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Représentation et migration dans The Pickup de Nadine Gordimer

( Télécharger le fichier original )
par Ives SANGOUING LOUKSON
Université de Yaoundé I - Maitrise 2008
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'institution du régime de l'Apartheid en Afrique du Sud a naturellement provoqué la naissance d'une opposition ouverte à ce régime raciste. Que dans cette opposition, des écrivains sud-africains aient particulièrement été actifs, n'a rien de surprenant. En effet, la littérature africaine en général se singularisant par sa sensibilité à l'injustice et à l'inéquité1(*), celle de l'Afrique du Sud ne pouvait se déployer dans l'indifférence à l'égard de l'Apartheid. De nombreux écrivains d'Afrique du Sud avaient trouvé en l'Apartheid un thème qui nourrissait leurs oeuvres littéraires.

Ceux-ci furent tellement absorbés par le combat contre l'Apartheid que Mazisi Kunene ne manqua pas d'exprimer sa crainte quant au devenir de l'activité littéraire en Afrique du Sud. Kunene écrit précisément:

The trouble with South African writing about apartheid is that these people write about apartheid and one day it won't exist and they'll have nothing to write about.2(*)

Treize années après le démantèlement du régime qui avait institué l'horreur en Afrique du Sud, les répercutions sur la pratique littéraire de ce pays ne se sont pas fait attendre. On assiste aujourd'hui à l'exploration de thèmes nouveaux chez une auteure comme Nadine Gordimer. Ce qui se passe dans la littérature sud-africaine actuelle constitue une illustration de la réflexion de Georges Ngal pour qui :

Chaque décennie semble nous promettre de nouvelles formes langagières (littéraires), du moins proclamées comme telles (...) Les discours littéraires se modifient dans et avec l'évolution des sociétés et de l'histoire.3(*)

La production littéraire post-apartheid de Nadine Gordimer comprend des titres comme None to accompany me (1994), The House Gun (1998), The Pickup (2001)4(*), et Get a life (2005) 5(*).

Des sources consultées6(*), nous avons pu apprendre que None to accompany me, à travers l'avocate blanche Vera Stark, personnage central, montre comment la mutation politique de 19947(*) en Afrique du Sud impose au Sud-africain des changements au plan du comportement individuel.

The House gun dévoile quant à lui une Afrique du Sud post-apartheid qui, malgré le gouvernement de la majorité noire, celui de Nelson Mandela, continue de faire subir aux Sud-africains les mêmes traitements que l'ancien gouvernement, celui de Frederick De Klerk. Gordimer s'appuie, pour ce faire, sur le paisible et riche couple blanc Harald et Claudia Lingard. Ces derniers ne comprennent pas comment leur fils Duncan a pu devenir l'assassin d'un jeune homme adopté par le couple. La fréquentation de la justice du pays par le couple lui permet de constater la responsabilité du gouvernement dans la transformation de Duncan en un assassin.

Get a life s'affirme pour sa part comme un prolongement de la réflexion commencée dans The House gun. En effet, comme l'Afrique du Sud fut autrefois rongée par le racisme, elle est aujourd'hui fragilisée par les erreurs du gouvernement dont les conséquences sont comparables à celles du racisme. Gordimer suggère dans ce roman que la construction d'une nouvelle identité sud-africaine s'opère à partir du présent tout en prenant appui sur des valeurs humaines et sur l'écologie. Voilà pourquoi le personnage central, Paul Bannerman, un écologiste atteint d'un cancer de la thyroïde, préfère quitter son épouse et son fils, peu humains, et accepte plutôt les soins chaleureux de ses vieux parents retraités dans la maison où il a autrefois grandi. Chez ses parents, Paul Bannerman passe beaucoup de temps dans le jardin familial à cause de ses vertus écologiques.

The Pickup, enfin, plonge le lecteur, en même temps, dans l'Afrique du Sud post-apartheid et dans une contrée arabe géographiquement localisée dans une zone désertique. Les personnages centraux Musa et Julie sont des migrants quittant leurs pays respectifs pour s'établir ailleurs. À la base de leur migration se trouve une forme de représentation que je me propose d'analyser.

The Pickup de Nadine Gordimer est la preuve que cette auteure a rompu avec les thèmes littéraires favoris de l'époque de l'Apartheid qui lui ont pourtant permis de recevoir le prestigieux prix Nobel de littérature. En 1991, l'académie de Stockholm l'a honorée parce qu'elle avait passé toute sa vie, d'après les dires des membres de l'académie, à décrire avec minutie et obstination toutes les conséquences que les distinctions raciales ont inspirées à l'être humain.8(*)

En effet, The Pickup est centré sur la question de la migration, une question dont l'actualité n'a d'égale que sa forte récurrence dans les médias. C'est ainsi qu'Ann Skea écrit de ce roman :

The Pickup is a superb story told by a very skilful storyteller. It is also a story which explores the changes in the wider world in surprising but important ways. V. S. Naipaul said in a recent interview that he believed that «the serious function of writing» (and he was talking about novels) is to help readers to understand society. The Pickup seems to me to do this enjoyably, topically and admirably. In a world of rapid social change, where issues of immigration are daily aired in the media, Gordimer offers insight into the radically different meaning which «another country» has for those who can choose to move and those who must overcome seemingly insurmountable odds in order to be chosen.9(*)

Ce roman a également l'avantage d'aborder la question de la migration d'une manière spéciale. On y voit d'une part, un immigré qui quitte son pays à destination des pays qu'il considère comme riches. Cette dernière forme de migration correspond à la majorité des migrations actuelles en Afrique au Sud du Sahara. D'autre part, une jeune femme issue de famille riche, Julie, quitte les siens et son pays pour un pays pauvre. Cette forme de migration ouvre une perspective nouvelle quant au regard que les Sud africains posent sur eux-mêmes et sur les autres.

Sue Kossew de l'Université de New South Wales d'Australie pense à cet effet que:

It is a novel that has his place in what Gordimer has called a post-apartheid «literature of transition»; taking as its subject-matter the issues of displacement, economic exile and migration... Gordimer is fascinated by the kinds of power shifts that occur when people become displaced from their comfort zones (a theme she has, of course, already minutely explored in July's people) and have to adapt to new ways of thinking and being.10(*)

Du thème central de The Pickup et de l'originalité dans le traitement de la migration propre à ce roman, m'est venue l'idée de la présente étude intitulée : « Représentation et Migration dans The Pickup de Nadine Gordimer ».

Pour éviter l'équivoque, il convient de définir les termes constitutifs du sujet ainsi libellé.

La représentation est une image fournie à la conscience par les sens ou par la mémoire. La représentation est encore le fait de représenter quelque chose par une image, un signe ou un symbole.

La représentation est aussi un concept fondamental dans la théorie postcoloniale. Bill Ashcroft, Gareth Griffiths et Helen Tiffin conviennent à ce propos que

post-colonial theory involves discussion about experience of various kinds : migration, slavery, suppression, resistance, representation, difference, race, gender, place...11(*)

Dans l'esprit de la théorie postcoloniale, la représentation peut se définir comme l'usage du pouvoir pour construire une image de soi-même et des autres, image que l'on tente par la suite d'imposer aux autres. Vue de cette manière, la représentation acquiert deux aspects complémentaires : le pouvoir de se représenter autrui comme "déchet" et la capacité de l'assigner à cet état de déchet "de son vivant même"12(*).

Chez des auteurs tels Edward Said13(*), Homi Bhabha14(*), Arjun Appadurai15(*)ou Achille Mbembe16(*), la représentation désigne non seulement la phase théorique où le "self" décide de falsifier autrui partant des critères choisis par lui-même, mais aussi la phase pratique au cours de laquelle ce "self" s'efforce de rendre visible sa supériorité ou l'infériorité d'autrui. Achille Mbembe présente dans De La Postcolonie la colonisation, l'impérialisme et la lutte des classes comme des phénomènes illustrant la phase pratique de la représentation17(*). D'après Said, l'Occident ayant représenté l'Orient comme sous-continent, il aurait fallu que cet Occident recourt à la colonisation afin qu'effectivement, l'Orient émerge comme le grand-contraire de l'Occident. Said parle de l'Orient créé par l'Occident

La migration est le déplacement d'une population passant d'une région à une autre pour s'y établir. Dans mon entendement, la migration se rapporte non seulement au déplacement physique d'une personne, mais aussi à un changement d'identité comparable au déplacement physique d'un lieu à un autre.

Dans The Pickup, l'aspect identitaire de la migration est lié à son aspect physique. Dans l'un et l'autre aspect de la migration, il y a un rapport avec la représentation.

Au concept de migration se rattachent deux autres concepts avec lesquels il entretient des relations étroites : l'émigration et l'immigration. Alors que l'immigration désigne l'établissement temporaire ou définitif dans un pays de personnes non autochtones, l'émigration quant à elle désigne le fait de quitter son pays pour aller s'établir dans un autre. La migration est donc le phénomène qui englobe l'émigration et l'immigration.

En un mot, la migration est pour moi un concept phare qui me permet de clarifier les significations de l'émigration et de l'immigration. De par sa connotation identitaire, la migration me permet aussi d'envisager son rapport avec la représentation.

Mon sujet de recherche me donne l'occasion d'analyser les rapports entre la représentation et la migration dans The Pickup. Cette analyse me permet également d'avoir une perception nouvelle d'un problème d'actualité, celui de l'émigration des nécessiteux des pays pauvres vers les pays riches.

Il convient maintenant de se poser la question de savoir si d'autres chercheurs avant moi se sont intéressés au même sujet. À ma connaissance, les travaux de recherche sur The Pickup de Nadine Gordimer, compte tenu des sources que nous avons pu consulter, se résument aux brefs articles ou à quelques impressions de lecture. La présente étude sur The Pickup, sauf erreur de ma part, peut être considérée comme pionnière sur le thème de la migration.

Néanmoins, le thème sur lequel porte cette étude m'amène à observer qu'il a déjà fait l'objet d'une abondante littérature en Afrique. Cheikh Hamidou Kane par exemple expose dans L'aventure ambiguë l'aliénation de Samba Diallo comme une conséquence de son émigration vers la France18(*). Tayeb Salih emboîte le pas à Hamidou Kane en commettant Season of migration to the north. Dans ce roman, Salih accuse la dépossession de soi que cause chez l'Africain, une certaine forme d'immigration en Occident19(*). Fatou Diome s'y est aussi penchée. Dans La préférence nationale20(*) et dans Le ventre de l'Atlantique21(*), elle s'emploie à dissuader les Africains candidats à l'émigration clandestine vers l'Occident d'entreprendre cette aventure.

Dans les travaux de recherche ci-dessus portant sur le thème de la migration, l'Occident constitue la seule destination des migrants. Ces travaux semblent négliger la responsabilité de la représentation que l'Occident se fait de lui-même sur l'obsession du départ qui sous-tend la plupart des migrations en Afrique au Sud du Sahara. D'où l'intérêt de mon étude sur la question de la migration. Elle prend en compte ce sur quoi d'autres avant moi, n'ont pas assez insisté : l'impact de l'impérialisme sur les phénomènes migratoires.

Par ailleurs, de mon étude sur la migration dans The Pickup, on pourra peut être comprendre pourquoi Edward Said écrit de ce roman qu'il prouve combien Nadine Gordimer se distingue des autres écrivains. Said écrit précisément :

Gordimer's latest novel maps new territory for her writing, showing that only the greatest of artists can go where few dare to tread22(*).

Dans mon travail de recherche, la migration constitue une sorte de scène théâtrale où se déploient non seulement la représentation - ses mécanismes, ses manifestations, ses conséquences - mais aussi la remise en question de cette représentation. La problématique de mon sujet peut être décomposée sous forme de questions de recherche comme suit :

Quelle est la signification de The Pickup : objet artistique? Quelle est la spécificité de la migration et de la représentation dans The Pickup ? En quoi la migration est-elle une conséquence de la représentation ? Quels sont les enjeux et les défis de la migration dans The Pickup ?

La réponse aux questions ci-dessus se fonde sur l'hypothèse selon laquelle Nadine Gordimer se sert de la migration pour proposer une nouvelle manière de se représenter le subalterne dans The Pickup. La nouveauté de la représentation en question réside dans sa rupture avec l'ancienne représentation qui a conduit à la colonisation. Pour Gordimer dans The Pickup, le subalterne ne devrait plus être représenté comme inférieur, mais comme différent, comme simplement une altérité.

Je me sers de la théorie postcoloniale pour vérifier mon hypothèse. Je choisis l'approche postcoloniale pour plusieurs raisons.

D'abord sa pertinence dans le contexte de la recherche en Afrique. Parce qu'elle exige chez le chercheur la capacité de réfléchir par lui-même et pour lui-même, l'approche postcoloniale évite à l'Africain la subordination. Ambroise Kom montre la pertinence de la théorie postcoloniale lorsqu'il s'interroge dans La Malédiction francophone en ces termes au sujet de la recherche :

Notre recherche doit-elle se maintenir sur les sentiers tracés par/pour les experts coloniaux ou néo-coloniaux, c'est-à-dire satisfaire essentiellement les besoins de connaissance de l'Autre et continuer ainsi à répondre à des préoccupations souvent inavouables ?23(*)

Contrairement aux théories telles le marxisme, le féminisme, la psychanalyse ou le déconstructivisme qui ont toutes des théoriciens fondamentaux, l'approche postcoloniale, elle, intègre parfois toutes les théories ci-dessus au point d'être perçu comme une « métathéorie »24(*). C'est d'ailleurs ce qu'en pense Nicolas Harrison lorsqu'il écrit :

Postcolonial theory is not an identifiable "type» of theory in the same (limited) sense as deconstruction, Marxism, psychoanalysis or feminism on all of which it sometimes draws: it does not have fundational thinkers playing a role comparable to that of Marx or Freud... Like Marxism and Feminism, though, it has evolved in response to political and historical issues of vast importance and scope, such as anticolonial militancy, and its deeper origins and many of its ends lie outside academic study.25(*)

La deuxième raison de mon choix est que l'approche postcoloniale est une approche pour laquelle rien de ce qui est culturel n'est neutre. Sa spécificité réside dans son explication de la culture sur la base de la confrontation d'un groupe dominant ou centre avec un groupe dominé ou périphérie. La culture à laquelle s'intéresse la critique postcoloniale est l'ensemble des cultures qui découlent de la confrontation entre le centre et la périphérie. Bart Moore-Gilbert définit précisément la critique postcoloniale en ces termes :

In my view, postcolonial criticism can still be seen as a more or less distinct set of reading practices, if it is understood as preoccupied principally with analysis of cultural forms which mediate, challenge or reflect upon the relations of domination and subordination (economic, cultural an political) between (and often within) nations, races or cultures, which characteristically have their roots in the history of modern European, colonialism and imperialism and which, equally characteristically, continue to be apparent in the present era of neo-colonialism.26(*)

La critique postcoloniale consiste donc à interroger des formes culturelles diverses en tenant compte des conséquences de la confrontation entre le centre et la périphérie. L'objectif recherché par cette critique est le décentrement. Edward Said explique la notion de décentrement dans L'Orientalisme. Par décentrement, écrit Said, il ne s'agit pas :

 tant de réduire la différence entre l'un et l'autre (centre et périphérie)27(*)- Car qui peut nier le rôle constitutif des différences nationales et culturelles dans les relations humaines - que de remettre en question la notion que la différence implique l'hostilité, un bloc réifié et figé d'essences antagonistes, et une connaissance réciproque sur cette opposition qui envisage l'autre comme un adversaire. [Le décentrement]28(*) est une nouvelle manière de concevoir les séparations et les conflits qui ont stimulé pendant des générations l'hostilité, la guerre et le contrôle impérialiste.29(*)

La critique postcoloniale, on le voit, a une importance salutaire pour les hommes indépendamment de leur race, sexe, nation, appartenance tribale ou religieuse, car elle milite pour la pacification des relations entre les différences.

La dernière raison de mon choix méthodologique est liée à l'exigence de la critique postcoloniale en ce qui concerne l'analyse du texte spécifiquement littéraire. La critique postcoloniale exige que l'on s'intéresse à la fois à la forme et au fond du texte. Nicholas Harrison pense à cet effet :

What is most interesting and often most important in postcolonial studies - at least postcolonial literary studies -remains tied up in textual and historical detail...30(*)

C'est dire que la critique postcoloniale s'intéresse à la manière dont le texte est écrit et pourquoi il est ainsi écrit.

Mon analyse s'appuie principalement sur les travaux des théoriciens tels Homi Bhabha, Edward Said, Arjun Appadurai et Achille Mbembe. Ces théoriciens ont, en effet, l'avantage, en étudiant les rapports de domination et de résistance entre les individus ou les peuples, d'envisager par la même occasion non seulement les possibilités de renversement des méfaits de la domination, mais aussi les possibilités d'harmonisation des nouveaux rapports. Mon analyse s'inspire également des travaux de Gérard Genette31(*), Real Ouellet, Roland Bourneuf32(*) et de Roland Barthes33(*) pour ne citer que les plus représentatifs.

Étant donné que la critique postcoloniale se singularise par le fait qu'elle intègre divers concepts, diverses sources d'inspiration, étant donné également qu'elle s'intéresse à la fois au fond et à la forme du texte littéraire, il importe de préciser comment je vais me servir des concepts retenus pour mener à bien mon étude.

Je m'emploierai d'abord à analyser la manière dont The pickup est écrit. Pour ce faire, je m'appuierai sur quelques notions étudiées par des théoriciens tels Gérard Genette, Roland Barthes, Real Ouellet et Roland Bourneuf. Il s'agira, comme le dit Lydie Moudileno, de revenir au texte, [seul] lieu de construction de l'imaginaire34(*).

Ensuite, je m'appuierai sur les concepts de migration, de représentation et de résistance pour analyser le fond de The pickup. Plus précisément, je m'inspirerai, d'une part, de la notion de représentation pour la caractériser comme mobile essentiel des migrations dans The pickup. D'autre part, je m'en inspirerai pour inventorier les stratégies suggérées dans The pickup pour résister aux méfaits de la représentation. De cet inventaire, se dégageront sinon la portée didactique de The pickup, du moins les défis culturels qui s'imposent à tous ceux et celles, désireux de barrer la voie aux phénomènes d'é(im) migration clandestine dans le monde.

Compte tenu de ma problématique, de mon hypothèse et de ma méthode de recherche, je divise mon travail en trois chapitres. Le premier porte sur l'analyse de l'objet artistique que constitue The Pickup question de mettre en exergue les orientations idéologiques ou les préoccupations existentielles abordées dans ce roman. Il s'intitule : Espace, Personnages, Perspective narrative et Signification dans The Pickup. Le deuxième chapitre intitulé Migration comme conséquence de la représentation, montre en quoi il est question du subalterne dans The pickup et en quoi les migrations de ce subalterne sont une conséquence de la représentation. Il permet d'entrevoir les défis multiples liés à la lutte contre l'impérialisme dans The Pickup. Le troisième chapitre montre comment la migration est utilisée pour dénoncer la représentation dans The Pickup. C'est ici qu'on peut évaluer si oui ou non mon hypothèse de départ se vérifie. Il s'intitule Migration comme remise en question de la représentation.

* 1 La spécificité du texte littéraire africain ainsi résumée est aussi soutenue par l'écrivain ivoirien Amadou Koné. Voir à ce propos A. Koné, "Le Rôle de l'écrivain dans l'Afrique contemporaine : un témoignage", in Nouvelles du Sud. Littératures Africaines, Rue Barbes, Silex, 1987.

* 2 M. Kunene, cité par J. Sévry in Nouvelles du sud. Littérature d'Afrique du Sud, Éditions Nouvelles du sud, 1993, p. 38.

* 3 G. Ngal, Création et rupture en Littérature africaine, Paris, L'Harmattan, 1994, p. 13-14.

* 4 Nadine Gordimer, The Pickup, New York, Farrar, Straus and Giroux, 2001.

* 5 Pour les dates de parution, connecter htt://www.kirjasto.sci.fi/gordimer.htm et http://nobelprize.org/literatur/laureates/1991/gordimer-bis.html

* 6 Il s'agit de : http://www.readinggroupguides.com/guides_H/house_gun1.asp et http://books.guardian.co.UK/reviews/generalfiction/o,,1641142,00.htm/

* 7 Date de la tenue des premières élections multiraciales qui culminait avec le démantèlement du régime de l'apartheid en Afrique du sud.

* 8 Voir Notre Librairie. Littérature d'Afrique du Sud. 1. N° 122, Avril-Juin 1995, p. 75.

* 9 Ann Skea, httl: //www.eclectica.org/v6n1/skea-gordimer-html.

* 10 Sue Kossew, http : //64.233.183.104/search ? q=cache : c1zznv8mmKgJ :ehlt...

* 11 Bill Ashcroft et al., The Post-colonial Studies Reader, New York, Routledge, 1995, p. 2.

* 12 Jacques Hassoun, L'Obscur objet de la Haine, Paris, Aubier, 1997, p. 27.

* 13 Edward Said, L'Orientalisme, Paris, Seuil, 1980, et Culture and Impérialism, New York, Vintage Books, 1993

* 14 Homi Bhabha, The Location of culture, London and New York, Routledge, 1994.

* 15 Arjun Appadurai, Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation, Paris, Payot, 2001.

* 16 Achille Mbembe, De la postcolonie. Essai sur l'imaginaire politique dans l'Afrique contemporaine, Paris, Karthala, 2000.

* 17 Achile Mbembe, De la postcolonie..., op. cit., p. XX.

* 18 Cheikh Hamidou Kane, L'aventure ambiguë, Paris, Juliard, coll. 10/18, 1961.

* 19 Tayeb Salih, Season of migration to the north, USA, Heinemann, 1970.

* 20 Fatou Diome, La préférence nationale, Paris, Présence africaine, 2001.

* 21 Fatou Diome, Le ventre de l'Atlantique, Paris, éd. Anne carrière, 2003.

* 22 Edward Said, extrait du texte paru sur la quatrième des couvertures de The pickup, voir à ce propos Nadine Gordimer, The pickup, op. cit., « Praise for Nadine Gordimer and The Pickup ».

* 23 Ambroise Kom, La malédiction Francophone. Défis culturels et condition post-coloniale en Afrique, Yaoundé, CLE, 2000, p. 6.

* 24 Voir J.B. Samou, Problématique de la vérité chez Gillian Slovo : Approche postcoloniale de Red dust, Mémoire de Maîtrise, Yaoundé, 2004 (inédit) p. 10.

* 25 Nicholas Harrison, Postcolonial criticism, History, Theory and the Work of fiction, USA, polity Press, 2003, p. 9.

* 26 Bart Moore-Gilbert, Postcolonial Theory, contexts, practices, politics, New York, Verso, 1997, p. 9.

* 27 Je souligne

* 28 Je souligne

* 29 E. Said, L'Orientalisme. L'orient crée par L'occident, Paris, Seuil, 1980, p. 380

* 30 Nicholas Harrison, Postcolonial criticism, History, Theory and the Work of fiction, USA, polity press, 2003, pp. 6-7.

* 31 Gérard Genette, Figures III, Paris, Seuil, 1972.

* 32 Real Ouellet et Roland Bourneuf, L'univers du roman, Paris, P.U.F., 1972.

* 33 Roland Barthes, « Analyse structurale des récits » in Gérard Genette et Tzvetan Todorov (s/d), Poétique du récit, Paris, Le Seuil, 1977.

* 34 Lydie Moudileno, in Africultures N°28, P. 9., cité par Yves Ervice Fetchepi, Mythe et Réalités sur l'immigration des Africains en Occident dans le Ventre de l'Atlantique de Fatou Diome, Mémoire de Maîtrise, Yaoundé, 2006, P. 12.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote