exposées au risque de vol et de perte pendant de longues distances, les commerçants avaient maintenant le loisir de les déposer à la banque moyennant reçu. Ce document ne remplaçait pas en soi, la monnaie métallique mais représentait les pièces gardées chez le banquier. Ces opérations, après, rudimentaires, seront observées dans plusieurs pays par la suite.Avec le temps, les banques finiront par émettre des billets (reçus) d'une valeur supérieure à celle des réserves détenues car il était rare que les déposants viennent réclamer leurs dépôts au même moment. Il apparaît, alors, la 2ème mission principale d'une banque : l'octroi de crédit aux clients.

Le développement de la banque tel que nous nous la connaissons aujourd'hui va apparaître aux XIXème et XXème siècles. Mais déjà vers les XVème et XVIème siècles, on avait certaines structures financières apparentées aux manques actuelles. Cette forme classique des banques va être favorisée par facteurs principaux, à savoir :

1. l'évolution des moyens de paiement : nous pouvons constater que la monnaie métallique sera progressivement remplacée par les billets, c'est-à-dire la monnaie fiduciaire ; viendra ensuite la monnaie scripturale qui consiste à effectuer les transactions par simple jeux d'écritures sur les comptes bancaires des clients ;

2. le développement général de l'économie entraînant une circulation des capitaux importants ;

3. l'internationalisation des activités économiques qui a favorisé le développement des échanges.

Après cet aperçu sommaire sur l'historique de l'évolution du système bancaire, nous pouvons maintenant revenir sur la définition d'une banque.

1.2. Définition d'une banque

A la lumière de la littérature parcourue, c'est-à-dire, l'ensemble de la doctrine à laquelle nous avons eu accès, nous avons retenu quelques définitions données au concept « la banque qui est un organisme financier qui concentre des moyens de paiement, assure la distribution du crédit, le change et l'émission de billet de banque »49(*).

Selon B. ROUSI ROUBI « la banque est une catégorie d'établissement de crédit qui, d'une façon générale, est habilitée à recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme, et qui peut effectuer toutes les opérations de banques ».50(*)

Rosette PAYEAD et Max PEYRAD, quant à eux, définissent la banque comme « une institution financière habilitée à recevoir des dépôts à vue du public et d'effectuer toutes les opérations »51(*).

Selon le Larousse, éd. 1995, « la banque est une entreprise qui reçoit et avance des fonds, facilite les paiements par des prêts »52(*).

A partir de définitions reprises ci haut, nous n'avons qu'une idée vague sur ce qu'est une banque, ainsi que sur le type d'opérations qu'elle a à effectuer. Ces définitions souffrent au fait d'une certaine imprécision.

En effet, la banque semble exercer un simple rôle d'intermédiaire entre les détenteurs des capitaux-déposants et les demandeurs des capitaux-emprunteurs.

E. De la Villeguerin semble plus explicite dans sa définition. En effet, pour lui, « les banques sont des établissements qui font profession habituelle de recevoir du public, sous forme de dépôts ou autrement, des fonds qu'ils emploient pour leur propre compte, en opérations d'escompte, en opérations de crédits ou en opérations financières »53(*).

Comme on peut le constater, cette définition semble plus explicite en ce qui concerne les attributs d'une banque :

- Une banque est une professionnelle en matière de collecte de l'épargne du public ;

- En tant que professionnelle, les fonds déposés à ses guichets sous forme de dépôts sont utilisés pour son propre compte et à ses risques, en opérations de crédits, en opérations de placements.

1.3. Classification des banques

Il existe plusieurs classifications des banques proposées par différents professionnels, en fonction du rôle et des activités exercées. Selon la loi française à laquelle se réfère le système bancaire congolais, en plus de la Banque centrale, les banques sont subdivisées en 3 catégories ; les banques de dépôt, les banques de crédit à moyen et long terme et les banques d'affaires. On attend par système bancaire l'ensemble des toutes ces banques plus la Banque centrale.

1° La Banque Centrale

La Banque Centrale, organisme de tutelle du système bancaire de la nation est naturellement une institution de droit public dotée de la personnalité juridique. De ce fait elle jouit de « la capacité de contacter, de transiger, de compromettre, d'ester en justice, d'acquérir des biens et d'en disposer »54(*).

Concernant les fonctions qui lui sont dévolues, nous pouvons en retenir trois, à savoir :

Institut d'émission : La Banque Centrale est habilitée, sur le territoire national, à émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours légal, libellés dans l'unité monétaire du pays. Elle assure aussi la stabilité interne et externe de la monnaie nationale.

Banque des banques : La Banque Centrale accepte et effectue les paiements pour le compte de l'Etat. Elle peut, à cette fin, désigner les établissements de crédits habilités à agir en son nom et pour son compte dans les collectivités où elle n'est pas représentée ; elle assure le service de la dette publique, administrative tout compte spécial de l'Etat en accord avec le ministère intéressé.

Conseiller de l'Etat : en sa qualité de conseiller du gouvernement en matière économique, monétaire et financière, la Banque peut d'office ou à la demande du gouvernement émettre des avis ou des conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage de prendre.

En République Démocratique du Congo, selon la loi N°005/2002 du 07 Mai 2002 relative à la Constitution, à l'Organisation et au Fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, la Banque Centrale du Congo remplit toutes les missions d'une banque centrale, notamment :

v Assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale ;

v Déterminer et gérer les réserves officielles de la République ;

v Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement ;

v Élaborer la réglementation et contrôler les établissements de crédit, les institutions de micro-finance et les autres intermédiaires financiers ;

v Participer à la négociation de tout accord international comportant des modalités de paiement et en assurer l'exécution ;

v Promouvoir de développement des marchés monétaires et des capitaux.

Comme nous venons de le signaler plus haut, la BC est chargée de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays. L'objectif principal de cette politique monétaire est d'assurer la stabilité du niveau général de prix. Ainsi, elle doit contrôler l'offre de la monnaie et les conditions de crédit en déterminant le niveau du taux d'intérêt.

2° Les banques de dépôts :

Ce sont des banques dont la fonction essentielle consiste à collecter l'épargne et à octroyer des crédits à court terme et moyen terme à l'économie privée et à l'Etat participant ainsi à la création de la monnaie dite scripturale (la monnaie de banque) et en octroyant de crédits. En d'autres termes, ce sont des institutions financières habilitées à recevoir des dépôts à vue et à effectuer toutes opérations de banques.

Selon le Lexique d'économie : « La Banque de dépôts est un établissement financier recevant des dépôts à vue ou à terme, spécialisé dans la distribution du crédit, à court terme par l'escompte, avances en compte courant, découvert, avances sur garanties »55(*)

Le même auteur continue en disant, « qu'en plus de ces opérations, les banques de dépôts louent des guichets pour les placements des émissions de valeurs mobilières, la souscription de bons de Trésor sur formule du public. Elles assurent la transmission des ordres d'achat et de ventes en bourse, la conservation des titres, l'encaissement de coupons.

Elles assurent aussi les opérations de change. Elles facilitent les règlements par la technique de virement de compte à compte. La compensation de leurs dettes réciproques est réalisée par la Banque centrale. Les banques de dépôts louent des coffres-forts aux particuliers »56(*)

3° Les banques de crédit à moyen terme et long terme

Établissements financiers dont l'activité principale consiste à ouvrir des crédits à moyen et long terme.

Peuvent recevoir, à titre exceptionnel, des dépôts pour une durée en moyen et long terme. Cas de comptes bloqués à intérêts créditeurs. Les banques de crédit à moyen terme et long terme qui interviennent surtout dans les financements des matériels industriels et assistent assez souvent les organismes de crédit immobilier.

4° Les banques d'affaires

La loi française de 1966 définit une banque d'affaire comme « une entreprise dont l'activité principale est, outre l'octroi de crédit, la prise et la gestion de participations dans des affaires existantes ou en formation »57(*).

Ce qui leur confère un rôle important de conseiller en stratégie financière, en cas de fusions et d'acquisitions des sociétés par l'introduction des titres sur le marché financier.

Tenant compte des activités exercées, d'autres catégories peuvent s'ajouter à celles évoquées ci-haut :

a) Les banques pour les affaires extérieures :

S'occupent essentiellement du commerce extérieur en octroyant des avantages dans le cadre des activités des crédits documentaires. C'est le cas de la Banque française du commerce extérieur, la BFCE. Son domaine d'intervention est la mobilisation des crédits à moyen terme et long terme par les autres banques souscripteuses à sa création ou en participation avec elle pour les importations et surtout les exportations.

Elle donne son aval (conditionnel ou inconditionnel) sur les documents matérialisant des créances sur l'étranger et son acceptation dans certains cas.

b) Les banques de crédits fonciers ou hypothécaires

Spécialisées dans les prêts sur garantie immobilière. Comme nous pouvons le constater, ces banques, appartiennent à la catégorie des banques de crédit à moyen terme et long terme.

Bien que classifiées selon certaines caractéristiques, tel que nous venons de le voir ci haut ; les banques sont reliées entre elles à travers les opérations financières de créances et d'engagements sur le marché interbancaire. En effet, quand une banque est excédentaire, elle prête sur ce marché interbancaire et cette opération apparaît à son actif dans la rubrique « Prêts interbancaire ». Si elle est déficitaire, elle emprunte sur le marché et cette opération est enregistrée à son passif sous la rubrique « Dépôts Interbancaires ».

Il s'agit du marché monétaire.

1.4. Particularités des Institutions financières

Bien qu'entreprise comme autre de part, leur objet et leur finalité, les banques présentent certaines particularités. Dans le cadre de notre recherche nous en avons retenu deux.

a) Ces Institutions sont des entreprises dont l'activité principale porte sur une marchandise pas comme les autres, la monnaie ; ainsi que sur des titres valant espèces, à court terme, à moyen terme ou à long terme.

b) La structure du bilan : qu'il s'agisse de l'actif ou du passif du bilan de la banque, les comptes obéissent à une disposition contraire à celle des entreprises commerciales ou industrielles.

En effet, les éléments de l'actif sont classés par ordre de liquidité décroissante pendant qu'au passif ils le sont par ordre d'exigibilité décroissante.

Le haut du bilan correspond aux opérations de trésorerie et le bas du bilan aux immobilisations de coté actif, et aux capitaux permanents du coté du passif.

A titre illustratif, nous reprenons un bilan bancaire tel nous présenté par Laurence SCIALOM :

Tableau N°4 : Bilan type bancaire selon Laurence Scialom

ACTIF

PASSIF

- Encaisse de trésorerie (monnaie centrale en caisse, réserves libres et obligations).

- Prêts interbancaires.

- Crédits aux agents non financiers.

- Portefeuille de titres

- Immobilisations

- Dépôts des agents non interbancaires (dépôts de gros)

- Dépôts des agents non financières (dépôts à vue, à terme, comptes sur livret, compte et plan d'épargne logement, etc)

- Provisions

- Capitaux propres.

Source : Laurence SCIALOM, Économie, éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.10.

1.5. La rentabilité des banques

« Une gestion efficace de l'actif et du passif d'une banque est tributaire de la dextérité du banquier. Celui-ci doit rechercher des ressources suffisantes et stables. Il doit, par ailleurs, octroyer des crédits, compte tenu de risque-client couplé aux contraintes de la liquidité et de taux d'intérêt. Ce savoir-faire reposant aussi sur une transformation prudente des échéances, devrait conduire à une amélioration des marges bancaires »58(*).

Rentabilité n'est pas à confondre avec le résultat d'exploitation ; encore moins avec la productivité dans une entreprise.

Définie comme la capacité d'un capital à obtenir un résultat, la rentabilité met en relation le résultat et les moyens déployés pour sa réalisation. Par contre le résultat d'exploitation est entendu comme étant la différence entre les produits et les charges à la fin d'une période donnée.

Par ailleurs, la productivité sert à mesurer l'efficacité du processus productif. Il est ici question de rapprocher le volume ou la valeur d'une production à la quantité des facteurs mise en jeu pour sa réalisation.

Comme dans toutes les entreprises commerciales, le résultat dans une institution bancaire s'obtient par la différence entre produits et charges de la période considérée. Le résultat constitue l'élément clé quant au calcul de la rentabilité. De part la particularité comptable des banques, son calcul présente, lui aussi, certaines particularités par rapport aux autres entreprises commerciales. Nous reproduisons ci-dessous des tableaux relatifs, respectivement à la détermination de la valeur ajoutée d'une entreprise bancaire comparée à celle d'une entreprise non bancaire ; ainsi que compte de résultat d'une banque.

Tableau N°5 : Détermination de la valeur ajoutée

Entreprise bancaire

Entreprise non bancaire

Intérêts et commissions reçus

- Intérêts et commission payés =

Marge d'intérêts - Consommations intermédiaires = Valeur ajouté

Ventes marchandises - Stocks vendus = Marge brute - Consommations intermédiaires = Valeur ajoutée.

Source : Laurence SCIALOM, Économie, éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.13.

Tableau N°6 : Compte de résultat d'une banque

Charges d'exploitation bancaire

- Charges de trésorerie et charges vis-à-vis des banques : rémunération des emprunts.

- Charges vis-à-vis de la clientèle : rémunération des dépôt

Autres charges d'exploitation

- Frais du personnel

- Impôt et taxes

- Dotation aux amortissements et provisions

- Charges diverses

Produits d'exploitation bancaire

- Produits de trésorerie et produits vis-à-vis des banques : intérêts des prêts accordés.

- Intérêts sur les crédits à la clientèle

- Produits des participations et autres placements.

Autres produits d'exploitation

- Commission sur services

Source : Laurence SCIALOM, Économie, éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.17.

Les deux tableaux ci-haut sont très riches en informations :

a) Le chiffre d'affaires des banques s'obtient à partir des intérêts et commissions reçus en lieu et place de ventes marchandises ou services pour les autres entreprises.

b) La marge brute, dite encore « marge d'intérêt » est la différence entre les intérêts plus commissions reçus et les intérêts plus commissions payés.

c) Les intérêts et commissions font partie intégrante de la valeur ajoutée au moment où dans les autres entreprises, ces éléments se retrouvent dans la rubrique « autres charges d'exploitation » ; c'est-à-dire dans le résultat brut d'exploitation pour les commissions et pour le résultat net d'exploitation.

d) Pour qu'il y ait bénéfice, il faudra que la marge d'intérêt, appelée aussi produit net bancaire, couvre les charges d'exploitation ainsi que les pertes liées à l'insolvabilité de certains créanciers.

Tous ces éléments ne font que renforcer la spécificité de la comptabilité des banques.

Répétons-nous en disant qu'une banque est une entreprise faisant le commerce d'une marchandise spéciale appelée la monnaie.

Ensuite, nous retiendrons qu'on calcule son produit en faisant la différence entre les intérêts et commissions reçus et les intérêts et commissions versées sur cette marchandise par le jeu d'opérations prêts-emprunts.

Ce produit est obtenu grâce au prix appliqué sur les différents montants prêtés ou empruntés. On appelle ce prix « le taux d'intérêt », qui est soit créditeur, soit débiteur, selon que l'on prête ou que l'on emprunte.

Le taux d'intérêt débiteur est le taux des crédits consentis par les banques. Plus il est élevé, plus la marge brute est élevée. Ce taux devra notamment être le taux interbancaire définie comme « le taux d'intérêt offert par les banques pour leurs prêts à des banques de premier rang, dans une monnaie et pour une échéance donnée »59(*).

Le taux d'intérêt débiteur peut également varier en fonction du taux de base bancaire (TBB) défini comme « le taux l'opérations de crédit effectuées en faveur de leurs meilleurs clients »60(*). La fixation de ce taux dépend de la banque elle-même ; mais en général, il est le même pour toutes les banques. Il dépend souvent du taux de refinancement pratiqué par la Banque Centrale (taux de réescompte).

Le taux d'intérêt créditeur : c'est celui accordé aux clients pour leurs dépôts. Plus il est élevé, plus les dépôts rémunérés sont élevés ; en veillant bien sûr aux effets qui affecteraient négativement la marge de la banque.

Il n'y a pas que le taux d'intérêt dont il faudra tenir compte dans la gestion de la rentabilité d'une banque. Bien d'autres aspects doivent retenir l'attention du gestionnaire, à savoir :

- Le volume et qualité des dépôts : une banque disposant suffisamment des dépôts ne peut recourir au refinancement que dans une faible proportion. Faudra-t-il alors qu'une proposition assez importante de ces dépôts à vue ne soit pas rémunérée pour que la rentabilité de la banque soit plus aisée.

- La qualité des crédits octroyés : la qualité de l'emprunteur, la nature du crédit ainsi que le lieu d'utilisation du crédit peuvent influer sur le taux de base bancaire.

Au fait, les mauvais crédits affectent d'une manière sensible la rentabilité d'une banque. C'est le cas de la prise en compte des crédits impayés et visiblement irrécouvrables mais non provisionnés et repris normalement dans la non reprise en compte de l'inflation, fausse la situation des comptes et par conséquent la rentabilité de l'entreprise.

1.6. Les Institutions financières non bancaires

Ce sont des établissements financiers qui ne collectent pas des fonds du public. Ils se procurent des ressources sur le marché financier (marché des titres) ou sur le marché monétaire (subventions de la Banque Centrale, des institutions financières internationales telles que le FMI, la BM, etc).

Ils peuvent aussi octroyer des crédits. C'est le cas de la SOFIDE (Société Financière de Développement) en République Démocratique du Congo. Il en existe d'autres qui, créées par l'Etat, vivent des rétrocessions étatiques ; ou encore des lignes de crédits ou des subventions obtenues auprès des institutions internationales.

Dans d'autres cas, ils peuvent bénéficier d'une taxe spéciale à collecter sur les importations ou exportations : cas de FPI (Fonds de promotion de l'industrie) en République Démocratique du Congo.

A ce deux catégories s'ajoute une troisième gérée par une loi spéciale celle des coopératives d'épargne et de crédit. Habilitées à collecter des fonds du public, celles-ci ne sont pas juridiquement traitées comme banque au vrai sens du mot. Leur domaine d'intervention est constitué des ménages (y compris les sociétés individuelles), c'est-à-dire des particuliers à faible revenu pendant que les grandes entreprises font de l'apanage des banques.

Les caisses d'épargne et les coopératives d'épargne font aussi partie de la clientèle des banques.

Il s'agit, au fait, de la micro-finance spécialisée dans le financement des plus démunis en vue d'éradiquer la pauvreté (ex : Crédit congolais pour la reconstruction, Épargne et crédit pour la lutte contre la pauvreté, etc.).

Qu'il s'agisse des institutions financières bancaires ou non bancaires, quel est leur rôle dans le développement économique d'un pays ?

1.7. Rôle des banques dans le développement économique d'un pays

La banque agit en tant qu'intermédiaire entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Pour ce faire, elle est amenée à recevoir des dépôts, à accorder des crédits, à régler les ordres de paiement à des tiers, soit par chèque, soit par transfert électronique.

C'est un intermédiaire financier, au vrai sens du terme dans la mesure où sa fonction principale consiste à collecter l'épargne et octroyer des crédits.

Elle assume cette fonction en empruntant des fonds à long terme et en prêtant à court terme.

De ce fait, elle fournit aux déposants une assurance de liquidité meilleure que celle pouvant être obtenue sur les marchés. Qu'entendons-nous alors par marché dans les activités d'une banque et quels sont les différents types de financement auxquels on peut avoir accès sur ces marchés ?

a) Le marché monétaire est le marché des capitaux à court terme. Il n'est pas à confondre avec le marché de change (c'est-à-dire le marché de monnaies). C'est sur ce type de marché qu'est assuré le financement direct. Le marché monétaire comprend le marché Interbancaire dans lequel les banques (entre elles) interviennent soit comme prêteuse, soit comme emprunteuse et le marché des titres de créations négociables comme le certificat de dépôts et le billet de trésorerie ;

b) Le marché financier est un marché où s'échange les valeurs dites mobilières (actions et obligations). Marché des capitaux à long terme, le financement direct s'y applique par la mise en circulation des titres ;

c) On attend par financement direct, un financement faisant appel direct à l'épargne. Cette formule est appliquée dans une économie dite marché financier (ou marchés de bourses très peu connus dans les pays en de développement).

Quand bien même utilisée dans les pays pauvres sous des formes bien spécifiées tel que prêt-emprunt entre amis, membres de famille ou entre commerçants ou particuliers, cette forme de financement présente quelques difficultés :

- en cas de besoin rapide de liquidité, la réalisation d'actifs financiers détenus en portefeuille revêt un risque de dépréciation (prix de vente inférieur au prix d'achat) ;

- pour question de confiance, les prêts et/ou emprunts risquent de porter sur des petits montants ;

- problème au niveau de durée (l'emprunteur souhaiterait une durée beaucoup plus longue pendant que c'est l'inverse pour le prêteur) ;

- problème de thésaurisation pour les détenteurs des encaisses en vue d'éviter tous risques.

les différents problèmes liés à ce mode de financement direct constituent un frein majeur dans le monde des finances, que ça soit dans les pays développés que dans les pays en développement.

d) Le financement indirect, dit également financement intermédié est celui qui fait intervenir un intermédiaire financier, en l'occurrence la banque, nouant ainsi le rôle d'interposition entre les détenteurs des fonds, c'est-à-dire les épargnants et les demandeurs des fonds, c'est-à-dire les emprunteurs.

Par cette intermédiation, les intermédiaires financiers assurent entre autre, une transformation des échéances, des risques et des rendements. Cette façon de procéder et qui semble bien s'adapter à un système de modernisation des affaires présente beaucoup d'avantages contrairement au mode de financement direct.

Nous pouvons en citer quelques uns :

- les dépôts bancaires protègent les débiteurs des actifs financiers en portefeuille aux risques de dépréciation, de dévaluation ;

- l'unicité d'interlocuteur, et pour le détenteur des fonds (le déposant) et pour le chercheur de financement ;

C'est cet intermédiaire commun qu'est la banque qui collectera les fonds des épargnants et les distribuera aux agents économiques en besoin de financement.

v la canalisation de toutes les encaisses en proie de thésaurisation auprès des particuliers vers les banques et par voie de conséquence les rendre disponibles pour l'économie ;

v la réduction des risques au maximum car la banque se porte garant et pour le prêteur et pour l'emprunteur pour les montants mis en jeu ; Ainsi, selon que l'on est prêteur ou emprunteur on est créancier ou débiteur vis-à-vis de la banque et non l'un envers l'autre, surtout que l'on ne se connaît même pas.

v l'opération dite de transformation consistant pour une banque de collecter des fonds à vue et de les prêter pour une durée plus longue : les dépôts à vue ou à court terme sont transformés en ressources à long terme.

Cependant, cette opération ne devra pas absorber toutes les collectes de la banque de peur d'être confrontée à ce que la technique bancaire appelle ruée bancaire. Il s'agit d'une situation où tous les déposants ou une majorité d'entre eux demandent la conversion de leurs dépôts en monnaie centrale ou le transfert de leurs dépôts dans une autre banque.

De tout ce qui précède, on se rend compte du rôle, combien capital, de la banque dans la vie économique dans la mesure où elle met liaison les offreurs et demandeurs des capitaux, évite la thésaurisation des fonds au moment où l'économie en a besoin, disponibilise le financement par la création de la monnaie à travers l'octroi de crédit, assure la répartition des fonds entre les différents secteurs de l'économie selon les besoins d'un chacun. C'est le cas de :

Les ménages qui, suite au décalage entre le niveau de leurs ressources et le niveau de leurs dépenses recourent à l'assistance des banques par une demande de crédit, en vue de faire face à des dépenses courantes (crédit de trésorerie), soit pour acquérir des immobiliers (crédits immobiliers) ;

Les entreprises en vue de compléter leurs fonds propres dans le but d'acquérir des nouveaux équipements (question d'augmenter la capacité de production), palier au décalage entre encaissements et décaissements (problème de trésorerie) ou encore pour financer le besoin en fond de roulement.

L'Etat, pour faire face à un déficit budgétaire ou encore à un déséquilibre dans la balance de paiement.

Si cette section a été focalisée sur la banque en tant qu'institution financière vivante, la section qui va suivre va porter spécialement sur l'origine de ses ressources. En d'autres termes, nous allons aborder la trésorerie des banques.

Section 2 : NOTIONS SUR LA TRESORERIE DES BANQUES

2.1. Notions générales sur la trésorerie d'une entreprise

Toute entreprise, indépendamment de son efficacité ou de sa structure financière équilibrée, peut se voir souvent au problème de trésorerie de façon conjoncturelle ou structurelle.

Ceci pourra être qu'à court terme, l'entreprise devra, de manière permanente chercher à assurer le financement de son actif circulant, à savoir les stocks, les crédits accordés aux clients, les créances diverses, suite à la désynchronisation apparaissant dans l'évolution de son cycle d'exploitation, c'est-à-dire le décalage entre le recouvrement des créances et le règlement des engagements financiers comme on l'a dit précédemment.

C'est dire que les besoins de trésorerie évoluent avec le processus de production ou le cycle d'exploitation. Ce sont les entrées et sorties monétaires dans l'entreprise qui constituent le fondement même de la trésorerie de l'entreprise pourra recourir aux crédits bancaires pour palier à l'influence de son Fonds de roulement.

D'après le Lexique économique, la Trésorerie est définie comme « l'ensemble des moyens de financement liquide ou à court terme dont dispose un agent économique face à ses dépenses de toute nature, en caisses, les crédits bancaires à court terme, obtenus par mobilisation de créances ou par découverts, avances (facilité de caisse) »61(*)

Pour l'OEC (Organisation des Experts Comptables), la trésorerie d'une entreprise représente la différence entre les actifs et les dettes dont la liquidité et l'exigibilité sont immédiates62(*). Pour cette organisation, les actifs ou emplois de trésorerie correspondent aux éléments ci-dessous :

- les disponibles ;

- les valeurs mobilières de placement dont la liquidité est immédiate ;

- les comptes courants débiteurs dont la liquidité n'est pas soumise à des conditions.

Par ailleurs, les ressources (dettes) de trésorerie englobent en son sein :

v les concours bancaires courants ;

v les comptes courants créditeurs dont l'exigibilité est immédiate ;

v les obligations cautionnées ;

v les effets escomptés non échus ;

v les créances cédées.

ST = Trésorerie actif - Trésorerie passif

Tous ces éléments peuvent se résumer dans la formule ci-dessous :

Avec ST = Solde de trésorerie

S'il est positif, situation toujours souhaitée dans une entreprise, le ST représente l'excédent de la trésorerie disponible, placée ou non, sur les découvertes bancaires courantes et soldes créditeurs octroyés par les banques.

Par ailleurs, il y a lieu d'appréhender cette notion de trésorerie à travers les éléments fondamentaux de l'équilibre financier minimum de l'entreprise, connu encore sous l'appellation de « règle d'orthodoxie financière », à savoir le FRNG et le BFRG.

Selon Jean BARREAU et J. DELAHAYE, « le Fonds de roulement net global est la partie des ressources durables qui concourent au financement de l'actif circulant »63(*).

Quand à Philipe Rousselet et François Vérdie, « le Fond de roulement net global représente, s'il est positif, l'excédent des capitaux permanents sur les immobilisations brutes »64(*).

Le besoin en fond de roulement trouve son origine dans les cycles d'exploitation de l'entreprise et résulte ainsi des décalages entre les flux réels (biens et services) et les flux financiers et monétaires.

D'une façon simplifiée, le BFR est égal à l'ensemble :

(Stock + Client) - (Fournisseurs).

Le BFR résulte du crédit entrepris, crédit nécessaire à la vie des affaires dans la mesure où il reste à un niveau raisonnable. Il est donc d'un caractère Inéluctable car liée à l'activité courante de l'entreprise, C'est -à- dire le déroulement permanent du cycle achats / ventes.

ST =FRNG-BFRG

Ainsi, sous cet angle le solde de trésorerie (ST) répond à la formule ci-dessous :

Avec ST : Solde de trésorerie

FRNG : Fonds de roulement net global

BFRG : Besoin en fonds de roulement global

Partant de cette formule, deux possibilités sont envisageables :

a) S T < 0: le ST négatif: ce qui veut dire que le FRNG est insuffisant pour couvrir le BFRG. C'est dans une telle situation que l'entreprise recourt à la banque en vue d'assurer le complément de financement du BFRG grâce aux concours bancaires à court terme lui octroyés par celle-ci ; Faute de quoi, l'entreprise se trouverait devant un risque d'illiquidité avec comme conséquence la cessation de paiement.

b) ST>0 : le ST positif, reflet d'un FRNG suffisant pour couvrir l'intégrité du BRNG. Ainsi l'excédent permet d'approvisionner un solde de trésorerie positif.

C'est dans une telle condition que l'entreprise est dite liquide.

Avant d'octroyer un crédit à une entreprise, il va de soi que la banque puisse procéder à une analyse lui permettant de déterminer la probabilité de défaillance de l'entreprise et donc d'activités, voir aussi la crédibilité des dirigeants.

A la série ci -haut s'ajoute un élément très important dont on tient toujours compte, le niveau de l'équilibre financier de l'entreprise qui se mesure en fonction des trois éléments dont nous venons de parler dans cette section, à savoir, le FRNG, le BFRG et le ST.

Bien appréhender, ces éléments permettent au banquier de se faire une idée claire sur la liquidité, bref sur la solvabilité de l'entreprise enquête des moyens. Elle doit être, en elle même, liquide. Cette liquidité est fonction de son niveau de trésorerie renflouée par différentes sources dont nous allons parler dans la section suivante.

2.2. La trésorerie de banques

Si l'on peut définir la trésorerie comme étant  l'ensemble des moyens de financement liquide ou à court terme dont dispose un agent économique, on peut se demander d'où les banques tirent leurs ressources.

Dans ce point, il sera question de passer en revue les différentes sources de trésorerie dont disposent les banques commerciales.

a) L'épargne

« L'épargne rend possible l'investissement, l'investissement permet la production; cette production crée des revenus .si les revenus sont bien utilisés, mieux être, c'est-à-dire un développement en résulte »

Il reste donc évident que l'épargne est le cerveau moteur de tout développement .Elle constitue la principale source des revenus des banques commerciales. Elle est constituée des dépôts à vue et des dépôts à terme.

Les dépôts à vue comprennent les dépôts effectués par les clients de la banque, particuliers, entreprises commerciales ou entreprises industrielles, avec l'intention de pouvoir en disposer rapidement. C'est-à-dire la restitution des sommes déposées à tout moment, sur simple demande celui à qui elle doit être faite.

La banque est appelée déposant, tandis que le client est appelle dépositaire. Le but des déposants à vue n'est pas d'affecter un placement de rapport, mais mettre en sécurité et en situation d'attente des sommes dont ils doivent avoir usage dans un délai assez court à des fins qui leurs sont propres. Les dépôts à vue peuvent donc être retirés à tout moment sans avertissement préalable et de fait ne génèrent pas d'intérêts pour la plupart des pays dont la RDC.

«Placer son épargne, c'est déposer des fonds avec la possibilité de les retirer à tout moment et sans préavis, la principale qualité de l'épargne à vue est la disponibilité, son principal défaut est sa faible rentabilité »

Toutefois, ces derniers temps, les banques arrivent de fois à octroyer un intérêt très peu significatif en vue de motiver les clients.

Ces dépôts sont enregistrés dans des comptes à vue ou des comptes chèques postaux ou encore des comptes courants dont le solde est généralement créditeur.

Les dépôts à terme : constitués par des dépôts effectués par des tiers avec l'intention de n'en disposer qu'à un terme fixe ,c'est-à-dire pas avant une certaine date ou encore qu' après signification d'un préavis plus ou moins long.

La banque peut donc disposer de ces fonds pendant un temps ou moins long et en user à sa guise, ce qui donne à un taux créditeur pour le dépositaire. Ces comptes de dépôts à terme sont automatiquement renouvelés pour un terme identique lorsque le dépositaire n'a pas averti la banque de sa décision de mettre fin aux dépôts.

b) Les moyens propres

Il s'agit du capital social et des réserves constituées par affectation dans les emplois durables de banques. Pour question de gagner la confiance des clients ainsi que dans le cadre du marketing, les banques sont tenues à prester dans des bâtiments très somptueux .ainsi le client n'a aucune peur de perdre son argent.

c) Le marché interbancaire

C'est un marché réservé uniquement aux banques. Il y est question des crédits banquiers, c'est-à-dire des avances que les banquiers s'accordent mutuellement avec intérêt pour une période d'un à douze mois. Le taux d'intérêt y est déterminé par le jeu de l'offre et de la demande.

Quand ces genres d'opérations sont ramenés à un délai à très court terme, on parle de «Call money». Il s'agit donc bien d'un marché interbancaire où les banques s'octroient de ces fonds qui peuvent être repris sur simple demande de la banque prêteuse, la banque demandeuse peut effectuer des opérations qui, pendant peu de temps, exigent des capitaux importants.

Ainsi toute banque commerciale sur-liquiditée (en excédent de liquidité) mettra de l'argent à la disposition des autres banques en besoin.

d) La Banque Centrale

La Banque Centrale est la principale prêteuse des fonds aux banques commerciales. Cela peut se faire par plusieurs procédés tel que65(*) :

- le réescompte des effets des banques commerciales

- l'intervention sur le marché monétaire par le mécanisme de open Market  (marché des obligations et des bons de trésor) ;

- les avances en compte courant.

1° Le réescompte

C'est la négociation des effets de commerce escomptés par les banques de dépôts auprès de la Banque Centrale.

Par cette opération de réescompte, les banques commerciales ont la latitude d'équilibrer leur niveau de liquidité en vendant les effets à la Banque centrale au lieu d'attendre l'échéance des effets.

Toutefois, les effets ne sont pas négociables à l'infini auprès de la Banque centrale.

A chaque requête, cette dernière a le droit de déterminer le volume de son intervention.

Les banques commerciales, en tant que demandeuses obtiennent des liquidités

auprès de la Banque centrale qui joue dans ce cas précis le rôle d'offreur.

2°Les effets publics et les bons de trésor

Notons que les obligations sont des titres d'emprunt à plus ou moins à terme, alors que les bons de caisse sont souvent émis pour des termes allant de deux à cinq ans.

Si une obligation représente une part de créance sur la société émettrice et à rémunération fixe (Intérêts fixés d'avance), une action représente quant à elle une part du capital social de l'entreprise, de ce fait, sa rémunération varie en fonction des bénéfices réalisés.

3°Les avances en compte courant

Les lignes d'avances en compte courant sont fixées trimestriellement et communiquées aux banquiers par lettres séparées. Les taux applicables à ces opérations d'avances en compte courant sont fixés par rapport au taux directeur de la Banque centrale.

Le taux directeur est le taux d'intérêt pratiqué par la Banque centrale pour ses opérations sur le marché monétaire.(ex de taux d'appel d'offres ou de prise de pension).

En plus de ces éléments fondamentaux, d'où les banques tirent les ressources. On peut aussi mentionner les opérations de portée secondaire dont le but est avant tout d'aider la clientèle en lui facilitant le règlement des transactions, commerciales ainsi qu'en lui rendant divers services ainsi rendus par la banque ; semblent de peu d'intérêt dans l'immédiat ; mais souvent bénéfiques à plus longues échéances et d'une façon indirecte.

En effet, les clients sont plus attentifs et fidèles à effectuer leurs dépôts de fonds dans les banques qui leur permettent de jouir de multiples facilités dans le domaine financier.

e) Les transferts nationaux et internationaux

Au niveau national : les opérateurs économiques, au lieu qu'ils se déplacent avec des fonds, donnent ordre à leurs banquiers de transférer les fonds d'un lieu à l'autre dans le même pays.

Au niveau international : C'est lorsque interviennent deux pays différents .ici l'opérateur économique au pays donne ordre à son banquier de transférer l'argent vers une banque d'un autre pays. On parle de transfert sortant. II s'agit de transfert entrant lorsque le transfert vient d'une banque d'un autre pays en faveur d'un processus d'utilisation des chèques et des ordres de virement sont à la base pendant que d'écriture de transfert entre différentes banques, qui paie s'appauvrie pendant que pour la banque du fournisseur en faveur duquel l'opération est effectuée s'enrichi (source de recettes).

Ces ressources sont collectées par la banque sous forme de différentes commissions, à savoir :

o Les commissions de change : perçues sur les mouvements de recettes et de dépenses dés lors qu'ils sont libellés en devisés ;

o La commission de transfert (ou paiement): perçue sur les mouvements de recettes et de dépenses dès lors qu'ils sont libellés en devises ;

o La commission de transfert (ou paiement) : perçue sur tous les mouvements de devises destinées à l'étranger en cas de paiement d'une opération d'importation, règlement des dividendes, de royalties, remboursement sur effets de commerce et chèques appliqués sur des flux de devises entrants ;

o Les commissions d'encaissement sur effets de commerce et les crédits documentaires. Ces commissions sont pratiquées de différentes manières selon qu'il s'agisse d'exportation ou d'importation

 Le crédit documentaire est une promesse donnée par le banquier de l'importateur à un exportateur selon laquelle, le montant de sa créance lui sera réglé pourvu qu'il apporte,à l'aide des documentaires, présentent de gros risques commerciaux car la garantie d'être payé dépend du seul pouvoir de décision de l'importateur.

Par ailleurs la remise des documents populaires ne garantie pas contre le risque politique (ex : pillage dû aux soulèvements de la population, guerre civile, etc )

Toutes ces ressources, une fois mobilisées, ne doivent pas rester improductives. Elles doivent être, plutôt, mises à la disposition des agents économiques sous forme de crédits.

f) Les autres services

a)Les services relatifs au fonctionnement des comptes

Il s'agit essentiellement de services qui permettent aux clients de mieux connaître, suivre, en bref gérer leur solde de trésorerie. Il s'agit :

§ Les accréditifs : donnent la possibilité à des établissements locaux de certaines entreprises d'effectuer des dépenses jusqu'à un certain plafond préalablement fixé ;

§ la gestion de son compte : permet d'imputer des opérations de même nature sur un compte particulier ;

§ la tenue de comptes fusionnés ; échelles fusionnées d'intérêts : permet de regrouper sur un seul compte fusionné l'ensemble des soldes débiteurs et des soldes créditeurs au cours d'une même période ;

§ incontournable relevé de compte adressé au client en fin de chaque journée, chaque fois qu'une opération venait à modifier l'avoir en compte ;

§ le traitement informatique de différents supports ainsi que des échanges télématiques entre banques et leurs clients.

§ on peut ajouter ici la vente des imprimés tel que le chéquier, le carnet des ordres de payement (OP), émission de virements bancaires, paiement d'effets et factures domiciliées ;

Section 3 : LES FONCTIONS DU SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS66(*)

3.1 Notions

L'intermédiation financière consiste à recevoir des dépôts d'agents à capacité de financement (ressources supérieures aux besoins) et à accorder des prêts à des agents à besoin de financement (ressources inférieures aux besoins) tout ceci sous les contraintes de confiance, de liquidité et de solvabilité.

a) Le système financier sert d'intermédiaire entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement

b) Sortes d'intermédiation :

Finance directe et indirecte.

· Finance directe :

Les emprunteurs obtiennent directement des fonds de la part des prêteurs en leur vendant des titres sur le marché financier.

· Finance indirecte :

Les emprunteurs obtiennent des fonds en s'adressant à des intermédiaires financiers (en particulier les banques) qui leur consentent des prêts.

Les prêteurs quant à eux prêtent à leur tour aux agents en besoin de financement mais aux intermédiaires financiers, sous forme de dépôts.

c) Utilité du système financier :

· Le système financier remplit une fonction importante dans l'économie d'un pays car il permet :

- une amélioration de l'efficacité de l'allocation des capitaux au sein de l'économie qui améliore le bien être et en général l'investissement et donc la croissance économique.

d) Catégories d'intermédiaires financiers :

On peut distinguer 2 catégories d'intermédiaires financiers :

· Les institutions d'épargne contractuelles :

- Compagnie d'assurance ;

- Fonds de pension, caisse retraite.

· Les entreprises d'investissement

- Société financière ;

- Institutions financières spécialisées

- Fonds d'investissements.

3.2. Réglementation du système financier congolais

La réglementation financière a pour objet de protéger l'économie et les déposants en évitant l'effondrement de l'intermédiation financière qui repose sur la confiance.

De manière générale, on trouve les types de réglementation ci-après :

- Les restrictions à l'entrée : agrément préalable ;

- Les exigences de publication des comptes de comptabilité. (soumise à des règles strictes : inspections régulières par des contrôles spécialisés,)

- La limitation des actifs et des activités ainsi que les autorisations préalables pour certaines opérations et certains actes.

Les normes prudentielles à observer

- L'assurance dépôt, protection des déposants en cas de faillite bancaire.

En RDC, la réglementation du système financier est ouverte par les textes de base ci-après :

· Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo ;

· Loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l'activité et au contrôle des établissements de crédit ;

· Loi n°002/2002 du 02 février 2002 portant dispositions applicables aux Coopératives d'Épargne et de Crédit ;

· Instruction n°14 portant normes prudentielles de gestion ;

· Instruction n° 16 aux Banques portant règles prudentielles relatives à la classification des crédits ;

· Instruction n°17 aux Banques portant règles prudentielles en matière de contrôle interne ;

· Instruction n°15 aux Banques portant normes relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme ;

· L'instruction administrative n°01 sur l'activité et le contrôle des institutions de micro finance.

La restructuration bancaire est une opération qui vise à résoudre les problèmes courants et à prévenir leur aggravation.

3.3. Des caractéristiques de crise bancaire en RDC

Désintermédiation financière caractérisée par des dépôts bancaires de l'ordre de 2% par rapport à la masse monétaire et des crédits à l'économie de 1% du produit intérieur brut (PIB).

3.4. De l'origine de la vulnérabilité du système bancaire

1. Dégradation de l'environnement économique

- baisse des activités bancaires ;

- montée du secteur informel ;

- dégradation de la qualité du portefeuille.

2. Faiblesses dans la gestion interne des banques caractérisées notamment par :

- Manque de rigueur dans le management ;

- Déficience du dispositif de contrôle interne.

3. Insuffisances liées au dysfonctionnement du système monétaire.

- Instabilité monétaire ;

- Crise des numéraires ayant engendré l'inconvertibilité des dépôts bancaires.

4. Interventionnisme de l'Etat

- Ingérence dans la gestion des banques publiques.

5. Clientélisme politique

6. Inadéquation du cadre légal et inefficacité de la surveillance bancaire

- Caducité de la Loi bancaire de 1972.

3.5. Des axes de la restructuration bancaire congolaise

1. Assainissement du système bancaire

· Institution d'un régime spécial de restructuration des établissements de crédit

· Renforcement de la surveillance des établissements de crédit et des institutions de Micro-finance ;

· Mise en place d'un cadre légal et réglementaire approprié, notamment par :

- Promulgation des lois cadres des établissements de crédit et des coopératives d'épargne et de crédit.

2. Amélioration de la capacité de gestion interne des établissements de crédit

- Institution obligatoire du système de contrôle interne (instruction n°17)

- Instauration des sanctions à l'endroit des dirigeants des banques en cas notamment d'infraction à la réglementation bancaire (nouvelle loi bancaire).

3. Amélioration de l'environnement bancaire, réglementaire, financier et judiciaire :

- Assainissement du cadre macro-économique et stabilité monétaire ;

- Réaménagement de la réglementation du change et recours aux instruments indirects de la politique monétaire.

· Des conséquences de la restructuration bancaire en RDC

- Amélioration de l'environnement et de la situation financière des établissements de crédit ;

- Importantes charges de restructuration supportées par les parties :

· Des contraintes

- Absence d'une déclaration de politique sectorielle du gouvernement levant certaines options fondamentales notamment sur : la bancarisation du pays.

3.6. Des conditions de réussite

- Sauvegarde de la stabilité du cadre macro-économique ;

- Définition des options claires par l'Etat en matière de politique de développement du secteur financier ;

- Accélération des réformes initiées par la BCC en vue d'améliorer l'efficacité de la surveillance bancaire et l'environnement structurel des établissements de crédit ;

- Mise en oeuvre du privilège du trésor reconnu à la Banque Centrale du Congo.

SECTION 4 : LES PRINCIPALES BANQUES CREATRICES DE LA MONNAIE EN RDC67(*)

Comme rappel, ces banques créatrices de monnaie font profession habituelle de collecte de fonds du public sous forme d'épargne et l'octroi des crédits aux agents en besoin de financement moyennant un taux d'intérêt rémunératoire.

Toutes ces banques sont des établissements n'utilisant qu'une marchandise spéciale, qui est la monnaie.

Les principales banques créatrices de monnaie oeuvrant en RDC sont les suivantes :

1. La banque commerciale du Congo (BCDC)

Siège : Kinshasa

Succursales : Kinshasa, Bukavu, Buta, Butembo, Gemena, Goma, Isiro, Kalémie, Kindu, Kisangani, Lubumbashi, Kananga, Uvira, Matadi, Mbuji mayi, Bunia, Beni, Kalima, Kongolo et Bumba.

2. Banque congolaise

Siège : Kinshasa.

Succursales : Beni, Boma, Bukavu, Butembo, Goma, Isizi, Uvira kisangani, Kolwezi et lubumbashi.

3. Afriland First Bank Congo Démocratique (First Bank CD)

Siège: Kinshasa

4. La Banque internationale pour l'Afrique au Congo (BIAC)

Siège : Kinshasa

Succursale : Lubumbashi, Goma et Matadi

5. City Group

Siège : Kinshasa

6. Stambic bank (SBC)

Siège : Kinshasa

7. Access Bank

Siège : Goma/ Nord-Kivu

8. La banque Internationale de Crédit (BIC)

Siège : Kinshasa

Succursales : Butembo, Matadi, Muanda, Beni, Boma, Banzangungu, Bukavu et Lubumbashi

9. Procrédit Bank Congo

Siège : Kinshasa

10. Raw Bank

Siège : Kinshasa

Succursale : Goma

11. Trust Merchant Bank (TMB)

Siège : Lubumbashi

Succursales : Kasumbalesa, Kinshasa, kolwezi, likasi et Goma

12. Ecobank

Siège : Kinshasa

13. Solidaire Banque Internationale

Siège : Kinshasa.

14. Mining Bank Congo (MBC)

Siège : Kinshasa.

15. First international Bank

Siège : Kinshasa.

16. Invest Bank Congo

Siège : Kinshasa.

17. Sofi banque

Siège : Kinshasa.

18. La cruche Banque

Siège : Goma.

SECTION 5 : L'EMISSION MONETAIRE CONGOLAISE

Les monnaies émises par la Banque Centrale du Congo de 1997 à 2010 sont les suivantes :

1. Un franc (1F)

2. Cinq francs (5F)

3. Dix francs (10 F)

4. Vingt francs (20 F)

5. Cinquante francs (50F)

6. Cent francs (100F)

7. Deux cents francs (200F)

8. Cinq cent francs (500F)

La différence de coloration qu'on observe sur les billets est expliquée par la volonté du gouvernement de se mettre à l'abri de toute éventualité d'émission parallèle des mêmes coupures par l'administration rebelle et de contrôler ainsi la masse monétaire en circulation.

Elle est expliquée encore par la volonté de la BCC de pourvoir aux besoins en monnaie divisionnaire, de réduire les coûts d'impression de ces billets et d'éviter les émissions parallèles notamment à l'Est du pays.

SECTION 6 : LES INDICATEURS DE LA TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES EN RDC

Les indicateurs retenus pour cette trésorerie sont au nombre de quatre :

- les disponibilités monétaires ;

- la quasi monnaie ;

- les crédits à l'économie ;

- les crédits aux entreprises et aux particuliers.

Les deux premières composantes font la constitution de la masse monétaire.

On appelle masse monétaire, l'ensemble de la monnaie en circulation (circulation fiduciaire et les dépôts à vue dans les banques)68(*).

Gregory N. MANKIW montre que l'analyse macro-économique conventionnelle distingue deux catégories d'actifs :

· ceux qui sont utilisés en tant que moyen d'échange autant que de réserves de valeur (espèces) comptes à vue et

· ceux qui ne sont utilisés qu'au titre de réserves de valeur (actions, obligations, comptes d'épargne).

On appelle quasi monnaie, les actifs monétaires qui ont progressivement acquis par une partie de la liquidité de la monnaie.

Cette apparition de la quasi-monnaie complique singulièrement la politique monétaire déstabilisant la demande de monnaie.

Monnaie, quasi-monnaie étant de proches substituts, il est facile de faire passer ses avoirs de l'une à l'autre.

Chapitre Troisième 

INCIDENCE DE LA DYNAMIQUE INFLATIONNISTE SUR LA TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES

Ce troisième chapitre constitue l'ossature de notre recherche suite à son application économétrique qui nous a permis de faire le test d'hypothèses.

Il est scindé en quatre sections principales, à savoir :

- la méthodologie du travail ;

- l'explication des variables ;

- la présentation et analyse des données ;

- traitement et l'interprétation de résultats.

SECTION 1. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Cette approche méthodologique nous a permis de porter un juge de valeur sur l'analyse effectuée ayant comme base le test d'hypothèses.

Nous avons utilisé l'approche économétrique pour mener à bon port cette recherche.

L'Econométrie étant une approche scientifique qui conduit à la compréhension des aspects économiques de la conduite humaine.

Elle est dite déductive car on commence à énoncer les hypothèses testables (spécifiques), et on les compare aux données. L'objectif est d'aboutir à des résultats fiables.69(*)

Bien que la mesure soit une part importante, son champ est beaucoup plus large tel que l'illustrent les avis des économistes. L'économétrie consiste en une application de la statistique mathématique aux données économiques pour servir de support empirique aux modèles construits par l'économie mathématique et d'obtenir des résultats numériques (d'après Gerhard TINTNER, Univ. Chicago, 1968).70(*)

Selon P.A. SAMUELSON et alii, l'économétrie est définie comme étant une analyse quantitative des phénomènes économiques actuels, basée sur l'évolution de la théorie et sur l'observation à partir des méthodes appropriées de l'inférence.71(*)

Nous avons procédé de la manière suivante en utilisant l'outil économétrique en vue de pouvoir infirmer ou confirmer les théories construites :

· postuler les théories économiques ou hypothèses de base ;

· spécifier le modèle économétrique en vue de tester les théories ;

· estimer les paramètres du modèle choisi ;

· vérifier la validité de nos modèles dans leur ensemble.

1.1. Théorie économique (ou Hypothèse de base)

La théorie économique s'exprime au travers les hypothèses auxquelles le modèle fait référence.

L'hypothèse de notre recherche est que le taux d'inflation exercerait une influence sur le volume de la trésorerie des banques commerciales en République Démocratique du Congo durant la période de 2005 à 2010.

Ici c'est la variable volume de la trésorerie qui est dépendante (Y) et le taux d'inflation est la variable indépendante (X).

Après la formulation de notre hypothèse de base, nous pouvons spécifier le modèle économétrique pour tester la théorie construite.

1.2. Spécification du modèle économétrique

La préoccupation que l'on se pose est de savoir ce qu'est un modèle économétrique. La réponse nous permet de connaître le rôle que joue l'économétrie dans le développement de la théorie économique.

Le modèle économétrique est une formalisation ou une représentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques.72(*)

Tout modèle économétrique est inévitablement une simplification de la réalité par lequel le modélisateur cherche à saisir les traits fondamentaux du système qu'il cherche à styliser, en d'autres termes, le modèle est un outil que le modélisateur utilise lorsqu'il cherche à comprendre et à utiliser ou expliquer les phénomènes.

Les variables qui entrent dans le modèle sont déterminées :

· Soit par la théorie économique ;

· Soit par les études déjà existantes qui peuvent fournir aussi des variables additionnelles ;

· Soit par l'information ad hoc.

Il faut signaler que le modèle ne doit pas inclure toutes les variables explicatives mais seulement les variables les plus pertinentes. L'influence des variables moins importantes non incluses dans le modèle, est en compte dans le modèle par la variable aléatoire.

Le modèle que nous construisons est de la forme suivante :

Où Yt = le volume de la trésorerie des banques ;

x = le taux d'inflation ;

a0 et a1 sont des paramètres du modèle construit.

Du fait qu'il existe une variété de facteurs susceptibles d'expliquer la variable Y en dehors de la variable X, nous allons y ajouter le terme ui appelé terme stochastique (ou terme aléatoire ou terme de perturbation) qui synthétise l'ensemble de ces informations non explicitées dans le modèle.

Le but poursuivi par la spécification du modèle étant le test, nous procéderons de la manière suivante ; estimation des paramètres (a0 et a1) du modèle choisi et la vérification de la validité du modèle dans son ensemble.

1.3. Estimation des paramètres du modèle choisi

Un estimateur est par définition une formule ou une méthode pour estimer un paramètre inconnu. Cependant, l'estimation est la valeur numérique résultant de l'application de cette formule à une réalisation d'un échantillon.73(*)

L'estimateur étant fonction d'une variable aléatoire ui est lui-même une variable aléatoire.

Nous avons ici utilisé en oeuvre les formules ci-dessous pour avoir

D'une manière générale, on doit estimer ces paramètres à l'aide des données tirées de l'échantillon. Lorsqu'ils sont estimés, on les note par pour dire que ce ne sont pas de vraies valeurs mais des valeurs estimées. ui est l'erreur aléatoire associée à la variable dépendante (Y). Cette erreur est inconnue et restera inconnue.

On peut distinguer deux types de spécifications dans le modèle construit :

· les modèles en série chronologique (Série temporelle ou time series) dans les quels les variables représentent des phénomènes observés à l'intervalle de temps régulier (par exemple la trésorerie et le taux d'inflation annuel de 2000 à 2010 pour une nation) ;

· les modèles dits cross section (ou modèles en coupes instantanées), dans ce cas, les variables représentent des phénomènes observés au même instant mais concernant plusieurs individus (par exemple la trésorerie et le taux d'inflation observés sur un échantillon de 30 Etats).

1.4. Vérification de la validité du modèle dans son ensemble

Avec l'appui du modèle de régression, nous supposons que Y dépend de X. il convient de tester cette hypothèse en comparant avec l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle Y est indépendant de X, c'est-à-dire que, quelle que soit la valeur de X (taux d'inflation), nous obtenons toujours approximativement la même valeur de Y.

L'étude des erreurs se trouve ainsi au coeur de la qualité de la représentation, aussi bien dans le cas des coefficients de détermination et de corrélation que celui de l'analyse de la variance (Test de Fisher). La loi des écarts permet de relier ou associer à l'hypothèse nulle et l'erreur associée à l'hypothèse alternative (Y dépend de X). L'erreur attachée à l'hypothèse nulle est mesurée par la dispersion totale de Yi, c'est-à-dire par la somme des carrées des écarts de Yi par rapport à la moyenne de Y().

Ainsi, la dispersion totale =

L'erreur attachée à l'hypothèse alternative qu'on appelle erreur résiduelle est donnée par la somme de carrées entre les observations Yt, et les variables estimées par le modèle. Il s'agit de l'erreur associée au modèle notée par .

Dispersion résiduelle =

La différence entre la dispersion totale et celle résiduelle correspond à la dispersion expliquée par le modèle de régression.

Dispersion expliquée =

La vérification de la validité du modèle dans son ensemble, nous renvoie au test de Fisher. La démarche sera celle-ci pour tester les hypothèses :

Nous aurons à rejeter H0 si et seulement si

Fcal > Fth où Fcal = F calculé 

Fth = F théorique

Si non H0 est acceptée.

Le rejet de H0 (Hypothèse nulle) suppose que le modèle est bon dans son ensemble tandis que son acceptation suppose que le modèle construit n'est pas bon dans son ensemble.

Fcal est trouvé par la formule suivante :

· ESS = Estimated Sum of squares ou somme des carrées expliquées (estimées) =

· RSS = Residual sum of squares =

· R² = Coefficient de determination.

On aura aussi la somme des carrés pour rapport à la moyenne de la variable dépendante :

TSS = Total Sum of Squares

=

Le coefficient de détermination est trouvé aussi en élevant le coefficient de corrélation au carrée.

Cette première section était consacrée à la démarche économétrique et dans la quelle nous avons montré le rôle de l'économétrie comme outil servant dans la validation de la théorie économique établie.

Quand nous avons construit notre modèle, nous avons retrouvé deux sortes de variables ; l'une indépendante et l'autre dépendante.

Ces variables constituent l'essentiel de la section suivante.

SECTION 2. EXPLICATION DES VARIABLES

Les économistes utilisent des modèles pour comprendre l'économie. Les modèles sont alors des théories qui synthétisent, souvent en termes mathématiques, les relations entre variables économiques.

Ils aident à éviter les détails non pertinents et à centrer l'attention sur les liaisons économiques essentielles. Les modèles utilisent deux catégories de variables :

- Les variables exogènes (explicatives, indépendantes) ;

- Les variables endogènes (expliquées, dépendantes).

Comme leur nom l'indique, les variables exogènes ont une origine extérieure au modèle. Les variables endogènes, au contraire, sont générées par le modèle lui-même.

En d'autres termes, les variables exogènes conservent la valeur qu'elles ont au moment où elles sont introduites dans le modèle, tandis que les variables endogènes sont déterminées au sein du modèle. Comme l'illustre le schéma ci-dessous, l'objet du modèle est de montrer comment les variables exogènes affectent les variables endogènes.

Schéma n°01. L'objet du modèle économétrique

Variables exogènes

Modèle

Variables endogènes

Ici le modèle est une théorie simplifiée qui montre les relations essentielles entre variables économiques. Les variables exogènes sont d'origine extérieure au modèle tandis que les variables dites endogènes sont celles qu'explique le modèle.

Le modèle montre comment les variations des variables exogènes affectent les variations des variables endogènes.

Comme économiste utilisant l'objet ou outil économétrique, nous avons élaboré notre modèle de la trésorerie des banques commerciales en RDC et la dynamique inflationniste observée.

Ici nous faisons d'abord l'hypothèse que le volume de la trésorerie offerte par les banques commerciales Yt dépend du taux d'inflation Xt.

Yt : La trésorerie est la variable endogène et Xt est la variable exogène.

L'équation suivante traduit cette relation Yt = f(xt).

Ou f(.) représente la fonction d'offre des banques commerciales en RDC.

Ceci signifierait que toute variation du taux d'inflation affecte une variation non négligeable du volume de la trésorerie des banques commerciales.

Quelle que soit la variation minime qu'on peut observer à la variable exogène ; cette variation ne laisse pas indifférent la variable endogène (volume de trésorerie) et non l'inverse.

SECTION 3. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

Cette partie est consacrée à la présentation des différentes données récoltées pendant notre recherche. Les données fournies ont comme source la documentation réalisée à la banque des banques, autrement dit la Banque centrale du Congo.

Ces données ont été fournies par les différents rapports annuels de la Banque Centrale du Congo, qui synthétise toutes les données chiffrées de l'économie du pays.

Les données qui sont à notre portée sont celles relatives à la disponibilité monétaire, à la quasi monnaie, aux crédits à l'économie et aux crédits aux entreprises et aux particuliers, au taux d'inflation observé sur toute notre période, du taux de croissance du PIB réel ; après nous présenterons l'injection monétaire durant notre période d'étude.

3.1. Évolution des composantes de la base monétaire

La base monétaire s'est accrue de 57,9% contre 15,45% en 2005. Cette expansion est proche de celle de la masse monétaire établie à 57,7% en 2006.

Tableau n°07. Évolution des composantes de la base monétaire en RDC (en millions de CDF)

Désignation

2005

2006

2007

2008

- Circulation financière

- Dépôt des banques commerciales

- Autres dépôts

- Base monétaire au sens strict

- Provision pour importation devise

Base monétaire au sens large

123794

5261

167,5

129222,5

8981

138203,5

185334

18415

324,0

204073

7242,0

211315

243800

38700

100

282600

3000

285600

320310

56200

190

376700

2900

379600

Source : Rapport annuel, BCC, 2009, p. 158.

Au vu de ce tableau nous remarquons que la base monétaire a subi une croissance non négligeable.

Tableau n°08. Évolution en pourcentage de la base monétaire en RDC

Années

Montant en CDF

Pourcentage (montant)

2005

138203,5

9,25

2006

211315

14,14

2007

285600

19,11

2008

379600

25,38

2009

479200

32,07

Total

1493918,5

100

Source : BCC, 2009, p. 184.

L'Examen de la structure de la base monétaire de 2005 à 2009. nous remarquons un accroissement parti de 9,25% en 2005 contre 14,14% en 2006.

Nous soulevons également un accroissement de la base monétaire de 19,11% en 2007 contre 25,38% en 2008.

L'accroissement de 2009 a été le plus supérieur aux autres avec 32,07%.

Ceci se traduit par une augmentation de la circulation fiduciaire observée au cours de l'année 2009.

3.2. La ventilation des émissions monétaires

Cette ventilation nous donne l'image réelle de la quantité de monnaie émise par la Banque centrale du Congo et cela par différents billets en circulation.

Tableau n°09. Suite ventilation des émissions monétaires (en milliers de CDF)

 

2005

2006

2007

2008

2009

BILLETS

136515883

192931174

280528201

400128000

556796000

500FC

34868289

82739396

156266158

258866158

394946458

200FC

23194475

32084911

40082790

45882790

48642790

100FC

57575297

57163103

61415417

64917417

79277917

50FC

14928042

15576347

16772521

22072521

25540021

20FC

4059300

3680672

4034110

5758510

5758510

10FC

1397868

1199061

1469681

2143081

2143081

5FC

375667

370807

370652

370652

370652

1FC

41160

41122

41122

41122

41122

50CC

49373

49356

49352

49352

49352

20CC

14976

14970

14967

14967

14967

10CC

8270

8267

8266

8266

8266

05CC

3016

3016

3015

3015

3015

1CC

100

100

100

150

150

Total

136515883

192931174

280528201

400128000

556796000

Source : BCC, rapport annuel 2009, p. 222.

(1) CC : centime congolais.

(2) FC : franc Congolais

3.3. Taux de croissance du PIB en RDC74(*)

La croissance économique de la RDC s'établit à 7,8% en 2005 contre 5,6% en 2006, 6,3% en 2007, 6,2% en 2008 et de 2,8% en 2009. La croissance économique a connu une stagnation en 2008, le taux de croissance du PIB réel s'étant situé à 6,2% contre 6,3% l'année précédente (2007).

La baisse de l'activité enregistrée au cours du second semestre, consécutive à l'effondrement de la demande internationale en 2008, a marqué l'entrée en récession de l'économie congolaise, à l'instar d'autres pays.

Les facteurs de cette contre-performance sont à la base de la baisse de l'activité du secteur minier, particulièrement effectuée par la chute des cours des minerais et des métaux suite à la crise financière.

Par ailleurs, l'année 2008 a été caractérisée par la résurgence de l'inflation due notamment à la hausse persistante des prix des produits pétroliers et alimentaires sur les marchés international et national ainsi qu'à la dépréciation monétaire.

En 2009, la croissance économique a sensiblement reculé, s'établissant à 2,8% contre 6,2% une année plutôt. Selon l'optique du produit, ce ralentissement reflète principalement les effets de la crise économique et financière mondiale qui a été à la base de la contre-performance enregistrée au niveau du secteur minier entant que l'un des secteurs moteurs de la croissance en RDC.

Tableau n°10. Taux de croissance du PIB de la RDC de 2005 à 2009

Année

Taux de croissance (%)

2005

6,6

2006

5,1

2007

6,3

2008

6,2

2009

2,8

Source : BCC, rapport annuel 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009

3.4. Evolution du taux d'inflation de 2005-2010 75(*)

Comparativement à l'année 2004 dont le taux d'inflation est de 9,2%. Il a été observé une augmentation des tensions inflationnistes en 2005 corrélée positivement à l'augmentation de l'expansion monétaire poursuivie des causes et des effets socio-économiques de l'inflation dans la République Démocratique du Congo.

Pour l'année 2006, il a été observé une atténuation de tensions inflationnistes corrélées positivement au ralentissement de l'expansion monétaire. En effet, en glissement annuel, le taux d'inflation s'est établi à 18,2% contre 21,3% en 2005, soit un recul de 3,1 de pourcentage.

En moyenne annuelle, l'inflation s'est située à 19,2%. La déviation de l'inflation par rapport à l'objectif tient à l'excès de l'offre de monnaie sur la demande expliquée par la détérioration de la position nette du gouvernement (PNG).

L'analyse de l'inflation en 2006 relève de deux périodes importantes. La première qui couvre le sept premiers mois de l'année s'est caractérisée globalement par une relative stabilité des prix en dépit d'une accélération du rythme de formation de prix aux mois de mars et avril.

Le ralentissement de l'inflation procède essentiellement d'un bon approvisionné des biens DE consommation et d'expansion modérée de la base monétaire. La seconde période d'août à décembre, a été marquée par des pressions inflationnistes à l'exception du mois de décembre. Le taux d'inflation en moyenne mensuelle a été de 2,1%.

L'accélération du prix intérieur, en dépit de l'ajustement de la politique monétaire intervenue à partir du 11 septembre, tient au relâchement de la politique budgétaire attestée par l'expansion de la base monétaire, au non recouvrement des stocks causé par la psychose à l'approche des échéances électorales et au réajustement à la hausse des prix des produits pétroliers.

Pour l'année 2007 et 2008, le taux d'inflation s'est situé à 27,6% l'année 2008 contre un taux d'inflation de 9,96% en 2007. Au cours de cette année, le gouvernement a poursuivi l'exécution de l'ensemble des mesures retenues dans le cadre du programme économique du gouvernement (PEG).

Ce ralentissement se mesure par les principales mesures d'encadrement de PEG et sur le plan budgétaire comme suit :76(*)

· la centralisation des recettes dans le seul compte général du Trésor à la BCC ;

· le nivellement au compte général du Trésor de toutes les recettes perçues au titre de la fiscalité et de la parafiscalité ;

· l'interdiction à la BCC d'exécuter les dépenses non autorisées par le ministère des finances ;

· la poursuite de la reforme des régies financières ;

· l'exécution des dépenses sur base de caisse ;

· la poursuite de la reforme des procédures de contrôle et d'exécution budgétaire.77(*)

Ce ralentissement du taux d'inflation se caractérise par l'évolution de la situation économique dans les différents secteurs s'est caractérisé par :

v l'accroissement de la production ;

v la maîtrise de déficit des opérations financières de l'Etat ;

v l'appréciation du taux de change ;

v une nouvelle décélération du rythme de formation de liquidité monétaire.

Pour l'année 2008-2009

L'économie congolaise en 2009, s'est ressentie des effets pervers de la crise financière internationale. Ainsi, la croissance du PIB réel s'est repliée de 6,2% en 2008 à 2,8% en 2009, à la suite du ralentissement des activités dans les secteurs miniers et des services. L'inflation s'est accélérée, passant de 27,6% en 2008 à 53,4% en 2009, en dépit du ralentissement de la politique monétaire marquée par la révision à la hausse du taux de base et du coefficient de la réserve obligatoire, les quels sont passés respectivement de 65,0% à 70,0% et de 5,0% à 7,0% l'an.

De même, en 2009, le franc congolais a perdu 29,2% de sa valeur par rapport aux dollars américains contre une chute moyenne de 11,0% au cours de trois dernières années.

Le déficit des transactions courantes a été de 10,0% du PIB en 2009 contre 8,9% en 2008, à la suite du recul des échanges commerciaux, des services et des revenus. Les opérations financières du secteur public se sont soldées par un boni de 44,2 milliards de CDF.

Pour l'année 2010

Étant donné que la BCC n'a pas encore rendu public le taux d'inflation pour l'année 2010, nous allons faire une projection de ce que pourra être le taux d'inflation pour cette année précitée. Deux variables seront prises en compte entre autre l'année (X) et le taux d'inflation (Y).

Pour y arriver nous passerons par la méthode de moindre carrée où le taux d'inflation (Y) dépend de l'année (X).

Notre droite construite sera de la forme suivante : Yt = a1x + a0

Tableau n°11. Projection du taux d'inflation pour l'année 2010

Xi

Y

 
 

xiyi

xi2

yi2

2005

2006

2007

2008

2009

21,3

18,2

27,6

9,96

53,4

-2

-1

0

1

2

-4,792

-7,892

1,508

-16,132

27,308

9,584

7,892

0

-16,132

54,616

4

1

0

1

4

22,963

62,283

2,274

32,264

745,727

10035

130,46

0

0

55,96

10

8651511

Source : Tableau construit par nous-même

· · D'où est la moyenne de cinq années considérées

est la moyenne de l'inflation durant les cinq années.

· ·

Vue l'allure de notre droite

y = a1x + a0

y = 5,596x + (-11.205,08)

y = 5,596x - 11. 205,08

Quand nous avons déjà cette droite, on peut calculer (ou projeter) le taux d'inflation pour l'année 2010.

Il sera de : y = 5,596. 2010 - 11.205,08

y = 11.247,96 - 11.205,08

y = 42,88

Le taux d'inflation, tel que nous venons de le montrer avec une projection sera de 42,88% en 2010, soit une baisse par rapport à l'année 2009.

Après les calculs effectués pour savoir ce qu'a été le niveau de l'inflation au cours de l'année 2010. Nous aurons alors un tableau comprenant cette variation de taux de 2005 à 2010.

Tableau n°11. Evolution du taux d'inflation en RDC de 2005 à 2010

Années

Taux d'inflation

2005

21,3

2006

18,2

2007

27,6

2008

9,96

2009

53,4

2010

42,88

Source : Elaboré par nous même après calcul du taux d'inflation de 2010

Ce tableau montre la tendance de différents taux d'inflation observés en RDC depuis 2005 à 2010.

On remarque que l'année 2009 a été la plus touchée par un taux d'inflation plus élevé par rapport aux autres années, soit 53,4%.

Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel.

Comme R2 est de 0.41 soit 41% c'est-à-dire que x explique à 41% la valeur de y.

3.5. Etude évolutive des composantes de la masse monétaire de 2005-201078(*)

Ce point est consacré à l'étude évolutive de différentes composantes de la masse monétaire telles que les disponibilités monétaires et la quasi monnaie, observées durant la période de 2005 à 2010.

Pour 2005-2006

A l'instar de l'année 2005, la structure de la masse monétaire est restée déséquilibrée en 2006. En effet, établie à 50,1% en 2005, les disponibilités monétaires ont représenté 48,5% de la masse monétaire à fin 2005. La pondération de la quasi-monnaie dans la masse monétaire est passée de 49,9% à 51,5% d'une année à l'autre.

D'une année à l'autre, la masse monétaire s'est accrue de 57,7%, comparée à l'objet de croissance de l'agrégat tel qu'indiqué dans la programmation monétaire de la BCC ; la masse monétaire réalisée affiche un dépassement de 36,2%. Cette évolution est attribuable notamment à l'augmentation du crédit net à l'Etat au second semestre 2006.

Les disponibilités monétaires ont augmenté de 52,6% à fin décembre 2006 contre 16,6% à la période correspondante de 2005. Après avoir connu un accroissement de 18,2% une année plus tôt, la progression de la circulation fiduciaire s'est accélérée pour atteindre 51,9% en 2006, en raison des pressions exercées par le retrait des espèces au cours du second semestre.

Sa part dans les disponibilités monétaires a baissé de 0,8 point, se fixant à 85,9% à fin 2006 contre 86,3% une année auparavant.

En ce qui concerne les dépôts à vue en monnaie nationale (MN), leur part relative s'est légèrement accrue afin décembre 2006, se situant à 14,0% contre 13,6% à fin 2005. Cette évolution s'explique par l'importance des virements effectués par le Trésor au second semestre de cette année.

Afin décembre 2006, la quasi-monnaie a connu une expansion de 62,7% contre 31,4% à la période correspondante de 2005. Cet accroissement résulte essentiellement de la hausse des dépôts en devise, soit 66,4% contre 30,9% une année plus tôt.

La part des dépôts en devises dans la masse monétaire s'est accrue de 2,6 points, passant de 46,2% à fin décembre 2005 à 48,8% une année après. Cette évolution indique une accentuation de la dollarisation de l'économie congolaise.

La proportion des dépôts à terme en monnaie nationale dans les liquidités globales a présenté 0,1% à la fin décembre 2006, attestant une faible mobilisation de l' épargne à terme par le système bancaire de la République Démocratique du Congo.

La ventilation des dépôts bancaires par province relève que l'essentiel des dépôts se trouvent concentré dans la ville de Kinshasa au 31 décembre 2006, soit 73,5%.

En ce qui concerne la répartition des dépôts par catégorie des déposants, il apparaît que les entreprises privées et les particuliers sont intervenus respectivement à concurrence de 53,9% et 29,9%. La différence soit 16,2% a été absorbée par les autres catégories des déposants.

Pour ce qui est des dépôts à vue par secteur d'activités, il se relève que les dépôts bancaires à vue proviennent pour l'essentiel de la rubrique « divers » (38,9%), autres services (31,6%), commerce (12%).

Pour 2006-2007

L'expansion de la masse monétaire observée en 2006 a connu une décélération en 2007. En effet, cet agrégat s'est accru de 50,7% contre 57,7% en 2006. Les disponibilités monétaires ont enregistré un accroissement de 41,6% en 2007 contre 52,6% en 2006. Cette contraction s'explique essentiellement par le repli de la circulation fiduciaire.

En effet, après une progression de 51,9% en 2006, cette dernière n'a augmenté que de 28% en 2007. Quant aux dépôts à vue en monnaie nationale, ils se sont accrus de 125,5% après une hausse de 56,9% en 2006.

La Quasi-monnaie a progressé de 59,4% d'une année à l'autre essentiellement sous l'effet des dépôts en devises. Ces derniers ont été en hausse de 58,8% contre 66,4% en 2006. Bien que faible, les dépôts à terme ont augmenté de 58,8% contre 66,4% une année avant.

L'examen de la structure de la masse monétaire renseigne une prépondérance de la quasi-monnaie sur les disponibilités monétaires.

En effet, la quasi-monnaie a représenté 54,4% de la masse monétaire contre 51,5% en 2006.

La part des dépôts en devises s'est située à 51,4% en 2007 contre 48,8% en 2006, attestant l'accentuation de la dollarisation de l'économie congolaise. Quant aux disponibilités monétaires, leur part s'est établie à 45,6% après avoir représenté 48,5% une année plutôt. L'importance relative de la circulation fiduciaire a connu une baisse, passant de 41,7% à 35,4% d'une année à l'autre. A l'inverse, celle des dépôts à vue en Monnaie Nationale a augmenté représentant 10,2% du total contre 6,8% une année plutôt.

La ventilation des dépôts à vue par province montre également que la part la plus importante se trouve concentrée dans la ville de Kinshasa, avec 72,4% suivie par la province du Katanga 13,5%, la différence étant partagée par les autres provinces.

Comme en 2006, les dépôts des entreprises privées et ceux des particuliers ont continué à représenter plus de trois quarts de l'ensemble des dépôts bancaires du pays en 2007, soit respectivement 53,8% et 29,8%.

S'agissant de dépôts bancaires par secteur d'activités de commerce, soit 12%. Il importe de relever l'importance des dépôts enregistrés dans les rubriques « divers et autres » qui ont représenté respectivement 38,8% et 31,6%.

Pour 2007-2008

Au cours de l'année 2008, la variation de la masse monétaire a été plus importante qu'en 2007. En effet, les moyens de paiement se sont accrus de 58,5% contre 50,8% une année auparavant. Quant à la quasi-monnaie, la progression observée en 2008 est attribuable à la croissance des dépôts en devises, le stock monétaire (billets en circulation et les dépôts à vue en monnaie nationale) a augmenté de 31,1% en 2008 contre 41,6% en 2007.

L'Évolution de la masse monétaire est expliquée par l'expansion des avoirs intérieurs nets à la suite de la forte croissance de crédit au secteur privé (142,9%), des créances nettes sur l'État (40,3%) et des autres postes nets (15,9%).

Pour 2008-2009

Au cours de l'année 2009, un ralentissement de l'expansion de la masse monétaire a été observé, l'ensemble des moyens de paiements s'étant accru de 48,2% contre 58,1% en 2008. Ce ralentissement a été plus remarquable pour la quasi-monnaie (hausse de 68,6% contre 77,7% en 2008).

Le comportement de la quasi-monnaie est imputable à la baisse du rythme d'expansion des dépôts en devises, tenant aux effets de la crise financière et économique internationale.

L'évolution de la masse monétaire est expliquée par l'expansion des avoirs extérieurs nets de 246,3 milliards. L'accroissement de ces derniers est essentiellement lié à l'augmentation du crédit au secteur privé de 44,4%.

1) Étude évolutive de la masse monétaire

a. Les disponibilités monétaires

Tableau n°12. Évolution des disponibilités monétaires en millions de CDF

Années

Circulation monétaire (1)

Dépôts à vue en MN (2)

Disp. Monétaires = (1) + (2)

2005

2006

2007

2008

2009

119 935,0

182 233,9

233 253,0

304 300,0

381 500

18 958,0

29 749,1

67 020,0

89 500,0

98 400

138 893,0

211 983,0

300 273,0

393 800,0

479 900

Source : Rapport annuel de la BCC, 2009, p.192.

Ce tableau montre comment les disponibilités monétaires ont évolué dans le temps et par branche d'activités. Les disponibilités monétaires sont passées de 138 893 CDF en 2005 à 211 983 en 2006. Par contre en 2007, les disponibilités monétaires ont atteint 300 273 CDF, soit un volume des disponibilités qui est loin de celui de 2005.

Comme nous analysons la période de 2005 à 2010 et que la BCC n'a pas encore rendu officiel le volume des disponibilités monétaires en 2010, nous passons à une projection pour déterminer ce qui pourra être le volume des disponibilités monétaires en 2010. Pour y parvenir nous passerons par la méthode de moindre carrée où les disponibilités monétaires (Y) et l'année (X).

Tableau n°13. Projection du volume des disponibilités monétaires en CDF 2010

X

Y

 
 
 
 

2005

2006

2007

2008

2009

138893

211982,9

300273

393800

479900

-2

-1

0

1

2

-166076,78

-92986,88

-4696,78

88830,22

174930,22

332153,56

92986,88

0

88830,22

349860,44

4

1

0

1

4

10035

1524848,9

0

0

863831,1

10

Source : tableau élaboré par nous même

· · D'où est la moyenne de cinq années considérées ;

est la moyenne du volume des disponibilités monétaires pendant cinq ans.

· ·

Comme nous avons la droite Yt, nous pouvons calculer le volume des disponibilités monétaires pour l'an 2010.

Ce volume sera y = 86383,11. 2010 - 173065932

y = 173630051,1 - 173065932

y = 564119,1

Après projection, nous trouvons que le volume des disponibilités monétaires sera de 564119,1 CDF en 2010.

Tableau n°14. Évolution des disponibilités monétaires de 2005 à 2010 (en millions de CDF)

Années

Disponibilités monétaires

2005

2006

2007

2008

2009

2010

138 893

211 982,9

300 273

393 800

479 900

564 119,1

Source : tableau élaboré par nous même

Il s'observe que l'an 2010 connaîtra un accroissement positif et élevé par rapport aux autres années étudiées.

Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel.

Comme R2 est de 100% c'est-à-dire toutes les variations de y sont expliquées à 100% par les variations de x.

Tableau n°15. Calcul de taux de croissance des disponibilités monétaires 2005-2010 (Après projection)

Années

2005

2006

2007

2008

2009

2010

DM

138893

211982,9

300273

393800

479900

564119,1

Taux de croissance

-

52,62

41,64

31,15

21,86

17,55

Source : Tableau élaboré par nous même.

Il s'observe un taux de croissance plus élevé de 52,62% en 2006.

b. La quasi-monnaie

Tableau n°16. Évolution de la quasi-monnaie en millions de CDF)

Années

Dépôts à terme MN

Dépôts en devises

Provision importation

Q. Monnaie

2005

2006

2007

2008

2009

381,5

441,0

2500,0

1700,0

3500

128017,6

213074,3

338464,0

604100,0

1018500

9819,4

11423,0

17597,0

44700,0

41700

138218,5

224938,3

358861

650500

1063700

Source : Rapport annuel de la BCC 2009, p.170

Il s'observe également une évolution normale du volume de la quasi-monnaie dont le montant est passé de 138218,5CDF en 2005 à 224938,3 CDF en 2006 ; 358861 CDF en 2007 ; 650 500 CDF en 2008. Pour l'an 2009, il s'observe une hausse relative du volume de la quasi-monnaie, soit 1063700 CDF.

Tableau n°17. Projection du volume de la quasi-monnaie en 2010 (montant en millions de CDF)

Nous partirons de la formule de la tendance y (le volume de la quasi-monnaie) et X (les années considérées).

On aura : y = a1X + a0

X

Y

 
 
 
 

2005

2006

2007

2008

2009

138218,5

224938,3

358861

650500

1063700

-2

-1

0

1

2

-349025,06

-262305,26

-128382,56

163256,44

576456,44

698050,12

262305,26

0

163256,44

1152912,88

4

1

0

1

4

10035

2436217,8

0

0

2276524,7

10

· · · ·

La droite est : y = a1x + a0

L'existence de la droite nous pousse au calcul du volume de la quasi-monnaie pour 2010.

La quasi-monnaie projetée pour l'an 2010 sera

y = 227652,47. 2010 - 456411263,7

y = 1170201

Après avoir effectué la projection du volume de la quasi-monnaie, nous constatons qu'il sera de 1170201 CDF en 2010.

Tableau N°18. Évolution de la quasi-monnaie de 2005 à 2010 après projection en millions de CDF

Années

Quasi-monnaie

2005

2006

2007

2008

2009

2010

138218,5

224938,3

358861

650500

1063700

1170201

Source : Tableau élaboré par nous même.

Il s'observe une croissance de la quasi-monnaie de 2005 (soit 138218,5 CDF) contre 1170201 CDF en 2010.

Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel.

Les variations dans le temps X expliquent à 95% les variations de la quasi-monnaie et les 5% de leurs variations sont expliquées par d'autres facteurs.

Il y a une forte explication entre les deux variables, l'une dépendante et l'autre indépendante.

Tableau n°19. Evolution de composantes de la masse monétaire (en millions de CDF)

 

2005

2006

Variation % 2006

2007

Variation

2007

2008

Variation 2008

2009

Variation 2009

2010

Variation 2010

1. Dispo. Monétaires (M1)

138893

211982,9

52,6

300273

41,64

393800

31,15

479900

21,86

564119,1

17,55

Circulation fiduciaire

Dépôts à vue en MN

119935

18958

182233,9

29749

52

56,9

233253

67020

28

125,3

304300

89500

30,5

33,5

381500

98400

25,4

10

428723,1

135396

12,4

38

2. Quasi-monnaie (M2)

138218,5

224938,3

62,74

358861

59,5

650500

81,3

1063700

10

1170201

10

Dépôts à terme MN

Dépôts en devises

Provision pour importation

381,5

128017,6

9819,4

441,0

213074,3

11423,0

15,6

66,4

16,3

2500,0

338464

17597,0

466,9

78,5

154

1700,0

604100

44700

-32

78,4

154,0

3500

1018500

41700

105,9

68,6

-6,71

90229

979849

100123

2477,9

-3,79

140,10

Masse monétaire (M1 + M2)

2771115

436921,2

57,7

659134

51

1044300

58,4

1543600

47,8

1734320,1

12,4

Source : Tableau élaboré par nous même en se référant aux tableaux n°12, 14, 16 et 18.

Il s'observe une évolution positive de la masse monétaire de 277111,5 CDF en 2005 contre 436921,2 CDF en 2006.

La situation monétaire a été marquée en 2007 par une accélération du rythme de création monétaire.

A travers ce tableau ci-haut, nous nous rendons compte que le volume de la masse monétaire de 2009 est le plus élevé pour le montant déjà chiffré par la BCC et qu'en 2010 après projection, on assistera à un accroissement de ce volume de la masse monétaire, soit 1734320,1 en 2010.

3.6. Étude évolutive des crédits de 2005-2009

L'encours des crédits du système bancaire congolais en 2008 a été marqué par une accélération du rythme de progression de 475962950 CDF en 2009 soit un taux de croissance de 44,4%. En effet, les crédits bancaires ont enregistré une hausse de 115,0% contre 53,6% une année plutôt.

a. Les crédits aux entreprises et aux particuliers

Tableau n°20. Évolution des crédits aux entreprises et aux particuliers (en millions de CDF)

 

2005

2006

2007

2008

2009

I. Crédit à décaissement

72700

126400

200800

490400

480900

· Crédits à CT

· Crédits à MT

60600

12100

115200

11200

169300

31500

412400

78000

367500

113400

II. Crédits d'engagement

50300

57100

77600

78100

108100

· Crédits à l'importation

· Crédits à l'exportation

· Autres crédits non ventilés

10800

1200

38300

15800

0

41300

38600

0

39000

9800

8600

59700

49900

100

58100

III. Crédits aux E/ses et aux particuliers (I+II)

123000

183500

278400

568500

589000

Source : Rapport annuel de la BCC, 2009, p.179.

Il s'observe une croissance positive des crédits aux entreprises dont le montant est passé de 123000 CDF en 2005 à 183500CDF en 2006, 278400CDF en 2007, contre 568500 CDF en 2007 et 589000 CDF en 2009.

Tableau n°21. Projection du volume des crédits aux entreprises et aux particuliers 2010

Nous procéderons comme signaler dans la projection du taux d'inflation projeté en 2010.

X

Y

 
 
 
 

2005

2006

2007

2008

2009

123000

183500

278400

568500

589000

-2

-1

0

1

2

-225480

-164980

-70080

220020

240520

450960

164980

0

220020

481140

4

1

0

1

4

10035

1742400

0

0

1317100

10

· · · ·

La droite est y = a1x + a0

Le volume des crédits aux entreprises et aux particuliers pour l'année 2010 sera :

y = 131710. 2010 - 263993490

y = 743610 ; le volume de ces crédits sera de 743610 en 2010.

Tableau n°22. Évolution des crédits aux entreprises et aux particuliers de 2005 à 2010 après projection en millions de CDF

Années

Crédits aux entreprises et aux particuliers

Taux de croissance

2005

2006

2007

2008

2009

2010

123000

183500

278400

568500

289000

743610

-

49,2

51,7

104,2

3,6

26,2

Source : Rapport annuel de la BCC après projection.

Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel.

Les variations de y sont expliquées à 68% et que 32% de variations sont dues à d'autres facteurs.

b. Les crédits à l'économie

Tableau n°23. Évolution du volume des crédits à l'économie

Années

Crédits à l'économie

Taux de croissance (%)

2005

2006

2007

2008

2009

63469253

12078458

197138479

475394450

686608965

-

90,3

63,2

141,1

44,4

Source : Rapport annuel BCC, 2009, p. 200.

Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel.

Comme R2 est de 89%, cela signifie que toutes les variations de y sont expliquées par x à 89% et que 11%sont expliquées par d'autres facteurs.

Tableau n°24. Tableau synthétique des crédits 2005-2009

Années

Crédit aux Entreprises et particulier (1)

Crédits à l'économie (2)

Crédit général =

(1) + (2)

2005

2006

2007

2008

2009

123 000

183 500

278 400

568 500

589 000

63469253

120780458

197138479

475394450

686608965

63592253

120963958

197416879

475962950

687197965

Source : Rapport annuel de la BCC, 2009, p.312.

Tableau n°25. Projection du volume des crédits à l'économie en 2010

X

Y

 
 
 
 

2005

2006

2007

2008

2009

63469253

120780458

197138479

475394450

686608965

-2

-1

0

1

2

-245209068

-187897863

-111539842

166716129

377930644

490418136

187897863

0

166716129

155861288

4

1

0

1

4

10035

1543391605

0

0

1600893416

10

· · · ·

L'allure de la droite de régression est y =a1x + a0

Les crédits à l'économie projetés seront pour 2010 de :

y = 160 089341,6. 2010 - 3209906303,2

y = 3185696703,8

Après projection du volume des crédits à l'économie la droite de régression montre qu'il sera de 3185696703,8 CDF en 2010.

Tableau n°26. Tableau synthétique des crédits de 2005-2010

Années

Crédits en général

Taux de croissance

2005

2006

2007

2008

2009

2010

63592253

120963958

197416879

475962950

687197965

3186440313

-

90,2

63,2

141,1

44,4

363,7

Source : Tableau élaboré par nous même à partir du tableau n°25.

Il s'observera une croissance plus élevée en 2010 des crédits de 363,7% .

Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel.

Comme R2 est de 62%, c'est-à-dire x explique y à 62% et que 28% sont dues à d'autres facteurs.

SECTION 4.TRAITEMENT DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Comme nous l'avons déjà signalé dans les pages précédentes, nous procéderons de deux manières :

- la première pour vérifier comment évoluent les indicateurs de la trésorerie des banques commerciales pour affirmer ou infirmer la première hypothèse ;

- la seconde est focalisée à l'analyse économétrique afin de dégager l'information économétrique de l'inflation monétaire sur la trésorerie et aussi valider le modèle construit.

Nous adoptons 5% comme seuil de signification.

4.1. Traitement des indicateurs de la trésorerie des banques commerciales

Ces indicateurs sont au nombre de quatre, à savoir :

· les disponibilités monétaires ;

· la quasi-monnaie ;

· les crédits aux entreprises et aux particuliers ;

· les crédits à l'économie.

Tableau n°27. Evolution de la trésorerie des banques commerciales en RDC après projection 2010 en millions de CDF

Années

Indicateurs

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Disponibilités monétaires (1)

138893

211982,9

300273

393800

477900

564119,1

Quasi-monnaie (2)

138218,5

224938,3

358861

650500

1063700

1170201

Crédits aux E/ses et aux particuliers (3)

123000

183500

278400

568500

589000

743610

Crédits à l'économie (4)

63469253

120780458

197138479

475394450

686608965

3185696703,8

Total (1+2+3+4)

63869274,5

121400879,2

198071013

477007250

688741565

3188174633

Moyenne observée

15967318,63

30350219,8

49517753,25

119251812,5

172185391,3

797043658,3

Taux de croissance

-

90,1

63,1

140,8

44,4

362,5

Source : Tableau élaboré par nous même

Il s'observe au vu de ce tableau une croissance de 63,7% en 2007 contre celle de 140,8% en 2008 et de 362,5 en 2010.

Comme nous l'avons évoqué dans notre problématique de savoir comment évoluent les indicateurs de la trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005 à 2010 ; nous avons estimé que ces indicateurs évolueraient de façon croissante durant la période sous étude.

Après analyse des données, nous avons obtenu les résultats suivants :

- Ces indicateurs évoluent d'une façon croissante car ils ont présenté une moyenne de 15967318,6 CDF en 2005 ; 30350219,8 CDF en 2006 et 49517753,25 CDF en 2007.

- Il s'est observé une moyenne de 172185391,3 CDF en 2009.

- La moyenne qui sera observée à été estimée de 797043658,3 CDF en 2010.

Tableau n°28. Trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005 à 2010 (en millions de CDF)

Années

Montants

2005

2006

2007

2008

2009

2010

63869274,5

121400879,2

198071013

477007250

688741565

3188174633

Source : Tableau élaboré par nous-même

Comme R2 est de 0,62, c'est-à-dire les variations dans le temps expliquent les variations de la trésorerie à 62% et que 28% est expliqué par d'autres facteurs avec une tendance générale de y = 502928145,34x - 1008838707667,66.

Tableau n°29. Moyennes de la trésorerie des banques

Années

Moyennes de la trésorerie

2005

2006

2007

2008

2009

2010

15967318,63

30350219,8

49517753,25

119251812,5

172185391,3

797043658,3

Source : Tableau élaboré par nous-même

Comme R2 est de 0,62, c'est-à-dire les variations dans le temps expliquent les variations des moyennes de la trésorerie à 62% et que 28% est expliqué par d'autres facteurs avec une tendance générale de y = 125732036,35x - 252209676938,36.

Ceci confirme notre première hypothèse selon la quelle ces indicateurs évolueraient de façon croissante.

4.2. Modélisation économétrique

Comme nous l'avons signalé dans la section 1 relative à la méthodologie du travail, nous procédons comme suit : théorie de base, spécification du modèle, estimation des paramètres et en fin vérifier si les modèles construits sont tous bons dans leur ensemble.

4.2.1. Modélisation économétrique des indicateurs de la trésorerie des banques commerciales

Pour faire cette analyse, nous partons de la théorie selon laquelle le volume de la trésorerie des banques commerciales est fonction du taux d'inflation.

Le modèle sera de la forme :

Où y1 = Symbolise le volume de la trésorerie des banques ;

a0=L'estimation du paramètre ;

a1= L'estimation du paramètre.

Pour estimer les paramètres, on les notera :

4.2.1. Tableau n°30. Analyse économétrique de la situation intégrée des disponibilités monétaires par rapport au taux d'inflation

Y1

X1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

138,9

211,9

300,3

393,8

479,9

564,1

21,3

18,2

27,6

9,96

53,4

42,88

-7,58

-10,68

-1,28

-18,92

24,52

13,98

-209,25

-136,25

-47,85

45,65

131,75

13,98

1588,2

1456,5

61,72

-864,15

3229,2

3021,14

57,6

114,27

1,66

358,3

600,7

195,7

299,62

279,8

339,9

227,11

504,87

437,6

-48,53

-68,35

-8,25

-121,04

156,72

89,45

2355,1

4671,7

68,06

14650,7

24561,1

8001,3

43785,6

18564,1

2289,6

2083,9

17358,1

46634,4

-160,72

-67,9

-39,6

166,69

-24,97

126,5

25830,9

4610,41

1568,16

27785,6

623,5

16002,25

2088,9

173,3

0

0

8492,61

1328,2

2088,9

0

54307,96

130715,7

0

76420,82

Source : Tableau élaboré par nous même à partir des disponibilités monétaires (en milliards de CDF) et le taux d'inflation.

Le modèle spécifique est

· · = 348,15 - 184,72 = 163,43

Ainsi, le modèle est: Y = 163,43 + 6,394X

Pour tester les paramètres et , il faudra connaître leurs variances.

Nous avons :

Test d'hypothèse

H0 = â = 0

H1 =

Décision : Acceptation H0 si tcal < tth où tcal = t calculé

Tth = t théorique

Si tcal < tth, nous disons que la variation du taux d'inflation n'explique pas la variation du volume des disponibilités monétaires.

Pour savoir si le modèle est bon dans son ensemble, nous procéderons au test de Fisher avec 5% comme seuil de signification.

Décision : Acceptation H0 si Fcal < Fth, Fcal = 2,842574056

Fth = 7,71, Alors Fcal < Fth C'est-à-dire 2,842574056 < 7,71

Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son ensemble ; donc y est indépendant de x

4.2.2. Tableau n°31. Analyse économétrique de la situation intégrée de la quasi-monnaie par rapport au taux d'inflation

X1

Y1

x2

y2

x2y2

 
 
 
 
 
 
 

21,3

18,2

27,6

9,96

13,4

42,8

138,2

224,9

358,9

650,5

1063,7

1170,2

-7,58

-10,68

-1,28

-18,92

24,52

13,98

-462,9

-376,2

-242,2

49,4

462,6

569,1

3513,4

4021,6

312,4

935,1

11338,3

7961,7

57,6

114,27

1,66

458,3

600,7

195,7

214276,4

141526,4

58660,8

2440,4

213998,8

323874,8

440,65

375,11

573,83

200,92

1119,24

895,16

-160,45

-225,99

-27,27

-400,18

518,14

294,06

25744,20

51071,5

743,65

160144,03

268469,1

86471,3

-302,45

-150,21

-214,93

449,58

-55,54

275,04

91476,0

22563,0

46194,9

202122,2

3084,7

75647,0

173,3

3606,4

0

0

28082,5

1328,2

954777,6

3606,4

0

592643,8

ESS

0

441087,8

RSS

Source : Tableau élaboré par nous même à partir de la quasi-monnaie (en milliards de CDF) et le taux d'inflation.

Le modèle aura la forme : où Y2 = le volume de la quasi-monnaie,

X = le taux d'inflation

sont des paramètres.

· · Alors modèle est de la forme y = -9,63 + 21,14X

Pour tester les paramètres, il faudra connaître leurs variances, nous avons :

Test d'hypothèse

Décision : Acceptons H0 si tcal < tth

tth = t théorique

tcal =t calculé

Si tcal < tth, la variation du taux d'inflation n'explique pas la variation du volume de la quasi-monnaie.

Pour vérifier si le modèle est bon dans son ensemble, nous procédons au test de Fisher avec 5% comme seuil de signification.

Décision : acceptons H0 Si Fcal < Fth

Fcal = 5,374383966 < Fth = 7,71

Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son ensemble, donc y est indépendant de x.

4.2.3. Tableau n°32. Analyse économétrique de la situation intégrée des crédits à l'économie par rapport au taux d'inflation

X3

Y3

x3

y3

x3y3

 
 
 
 
 
 
 

63,4

120,7

197,1

475,3

686,6

3185

21,3

18,2

27,6

9,96

53,4

42,88

-7,58

-10,68

-1,28

-18,92

24,52

13,98

-724,62

-667,82

-590,92

-312,72

-101,42

2396,98

5492,62

7126,98

756,38

5916,66

2486,82

33509,78

525074,14

445315,98

349186,45

97793,79

10286,01

5745513,12

57,6

144,27

1,66

358,3

600,7

195,7

486,68

363,45

737,13

35,87

1762,79

1344,58

-301,34

-424,57

-50,89

-752,15

974,77

556,56

90805,8

180259,7

2589,8

565729,6

950176,6

309759,03

-423,28

-242,75

-540,03

439,43

-1076,19

1840,42

179165,96

58927,56

291632,40

193098,72

1158184,9

3387145,8

4728,1

173,3

0

0

52802,42

6700602,5

1328,2

4728,1

0

2099320,53

0

5268155,34

Source : Tableau élaboré par nous même à partir des crédits à l'économie (en milliards de CDF) et le taux d'inflation.

Le modèle spécifique est de la forme :

· ·

Ainsi, le modèle est : y = -360,075+39,754X

Pour tester les paramètres, il faudra connaître d'abord leurs variances, nous avons :

Test d'hypothèse

Décision : Acceptons H0 si tcal < tth

tth = t théorique

tcal =t calculé

Si tcal < tth, la variation du taux d'inflation n'explique pas la variation du volume des crédits à l'économie.

Pour vérifier si le modèle est bon dans son ensemble, nous procédons au test de Fisher avec 5% comme seuil de signification.

Décision : acceptons H0 si Fcal < Fth

Fcal = 1,593970093 < Fth = 7,71

Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son ensemble, donc y est indépendant de x.

4.2.4. Tableau n°33. Analyse économétrique de la situation intégrée des crédits aux entreprises et aux particuliers par rapport au taux d'inflation

X4

Y4

x4

y4

x4y4

 
 
 
 
 
 
 

123

183,5

278,4

568,5

589

743,6

21,3

18,2

27,6

9,96

53,4

42,88

-292,17

-231,67

-136,77

153,33

173,83

328,43

-7,58

-10,68

-1,28

-18,92

24,52

13,98

2217,57

2476,6

176,43

-2902,53

4260,6

4594,7

57,6

114,27

1,66

538,3

600,7

195,7

353,3

328,04

404,65

260,9

614,92

529,2

-61,87

-87,13

-10,52

-154,27

199,75

114,03

3827,9

7591,6

110,7

23799,2

39900

13002,8

85363n3

53670,9

18706

23510n1

30216n9

107866,3

-230,3

-144,54

-126,25

307,6

-25,92

214,4

53038,09

20891,81

15939,06

94617,76

671,84

45967,36

2491

173,3

0

0

10823,4

1328,2

2491

0

88232,2

319333,5

0

231125,92

Source : Tableau élaboré par nous même à partir des crédits aux entreprises et aux particuliers (en milliards de CDF) et le taux d'inflation.

Le modèle spécifique est de la forme :

· ·

Ainsi, le modèle est : y = 179,71+8,15X

Pour tester les paramètres, il faudra connaître d'abord leurs variances, nous avons :

Test d'hypothèse

Décision : Acceptons H0 si tcal < tth

Si tcal < tth, la variation du taux d'inflation n'explique pas la variation du volume des crédits aux entreprises et aux particuliers. Pour savoir si le modèle est bon dans son ensemble, nous procédons au test de Fisher avec 5% comme seuil de signification.

Décision : acceptons H0 si Fcal < Fth

Fcal = 1,526997924 < Fth = 7,71

Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son ensemble, donc y est indépendant de x.

4.3. Calcul des coefficients de détermination

La statistique F définie est le rapport entre la somme des carrées expliquées par X (le taux d'inflation) et la somme des carrées de résidus, chacune divisée par son degré de liberté.

La somme des carrés des résidus (RSS) peut être considérée comme une mesure de bruits (erreurs) existant dans le modèle et l'effet de X n'est décelé que s'il est supérieur à celui provoqué par ce bruit.

La part de la variation de la trésorerie (Y) expliquée par la régression est donc donnée par :

R² est le coefficient de détermination, qui est compris entre zéro et l'unité c'est-à-dire 0 = R² = 1.

Il donne le pouvoir explicatif de la variable y par rapport à la variable X ; c'est la part des variations de y expliquées par les variations de X.

· Calcul du coefficient de détermination du taux d'inflation avec les disponibilités monétaires.

où TSS = ESS + RSS

Comme R² est de 0,415, nous concluons que 41,5% de variations des disponibilités monétaires sont attribuables à la variation du volume du taux d'inflation et que le reste de variations de 58,5% sont attribuables à d'autres facteurs.

· Calcul du coefficient de détermination du taux d'inflation et la quasi-monnaie.

R² = 0,573 ; c'est-à-dire que 57,3% des variations de la quasi-monnaie sont expliquées par la variation du volume du taux d'inflation. Par contre, 42,7% sont dues à d'autres facteurs.

· Calcul du coefficient de détermination des crédits à l'économie avec le taux d'inflation.

Nous concluons que 28,5% des variations des crédits à l'économie sont expliquées par le taux d'inflation et que 71,5% sont expliquées par d'autres facteurs.

· Calcul du coefficient de détermination des crédits aux entreprises et aux particuliers.

Nous concluons que les variations du taux d'inflation expliquent à 38,2% les variations du volume des crédits aux entreprises et aux particuliers et que 61,8% sont expliquées par d'autres facteurs.

Nous constatons qu'il y a une faible variation entre le volume du taux d'inflation et le volume des disponibilités monétaires, des crédits à l'économie et les crédits aux entreprises et aux particuliers.

Par contre, la variation du volume du taux d'inflation a expliqué à plus de 50% la variation du volume de la quasi-monnaie, soit 57,3%.

CONCLUSION

Les caractéristiques de la RDC rendent son économie responsable de la dynamique inflationniste qu'elle engendre.

Notre recherche a porté sur le thème intitulé  Trésorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste, en RDC de 2005 à 2010.

A travers cette recherche, nous nous sommes préoccupé de savoir :

Ø Comment évoluent les indicateurs de la trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005-2010 ?.

Ø Quelle est l'incidence de l'inflation sur la trésorerie des banques sous étude ?

Eu égard à ce qui précède, nous avons postulé que :

· les indicateurs de la trésorerie des banques commerciales évolueraient de façon croissante ;

· l'inflation exercerait une importante influence sur la trésorerie des banques commerciales sous étude.

Mise à part l'introduction et la conclusion, nous avons, pour analyser notre sujet, subdivisé cette recherche en trois chapitres.

Dans le premier chapitre, nous avons essayé de retracer la revue de la littérature sur l'inflation, sur la monnaie et une brève explication sur la comptabilité inflationniste.

Dans le second chapitre, nous avons présenté le cadre théorique se rapportant aux généralités sur la trésorerie des banques, dans le quel nous avons évoqué les généralités des institutions bancaires, les notions sur la trésorerie, les fonctions du système financier congolais.

Nous avons présenté également les différentes banques créatrices de la monnaie en RDC, l'émission monétaire congolaise et les indicateurs de la trésorerie des banques commerciales en République Démocratique du Congo.

Le troisième chapitre qui constitue l'ossature de notre recherche a porté sur l'incidence de la dynamique inflationniste sur la trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005 à 2010.

Pour vérifier les hypothèses émises, nous avons utilisé, non seulement les méthodes comparative, analytique, statistique et économétrique, mais aussi les techniques documentaire et d'interview.

Eu égard à ces analyses, nous constatons que la première hypothèse est confirmée, car ces indicateurs ont présenté une moyenne de 15967318,63 CDF en 2005 ; 30350219,8 CDF en 2006 ; 49517753,25 CDF en 2007 ; 119253819,5CDF en 2008 ; 172185391,3 CDF en 2009 et qu'elle serait de 707043658,3 en 2010 après projection, une droite de tendance générale de la trésorerie y = 502928145,34x - 1008838707667,66, R2 = 62% et la droite de tendance générale des moyennes observées y = 502928145,34x - 1008838707667,66, R2 = 62% aussi.

Quant à ce qui est de la seconde hypothèse, celle-ci est infirmée, car les tests économétriques démontrent que l'hypothèse nulle, selon laquelle le volume de la trésorerie des banques commerciales n'est pas fonction de la variation du taux d'inflation pour tous les indicateurs retenus pour notre étude.

A l'issu de nos analyses, il ressort que concernant la second hypothèse où pour le volume des disponibilités monétaires, le Fcal = 2,842574056 < Fth = 7,71 ; pour la quasi-monnaie le test prouve que Fcal = 5,374383966 < Fth = 7,71 ; pour les crédits à l'économie le Fcal =1,593970093 < Fth =7,71 et en fin que pour les crédits aux entreprises et aux particuliers le Fcal = 1,526997924 < Fth =7,71.

Ce qui nous permet de rejeter l'hypothèse alternative selon la quelle le taux d'inflation exerce d'influence sur les variations du volume de la trésorerie des banques commerciales.

Ensuite, nous avons prouvé que le coefficient de détermination entre le taux d'inflation et le volume de trésorerie des banques s'inscrit comme suit : Le coefficient de détermination entre le taux d'inflation et la volume des disponibilités monétaires est de 41,5%, ce qui signifie que les variations des disponibilités monétaires sont expliquées seulement à 41,5% des variations du taux d'inflation et que 58,5% sont attribuables à l'autres facteurs.

Les variations de la quasi-monnaie sont expliquées de 57,3% par la variation du volume du taux d'inflation et que 42,7% sont dues à d'autres facteurs.

Les variations du taux d'inflation expliquent à 38,2% les variations du volume des crédits aux entreprises et aux particuliers et que 61,8% sont expliquées par d'autres facteurs.

Les variations du volume des crédits à l'économie sont expliquées par le taux d'inflation seulement à 28,5% et que 71,5% soient expliquées par d'autres facteurs.

Le domaine étant vaste, nous ne prétendons pas avoir parcouru tous les paramètres se rapportant à ce sujet, d'autres chercheurs peuvent nous compléter sur les pratiques de lutte contre l'inflation dans les banques commerciales en République Démocratique du Congo.

Néanmoins, notre objectif a été atteint celui de montrer le degré de comportement de la trésorerie des banques commerciales en période inflationniste.

BIBLIOGRAPHIE

I. LES OUVRAGES

1. Ahmed SILEM, et alii, Lexique d'économie, 7e éd., Dalloz, Paris, 2002.

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3. BENASSY, A et alii, Les taux d'intérêt, éd. La Découverte, Paris, 2003.

4. BERSON, L., Monnaie et finance, 2e éd. PUG, Paris, 1995.

5. BEZBAKH, P., Inflation et désinflation, éd. La Découverte, Paris, 2006.

6. BONNEAUT, T et alii, Droit des marchés financiers, éd. Economica, Paris, 2002.

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12. COLLI, J., Lexique économique, éd. Dalloz, Paris, 1987.

13. CUTAJAR, C., Prévention et répression du blanchissement d'argent, éd. Bourse, Paris, 2001.

14. De la Villeguerin, M., Dictionnaire judiciaire et financier, éd. La Villeguerin, Paris, 1998.

15. DESHANEL, J et GAILLARDOT, D., Où est-on du blanchissement des capitaux, de sa prévention et de sa répression, éd. Banque, Paris, 1999.

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17. Fichet STANLEY, Maintenir la stabilité des prix, in finances et développement, FMI, Décembre 1996.

18. GREEN, J., Maintenir la stabilité des prix, in finances et développement, FMI, Décembre 2005.

19. Gregory MANKIW, N., Macroéconomie, Nouveau Horizon, éd., de Boeck, Paris, 2003.

20. KEISER, A., Gestion financière, éd. EXKE, Paris, 1998.

21. KINZONZI, M, L'inflation et réévaluation des bilans des entreprises au Zaïre, PUZ, Kinshasa, 1919.

22. Michel VOISIN, Monnaie et politique monétaire, éd. Bréal, Paris, 2002.

23. MORGUES, M., Monnaie, Système financier et théorie monétaire, 3e éd. Economica, Paris, 1993.

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25. OPAVI, C., Monnaie et financement de l'économie, éd, Hachettes, Paris, 2007.

26. Paul SAMUESON, A., Macroéconomie, Paris, 1989.

27. PEYEAD, R et alii, Dictionnaire de finances, éd, Vuibert, paris, 1983.

28. PINTO, R et GRAWITZ, M., Méthode de recherche en sciences sociales, éd. Dunod, Paris, 1982.

29. PIPON, J. Lexique des sciences économiques et sociales, 3e éd, la Découvertes, Paris, 1999.

30. RIVOIRE, J., Histoire de la banque, éd. Que sais-je, PUF, 1984.

31. RONGERE, P., Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971.

32. ROUSIROUBI, B., Lexique de banques et bourse, éd. Dalloz, Paris, 1988.

33. ROUSSELOT, P et VERDIE, F., La gestion de trésorerie, éd. Dunod, Paris, 1999.

34. SCIALOM, L., Economie, éd. La Découverte, Paris, 2004.

35. SENETERRA, A., Inflation et Gestion, éd. Masson, Paris, 1980.

36. SHEKILI, S et alii, la dimension bancaire et financière, éd ? Libbey, Paris, 1995.

37. SILEM et ALBERTINI, Lexique économique, éd. Dalloz, Paris, 2002.

II. COURS ET MÉMOIRES

1. BWABUSI MUPENDA, E., Impact de l'inflation sur les recettes fiscales congolaises, cas du DPI/N-K de 2006-2008, inédit, mémoire, ISC, 2008-2009.

2. KISANGANI, E., Méthode de recherche en sciences sociales, inédit, cours, UNIGOM, 2008.

3. KISONIA MUSUBAO, JP., Econométrie, inédit, cours, ISC 2009-2010.

4. KOMBA, B., Principe d'économétrie, inédit, Cours, UNIGOM, 2008-2009.

5. MPERE BOYE Mpere, Economie monétaire générale, inédit, cours, ISC, 2010-2011.

6. MPERE BOYE MPERE, S., Gestion financière à court terme, inédit, Cours, ISC, 2007-2008.

7. MURHEBWA, A., L'inflation et son impact socio-économique dans la ville de Goma de 2003 à 2006, inédit, moire, ISC, 2006-2007.

8. PALUKU VAGHENI Norbert, Questions spéciales de la comptabilité, Inédit, Cours, ISC, 2009-2010.

9. PALUKU VAGHENI., Economie monétaire générale, inédit, Cours, ISC, 2008-2009.

10. Patrick BAMBO, Economie financière, inédit, cours, ISC, 2010-2011.

III. AUTRES SOURCES

1. BCC, Direction de supervision des intermédiaires financiers, juin 2010.

2. BCC, Évolutions économiques récentes, 2003.

3. BCC, Rapport annuel 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009.

4. Loi n°055/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, organisation et fonctionnement de la BCC, 2002.

5. RDC, DSCRP, Juillet 2006.

IV. WEBOGRAPHIE

1. Microsoft Encarta 2010, le 17 avril 2011, 13h20.

2. http://. Wikipédia.org/wiki/inflation-monnaie/2011.

TABLE DES MATIERES

IN MEMORIUM i

EPIGRAPHE ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

ABREVIATIONS ET SIGLES v

INTRODUCTION 1

0.1. Etat de la question 2

0.2. Problématique 3

0.3. Hypothèses 6

0.4. Choix et intérêt du sujet 7

0.5. Objectif du sujet 8

0.6. Délimitation du sujet 8

0.7. Méthodologie du travail 8

0.8. Canevas du travail 9

Chapitre Premier 10

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 10

SECTION 1. APPROCHE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE INFLATIONNISTE 10

1.1. Généralités sur l'inflation 10

1.2. Origines de l'inflation 11

1.3. Définition de l'inflation 13

1.4. Les niveaux d'inflation 14

1.5. Causes de l'inflation 16

1.6. Analyse de l'inflation en franc courant et en franc constant 16

1.7. Tendance du marché 17

1.8. Comportement du marche inflationniste 18

1.9. Réactions et attentes des agents économiques 18

1.10. L'inflation dans l'entreprise 19

1.11. Effets de l'inflation 19

1.12. Les pratiques anti-inflationniste 27

SECTION 2. APPROCHE THEORIQUE DE LA MONNAIE 28

2.1. Origine de la monnaie 29

2.2. Définition de la monnaie 30

2.3. Les fonctions de la monnaie 31

2.4. Les propriétés fondamentales de la monnaie 34

2.5. La Théorie quantitative de la monnaie 35

2.6. Théorie explicative de l'érosion du pouvoir d'achat 37

2.7. La circulation de la monnaie 38

2.8. Contrôle de la quantité de monnaie 41

2.9. Valeur de la monnaie : pouvoir d'achat 42

2.10. Le seigneuriage ou le revenu de l'émission de la monnaie 43

2.11. La politique monétaire 43

2.12. Les effets de la création monétaire 48

2.13. La régulation par le taux 49

2.14. Illusion monétaire 50

2.15. Demande de monnaie 51

2.16. La lutte contre blanchiment 53

a) La stabilité de la demande de monnaie selon Milton Friedman 54

b) Les justifications du processus inflationniste par les monétaristes 55

2.17. L'offre de la monnaie 56

2.18. Les formes de monnaie 58

2.19. La loi de GRESHAM 59

2.20. Le taux de change 60

2.21. La dévaluation monétaire 61

SECTION 3. APERÇU GENERAL SUR LA COMPTABILITE DE L'INFLATION 64

Chapitre deuxième 68

GENERALITES SUR LA TRESORERIE DES BANQUES 68

Introduction 68

SECTION 1 : GENERALITES DES INSTITUTIONS BANCAIRES 68

1.1. Historique du système bancaire 68

1.2. Définition d'une banque 70

1.3. Classification des banques 71

1.4. Particularités des Institutions financières 74

1.5. La rentabilité des banques 75

1.6. Les Institutions financières non bancaires 78

1.7. Rôle des banques dans le développement économique d'un pays 79

Section 2 : NOTIONS SUR LA TRESORERIE DES BANQUES 82

2.1. Notions générales sur la trésorerie d'une entreprise 82

2.2. La trésorerie de banques 85

Section 3 : LES FONCTIONS DU SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS 89

3.1 Notions 89

3.2. Réglementation du système financier congolais 90

3.3. Des caractéristiques de crise bancaire en RDC 91

3.4. De l'origine de la vulnérabilité du système bancaire 92

3.5. Des axes de la restructuration bancaire congolaise 92

3.6. Des conditions de réussite 93

SECTION 4 : LES PRINCIPALES BANQUES CREATRICES DE LA MONNAIE EN RDC 93

SECTION 5 : L'EMISSION MONETAIRE CONGOLAISE 95

Chapitre Troisième : 97

INCIDENCE DE LA DYNAMIQUE INFLATIONNISTE SUR LA TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES 97

SECTION 1. APPROCHE METHODOLOGIQUE 97

1.1. Théorie économique (ou Hypothèse de base) 98

1.2. Spécification du modèle économétrique 98

1.3. Estimation des paramètres du modèle choisi 99

1.4. Vérification de la validité du modèle dans son ensemble 100

SECTION 2. EXPLICATION DES VARIABLES 102

SECTION 3. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES 103

3.1. Évolution des composantes de la base monétaire 103

3.2. La ventilation des émissions monétaires 105

3.3. Taux de croissance du PIB en RDC 105

3.4. Evolution du taux d'inflation de 2005-2010 106

3.5. Etude évolutive des composantes de la masse monétaire de 2005-2010 111

SECTION 4. TRAITEMENT DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS 126

4.1. Traitement des indicateurs de la trésorerie des banques commerciales 127

4.2. Modélisation économétrique 130

4.3. Calcul des coefficients de détermination 129

CONCLUSION 131

BIBLIOGRAPHIE 133

I. LES OUVRAGES 133

II. COURS ET MÉMOIRES 134

III. AUTRES SOURCES 135

IV. WEBOGRAPHIE 135

TABLE DES MATIERES 136

* 1 Jean RIVOIRE, l'inflation, éd. France - empire, Paris, 1978, p.32.

* 2 E., KISANGANI, Méthode de recherche en sciences sociales, cours, inédit, UNIGOM, G2 économie, 2007-2008.

* 3 E. De la Villeguerin, M., Dictionnaire judiciaire et financier, éd. La Villeguerin, Paris, 1998, p.72.

* 4 A. SILEM et alii, Lexique d'économie, 7e éd., Dalloz, Paris, 2002, p. 383.

* 5 F. STANLEY, Maintenir la stabilité des prix, in finances et développement, FMI, décembre, 1996, p.34.

* 6 P. RONGERE, Méthode des Sciences Sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971, p.27

* 7 PINTO, R et GRAWITZ, M., Méthode de recherche en sciences sociales, éd. Dunod, Paris, 1982. p.37.

* 8 M.VOISIN, Monnaie et politique monétaire, éd. Bréal, 2006, p.84.

* 9 Dictionnaire économique et social, éd. Hatier, Paris, 1981, p. 212.

* 10 Jean BOURGET et alii, Monnaie et systèmes monétaires, 9e éd. Bréal, Paris, 2002. p.28.

* 11 KINZONZI MVUTUKIDI NGINDU, L'inflation et réévaluation des bilans des entreprises au Zaïre, PUZ, Kinshasa, 1919, p. 14.

* 12 A. SAMUELSON, Macroéconomie, 14ème éd. Paris, 1989, p.2.

* 13 P. BEZBAKH, Inflation et désinflation, éd. La Découverte, Paris, 2006, p.3.

* 14 COLLI et BERNARD, Vocabulaire économique, nouvelle éd., Duseuil, 1978, p. 255.

* 15 MABI MULUMBA, Gestion Financière à court terme, cours inédit, ISC, 2008-2009, p.132.

* 16 S.MPERE BOYE Mpere, Economie monétaire générale, cours inédit, L2 ISC/Goma,2011.

* 17 S. MPEREBOYE Mpere, Gestion financière à court terme, Cours inédit, L1 ISC/Goma, 2007-2008, p.37.

* 18 P. BAMBO, Économie financière, Cours inédit, L2 ISC/Goma, 2010-2011.

* 19 A. SENETERRA, Inflation et Gestion, éd Dunod, Paris, 1980, p.12

* 20 D. BOUSSARE, Inflation comptabilité, éd. Masson, Paris, 1983, p. 38.

* 21 S. MPEREBOYE Mpere, Op.cit

* 22 http://.wikipédia.org/wiki/inflation-monnaie/2011 le 17 mais 2011 à 17heure 30

* 23 N. PALUKU VAGHENI, Économie monétaire générale, Cours inédit, ISC/Goma, 2008-2009.

* 24 C. OPAVI, Monnaie et financement de l'économie, éd. Hachette, Paris, 2007, p.3.

* 25 G.OD, Analyse hétérodoxe de la monnaie appliquée à l'Europe, université Paris, Sorbonne, 2005-2006, p. 122.

* 26 M.VOISIN, Op.cit, p.14

* 27 N. PALUKU VAGHENI, Op.cit

* 28 N. MANKIW, Macroéconomie, Nouveau, Horizons, éd. de Boeck, Paris, 2003, p. 101.

* 29 N. PALUKU VAGHENI, Op.cit.

* 30 N. GREGORY MANKIW, Op.cit, p.40

* 31 C. BORDERS, « Variation de la vitesse et volatilité de la croissance monétaire » in Revue Economique, Paris, Juillet, 1991, p. 744.

* 32 S. MPEREBOYE MPERE, Op.cit

* 33 G N. MANKIW, Op.cit, p.96

* 34 N. MANKIW.Op.Cit, p.763.

* 35 A. BENASSY Quere et Alii, Les taux d'intérêt, éd. La Découverte, Paris, 2003. p.103.

* 36 L. BERSON, Monnaie et finance, 2e éd. Revenu et augmentée, éd. PU de grenable, Paris, 1995, p.88.

* 37 J.P. PIPIOU, Lexique des Sciences Économiques et Sociales, 3ème éd., La découverte, Paris, 1999, p.57.

* 38 N. Gregory MANKIW, Op.Cit, p.785

* 39 J. GREEN, Maintenir la stabilité des prix, in finances et développement, FMI, Décembre 2005, p.11.

* 40 C. CUTAJAR, Prévention et répression du blanchiment d'argent : bien et préconisation à l'aube de la 3ème directive, Bulletin Joly Bourse, Septembre - Octobre 2001, p. 563.

* 41 J.P. DESHANEL et D. GAILLARDOT, où est-on du blanchiment des capitaux, de sa prévention et de sa répression ? éd. Banque, 1999, p.159.

* 42 T. BONNEAU et alii, Droit des marchés financiers, éd. Economica, Paris, 2002, p. 332.

* 43 G. MANKIW, Macro économie, 3e éd. Deboeck, Paris, 2003, p. 576.

* 44 Micrisoft Encarta 2010, le 17 Avril 2011, à 13h20'.

* 45 N. PALUKU VAGHENI, Cours de questions spéciales de comptabilité, inédit, ISC-Goma, 2009-2010, p.16.

* 46 J.C. CALLIAU, Etudes comparées des méthodes de réévaluation des comptes, « Economies et comptabilité » juin 1976, p.33.

* 47 J. RIVOIRE, Histoire de la banque, éd. Que sais-je, PUF, 1984, p.5

* 48M. MORGUES, Monnaie, Système financier et théorie monétaire, 3e éd. Economica, Paris, 1993, p.83.

* 49 J. COLLI, Lexique économique, DALLOZ, 7e éd, Paris, p.68.

* 50 B. ROUSI ROUBI, Lexique de banque et bourse, éd Dalloz, Paris, 1988, p.72.

* 51 R. PAYEAD et alii, Dictionnaire de Finance, éd. Vuibert, 2e éd. Paris, p.25.

* 52 Dictionnaire le Larousse, éd. 1995, p.49.

* 53 E. De la Villeguerin, op.cit, p.49.

* 54 Loi N°005/2002 du 07mai 2002 relative à la Constitution, Organisation et Fonctionnement de la BCC, Article 4, RDC.

* 55 SILEM et ALBERTINI, Lexique économique, DALLOZ, 7ème éd. Paris, 2002, p.71.

* 56 Idem

* 57 Ibidem

* 58 S.SHEKILI et S.SAIDANE, la dimension bancaire et financière,  éd, Libbey, Paris, 1995, p.83.

* 59 R. PEYEAD et Max PAYRARD, op.cit, p.244.

* 60 Lexique d'Economie, op.cit, p.632

* 61 L.COLLI, op.cit, p. 654.

* 62 M. KEISER, Gestion financière, éd, ESKA, Paris, 1998, p. 316

* 63 J. BARREAU et J. DELAHAYE, Gestion financière, 10ème éd DUNOD, Paris, p.144.

* 64 P. ROUSSELOT et F. VERDIE, la Gestion de Trésorerie, éd DUNOD, Paris, 1999, p.10.

* 65 S. MPERE BOYE Mpere , Economie monétaire générale, Cours inédit, ISC-Goma, 2011.

* 66 BCC, Direction de la supervision des intermédiaires financiers, Ministère des Finances,RDC, juin 2010.

* 67 BCC, Rapport annuel 2009, p.272.

* 68 BCC, Op. Cit., p.345.

* 69 B. BOFOYA KOMBA, Principe d'économétrie, Cours inédit, UNIGOM, L1 (toutes), 2008-2009.

* 70 G.TINTNER, Cité par JP KISONIA, Cours d'économétrie, inédit, L1 ISC, 2009-2010.

* 71 P.A. SAMUELSON, Cité par JP KISONIA, Op.Cit, 2009-2010.

* 72 JP. KISONIA MUSUBAO, Op. Cit.,

* 73 B. BOFOYA KOMBA, Op.Cit

* 74 Rapport annuel de la BCC,2008 et 2009, p.234

* 75 Rapport annuel de la BCC,2008 et 2009, p.147

* 76 RDC, DSCRP, Juillet 2006, p.27

* 77 BCC, Evolutions Economiques récentes, 2003, p.11.

* 78 Rapport annuel de la BCC 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009.






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