WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quelles sont les compétences nécessaires aux entreprises du BTP pour réussir les chantiers de logement basse consommation en Rhône-Alpes ?

( Télécharger le fichier original )
par Fabien MOUDILENO
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon - Qualité Environnementale du Bà¢timent et de l'Urbanisme 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.3 DES PRESTATIONS TECHNIQUEMENT PLUS EXIGEANTES

2.3.1 Des pratiques nouvelles sont exig ees

Des comp6tences et des comportements de bon sens (re)deviennent primordiaux

Communication entre maître d'ouvrage et équipe de maîtrise d'oeuvre.

· L'exp erience de nos voisins Suisses en matiere de logement BBC nous apprend que les problemes rencontres sur les operations de logement Minergie 59 resultaient surtout de difficult es de communication : connaissances techniques heterogenes entre maîtres d'ouvrage, architectes et ing enieurs, echange d'informations entre les acteurs insuffisant ou trop lent. Ces points de conflit ne sont pas nouveaux mais sont juste accentu es par des exigences de qualit e sup erieures.

· Les experts qui etudient les meilleures pratiques europ eennes en vue de leur transfert en France identifient comme facteur ayant favoris e le succes de Minergie en Suisse : « la coordination entre conception et realisation, entre architectes et
techniciens/ingenieurs». Cette coordination n'est pas problematique en Suisse ou les architectes et les ingenieurs sont regroup~s depuis tres longtemps dans la meme association, la societe des ingenieurs et architectes (SIA), association qui definit des normes servant de reference aux lois federales ou cantonales. Ces habitudes de travail communes ne sont pas aussi systematiques en France. » 60

· Cela signifie que si nous nous contentons d'adopter le label Minergie sans changer de comportement professionnel le succes risque d'8tre limit e.

Bonne articulation du role et des responsabilites de chaque entreprise.

Les chantiers BBC imposent que les roles de chaque intervenant technique soient particulierement bien d efinis. La question des articulations et des interfaces entre les diff erents corps de m etiers devient incontournable.

Lorsque des innovations ont lieu sur le batiment, il faut notamment s'assurer que toutes les equipes presentes sont inform ees des nouvelles pratiques en cours.

Dans le meme esprit, les artisans ayant acquis une culture et des comp etences leurs permettant de repondre aux nouvelles demandes des architectes doivent egalement titre capables de garantir que leurs equipes ou eventuels sous-traitants ont le bon niveau d'information et de competence.

Il s'agit aussi d'un sens des responsabilit es et d'une ethique : connaître et respecter l'ouvrage de celui qui a travaill e avant soi fait partie de ces choses devenues trop rares sur les chantiers. Nous en aurons pourtant besoin a nouveau pour reussir, avec moins de moyens, des bâtiments capables de repondre aux nouvelles normes de 2012 et capables de nous aider a passer relever le d efi climatique.

59 Enquete minergie 2004 sur 500 logements

60 Comparaison internationale Batiment et energie, CSTB

Des compétences transversales pour une étanchéité et une absence de ponts thermi ques

Les d efauts d' etanch eit e se traduisent par des infiltrations d'air parasites et ont un impact en termes de d eperditions, de confort, de sante, d'acoustique et d'efficacit e des systemes de ventilation. Lorsqu'on utilise un systeme de ventilation double flux, le rendement de celui-ci peut titre tres fortement reduit, l'air passant par les trous et plus par l' echangeur.

Le respect et le souci du travail bien fait sont fondamentaux pour atteindre les objectifs d' etanch eit e a l'air. Selon, le CETE de Lyon, l'exemple des « Passivhaus » allemandes d emontre qu'il est possible d'obtenir de tres bons niveaux d' etanch eit e quel que soit le mode constructif, pourvu que les entreprises y soient attentives tout au long du processus de construction. Cette attention ne concerne pas que les lots de l'enveloppe : les campagnes de mesures montrent ainsi que 38Z des d efauts proviennent des cables et appareillages electriques.

Pour le reste, comme l'indique l'association Effinergie, les d efauts se situent principalement au niveau des jonctions : menuiseries ext erieures, trappes et el ements traversant les parois, liaisons fagades-planchers, fagades-toitures et insertion des coffres de volets roulants. Les entreprises doivent titre en mesure de suivre les carnets de sch emas de details d'ex ecution fournis par le maitre d'oeuvre.

On s'appuie bien souvent sur des produits et systemes sp ecialement congus pour assurer une excellente l' etanch eit e : membranes, pare vapeur, frein-vapeur, joints pre-comprim es, passe-cables et passe-conduits, adh esifs a longue duree de vie, etc. Il est alors essentiel que l'entreprise soit exp eriment ee ou soit form ee par le fournisseur.

La lutte contre les ponts thermiques pose moins de difficult es de chantier car cette probl ematique n'est pas recente et parce que la conception peut prevenir la majeure partie des d efauts.

Dans plusieurs métiers des gestes et techniques nouveaux sont a maltriser Magonnerie

· Si le batiment utilise le systeme constructif bloc b eton+isolation int erieure les rupteurs de ponts thermiques sont absolument indispensables61.

· Isolation par l'ext erieur : a priori, les comp etences sont presentes chez les entreprises structurees de magonnerie-ravalement-fagade. Elles ne le sont probablement pas chez les artisans puisque ces derniers realisent a 98Z des isolations par l'int erieur.

· Monomur brique alv eolaire :

- La g eom etrie du premier rang de brique doit titre absolument parfaite (car c'est lui qui va conditionner l'aplomb du mur et le parfait alignement des briques ainsi que la rapidit e de mise en oeuvre), ce qui est a la port ee de tout mason soigneux et equip e.

- L'assemblage est assure par un joint mince. Il s'agit d'une colle sp ecifique appliqu ee au rouleau. Ce geste est acquis rapidement sous l'instruction d'un professionnel competent.

- Les d ecoupes demandent de la minutie et de l'outillage (pour eviter des manques de matiere qui seront remplis ensuite par un mortier non- isolant)

- Il est imp eratif de connaitre et d'utiliser les elements sp ecifiques (linteaux, poteaux, briques d'angle...), ce qui suppose un bon niveau d'information sur le produit.

61 Pour un bâtiment RT2005 les rupteurs font passer le Umur de 0.71 a 0.48

· Bloc beton cellulaire : les comp etences requises pour la pose ne different pas de celles habituellement maTtrisees par un mason competent en bloc beton. De plus, les CCTP sont precis62 et un DTU encadre l'usage de ce produit63.

· Parce qu'elles disposent de moyens de terrassement, les entreprise de magonnerie et gros-oeuvre sont souvent sollicit ees pour la realisation de puits canadien, de g eothermie et de cuve enterrees de collecte d'eau pluviale. Des comp etences en en installation thermique ou sanitaire sont alors n ecessaires.

· Il sera utile pour le mason de maTtriser les techniques de pis e et de paille. C'est un plus mais il n'y a pas d'enjeux massifs par rapport a la norme thermique de 2012.

Menuiserie :

· La pose de menuiserie haute performance n'implique aucune competence suppl ementaire.

· La multiplication des produits disponibles sur le march e, les ecarts de performances et de prix consid erables implique que le menuisier, pour repondre finement au besoin du client doit avoir la capacit e a conseiller, choisir a bon escient les diff erentes qualit es de vitrages.

· Les comp etences sp ecialement requises concernent l' etanch eit e. En effet 41 Z des fuites proviennent des menuiseries64. La lutte contre les fuites d'air parasite suppose que le menuisier maTtrise l'usage de mat eriaux nouveaux tels que joints compressibles, adh esifs, membranes.

· Les menuiseries ne doivent evidemment pas presenter de ponts thermiques au niveau des interfaces avec la magonnerie ; ceci procede davantage de la conception et de la coordination des corps d' etat que de nouveaux gestes a maTtriser par le menuisier.

Charpente :

· Parce que leur niveau de formation est souvent elev e et qu'ils maTtrisent la structure bois si appreci ee pour les bâtiments BBC, les charpentiers semblent bien prepares aux futurs marches des maisons basse energie.

· Si la part de la construction bois est multipli ee par trois dans les cinq ann ees a venir65, on peut s'attendre a d' enormes mutations dans ce secteur d'activit e. Des marches nouveaux seront capt es par les entreprises les plus performantes (eventuellement suisses, autrichienne ou allemandes...) ou par la prefabrication industrielle.

· Le charpentier devra etre capable de coordonner d'autres corps de m etiers, role souvent jou e par le mason dans la construction conventionnelle en beton.

62 Le CCTP « Cahier des clauses techniques particulières des ouvrages en MONOMUR THERMOPIERRE YTONG-SIPOREX » est disponible sur http://www.xella.fr/downloads/fra/documentation/CCTP_2006.pdf

63 DTU n° 20.1 P 10-202 / 4.5 maconneries de blocs en b eton cellulaire autoclave.

64 « Etanch eit e a l'air des bâtiments : un aspect incontournable pour les bâtiments a basse consommation d' energie » R emi Carrie et Sylvain Berthault, Centre d'Etudes Techniques de l'Equipement de Lyon, www.cete-lyon.fr.

65 La part du bois dans la construction neuve est inf erieure a 20Z. Elle semble etre sup erieure a 70Z dans les bâtiments basse energie. Si ces derniers deviennent la norme en 2013, de grands changement s'annoncent.

Couverture :

· Le couvreur est directement concern es par les normes qui imposeront des epaisseurs d'isolant sup erieures a 20 cm.

· Ils sont par ailleurs sollicit es pour la pose de capteur photovoltaique integre dans la toiture (davantage que le CESI qui semble rester d evolu au plombier66).

Plomberie :

· Le plombier doit titre capable de conseiller, choisir poser des appareils economes en eau ou en energie.

· Le plombier doit titre capable de conseiller, choisir poser un chauffe-eau solaire ; Sur ce point la certification qualisol fait reference (voir annexe 8 ).

· Il doit aussi titre capable de mettre en service et d'optimiser le CESI, ce qui demande une technicit e sup erieure au simple raccordement de canalisations.

· Parce que ses reseaux traversent le batiment, le plombier doit titre capable de se coordonner et de communiquer avec les autres corps de m etiers.

Chauffage :

· Sans pretendre se substituer au bureau d' etude, le chauffagiste doit d evelopper des comp etences en energie et thermique lui permettant de proposer des choix pertinent et de dimensionner des dispositifs courants.

· Il doit titre capable de choisir, installer et optimiser un chauffage bois, systeme g eothermique ou une a erothermique systeme de chauffage solaire. Pour ces equipements, les certification QualiSol, QualiPAC, QualiBois et QualiEnR sont adhoc.

· Il doit titre capable de choisir, installer et optimiser VMC simple flux hygro ou double-flux, realiser un puits canadien.

· Il doit titre en mesure de choisir, poser un systeme de regulation precis mais suffisamment simple pour titre facilement appropriable par l'usager.

· Il doit aller contre l'habitude de la profession consistant a proposer des installations thermiques surdimensionn ees. Le surdimensionnement des g en erateurs (pompes a chaleur, chaudieres, poeles, etc.) provoque un fonctionnement en sous-regime et des cycles de marche-arrtit tres rapproch es. Le rendement est alors mauvais et le vieillissement maximal. Des etudes effectu ees sur des dizaines de milliers d'immeubles ont d emontre que la surconsommation due au surdimensionnement des installations de chauffage est en moyenne de 15Z67.

Platrerie :

· Le platrier doit titre capable de conseiller, de choisir a bon escient, de mettre en oeuvre les diff erentes qualit es d'isolants et de maitriser la pratique des fortes epaisseurs. L'insufflation d'isolant en vrac type ouate de cellulose est certainement une competence tres porteuse.

· Savoir realiser un enduit terre, chaux ou terre-chaux est une competence non

d eterminante mais utile.

Ventilation :

66 Selon l'enqutite de la CERA aupres de 131 entreprise du Rhône.

67 etude publi ee sur Energie-Cites.org, site de l'association des municipalites europ eennes pour une politique energ etique locale durable

La VMC double-flux est tres presente en Suisse et Allemagne. L'analyse de la situation dans ces pays aboutit aux conclusions suivantes68 :

· Les compétences requises pour la pose d'une double-flux ne sont pas différentes de celles utilisées normalement avoir un installateur en ventilation. La pose doit simplement titre tres soignee pour obtenir des réseaux tres stanches, des bouches et des appareils bien raccordés.69

· L'echangeur de chaleur double flux doit, simplement et imperativement, titre controls et nettoye au moins une fois par an, a l'eau chaude et avec un detergent courant et les filtres changes ;

· Le choix initial de l'appareil est important : independamment de la performance de l'echange thermique, le bon dimensionnement, une faible consommation des ventilateurs, une programmation simple et une facilite d'entretien sont les meilleurs garants d'un bon bilan sur les 15 ans de fonctionnement de l'appareil.

Electricité :

· L'electricien doit titre capable de choisir et installer une VMC simple flux ou double flux sobre et efficace.

· L'electricien doit titre capable de choisir et poser un eclairage sobre et performant.

· L'electricien doit titre capable de choisir et poser un capteur photovoltaIque.

· L'electricien doit titre capable de choisir et poser un systeme domotique précis, efficace et appropriable par l'usager.

Nous venons de voir pour les principaux métiers, quelles sont les compétences nouvelles a maitriser pour avoir toutes les chances d'assurer les prestations demandées par les beitiments BBC.

68 Comparaison internationale Bâtiment et énergie C8 - VENTILATION DOUBLE FLUX EN ALLEMAGNE, SUISSE, PAYS-BAS ET BELGIQUE Auteurs : Bernard Collignan ( bernard.collignan@cstb.fr) avec la participation d'Orlando Catarina ( orlando.catarina@cstb.fr) Expert : Anne Tissot (CETIAT)

69 Apparemment, il n'y a pas d'équivalent aux DTU de dimensionnement et de mise en oeuvre des systèmes VMC (DTU 68.1 et DTU 68.2) pour la ventilation double flux.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon