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Valorisation de résidus de transformation industrielle de tomates: extraction et caractérisation de l'huile de graines de tomates

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par Martin AHISHAKIYE, Mohand AITAMOUR
Université Saad Dahlab de Blida - Ingénieur Agronome, Spécialité Sciences alimentaires 2010
  

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PARTIE II :

Etude expérimentale

Chapitre 2 :

Matériel et Méthodes

CHAPITRE 3 : Résultats et discussions

3.1. Résultats des analyses chimiques des graines de tomates

Après le séchage des résidus au soleil et leur séparation des graines et des pelures, les déterminations de la matière sèche, des cendres, de matière azotée totale et les protéines, la teneur en matière grasse, en sucres totaux, en cellulose et des pigments caroténoïdes ont été réalisées sur les graines de tomates.

3.1.1. Rendement en graines de tomates

La composition des résidus est donnée par la figure suivante

Figure 13 : histogramme de composition des résidus humides et des résidus secs

D'après les résultats ci-haut, on constate que la teneur en MS des résidus humides (18,24%) est 3 fois plus élevée que celle de la tomate fraiche (6,5%); ceci s'explique par le fait que la grande quantité d'eau contenue dans la tomate est concentrée dans la pulpe qui est extraite pour la fabrication du DCT.

Après séchage au soleil, le taux de MS des résidus sec est de 93,03%. Ceci montre une différence négligeable par rapport à celui rapporté par cotte (2000) de l'ordre de 93,5 à 95%. Ce taux dépend de l'efficacité du séchage. En rapportant le taux de matière sèche aux résidus humides résultant de la transformation industrielle de tomates en 2004 (8280 tonnes), il en résulte 1510,27 tonnes de MS de résidus secs, soit 429,52 tonnes de graines sèches et 1080,75 tonnes de pelures.

3.1.2. Caractéristiques biochimiques du matériel végétal

La composition biochimique des graines de tomates utilisées lors de l'expérimentation est indiquée dans le tableau 11. Cette composition décrit de façon quantitative et qualitative le matériel végétal destiné à l'extraction de l'huile.

Tableau 11 : Résultats des analyses des grains de tomates

Composition

Teneur

Eau (%)

6,97

MS (%)

93,03

Cendres (%)

4,16

MAT (%)

3,95

Protéines (%)

24,72

MG (%)

26,2

Sucres totaux (%)

4,25

Cellulose brute (%)

24,24

â--caraotène (mg/100g)

1,76

Lycopène (mg/100)

2,76

La détermination de la teneur en MS des graines préalablement séchés au soleil montre un taux de matière sèche de 93,030% et un taux d'humidité de 6,97%, un taux favorable à l'extraction de l'huile. Ces résultats correspondent à l'intervalle rapporté par Cotte (2000) qui est de 92,2 à 95%. Vu que le taux d'humidité résiduelle était inférieur à 10%, aucun autre séchage n'était nécessaire avant l'extraction de l'huile. Selon la norme NF V 05-105 (1974), la différence entre les résultats de deux déterminations effectuées simultanément, ou rapidement l'une après l'autre, par le même analyste, ne doit pas être supérieure à 2% en valeur relative pour les teneurs en résidus sec inférieurs ou égales à 10g pour 100 g d'échantillon (AFNOR,1982).

Cette exigence est satisfaite car, la plus grande différence entre les résultats obtenus (voir annexe iv - tableau 21) est égale à 0,26%. Cette détermination de matière sèche est primordiale car tous les résultats seront exprimés par rapport à celle-ci.

Les résultats obtenus montrent un taux en cendres de 4,16%. Ce résultat est dans les mêmes plages que ceux obtenus par les différents auteurs et chercheurs qui ont travaillé sur les résidus de tomates tels que Cantarelli et al (1993) qui ont obtenu des teneurs en cendre allant de 2,0 à 9,6%.

Ils sont un peu moins élevés que ceux obtenus par Abdel-Hamid (1982) dont la teneur en cendre rapportée était de l'ordre de 5,5%. La variabilité de la teneur en matière minérale (cendres totaux) peut être influencée par différents facteurs comme :

- les étapes de lavage insuffisantes ou par la contamination par la terre, - la qualité de transport (contamination par les bennes),

- la nature des terrains de culture et l'importance des engrais.

Selon Cotte (2000), ce taux est faible pour l'utilisation des résidus de tomates à l'alimentation des animaux.

Le résultat de la détermination de l'azote montre une teneur en azote de 3,95% et une teneur en protéines de 24,72%. Cette valeur est un peu moins élevée que celle obtenue par Abdel-Hamid (1982) qui est de 26,2%, elle est dans l'intervalle des valeurs obtenues par Cantarelli et al (1993) dont les valeurs varient entre 22,9 à 36,8%, elle est très proche de 24,5% obtenue par Cotte (2000). Notons que nous avons utilisé la même méthode de Kjedahl que les auteurs cités ci-dessus. Au vue de ces résultats, les graines de tomates disposent d'un grand potentiel en matière azotée pour l'alimentation animale et même après l'extraction de l'huile.

La détermination de la teneur en matière grasse dans les graines de tomates a été réalisée en utilisant 3 solvants à savoir, le n-hexane, l'éther de pétrole et le diéthyléther. La teneur en MG de notre poudre de graines de tomates est d'environ 23,40 à 26,20% selon la nature du solvant utilisé, le taux en MG le plus élevé a été obtenu à l'aide du n-hexane (27,26%) par contre le taux le plus faible a été obtenu par le diéthyl-éther (22,01%), alors que le taux intermédiaire a été obtenu avec l'éther de pétrole (24,42%). Ceci montre que l'hexane est le solvant le plus approprié pour cette extraction. Ce résultat est proche de celui rapporté par Cantarelli et al (1993) qui est de 14.6 à 29.6% de la MS de graines. La variation de la teneur en MG peut être expliquée par les conditions d'expérimentation et les caractéristiques du matériel végétal (la variété, la maturité des tomates, etc.) Les résidus issus de la fabrication du concentré de tomates sont majoritairement constitués par les pelures qui ne contiennent quasiment pas d'huile ; ce qui fait que le taux de MG rapporté à la masse des résidus est de 7,45%, il faut donc séparer les graines des pelures si l'on s'intéresse à l'extraction de l'huile de graines de tomates.

L'extraction après 2 heures a permis d'obtenir un rendement de 21,6%. Elle a permis de récupérer 82,48% de la quantité de matière grasse contenue dans les graines de tomates.

En considérant la quantité totale de tomates transformées en Algérie (276 000 tonnes en 2004, qui ont généré environ 8280 tonnes de résidus humides), on constate qu'il est possible de produire 112,53 tonnes d'huile, ce qui représente 0,32% de l'huile d'olive produite en Algérie en 2005/2006 et 0,027% des huiles végétales importées en 2009.

Le résultat obtenu lors de la détermination de sucres totaux (oses et les hexoses) par la méthode de Dubois montre un taux de sucres totaux de 4,25%, un taux plus élevé que celui obtenu par Abdel-Hamid, 1982 (3,1%), nos résultats sont compris dans l'intervalle des résultats retranscrits par Cantarelli et al, 1993 (2,9 à 5,4%).

La tener en cellulose brute de notre matériel végétal est de 24,24% de MS. Cette valeur est proche de celle obtenu par Abdel-Hamid (1982) qui est de 20.1%, elle se trouve dans les limites de 14.8 à 41.8% rapportés par Cantarelli et al (1993).

Ce résultat rapporté à la quantité des résidus de 2004 montrent un potentiel en fibres alimentaires de 104,12 tonnes à partir de graines de tomates et 303,69 tonnes de fibres à partir des pelures, soit un totale de 407,81 tonnes de fibres.

Résultats de l'extraction et dosage spectrophotométrique de lycopènes et du

â?carotène

L'analyse des pigments contenus dans les grains de tomates a été réalisée en utilisant différents solvants (voir tableau 12). Le mélange de solvant été constitué de 50% de n-hexane, 25% d'acétone et 25% d'éthanol.

Tableau 12 : Résultats de l'extraction et du dosage spectrophotométrique de lycopène et du â-carotène

 

Mélange

Acétone

Hexane

Lycopène (mg/100g)

1,58

2,76

1,58

â?carotène (mg/100g)

1,09

1,75

1,52

Les résultats du dosage spéctrophotométrique de lycopènes et de â--carotènes dans les graines de tomates montrent que l'acétone (respectivement 2,76 mg/100g et 1,75mg/100g) permet une meilleure extraction des caroténoïdes que les autres solvants utilisés.

La concentration en lycopène rapporté à la matière sèche est de 2,76 mg/100g. Cette concentration est de loin inférieure à 54mg/100g contenus dans les pelures (Elvira et al. 2006) ; il est donc préférable de séparer les pelures des graines si l'on vise la valorisation du lycopène. Cette concentration rapportée à la quantité des résidus de transformation industrielle de tomates en 2004 permet de produire 11,85kg de lycopène à partir de graines et 583,6 kg à partir des pelures, soit un total de 595,5 kg de lycopène.

3.2. Analyses physico-chimiques de l'huile de graines de tomates

L'huile extraite a été soumis aux analyses. Ces dernières ont été réalisées à l'unité de raffinage des huiles végétale du groupe CEVITAL à Béjaïa.

3.2.1. Rendement d'extraction de l'huile de graines de tomates

Les résultats du rendement d'extraction de l'huile de graines de tomates sont donnés dans le tableau suivant :

Tableau 13: Rendement globale d'extraction de l'huile de graines de tomates après 2 heures d'extraction

M1 (g)

M2(g)

V2 (ml)

M3 (g)

V3 (ml)

R1 (%)

R2 (%)

934,06

209,86

228,11

201,88

219,43

22,47

21,6

M1 : masse totale de poudres de graines de tomates

M2 : Masse d'huile obtenue après extraction

M3 : Masse d'huile obtenue après filtration

R1 : Rendement globale d'extraction

R2 : rendement globale d'extraction après filtration de l'huile

Pour cette extraction, nous avons utilisé 934,06 g de graines de tomates broyées, à partir desquelles on a obtenu une masse d'huile de 209,86 g, soit un rendement massique de 22,47%, ce rendement devient égal à 21,6% après filtration. Afin d'améliorer la stabilité de l'huile obtenue, nous avons procéder à une filtration pour éliminer les particules en suspension. Après cette filtration, le volume d'huile obtenue est de 219,43 ml, correspondant à un rendement volumique de 96,2%.

Les échantillons d'huile brute ont été conservés au réfrigérateur à l'abri de la lumière avant leur raffinage et analyse. Il faut noter que ce rendement est obtenu après des extractions de 2 heures, alors que le temps minimum requis pour épuiser un échantillon est de 6 heures.

3.2.2. Rendement après raffinage de l'huile de graines de tomates

Le raffinage a été réalisé avec 138 g d'huile brute, cette quantité a permis de récupérer 117,3 g d'huile raffinée. Le rendement du raffinage est donc de 85%. Ce rendement est très faible par rapport au rendement du raffinage industriel (97%).

3.2.3. Caractérisation physico-chimiques de l'huile de graines de tomates

Les résultats des analyses effectuées sur l'huile de graines de tomates et leur comparaison à celles des autres principales huiles végétales sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 14: Caractéristiques de l'huile de graines de tomates et des autres principales huiles végétales

Analyses

H.T.B

H.T.R

Tournesol

soja

maïs

H.O.V

Acidité (%)

0,9

0,06

Max 0,3

Max 0,3

Max 0,3

< 2

I.I. (g I2/100g MG)

117

-

118-141

124-139

103-135

75-95

I.P (méq O2/kg)

-

0,4

Max 10

Max 10

Max 10

< = 20

I.S. (mg KOH/g MG)

188

-

188-194

189-195

187-195

184-196

I. R. (40°C)

-

1,467

1.466-1.470

1.466-1.470

1.465-1.468

1.4677-1.4705

Insapo. (g/kg)

1,8

-

< = 15

< = 15

< = 28

15

Phosphore (ppm)

66

0,0

0,0

0,0

0,0

-

Couleur 5 1/4 P

Jaune

-

26

max 10

max 10

Max 20

-

Rouge

-

3,2

max 10

max 10

Max 2,5

-

Chlorophyl (ppm)

15,46

0,0092

-

-

-

 

Note : I.I : Indice d'iode ; I.P : Indice de peroxyde ; I.S : Indice de saponification, I.R : Indice de réfraction

Insapo. : Insaponifiable ; Chlorophyl : Chlorophylle ; HTB et HTR : Huile de tomates Brute et raffinée ;
H.O.V : Huile d'olive vierge.

Les résultats obtenus sont indiqués dans le tableau 14. Le raffinage provoque la modification des caractéristiques physico-chimiques tels que : l'acidité, la couleur, la teneur en chlorophylle et la teneur en phosphore.

L'acidité est le pourcentage en AGL éliminés principalement lors de la neutralisation. La désodorisation permet également d'éliminer les AGL résiduels. Le raffinage a permis de ramener l'acidité de 0,9% à 0,06% ; soit une diminution de 93,33%. L'acidité mesure la dégradation chimique de l'huile, plus l'huile se dégrade, plus les AGL sont libérés des glycérides, augmentant le niveau d'acidité et par conséquent la rancidité.

L'acidité de notre échantillon de l'huile de graines de tomates raffinée est très faible. Elle est inférieure aux limites fixées par la norme CODEX STAN 210-1999 pour les huiles végétales, elle est moins élevée que celle de l'huile de d'olive vierge. Elle est très proche de la valeur obtenue par Evangelos et al. 1998 (0,05%).

L'indice d'iode renseigne sur le degré d'insaturation d'une huile, cette caractéristique ne change pas avec le raffinage. Le résultat obtenu est de 117 g d'iode/100 de MG. Il est moins élevé que celles de l'huile de tournesol et de soja, il se situe dans les limites de celle de l'huile de maïs. Il est plus important que l'indice d'iode de l'huile d'olive vierge. Il est aussi plus important que 105 #177; 0,7 obtenue par Evangelos et al (1998). Ces données montrent que l'huile de graines de tomates renferme plus d'insaturation que l'huile d'olive, et moins que l'huile de Tournesol et de Soja. Par contre elle est comparable à l'huile de maïs.

Une autre mesure de la dégradation chimique de l'huile est l'indice de peroxyde, qui mesure le niveau d'oxydation de l'huile, une autre cause de la rancidité. L'indice de peroxyde obtenu est de 0,4 méq O2/kg MG, cet indice de peroxyde est plus faible que la valeur de 9,1 #177; 0,54 rapportée par Evangelos et al (1998). Il est inférieur aux limites fixées par les normes CODEX STAN 210-1999 et CODEX STAN 33-198 pour les huiles de tournesol, soja, maïs et d'olive.

Le raffinage n'influe pas sur l'indice de saponification car ce dernier renseigne sur la teneur en glycérides. Le résultat obtenu est de 188 mg KOH/g MG. Il se situe dans les limites imposées par la norme CODEX STAN 210-1999 relatif aux huiles végétales telle que l'huile de tournesol, de soja, de maïs, etc. Il est aussi inférieur à l'indice de saponification de l'huile d'olive conformément à la norme CODEX STAN 33-1981. En revanche, notre résultat est proche de la valeur obtenue par Evangelos et al (1998), de l'ordre de 184 #177; 6 mg KOH/g MG.

L'indice de réfraction permet de mesurer le pouvoir réfringent des huiles par rapport à la raie «D» du sodium (589,6 nm). Il nous renseigne sur le degré de déviation de la lumière par les huiles. Il dépend, comme la densité, de la composition chimique de l'huile et de la température. Il croit avec l'insaturation ou la présence sur les chaînes grasses des fonctions secondaires. L'indice de réfraction est selon, AFNOR (1993), lié au degré d'insaturation c'est-à-dire au nombre de doubles liaisons sur la chaîne carbonée. L'indice de réfraction à 40°C ne varie pas avec le raffinage, il n'a été déterminé qu'une seule fois sur l'huile raffinée. Le résultat obtenu (1,467) est presque le même que le résultat obtenue par Evangelos et al (1998) de l'ordre de 1,4610 #177; 16.10-5, cet indice est situé dans l'intervalle établie par les normes CODEX STAN 210-1999 et CODEX STAN 33-1981 pour les principales huiles végétales et l'huile d'olive.

La teneur de notre échantillon d'huile de graines de tomates en insaponifiable est de 1,8 g/kg MG. Cette teneur est proche de 1,4 #177; 0,02 obtenue par Evangelos et al (1998). Ce résultat est très faible en comparaison avec les limites établies par les normes CODEX STAN 210-1999 et CODEX STAN 33-1981 pour les principales huiles végétales et l'huile d'olive.

Le phosphore qui est présent dans l'huile sous forme de phospholipides, il est éliminé principalement au cours du dégommage, mais la décoloration en élimine les quantités résiduelles. D'après le résultat obtenu, on constate que le dégommage a éliminé 94,55% de Phosphore, en passant de 66 ppm à 3,6 ppm.

La quantité résiduelle (5,45%) a été éliminée lors de la décoloration. Cette nouvelle valeur de la teneur en phosphore (0,0 ppm) de notre échantillon d'huile de graines de tomates raffinée est conforme à la norme CODEX STAN 210-1999 pour les principales huiles végétales.

La couleur est essentiellement due à la présence de pigments (le lycopène, le béta carotène, la chlorophylle, etc.) dans l'huile. La majeure partie de la chlorophylle est éliminée au cours de la décoloration et au cours de la désodorisation. Par contre, les pigments caroténoïdes, sont légèrement détruits au cours du dégommage, de la neutralisation, à la décoloration, et beaucoup plus fortement à la désodorisation.

Contrairement à la mesure par le Lovibond qui évalue l'intensité de la couleur, le niveau de dégradation des pigments est évalué par le dosage de la chlorophylle et des caroténoïdes par les méthodes spectrophotométriques. La désodorisation a donc permis de réduire l'intensité de la couleur rouge de 6,4 unités à 3,2 unités, et l'intensité de la couleur jaune de 36 unités à 26 unités. La couleur est globalement plus foncée que celle des autres huiles végétales. Le jaune est plus intense que les limites établies par la norme CODEX STAN 210-1999, alors que le rouge se situe en dessous des limites fixes pour le tournesol et le soja et un peu plus élevée que celle fixée pour le maïs. Le résultat obtenu affiche une grande différence par rapport à celui rapporté par Evangelos et al.1998 (Rouge : 10 ; Jaune : 2).

La chlorophylle est presque entièrement éliminée lors de la décoloration et lors de la désodorisation. Sa concentration dans l'huile brute était de 15,46 ppm et de 11,5 ppm dans l'huile séchée. La décoloration a permis de la réduire à 0,032 ppm et atteint 0,0092 ppm après la désodorisation.

3.3. Résultats de la détermination du profil en acides gras de l'huile de graines de tomates

Le profil en AG de l'huile de graines de tomate est décrit dans la figure 14, représentant le chromatogramme des acides gras de l'huile considérée. La résolution de la colonne utilisée a permis d'identifier 7 acides gras.

Tableau 15 : Profil en acides gras de l'huile de graines de tomates

AG

C16 :0

C18 :0

C18 :1w9

C18 :1w7

C18 :2

C18 :3

0 :0

%

13,81

6,18

24,73

0,80

52,12

1,90

0,47

Les résultats indiqués dans le tableau 15 montrent une composition en acides gras comparable à celle obtenue par Evangelos et al, 1998, avec des légères variations : L'acide myristique (C14 :0), l'acide gadoléique (0 :1) et l»acide béhénique (2 :0) n'ont pas été détectés, alors qu'ils représentent respectivement 0.1 ; 0.2% et 0.1% selon Evangelos et al (1998).

Les acide palmitoléique (C16 :1), l'acide margarique (C17 :0), l'acide linolélaïque (C18 :2 trans) et l' l'acide lignocérique (4 :0) ne font pas partie de la base de données du logiciel utilisé, par contre leurs teneurs sont respectivement 0.6% ; 0.1% ; 0.8% et 0.1% selon Evangelos et al (1998)

La teneur en acides gras saturés (AGS) de notre échantillon d'huile est de 20.46% Les AGS sont : l'acide palmitique (13,81%), l'acide stéarique (6.18%) et l'acide arachidique (0,47%).

Evangelos et al (1998) ont obtenu des valeurs voisines à nos résultats, ces teneurs sont de : 13.6% d'acide palmitique ; 6,0% d'acide stéarique et 0,2% d'acide arachidique, soit un taux global en AGS de 19,8%.

La teneur en acide gras mono-insaturés (AGMI) de notre huile est de 25.53%, soit 24,72%, d'acide oléique (C18 :1 w9) et 0,80% de (C18 :1 w7). Ces valeurs sont un peu plus élevées que celles obtenues par Evangelos et al (1998) qui sont respectivement de 22% et de 0.1%.

La composition de l'huile de grains de tomates analysées en acides gras polyinsaturés (AGPI) est de 54.02%. Il s'agit de l'acide linoléique (C18 :2) qui représente 52,12% et l'acide linolénique (C18 :3) dont la teneur est de 1,9%. Cette composition est un peu moins élevée que celle déterminée par Evangelos et al (1998), ils ont obtenu respectivement 54% et 2.1%, soit un total de 56.1%.

Compte tenu de sa teneur en acides gras insaturés (79,54%) et en acides gras polyinsaturés (54,02%), l'huile de graines de tomates constitue une des meilleures sources en acides gras essentiels (AGE). Cette caractéristique lui confère d'importantes propriétés métaboliques. Les AGPI de la famille des « oméga-3 » et « oméga-6 » sont des acides gras essentiels pour l'homme et les animaux. Ils sont impliqués dans différentes fonctions de l'organisme et leur carence peut conduire à de sévères anomalies physiologiques (retards de croissance, troubles cutanés et rénaux, anomalie des fonctions de reproduction, etc.) (Anonyme (g), 2008).

Les caractéristiques de l'huile de graines de tomates confirment son aptitude alimentaire. L'évaluation des matières grasses du point de vu diététique et nutritionnel est basée sur le rapport entre les AGS et les AGI, plus particulièrement sur le rapport AGPI/AGS. Notre huile présente un rapport est de 2.64, ce qui montre la dominance des acides gras essentiels (AGE) par rapport aux AGS.

Sur la base des recommandations nutritionnelles actuelles plaçant l'optimum du rapport w6/w3 aux environs de 5 (Xavier 2008), on remarque que la teneur de l'huile de graines de tomates en w3 est faible, car ce rapport est d'environ 27. Les huiles du groupe alpha linolénique telle que le colza dont le ratio est de 2 à 3 (Pages, 2008) sont particulièrement intéressantes pour leur contribution à l'amélioration de la qualité nutritionnelle de l'huile de graines de tomates.

L'huile de graines de tomates contient les acides gras essentiels (54,02%) et d'autres composants comme les antioxydants, les vitamines, les minéraux, les carotènes y compris le lycopène et les phytostérols et d'autres substances (dont la teneur n'a pas été déterminée au cours de cette étude), ces diverses substances jouent un rôle important sur la santé et sur la brillance de la peau. Les huiles riches en lycopènes sont des ingrédients essentiels pour le traitement et la prévention de signes de vieillissement et la réduction des effets néfastes des rayons UV sur la peau. (Anonyme (d), 2010).

L'huile de graines de tomates est stable et très pénétrante. C'est un ingrédient remarquablement nutritif des crèmes de massage facial, des sérums antirides, des produits antivieillissement, produits de soins de lévres et maquillage, soin de cheveux, de bronzage, rasage et d'autres formulations cosmétiques. Elle convient à la peau sèche, huileuse ou mixte. (Anonyme (d), 2010).

D'autres auteurs ont rapporté l'intérêt de l'huile de graines de tomates dans d'autres industries. Selon Giannelos et al (2005), l'huile de graines de tomates ne convient pas à l'usage direct comme biocarburant à cause de son indice d'iode élevé, son écoulement à froid faible, sa densité et viscosité élevées.

Elle ne convient pas également à la fabrication des peintures et vernis, du fait de sa faible teneur en acide linolénique (C18 :3) responsable de la propriété auto-siccative comme l'huile de lin dont la teneur en C18 :3 est de 45 - 70% ; mais elle peut être mélangée avec cette dernière en tant que imprégnateur et protecteur des bois à l'intérieur comme à l'extérieur (protection contre l'humidité, les champignons, insectes et contre la poussière par son caractère antistatique) ; composant de certains vernis de finition ; liant des pigments des peintures à huile ; agent plastifiant du mastic de vitrier ; agent durcisseur de diverses préparations etc. (Anonyme (h), 2010).

La comparaison du profil en acides gras de l'huile de graines de tomates raffinée par rapports à ceux des principales huiles végétales consommées en Algérie est donnée dans le tableau 16.

Tableau 16 : comparaison du profil en acides gras de l'huile de graines de tomates raffinée aux principales huiles végétales consommées en Algérie

ACIDES GRAS

HUILE DE

GRAINES DE

TOMATES

HUILE DE

TOURNESOL

HUILE DE

SOJA

HUILE DE MAIS

HUILE D'OLIVE

C12 :0

0

0-0,1

0-0,1

0-0,3

-

C14 :0

0

0-0,2

0-0,2

0-0,3

0-0,5

C16 :0

13,81

5-7,6

8-13,5

8,6-16,5

7,5-20

C16 :1

-

0-0,3

0-0,2

0-0,5

0,3-3,5

C17 :0

-

0-0,2

0-0,1

0-0,1

0-0,3

C17 :1

0

0-0,1

0-0,1

0-0,1

0-0,3

C18 :0

6,18

2,7-6,5

2-5,4

0-3,3

0,5-5

C18 :1

25,52

14-39,4

17-30

20-42,2

55-83

C18 :2

52,12

48,3-74

48-59

34-65,6

3,5-21

C18 :3

1,90

0-0,3

4,5-11

0-2

-

0 :0

0,47

0,1-0,5

0,1-0,6

0,3-1

0-0,6

0 :1

0

0-0,3

0,1-0,5

0,2-0,6

0-0,4

0 :2

-

0

0-0,1

0-0,1

-

2 :0

0

0,3-1,5

0-0,7

0-0,5

0-0,2

2 :1

-

0-0,3

0-0,3

0-0,3

-

2 :2

-

0-0,3

0

0

-

4 :0

-

0-0,5

0-0,5

0-0,5

0-0,2

4 :1

-

0

0

0

-

Source : CODEX STAN 210 - 1999 ; CODEX STAN 33-1981

Au vu des données précedentes, il s'avère que l'huile de graines de tomates ressemble à l'huile de maïs par rapport à tous les acides gras excepté l'acide stéarique (C18 :0) où sa teneur est de 0 à 3,3% dans l'huile de maïs contre 6,18% dans l'huile de graines de tomates.

L'huile de tournesol peut être comparée à l'huile de graines de tomates, cette huile diffère par sa teneur en 2 acides gras, à savoir l'acide linolénique (C18 :3) dont la teneur dans l'huile de tournesol est de 0 à 0,3%, alors qu'elle est de 1,90% dans l'huile de graines de tomates, et par la teneur en acide palmitique (C16 :0) qui varie entre 5 et 7,6% dans l'huile de tournesol, alors que sa teneur est de 13,81% dans l'huile de graines de tomates.

L'huile de soja diffère beaucoup plus de l'huile de graines de tomates puisque sa composition en 3 acides gras ne correspond pas à celle de l'huile de graines de tomates. Ces acides gras sont : l'acide linolénique (C18 :3) dont la teneur dans l'huile de soja est de 4,5 à 11% contre 1,90% dans l'huile de graines de tomates. La teneur en acide palmitique (C16 :0) est comprise entre 8 à 13,5% dans l'huile de soja alors qu'elle est de 13,91 dans l'huile de graines de tomates. La teneur en acide stéarique (C18 :0) dans l'huile de soja est de 2 à 5,4% alors qu'elle de 6,18% dans l'huile de graines de tomates.

3.4. Résultats de la détermination de la résistance à l'oxydation

Le test de Rancimat détermine la stabilité des huiles à l'oxydation. Il n'est réalisé que sur les huiles raffinées pour évaluer leur stabilité au cours du stockage.

Dans les mêmes conditions d'aération, le test de Rancimat a montré qu'une augmentation de température de 10°C réduit de deux fois la durée de stabilité de l'huile. Les résultats obtenus au cours de cette détermination sont donnés dans la figure 15.

La figure ci-haut montre que les temps d'induction de l'huile de grains de tomates sont de 19,28 heures à 100°C, de 9 heures à 110°C et de 4,70 heures à 120°C. Le dernier résultat est proche de 4,9 heures obtenu par Evangelos et al (1998). Ces résultats permettent d'estimer la durée de conservation à une température définie. La figure 16 donne l'estimation de la durée de conservation de l'huile de graines de tomates à 20°C

D'après la courbe précédente, on constate que notre échantillon peut être abandonné à une température de 20°C et à l'air libre pendant 5358 heures, soit 223 jours correspondant à 0,61 année sans altérations notables.

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