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Cultures maraà®chères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la communauté rurale de Ndiob (département de Fatick)

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par Aliou NDAO
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master II 2009
  

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INTRODUCTION

L'agriculture constitue une des principales occupations des populations rurales dans plusieurs parties du monde. Elle procure a plus 900 millions de ruraux des revenus indispensables a leur subsistance (SY 2008). Cependant comme l'a remarqué Gandhi, « ...elle comble l'avidité de quelques-uns sans satisfaire les besoins de tous1 N.

Au moment oii dans les pays développés, l'agriculture assure la sécurité alimentaire, on remarque qu'elle butte a de lourdes contraintes dans les pays du tiers-monde, en particulier ceux de l'Afrique sahélienne. « L'Afrique prise dans son ensemble est confrontée a des déficits alimentaires dont les manifestations aiguds prennent la forme de famine2 ». Dans cette partie du monde, l'activité agricole est loin d'assurer l'autosuffisance alimentaire, bien qu'occupant de 65 a 70% de la population active dans des pays comme le Sénégal.

Le secteur agricole sénégalais est confronté depuis plus de 20 ans a plusieurs contraintes.

Sa contribution au PIB a fortement baissé de 1997 a 2000, passant respectivement de 17% a 10,7% (DPS, 2000). La couverture des besoins alimentaires se situe entre 54% et 84% pour cette même période. Cette situation impose l'importation de plus de 500 000 tonnes de céréales par an et conduit a une dégradation de la balance commerciale.

Cette faiblesse du secteur agricole, résultant de divers facteurs explique en grande partie la persistance de la pauvreté en Afrique de façon générale et au Sénégal en particulier. « Une étude publiée en novembre 2004 par South African Insitute of Race Relation (SAIRR) a révélé que l'Afrique subsaharienne qui présente environ un dixième de la population mondiale pourrait abriter jusqu'à 50% des populations pauvres d'ici 20153 N, d'oii la nécessité de prendre des mesures préventives en matière de politiques agricoles pour une croissance économique durable.

1

DIOP Demba, 1999, Agriculture et réduction de la pauvreté : une simple question d'accès ?, information pour le développement agricole des pays ACP, N°80, Spore p 01

2

POURTIER R., 2001 : Afriques noires HACHETTE, p.76

3

NGOSSO Hugues, 2005, Problématique de exploitations agricoles familiales dans la LOASP : cas de la CR de Tataguine (Fatick), Mémoire de Fin d'Etudes, ENSA-Thiès, page 02

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Rurale de Ndiob (département de Fatick)

Selon J. Hecq et F Dugauquier, (1990 :5) « la croissance economique des pays du Tiers- monde et, par consequent, l'amelioration du standard de vie de leurs populations passe par le developpement de leur agriculture. Celui-ci depend de l'intensification des techniques de production *.

A ce titre, les pays saheliens deploient depuis des annees de gros efforts, et mettent en oeuvre diverses politiques en vue de developper leur agriculture. C'est dans ce sens qu'on note au Senegal des politiques de diversification et d'intensification, notamment dans le domaine de la riziculture irriguee mais aussi et surtout de l'horticulture, avec comme objectifs le relevement du niveau de vie des ruraux et la securite alimentaire.

L'horticulture est une activite qui designe la culture des legumes, des fleurs, des arbustes, et des arbres fruitiers ou ornementaux. Elle est essentiellement divisee en deux branches : l'horticulture ornementale ou non comestible qui comprend la floriculture, l'arboriculture d'ornement, les pepinières et la production de plantes bulbes ; et l'horticulture vivriere ou comestible qui comprend les cultures legumières de plein champs, maraicheres ou potageres, ainsi que la culture des arbres fruitiers4. Dans le cadre de cette etude, notre reflexion portera sur le maraichage de contre saison.

L'activite horticole a connu ses debuts au Senegal avec les jardins d'essais ou jardins d'acclimatation de legumes temperes, d'arbres fruitiers et plantes d'agrements. Le plus ancien est celui de Richard 'Toll (Saint-Louis), fonde en 1816, suivi des jardins de Sor (Saint-Louis) en 1898 et de celui du penitencier de 'Thies etabli par la mission catholique. En 1903 s'ajoute le jardin de Hann qui constituait, par l'existence de ses nappes d'eau affleurant, un reservoir pour l'alimentation de Dakar5. L'horticulture est donc une activite economique ancienne, mais dynamique, pourvoyeuse d'emplois et porteuse d'espoirs. Ce secteur occupe depuis 1984 une place de choix dans les politiques agricole du Senegal.

En effet, face aux problemes persistants (chute des cours, degradation des sols) des
cultures de rente (coton et arachide), et leurs consequences sur la vie des populations

4 Encyclopédie Microsoft Encarta, 2008.

5 SALL A S et al, 2007, l'horticulture, une activité majeure, document 5 de 13 IDRIC publication

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provoquant un exode massif vers les villes, l'Etat sénégalais a choisi l'horticulture comme vecteur du développement agricole6. Ce secteur est considéré de nos jour comme une source de croissance capable de réaliser les objectifs que l'Etat s'est fixés dans le secteur agricole, notamment la réduction de l'importation des produits de grande consommation (oignon, pomme de terre), l'introduction d'especes a haute valeur destinés a l'exportation, la satisfaction des besoins des populations en produits horticoles et la création d'emplois.( SALL A S et al, 2007)

L'importance accordée a l'horticulture depuis ces dernières années, combinée a la rapide croissance urbaine traduisant un grand marché de consommation de produits maraichers, explique sans doute son extension rapide vers les zones rurales des régions de Tambacounda, de Ziguinchor, de Kolda, mais aussi et surtout le bassin arachidier.

Dans cette région, marquée par des déficits pluviométriques, le maraichage prend de plus en plus une place importante dans la vie des populations. Cette activité se développe dans des zones dépressionnaires constituant des prolongements des vallées fossiles du Sine et du Saloum.

La Communauté Rurale de Ndiob située dans l'arrondissement de Diakhao, département de Fatick est traversée du sud au nord par un des bras de la vallée morte du Sine, prolongeant jusque dans la région de Diourbel. Cette vallée morte couvre une superficie de plus de woo ha dans la Communauté Rurale7 et se caractérise par une nappe souterraine affleurant et un chapelet de marigots temporaires essentiellement alimentés par les précipitations en hivernage. Tout au long de cette zone, on note un développement spectaculaire de petites exploitations maraicheres qui jouent un role non négligeable dans l'approvisionnement des villes comme, Diourbel, Fatick, Touba, Bambey etc. en produits maraichers. Depuis quelques années, cette activité attire l'attention des structures d'aide et d'encadrement comme les ONG, favorisant un accroissement du nombre de producteurs et un développement progressif des cultures maraicheres.

6 SALL A S et al, 2007, op. Cit.

7 NDIAYE I, 2000, la situation économique de la CR de Ndiob, rapport de stages, ANCAR, 25 p

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Ainsi l~etude des caracteristiques et des incidences de ces dernieres, dans leurs dimensions geographiques, revet une importance capitale.

Carte 1: Localisation de la communauté rurale de Ndiob

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PROBLEMATIQUE

L'agriculture est un produit de facteurs. Dans les régions soudano- sahéliennes, le principal facteur de production est l'eau ; si celle-ci vient a manquer, c'est-à-dire si les pluies s'arretent trop tot ou si elles s'interrompent trop longtemps, l'impact de tous les autres facteurs est dérisoire et la production régresse. ( Hecq J. et Dugauquier F, 1990 : 7).

La region sahelienne a depuis plusieurs decennies, connu des situations de deficit pluviometrique, facteur de degradation des conditions physiques, handicapant l'evolution des systemes de production. Parallelement, la population augmente a un rythme superieur a l'accroissement agricole. Exemple : le Senegal a enregistre pour la periode 1990/1995, un taux de croissance demographique de 2,7% contre 1,3% pour l'agriculture.

Ces facteurs font qu'aujourd'hui, dans de nombreux pays ACP, l'agriculture connait une serieuse deterioration que certains observateurs qualifient de stagnation (KERAITA 2002). Ils demontrent largement la vulnerabilite, sur le plan alimentaire et economique de l'ensemble des pays saheliens (Nick Cater, 1992).

Les agricultures africaines sont confrontées a de lourds handicaps structurels dans le contexte d'une croissance démographique très forte. Elles doivent répondre a un double défi : manger, exporter. C'est l'objet central des politiques de développement dont la complexité est particulièrement grande en matière d'agriculture et d'alimentation. (POURTIER R., 2001 : 75).

Au Senegal, l'ensemble des politiques agricoles entreprises par les pouvoirs publiques depuis 1950, n'a pas connu de grands succes. A cela s'ajoute les effets pervers des politiques d'ajustement structurel des annees 1980 sur le secteur agricole, se traduisant dans le monde rural par des difficultes d'acces au credit et aux intrants, la chute des prix aux producteurs du fait de la chute des cours mondiaux, le desengagement de l'Etat et des coilts eleves de la production.

Ainsi, la baisse continuelle des revenus des ruraux de l'ordre de 4% par an (SECK 0,
2002) provoque une pauvrete du monde rural surtout dans le bassin arachidier
comme en atteste PELISSIER. « L'explosion démographique, a la quelle la crise

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climatique recente a ajoute ses effets, a accelere une pauperisation du milieu et des hommes 8».

C'est cette situation généralisée dans l'ensemble des pays de l'Afrique sahélienne, qui a sans doute suscité la nécessité de recourir aux potentialités hydrographiques que dispose la zone et a l'intensification pour une relance du secteur agricole. Ainsi l'agriculture irriguée va apparaitre dans les grands bassins fluviaux du Sahel, comme le Niger, le Volta, le Chari, le Sénégal etc., donnant naissance a de véritables poles d'intensification, aux dynamiques diverses.

La problématique de l'agriculture irriguée est non seulement apparue comme une alternative a l'insuffisance ou a l'irrégularité des précipitations, mais aussi elle est considérée comme une grande révolution qui atteint l'agriculture de l'Afrique en général et celle de l'Afrique subsaharienne en particulier. (PELISSIER., 2002).

L'irrigation au Sénégal a vu le jour au niveau de la vallée du fleuve, avec la riziculture introduite dans le cadre de la politique de diversification agricole, pour une autosuffisance alimentaire dans le pays. Cependant ce nouveau systeme de production a d'autres orientations allant dans le sens d'une agriculture commerciale et industrielle notamment dans le domaine du maraichage. Il traduit ainsi la nouvelle vision agricole du président de la république qui, selon TOURE et SECK., (2005) « s'articule autour de : i) la mise en place d'un réseau hydrographique national ; ii) l'aménagement de bassins de retention et iii) la promotion de l'agriculture d'entreprise, grace notamment a l'installation de jeunes diplômés dans des fermes modernes ».

Des lors, l'activité maraichere qui depuis des décennies, a été une spécialité des Niayes et du delta du fleuve Sénégal (jardin de Richard Toll et de Sor), connait une extension de plus en plus large dans d'autres régions agro écologiques du Sénégal, en particulier dans le bassin arachidier. (SECK. et TOURE O. 2005).

Aujourd'hui le maraichage se développe dans des zones dépourvues d'eau de surface, et s'integre de plus en plus dans les systemes culturaux essentiellement tributaires d'une pluviométrie incertaine et marqués par leur caractere extensif.

8 PELISSIER P, 2002 : Campagnes africaines en devenir, Argument, p 10

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Dans la CR de Ndiob, les cultures maraicheres se développent au niveau de la vallée morte du Sine, suscitant un intérêt de plus en plus grandissant. Ce phénomene résulte surtout de la crise qui a secoué le secteur agricole dans la zone.

En effet la CR de Ndiob fut, a l'image de l'ensemble des collectivités du bassin arachidier, une grande zone de production arachidiere. Cette filière a pendant longtemps constitué le poumon de l'économie des populations. Ces dernières en tiraient l'essentiel de leurs revenus monétaires pour subvenir a leurs besoins.

Cependant a partir des années 1980, la crise de la filière a entrainé une pauvreté accentuée et une précarité des conditions de vie, se traduisant par un accroissement des privations pour une partie de plus en plus importante de la population. On note ainsi une faiblesse de la couverture des services sociaux de base et une chute du niveau d'autoconsommation. Cette situation justifie en grande partie la forte migration des jeunes a la recherche de revenus monétaires pour le soutien des ménages. On retient avec PELISSIER (2002) que les séreres ne font face a la crise qu'en allégeant, par des départs saisonniers, temporaires ou définitifs, le nombre de bouche a nourrir et en comptant de plus en plus sur les ressources issues des migrations vers les villes ou des migrations vers les terres neuves.

Malgré l'effort des élus locaux et des partenaires au développement, pour une redynamisation du secteur agricole de la CR, on note que les rendements de l'arachide sont toujours faibles, et le mil aliment de subsistance des populations, s'est substitué a l'arachide pour devenir une source de revenus monétaires. En effet, faute de moyens, les paysans sont obligés de commercialiser ce mil au niveau des « loumas9 0. Ce phénomene est a l'origine de la persistance de la soudure dans la CR de Ndiob. Philippe BONNEVAL1-, cité par Michel GILLOT, 1987, affirme que « la présence de mil sur les marchés hebdomadaires ne signifie pas nécessairement que les greniers sont pleins. Au contraire, ils sont peut etre entrain de se dégarnir dangereusement, les paysans n'ayant pas d'autres moyens que de vendre leur mil pour se procurer des liquiditésil *. Cette analyse rejoint un proverbe Wolof qui dit : « c'est la poche qui épargne le grenier *.

9 Marchés hebdomadaires

10 Philippe BONNEVAL : responsable de l'organisation Caritas pour le Sine- Saloum

11 Michel GILLOT, 1987, les premiers pas de l'Afrique verte : comment lutter contre les faux excédents et l'endettement paysan, le monde diplomatique, Avril 1987 p 2

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Face a ces difficultés, la nécessité de trouver une nouvelle source de revenus s'impose. Ainsi les populations s'adonnent depuis quelques années au maraichage de contre saison dans la vallée morte du Sine, pour multiplier leurs sources de revenus. L'irrigation va se développer ainsi dans des paysages agraires non drainés et oil les sociétés n'ont, depuis des décennies, compté que sur les saisons de pluies pour développer leurs activités agricoles. Une telle situation peut paraitre surprenante, dans la mesure oil dans plusieurs espaces du monde oil l'irrigation s'est développée, on note la présence d'étendue d'eau de surface en quantité abondante.

Cependant, l'irrigation au niveau de la vallée morte du Sine est similaire a celle pratiquée dans la région des Niayes. Elle est essentiellement tributaire des eaux souterraines, tirée a partir de séanes, de puits traditionnels, de puits cimentés minus de moto pompes.

En effet la vallée du Sine dispose de potentialités non négligeables pour le maraichage : les sols sont riches en argile et limon, la nappe souterraine affleure (5 a 6 m de profondeur)12 et on note une forte insolation de 9 mois favorables, aux cultures légumières. « Grace a l'insolation pendant la période sèche de 09 mois, la culture des fleurs, des fruits et des légumes, en irrigué, offre des rendements exceptionnels... » (SECK 0. 2002). Parallelement a ces facteurs physiques, on note une population essentiellement agricole et dominée par des jeunes, constituant une main d'oeuvre non négligeable.

Par ailleurs, les cultures maraicheres procurent des revenus additionnels aux producteurs de la CR, mais aussi aux nombreuses femmes qui s'activent autour de la commercialisation des produits au niveau des marchés ruraux de la région et dans la commune de Diourbel. Au-dela des revenus, le maraichage a engendré de nombreuses incidences socio-économiques et spatiales malgré quelques contraintes, qu'il importe d'analyser.

C'est la raison principale du choix de ce theme d'étude.

12 PLD de la CR de Ndiob, 2004

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Pour mieux analyser les dynamiques en cours, une reflexion autour d'un certain nombre de questions est necessaire.

~ Quels facteurs justifient l'expansion rapide des activites maraicheres dans la CR de Ndiob ces dernieres annees ?

Or Quelles incidences le maraichage a engendre dans la CR de Ndiob?

Pour apporter des reponses a ces questions, notre approche se developpera autour des axes suivants :

(1° Les rapports existant entre les conditions environnementales et humaines dans la CR de Ndiob, et le developpement du maraichage.

011- Les contraintes et les incidences socio-economiques et spatiales du maraichage dans la CR de Ndiob, mais aussi les perspectives de developpement de l'activite.

La realisation d'une telle etude amene a poser les hypotheses de recherche suivantes :

Hypothèses

011-La CR de Ndiob dispose d'une diversite de facteurs favorables au developpement du maraichage.

cLa filiere maraichere a engendre des incidences socio-economiques et spatiales dans la CR de Ndiob, malgre une diversite de contraintes.

La validation de ces hypotheses conduit aux objectifs suivants :

Objectifs de recherche

Ce travail d'etude et de recherche se fixe comme objectif general, une analyser des incidences des activites maraicheres dans la CR de Ndiob, dans un contexte de declin des systemes pluviaux et de crise de l'economie arachidiere.

Les objectifs specifiques sont :

Or Analyser les fondements du developpement du maraichage dans la CR de Ndiob ;

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cr. Analyser les incidences socio- économiques et spatiales du maraichage dans la CR de Ndiob et les contraintes auxquelles il est soumis.

Contexte et intérêt de l'étude

Face au déclin des systemes pluviaux qui affecte le bassin arachidier dans sa globalité, l'activité maraichere tend aujourd'hui a devenir le moteur de l'économie rentière de nombreux ménages de la vallée de Ndiob depuis plus d'une dizaine d'années. Elle connait une forte dynamique et constitue un puissant facteur de mobilisation d'une diversité d'acteurs. C'est une activité qui présente de réels enjeux économiques pour la CR de Ndiob, dans ce contexte de crise agricole combinée a une population sans cesse croissante par opposition a une dégradation accélérée des ressources naturelles.

Ainsi une étude du role de cette activité dans la vie socio-économique des populations rev8t une importance capitale.

Ce TER s'intéresse a la dynamique et aux multiples impactes de l'activité tant dans le domaine socio-économique que spatial dans l'espace communautaire de Ndiob. Il permettra, a travers la mise en relief de ces impacts, de rendre compte des enjeux économiques que présente un renforcement de l'activité et un soutien des producteurs de la part des autorités locales.

Le choix de la CR de Ndiob se justifie. Par sa situation qui constitue une bonne illustration des diverses contraintes aux quelles le bassin arachidier dans son ensemble et sa population sont confrontés.

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METHODOLOGIE

Notre méthodologie s'articule essentiellement autour d'une revue documentaire complétée par des investigations de terrain. Ces dernières nous ont permis de recueillir des informations multiples et diversifiées aupres des populations. les informations (quantitatives ou qualitatives), ont fait l'objet de traitements et d'analyses pour une meilleure explicitation du probleme de recherche.

I- Revue de la littérature

Notre recherche s'inscrit dans le même ordre d'idée que les travaux consacrés au bassin arachidier et au pays séreres (CR de Ndiob) en particulier, depuis les années 1960, notamment ceux de : PELISSIER P. (1966 et 2002), LERICOLAIS A. (1999), J. LOMBARD (1989, 1990 et 1993) etc. et les études des chercheurs de l'institut Sénégalaise de recherche agricole.

Notre recherche documentaire est d'abord orientée sur des ouvrages généraux ayant trait aux problemes de l'agriculture au sahel en général et au Sénégal en particulier. Elle concerne aussi les différentes politiques mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour un développement du secteur, les revues et les travaux scientifiques traitant du maraichage de faRon générale et de notre zone d'étude en particulier.

Quelques documents de référence ont apporté un certain nombre d'éléments.

La these de PELISSIER P., (1966 : les paysans du Sénégal : les civilisations agraire du Cayor a la Casamance, Imprimerie FABREGUE, saint YRIEIX (haute vienne)), décrit les systemes agraires du pays sérere et les pratiques agricoles en expliquant leur bien fondé écologique ou les contraintes qui les rendent destructrices. Elle nous a permis de mieux cerner les facteurs de la surcharge démographique du pays sérere, conduisant a la surexploitation des terroirs, véritable facteur d'appauvrissement des sols. En outre l'auteur nous a fait une étude pédologique de la zone du sine, nous permettant de nous rendre compte de la nature des sols deck (domaine du maraichage a Ndiob), de leur aptitude agronomique et des énormes atouts qu'ils présentent pour le développement du maraichage dans la zone.

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Le déclin de l'agriculture en milieu sérere suite a la dégradation des conditions naturelles, mais aussi de la surexploitation des terres a été bien compris a travers l'ouvrage de LERIOLLAIS A., (1999: les paysans sérères : dynamique agraire et mobilité au Sénégal, IRD). L'auteur fait ressortir également les effets de ce déclin se manifestant par la fréquence de la soudure chez les populations et une migration de plus en plus importante vers les terres neuves et des centres urbains comme Dakar. Il n'a pas manqué de nous faire également une breve étude des ressources pédologiques de la zone, a travers leur classification et une présentation de leur potentiel agronomique.

Dans : « exploitations familiales et entreprises agricoles dans la zone des Niayes au Sénégal *, (dossier n°133, programme zones arides, International Institute for Environement and développement, TOURE O.et SECK S. M., 2005), nous avons identifié les caractéristiques physiques des Niayes les potentialités favorables a l'horticulture dans la zone. Par ailleurs, les auteurs y traitent des caractéristiques des différents types d'exploitations agricoles, de la situation fonciere et du mode d'acces a la terre, des résultats technico-économiques des exploitations, pour terminer par une étude de l'impact de l'implantation des entreprises agricoles dans la zone.

M. GILLOT, (1987), dans son article : « les premiers pas de l'Afrique verte : comment lutter contre les faux excédents et l'endettement paysan *, (le Monde Diplomatique, Avril 1987), fait le bilan nuancé de la campagne Afrique verte entreprise par des ONG, qui tante de trouver de nouvelles solutions pour réduire la dépendance alimentaire des pays africains.

L'ouvrage de Paul HARRISON, (1991 : Une Afrique verte, KARTHALA-CTA, 448 pages), démontre apres d'innombrables études sur les maux de toute sorte qui accable l'Afrique, que rien n'est irréversible et qu'il demeure de multiples raisons d'espérer, de luter et de progresser. Le grand intérêt de son étude est de montrer en exemple des projets de développement qui ont réussi comme celui du maraichage au Niger, qui a connu des succes notables dans une zone pauvre en ressources hydriques. Cet auteur optimiste estime que face aux nombreuses contraintes qui accablent le secteur agricole africain, l'agriculture irriguée en particulier le maraichage constitue un

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secteur porteur d'avenir et peut être appréhendé comme une solution au développement économique et social durable dans le monde rural.

Dans Jardins et vergers d'Afrique, Nivelles : Terres et vie, l' Harmattan, APICA, ENDA, CTA, 354 pages de DUPRIEZ, et al, (1987), nous avons cerné l'importance des jardins et vergers a travers l'amélioration de l'alimentation des populations, et la génération de revenus. La premiere partie du livre décrit et explique les pratiques de jardinage ; la deuxième caractérise un certain nombre de plantes et en particulier celles qui sont tres présentes sur le marché.

Le guide pratique de ARNAUD et al, (1994 : De l'eau pour le maraichage : Expériences et procédés, Paris : GRET et Ministere de la coopération, 126 pages), montre la contribution des jardins et des petites exploitations a la production alimentaire et commerciale dans les pays en développement. Le guide s'occupe des questions clés de l'irrigation et propose des méthodes pour bien cerner les atouts et les contraintes de chaque maraicher et pour l'aider a choisir le systeme d'irrigation le plus adéquat.

Le rapport final, du projet FAO/CSE, (2003) : l'utilisation des terres agricoles au Sénégal, nous a permis de comprendre l'état des lieux de l'agriculture sénégalaise a partir d'un diagnostic de: la répartition spatiale des terres cultivables, des statistiques sur les superficies emblavées, du niveau de mécanisation, d'utilisation de fertilisant dans les façons culturales et de la place de l'irrigation.

On y retient aussi la pratique de l'agriculture de conservation, la jachere, la rotation des cultures et en fin l'orientation du marché agricole.

SECK Oumar dans son rapport, de juin 2002, intitulé : « Sénégal agricole *, fait une présentation du projet du même nom, a travers son contexte de mise en oeuvre, sa justification, et sa vision fondée sur le développement de l'horticulture, de l'élevage, et de la production halieutique. L'auteur fait une analyse de la cohérence du projet avec les politiques nationales et sectorielles et des impacts attendus.

La these de Boubacar BA, (2006 : Etude géographique de l'agriculture en Afrique
noire : analyse des productions céréalières et des systèmes alimentaires au Sénégal,
Université de Geneve, département de géographie, 383 pages), nous a permis

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d'appréhender les impacts des politiques agricoles dans les processus de transformation de l'agriculture et de la consommation, et la fragilité de la sécurité alimentaire.

Le mémoire de DEA de Ibrahima WADE, (2003 : information et coordination dans la filière maraichère au Senegal, Université Montpellier I, Faculté de Sciences Economiques, 85 pages), nous a été d'un apport important. En effet il nous a permis de saisir les facteurs expliquant la forte croissance du secteur horticole au Sénégal, notamment la forte urbanisation, la dévaluation du franc CFA, et la crise de la filière riz dans la vallée du fleuve Sénégal.

I. DIATTA, (2008), dans sons article : (Dynamique des systèmes de production horticoles et développement territorial dans les Niayes (littoral nord-ouest du Senegal), UGB, section de géographie) nous a renseigné sur les particularités (climatiques, démographiques et économiques) qui font des Niayes le domaine de prédilection de l'horticulture au Sénégal.

A l'échelle de notre zone d'étude, quelques productions scientifiques ont apporté un certain nombre d'informations. A ce propos, LO H. et DIONE M., 2000, dans : « Region de Diourbel : evolution des regimes fonciers ,, (Drylands Research, 26 pages), expliquent l'évolution du régime foncier dans les villages de Darou Salam et Ngodielem (villages de la CR de Ndiob) et la persistance du régime coutumier malgré l'adoption de la loi sur le domaine national.

Ensuite dans « Conservation et Gestion Participative des Ressources Naturelles dans la communauté rurale de Ndiob , (mémoire de maitrise 1998-1999 UCAD, géographie), GNING T. nous présente le cadre physique et humain de la communauté rurale avant de faire le diagnostic des systemes de production et les ressources naturelles disponibles pour enfin terminer par les dynamiques organisationnelles et les différentes stratégies adoptées pour lutter contre la dégradation des ressources naturelles.

Nous ne manquerons pas de mentionner le Plan d'amenagement et de gestion des
terroirs dans la communaute rurale de Ndiob, qui nous a permis en association avec

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le Plan Local de Développement de faire une présentation physique et humaine de la communauté rurale ainsi que l'analyse des potentialités et contraintes du développement de l'activité maraichere.

Dans « Contribution a l'étude des contraintes et perspectives d'amélioration de la culture maraichere dans la vallée de Bacco (département de Fatick) * de DOUI F. (2005, ENSA --THIES), nous avons retenu quelques contraintes liées au maraichage dans la zone de Bacco, mais aussi et surtout les perspectives envisagées pour développer cette activité dans la vallée.

Enfin dans notre mémoire de Master I (2008) : « Coopération décentralisée et développement des activités socio-économiques dans la communauté rurale de Ndiob (Fatick) *, nous avons analysé une série de contraintes qui entravent le développement de l'agriculture dans la Communauté Rurale de Ndiob et l'apport des partenaires du Nord pour relancer le secteur.

Les productions scientifiques a l'échelle de la CR sont orientées vers des aspects liés au foncier, a la gestion des ressources naturelles, aux contraintes de l'agriculture et au role que jouent les partenaires au développement dans la CR. La question du maraichage a été abordée en 2005, mais l'auteur s'est intéressé aux contraintes de la filière et aux perspectives de développement. Notre étude se veut une analyse des incidences socio-économiques et spatiales de cette filière maraichere dans la CR de Ndiob.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius