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Facteurs déterminants de la présence des infrastructures urbaines à  Ngaoundere (Cameroun): cas du quartier Burina

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par Hyacinthe ATANGANA BAMELA
Université de Ngaoundere - Licence en Géographie Humaine 2010
  

Disponible en mode multipage

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RAPPORT DE LICENCE

DEDICACES

Nous dédions ce travail à nos parents, pour leur soutient et les sacrifices qu'ils ne cessent de faire montre dans le but de nous assurer un avenir sans embuches.

Que ce travail soit le fruit de notre profonde gratitude.

REMERCIEMENTS

Les rédacteurs du présent rapport tiennent à remercier vivement tous les dirigeants du département de Géographie, pour nous avoir ouvert un environnement propice à notre épanouissement académique, ainsi que leur soutient moral. Il s'agit notamment du Dr. IYA Moussa (Doyen de la FALSH) ; Dr. J.P NDAME (vice-Doyen chargé de la programmation) ; Pr. M. TCHOTSOUA (chef du département de géographie). Notre gratitude s'adresse aussi à tous nos enseignants qui, tout au long de notre parcours académique, nous ont enrichis intellectuellement et psychologiquement. Il s'agit notamment de : Dr. NGONE, Dr. LOULEO J., Dr. WAKPONOU A., Dr. BITA Charles Alain (de la Faculté des Sciences Economiques et des Gestions).

Nous n'oserons oublier notre encadreur et enseignant, M. BRILTEY BAKULAY, pour l'efficacité et la constance du soutien qu'il a apporté au fonctionnement de ce groupe.

Les rédacteurs remercient collectivement l'ensemble des participants actifs et assidus de la population du quartier Burkina, en soulignant la richesse tant des apports issus du maire de la commune de Ngaoundéré Ier, du délégué de la CAMTEL, que des amis et frères.

RESUME

Le quartier Burkina est l'un des quartiers de la ville de Ngaoundéré animé par une population composite de part leur appartenance ethnique, et de leurs différentes classes sociales. Cependant, depuis le début des années 70, un besoin en infrastructures urbaines se fait de plus en plus sentir dans l'ensemble des quartiers de la ville de Ngaoundéré et dans les quartiers récents, y compris Burkina. Et l'une des principales manifestations de ce manque est la mise en place, par la population locale, des ponts et beaucoup d'autres infrastructures. Afin d'évaluer les différentes infrastructures présentes et absentes dans le quartier, nous avons procédé à des observations directes sur le terrain, et par des enquêtes. Les observations et les enquêtes ont permis l'identification ou l'évaluation du potentiel infrastructurel du site d'intérêt. Le suivi des discutions et des observations ont permis de comprendre la situation du quartier par rapport aux actions entreprises par les services locaux et la nécessité de ces infrastructures pour le développement du quartier. Le quartier Burkina est doté d'un minimum d'infrastructures locales (une rue principale, abduction en eau potable, desserte en électricité etc.). Mais l'initiative de leur mise en place relève d'un effort de la population et des élites locales. Cette situation est liée à sa position géographique (relief accidenté ne favorisant pas leur mise en place). Le rôle de l'Etat, par l'aménagement des ponts et des voies de communication, se fait peu sentir.

Mots clefs : Burkina, Infrastructures, Occupation anarchique, Agent, Urbanisation.

ABSTRACT

The Burkina's quater is the one of quater of Ngaoundere most lively by a various population in case of their ethnic belongs, and their different social classes. However, since the beginning of the year 70, a need in urban infrastructures is getting feel nicer and nicer on the whole of Ngaoundere quarters' and also in recent ones like Burkina. And the major impact of this shortage is the adjustment for the local population of bridges, streets and so one and so for. In order to assess the different infrastructures present and absent in Burkina's quater, whe proceeded by direct observations on the land, also by investigations. The observations and inquiries enable us to identify or to evaluate the infrastructural potential of the interest site. The follow-up of discussions and observations allowed us to understand the situation of the quater in comparison to the different actions of local services and the necessity of these infrastructures for the development of the quater. Burkina is equipped to the minimal local infrastructures that are requested to this type of quater (one principal street, potable water adduction, electricity). But, the initiative of their adjustment, in the while quater, relief to an effort of the population and local elites. This situation is bounded to his graphic position (uneven relief which doesn't favorise their adjustment) and the other immoral acts of his population. The role of State, by the fitting out of bridges and communication highways is getting more.

Key words: Burkina, Infrastructures, Anarchyc occupation, Agent, Urbanization.

SIGLES ET ABREVIATIONS

AES-SONEL: American Electricity Society-Société Nationale d'électricité.

CAMTEL: Cameroon Telecommunication

CAMWATER: Cameroon Water (Camerounaise Des Eaux, C.D.E).

FALSH: Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines.

FME : Fonds Monétaire Européen.

HYSACAM : Hygiène et Salubrité du Cameroun.

ENSAI : Ecole Universitaire des Sciences Agro-industriels.

RDPC : Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.

SNEC : Société Nationale des Eaux du Cameroun.

UNDP : Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès.

SOMMAIRE

INTRODUCTION....................................................................................

1

PROBLEMATIQUE.................................................................................

1

QUESTIONS DE RECHERCHES.................................................................

2

CONTEXTE SCIENTIFIQUE......................................................................

2

OBJECTIF PRINCIPAL.............................................................................

4

OBJECTIFS SPECIFIQUES OU SECONDAIRES.............................................

4

HYPOTHESES.......................................................................................

5

PREMIERE PARTIE..............................................................................

6

Rapport de terrain.....................................................................................

7

Méthodologie..........................................................................................

9

DEUXIEME PARTIE..............................................................................

11

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DU MILIEU.................................

12

I-LE MILIEU PHYSIQUE..........................................................................

12

1-Relief, sol et hydrographie ........................................................................

12

2-Climat et végétation................................................................................

13

II-LE MILIEU HUMAIN...........................................................................

13

1-La population : présentation générale............................................................

13

2-Présentation de l'habitat...........................................................................

15

CHAPITRE II : ANALYSE ET ETAT DES LIEUX DES INFRASTRUCTURES URBAINES DANS LE QUARTIER BURKINA-FASSO......................................

17

I-PRESENTATION GENERALE DES INFRASTRUCTURES URBAINES DU QUARTIER............................................................................................

17

1-Historique et identification........................................................................

17

1.1-Identification......................................................................................

17

1.2-Historique..........................................................................................

17

2-Procédures de mise en place......................................................................

18

2.1-Les acteurs impliqués............................................................................

19

2.2-Mise en place des infrastructures ;.............................................................

20

II-INFRASTRUCTURES URBAINES ET ADAPTATION AUX MODES DE VIE DE LA POPULATION...................................................................................

22

1-Possibilités d'accès aux infrastructures.........................................................

22

2-Importances..........................................................................................

24

3-Place des infrastructures face aux besoins......................................................

25

CHAPITRE III : FACTEURS LIMITANT ET CONSEQUENCES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DU QUARTIER.............................................

26

I-LES FACTEURS LIMITANT....................................................................

26

1-Un relief accidenté.................................................................................

26

2-Les critères financiers, logistiques et politiques ;...............................................

26

3-La pression démographique........................................................................

27

II-LES CONSEQUENCES..........................................................................

28

1-Effet de la pression démographique sur les infrastructures....................................

28

2-Dégradation du milieu..............................................................................

28

CONCLUSION.......................................................................................

30

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................

31

LEXIQUE.............................................................................................

33

ANNEXE................................................................................................

35

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo 1 : prolifération du petit commerce à Burkina...........................................

 

Photo 2 : Disposition anarchique des maisons................................................

 

Photo 3 : Habitats situés sur une zone à risque..................................................

 

Photos 4-5 : Résurgence des blocs de rochers le long des voies de communication.......

 

Photo 6 : câbles électriques et téléphonique.....................................................

 

Photo 7 : compteurs d'eau.........................................................................

 

Photo 8 : point de vente d'eau potable............................................................

 

Photo 9 : Erosion hydrique........................................................................

 

Photo 10 : Rigole mal aménagée..................................................................

 

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : Catégories socioprofessionnelles................................................

 

TABLEAU 2 : Principales sources de ravitaillement en eau potable..........................

 

TABLEAU 3 : Principales sources de ravitaillement en électricité............................

 

INTRODUCTION GENERALE

Les effets de la croissance démographique, couronnée par la pression constante sur les espaces constituent de nos jours un débat hautement source de polémiques sur la scène internationale. ASCHER F1(*). Soutient ce point de vue lorsqu'il explore les tendances actuelles liées à la concentration des hommes au sein des grandes métropoles. En effet, les impératifs de développement économique des pays du sud sont le plus souvent freinés par l'évolution incontrôlée de ce phénomène. Ainsi, dans une perspective de gestion, de contrôle et d'aménagement des espaces urbains, l'on se retrouve le plus souvent confronté à une série de contraintes dont l'issue dans certains cas demeure presque incertaine. De ce fait, l'accès aux infrastructures urbaines dans certains quartiers dits périphériques, caractérisés par une extension incontrôlée demeure utopique. Dans cette perspective, BOYER J.C2(*) démontre les liens d'interdépendances entre le quartier dit périphérique et la ville à laquelle celle-ci appartient. Il présente les impératifs qui se posent en ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie des populations au sein du quartier ; chose peut être faite pour ce qui est du quartier Burkina dont la situation du point de vue infrastructurel est du moins controversée. En effet, l'aménagement d'un territoire répond à quatre actions liées aux besoins des hommes : exploiter ; qui détermine le lieu de travail ; habiter : matérialisant l'habitat ; approprier ; en rapport avec la délimitation des territoires ; aménager, entendons par là la mise en place des réseaux des voies de communication, des infrastructures de base et des espaces tributaires* (R. BRUNET, 1990). Dans cette optique, Brunet fait ressortir les interactions qui existent entre l'Homme et le milieu qu'il s'approprie et aménage afin de satisfaire ses besoins. Dans la même logique, la présence infrastructurelle dans ce milieu de vie serait donc fonction de plusieurs caractéristiques relatives au milieu physique, aux efforts conjoints des pouvoirs publics ou à une volonté des acteurs locaux.

PROBLEMATIQUE

Bien avant l'installation des fonctionnaires Norvégiens (1925), le site d'étude était constamment fréquenté par les bergers et les cultivateurs. Dès lors, le quartier s'agrandit à une ampleur échappant presque à la vigilance des autorités. Sa situation sur le plan infrastructurel actuel est donc un héritage acquis de son occupation rapide et incontrôlée. Cette observation nous amène à considérer le fait que la mise en place des infrastructures a précédé l'installation effective de la population. De même, notre attention majeure sera orientée vers un aspect non négligeable relatif à l'état initial des infrastructures dans le quartier. En d'autres termes, il nous reviendra de circonscrire l'essentiel de notre travail autour des critères d'existence des infrastructures urbaines dans le quartier, car le devenir de certains quartiers périphériques est souvent fonction du nombre et du caractère fonctionnel des équipements urbains pouvant supporter en partie une éventuelle pression démographique. Ces différentes analyses débouchent donc sur la question fondamentale à s'avoir : existe-il des infrastructures urbaines dans le quartier Burkina-Faso ? La question d'existence infrastructurelle ici serait pour notre lieu d'étude dépendante de certains préposés ou agents spécifiques.

QUESTIONS DE RECHERCHES

L'interrogation majeure soutenant l'ensemble de notre travail est celle de savoir quel est le potentiel en infrastructures urbaines dans le quartier Burkina-Faso ?

Les interrogations additives à la précédente sont les suivantes :

Ø Quelle est leur importance et par extension répondent-elles aux attentes de la population locale ?

Ø Par qui a été prise l'initiative de leur installation?

Ø Comment se présente l'accessibilité à ces infrastructures et quels en sont les éléments influençant leur mise en place ?

Ø La population a-t-elle un impact sur celle-ci ?

Ø Quelles conséquences entraine l'installation de ces infrastructures ?

CONTEXTE SCIENTIFIQUE

La notion des infrastructures urbaines est une notion qui n'a pas laissée certains chercheurs urbanistes, aménageurs, ou les techniciens du génie civil indifférent. A cet effet, vu l'importance du sujet, bon nombre d'entre eux, dans le cadre d'une étude approfondie pour la prise de conscience de l'évolution du fait urbain, ont posé les jalons de ce sujet. Ainsi, du rapport d'activités de DOMINIQUE VOLO T., directeur aménagement urbain de la SOGREAH groupe Artelia (2010), il ressort que le bon fonctionnement d'une ville, et la réussite de tout projet d'aménagement urbain, reposent sur la capacité de la collectivité à planifier son développement, en s'appuyant sur un ensemble d'infrastructures de qualité, modernes et adaptées aux besoins (voies de circulation, réseaux d'assainissement, d'eau, d'énergie et d'électricité, infrastructures de télécommunications et de traitement de l'information...).

La transformation des besoins, des façons de penser et d'agir, des liens sociaux, le développement de nouvelles sciences et technologies, le changement de nature et d'échelle des enjeux collectifs, rendent aujourd'hui nécessaire un nouvel urbanisme. ASCHER F. dans son ouvrage : Les nouveaux principes de l'urbanisme. La fin des villes n'est pas à l'ordre du jour. La Tour d'Aigues : éditions de l'Aube, 2001, 100 p. en analyse les fondements et en définit les principes. Il revisite ainsi les catégories qui étaient au coeur de la conception des villes, les actualise et en propose de nouvelles. Que faire en effet aujourd'hui de la notion de limite et comment concevoir les espaces alors que se brouillent les distinctions entre ville et campagne, entre public et privé, entre intérieur et extérieur. Qu'en est-il des notions de distance, de continuité, de densité, de diversité, de mixité, alors que les vitesses de déplacements des biens, des informations et des personnes s'accroissent de façon considérable ? Comment planifier dans une société plus ouverte et dans un univers plus incertain ? Comment décider et agir pour le bien de la collectivité dans une société plus diversifiée et plus individualisée ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles répond l'auteur dans cet essai parfois impertinent, consacré à l'urbanisme, mais qui est aussi une analyse incisive de la société moderne.

En outre, dans le vocabulaire géographique classique, la "banlieue" désigne la partie d'une agglomération urbaine extérieure aux limites administratives de la ville-centre. Mais, depuis longtemps, le langage courant attribue à ce terme une connotation péjorative, qui explique sans doute l'apparition d'un second sens dans les années 1980. Désormais "les banlieues" désignent aussi des territoires - internes ou externes à la ville-centre - qui connaissent de graves difficultés économiques et sociales. A cet effet, l'ouvrage de BOYER J.C. Les banlieues en France, territoires et sociétés. Paris : Armand Colin, 2000, 206 p. explore ces deux significations, en montrant leur imbrication et en mettant en évidence les relations du spatial et du social. Les banlieues, au sens géographique du terme, se caractérisent par une dépendance de la ville centre toujours présente, quoique moins forte que dans le passé. Elles sont d'une extraordinaire variété, même si l'on y rencontre souvent la répétition des mêmes types de paysages mais le profil de leurs résidents et de leurs activités est loin de toujours confirmer l'image d'espaces déqualifiés. Il existe cependant des quartiers paupérisés, notamment dans les grands ensembles d'habitat social, qui constituent le témoignage le plus visible des fractures qui traversent notre société.

Les grandes villes sont le lieu par excellence où les hommes créent, échangent, se rencontrent. Pourtant on les rend souvent responsables de tous nos maux. Conscient de ceci, ASCHER F. dans son ouvrage Métapolis ou l'avenir des villes. Paris : éditions O. Jacob, 1995, 345 p. (traduit en portugais en 1998 : Métapolis. Acerca do futuro da cidade. Traduçao de Alvaro Domingues, Oeiras, Portugal, Celta editora, 240 p.) analyse la tendance actuelle à la concentration des hommes, des activités et des richesses dans les métropoles. Est-elle généralisée ? Quelles formes concrètes prend-elle ? Les nouveaux modes de communication vont-ils l'enrayer ? Ceux qui ont le choix vont-ils fuir les grandes agglomérations ou bien rechercheront-ils toujours plus la variété, le mouvement de la ville métropolitaine ? Comment mieux maîtriser le développement urbain ? Quel urbanisme mettre en oeuvre ?

Le développement exponentiel des capitales africaines est un fait d'une extrême importance en cette fin du 20ème siècle. Après avoir analysé ce phénomène et indiqué ses principales raisons, Mme Y. NOSNY et H. CHAUDET, dans leur travail de recherches intitulé Médecine d'Afrique Noire; environnement urbain en Afrique subsaharienne et pathologie: 1992, 39p, font une synthèse de la pathologie urbaine telle qu'on la rencontre surtout parmi les habitants des quartiers d'habitations spontanées. En effet, cette création spontanée des quartiers est la cause d'une desserte en infrastructures urbaines déséquilibrées et insuffisantes, des conditions d'hygiène précaires et d'une intégration économique et politique souterraine au sein de la ville.

Les transports publics révèlent une mutation profonde de la société qui affecte la vie quotidienne des personnes, les systèmes politiques, les équilibres écologiques. Le risque majeur est la dilution du lien social ; la priorité : reconstruire la ville en tant qu'espace de citoyenneté. A l'heure de la société de l'information, un renouveau du service public s'impose. La mobilité s'affirme comme mode de vie contemporain, l'accessibilité comme enjeu de solidarité, le transport comme forme de régulation collective. Révélateur de la mutation, le transport ne peut-il offrir un champ de réflexion favorable à un débat démocratique associant tous les acteurs concernés et impliquant les citoyens selon des formules innovantes ? La prospective est plus utile que jamais. Plus qu'à prévoir le futur, elle vise à stimuler l'intelligence collective. La prospective du présent décèle les transformations déjà à l'oeuvre dans la société et engage des initiatives permettant de construire son devenir. Le livre « Quand les transports publics deviennent l'affaire de la cité. Parlons-en avec la RATP ». La Tour d'Aigues : éditions de l'aube, 1999, 129 p.de ASCHER F., BRAUN A., DEMUTH G., PETRELLA R., et al. présente un exercice original de prospective qui a réuni quatre experts et des dirigeants de la RATP. Sur des questions de société, un dialogue s'est établi, fondé sur la confiance et l'écoute mutuelles. Le débat est désormais ouvert à tous ceux qui souhaitent " mieux vivre " demain dans les villes.

En vingt ans, le territoire français a connu de profondes modifications. Son image, sa réalité changent : concentration des populations et des activités, grande mobilité des hommes, différenciation des espaces ruraux, détérioration de l'environnement, mobilisation des acteurs locaux, ouverture européenne. L'avenir s'annonce incertain. Fruit d'une recherche initiée par la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale, l'ouvrage de ASCHER F., BRAMS L., DELAMARRE A., ROCHEFORT A., et al. Les territoires du futur. La Tour d'Aigues : Datar/éditions de l'aube, 1993, 178 p. propose six images du futur. Il discute leurs probabilités, leurs conséquences pour notre vie quotidienne. Il suggère des choix stratégiques aux pouvoirs publics. Instrument de dialogue, il stimulera la réflexion de tous. Par ses vues d'ensemble, il veut réduire les incertitudes du futur.

OBJECTIFS

OBJECTIF PRINCIPAL

Notre travail nous emmènera à présenter de manière succincte, non seulement les différentes infrastructures urbaines que l'on retrouve dans le quartier Burkina, mais aussi les agents ayant conduit à leur mise en place.

OBJECTIFS SECONDAIRES OU SPECIFIQUES

Pour atteindre cet objectif, il nous faudra :

Ø Faire une recension des infrastructures dans le site d'intérêt ;

Ø Enoncer leur importance pour la population locale ;

Ø Caractériser les facteurs limitant à la mise en place desdites infrastructures

HYPOTHESES

· Le quartier Burkina, autant que tout autre quartier dit périphérique, a un faible potentiel en ce qui concerne les infrastructures urbaines.

· Comme partout ailleurs, les infrastructures urbaines ont une importance capitale, et bien des fois, ne répondent pas aux besoins de la population.

· Dans l'optique de permettre un épanouissement de la population, la commune urbaine de Ngaoundéré Ier a mis en place certaines infrastructures au sein des quartiers se trouvant dans son domaine de juridiction, le quartier Burkina y compris.

· Vue les lourdeurs administratives que connaissent les services en charge de la mise en place et du contrôle des infrastructures urbaines, la population du quartier Burkina éprouve des difficultés d'accessibilité à celles-ci.

· Bien que leur mise en place améliore, dans l'ensemble, les conditions de vie des populations, celles-ci conduisent à une dégradation du milieu.

PREMIERE PARTIE

RAPPORT DE TERRAIN

Chaque année, les étudiants de niveau III géographie sont soumis à la rédaction intégrale d'un rapport de licence. C'est ainsi que, pour le compte de l'année académique 2009-2010, la promotion des étudiants de licence III géographie ont été conviés, dans le cadre de leur sensibilisation à la recherche, d'effectuer un stage de descente sur le terrain afin de s'imprégner des méthodes et techniques de recherches en géographie.

En effet, le 28/04/2010, un communiqué a été affiché au babillard du département de géographie (FALSH) informant les étudiants de géographie licence III et Master 1, terrain accompagnés de tous les enseignants dudit département, qu'une descente sur le est organisée le 01er mai 2010 à 07 heures précise au niveau du carrefour de l'hôpital norvégien (lieu de rencontre). En outre, tous les étudiants devraient être munis, pour l'occasion, des chaussures de terrain, d'un bloc note et d'un appareil photo si possible.

Etant donné le manque de moyens de locomotion en commun, chaque étudiant s'y rendait par ses propres moyens, néanmoins, nous nous sommes retrouvé presque au complet au lieu de rendez-vous aux environs de 07h 30min. Les enseignants quant à eux arrivèrent au lieu de rendez-vous selon l'ordre ci-après : Dr. Joseph Pierre NDAME (07h 15min), suivit respectivement de Mr. FOFIRI, Mr. AOUDOU DOUA, Mme. MEDIEBOU, le Pr. Michel TCHOTSOUA et enfin Mr. BRILTEY BAKULAY. Etant donc tous réunis, les enseignants procédèrent à la répartition des étudiants en fonction des niveaux d'études et aussi des spécialités. Au bout de cette répartition, une liste de présence fut exigée et établie par les enseignants. A la suite de ceci, le Pr. TCHOTSOUA se mit en tête, suivit des étudiants, en direction du site d'observation (Mt Ngaoundaï). L'itinéraire emprunté allait de l'hôpital norvégien au quartier Jérusalem, en passant respectivement par : le quartier Gambara II, et le quartier Burkina-Faso.

L'observation faite tout au long de l'itinéraire faisait apparaître une route accidentée, sinueuse, tracée sur un versant relativement raide au fur et à mesure que l'on montait en altitude. De plus, au fur et à mesure que l'on évoluait vers le mont, nous remarquions que les matériaux de constructions des maisons d'habitation ainsi que l'architecture urbaine étaient différentes de norvégien au quartier Jérusalem.

Arrivés au site aux environs de 10 heures, le Pr. TCHOTSOUA prit la parole et expliqua les prés requis pour une bonne observation du terrain :

- L'observation du haut de la zone d'étude

- L'identification des zones dignes d'intérêt afin d'obtenir un bloc diagramme de la zone (constitué de la lecture physique du paysage et de la population).

- Une descente sur le terrain afin de confirmer ou d'infirmer l'intérêt des zones identifiées.

De plus, le professeur nous présenta sommairement le programme du jour constitué de trois phases :

- La présentation généralisée de l'histoire géologique de l'Adamaoua ;

- La lecture du paysage ;

- La répartition des étudiants en fonction des spécialités et des thématiques.

Notons que cette présentation sommaire fut soutenue par l'intervention des encadreurs présents, ceci en fonction de leurs domaines de compétence.

A la suite de cette répartition, chaque groupe se dirigea vers l'enseignant susceptible de mieux l'orienter par rapport aux différentes thématiques choisies. C'est ainsi que Mr. BRILTEY et Mme. MEDIEBOU prenaient en charge les thèmes suivants : ravitaillement en eau et électricité ; les activités économiques ; les matériaux de construction et les infrastructures urbaines dont nous en sommes les membres (04 au total). Les différents itinéraires empruntés étaient les suivants : les quartiers Jérusalem - Burkina-Faso - Sabongari america - le marcher de Bantaï - les quartiers Samari - Sabongari-gare, lieu dit école publique de Sabongari (lieu d'arrivée).

Tout au long de l'itinéraire, les encadreurs demandaient que l'on se rapproche plus d'eux pour mieux suivre les différentes explications en rapport aux thèmes quelconques. Au fur et à mesure qu'on avançait, les étudiants observaient, prenaient des photos et posaient des questions aux encadreurs par rapport à leur thématique respective. Ce qui a emmené Mr. BRILTEY à se renseigner sur l'état de certaines infrastructures, et donner des informations en relation avec l'évolution du paysage urbain, etc.

Par ailleurs, il convient de noter que le jour de la descente sur le terrain correspondait à la fête du travail, par conséquent, l'ensemble de la ville était en effervescence. Ce qui distrayait de temps en temps certains étudiants et même nos enseignants.

Parvenus au point d'arrivée (école publique de Sabongari-gare) aux environs de 13heures, le professeur fit un bilan de tout ce qui été fait et nous donna les dernières instructions ou directives en relation aux différentes thématiques. A la suite dudit bilan, il s'est avéré qu'en matière d'infrastructures urbaines, nous avons observé que certains quartiers périphériques sont marginalisés et ne disposent pas de services de base (rues aménagées, hôpitaux, approvisionnement en eau et en électricité). Enfin, il nous souhaita bonne chance pour la suite de nos recherches et nous nous séparons autour de 13 heures.

METHODOLOGIE

Afin de mieux aborder la thématique que nous nous proposons de développer, un certain nombre de méthodes et d'outils nous ont été très utiles. Notons tout d'abord que, les données sur les infrastructures urbaines sont recueillies par enquête. En effet, nous cherchons des informations sur la présence et l'état des infrastructures dans le quartier, ainsi que l'adaptation du milieu de vie de la population à l'avènement de ces infrastructures. Pour avoir des informations relatives à ce sujet, nous structurons notre travail en quelques points que sont :

· Le choix du site. Celui-ci n'est pas du tout aisé, car nous risquons de nous retrouver avec un site « fantôme » c'est-à-dire où le recueil des informations nécessaires serait un leurre. Notre choix se porte donc sur un quartier périphérique en pleine extension depuis sa création (Burkina).

· L'observation sur la carte : la carte est un élément clef pour mieux se référer par rapport à quelque chose. Le but recherché ici est d'émettre des suppositions et des observations préalables sur le milieu physique et humain du site d'étude. A cet effet, il a été important pour nous de nous rendre au département de géographie (Université de Ngaoundéré) où malheureusement aucune carte sur le site n'a été disponible. Néanmoins, nous avons pu nous en procurer une sur internet, ceci avec beaucoup de difficultés.

· La mise sur pied d'un guide de recherche : guidés par les objectifs que nous nous sommes fixés, il nous a été opportun de confectionner un questionnaire, afin de tirer un maximum d'informations nécessaires à notre travail.

· La descente sur le terrain : guidés par notre questionnaire, nous effectuons une descente sur le terrain avec pour objectif non seulement de vivre les réalités du site, mais aussi de toucher du doigt les différents éléments observés sur les cartes. Pour ce faire, munis d'un appareil photo numérique et des blocs notes, nous marchions ici et là, de maisons en maisons, et ce tout au long de la journée, afin d'avoir des informations de la population. Au cours de nos discutions avec les habitants du quartier, l'attention était portée sur l'importance des infrastructures urbaines. Les modalités de mise en place, la composition ethnique, l'histoire de l'occupation de cet espace et les méthodes habituelles de ravitaillement en eau et en électricité ont été aussi discutées. Le recueil d'informations est suivi de la prise des photos.

Les perceptions du milieu par les populations, les déclarations sur ce qu'elles savent de leur milieu (quartier) en matière infrastructurelle, leur propositions sont alors enregistrées, pour être traitées avec des logiciels appropriés (Microsoft Word, Inkscape et Excel) afin de faire des superpositions avec les infrastructures mises en place, leur état et les facteurs influençant leur présence dans le milieu.

Dans le but de recueillir assez d'informations, nous fixons notre échantillon à 40 maisons, en fonction du temps dont nous disposons.

Afin d'évaluer le degré d'importance des infrastructures urbaines pour la population résidente du quartier Burkina, nous avons procédé au questionnement de celle-ci.il en est de même en ce qui concerne leurs habitude de consommation ou de ravitaillement en eau et en électricité. Après recensement des consommateurs, la moyenne est multipliée par le nombre de sous traitants (non abonnés) pour avoir une idée sur le poids total exercé par ceux-ci sur ces infrastructures. En outre, des tests d'essaye ont été effectués dans certaines maisons dans le but d'apprécier leur état de fonctionnement. Ailleurs, afin d'évaluer l'état des rues, des observations ont été faites de la base (à l'entrée du quartier) à l'exutoire (limites du quartier avec les autres). Ceci nous a aussi permis de les quantifier et de faire ressortir les facteurs limitant la mise en place de certaines infrastructures de base.

Au laboratoire, la mise au point des tableaux a respecté un certain nombre de thématiques, en fonction des messages à véhiculer (ravitaillement en eau, en électricité etc.). Il en est de même des illustrations imageries. Après dépouillage et analyse des résultats, nous commencions la rédaction de notre travail. Cette rédaction a été guidée non seulement par nos questions de recherche, ou encore des informations recueillies, mais aussi par des ouvrages de certains auteurs scientifiques et enseignants ayant publiés soit dans le cadre de la description du milieu physique, soit dans le cadre de l'analyse du phénomène urbain et des interactions entre l'homme et le milieu qu'il a plus ou moins domestiqué par ses activités et ses aménagements. Pour ce faire, nous nous sommes rendu tour à tour : à la Bibliothèque de l'ENSAI, à celle de la FALSH et enfin à ANTHROPOS. Néanmoins, nous avons aussi pu nous procurer certains documents, livres et revues scientifiques sur internet.

Il est à noter tout de même que de nombreux déplacements ont été effectués dans les services compétents en matière d'infrastructures urbaines de la région. Il s'agit entre autre de la Camerounaise des Eaux, C.D.E, American Electricity Society-Société Nationale d'électricité, AES-SONEL, la Cameroon Télécommunication, CAMTEL, la Commune de Ngaoundéré Ier, où, dans certains cas, nous avons été reçus par les chefs de services (CAMTEL et la Commune de Ngaoundéré I) et d'autres par des agents.

Malgré certaines résistances de la part des quelques uns (AES-SONEL où le délégué à catégoriquement refusé de nous recevoir, et ce à trois reprises) et les intempéries ou caprices de la nature (ensoleillement élevé, pluies subites etc.) nous avons pu recueillir assez d'informations pour la mise en oeuvre de notre travail.

DEUXIEME PARTIE

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DU MILIEU

L'espace de nos jours constitue un cadre de vie indispensable pour les hommes et même dans le développement de leurs activités. Ainsi, d'un point de vue général, le quartier Burkina-Faso, localisé dans la ville de Ngaoundéré (Adamaoua-Cameroun), se situ entre le 07°18'18,61" latitude Nord, et le 13°36'03,80" longitude Est. Il se distingue comme étant un relativement homogène et varié de part son cadre naturel et sa dynamique anthropique.

I-LE MILIEU PHYSIQUE

Ici, il s'analysera dans ses différentes composantes à savoir : le relief, les sols, l'hydrographie, le climat et la végétation.

1-Relief, sol et hydrographie*.

Doté d'un relief assez particulier, le quartier Burkina est implanté aux pieds des Monts Ngaoundaï, plus précisément au Nord-est de celles-ci. En effet, la particularité de ce relief vient de la prédominance de versants relativement raides accentuant la valeur de la pente des Monts, aussi de la morphologie accidentée et des blocs de roches qui la constituent. De plus, cette morphologie accidentée accélère le processus d'érosion hydrique et rend difficile d'accès la zone.

Par ailleurs, l'ensemble du quartier est parsemé de blocs de roches du fait de sa position géographique (proximité des montagnes). En effet, on distingue, pour la plupart, des roches basaltiques et granitiques qui s'altèrent progressivement du fait de l'érosion. Une brève analyse pédologique laisse transparaître des sols qui se composent en majorité de latérites rouges ou brunâtres qui est le résultat de l'érosion des montagnes due à l'alternance des saisons sèches et humides. Aussi, ces sols sont riches en fer et en argile.

Le potentiel hydrographique de la région est faible du fait de l'altitude. Néanmoins, il est caractérisé par un ensemble de ruisseaux qui constituent en partie les limites naturelles du quartier.

2-Climat et végétation.

Le climat est presque tempéré puisque cette zone de savane arborée est située en hauteur. Les variations de température sont plutôt importantes en saison sèche. La saison est divisée en deux : Saison sèche et saison pluvieuse. La saison sèche est marquée par un vent sec venant du nord tel que l'harmattan qui se transforme en un vent sec et chaud. Quant à la saison des pluies, elle est marquée par des pluies parfois violentes et discontinues.

La végétation du quartier a été considérablement affectée par l'homme. Elle était essentiellement constituée de savane arborée. Ce pendant, le couvert végétal s'est dégradé successivement sous la pratique de l'élevage des Zébus et de l'agriculture. Cette dégradation s'est accentuée suite à la pression urbaine sur les espaces. Ces différents changements ont laissé place à quelques zones de végétation dense généralement aux abords des petits cours d'eaux. De plus, dans le quartier, les espèces sauvages ont laissées peu à peu place aux arbres fruitiers appartenant à la famille des anacardiacées3(*), des lauracées2 et des rutacées3.

II-LE MILIEU HUMAIN

1-La population : présentation générale.

D'après le Djaouro Sali Bindo4, le peuplement du quartier Burkina a débuté avec l'arrivée des peuls et des Bororo dont l'activité était l'élevage extensif* (élevage qui se pratique sur des vastes étendus mais avec un faible rendement). Peu de temps après, sont venus les cultivateurs (les Mboum) qui y pratiquaient l'agriculture et de ce fait, repoussèrent les éleveurs au-delà des montagnes. Il est important de noter que jusque là, aucune maison d'habitation n'était construite dans cet espace. L'influence de la présence des fonctionnaires dans la zone amena les cultivateurs à se rapprocher de leurs zones de culture. Ainsi, les effets de la croissance démographique et des phénomènes migratoires sont venus accentuer la croissance urbaine dans la zone confinant de ce fait les activités agricoles dans de petits espaces, voire en dehors du quartier.

En 1925, la Mission Protestante Norvégienne, encore présente de nos jours, s'installe au sud de la ville et l'hôpital qu'elle y crée entraîne l'installation de nouveaux quartiers. C'est ainsi que naissent de nouveaux quartiers périphériques parmi lesquels : Gadamabanga, Mideng, Burkina, Bamenyanga et Venez-Voir au sein duquel s'installent les Foulbé, les Haoussa, les Mbororo, les Bédéké, les Perré, les Dii, les Vouté, les Bamiléké, les Bamoun, les Moundang ainsi que les ressortissants de la République Centrafricaine et du Tchad. (M.TCHOTSOUA, J.P NDAME WAKPONOU A. & J. BONVALLOT. 1999).

Par ailleurs, le quartier Studio4(*) est l'un des secteurs de la ville de Ngaoundéré regroupant un grand nombre d'ethnies (environ onze) lui attribuant ainsi un caractère social homogène. Par conséquent, cette diversité ethnique est l'un des facteurs ayant conduit à la mise en place de sept bureaux de vote dans le quartier. L'activité dominante dans le quartier demeure celle du petit commerce (étalage devant les maisons, sur les bordures des rues, petites boutiques...), faisant ainsi office de la prédominance d'activités du secteur informel* (cf. photo 1).

Photo 1 : le petit commerce prolifère à Burkina. (Cliché BELINGA M. 22/05/2010).

Par ailleurs, certaines activités telles que l'agriculture, le petit élevage (poules, moutons, chèvres...) se font ressentir. Concernant l'aspect socioprofessionnel*, il s'agit d'un groupe composite et constitué entre autre de fonctionnaires, de commerçants, d'agriculteurs et de quelques chômeurs. Une analyse sur un échantillon de 40 personnes laisse transparaître le tableau1 ci-dessous.

TABLEAU 1 : les catégories socioprofessionnelles

Activités

Nombre de personnes

Pourcentage %

Agriculteurs

05

12.5

Commerçants

23

57.5

Fonctionnaires

05

17.5

Chômeurs

07

12.5

Total

40

100

Sources : enquêtes de terrain, 21/05/2010.

Le tableau ci-dessus fait ressortir un pourcentage assez élevé en ce qui concerne le nombre de commerçants (57.5%), contrairement au chiffre relatif des agriculteurs et des fonctionnaires (successivement 12.5% et 17.5%). En outre, la présence des fonctionnaires de l'Etat peut s'expliquer à travers l'accès relativement moins cher aux terrains de construction à cause de la position géographique du quartier5(*).

2-Présentation de l'habitat.

L'observation de l'ensemble du quartier fait distinguer une occupation anarchique de l'espace, vu la disposition des maisons d'habitation (cf. photo 2). Aussi, cet habitat est-il dense le long de la voie principale et des petites ramifications (groupé le long des rues et dispersé un peu plus en arrière). De plus, le type d'habitat se caractérise d'une part par des maisons construites avec des matériaux modernes définitifs, et d'autre part des maisons de fortune (avec des matériaux de construction semi définitifs ou de récupération) généralement situées dans des zones à risque ou à l'intérieur du quartier (cf. photo 3).

Photo 2 : les maisons sont disposées de manière anarchique. (Cliché pris par Atangana B.H; 01/05/2010)

Photo 3 : Des maisons de fortune situées sur une zone non oedificandi. (Cliché Atangana B. 01/05/2010).

CHAPITRE II : ANALYSE ET ETAT DES LIEUX DES INFRASTRUCTURES URBAINES DANS LE QUARTIER BURKINA.

I-PRESENTATION GENERALE DES INFRASTRUCTURES URBAINES DU QUARTIER.

Pour une meilleure appréhension de ce thème, il nous reviendra tout d'abord d'insister respectivement sur l'historique, la recension ainsi que des modalités de mise en place des infrastructures urbaines de notre lieu d'étude.

1-Identification et historique.

1.1-Identification.

Burkina-Faso, comme tout autre quartier périphérique, doit disposer en son sein d'un minimum d'infrastructures et d'équipements de base. C'est ainsi que nous pouvons identifier, après observation, des infrastructures urbaines relatives respectivement au réseau électrique (poteaux de câbles électriques, transformateur, compteurs...) présents dans la presque totalité du quartier ; celles relatives à la distribution d'eau potable (tuyaux, compteurs) ; celles relatives à la desserte* (rues, ruelles, canalisations d'eaux usées ou de ruissellement6(*), ponts) et enfin celles relatives aux télécommunications (poteaux et câbles).

1.2-Historique.

L'avènement des infrastructures urbaines dans le quartier studio n'est pas ancien. En effet, la mise en place de l'électricité s'est faite dans les années 1997 du fait de la campagne présidentielle. Celles-ci ont été renforcées lors de la campagne de 2004. (Djaouro Bindo S). C'est donc dire que la présence de l'électricité est essentiellement due à des enjeux politiques.

En ce qui concerne les ponts, ceux-ci ont été mis en place sous l'initiative de la population locale car le besoin d'être relié à d'autres quartiers de la ville se faisait ressentir. C'est beaucoup plus tard que ces ponts ont été améliorés par cette même population avec le concours du maire de l'ancienne commune urbaine de Ngaoundéré. En outre, la desserte quant à elle, a succédée à l'installation des populations du fait d'un manque de plan de lotissement7(*) préalablement établis. Par ailleurs, il s'agit d'une infrastructure récemment pensée par les populations et les services publics (commune de Ngaoundéré Ier) dans le but de résoudre les problèmes liés au déplacement quotidien des Hommes et des biens. Elles apparaissent donc, pour la plupart (rues) comme des tracés sinueux, enclavés à cause de la présence des blocs rocheux (cf. photos 4 et 5) et ne respectant pas les règles prévues par la loi régissant l'urbanisme* et l'aménagement* du territoire au Cameroun8(*).

Photos 4-5 : les deux images présentent la résurgence des blocs de rochers sur les voies de circulation. (Cliché Atangana B. 21/05/2010).

2-Procédures de mise en place.

Afin de mieux présenter les différentes procédures de mise en place des infrastructures urbaines au sein d'un quartier, il est convenable de définir les acteurs impliqués d'une part et les méthodes de mise en place.

2.1-Les acteurs* impliqués.

Pour une meilleure coordination des différentes actions visant l'amélioration des conditions de vie, il serait essentiel de considérer l'intervention d'entités publiques spécialisées dans la distribution des services à la population. Nous nous intéresserons plus précisément aux différentes actions menées par les sociétés telles que AES-SONEL ; la Camerounaise des Eaux ; CAMTEL ; la Communauté Urbaine sans oublier l'apport incontournable de la population locale dans l'implantation des infrastructures urbaines au sein du quartier Burkina.

De prime à bord, le premier acteur en charge de l'installation infrastructurelle dans le quartier Burkina est AES-SONEL. En effet, il s'agit ici d'une société tout récemment privatisée9(*) par l'Etat camerounais. Son objectif de base ici demeure la distribution et l'entretien du patrimoine électrique de l'ensemble de l'Etat et de ce fait, se fixe pour objectif majeur l'électrification intégrale du pays. Ainsi, pour ce qui est du quartier Burkina, les travaux d'infrastructures électriques débutèrent dans les années 1997 sous l'impulsion du parti au pouvoir (RDPC). Mais, de nos jours, l'électrification du quartier n'est pas effective.

La Camerounaise des Eaux (CAMWATER), autre fois appelée SNEC, est aussi une société privatisée* par l'Etat camerounais. Elle se fixe pour objectif la desserte en eaux courantes et potables à tous les citoyens résidents sur le territoire camerounais. C'est un objectif relativement difficile à atteindre par celle-ci au vue de plusieurs problèmes rencontrés (milieu physique inadéquat ; conditions d'abonnement onéreuses ; revenus de la population faible etc.) comme nous le démontre l'état des travaux dans le quartier.

Les exigences de la mondialisation ont conduit à une nécessité de communiquer et de s'informer. C'est pour cette raison que l'Etat camerounais s'est doté en son sein d'une institution de télécommunication nommée CAMTEL. La dite société, créee par un décret présidentiel le 08 Septembre 1998, s'affiche ici comme une société visant la facilitation de la communication à personnes à moindre coût et favorise l'accès des citoyens aux différents moyens de communication. De plus, cette société touche une bonne partie des camerounais et les résidents du quartier Burkina ne sont pas en reste, malgré toutes les difficultés qu'elle peut rencontrer dans ladite zone. (NGONO Jean François)10(*)

En ce qui concerne la communication audio-visuelle par câbles, les habitants du quartier studio ne sont pas lésés. En effet, c'est dans les années 2001 que le premier distributeur c'est installé et a ravitaillé presque tous ceux qui disposaient d'un poste téléviseur récepteur dans le quartier. La croissance démographique entraîna la mise en place, en 2009, d'un deuxième opérateur.

L'acteur à ne pas omettre de citer parmi ceux précédemment évoqués, et qui constitue le moteur de la mise en place des infrastructures dans la zone est la communauté locale (environ 10.000 Hts11(*)). En effet, sa contribution dans la réalisation des projets infrastructurels n'est pas la moindre. De ce fait, il serait notable de préciser leur quasi participation dans la réalisation des projets de mise en place d'infrastructures.

2.2-Mise en place des infrastructures.

Comme nous l'avons signalé plus haut, la mise en place des infrastructures électriques s'est faite en 1997. En effet les difficultés d'accès du fait d'un relief accidenté et d'un manque de voies « normales » de circulation n'ont pas facilité l'installation de ces infrastructures. De plus, l'électrification du quartier s'est renforcée en 2004 c'est-à-dire sept ans plus tard lors des campagnes présidentielles. (cf. photo 6)

En ce qui concerne les infrastructures liées à l'eau potable distribuée par la CAMWATER, c'est le Comité de développement du quartier avec le concours de la présente société qui a conduit à l'avènement desdites infrastructures. Par ailleurs aucun programme de renforcement de ces infrastructures n'est prévu dans le quartier tant que la route reliant Burkina-Faso et le château d'eau le plus élevé sera inexistante. (cf. photo 7)

Le mois de Mai 2006 a été la date à laquelle le réseau de communication CAMTEL a couvert la région entière. Pour cela, l'installation des infrastructures des équipements de télécommunication n'est pas aisée, mais les efforts fournis par la société sont considérables du fait de la récente création de cinq points de vente et de la rénovation* très proche des équipements existants (poteaux, câbles...).

Les opérateurs évoluant dans la diffusion audiovisuelle par câble quant à eux n'ont fournis aucun effort en ce qui concerne l'installation des infrastructures car ils utilisent celles implantées par la société AES-SONEL.


Enfin, dans la mise en place des différentes infrastructures, la population locale y est pour beaucoup. En fait, c'est elle qui a initié, dans le but de permettre une circulation plus aisée, la construction des différents ponts qui y existent et a participé à leur rénovation. C'est encore elle qui, avec la participation du Maire de la Commune Urbaine de Ngaoundéré, a effectué le traçage de la rue principale et quelques rues secondaires dans le quartier. De plus, elle s'occupe aussi de la mise en place des différentes passerelles qui sont faites essentiellement de troncs d'arbres, de sacs de sable superposés, morceaux de fer de récupération etc. et les canalisations* bien que précaires pour l'évacuation des eaux usées et de ruissellement.

II-INFRASTRUCTURES URBAINES ET ADAPTATION AUX MODES DE VIE DE LA POPULATION.

Afin de mieux appréhender leur cadre de vie, les hommes ont appris à s'adapter aux multiples aléas* qui leur sont imposés. En effet, pour une meilleure compréhension du mode d'adaptation du mode de vie de la population de Burkina et la réciprocité qui en découle, il nous sera nécessaire d'explorer les différentes possibilités d'accès aux infrastructures par ceux-ci d'une part, outre l'importance des infrastructures pour la population et leur place dans les activités et le mode de vie de la population de Burkina.

1-Possibilités d'accès.

Habituellement, en ce qui concerne le ravitaillement de la population du quartier Burkina en eau potable, celle-ci le fait soit au puits, soit a la source, soit au près de la CAMWATER. Dans le dernier cas, il s'agit soit d'un branchement direct12(*), soit d'un achat au près de ces derniers (cf. photo 8). Certains disposent à la fois d'un puits et d'un branchement à domicile. (YAYA13(*))

Les données d'une enquête en matière de ravitaillement en eau potable pour un échantillon de 40 foyers, nous ont conduit aux résultats contenus dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1 : Principales sources de ravitaillement en eau potable.

Principales sources de ravitaillement

Nombre de maisons

Pourcentage (%)

CAMWATER

16

40

Puits

19

47,5

CAMWATER+Puits

05

12,5

Total

40

100

Source : enquêtes de terrain.

L'échantillon que nous avons choisi nous permet de constater que la majorité de notre population (47,5 %) se ravitaille dans les puits. Par ailleurs, 40% de celle-ci se ravitaille directement et uniquement à la Camerounaise des Eaux, tandis qu'une minorité (12,5%) se ravitaille à la fois dans des puits et à la CAMWATER. Ceci explique le fait que bon nombre de la population du quartier n'a pas accès aux infrastructures de ravitaillement en eau par les services publics.

Photo 8 : point de vente d'eau potable au près d'un abonné à la CAMWATER. (Cliché Atangana B. 01/05/2010).

Par ailleurs, le ravitaillement en électricité dans le quartier n'est pas toujours effectif car, une bonne partie de la population n'y a pas accès et de façon légale14(*). C'est ainsi que le tableau 3 suivant illustre avec clarté la situation du quartier par rapport à l'accès aux infrastructures électriques.

Tableau 3 : Principales sources de ravitaillement en électricité.

Principales sources de ravitaillement

Nombre de maisons

Pourcentage (%)

Abonnés directs à AES-SONEL

13

32.5

Non abonnés mais sous-traitants

25

62.5

Non abonnés et n'ayant pas d'électricité

02

05

Total

40

100

Source : enquêtes de terrain, 21/05/2010.

Ce tableau nous permet d'observer les disparités entre les différents foyers abonnés légalement ou non au près des services publics. En effet, 5% de la population ne bénéficie pas des services d'approvisionnement en électricité. Ce pendant, bien que n'étant pas abonnés, 62.5% de l'échantillon a accès à l'électricité mais en tant que sous-traitants. Néanmoins une faible majorité de notre échantillon (32.5%), est abonnée à l'AES-SONEL.

La question d'accessibilité aux infrastructures routières dans le quartier Studio, comporte beaucoup plus de facteurs limitant que de possibilités d'accès à celles-ci. C'est pourquoi nous pouvons noter que les vois de circulations sont presque impraticables en saison de pluies, tout comme en saison sèche, du fait de leur mauvais état.

2-Importance.

L'importance des infrastructures urbaines au sein d'une ville ou même d'un quartier n'est plus à démontrer malgré le fait qu'elles soient insuffisantes. C'est pourquoi la mise en place des équipements urbains dans le quartier Burkina est une nécessité incontournable car, elles améliorent considérablement les conditions de vie des populations qui y vivent et assurent par là même le développement du quartier, et partant de la ville. L'avènement du courant électrique a conduit au développement des activités économiques nécessitant son utilisation (salons de coiffure, moulins à farine, call-box etc.), l'accès facile à l'information (radio, télévision etc.). En outre, la présence de l'eau potable a contribuée à la réduction des maladies hydriques* comme la dysenterie amibienne, le choléra, la fièvre typhoïde.... (BOBBO Salihou)15(*) De plus, les services de télécommunication comme CAMTEL et d'autres opérateurs ont facilité la communication entre les populations et la transmission rapide de l'information. En outre, les voies de desserte sont très importantes dans le quartier car elles permettent la circulation aisée des biens et des personnes, l'évacuation d'ordures et déchets de toute nature (par la société HYSACAM) dans le cadre de l'assainissement du quartier, et faciliterait même des interventions policières, pompières ou même une évacuation d'urgence. Sur la base de ces quelques exemples, il est clair que les infrastructures urbaines sont très importantes pour le développement durable* du quartier.

3-La place des infrastructures face aux besoins de la population.

Parler, un temps soi peu, d'infrastructures urbaines, revient à les rapprocher inéluctablement de la population. En effet, la concentration de la population en un milieu précis semble s'accompagner des besoins primordiaux tels que : se déplacer, accéder à l'eau potable et à l'électricité, communiquer et s'informer. Pour le cas échéant qui est celui du quartier Burkina, l'accent sera ainsi mis sur l'apport initial des infrastructures urbaines pour la communauté locale.

Ce qu'il faut observer ici est que la situation des quartiers périphériques par rapport aux infrastructures est du moins précaire. La corrélation* se fait aussi ressentir entre la population du quartier qui est de plus en plus croissante, et les infrastructures de base dont l'état et la disponibilité sont problématiques. Analysant donc l'importance de celles-ci sous cet aspect, nous pouvons dire que les besoins communs de la population, en termes d'équipement, se font de plus en plus ressentir dans le quartier Burkina. Les avantages tirés des équipements du quartier sont du moins insuffisants en raison des multiples facteurs parmi lesquels : la rareté des points d'eau potable, le niveau de vie de la population relativement faible etc.

CHAPITRE III : LES FACTEURS LIMITANTS ET CONSEQUENCES SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DU QUARTIER.

Afin de mieux aborder cette partie du travail, il nous sera nécessaire de présenter les différents acteurs ayant un effet direct sur la mise en place des infrastructures urbaines dans le quartier Burkina. A cet effet, il serait important de présenter tout d'abord les différents facteurs limitants, puis leurs conséquences sur le développement durable du quartier.

I-LES FACTEURS LIMITANTS

Ceux-ci peuvent être soit naturels (le relief, l'altitude etc.), soit administratifs ou encore liés à la croissance incontrôlées de la population.

1-Le relief.

Il constitue, pour la plupart, l'un des agents de marque ayant une influence sur la mise en place des infrastructures au sein du quartier Burkina. En effet, la position du quartier par rapport aux monts Ngaoundaï lui est très défavorable pour le développement des infrastructures urbaines. De ce fait, les effets de la raideur de la pente sont à l'origine des phénomènes d'érosion hydrique qui, très généralement, provoquent des ravinements le long des rues. (cf. photo 9). Le processus d'abduction d'eau par la CAMWATER, est confronté aux mêmes problèmes liés à la pente. Par la même occasion, la composition du sol de la zone est un frein à l'installation des tuyaux d'abduction d'eau par la société ci-dessus citée.

2-Les critères financiers, logistiques et politiques.

Le constat majeur que nous pouvons faire ici est celui d'un paysage urbain en forte extension, échappant presque à la vigilance des autorités ; ce qui semble animer de multiples débats liés aux différents besoins de la population locale. Il se poserait donc, pour tous, des différents problèmes de moyens financiers, logistiques et humains pouvant être mis en oeuvre par les différents pouvoirs publics dans l'optique d'une quelconque solvabilité de la situation du quartier, dont le devenir relèverait inéluctablement de l'incertitude. Signalons tout de même que les effets de lourdeur administrative (modalités d'abonnement très onéreux) ne permettent pas à la population à faibles revenus, de bénéficier des services adéquats (l'eau potable et l'électricité etc.). C'est donc dire que la présence infrastructurelle dans le quartier Burkina relève de l'effort des particuliers dont le niveau de vie est nettement plus élevé.

Photo 9 : l'érosion hydrique conduit à la formation des ravinements le long des rues. (Cliché Atangana B., 01/05/2010)

Un autre facteur limitant est celui lié à des raisons purement politiques. En effet, la marginalisation du quartier Burkina viendrait du fait que, lors des élections municipales de 1997, la population du quartier Burkina avait majoritairement voté contre le parti ayant gagné ces élections municipales. Par conséquent donc ils n'ont pas pu bénéficier du feed back16(*) de la part de la commune urbaine de la ville.

3-La pression démographique.

La pression démographique constitue, autant que ceux précédemment énoncés, un handicap majeur contribuant à ralentir l'évolution du quartier sur le plan infrastructurel. En effet, les villes africaines sont celles qui connaissent actuellement les plus forts taux d'urbanisation dans le monde. (Géopolis, FME, 1992 (taux d'urbanisation)). Cette croissance est intimement liée aux mouvements de la population, ayant des répercutions sur les quartiers dits périphériques comme c'est le cas au quartier Burkina. En effet, le quartier Studio, précédé du quartier Joli soir connaissent les plus fortes évolutions de la population dans la ville de Ngaoundéré. Ce qui explique la pression que celle-ci exerce sur son environnement, et de là, sur les différentes infrastructures urbaines en place (consommation élevée de l'eau potable etc.).

Il est à noter que ces différents facteurs, ainsi que beaucoup d'autres, ont des répercutions plus ou moins néfastes tant sur le milieu que sur les infrastructures urbaines.

II-LES CONSEQUENCES.

1-Les effets de la pression démographique sur les infrastructures urbaines.

La pression démographique est un phénomène difficile à gérer dans la plupart des pays d'Afrique et même dans le monde. Ainsi, la majorité des quartiers périphériques sont densément peuplées et, ces populations exercent une très forte pression sur les infrastructures qui s'y trouvent. Cette action conduit ainsi à la détérioration* de celles-ci. C'est dans cette catégorie que ce trouve notre site d'étude dont la population est estimée à environ 10.000 habitants. De ce fait, les équipements ne sont pas proportionnels au nombre de la population qui les exploitent. Les actes de vandalisme et de vol liés à la délinquance juvénile, entrainent la disparition et la destruction des équipements mis en place, donnant lieu à la réduction de ceux-ci. La négligence quant à elle, se manifeste par le manque d'entretient par le ou les services compétents. Tous ces actes (surexploitation, vandalisme, vol, manque d'entretient etc.) ont pour conséquences la dégradation continuelle des infrastructures, outre les effets négatifs sur le développement du quartier.

2-La dégradation du milieu.

L'homme de part ses activités et le milieu dans lequel il vit entretiennent des interrelations* pouvant conduire dans un cas comme dans l'autre à des répercutions notables. Ainsi, avant son humanisation, le quartier Burkina-Faso était constitué d'une savane arborée qui recouvrait la totalité de la zone. L'arrivée progressive de l'homme, la croissance urbaine qui s'en est suivi, ont conduit à la dégradation du milieu. Aujourd'hui, le milieu naturel subit des modifications au point où on a plus une végétation homogène mais plutôt hétérogène et sélectionnée. L'installation des infrastructures dans le quartier a accentué les processus d'érosion hydrique pouvant conduire à des éboulements. Bien plus, la mise en place des équipements liés à l'eau (tuyaux) et d'électricité (poteaux) et les rigoles non aménagées ont parfois conduit au développement des marmites d'érosion (Cf. photo 10).

Photo 10 : rigole non aménagée, subissant une érosion accélérée. (Cliché Vondou L.P, 21/05/2010).

Dans le cadre de la pollution atmosphérique, les tendances actuelles ont conduit à l'utilisation massive des engins de déplacements rejetant des gaz qui dégradent l'atmosphère de manière générale. En bref, l'installation des infrastructures urbaines dans le milieu change complètement sa donnée naturelle en réduisant les espèces qui s'y trouvent (faune, flore). Alors, le milieu qui était au départ relativement naturel devient un milieu artificiel, humanisé et relativement préjudiciable pour l'homme.

Ainsi, un relief accidenté, couronné par le manque de moyens logistiques et financiers, et une pression démographique toujours croissante, ont des effets défavorables sur le développement durable du quartier.

CONCLUSION

Présenter les facteurs déterminants de la présence des infrastructures urbaines dans le quartier Burkina était le principal objectif à atteindre. Pour ce faire, nous avons formulé un certain nombre de questions qui nous ont servi de guides pour mieux appréhender l'aspect réel dans lequel se présentent les infrastructures urbaines dans notre site d'intérêt. En effet, le quartier Burkina, bien que doté d'un minimum d'infrastructures urbaines, est le résultat des efforts perpétués non seulement de sa population, et plus particulièrement des élites locales, soutenus par les services publics. L'amélioration des conditions de vie de la population du quartier Burkina passerait par : une restructuration entière du quartier, tout en délocalisant les populations des zones à risque. De plus, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, il est nécessaire d'adapter les procédures administratives au niveau de vie de la population et les modalités d'abonnement en eau, électricité et télécommunication. Il en est de même pour la mise à disposition des matériaux de construction adéquats. Toutefois, une collaboration étroite entre la population et les services en charge de l'aménagement s'impose désormais pour assurer des jours meilleurs au quartier Burkina et à sa population.

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Loi N°2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun.

LEXIQUE

1) Acteurs : personne qui participe activement ou qui agit sur l'espace selon ses moyens, avec une ou des stratégies.

2) Aléa : évènement dépendant d'un hasard défavorable.

3) Aménagement : action volontaire d'une collectivité sur son territoire, pour s'adapter aux besoins et obtenir une meilleure répartition des hommes et des activités.

4) Canalisation : conduite assurant le transport d'un fluide ou de l'énergie.

5) Corrélation : rapport de cause à effet entre deux éléments.

6) Desserte : c'est le fait d'assurer la communication ou le transport d'un lieu à l'autre.

7) Détérioration : dégradation qui fait perdre de la valeur à quelque chose.

8) Développement : processus qui permet d'améliorer l'existence d'une population : allongement de la vie, accès à l'instruction, élévation du niveau de vie, accès aux infrastructures et aux biens de consommation etc.

9) Développement durable : théorie qui lie le développement au maintient de l'équilibre homme/ressources et à la protection de l'environnement.

10) Elevage extensif : élevage pratiqué sur de vastes étendues.

11) Espaces tributaires : espaces dépendants de quelque chose.

12) Facteur : élément qui participe à la réalisation de quelque chose.

13) Hydrographie : ensemble des cours d'eaux et des lacs d'une région.

14) Infrastructures : ensemble des ouvrages et équipements au sol, destinés à faciliter le trafic routier, aérien, maritime ou ferroviaire.

15) Interrelation : relation entre des individus, des groupes, des disciplines scientifiques, etc.

16) Maladies hydriques : maladies dues à la consommation ou l'utilisation des eaux souillée

17) Morcellement : division de quelque chose en deux ou plusieurs parties

18) Privatisée : économie transférée du secteur public au secteur privé.

19) Recension : inventaire détaillé et critique (soutenu).

20) Rénovation : transformation faite dans le but d'améliorer et de moderniser quelque choses.

21) Secteur informel : vaste ensemble d'activités très diverses (petits métiers de vendeurs ambulants, de réparateurs ou récupérateurs, petites entreprises aux techniques rudimentaires) qui fonctionnent en marge des règlements étatiques et assure le suivi d'un grand nombre de pauvres dans les pays en développement.

22) Socioprofessionnel : catégorie sociale définie par l'appartenance à une profession, à un secteur économique.

23) Urbain : ce qui est propre à la ville (voirie urbaine, population urbaine etc.)

24) Urbanisme: ensemble des réflexions et des méthodes qui ont pour but l'aménagement de l'espace des villes et de leurs alentours en fonction des critères esthétiques, fonctionnels et sociaux.

ANNEXE : LE QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE

GUIDE D'ENTRETIENT

Monsieur/Madame, nous, ATANGANA BAMELA Hyacinthe, EMOUNDOMB MOANTAMB D.S, KOSYAKBE Armelle, VONDOU Laurent Pierre et MBEPORO YAYA Yves, tous étudiants à l'université de Ngaoundéré, nous tournons vers vous dans le but d'obtenir quelques informations nécessaires dans le cadre d'une recherche académique. En effet, le travail s'articulant autour des infrastructures Urbaines dans votre quartier, nous vous assurons que tous ce que vous nous direz sera pris en compte, et ceci dans le respect de l'anonymat. Etes-vous disposé à répondre aux questions ?...............merci monsieur/madame de prendre part à l'évolution de ce travail.

Identification

1-Quel est votre sexe ? M F

2-De quelle ethnie êtes-vous ?.............................................................

3-Dans quelle tranche d'âge êtes-vous ?

15-24 ans

25-34 ans

35-44 ans

45-54 ans

55-64 ans

65-74 ans

75 ans et +

 
 
 
 
 
 
 

4-Quelle est votre profession ?

Cultivateur Fonctionnaire Commerçant chômeur

Autres à préciser.............................................................................................

Les infrastructures urbaines

1-Quelle importance accordez-vous aux infrastructures urbaines dans votre vie quotidienne ?

Inutiles Moins utiles Utiles Très utiles

2-Comment trouvez-vous l'état des infrastructures de votre quartier ?

Très mauvais état Mauvais état Bon état Très bon état

3-Les infrastructures présentes satisfassent-elles vos attentes ?

Pas du tout Partiellement Totalement

Ravitaillement en eau

1-Avez-vous accès à l'eau potable ? OUI NON

2-Etes-vous abonné à la Camerounaise Des Eaux ? OUI NON

3-Quel est votre principale source de ravitaillement en eau ? (vous pouvez cocher plusieurs cases)

CAMWATER Puits Sources

Autres à préciser.............................................................................................

Ravitaillement en électricité

1Avez-vous accès à l'électricité ? OUI NON

2-Etes-vous abonné à la SONEL ? OUI NON

Si non, pourquoi ?.........................................................................................................................

Nous vous remercions gracieusement, monsieur/madame, pour votre aimable collaboration et pour votre apport dans l'évolution de ce travail.

* 1 _ ASCHER F. Métapolis ou l'avenir des villes. Paris : édition O. Jacob, 1995, 345 p

* 2 _ BOYER J.C Les banlieues en France, territoires et sociétés. Paris : Armand Colin, 2000, 206 p

* 3 _ Espèce à la quelle appartient le manguier ou «Anacardium occidentale«.

2 Espèce à la quelle appartient le «persea gratissima« ou l'avocatier.

3 Espèce à la quelle appartiennent les arbres fruitiers que sont les "citrus aurantium bergania" ou citronnier, et les «citrus bergania« ou oranger etc.

4 Djaouro Sali Bindo est le chef supérieur du quartier Burkina, étant entendu qu'il en existe deux chefs.

* 4 _ Véritable nom du quartier Burkina-Faso, et appellation reconnue par la communauté urbaine de la ville de Ngaoundéré

* 5 _Le quartier Burkina est situé au pied des monts Ngaoundaï, milieu caractérisé par un relief potentiellement dangereux. C'est pour favoriser la croissance de ce quartier que les ?propriétaires terriens? proposent des terrains à des prix relativement bas aux acheteurs.

* 6 _ La canalisation sous le pont reliant le quartier Burkina et le quartier norvégien est en pleine construction par un particulier et résident du quartier.

* 7 _ Le quartier Burkina n'est pas doté jusque là d'un plan de lotissement préalable et aucune action future n'est envisagée sur ce point.

* 8 _ Article 9 al.1 et l'article 10 de la loi N°2004-003 du 21 Avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun.

* 9 _ Le contexte de privatisation des entreprises Camerounaises a été initié en 1995 sous la pression des bailleurs de fonds internationaux à la suite de la grande récession économique qui a frappé le monde

* 10 _ NGONO Jean François est contrôleur des télécommunications et chef d'agence de la CAMTEL à Ngaoundéré.

* 11 _ Chiffre esquissé par Djaouro Sali Bindo (chef principal du quartier Burkina), et par le maire de la commune urbaine de Ngaoundéré Ier. Car n'ayant pas de données exactes sur la population du quartier Burkina de nos jours.

* 12 _ Le consommateur son robinet à domicile

* 13 _ Chef de la section technique de la Direction régionale de l'Adamaoua CAMWATER

* 14 _ Entendons ici le suivi et le respect des procédures d'abonnement à l'AES-SONEL

* 15 _ BOBBO Salihou est l'actuel maire de la commune urbaine de Ngaoundéré Ier et fervent membre de l'UNDP.

* 16 _ Entendons par là la rétribution en infrastructures de base (rues, abductions en eau et en électricité etc.) de la part du parti au pouvoir au sein d'une commune.






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams