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Analyse de la rentabilité de la filière anacarde dans le département des collines; cas de la commune de Savalou.

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par Tchéhouéya Romaric ZINMONSE
Université de Parakou - Maîtrise en Finance et Comptabilité 0000
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

(MESRS)

**********

UNIVERSITE DE PARAKOU ************

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION ************

Mémoire de maîtrise en :

OPTION : GESTION FILIERE : FINANCE & COMPTABILITE

************

THEME :

ANALYSE DE LA RENTABILITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS LE DEPARTEMENT DES COLLINES : CAS DE LA COMMUNE DE SAVALOU.

Réalisé et Soutenu par : Sous la direction de :

ZINMONSE Tchéhouéya Romaric Dr. Léandre GBAGUIDI

Enseignant-chercheur à

La FASEG/UP

Mr. Louis TEKPANZO

Enseignant-chercheur à

La FASEG/UP

Septembre 2012

AVERTISSEMENT

La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'université de Parakou n'entend donner ni approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

DEDICACE

Nous dédions ce modeste travail à :

Ø Notre père Francis Lissanou ZINMONSE : soucieux du devenir de vos enfants, vous n'aviez pas cessé de privilégier notre éducation et notre instruction à tout autre investissement. Veuillez accepter ce travail comme le fruit de vos sacrifices et vos efforts bien qu'il ne soit pas encore une fin en soi mais une étape avant l'ultime but.

Ø Notre mère génitrice ZINMONSE Dogbé Jeanne née AMOUSSOU et à notre mère ZINMONSE Antivi Louise née SOKPON : voyez en ce travail l'accomplissement de votre espérance. Que cette oeuvre comme l'homme que nous sommes devenus, vous servent de réconfort pour vos divers sacrifices, conseils et chagrins.

Ø Notre chère amie, GODONOU Kpèdétin Bénédicta : pour ton soutien, ta patience et ta disponibilité à mon égard. Soit toujours mon appui et considère ceci comme un stimulant pour ton évolution et comme gage de mon noble amour pour toi.

Romaric Tchéhouéya ZINMONSE

REMERCIEMENTS

Ce travail a été possible grâce au concours fort appréciable de personnes qui n'ont ménagé aucun effort pour sa réalisation. A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, nous tenons à leur adresser nos sincères et chaleureux remerciements.

Nous tenons à présenter exclusivement nos sincères remerciements :

Ø Au Docteur Mouhamed PARAPE, Doyen de la FASEG et à tous les enseignants de la FASEG/UPpour les efforts fournis pour notre formation.

Ø Au Docteur Léandre GBAGUIDI, Vice-Doyen de la FASEG/UP, pour avoir accepté de diriger ce travail, malgré vos multiples occupations.

Ø A Monsieur Louis TEKPANZO, Enseignant à la FASEG/UP, votre rigueur scientifique nous a permis d'améliorer tant la forme que le fond.

Ø Aux Membres du jury pour avoir accepté de juger et apprécier ce travail.

Ø Aux Messieurs Noudéouda SEGBEDE, Hervé PEDE, Louis AFFOUDJI, Marc DEGUENON, Robert C.HOUNSA, Eugène K.HOUNKOU, André S.ADEMIKPO, Fortuné DETONDJI, Saturnin A.KITIMAKO et Franck SOHO, tous agents au CeCPA dans la Commune de SAVALOU, pour votre disponibilité et vos divers conseils durant toute l'enquête de terrain.

Ø A Monsieur Pépin GBEDJI, CA de l'arrondissement de Savalou-Aga.

Ø Aux Messieurs Souleymane AKOGNON, Constantin MAFFON et Madame Charlotte TAMEGNON, respectivement Président, Facilitateur et Secrétaire de l'UCPA de Savalou, pour votre disponibilité permanente.

Ø Aux Messieurs André SOUNLIN et Dénis Y.TOGNISSOU, respectivement grossiste à Savalou et Président de l'URPA Zou-Collines.

Ø A tous les producteurs et commerçants de noix d'anacarde de Savalou.

Ø A nos frères, soeurs, cousin Sabin ZINMONSE et cousine Murielle H.G.ADJOVI pour votre amour fraternel et vos divers soutiens.

Ø Aux Familles FADAYERO, TOURE, YAKPON et à tou(te)s nos ami(e)s.

SIGLES ET ACRONNYMES

ANAPAT : Association Nationale des Acheteurs des Produits Agricoles Tropicaux

CAF : Coût Assurance Fret

CCI : Centre de Commerce International

CCIB : Chambre du Commerce et de l'Industrie du Bénin

CeCPA : Centre Communal de Promotion Agricole

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce les Echanges et le Développement

CVPA : Comité Villageois des Producteurs d'Anacarde

DGCI : Direction Générale du Commerce Intérieur

FAO : Food and Agriculture Organization

FENaPAB : Fédération Nationale des organisations de Producteurs d'Anacarde du Bénin

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

INSAE Institut National des Statistiques et de l'Analyse Economique

JITAP : Programme conjoint d'assistance technique aux pays en

Développement et autres pays africains

LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale

MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

PAC : Port Autonome de Cotonou

PADEX : Programme d'Appui au Développement des EXportations

PADSA : Programme d'Appui au Développement du Secteur Agricole

PAPA : Programme d'Analyse de Politique Agricole

PDC : Programme de Développement Communal

PIB : Produit Intérieur Brut

PPAB : Programme pour la Professionnalisation de l'Agriculture Béninoise

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

STDF : Standards and Trade Développement Facility

UCPA : Union Communale des Producteurs d'Anacarde

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

URPA Z/C : Union Régionale des Producteurs d'Anacarde des départements du Zou et Collines

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaires d'enquête................................................i

ANNEXE 2 : Détermination des prix économiques ou prix de référence.........vi

ANNEXE 3:Les utilisations de l'anacardier dans la pharmacopée traditionnelle...........................................................................viii

ANNEXE 4: Situation géographique de la commune de Savalou...............ix

ANNEXE 5:Tableau n°11 : Répartition des enquêtés par catégories d'acteurs....................................................................................x

ANNEXE 6 : Tableau n°22 : Effet des variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la production.............................................xi

ANNEXE 7 : Tableau n°23: Effet des variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation...............................xii

ANNEXE 8 : Tableau n°24 : Effet des variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation............xiii

ANNEXE 9 : Méthode de fabrication de la bouillie des graines de Neem.......ix

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : situation géographique de la commune de Savalou..................ix

Figure n°2 : Répartition des enquêtés selon le sexe et le statut matrimonial des chefs de ménages.........................................................................43

Figure n°3 : Circuits de commercialisation des noix de cajou.....................49

Figure n°4 : Mode d'accès à la terre dans la commune de Savalou...............56

Figure n°5 : Evolution du prix de vente bord-champ de l'anacarde en 2011....62

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : L'anacarde..................................................................34

Photo n°2 : Noix de cajou brutes......................................................34

Photo n°3 : Amandes cassées de cajou................................................34

Photo n°4 : Amandes de cajou.........................................................34

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Effectifs des producteurs enquêtés par arrondissement............20

Tableau n°2 : Total des enquêtés par catégories dans la commune...............21

Tableau n°3 : Tableau synoptique de la recherche documentaire.................23

Tableau n°4 : Matrice d'Analyse des Politiques (MAP)...........................26

Tableau n°5 : taux de conversion des catégories de main d'oeuvre...............29

Tableau no6: Répartition des enquêtés selon leur sexe et leurs activités économiques..............................................................................40

Tableau n°7: Répartition des chefs de ménages selon le sexe, l'âge et la taille du ménage.................................................................................42

Tableau n°8: Répartition des enquêtés selon leur niveau d'instruction et leur sexe.........................................................................................44

Tableau n°9: Calendrier de l'organisation des activités pour la production d'anacarde.................................................................................46

Tableau n°10: Degré d'engagement aux activités de la filière anacarde et genre.......................................................................................48

Tableau n°11 : Répartition des enquêtés par catégories d'acteurs................x

Tableau n°12 : Répartition des commerçants de noix de cajou selon leur niveau d'instruction................................................................................52

Tableau n°13 : Classification des commerçants enquêtés par âge, et par année d'expérience selon le sexe...............................................................52

Tableau n°14: Répartition de la main d'oeuvre par opération et par type........58

Tableau n°15 : Mode de financement des activités de production................59

Tableau n°16 : Contraintes liées à la production de l'anacarde...................61

Tableau n°17 : Compte d'exploitation de la production d'anacarde..............63

Tableau n°18 : Indicateurs d'analyse de la MAP pour le système de production de l'anacarde..............................................................................64

Tableau n°19 : Contraintes liées à la commercialisation de l'anacarde dans la zone d'étude...............................................................................66

Tableau n°20: Compte d'exploitation de la commercialisation de l'anacarde..69

Tableau n°21: MAP de la commercialisation de l'anacarde.......................70

Tableau n°22 : Effet des variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la production............................................................xi

Tableau n°23:Effet des variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation......................................xii

Tableau n°24 : Effet des variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation.....................................xiii

SOMMAIRE

Introduction:...............................................................................1

CHAPITRE I: Cadre théorique et démarche méthodologique de l'étude.........3

Section 1 : Cadre théorique de l'étude..................................................3

Section 2 : Démarche méthodologique de l'étude...................................15

CHAPITRE II : Contexte, caractéristiques socio-économiques,démographiques et systèmes de production et de commercialisation.................................33

Section 1 : Contexte de la production et de la commercialisation.................33

Section 2 : Caractéristiques socio-économiques, démographiques et systèmes de production et de commercialisation....................................................38

CHAPITRE III : Cadre empirique de la recherche.................................55

Section 1 : Mesure et analyse de la sensibilité de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des transferts...............................................55

Section 2 : Validation des hypothèses, synthèse des résultats et suggestions...77

Conclusion:...............................................................................83

Références bibliographiques:.........................................................84

RESUME

Au Bénin, la diversification des cultures de rente, parallèlement à celle des sources de financement du budget national est devenue un enjeu important pour la promotion de la croissance économique à deux (02) chiffres et pour les politiques de lutter contre la pauvreté. Pour se faire, la politique agricole s'est tournée vers une valorisation des filières porteuses dont l'anacarde. Mais une chose est de promouvoir ces filières dites porteuses et l'autre chose est de savoir l'avantage qu'elles revêtent pour ceux qui s'y consacrent et le reste de la communauté. C'est dans ce cadre que la présente étude s'est intéressée à la rentabilité de la filière anacarde dans le département des collines et plus précisément dans la commune de Savalou.

A cet effet, cette étude a adopté une approche méthodologique basée essentiellement sur la recherche documentaire, les observations directes, les enquêtes de terrain, les interviews structurées, à partir desquelles, les données relatives aux systèmes de production et de commercialisation, aux acteurs, à la commune, à la méthode d'analyse et à la filière anacarde en générale ont été collectées. Ces données aussi bien primaires que secondaires ont été analysées avec la Matrice d'Analyse des Politiques(MAP). Aussi, de l'analyse, il ressort que la production et la commercialisation de l'anacarde sont financièrement et économiquement rentables. En effet, la production de l'anacarde dégage des rentabilités financière et économique respectives de 34.622,13FCFA/ha et de 65.511,149FCFA/ha. Avec un CPE=0,9936 et un transfert net de -30.889,02FCFA/ha, les producteurs sont implicitement taxés et ne profitent d'aucune incitation à produire. Quant à la commercialisation, elle mobilise une rentabilité financière de 118.031,71F CFA/tonne et une rentabilité économique de 74.651,71FCFA/tonne. Avec un CPE =1,0987 et un transfert net de 43.380FCFA/tonne, les grossistes sont implicitement subventionnés et profitent d'une incitation à continuer leur activité.

Cependant, seules les mesures de politique visant à augmenter le rendement à l'hectare et le prix de vente aux exportateurs sont profitables aux différents acteurs de la filière anacarde. Mais toute augmentation des prix de vente bord-champ des stocks à partir de 519,388FCFA/kg devient une perte pour le commerçant grossiste. De même que toute diminution du prix de vente des stocks aux exportateurs en dessous de 456.468FCFA / tonne devient néfaste aux grossistes. Par ailleurs, si toute augmentation du rendement de 5% par hectare (soit 377,30kg/hectare) augmente la rentabilité financière de 20,65% ; il n'en demeure pas moins que toute diminution du rendement en dessous de 270,87kg/ha ou toute diminution du prix de vente bord-champ des stocks en dessous de 303,135F CFA/kg deviennent des pertes pour les producteurs.

Enfin, quand bien même la commune compte 20.000 producteurs d'anacarde et une superficie des plantations d'anacardiers estimée à 25.000ha, deux usines semi-industrielles de transformation des noix de cajou et que cette filière résolve un grand problème économique et de développement qu'est le chômage, la filière anacarde ne bénéfice d'aucun appui de la part des autorités communales ni gouvernementales. Ce état de chose confronte les acteurs de la filière à diverses contraintes notamment l'insuffisance d'encadrement, la mauvaise organisation des différentes fonctions de la filière et le manque de financement entraînant une persistance suicidaire du préfinancement de la commercialisation et du mode de financement "avance sur achat" à taux de remboursement de 100%.

INTRODUCTION

Dans les pays du sud, l'agriculture occupe une place importante dans les politiques de développement. Elle permet d'une part, à travers les produits vivriers, d'atteindre l'autosuffisance alimentaire et d'autre part, à travers les produits d'exportations de rehausser le niveau de l'économie. Au Benin, le secteur agricole participe à près de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et constitue 50% des recettes d'exportation (MAEP, 2008). En effet, l'agriculture béninoise utilise près de 80% de la population active et se limite aux cultures vivrières et aux cultures d'exportation ou cultures de rente. Pendant la période coloniale, les cultures d'exportation Béninoises se limitaient à la monoculture du palmier à huile et bien après l'indépendance à la monoculture du coton. Mais depuis deux décennies, le coton Béninois comme celui des pays de la sous-région connait des difficultés dues aux problèmes de compétitivité sur le marché international, à la mauvaise organisation de la filière, aux problèmes d'approvisionnement et d'insuffisance d'intrants agricoles... Ainsi, les crises successives de la filière coton notamment celle de la campagne 1999-2000, ont rendu visible la fragilité de l'économie Béninoise fondée sur ce seul produit d'exportation.

Dès lors, la diversification et l'intensification de la production agricole sont devenues une priorité nationale, voire régionale. C'est à cet effet que l'UEMOA, dans l'adoption de sa politique agricole a identifié au total dix sept (17) filières comme étant les filières prioritaires dans l'espace UEMOA et plus précisément huit (8) filières pour le Bénin à savoir : le riz, le maïs, le manioc, les agrumes, l'Ananas, le piment, la tomate et l'Anacarde (noix de cajou) (UEMOA, 2008). Quant à l'Etat béninois, il a accordé une attention particulière à six (6) filières dont la filière anacarde (MAEP, 2004).

L'anacarde (anacardium Occidentale) est une espèce spontanée, utilisée pour le reboisement et de plus en plus cultivé pour son fruit : la noix de cajou (LACROIX, 2003). Il est prioritairement produit dans six départements à savoir : les Collines, le Zou, l'Atacora, la Donga, le Borgou et l'Alibori.

Dans le département des Collines, région favorable à la production de l'anacarde, et notamment dans la commune de Savalou, l'anacarde est la première culture d'exportation.

Malgré son importance pour la commune, cette filière est confrontée à la quasi - inexistence d'études et donc de données fiables sur sa rentabilité. C'est dans ce contexte que cette étude se propose d'analyser la rentabilité de la filière anacarde dans le département des Collines en générale et plus particulièrement dans la commune de Savalou et de mesurer l'effet des changements de politique sur cette rentabilité. Ce document est subdivisé en trois (03) chapitres.

- Le premier chapitre aborde le cadre théorique et la démarche méthodologique de l'étude.

- Quant au deuxième chapitre, il est consacré au contexte, aux caractéristiques socio-économiques et démographiques et aux systèmes de production et de commercialisation de l'anacarde.

- Le troisième chapitre parle du cadre empirique de la recherche.

CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Une recherche est un mélange rationnel de théories et de données pratiques. Aussi, faut-il que la recherche puisse avoir un fondement ou une raison d'être. C'est pour cela, que ce premier chapitre aborde le cadre théorique de l'étude et la démarche méthodologique suivie pour la collecte et l'analyse des données.

SECTION I : Cadre théorique de l'étude.

Cette partie présente en un premier lieu la problématique, les objectifs et hypothèses d'étude et en un second temps la revue de littérature.

Paragraphe 1 : Problématique, objectifs, hypothèses.

Ce paragraphe expose la problématique et justification de l'étude. Il contient également les objectifs à atteindre, les hypothèses émises.

A- Problématique et justification :

D'un point de vue agro-écologique, l'aire favorable de production de l'anacardier au Bénin couvre actuellement huit (8) des douze (12) nouveaux départements du pays à savoir: l'Atacora, la Donga, le Borgou, l'Alibori, les Collines, le Zou, le Plateau, le Couffo et permet de résoudre à la fois, trois problèmes de développement importants et complémentaires que sont: l'économie, le social et l'environnement. De plus, la noix d'anacarde est la deuxième culture d'exportation de notre pays après le coton (Gagnon, 1998). Le Bénin occupe la sixième (6eme) place au plan mondial en volume de noix exporté et le deuxième (2ème) rang des pays Ouest africains (après la Guinée-Bissau) en thème de qualité de la production (MAEP, 2003 et LARES, 2004).La compétitivité de l'anacarde béninois n'est plus à démontrer ce qui entraine l'évolution de la demande des noix de cajou béninoises sur le marché international. A cet effet, les exportations des produits anacardes se sont accrues passant de 10.000 tonnes en 1996 à 116.398 tonnes en 2008 (avec influences des flux entrants du Nigéria, du Togo, et du Burkina Faso estimés à15%, selon les acteurs, soit 17.460 tonnes en 2008) (PAC, 2009). La dynamique observée au niveau de cette filière a permis à l'économie locale, régionale et nationale de tirée des revenus substantiels pour équilibrer la balance commerciale au regard de la part de sa contribution de 8% au revenu d'exportation nationale et de 24,87% à celui des exportations agricoles, 7% du PIB agricole et 3% du PIB national (MEF, 2008 et PAC ,2009). Aussi, 2,5 à 3% de la population dépendent-elles de la production d'anacarde (INSAE, 2002; 2008) et 200.000 producteurs dont 95% d'hommes et 5% de femmes (MAEP, 2008 ; Tandjiékpon et al, 2008), exploitant un total de 190.000 hectares de terre (FAO stat rapporté par FBSPL (2008)) sachant que 78% des anacardiers ont moins de 10 ans en 2008 (Tandjiékpon et al, 2008).

Par ailleurs, la région Zou/Collines constitue la principale zone de production de l'anacarde avec plus de 50% des surfaces destinées à cette production. Et le potentiel économique de la commune de Savalou repose fondamentalement sur l'agriculture. Selon le PDC(2005) de la commune de Savalou, les principales cultures de la commune sont : l'igname, le manioc, le maïs, le riz, niébé, l'anacarde et des cultures maraîchères avec au moins un groupement villageois dans chacun des 52 villages de la commune.

Actuellement, la commune de Savalou compte 20.000 producteurs d'anacarde dont 75% d'hommes et 25% de femmes produisant sur une superficie de production estimée à 24.000 hectares constitués de 10.000 hectares d'anacardiers âgés de 30ans, de 9000 hectares de plantes âgées de 20 ans et 6000 hectares d'anacardiers âgés de 5 ans (UCPA , 2011). Avec un potentiel de 62,5% d'anacardiers âgés de 5 à 20 ans, l'anacarde est produit dans tous les quatorze (14) arrondissements de la commune de Savalou.

De même, la commune de Savalou compte deux usines de transformation de l'anacarde en amandes pour l'exportation à savoir: SITAB Sarl (ex - unité de transformation kakè 5) de zouzonkanmè et la lumière de Tchètti. L'existence et le développement de ces deux usines de transformation donnent un avantage absolu à la commune de Savalou en thème d'exportation de noix transformées. En effet, en 2000, la valeur d'une tonne de noix brute à l'importation en Inde était de $US 694,16 contre $US 4144,24 à l'exportation de la même quantité de noix après transformation (CNUCED, 2004), soit un accroissement de près de 600%.

Cependant, l'efficacité et l'encadrement de la production d'une culture d'exportation dépendent de la contribution de celle-ci à l'accroissement du PIB et donc à la croissance économique. De même, la pérennité d'une filière ne dépend-t-elle pas de sa rentabilité et donc de son apport de plus-values aux différents acteurs de cette filière ?

Malgré les atouts et opportunités de la filière anacarde sur les plans: national, départemental et communal, elle est confrontée à des difficultés pouvant émousser son développement.

Au Benin, la filière anacarde est confrontée à des contraintes telles que: la non fonctionnalité des organisations des producteurs et acteurs ,le vieillissement du matériel végétale existant ,l'accès difficile aux intrants spécifiques, la faible capacité de transformation locale, la faible productivité des plantations, la faible maîtrise des normes pour l'accès au marché international, le manque de statistiques fiables, l'absence de crédits adaptés ,le monopole du marché par les exportateurs (Tandjiékpon,2010).Au niveau départemental, notamment communal, certains facteurs entravent le développement de la filière. Ces facteurs sont : l'insuffisance de magasins de stockage, la mauvaise gestion dans les organisations paysannes, la dégradation continue des ressources naturelles, le bradage des produits agricoles, l'insuffisance de personnel d'encadrement technique, la faible organisation de la commercialisation des noix de Cajou (CAPO-CHICHI, 2006). De plus, chaque acteur de la filière cherche à pérenniser ses intérêts et à maximiser ses profits au détriment des autres acteurs.

Au vu de tout ce qui précède, à voir l'importance de cette filière pour la nation et plus particulièrement à la commune et dans l'optique de pérenniser cette filière, la conduite d'une analyse de la rentabilité devient indispensable.

En dépit des études déjà effectuées sur la compétitive, la chaine de valeur ajoutée et la rentabilité de la filière au niveau national, le département des collines et plus particulièrement la commune de Savalou, est confrontée à la rareté des études, notamment d'étude de rentabilité sur la filière anacarde. Cette étude se propose donc de trouver une approche de solutions aux questions de recherche ci-après:

- Les différentes fonctions de la filière anacarde (production et commercialisation) sont-elles rentables ?

- Quel est l'effet des changements de politiques économiques sur les rentabilités des fonctions de production et de commercialisation de la filière anacarde?

B- Objectifs et hypothèses de recherche:

Cette partie énonce l'objectif global, les objectifs spécifiques et les hypothèses spécifiques de recherche.

1-Objectifs :

Il s'agit là de l'objectif global et des objectifs spécifiques.

Ø Objectif global

L'objectif général de l'étude est d'analyser la rentabilité de la filière anacarde dans le département des collines.

Ø Objectifs spécifiques :

- Apprécier la rentabilité financière et économique des différentes fonctions (de production et de commercialisation) de la filière;

- Evaluer l'effet des changements de politiques économiques sur la rentabilité des fonctions de la filière anacarde.

2- Hypothèses spécifiques de recherche :

L'atteinte de ces objectifs et de la problématique énoncée ci-dessus, nous amène à formuler les hypothèses suivantes :

Ø Hypothèse spécifique n01 :

Les rentabilités positives obtenues des différentes fonctions de la filière anacarde sont dues aux revenus issus de ces dernières.

Ø Hypothèse spécifique no2:

Les politiques visant à augmenter les prix ou le rendement ont un effet positif sur les rentabilités de la production et de la commercialisation de l'anacarde.

C-Stratégie de validation des hypothèses:

Au niveau de la validation, nous nous baserons sur les résultats de la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) pour confirmer ou infirmer les deux hypothèses émises dans le cadre de cette étude.

Hypothèse n°1 ;

La validation de cette hypothèse dépendra des revenus obtenus dans les lignes 1 et 2 du tableau de la MAP. Si ces revenus sont supérieurs aux coûts des facteurs échangeables ou non échangeables, alors les rentabilités seront positives et l'hypothèse n°1 sera validée. Dans le cas contraire, elle sera rejetée.

Hypothèse n°2 ;

Ici, nous simulerons différentes mesures de politiques visant à augmenter les prix de vente aux producteurs, aux exportateurs et le rendement à l'hectare. Si l'ensemble de ces trois mesures à un impact positif sur les rentabilités financière et économique de la production et de la commercialisation alors l'hypothèse n°2 sera acceptée. Sinon, elle sera rejetée.

Paragraphe 2: Revue de littérature.

Dans cette partie, les différents concepts utilisés dans le cadre de cette étude vont être explicités d'une part. Et d'autre part l'accent sera mis sur les connaissances ou travaux antérieurs concernant cette étude.

A- Clarification des concepts.

- La filière  ne fait pas l'objet d'une définition unique dans la littérature. Cependant on observe certaines constantes. Le concept de « filière » est né à partie des travaux précurseurs de GOLDBERG ET DAVIS en 1957 à l'Université d'Harvard appliqués au blé, au soja et aux oranges (Goldberg, 1968). Pour de ROSNAY (1975), une filière est d'abord un système, c'est-à-dire "un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but". Aussi, l'appellation « filière » recouvre des contenus forts larges et différents. Elle englobe un ensemble de notions parfois plus précises telles celles de chaîne, de circuit, de branche ou secteur d'activité, de marché, de système, etc. (Lebailly et al, 2000). Selon LADENT (1986), la filière désigne l'ensemble des actes de production, transformation, distribution relatifs à un produit (pomme de terre, sucres, bois, etc.) ou à un groupe de produits homogènes (céréales, fruits et légumes, viandes de boucherie, produits laitiers, etc.) et concourant à la satisfaction d'un même besoin final issu de la consommation. Et pour DURUFLE (1988) repris par FABRE (1993) « on entend par filière de production, l'ensemble des agents (ou fraction d'agents) économiques qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché de réalisation d'un même produit agricole ». Dans son cours d'économie rurale, Henry de FRAHAN (2004) définit la filière comme « un ensemble d'agents économiques (producteurs, négociants, transformateurs, grossistes, détaillants et consommateurs) qui sont engagés dans différentes activités apportant à chaque étape une valeur ajoutée ».

Puisque LEBAILLY (2000) fait remarquer à juste titre : « il apparait que le concept de filière et ses champs d'application diffèrent selon l'angle sous lequel on s'y intéresse et les utilisations que l'on veut en faire », de façon opérationnelle nous retiendrons que la filière est un ensemble d'intervenants appartenant à une chaîne de production, de transformation et de commercialisation d'un produit qui est dans notre cas un produit agricole : l'anacarde.

- La rentabilité est définie par le dictionnaire économique comme la « capacité » d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en terme financiers. On distingue cependant deux types de rentabilité : La rentabilité financière et la rentabilité sociale ou économique. La rentabilité représente alors l'évaluation de la performance de ressources investies (FAO, 2005).

- La rentabilité financière ou privée : c'est le profit net obtenu sur la base des prix financiers. En d'autre terme, il s'agit du revenu net calculé à partir des prix du marché reçus ou payés par les différents acteurs de la filière.

- La rentabilité économique ou sociale : il s'agit du profit net calculé lorsque les prix du marché ne reflètent pas la vraie valeur des biens et services de la filière. Ces prix économiques sont encore appelés prix de référence.

- Le ratio des coûts des facteurs: indique la part de la rémunération des facteurs dans la valeur ajoutée aux biens échangeables ou non échangeables calculée aux prix du marché. Ce ratio indique un profit financier s'il est inférieur à 1 et un déficit lorsqu'il est supérieur à 1.

- Les prix de référence : sont des valeurs qui remplacent les prix de marché dans les calculs théoriques lorsque l'on considère que les prix du marché ne représentent pas la vraie valeur économique du bien on du service. Ils sont encore appelés prix économiques, prix comptables, prix réels voire prix « d'ombre » (FAO ,2000). (voir leur détermination dans l'annexe 2).

- Le ratio de coût en ressources domestiques : est le pendant du ratio du coût des facteurs, mesuré en prix de référence. Il s'agit d'un critère essentiel, puisqu'il mesure l'efficacité économique globale de la filière comparant le coût des facteurs domestiques « consommés »dans le processus de production et le gain de devises que représente la valeur ajoutée aux biens échangeables.

- Les transferts : sont des flux financiers sans contre partie marchande ou sans implication de consommation réelle de valeur économique. Il s'agit essentiellement :

- des opérations de répartition menées par l'Etat (taxes, impôts, et subventions) ;

- des frais financiers (paiement des intérêts) ;-de certains types de loyer. Ce sont des déplacements directs de créances sur biens et services d'un agent à un autre qui n'ont aucun impact sur le revenu en tant que tel.

- Le Coefficient de Protection Effective (CPE) : il est un indicateur du rapport entre la valeur ajoutée aux biens échangeables par les différentes fonctions de la filière aux prix du marché, d'une par et aux prix de référence, d'autre part.

- Les facteurs échangeables : encore appelés facteurs commerciables, ils regroupent les biens ou produits (pesticides chimiques, engrais, semences, etc.) qui peuvent être théoriquement importés ou exportés et évalués aux prix du marché international. Ils correspondent également à toutes les consommations intermédiaires qu'il est possible de valoriser aux prix internationaux (directement ou par décomposition en « remontée de chaine »).

- Les facteurs non échangeables : Ce sont les biens et services ne pouvant faire l'objet d'échanges internationaux (exemple : la terre, la main d'oeuvre, le capital, les salaires, etc.) qui sont évalués selon leur valeur marginale de production s'il s'agit de facteurs de production et selon le critère de la disposition à payer des consommateurs s'il s'agit de biens et services finaux. Ce sont également des facteurs non commerciaux sur le marché international et donc des facteurs locaux.

- La fonction de production : elle est le socle de la filière. Cette fonction regroupe à la fois les acteurs de la production, les systèmes de production et les différentes activités ou combinaisons des facteurs de production. La fonction de production regroupe les producteurs, les fournisseurs d'intrants spécifiques, les encadreurs, les organisations paysannes et unions de producteurs. Dans le cadre de cette étude, la fonction de production est l'ensemble coordonné des activités de production (installation des plantations, entretien, récolte, suivi de la production, etc.) menées par des acteurs tels que les producteurs, les encadreurs, les unions de Producteurs, la main d'oeuvre à travers un système de production propre à la filière anacarde.

- La fonction de transformation: cette fonction est composée essentiellement des transformateurs de noix de cajou en amandes. Ce maillon est composé des unités traditionnelles ou artisanales de transformation, des usines de transformation semi-industrielles de même que les transformateurs de noix de cajou en amandes. La transformation traditionnelle ou artisanale est la plus développée au bénin; elle est manuelle et permet d'obtenir des produits (amandes cassées; amandes entières non torréfiées et amandes entières torréfiées) essentiellement destinés au marché national. Quant à la transformation semi-industrielle, elle utilise une technologie semi-mécanique: la fragilisation des noix à la vapeur, le décorticage à la pince à pédales, le dépelliculage manuel, la classification manuelle et l'emballage manuel. Elle produit des amandes classées en grades qui diffèrent selon la couleur (blanche ou jaune), la forme (entière ou cassées) et l'épaisseur (grosse, moyenne, petite) des amandes et destinées au marché international. Dans le cadre de ce travail, cette fonction ne fera pas objet d'analyse parce que les deux anciennes unités traditionnelles de la commune rénovées en 2011 en usines de transformation semi - industrielle, n'ont pas encore enregistré de sortie de produits finis.

- La fonction de commercialisation: est définie comme un ensemble d'activités qui permet à un produit de passer du stade de la production primaire à celui de la consommation. Pour BIAOU (1987), ces différentes fonctions sont de trois natures à savoir:

- les fonctions d'échanges (collecte et distribution),

- les fonctions physiques (transformation, stockage et transport) et

- les services rendant possible l'accomplissement des deux premières catégories de fonctions (financement, prise de risque, emballage). SALIFOU (2007), dans son analyse du système de commercialisation des noix de cajou produites dans les départements de l'Atacora et la Donga, distingue dans le système de commercialisation:

-un circuit de vente directe, reliant les producteurs aux exportateurs,

-un circuit de vente courte où les noix passent des producteurs à l'exportateur par le biais des groupements de producteurs, représentés par l'UCPA et l'URPA,

-trois circuits moyens ou nous distinguons entre les producteurs et les exportateurs, soit les courtiers, soit les collecteurs ou soit les grossistes et un circuit long qui concerne tous les acteurs du système de commercialisation à savoir : les producteurs qui vendent les noix de cajou aux collecteurs, ces derniers revendent aux courtiers. Ensuite les courtiers font le point des achats aux grossistes. Enfin les grossistes revendent aux exportateurs qui se chargent de convoyer les produits à l'extérieur du pays. Mais ce circuit reste-t-il statique d'un endroit à un autre ?

B - Les études sur les rentabilités financière et économique :

Ø La rentabilité financière ou privée

Elle se rapporte aux revenus et aux couts observés, reflétant les prix du marché réel reçus par les producteurs, les commerçants ou les transformateurs dans le système agricole (MONKE et PEARSON ,1989 ; OLOUKOÏ, 2004). Pour TERPEND (1997) : « La détermination des coûts de revient de la filière, lorsqu'ils sont rapprochés des prix de vente, permet de mieux situer la rentabilité strictement financière de la filière .Cette rentabilité peut être étendue à toute la filière dans son ensemble ou bien morcelée par transaction et par fonction ». De plus, selon HOUNDEKON (1996), la rentabilité financière nette d'une activité est la différence entre la valeur et le coût de la production calculée sur la base des prix observés sur le marché ; l'estimation de cette différence (bénéfice) indique le niveau de la rentabilité financière nette.

Ø La rentabilité économique ou sociale

Elle est le revenu qui revient à la collectivité. La rentabilité économique nette évalue la même différence que la rentabilité financière nette mais, sur la base des prix sociaux HOUNDEKON(1996), qui permettent de mesurer les avantages comparatifs ou l'efficacité du système de production agricole (MONKE, 1996; MORICE, 1989; STRIKER, 1991; HOUNDEKON, 1996; OLOUKOÏ, 2004).

C- Etat des connaissances sur la filière :

Notre but à ce niveau est de faire un bilan des différentes études qui ont été faites sur la filière anacarde au Bénin et qui sont disponibles. Le secteur de l'anacarde a suscité l'intérêt de bon nombre de chercheurs et de structures.

En 1996, AÏNA en étudiant la rentabilité de la production des noix de cajou au niveau paysan a reconnu les imperfections liées à la commercialisation et a préconisé, entre autres, la mise en place d'une politique adéquate de prix aux producteurs et l'identification du rôle de tous les intermédiaires de la filière.

GRIMAUD (1998) dans une étude d'identification des organisations professionnelles de la filière anacarde au Bénin a montré que très peu d'organisations professionnelles se consacrent uniquement à la collecte des produits, malgré le nombre relativement important d'organisation de producteurs.

En 1998, GAGNON a étudié la filière anacarde au Bénin. Il a montré que le marché d'écoulement de la production nationale des noix de cajou est essentiellement orienté vers l'Inde qui importe des noix brutes d'Afrique à un prix inférieur au prix des noix récoltées en Inde. Il a également montré qu'il n'existe pas d'informations précises sur les coûts des différentes opérations, ni en ce qui concerne l'installation et l'entretien d'une plantation, ni en ce qui concerne les frais de collecte et de commercialisation. Selon cet auteur, il y a une grande dispersion des données relatives aux différents intervenants de la filière et une absence de la circulation de l'information.

SINGBO et al (2004), dans une étude sur la filière anacarde au Bénin, ont montré que tous les agents de la commercialisation de la noix d'anacarde gagnent plus de deux (2) fois le montant investi dans l'activité. Environ 60% des coûts de revient (coûts de production + coûts de transaction) de la noix d'anacarde sont supportés par les producteurs contre 40% pour les commerçants. Ils trouvent aussi qu'environ 70% des bénéfices générés reviennent aux commerçants contre seulement 30% pour les producteurs.

PAPA (2005), dans son rapport final de l'étude visant à évaluer l'apport économique de la filière au plan national, arrive à la conclusion que, la filière anacarde au Bénin recèle d'énormes potentialités même si son état actuel ne permet pas de les apprécier et de les exploiter entièrement. Il est aussi dit dans ce rapport que les activités de production, de commercialisation des noix d'anacarde représentent des activités importantes dans le pays et seulement 44% de la valeur créée sont détenues par les agents économiques nationaux au Bénin. Les 56% restant sont repartis entre les agents étrangers (46%) et les agents nationaux hors Bénin (10%).

ADEGBOLA et al (2006), dans une étude utilisant la Matrice d'Analyse des Politiques et portant sur la compétitivité de la filière anacarde au Bénin : une analyse des effets aux prix de référence sont arrivés à la conclusion que la filière anacarde est rentable pour tous les acteurs, avec une rentabilité financière de 100,65F CFA/ kg.

Ces derniers peuvent donc utiliser efficacement leurs ressources dans la filière. Ils concluent également que la filière dispose d'un avantage comparatif avec une rentabilité économique positive et égale à 108,75F CFA /kg, un Coût en Ressources Intérieures (CRI) positif et inférieur à 1, une taxe implicite de 8,09FCFA perçue sur la filière et une très petite incitation positive pour son expansion (Coefficient de Protection Effective CPE= 1,03). Selon les mêmes auteurs, le système de commercialisation, dans son organisation actuelle, ne favorise pas les producteurs.

GNIMADI(2008), dans une étude d'identification des filières agroindustrielles prioritaires au Bénin, constate que l'anacarde est un produit d'exportation qui procure aux propriétaires des vergers d'anacarde un revenu de 45.000 à 120.000F CFA par hectare.

Enfin, le projet STDF 48 (2011), dans son rapport technique final de recherche sur l'amélioration et le contrôle de qualité des produits agricoles alimentaires au Benin, remarque que la distribution de la valeur ajoutée de façon absolue reste inégale.

En effet, même si la production de noix brutes de cajou génère la valeur ajoutée la plus élevée par kg de noix brutes, les acteurs de cette production que sont les paysans reçoivent de façon unitaire moins de valeur ajoutée que tous les autres acteurs de la filière avec une VA/acteur=57.211FCFA contre des VA/acteur de 104.000FCFA, 220.000FCFA,1.095.000FCFA,5.475.000FCFA et 31.755.000FCFA pour respectivement les transformateurs, les collecteurs, les semi-grossistes, les grossistes et les exportateurs.

SECTION 2 : Démarche méthodologique de l'étude.

Cette section présente la zone d'étude, la population à l'étude, la procédure d'échantillonnage, les méthodes de collecte et d'analyse des données. Par ailleurs, elle aborde d'autres aspects de la méthodologie qu'il est important de souligner.

Paragraphe1 : Zone d'étude, population à l'étude et procédure d'échantillonnage.

Ce paragraphe est consacré à la présentation de la zone d'étude, à la population à l'étude et à la procédure d'échantillonnage.

A-Présentation de la zone d'étude :

Dans cette partie, l'accent est mis sur la situation géographique, le milieu physique, les caractéristiques humaines et socio-économiques de la commune de Savalou.

1-Situation géographique et milieu physique de la commune de Savalou :

Située en plein centre du Bénin et au Sud-ouest du département des Collines, la commune de Savalou est comprise entre 7°33'31'' et 8°12'25'' Latitude Nord et entre 1°37'55'' et 2°8'14'' Longitude Est. Elle est limitée au Nord par Banté, au Sud par Djidja, à l'Est par Dassa-Zoumé et Glazoué et à l'Ouest par la République du Togo sur environ 65km (limite Nord-Sud). Elle s'étend sur près de 58km de l'Ouest à l'Est et s'étend sur une superficie de 2674km2, soit 2,37% du territoire nationale (voir figure 1, en annexe 4). Les sols les plus répandus dans la commune de Savalou sont les sols ferrugineux tropicaux avec par endroits des étendues de concrétion. Mais, il existe aussi des sols hydromorphes et des vertisols. Ces types de sols sont favorables à la culture de l'anacarde.

Quant au relief de la commune de Savalou, il repose sur du matériel précambrien du vieux socle granito gneissique. Il est modelé dans une pénéplaine cristalline avec des dômes isolés, soit des inselbergs parsemés de petites chaînes dont l'une s'étend sur près de 20km donnant à la commune son appellation de « Pays de la chaîne des collines ». Ce relief culmine entre 120 et 500m avec des pentes variant entre 3 et 10% dans les agglomérations. Il est ainsi favorable à l'agriculture et plus particulièrement à la culture de l'anacarde.

Par ailleurs, la commune de Savalou est dans une région soumise aux influences équatoriales et à celles du régime alterné de type guinéen. C'est la zone où s'estompent les influences de la mousson du Sud-ouest et de l'alizé continentale appelé harmattan du Nord-est. Ce qui aboutit à une répartition inégale des pluies dans la région. Ainsi, la commune connait une grande saison pluvieuse, qui s'étend de Mars à Novembre, marquée par la chute des tendances pluviométriques en Août et une grande saison sèche de Novembre à Février. La hauteur moyenne des pluies est de 1150mm dans la commune avec des variations allant de 864 à 1637,3mm (ASSOGBA, 2011). De plus, les températures sont relativement élevées toute l'année avec les maxima situées entre 28,1 et 36,7°C et des minima comprise entre 20,8° et 22,5°C. Les mois secs sont respectivement les mois de Novembre, Décembre et de Janvier (ASSOGBA, 2011).

Au total, les éléments de l'environnement biophysique (le climat, l'hydrographie, le sol, le relief et la température) sont favorables à l'agriculture. Aussi, les populations de Savalou sont -elles dans un espace viable et favorable à la culture de l'anacarde.

2-Caractéristiques humaines de la commune de Savalou:

Avec un taux d'accroissement annuel de 3,7%, la commune de Savalou a une population de 104.749 habitants, soit 50163 hommes et 54 586 femmes repartie dans quatorze (14) arrondissements dont quatre (04) urbains (Savalou-Aga, Agbado, Attaké et Ouèssè), dix sept (17) quartiers de villes et cinquante deux (52) villages (INSAE,2004). En effet, la commune compte 21.173 ménages dont 13.593 ménages agricoles, chaque ménage comportant en moyenne 4,9 membres. D'une façon générale, la commune de Savalou est faiblement peuplée car sa densité moyenne est de 39,17 habitants/km2, inférieure à la moyenne nationale qui est de 43,5 habitants /km2 (INSAE, 2004). Cela n'empêche que 70,67% de la population ont des âges compris entre 6 et 59 ans. Ce qui traduit une certaine jeunesse de la population et donc un atout pour le développement des secteurs économiques du fait de l'existence de ressources humaines et de mains d'oeuvre.

3 - Caractéristiques économiques de la commune de Savalou:

Le potentiel économique de la commune de Savalou repose fondamentalement sur l'agriculture. Il s'agit d'une agriculture extensive qui occupe 73. 694 habitants (INSAE, 2004). Aussi, la pluviométrie est-elle assez favorable aux travaux agricoles et de grandes superficies cultivables sont encore disponibles : 17, 84 % du territoire de la commune sont cultivés soit 30 % de la superficie cultivable ; ce qui correspond à 45. 300 ha et les principales cultures sont : l'igname  , le manioc , le mais , le riz , le niébé , l'anacarde et des culture maraîchères (PDC ,2005) .Par ailleurs , les populations de Savalou s'adonnent à des activités secondaires telles que : le commerce, l'élevage, l'artisanat et la transformation des produits agricoles.

Les activités commerciales portent sur 31,63 % de l'ensemble du secteur des activités économiques de la commune (PDC ,2005) .Les activités en majorité informelle, concernent les produits agricoles tels que les tubercules, les céréales, les légumineuses et surtout les produits agricoles transformés. Le commerce se déroule dans cinq (05) marchés quotidiens , treize (13) marchés périodiques, soixante et unes (61) boutiques, trente deux (32) magasins, deux (02) dépôts de ciment, etc. (PDC, 2005).

L'élevage est généralement domestique et est faiblement associé à l'agriculture, ce qui freine son développement dans la commune. Mais, on y rencontre quelques fulbé à l'ouest de la commune qui font l'élevage extensif. L'artisanat quand à lui, est composé d'activités de transformation de produits alimentaires et des activités de construction, de menuiserie, de soudure, de tissage, de poterie etc.

Les activités telles que le tourisme et l'hôtellerie commencent par prendre de l'ampleur avec l'importance que connaît maintenant la fête de l'igname qui se déroule à chaque 15 Août. Une autre activité qui caractérise la commune de Savalou après l'agriculture est la transformation des produits agricoles notamment le manioc et l'anacarde depuis la rénovation des usines semi - industrielles de transformation des noix de cajou en amandes de cajou.

B-Population à l'étude:

Tous les quatorze (14) arrondissements de la commune de Savalou sont majoritairement ou minoritairement producteurs d'anacarde. En effet, selon les statistiques de l'UCPA, en 2011, la commune comptait 20.000 producteurs d'anacarde. En plus des producteurs, la filière anacarde fonctionne grâce à d'autres acteurs comme les agents des usines de transformation de l'anacarde en amandes, les agents des structures d'encadrement (CeCPA, ONG, etc.), les transformateurs, les commerçants, etc.

Certes, on ne dispose pas de statistiques quantitatives sur ces acteurs notamment les commerçants, mais il est de constat que ces acteurs (commerçants) sont les moins nombreux de la filière. Cependant, on dénombre plus de collecteurs que de courtiers et de grossistes. Ces derniers, quelques centaines, essaient d'organiser la commercialisation en empêchant des entrées informelles dans ce secteur d'activité.

Ainsi donc, dans le cadre de cette étude, la population à l'étude est un mélange hétérogène de producteurs d'anacarde, de commerçants de noix de cajou et des agents d'encadrement et cela sur la base d'un échantillon défini.

C-Procédure d'échantillonnage:

L'échantillonnage de cette étude est fait par une méthode non probabiliste à savoir : l'échantillonnage par choix raisonné vu le degré d'engagement des différent arrondissements et la répartition des acteurs dans la commune.

Ø Fonction de production

Selon les agents du CeCPA et de l'UCPA de la commune de Savalou, tous les quatorze (14) arrondissements sont producteurs d'anacarde. La commune étant divisée en trois (03) zones à savoir : La zone Est qui compte quatre (04) arrondissements, la zone Centre qui compte cinq (05) arrondissements et la zone Ouest qui en compte cinq (05) également, nous avons choisi, pour l'enquête, deux (02) arrondissements par zone selon leur degré d'implication dans la filière et la taille des superficies de production. A cet effet, quinze (15) producteurs ont été enquêtés par arrondissement choisi à l'aide des questionnaires (voir annexe) et suivant l'échantillon du tableau ci-dessous.

Tableau n°1 : Effectifs des producteurs enquêtés par arrondissement.

Zones

Arrondissements

Nombre de producteurs

Zone Est

Gobada

15

Lahotan

15

Zone centre

Kpataba

15

Savalou Aga

15

Zone Ouest

Doumè

15

Tchètti

15

Total

 

90

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Ø Fonction de commercialisation

Après discussion avec le président de l'UCPA de la commune et en tenant compte du fait que la période d'enquête coïncide avec celle de la commercialisation, avec la mobilité et l'indisponibilité des différents acteurs de la commercialisation des noix de cajou, un échantillon de dix huit (18) acteurs intervenants dans le système de commercialisation (collecteurs, courtiers, grossistes) a été retenu.

Au total, 90 producteurs dans 06 arrondissements de la commune et 18 acteurs de la commercialisation ont été enquêtés. En plus du groupe cible huit (08) agents du CeCPA, deux (02) responsables de l'UCPA, un (01) responsable de l'URPA Z/C et une(01) autorité communale ont été aussi interviewés. Le tableau n°2  présente les catégories de personnes enquêtées dans la commune de Savalou.

Tableau n°2 : Total des enquêtés par catégories dans la commune.

Groupes cibles

Effectifs

1

Producteurs

90

2

Commerçants

18

3

Agents du CeCPA

08

4

Responsables de L'UCPA

02

5

Responsable de L'URPA Z/C

01

6

Autorité communale

01

Total

120

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Paragraphe 2 : Méthodes de collecte, d'analyse des données et autres aspects de la méthode d'analyse :

Ce Paragraphe présente les méthodes de collecte et d'analyse des données et d'autres aspects de la méthode d'analyse de cette étude.

A - Méthodes de collecte des données :

Cette partie expose la source, la nature, les outils de collecte et de présentation des données de même que les phases et périodes de recherche.

1- Source et nature des données :

Dans le cadre de cette étude, des données primaires sont collectées respectivement auprès des personnes faisant partie des échantillons constitués et des structures et institutions en contact avec la filière anacarde. Quant aux données secondaires, elles ont été collectées à travers des entretiens, la recherche sur internet et la recherche documentaire. En effet, les données collectées se résument aux statistiques agricoles relatives à la production et la commercialisation de l'anacarde disponibles au CeCPA, à l'UCPA, à la Mairie de la commune de Savalou, sur internet et à la bibliothèque de l'Université de Parakou. Il s'agit aussi d'informations socio-économiques, démographiques et géographiques dans la zone d'étude. Les caractéristiques des systèmes de production et de commercialisation des noix de cajou sont également recueillies. Lors de la collecte, des données quantitatives et qualificatives pouvant permettre d'atteindre les différents objectifs et tester les diverses hypothèses émises ont été collectées.

2-Outils de collecte et de traitement des données :

Pour la collecte des données primaires de l'étude, les outils de collecte utilisés sont : les questionnaires d'enquête, des guides d'entretien et l'observation directe.

En effet, les données ont été principalement collectées à partir de trois (03) questionnaires (voir annexe 1). Le premier questionnaire a été adressé aux producteurs. Le deuxième est allé à l'endroit des acteurs de la commercialisation et le troisième a été administré aux agents du CeCPA. Quant aux guides d'entretien, ils ont permis d'avoir un entretien structuré avec le chef d'arrondissement de Savalou- Aga et des entretiens non structurés avec les responsables de l'UCPA, de l'URPA Z/C et du CeCPA sur la base des questionnaires et des objectifs de la recherche.

Par ailleurs, les données secondaires ont été recueillies à travers la recherche documentaire et la recherche sur internet.

Enfin, les données recueillies, après dépouillement et analyse, ont été traitées avec les logiciels Word et Excel. La présentation des données s'est faite à travers des tableaux, des graphiques et des diagrammes circulaires.

3-Phases et périodes de l'étude :

Il s'agit des phases de recherche documentaire, de l'enquête exploratoire, de la collecte de données proprement dite et de la rédaction du mémoire.

Ø Recherche documentaire :

Elle s'est déroulée de décembre 2011 jusqu'à la réalisation du mémoire. Elle a consisté à faire le tour des centres de documentation des structures et institutions intervenants directement ou indirectement dans la filière anacarde. Aussi faut- il reconnaître que nous avons effectués énormément de recherche sur internet. Tout ceci nous a permis non seulement de comprendre et de compléter les données recueillies par les enquêtes mais aussi et surtout de formuler notre problématique, de rédiger la revue de littérature et de mieux comprendre la méthode d'analyse de données. Cette phase est résumée dans le tableau synoptique suivant:

Tableau n°3: Tableau synoptique de la recherche documentaire.

Centres de documentation visités

Nature des documents

Types d'informations à recueillis

Bibliothèque de l'UP

Livres, thèses, mémoire, rapports, articles

-Informations propres à la filière anacarde et -informations d'ordre général à caractère méthodologique

Cyber

-Rapports, articles et documents en fichier PDF

-Sites web

-Informations propres à la filière Anacarde

-informations d'ordre général à caractère méthodologique et conceptuel.

Mairie de Savalou

PDC, rapports d'activités monographie de la commune

-Données sur les aspects physiques, socioéconomiques, démographiques

URPA Z/C

Rapport d'activités

-Documents, livres

-Données propres à la filière

-Données relatives aux différents acteurs de la filière au niveau départemental

UCPA Savalou

-Rapports d'activités

-Documents

d'inventaires

-Données propres à la filière au niveau communal

-Données relatives aux différents acteurs de la filière au niveau communal

CECPA Savalou

-Rapports d'activités

-documents

-Données propres aux diverses politiques de promotion de la filière

 
 
 

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Ø Phase exploratoire :

Cette phase a eu pour objectifs l'échantillonnage des arrondissements, la rencontre des responsables des structures intervenants des la filière et la mise en forme définitive des questionnaires d'enquête. Elle s'est déroulée en février 2012 et a conduit à l'élaboration du projet de recherche tout en permettant de concilier les résultats de la recherche documentaire et de la recherche sur internet avec ceux obtenus à l'issue de la phase exploratoire.

Ø Phase de collecte des données :

Au cours de cette phase qui a eu lieu du 10 Avril au 11 Mai 2012, nous sommes allés collecter des données primaires auprès des producteurs en compagnie des agents d'encadrement du CeCPA intervenants dans les arrondissements échantillonnés. Ces données ont été également recueillies chez les acteurs de la commercialisation, les responsables des organisations de producteurs. Quant aux données secondaires telles que la taxe municipale, les frais financiers et bancaires, le traitement phytosanitaire, les rendements sur les (05) dernières années, les apports économiques de la filière etc. elles ont été collectées auprès des administrations et institutions intervenant dans ce domaine d'activité.

Ø Phase de rédaction :

A cette étape, les informations recueillies ont été regroupées par centre d'intérêt en tenant compte des constantes et des relations typiques et suivant les objectifs de recherche. Les données ainsi dépouillées ont été traitées et analysées et les résultats sont utilisés pour la rédaction du rapport définitif. En effet, les données recueillies après dépouillement ont subi un traitement manuel et informatique et ont été présentées sous forme de tableaux, de graphiques, et de diagrammes circulaires afin de faciliter leur interprétation et leur analyse. Cette phase de rédaction s'est déroulée de Juin à Août 2012.

B- Méthode d'analyse des données :

Pour atteindre les différents objectifs de cette étude, l'outil d'analyse qui sera utilisé est la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) de monke et Pearson (1989). Elle a été utilisée dans plusieurs études en Afrique : ReNSE (2002), dans analyse coût-bénéfice des technologies du Niébé: une application de la Matrice d'Analyse des Politiques; Module EASYPol 104 portant sur l'analyse de la filière pêche au Burkina Faso (FAO, 2007); AfricaRice en partenariat avec le Michigan State University(USA) (2010), dans évolution des avantages comparatifs et analyse de la compétitivité du riz et du mais en Afrique. Elle a aussi été utilisée dans des études réalisées au Bénin: HOUNDEKON (1996), dans l'analyse économique des systèmes de production du riz dans le Nord Bénin; YAO (1997), dans comparatif advantages and crop diversification; ADESINA et COULIBALY (1997), sur les technologies agro forestières; ADEGBOLA et al (2006), dans compétitive de la filière anacarde au Benin : une analyse des effets aux prix de référence; FANOU (2008), dans rentabilité financière et économique des systèmes de production maraichers au Sud-Bénin: une application de la MAP; ALOUKOUTOU et al (2011), dans une étude de la compétitivité du maïs au Bénin, recommandée par le PRESAO. L'approche MAP est un système de comptabilité en partie double. Elle est le produit de deux identités : l'une qui définit la rentabilité comme la différence entre les revenus et les coûts, et l'autre qui mesure les divergences (politiques qui déforment les stimulants économiques et défaillances du marché) comme la différence entre les paramètres observés et les paramètres qui existeraient si les divergences étaient supprimées .On pourra alors évaluer l'impact des politiques des produits et des politiques macroéconomiques en comparaison avec la situation où ces politiques sont absentes. Dans l'approche MAP, des données sur le budget agricole (revenu des ventes et coûts des intrants) sont rassemblées pour les systèmes agricoles principaux. La détermination des profits que les paysans ou les commerçants ont effectivement obtenus est un impact initial simple et important de l'analyse qui montre quels paysans ou commerçants sont concurrentiels actuellement et comment leurs profits pourraient changer si les politiques de prix étaient modifiées. Avec la méthode MAP, les revenus et les coûts qui sont impliqués dans les budgets de la filière sont réexaminés. Le tableau n°4 montre la MAP ; la rentabilité est mesurée en suivant les lignes de la matrice. Les coûts sont évalués par les éléments des deux colonnes du centre. On calcule les profits présentés dans la colonne de droite en soustrayant les coûts présentés dans les deux colonnes du centre des revenus impliqués dans la colonne de gauche.

L'objectif no1, qui vise à apprécier les rentabilités financière et économique des différentes fonctions de production et de commercialisation de la filière, est le sujet de ce paragraphe. L'approche MAP a l'avantage d'apprécier l'impact de chaque instrument de distorsion sur la rentabilité d'une activité et permet une grande désagrégation des éléments de calcul des deux coefficients qui permettent d'apprécier les rentabilités financière et économique, des différents systèmes de production et de commercialisation. Si la rentabilité financière est positive, alors le système est rentable pour les paysans ou les commerçants. Les ressources peuvent alors être utilisées efficacement dans le système.

De même, il y a rentabilité sociale ou économique, si la rentabilité économique nette est positive, alors l'activité est économiquement rentable. L'activité ainsi considérée présente un avantage comparatif statique pour la société.

L'objectif no2 qui vise à évaluer l'effet des changements de politiques économiques sur les rentabilités de la production et de la commercialisation de l'anacarde est atteint par le calcul: du Coefficient de Protection Effective et des transferts.

Tableau n°4 : Matrice d'Analyse des Politiques (MAP)

Indicateurs

Revenus

Facteurs échangeables

Facteurs non échangeables

Profits

Rentabilité financière

A

B

C

D1

Rentabilité économique

E

F

G

H2

Transferts

I3

J4

K5

L6

Source : MONKE et PEARSON, 1989.

A, B, C et D sont des éléments du budget financier et E, F, G et H sont ceux du budget économique.

A représente les revenus obtenus par l'acteur (producteur ou commerçant) et reflétant les prix du marché.

(B+C) sont les couts observés.

E est le niveau des revenus évalués au prix de référence.

(F+G) sont les couts observés.

1 = la rentabilité privée ou financière, D = A - (B+C)

2= la rentabilité sociale ou économique, H = E -(F+ G)

3= les transferts de produit, I = A- E

4= les transferts de facteurs échangeables, J = B - F

5= les transferts de facteurs non échangeables K = C - G

6= les transferts nets, L = D - H ou L= I -J -K.

- Le Coefficient de Protection Effective CPE = (A-B)/(E-F).

Le CPE est le rapport de la valeur ajoutée en prix financiers à la valeur ajoutée en prix économiques. Il permet d'apprécier si une activité bénéficie ou non d'incitation à produire.

Lorsque le CPE est supérieur à 1, alors les acteurs bénéficient d'une incitation positive à continuer leurs activités ; ils gagnent plus de revenus qu'ils ne gagneraient sans distorsions de prix. Les acteurs bénéficient d'une subvention implicite ou d'une protection des prix.

Si le CPE est égal à 1, il traduit l'équilibre ou le niveau optimum de la compétitivité des échanges entre le marché national et international. La structure de protection est neutre. Les acteurs ne sont ni favorisés ni défavorisés.

Si le CPE est inférieur à 1, le pays ne protège pas son marché. L'activité est implicitement taxée. Les acteurs gagneraient un meilleur revenu s'ils achètent et vendent aux prix économiques. Ils sont donc défavorisés sur le marché interne.

- La rentabilité financière :

Ce calcul commence par la construction de budgets séparés pour la production et la commercialisation des noix de cajou. Les composantes de ces budgets sont inscrites dans la MAP en monnaie locale par unité physique.

La rentabilité financière montre la compétitivité de la filière agricole. Si les profits financiers sont négatifs (D < 0), les acteurs obtiennent un taux de rentabilité au-dessous de la normale et on peut donc prévoir qu'ils abandonneront cette activité toutes choses égales par ailleurs. Des profits financiers positifs indiquent des rendements au-dessus de la normale et devraient amener à l'expansion future du système considéré.

- la rentabilité économique :

La deuxième ligne du tableau 2 utilise les prix économiques ou sociaux. Ces évaluations mesurent les avantages comparatifs ou l'efficacité du système de production agricole. Si les profits économiques sont positifs (H>0), l'activité considérée présente un avantage comparatif ; le pays peut donc se consacrer à la production du bien concerné. Une autre approche utilisée pour évaluer la rentabilité économique d'une activité est l'analyse des Coûts en Ressource Intérieures (CRI). Un CRI supérieur à 1 signifie que le coût des facteurs intérieurs (domestiques) utilisés est supérieur à la valeur créée, mesurée en prix internationaux ; il y a donc une perte de richesse pour la société. Plus on réduit le CRI, plus on maximise le profit économique.

C - Autres aspects de la méthode d'analyse

Cette partie est consacrée aux unités de quantification, à l'estimation de la main d'oeuvre, à la détermination des prix économiques ou prix de référence, à la détermination des valeurs des inputs intermédiaires, aux limites de la recherche et aux limites et avantages de la méthode d'analyse.

1-Unités de quantification et estimation de la main d'oeuvre : Les unités de quantification sont les unités de mesure permettant d'estimer la superficie dans la fonction de production de l'anacarde et d'estimer les quantités achetées ou vendues par les différents acteurs de la fonction de commercialisation de l'anacarde. En effet, l'unité de mesure des superficies de production de l'anacarde est l'hectare (ha). Quant à la production, elle est vendue au kilogramme (kg) par les producteurs. Du coté des acteurs de la commercialisation, c'est la tonne (t) qui est utilisée pour estimer les différents coûts de la commercialisation des noix de cajou. En ce qui concerne l'estimation de la main d'oeuvre, elle est faite par conversion de la main d'oeuvre disponible en équivalent - adulte (tableau n°5)

Tableau n°5 : taux de conversion des catégories de main d'oeuvre.

Catégories

Tranche d'âge

Taux conversion

Enfant

Moins de 7ans

0

Jeune enfant

7 à 14ans

0,50

Femme adulte

15 à 60ans

0, 75

Homme adulte

15 à 60ans

1

Personne âgée (tout sexe)

Plus de 60ans

0,50

Source : ADEGBOLA et al, 2003; OLOUKOI et al, 2005.

En partant de ce tableau, l'effectif total (ET) des travailleurs en Equivalent-Homme est donné par la formule suivante :

ET = (Nombre d'Hommes) + 0,75 (Nombre de Femmes) + 0,5 (Nombre d'enfant de 7 à 14ans).

Par ailleurs trois (03) types de mains d'oeuvre sont utilisés par les producteurs de l'anacarde à savoir : la main d'oeuvre familiale (MOF), la main d'oeuvre salariée (MOS) et minoritairement les groupes d'entraide.

La Main d'oeuvre totale (MOT) pour une opération donnée est égale alors à MOT=MOF +MOS (y compris, l'entraide) l'entraide étant valorisée au prix de la MOS. Enfin, dans les différents villages des producteurs enquêtés, le coût de la main d'oeuvre est fixé à l'hectare et selon l'opération effectuée.

Ø Cas des inputs intermédiaires

A ce niveau, on dénombre aussi bien les facteurs échangeables que des facteurs non échangeables tel que : le petit outillage. Ce dernier comprend entre autres : les houes, les coupe-coupes, les couteaux, les haches, les bassines, etc. pour la production et les bascules, les pesons, etc. pour la commercialisation. Leur amortissement a été comptabilisé. La méthode de calcul utilisée est celle de l'amortissement constant. Le coût des outils utilisés, de même que leur durée d'utilisation, leur nombre, le nombre de spéculations pour lesquelles ils sont utilisés, sont directement obtenus auprès des producteurs. Pour la production, l'amortissement constant est obtenu en divisant l'anuité des matériels obtenue par le nombre de spéculations et par le nombre moyen d'hectare pour la production de l'anacarde. Pour la commercialisation, l'annuité obtenue est divisée par la quantité moyenne achetée par le grossiste (en tonnes). Quant aux sacs de jute utilisés pour la commercialisation leur coût pour une tonne a été comptabilisé entièrement parce qu'ils sont des emballages perdus pour le commerçant.

En ce qui concerne la détermination des prix de référence, voir l'Annexe n 2.

2-Limites de la méthode d'analyse et Limites de la recherche :

Il s'agit ici, d'aborder les limites et avantages inhérents à la méthode d'analyse utilisée dans cette étude et de parler des limites de la recherche.

Ø Limites et avantages de la MAP :

Comme tout outil d'analyse, la MAP présente des limites et avantages sur le plan théorique ; cet outil découle directement de la théorie du commerce internationale et donc hérite des limites inhérentes à ce cadre de pensées (BCEPA, 2002 ; Agazounon, 2003). Sur le plan méthodologique, la construction de la MAP demande la détermination d'un système de prix de référence qui nécessiterait un modèle économique élaboré pour calculer les prix aux quels les facteurs de production seraient évalués de façon optimale (op, cit).

La MAP est une représentation statique du système productif qui ne permet pas de prendre en compte des effets des interactions entre les variations des prix relatifs et l'évolution des techniques (ou la combinaison des facteurs de productions) du côté de l'offre et les changements des habitudes alimentaires du côté de la demande. Elle est une représentation incomplète d'un système productif et de son articulation avec un environnement économique puisqu'on raisonne en volume de production et de consommation fixe.

La MAP est un outil qui ne présente pas de difficultés majeures pour être maitrisée et peut donc être utilisée par un large public dans les cadres de discussions et de préparation des décisions de politiques économiques. Elle doit être d'abord prise comme un outil de dialogue en s'assurant que les hypothèses retenues dans l'élaboration des comptes sont clairement exposées. Cette transparence des résultats est nécessaire afin de limiter l'effet « boite noire » qui est inhérente à l'utilisation d'outils d'analyse nécessairement simplificateurs de la réalité pour l'utilisation (op.cit)

Ø Limites de la recherche:

Au cours de nos recherches, nous avons rencontré quelques difficultés. La première est liée à l'insuffisance de la documentation écrite. Nous avons constaté un manque crucial d'ouvrages traitant de l'anacarde en générale et de façon particulière de la rentabilité de la filière anacarde. Aussi, avons nous constaté l'absence de base de données sur la production (aspect quantitatif) de l'anacarde au niveau de la commune. Et lorsque ces données existent, elles sont en dessous de la réalité ou des fois divergentes d'une structure à une autre. Une autre difficulté est liée à la nature quantitative des données collectées. En effet, les données ont été collectées par passage unique où elles ont nécessité un travail de mémoire intense chez les enquêtés (ceux-ci devaient fournir des informations sur les cinq (5) dernières années). Pour cela, elles comportent probablement des insuffisances bien que l'enquête soit menée en compagnie de l'agent du CeCPA en service dans chaque arrondissement concerné, permettant ainsi de mieux structurer les interviens et de ne pas s'éloigner de la réalité.

Par ailleurs, certains enquêtés (une minorité) notamment les acteurs de la commercialisation ont refusé de donner des informations sur leur prix de vente et leur revenu exact issu de la commercialisation de l'anacarde en raison, de la concurrence. A notre demande ils nous ont donnés des intervalles pour situer ces données, ce qui a permis de faire des estimations pour les valeurs manquantes de leurs fiches d'enquête. D'autres grossistes (même s'ils ne sont pas légion) ont strictement refusé de nous répondre.

Au total, ces difficultés auraient dues avoir un impact certain sur notre recherche. Pour y remédier, nous avions complété certaines fiches d'enquête (environ 7% d'enquêtés) par des estimations sur la base des données secondaires collectées.

CHAPITRE II :

CONTEXTE, CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES, DEMOGRAPHIQUES ET SYSTEMES DE PRODUCTION ET DE COMMERCIALISATION.

Avant toute étude, il est nécessaire de savoir dans quel contexte évolue la filière anacarde béninoise et les caractéristiques des enquêtés. Pour ce faire, nous aborderons dans la première section de ce chapitre le contexte de la production de la filière anacarde. Quant à la deuxième section de ce chapitre, elle exposera les caractéristiques socio-économiques, démographiques des enquêtés et les caractéristiques des systèmes de production et de commercialisation de l'anacarde dans la commune de Savalou.

SECTION 1: Contexte de la production de l'anacarde.

Ici, il sera question d'expliciter la situation mondiale et nationale de la production.

Paragraphe1 : Situation mondiale de la production.

Découvert par les colons portugais dans la région de Ceara au Nord-est du Brésil, où il est présent en vaste peuplements naturels, l'anacardier de son nom scientifique anacardium occidentale L a été introduit en 1578 par les colons portugais au Mozambique puis dans le Kerala en Inde. De cette époque jusqu'à ce jour la valeur de l'anacarde et sa production n'ont cessé de croître au fur et à mesure que des usages variés sont découverts pour son fruit: la noix de cajou et son faux fruit la pomme de cajou.

Photo n°1 : L'anacarde. Photo n°2 : Noix de cajou brutes.

Cliché : ZINMONSE R., avril 2012.

En effet, la noix de cajou est un fruit akène (fruit sec au péricarpe non soudé à la graine) qui contient un liquide visqueux brun foncé, toxique et hautement caustique. Ce liquide visqueux est utilisé dans l'industrie pour la fabrication d'éléments de friction de freins, d'embrayages, comme matériau isolant et imperméable dans l'aviation ou comme input dans des peintures, des vernis et même dans l'industrie plastique. En Asie, il est utilisé pour la fabrication d'encre indélébile. La noix de cajou renferme environ 47% d'huile qui après traitement est utilisée dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques. Quant à l'amande de la noix de cajou de couleur blanche, elle est utilisée, grillée et salée, en cuisine ou en confiserie dans l'industrie chocolatière.

Photo n°3 :Amandes cassées de cajou. Photo n°4 :Amandes de cajou.

Cliché : ACI Bénin.

En ce qui concerne la pomme de cajou (faux fruit de l'anacardier), « ce fruit est également comestible, sa chair est acidulée et sa saveur aigre-douce. Il possède de grandes qualités antiscorbutiques en raison de sa teneur en vitamine C qui est environ cinq fois plus élevée que celle d'une orange. On peut aussi le transformer pour obtenir des confitures, des gelées ou des compotes, le presser pour donner un jus sucré, parfumé dont la macération ou la distillation permettra de tirer du vinaigre, du vin ou de l'alcool alimentaire » (Davis, 1999 cité par Tuo, 2007) (voir annexe 3 pour d'autres usages de l'anacardier).

Les différents usages qui sont faits de l'anacardier et surtout des noix d'anacarde ont stimulé l'offre et la demande mondiales de noix d'anacarde durant ces deux dernières décennies. Ainsi, selon JITAP (2003) la demande internationale de noix d'anacarde a connu une croissance annuelle de 5% en valeur et 8% en volume entre 1997 et 2001. En tête des pays importateurs se retrouvaient en 2001, les Etats-Unis d'Amérique avec 47% des importations mondiales suivis par les Pays-Bas 9%, le Royaume-Uni et l'Allemagne 5%.

Pendant cette même période, certains pays ont connu une forte croissance en valeur de leur demande nationale de noix de cajou. Ainsi, à titre d'exemple, l'augmentation en valeur de la demande de noix de cajou est de 69% par an pour le Viêtnam, 62% pour la Belgique, 25% pour la Norvège (JITAP, 2003). Malgré l'augmentation sans cesse croissante de la demande internationale de la noix d'anacarde, l'offre sur le plan mondial reste assez restreinte. En effet, l'offre mondiale d'anacarde est assurée par cinq pays principaux (Inde, Mozambique, Tanzanie, Vietnam, Nigéria) qui fournissent à eux seuls environ 70% de la production mondiale jusqu'en 1999. De 1995 à 1999, la production de l'Afrique subsaharienne est passée de 291.880.000 tonnes à 531.731.000 tonnes (FAO, 2003). Mais depuis 2001, les tendances ont changé au niveau des pays producteurs. A cet effet, le Bénin est devenu le sixième (6ème) producteur sur le plan mondial en matière de volume de noix exporté et le deuxième (2ème) en Afrique de l'Ouest (après la Guinée Bissau) en matière de qualité de la production (MAEP, 2003 et LARES, 2004).En 2007, la production de noix brutes en Afrique de l'Ouest résultait des quatre (4) principaux producteurs que sont : la Côte d'Ivoire avec 200.000 tonnes, la Guinée Bissau 100.000 tonnes, le Nigéria avec 70.000 tonnes et le Bénin 45.000 tonnes.

Par ailleurs, s'il est vrai que la demande mondiale en noix brutes et surtout d'amandes de cajou n'a cessé de croître, il n'en demeure pas moins que les principaux producteurs accroissent aussi leur production quand bien même, certains pays ont cédé leur place. Ainsi, en 2011, l'Inde est resté premier producteur mondial d'anacarde avec une production supérieure à 600.000 tonnes de noix de cajou brutes. Elle est suivie par la Côte d'Ivoire et le Viêtnam dont les productions dépassent les 350.000 tonnes. Le Brésil, l'Indonésie, la Tanzanie, le Mozambique, la Guinée Bissau et le Bénin sont les autres principaux pays producteurs. Et c'est au vu de l'envergure que prend la filière anacarde sur le plan mondial que l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dans sa politique agricole, a identifié celle-ci parmi les dix sept (17) filières agroindustrielles prioritaires de l'espace UEMOA (PRMN, 2008). Aussi, les différentes crises de la filière coton sur le marché international font de la production de l'anacarde l'autre alternative des économies africaines et particulièrement celle béninoise.

Paragraphe 2 : Situation de la filière anacarde au Bénin de 1960 à 2011.

Au Bénin, l'anacardier s'est retrouvé à l'état spontané dans la région soudanienne du Littoral. Son extension au Centre et au Nord du pays a véritablement débuté dans les années 1960 sous forme de champs collectifs grâce au concours du budget national appuyé dans son action par l'aide Américaine (Aïna, 1996). Selon Gagnon (1998) cité par Singbo et al (2003), les premières plantations d'anacardiers à grande échelle ont été réalisées entre 1962 et 1965.

La Commission des Communautés Européennes a aussi appuyé un vaste programme de développement de l'anacardier. Ce programme, réalisé en deux phases, a permis l'installation de 5322,95 ha de plantations domaniales et 4503 ha de plantations privées (Gagnon, 1998).Il a également favorisé l'implantation de l'usine de traitement de la noix d'anacarde à Parakou en 1974. Mais déjà en 1987, ces plantations domaniales ont régressé jusqu'à 2752 ha (MDR, 1994). A cette époque, l'anacardier était planté dans un but écologique par le gouvernement. Pour le paysan, il servait à l'affirmation du statut foncier et de mode de transferts du capital à la descendance.

D'une part, la filière anacarde a pris de l'importance ces dernières années, principalement à la fin des années 1990 avec une superficie estimée à cette date à 10.000 ha. En 2008, les plantations d'anacardiers ont couvert plus de 190.000 ha occupant environ 200.000 producteurs dont 95% d'hommes et 5% de femmes (MAEP, 2008 ; Tandjiékpon et al, 2008). La production d'anacardes occupe 2,5 à 3% de la population béninoise (INSAE, 2002, 2008) et 78% des anacardiers ont moins de 10 ans en 2008 (Tandjiékpon et al, 2008). En 2009, la SONAPRA a appuyé la filière anacarde dans le Nord-est en produisant environ 70 ha de pépinières dans la commune de Tchaourou. De plus, même si la zone de prédilection de la culture d'anacardiers s'étend de la ville d'Abomey comme limite Sud à celle de Gamia dans le Borgou comme limite Nord, il n'en demeure pas moins que les plus grandes zones de production sont les départements de l'Atacora, du Borgou, des Collines de la Donga et du Zou avec 97% des superficies nationales. Cependant, la région Zou/Collines constitue la principale zone de production avec plus de 50% des surfaces (PPAB, 2003) et deux autres départements que sont : les Plateaux et le Couffo se sont impliqués dans la production de noix de cajou au Bénin.

D'autre part, l'anacarde a pris une importance économique en devenant, depuis deux (2) décennies, la deuxième culture d'exportation du Bénin après le coton. A cet effet, le Bénin a connu au cours du quinquennat 1997-2001 un taux de croissance annuelle des exportations de noix de cajou de 33% en valeur et de 40% en volume (Trad. Map CCI Genève, 2002). De 36.487 tonnes en 2001, l'exportation de noix de cajou est passée à 44.800 tonnes en 2002, 48.400 tonnes en 2003, 65.800 tonnes en 2004, 66.200 tonnes en 2005, 101.700 tonnes en 2006, 88.200 tonnes en 2007 et a atteint 116.398 tonnes (avec influence de 15% des pays voisins) en 2008 (PAC/DECM/SESP, 2009). Elle occupe en volume 13,5% de la part des exportations du Bénin en 2008 et 1,7% du trafic global observé au port de Cotonou.

Quant au système de commercialisation béninois d'anacarde, il est très complexe et mal organisé avec un nombre important d'intermédiaires entre les producteurs et les exportateurs. Malgré les difficultés que connait la filière, les exportations béninoises sont positivement corrélées à l'offre mondiale à cause de la qualité organoleptique (arôme) des amandes de cajou et du taux de transformation en amandes (KOR) des noix béninoises qui est légèrement au dessus de la moyenne Ouest- africaine. Le Bénin a donc sa part de marché à satisfaire (Adégbola et al, 2006).

En effet, le Bénin exporte 70% de sa production de noix d'anacarde à destination de l'Inde, 25% vers le Viêtnam, le Pakistan et le Singapour et 5% seulement sont transformées en amandes pour l'exportation vers l'occident (Adex, 2007). De 1% de la production mondiale de noix d'anacarde (Grimaud, 1998), le Bénin est passé en 2011 entre 2 et 3% de cette production mondiale et espère accroître sa production en quantité et en qualité pour améliorer ses capacités exportatrices de noix brutes et particulièrement de noix transformées en amandes. Ce qui se traduit par l'agrandissement en 2011 des unités de transformation Kakè5 et la lumière qui sont devenues les deux plus grandes usines de transformation de noix de cajou en amandes dans les collines et précisément dans la commune de Savalou.

SECTION2 :Caractéristiques socio-économiques,démographiques et systèmes de production et de commercialisation.

Cette section est consacrée à la vie socio-économique et démographique des enquêtés. Elle aborde également les caractéristiques des systèmes de production et de commercialisation.

Paragraphe1 : Caractéristiques socio-économiques, démographiques.

Pour cette étude, il est important de connaître l'environnement de vie des enquêtés. A cet, ce paragraphe est destiné aux caractéristiques socio-économiques et démographiques des enquêtés.

A- Caractéristiques socio-économiques :

L'une des questions posées lors de cette enquête permet d'identifier l'activité principale de l'enquêté (activité à laquelle est affectée plus de temps et générant plus de revenu) et une autre question est posée sur les activités secondaires du chef de ménage. Dans l'interprétation de ces résultats, il doit être gardé à l'esprit que le revenu des ménages est principalement généré par le chef de ménage (père ou mère) qui supporte généralement les autres membres du ménage (élèves, apprentis, etc.) qui à leur tour aident à la constitution du revenu à travers la main d'oeuvre familiale.

Ainsi donc, les ménages enquêtés ont pour activités principales l'agriculture, le commerce, l'artisanat. En effet, parmi les acteurs de la filière anacarde enquêtés dans la commune de Savalou, 88,12% d'enquêtés dont 92,22% d'hommes et 54,55% de femmes ont pour activité principale génératrice de revenu l'Agriculture. Ce résultat est supérieur à 70,35% : proportion de la population vivant grâce aux revenus issus de l'agriculture dans la commune de Savalou (INSAE, 2004). En ce qui concerne le commerce, il est la principale source de revenu de 4,95% des enquêtés dont 2,22% d'hommes et 27,27% de femmes. A ce niveau, il s'agit essentiellement de la commercialisation des noix d'anacarde et de produits vivriers. L'artisanat quant à lui, occupe 2,97% des ménages avec 2,22% de ménages ayant à leur tête des hommes et 9,09% de ménages chez les femmes. Aussi, 3,96% des enquêtés dont 3,34% chez les hommes et 9,09% d'enquêtés chez les femmes sont fonctionnaires, élèves, etc.

Notons que ces derniers sont aussi des acteurs de la commercialisation des noix d'anacarde. En outre, certains enquêtés notamment parmi les producteurs d'anacarde ont des activités secondaires qui leur procurent des ressources financières complémentaires à l'exception de 85,15% des chefs de ménage dont 87,78% chez les hommes et 54,55% chez les femmes qui tirent leur revenu exclusivement de la seule activité principale qu'ils pratiquent.

Ainsi, 5,94% des ménages enquêtés, en plus de leurs activités principales, sont des commerçants. Parmi ceux- ci 4,44% sont des ménages tenus par des hommes et 27,27% par des femmes. L'artisanat est la seconde activité de 6,93% des chefs de ménages avec 5,56% chez les hommes et 18,18% chez les femmes 1,98% d'entre eux sont aussi des chanteurs traditionnels, des secouristes etc.

Enfin, tous les chefs de ménages particulièrement ceux qui ont pour activités principales : l'agriculture et l'artisanat possèdent des plantations d'anacardiers qu'ils considèrent d'ailleurs comme "un grand bonus salvateur" sur leurs revenus dans la mesure où elles nécessitent peu de temps et de capitaux tout en permettant de résoudre les besoins urgents qui surviennent avant la vente des récoltes des cultures vivrières et du coton.

Tableau No6 : Répartition des enquêtés selon leur sexe et leurs activités économiques.

Source :Enquête de terrain, Avril 2012.

Sexes

Activités économiques

Homme

Femme

Total

Activités principales

Agriculture

92,22

54,55

88,12

Commerce

2,22

27,27

4,95

Artisanat

2,22

9,09

2,97

Autres

3,34

9,09

3,96

TOTAL

100

100

100

Activités secondaires

Commerce

4,44

27,27

5,94

Artisanat

5,56

18,18

6,93

Autres

2,22

0

1,98

Néant

87,78

54,55

85,15

TOTAL

100

100

100

B-Caractéristiques démographiques:

Cette partie est destinée à la présentation de quelques caractéristiques démographiques des responsables de plantations d'anacardiers.

1- Taille du ménage et statut matrimonial :

La caractéristique la plus remarquable des exploitations agricoles et notamment d'anacardiers au Bénin est la taille des ménages qui s'y consacrent.

En effet, la taille moyenne des ménages des exploitations d'anacardiers est de 12,5 (+/- 11,07) membres et de 8 membres pour la plus grande partie des ménages. Les ménages gardés par des femmes ont moins de membres avec 10,2 (+/- 2,40) membres et un maximum de 13 membres que ceux tenus par des hommes avec 12,67 (+/- 11,338) membres et un maximum de 70 membres. Ce résultat est largement supérieur à la taille moyenne des ménages ruraux estimée par l'enquête sur les conditions de vie des ménages de 1994-1995 (7 membres), de même qu'aux moyennes de la commune de Savalou et du département des collines qui sont respectivement de 4,9 membres et de 5,7 membres (INSAE,2004). Cet écart s'explique par deux raisons.

La première raison est que les moyennes communales et départementales prennent en compte les ménages urbains. Ces derniers utilisent plus de techniques contraceptives pour la limitation des naissances et leurs membres sont constitués généralement du père, de la mère et des enfants contrairement aux ménages ruraux, constitués des membres de la famille au sens large et traditionnel du thème. Il se justifie aussi par le fait que les ménages enquêtés sont des ménages agricoles. Ceux-ci, à l'image de tous les ménages agricoles du Bénin, utilisent majoritairement la main d'oeuvre familiale d'où la nécessité et la fierté pour les chefs de ménages d'avoir beaucoup de membres dans leur ménage.

Par ailleurs, les plantations d'anacardiers de la zone étudiée sont généralement dirigées par les hommes. A cet effet, 94,05% d'hommes gèrent ces plantations contre 5,95% de femmes. Ce résultat est sensiblement semblable à la répartition nationale des exploitants selon leur sexe. Cette répartition est de 95% d'hommes et 5% de femmes (MAEP, 2008 ; Tandjiekpon et al, 2008). Les exploitations d'anacardiers étant pour la majorité, des héritages alors cette disparité entre les sexes est due au fait que dans les milieux ruraux béninois, l'homme est prédestiné à hériter des terres et des cultures pérennes de ses parents contrairement à la femme qui ne peut hériter souvent que de son mari défunt.

L'analyse du tableau n°7 montre que l'âge moyen des chefs de ménages enquêtés est estimé à 43,40(+/- 11,79) ans. Cette moyenne voile de grandes disparités d'âge entre les enquêtés. En effet, le plus jeune des enquêtés n'a que 28 ans tandis que le plus âgé a 95 ans avec un grand nombre d'enquêtés ayant 35 ans. L'âge des autres enquêtés occupe une situation intermédiaire. Toutefois, il faut noter que l'âge moyen des femmes (50,60+/-11,02ans) est supérieur à celui des hommes (42,95+/-11,69 ans).

Tableau n°7 : Répartition des chefs de ménages selon le sexe, l'âge et la taille du ménage.

Catégories

%

Taille du ménage

Age

 
 

Moyenne

Mode

Min

Max

Moyenne

Mode

Min

Max

Homme

94,05

12,67+/-11,33

8

2

70

42,95+/-11,69

35

28

95

Femme

5,95

10,2+/-2,4

13et9

7

13

50,60+/-11,02

40

40

70

Ensemble

100

12,5+/-11,07

8

2

70

43,40+/-11,79

35

28

95

Source : enquête de terrain, Avril 2012.

Parmi les chefs de ménages de la zone d'étude, chez les hommes 100% sont mariés tandis que chez les femmes 60% sont mariées et 40% sont veuves comme l'indique la figure n°2.

Figure n°2 : Répartition des enquêtés selon le sexe et le statut matrimonial des chefs de ménages.

Source : enquête de terrain, Avril 2012.

2-Niveau d'instruction et statut matrimonial :

Le niveau d'instruction est un facteur affectant l'adoption et l'application des innovations technologiques en milieu rural (Azontondé, 2004). Il est aussi un facteur déterminant dans la commercialisation du surplus de la production (IFPRI/LARES, 2011).

A cet effet, le tableau n°8 décrit la répartition des exploitants de plantations d'anacardiers de l'échantillon étudié selon leur niveau d'instruction. Après analyse de ce tableau, 41,67% des enquêtés n'ont jamais mis pieds à l'école donc ne savent ni lire, ni écrire. Ce taux est plus élevé chez les femmes enquêtées (80%) que chez les hommes (39,24%). Aussi, 2,38% des chefs de plantations d'anacardiers ont suivi des cours d'alphabétisation en langues nationales et ont eu leur diplôme d'alphabétisation.

Parmi les chefs d'exploitants, (39,28%) ont un niveau du cours primaire. De cet effectif, (13,10%) se sont arrêtés au 1er cycle du collège contre (3,57%) qui ont fait le 2nd cycle du collège. A ce niveau, le pourcentage de femmes exploitantes ayant fait le 1er cycle du collège (20%) est largement supérieur à celui des hommes (12,66%) quand bien même aucune femme n'a dépassé le 1er cycle contre 3,80% d'hommes ayant fait le 2nd cycle. Seulement (19,05% et 3,57%) des chefs exploitants de plantations d'anacardiers ont respectivement leur diplôme de fin d'étude primaire (CEFEB ou CEP) et leur diplôme d'étude du 1er cycle de l'enseignement secondaire (BEPC). Même si 20% des femmes ont leur CEP contre 16,46% chez les hommes, aucune femme n'a obtenu le BEPC contrairement aux hommes (3,80% ont leur BEPC).

Au total, le taux d'instruction dans la zone d'étude est fort (58,33%) mais reste décroissant chez les hommes du cours primaire au 2nd cycle du cours secondaire et chez les femmes, continu du cours primaire au 1er cycle du cours secondaire. De plus chez les hommes enquêtés, personne n'a le BAC et chez les femmes personne n'a le BEPC.

Par ailleurs, (97,62%) des chefs exploitants d'anacardiers étudiés sont mariés tandis que (2,38%) sont des veufs.

Tableau n°8 : Répartition des enquêtés selon leur niveau d'instruction et leur sexe.

Sexe

Niveau d'instruction

Hommes (%)

Femmes (%)

Total (%)

Analphabète

39,24

80

41,67

Alphabétisation en langues nationales

2,53

0

2,38

Primaire

41,77

0

39,28

1er cycle du collège

12,66

20

13,10

2ème cycle du collège

3,80

0

3,57

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Paragraphe 2 : systèmes de production et de commercialisation.

Ce paragraphe informe sur les caractéristiques du système de production et celui de la commercialisation de l'anacarde.

A- Système de production:

Cette partie présente les opérations et le calendrier de la production, les caractéristiques des exploitations d'anacardiers, les aspects écologiques et genres de la production de même que l'organisation des producteurs d'anacarde.

1- Opérations de production et calendrier de production.

Au Bénin et particulièrement dans la zone d'étude, aucun itinéraire agronomique de production n'est recommandé aux producteurs d'anacarde, ni vulgarisé par les agents des centres communales de promotion agricole (CeCPA). Ainsi, les semences utilisées pour la plantation d'anacardier proviennent des anciennes plantations. Selon le projet STDF 48 (2011), 95% des paysans utilisent des semences « locales » provenant de leur champ ou de celui des voisins. Le choix des semences se fait à partir des critères comme : la grosseur des noix, des noix ne flottant pas sur l'eau, des noix provenant des arbres à forte productivité etc.

Le semi direct est la méthode culturale dominante pour l'installation des plantations. Les opérations d'installation qui se déroulent de Juin à Août comprennent le défrichement, le semi direct des noix d'anacarde, le piquetage pour l'anacarde. Dans les premières années des plantations, les exploitants y associent des cultures vivrières telles que le Niébé, le Soja, le Piment, etc. Aussi, les autres opérations de productions après l'installation des plantations sont : l'entretien ou/ et alternativement le labour (pour une minorité d'exploitants) et la récolte qui intervient 2 à 3ans plus tard. En effet, les opérations d'entretien qui se déroulent de septembre à Décembre, sont : le fauchage, le sarclage, le regarnissage, l'élagage, la coupe d'éclaircie, le nettoyage, la fumure et le traitement phytosanitaire. Quant à la récolte, elle se déroule de janvier à Mai en même temps que la campagne de commercialisation qui se passe de Mars à Juin.

Tableau n°9: Calendrier de l'organisation des activités pour la production d'anacarde.

Période

Activités

Jan

Fév

Mar

Avr

Mai

Jui

Juil

Aoû

Sep

Oct

Nov

Déc

Plantation

 
 
 

Entretien

 
 
 

Récolte

 
 
 

Source : Adapté de JITAP (2003).

2- Caractéristiques des exploitations d'anacardiers.

La commune de Savalou se situe dans la zone favorable à la production des noix de cajou avec une pluviométrie variant suivant les années entre 864 et 1637,3 mm (ASSOGBA, 2011).

A cet effet, la superficie couverte par les plantations d'anacardiers est estimée à 25.000 hectares (UCPA, 2011) soit 16,56% de la superficie cultivable de la commune : qui est de 151.00ha (PDC, 2005). Si 60% des anacardiers possèdent entre 5ans et 20ans, il n'en demeure pas moins que 40% des plantations ont atteint 30 ans et sont donc moins productives car la durée moyenne du cycle végétal de l'anacardier est de 30 ans. La taille moyenne des exploitations est de 5,23 (+/-4,95) ha avec des exploitations dont les tailles varient de 1 ha à 40 ha.

Par ailleurs, les densités des plantations tendent vers 400 plants /ha au lieu de 100 plants/ ha recommandée. De même, seuls 80,95% des producteurs entretiennent leurs plantations avec seulement le fauchage et rarement l'élagage comme opérations d'entretien.

Aussi, les producteurs enquêtés n'utilisent ni intrants agricoles, ni produits phytosanitaires contre les maladies des plantes, les fourmis rouges et les coléoptères foreurs de tiges (Mécocorynus Loripes), qu'ils reconnaissent comme des menaces.

Ils ne disposent non plus de crédits agricoles formels. Tous ces facteurs justifient la faible productivité des plantations d'anacardiers dans la commune de Savalou, dont le rendement moyen est 357,43kg/ha. Ce rendement est compris entre 300 et 500kg/ha, intervalle des rendements constatés au Bénin (ACI Bénin, 2010) quand bien même, qu'il soit nettement inférieur au rendement de la Côte d'Ivoire (1.000kg/ha) ou des pays asiatiques qui est de 1.500kg/ha.

Dans la zone d'étude, les outils utilisés pour la production de l'anacarde sont : la houe, le coupe-coupe, les bassines et des sacs. Les types de mains d'oeuvre sont : la main d'oeuvre familiale (19,05% pour l'entretien et 60,71% pour la récolte), la main d'oeuvre occasionnelle (78,57% pour l'entretien et 39,29% pour la récolte) et la main d'oeuvre d'entraide (2,38%pour l'entretien et 0% pour la récolte).

3- Aspects écologiques et genres de la production.

Au Benin, la culture de l'anacarde se fait en grande partie dans les zones agro-écologiques favorables à la culture du coton et de l'igname .Ces dernières sont les deux principales spéculations agricoles dévastatrices des sols du fait des défrichements forestiers qu'elles nécessitent et de l'utilisation massive de pesticides pour le cas de la culture du coton. L'anacardier reste une plante idéale pour la reconstruction des terres dégradées et pour la séquestration du carbone. En outre, il existe un engagement très poussé des femmes pour certaines opérations de la filière anacarde telles que: la récolte, le transport, les activités post-récolte, la collecte primaire et la transformation des noix en amandes contrairement aux hommes dont les activités de prédilection sont l'installation des plantations d'anacardiers, la gestion de l'entretien et de la commercialisation en gros des noix brutes.

Tableau n°10: Degré d'engagement aux activités de la filière anacarde et genre.

Activités

Genres

Plantation

Entretien

Récolte

Transport

Collecte primaire

Commerce en gros

Main d'oeuvre transformation

Hommes

****

****

*

*

****

****

*

Femmes

*

*

****

****

****

*

****

X=moins engagé et XXXX=plus engagé.

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

4-Organisation des producteurs.

Dans les années 2000, les CARDER (actuels Centres Régionaux de la Promotion Agricole) avec l'appui de l'ONS avaient commencé par mettre en place des organisations de producteurs au niveau des villages (CVPA) et des communes (UCPA). En 2009, 695 Comités Villageois des Producteurs d'Anacarde(CVPA) et 39 Unions Communales des Producteurs d'Anacarde (UCPA) sont crées. Mais en 2001 déjà, avec l'appui du PADFA, l'organisation pyramidale a été complétée par le regroupement des UCPA, avec la création de trois Unions Régionales couvrant les trois (3) principales régions de production de l'anacarde à savoir : URPA-Zou/Collines, URPA-Borgou/Alibori et l'URPA-Atacora/Donga. Il faudra attendre janvier 2006 pour la création de la faitière nationale des URPA: la Fédération Nationale des Producteurs d'Anacarde du Bénin (FeNaPAB) dotée d'un bureau de 13 membres. Cependant, dans la commune, seulement 24,10% des enquêtés appartiennent à l'UCPA ou à un CVPA. Les producteurs justifient cette non appartenance massive à un CVPA par le manque de confiance, le manque de crédibilité, le manque d'informations concernant les CVPA et l'UCPA, la non représentativité de l'UCPA, la gestion en vase clos de l'UCPA et des CVPA surtout, par une minorité privilégiant leur propre intérêt.

B-Système de commercialisation.

La commercialisation étant un ensemble d'activités qui permettent à un produit de passer du stade de la production à celui de la consommation, elle fait alors appelle à une chaîne d'acheminement. Ainsi, dans cette partie, nous mettrons l'accent sur les circuits de commercialisation, et l'organisation de la commercialisation de l'anacarde dans la commune de Savalou.

1-Circuits de commercialisation :

Producteurs

UCPA/URPA

Collecteurs

Coutiers

Usines de transformation

Grossistes

Marché local

Exportateurs

Exportations

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Figure n°3 : Circuits de commercialisation des noix de cajou à Savalou.

De l'analyse de la figure n°3, il ressort que la commercialisation des noix d'anacarde se fait à travers trois (3) circuits à savoir :

- Un circuit de vente court où les producteurs vendent leur production aux groupements de producteurs (UCPA et URPA) qui le revendent aux exportateurs.

- Un circuit moyen dans lequel la vente est fait successivement aux courtiers et aux grossistes. Les grossistes à leur tour revendent la production aux exportateurs.

- Un circuit long qui relie tous les acteurs de la commercialisation. Dans ce circuit, les producteurs vendent leur production aux collecteurs qui la revendent aux courtiers employés par les grossistes. Les grossistes la revendent ou font le point des achats (selon que le mode de financement soit sur fonds propres du grossiste ou sur préfinancement de l'exportateur) aux exportateurs qui en générale sont des étrangers pour l'exportation.

Par ailleurs, depuis la rénovation des deux (2) anciennes unités de transformations de la commune en usines de transformation d'envergure, deux nouveaux circuits ont vu le jour à savoir :

- Un 1er circuit où les noix brutes passent des producteurs aux usines de transformation par le biais du groupement des producteurs (UCPA) sur la base d'un contrat préétabli. Après la transformation des noix brutes en amandes, les usines commercialisent les amandes sur le marché international, une petite proportion sera néanmoins vendue sur le marché local.

- Un second circuit dans lequel les intermédiaires entre les producteurs et les usines de transformation sont les coutiers qui généralement travaillent pour les usines comme agents d'approvisionnement. Les amandes suivent le même chemin qu'au niveau du premier circuit.

2-Acteurs de la commercialisation :

Dans la commune de Savalou, le commerce des noix de cajou est largement dominé par les hommes. En effet, 66,67% des enquêtés sont des hommes contre 33,33% de femmes. De même, d'après le Tableau n°11 portant sur la répartition des enquêtés selon la catégorie (voir annexe 5), les hommes s'engagent plus comme courtiers (27,78%) que les femmes avec 11,11% de courtières. Ce pendant, les femmes s'adonnent plus à la collecte primaire avec 22,22% de collectrices contre 16,67% de collecteurs. Mais elles sont absentes de la vente en gros aux exportateurs. Selon elles, les grossistes prennent plus de risques lors de la constitution du stock, du transport vers le port de Cotonou. Aussi, elles trouvent difficiles : la recherche de contrats auprès des exportateurs, la recherche et la gestion des fonds de préfinancement confiés aux grossistes par les exportateurs.

Après analyse du tableau n°12, il ressort que les acteurs de la commercialisation sont plus instruits que ceux de la production.

En effet, seulement 11,11% des acteurs de la fonction de commercialisation de la filière anacarde sont analphabètes contre 41,67% chez les producteurs. Aussi, 22,22% des commerçants n'ont jamais dépassés l'école primaire et plus de la moitié d'entre eux ont le niveau de l'enseignement secondaire. Ce pendant, parmi ces acteurs, il y a plus de femmes analphabètes (16,67%) ou ayant le niveau de l'enseignement primaire (33,33%) que d'hommes analphabètes (8,33%) ou ayant un niveau primaire (16,67%). Par ailleurs, seuls 11,11% d'entre eux, uniquement des hommes ont un niveau universitaire.

Au total, les acteurs de la commercialisation ont un niveau d'instruction très relevé dans l'ensemble malgré la divergence de niveau entre les femmes et les hommes. Les résultats, selon les différentes catégories de commerçants doivent être nuancés. Ainsi, les grossistes ont un niveau de formation académique plus élevé que les collecteurs et les courtiers ce qui est normal au vu de leur niveau d'engagement en amont de la filière anacarde.

Tableau n°12 : Répartition des commerçants de noix de cajou selon leur niveau d'instruction.

Sexe

Niveau d'instruction

Masculin

Féminin

Ensemble

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Analphabète

1

8,33

1

16,67

2

11,11

Primaire

2

16,67

2

33,33

4

22,22

Secondaire

7

58,33

3

50

10

55,56

Universitaire

2

16,67

0

0

2

11,11

Total

12

100

6

100

18

100

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

3-Savoir faire des commerçants.

S'il est vrai que le savoir faire des acteurs de la commercialisation soit lié à leur expérience, il n'en demeure pas moins que la maturité de ceux-ci soit un facteur important dans leur responsabilisation et dans la confiance mutuelle entre acteurs d'une part et entre acteurs et exportateurs d'autre part.

A cet effet, la moyenne d'âge des commerçants enquêtés est de 42,33(+/-6,60) ans, compris entre 31 et 53 ans chez les hommes contre 35(+/-8,87) ans, compris entre 20 et 45 ans chez les femmes. L'âge des acteurs influence leur catégorie. Ainsi, les grossistes sont plus âgés que les collecteurs et les courtiers.

Tableau n°13 : Classification des commerçants enquêtés par âge, et par année d'expérience selon le sexe.

Paramètres

Âge (année)

Année d'expérience

Hommes

Femmes

Ensemble

Homme

Femme

Ensemble

Moyenne

42,33

35

39,89

8,17

11

9,11

Mode

-

-

31 et 40

10

-

10

Ecart type

6,60

8,87

8,198

7,28

8,02

7,65

Minimum

31

20

20

1

3

1

Maximum

53

45

53

25

26

26

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

L'expérience est fondamentale dans la pérennité des activités de commercialisation. La plus expérimentée des commerçantes à 26 ans d'expérience et le plus expérimenté chez les hommes en a 25ans. La moyenne d'années d'expérience est de 8,17 ans chez les hommes et de 11ans chez les femmes. Les collecteurs et les courtiers sont les moins expérimentés contrairement aux grossistes.

4-Organisation de la commercialisation :

Au Bénin, la campagne de commercialisation de l'anacarde s'ouvre officiellement au cours du mois de mars et la période officielle de l'exportation est fixée chaque année par le gouvernement et généralement comprise entre le 15 mars et le 15 Octobre (JITAP, 2003).

Pour ce fait, la Direction Générale du Commerce Intérieur (DGCI) du Ministère en charge du Commerce préside une commission secteur public et secteur privé de fixation du prix plancher de l'achat des noix aux producteurs au début de chaque campagne. Depuis quelques années, ce prix plancher est fixé à 200FCFA/kg de noix de cajou chaque année. La DGCI règlemente également l'intervention des acteurs privés (exportateurs) dans la commercialisation primaire des noix de cajou. Ainsi, elle accorde les agréments aux grossistes pour commercer auprès des producteurs. Le Bénin semble être le seul pays Ouest-africain à pratiquer encore le système de prix plancher administré (ASSOGBA et SOGLO, 2009). Cependant, dans la commune de Savalou, la commercialisation des noix de cajou débute dans le mois de Janvier qui coïncide avec le début de la récolte. Le prix à cette date, dépend de la capacité financière lors des activités d'entretien et des besoins urgents des producteurs avant et pendant la période de commercialisation. Les producteurs pour le remboursement des avances sur achat prises lors de l'entretien ou pour régler leurs besoins urgents vendent leur production à des prix allant de 100F à 150F le kilogramme en début de campagne. Par ailleurs, l'accès à l'information sur les prix reste difficile aux producteurs ce qui permet aux grossistes de manipuler les prix de vente bord champs pendant la campagne de commercialisation à travers une concurrence déloyale entre acheteurs ou une manipulation de l'information sur les prix de vente selon leur intérêt et créant des distorsions sur les prix de vente bord champs. Face à la concurrence déloyale entre acheteurs, à la mauvaise organisation de la commercialisation, à l'entrée d'individus sans agrément dans le secteur, etc, certains acheteurs ont décidé de faire confiance à l'Association Nationale des Acheteurs de Produits Agricoles Tropicaux (ANAPAT) en y intégrant. En outre, depuis quelques années, l'URPA-Z/C de même que l'UCPA forte de la confiance que leur accordent 24,10% des producteurs en acceptant la vente groupée des noix de cajou se sont lancés dans la commercialisation des noix d'anacarde. Cette commercialisation se fait à travers des contrats avec les usines de transformation et les exportateurs.

CHAPITRE III :

CADRE EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE.

Ce chapitre est consacré à l'analyse des données et à leur présentation. A ce effet, il aborde la mesure et l'analyse de la sensibilité des rentabilités, la vérification des hypothèses, la synthèse des résultats et propose des suggestions.

SECTION 1 : Mesure et analyse de la sensibilité de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des transferts.

La première section présente les résultats de l'analyse des rentabilités financières et économiques des fonctions de production et de commercialisation

de la filière anacarde. Elle est aussi consacrée à la mesure des transferts et à l'analyse de la sensibilité des rentabilités et des transferts.

Paragraphe1 : Mesure de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des transferts de la fonction de production de la filière anacarde.

Ce paragraphe expose les facteurs de production, les contraintes liées à la production, l'évolution des prix de vente bord-champ, le compte d'exploitation et la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) de la production d'anacarde.

A- Facteurs de production:

Il s'agit de :

1- Propriété foncière et acquisition :

Dans la commune de Savalou, la grande partie des terres appartient aux collectivités familiales. Elles sont transmises aux seuls membres de la même collectivité et ce de génération en génération. La figure n°4 montre les différents modes d'accès à la terre et leur proportion dans la commune.

Figure n°4 : Mode d'accès à la terre dans la commune de Savalou.

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

L'examen de cette figure révèle que 82,15% des terres sont acquises par les enquêtes à travers un héritage. Aussi, ces terres sont-elles héritées avec des plantations de tecks ou de palmiers et en grande partie d'anacardiers.

Dans la commune, comme au Bénin, les terres sont généralement héritées par la descendance masculine et les femmes veuves. Ce qui explique pourquoi 94,05% et 2,38% des producteurs d'anacarde soient respectivement des hommes ou des veuves.

Ce résultat conforte la position de AÏNA (1996) qui dans une étude de la rentabilité de la production des noix de cajou au niveau paysan a trouvé que deux des quatre objectifs définis par le paysan concernant l'anacardier sont : l'anacardier comme affirmation du statut foncier et l'anacardier comme mode de transferts du capital à la descendance.

De plus, ASSOGBA (2011), dans une étude sur la production et la commercialisation de l'arachide dans la commune de Savalou révèle que 80% des enquêtés ont hérité de l'espace occupé pour cette culture.

Par ailleurs, 8,33% des terres ont été acquises par les enquêtés sur don d'une tierce personne ou d'un autre membre de la même collectivité.

De même, 7,14% et 2,38% des enquêtés ont acquis l'espace utilisé pour la culture de noix de cajou respectivement par achat et par prêt.

La taille de ces proportions peut être justifiée par le fait que dans les zones rurales et particulièrement dans la zone d'étude, on ne vend pas la terre et on ne pratique pas le métayage, ni le fermage pour les cultures pérennes (ayant un cycle de vie végétatif très long allant jusqu'à 30ans dans le cas de l'anacardier). Ainsi donc, si autre fois les terres étaient octroyées aux demandeurs, aujourd'hui avec la forte pression démographique et les héritages successifs au sein des collectivités familiales la proportion d'achat augmente au détriment de celle du don de terres. Car certains membres de Collectivité préfèrent vendre leur terre au plus offrants que de la léguer à leur descendance.

2-Main d'oeuvre agricole :

A Savalou, la production de l'anacarde dans son état actuel n'utilise pas une forte main d'oeuvre. Chose qui devrait changer si les producteurs pratiquaient toutes les opérations de l'itinéraire agronomique de production de l'anacarde. En effet, les seules opérations pratiquées par les producteurs sont l'entretien (1er et 2ème fauchages) et la récolte.

Le tableau n°14 révèle que l'opération d'entretien nécessite en moyenne 4,71 (+/- 2,89) ouvriers agricoles. Tandis que l'activité de récolte utilise en moyenne 10,41 (+/- 7,06) ouvriers agricoles. Ces moyennes sont composées de la main d'oeuvre familiale, de la main d'oeuvre salariée et de l'entraide. Les deux premières étant les plus dominantes et l'entraide très peu observée. Cependant, il est de constat dans la commune de Savalou que l'opération d'entretien est menée principalement par la main d'oeuvre masculine contrairement à celle de la récolte qui mobilise en grande partie la main d'oeuvre féminine et juvénile.

Par ailleurs, 73,80% des producteurs utilisent la main d'oeuvre familiale pour la récolte et 8,33% d'entre eux utilise le même type de main d'oeuvre pour l'entretien. Ainsi donc, les trois types de mains d'oeuvre sont utilisés dans la commune de Savalou. La main d'oeuvre familiale est utilisée pour l'opération la moins contraignante (la récolte) et la main d'oeuvre salariée sollicitée pour l'opération la plus difficile (l'entretien). Néanmoins, une minorité de producteurs utilisent alternativement à l'entretien, le labour des plantations et la majorité d'entre eux rémunère les ouvriers agricoles utilisés dans le cadre de l'opération de récolte par le partage de la récolte chaque ouvrier prenant les 1/3 ou les ¼ ou les 1/5 de sa récolte journalière, proportion variant selon les arrondissements de la commune.

Tableau n°14: Répartition de la main d'oeuvre par opération et par type.

Opérations

Paramètres

Types de main d'oeuvre en %

Moyenne

Ecart type

Min

Max

Familiale

Salariée

Entraide

Total

Entretien

4,71

2,89

1

20

9,34

88,00

2,66

100

Récolte

10,41

7,06

2

27

73,81

26,19

0

100

Source : enquête de terrain, Avril 2012.

3-Capital financier:

Dans la commune de Savalou, la principale source de financement des opérations de production de l'anacarde reste le financement sur fonds propres. En effet, les résultats de l'enquête de terrain présentés dans le tableau n°16 indiquent que 65, 48% des producteurs financent eux-mêmes les activités de production. Aussi, seulement 5,95% des producteurs ont fait recourt aux institutions de micro finance (CLCAM et PROMIC) pour les mêmes opérations. Cependant, 2,38% des producteurs ont décidé involontairement ou volontairement selon les contraintes (manque de financement ou faible rendement) de ne pas investir dans leur champ d'anacardiers.

Les producteurs justifient leur désintéressement au financement par les institutions de Micro Finance (IMF) par les conditions d'octroi de crédits ( délai de remboursement et garantie) qu'ils trouvent très contraignantes en générale et plus particulièrement la quasi inexistence de crédits pour le financement de certaines cultures dont l'anacarde. Et pour certains responsables d'IMF, même si l'objectif premier des IMF est d'offrir des services financiers de proximité aux populations à la base, notamment à la population rurale, il n'en demeure pas moins qu'elles doivent après tout assurer leur viabilité à travers un meilleur processus de récupération des fonds qu'elles auraient octroyés.

Cet état de chose pousse de plus en plus de producteurs vers un mode de financement informel voire même d'usure.

En effet, 26,19% des producteurs font recourt à "l'avance sur achat " qui est un emprunt contracté auprès d'un commerçant ou d'un particulier en guise de préfinancement et remboursable en produit bruit lors de la récolte à un taux d'intérêt de 100%. Selon ACLASSATO (2006), malgré que le taux d'intérêt au niveau des IMF soit de 26%, nettement inférieur à celui de système informel (100%), les producteurs préfèrent ce dernier. D'après lui, le taux d'intérêt de 27% est déjà le seuil de l'usure et même suicidaire.

D'un autre point de vue, AMOUSSOUGA (2002) évoquera comme raison principale à ce désintéressement, l'asymétrie d'informations entre les parties en présence (les producteurs et les IMF).

Au total, dans la commune de Savalou, il se pose un réel problème de financement des activités agricoles en générale et plus particulièrement de la culture de l'anacarde. Les IMF sont loin de satisfaire leur objectif premier dans ce secteur. La raison la plus plausible à cela est l'asymétrie d'informations puisque tous les producteurs ont émis la volonté de rompre ce système de financement de l'avance sur l'achat qui n'est rien d'autre que de l'usure.

Tableau n°15 : Mode de financement des activités de production.

Types de financement

Pourcentage (%)

Fonds propres

65,48

Emprunt

Avance sur Achat

26,19

IMF

5,95

Pas d'investissement

2,38

TOTAL

100

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

B- Contraintes, évolution du prix de vente et compte d'exploitation :

Cette partie est consacrée aux différentes contraintes liées à la production de l'anacarde, à l'évolution des prix de vente bord-champ tout le long de l'année 2011 et au compte d'exploitation des producteurs.

1- Contraintes liées à la production de l'anacarde :

Les producteurs d'anacarde de la commune de Savalou font face à certaines contraintes impactant la production. Elles sont résumées dans le tableau n°16.

En effet, pour la majorité (70,24%) des producteurs enquêtés, le financement des activités de production et particulièrement les opérations d'entretien des plantations demeure l'une des plus grandes difficultés. Face à cette contrainte et en absence de crédits appropriés, les producteurs se tournent vers des usuriers qui leurs font des avances sur achat à des taux d'intérêt de 100%.

L'autre difficulté majeure, selon 65,40% des enquêtés est l'inexistence de formations et d'encadrements des producteurs sur l'itinéraire agronomique de production à suivre pour l'anacarde. Selon ces producteurs, les seules cultures qui intéressent les agents du CeCPA sont le Coton et certaines cultures vivrières comme : le maïs, l'arachide, le Soja, le Riz, etc. De plus, l'UCPA à cause de sa mauvaise organisation, de la gestion opaque de ses responsables, du manque de confiance des producteurs et surtout du manque de communication entre responsables et producteurs connaît une très faible adhésion (24,10 % des producteurs enquêtés) ce qui ne favorise pas une synergie des producteurs sur la résolution des problèmes ou difficultés de la production de l'anacarde. En outre, les maladies liées aux insectes (les fourmis rouges, les pucerons, les coléoptères foreurs des branches, etc.) préoccupent 40,48 % des producteurs enquêtés. A cela, s'ajoutent d'autres contraintes telles que : les feux de brousse, la faible productivité des plantations, l'inexistence d'intrants et de produits phytosanitaires, la rareté de la main d'oeuvre, le vol des noix de cajou, le faible prix de vente des noix de cajou et les aléas climatiques. Ces derniers ne sont pas une priorité pour les producteurs (3,57% seulement) car les conditions climatiques et pédologiques de la commune sont favorables à la culture de l'anacarde. Par ailleurs, il découle des données et statistiques d'autres contraintes que les producteurs n'ont pas soulignées. Il s'agit du vieillissement poussé des plantations et de la forte densité des plantations (plus de 100 arbres à l'hectare).

Tableau n°16: Répartition des producteurs selon les contraintes de la production

.

Contraintes

Pourcentage (%)

Financement de l'entretien des plantations

70,24

Formation et encadrement des producteurs

65,48

Maladies liées aux insectes

40,48

Feux de brousse

15,48

Faible productivité

14,29

Inexistence d'intrants et de produits phytosanitaires

14,29

Rareté de la main d'oeuvre

10,71

Vol des noix de cajou

9,52

Faible prix de vente

8,33

Aléas climatiques

3,57

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

2-Evolution du prix de vente bord-champ de l'anacarde en 2011 :

En 2011, le prix du kilogramme de noix de cajou sur le terrain a été largement influencé par certains paramètres nationaux et internationaux.

En effet, au Bénin, la campagne de commercialisation des noix de cajou a été officiellement ouverte au cours du mois de mars sur la base d'un prix plancher fixé à 200FCFA/kg.

Figure n°5 : Evolution du prix de vente bord-champ de l'anacarde en 2011.

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Cependant, après analyse de la figure n°5, il est de constat que la campagne de commercialisation dans la commune de Savalou avait débuté le 15 Janvier à 150F CFA et le prix du kilogramme de noix de cajou en mars avait déjà atteint le double du prix plancher.

Cet écart entre les décisions gouvernementales et la pratique sur le terrain est justifié par le fait que les stratégies de commercialisation de l'anacarde dépendent de la capacité financière des producteurs. Ainsi, la commercialisation commence souvent par le remboursement des "avances sur achat " reçu chez les commerçants ou particuliers pour l'entretien des plantations à un prix allant de 100F à 150F CFA le kilogramme. Aussi, l'information commence par circuler lançant ainsi le début de la commercialisation et le prix de départ. Mais généralement et le reste du temps, les producteurs vendent une partie de leur production au fur et à mesure que des besoins urgents de liquidité surviennent et ce jusqu'à la période de stabilité des prix où ils vendent le reste de leur stock.

D'un autre côté, dans la commune de Savalou, le prix de vente bord champ du Kg de noix de cajou a évolué de 150FCFA à 500FCFA avec au moins deux (02) augmentations brusques par mois à raison de 50FCFA par augmentation. En outre, la période allant de mi-mars à fin avril a connu une stabilité du prix de vente à 400FCFA/Kg. Ce prix correspond d'ailleurs au prix moyen de vente des stocks de noix d'anacarde par les producteurs. Par ailleurs, selon les producteurs, le prix de vente des stocks (400FCFA/Kg) et le prix maximum de 500FCFA/Kg, de 2011, sont des prix records atteints grâce à la concurrence déloyale entre les différents acteurs de la commercialisation, à la bonne circulation de l'information sur les prix et au repli des exportateurs étrangers (indiens, pakistanais, etc.) de la Côte d'Ivoire vers le Bénin suite à l'instabilité politique du pays.

3-Compte d'exploitation de la production de l'anacarde : 

Pour mieux appréhender les différents coûts consentis dans la production de l'anacarde et apporter des données chiffrées sur la rentabilité de ce maillon de la filière anacarde, un compte d'exploitation a été conçu sur la base des informations collectées auprès des producteurs de la commune de Savalou. Il est présenté dans le tableau n°17 ci-dessous :

Tableau n°17 : compte d'exploitation de la production d'anacarde.

Libellé

Unités

Valeurs

Rendement (1)

kg/ha

357,427

Prix de vente (2)

FCFA/kg

400

Production brute (3=1x2)

FCFA/ha

142.970,8

Main d'oeuvre par fauchage (4)

H/ha

4,71

Prix unitaire main d'oeuvre fauchage (5)

FCFA/H

3.770,14

Coût main d'oeuvre 1er fauchage (6=4x5)

FCFA/ha

17.757,35

Coût main d'oeuvre 2ème fauchage (6=4x5)

FCFA/ha

17.757,35

Coût total main d'oeuvre entretien (8=6+7)

FCFA/ha

35.514,7

Main d'oeuvre récolte (9)

H/ha

10,41

Prix unitaire main d'oeuvre récolte (10)

FCFA/H

3.829,65

Coût main d'oeuvre récolte (11=9x10)

FCFA/ha

39.866,67

Consommation Intermédiaire (12=8+11)

FCFA/ha

75.381,37

Valeur Ajoutée (13=3-12)

FCFA/ha

67.589,43

Amortissement (14)

FCFA/ha

2.967,30

Marge nette (15=13-14)

FCFA/ha

64.622,13

Source : Calculs réalisés sur la base des données, enquête de terrain Avril 2012.

Il ressort de ce compte d'exploitation que les producteurs d'anacarde supportent comme charges de production 75.381,37FCFA/ha et par an. Ces charges sont exclusivement liées à la main d'oeuvre. Aussi, la production, génère-t- elle dans l'année, par ménage une valeur Ajoutée de 67.589,43FCFA/ha.

Au total, la production de l'anacarde dans la commune de Savalou dégage une marge nette positive de 64.622,13FCFA/ha par an pour chaque producteur. D'un autre côté, elle crée chaque année des emplois saisonniers à environ 20 personnes par hectare et constitue une activité rentable pour les producteurs.

C-Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) :

La MAP de la production de l'anacarde (tableau n°18) permet d'analyser les rentabilités financière et économique, et les transferts nets et d'approfondir les conclusions issues du compte d'exploitation de la production de l'anacarde.

Tableau n°18 : Indicateurs d'analyse de la MAP pour le système de production de l'anacarde.

Indicateurs

formules

Valeurs

Rentabilité financière FCFA /ha

[D=A-B-C]

34.622,13

Rentabilité économique FCFA /ha

[H=E-F-G]

65.511,149

Transferts nets FCFA /ha

[L=I-J-K]

-30.889,02

Ratio Coût Bénéfice Financier

[C/(A-B)]

0,75

Coûts en Ressources Intérieures (CRI)

[G/(E-F)]

0,535

Coefficient de Protection Effective (CPE)

[(A-B)/(E-F)]

0,9936

Source : Résultats des analyses, Juillet 2012.

1- Rentabilité financière du système de production :

L'analyse du tableau n°18 montre que la fonction de production de la filière anacarde a une rentabilité financière positive. Avec une rentabilité financière égale à 34.622,13FCFA /ha, la production de l'anacarde est une activité rentable pour les producteurs de la commune de Savalou. Aussi, le Ratio Coût Bénéfice Financier (0,75) est -il supérieur à 1. Et donc, les recettes tirées de l'activité de production de l'anacarde sont largement au dessus des dépenses consenties. Les producteurs peuvent utiliser efficacement leurs ressources dans cette activité. Ainsi, ces chiffres indiquent que toute intention d'investissement dans le système de la production de l'anacarde dans la commune de Savalou doit être encouragée.

2- Rentabilité économique du système de production :

La deuxième ligne de la MAP indique une rentabilité économique positive égale à 65.511,149 FCFA/ha. La production de l'anacarde est bénéfique à la communauté et donc à la commune de Savalou. On peut aussi remarquer que le CRI est inférieur à 1 (0,535<1). Ce qui veut dire que la production des noix de cajou fournie à la commune un avantage comparatif et par ricochet un avantage comparatif à la nation béninoise. Un CRI = 0,535 traduit aussi le fait que l'activité de production engendre des coûts sociaux plus faibles que le revenu net qu'en tire la communauté (le Bénin).

3- Evaluation des mesures de politiques économiques :

Les politiques commerciales et fiscales peuvent impacter la rentabilité de la production de l'anacarde. Aussi, plusieurs indicateurs permettent de savoir si les producteurs bénéficient ou non d'incitation à produire ou des mesures de politiques économiques. Dans cette analyse, deux indicateurs sont utilisés à savoir : les transferts nets et le CPE.

La dernière ligne de la MAP, indique que la production dispose d'un CPE égal à 0,9936. Le Coefficient de Protection Effective étant inférieur à 1 alors les producteurs sont taxés et ils ne bénéficient d'aucune incitation à produire. De même, le système de production présente un transfert net négatif. Ainsi donc, les producteurs sont défavorisés et subissent une taxe implicite de 30.889,02FCFA/ha.

Ce pendant, le CPE (0,9936) tend sensiblement vers1. Ce qui veut dire qu'avec le temps, on entrerait dans une situation de production neutre où les producteurs ne seraient ni favorisés ni défavorisés ce qui traduirait un équilibre de la compétitive des échanges de facteurs de production de l'anacarde entre le marché national et le marché international.

Paragraphe 2 : Mesure de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des Transferts de la commercialisation de l'anacarde.

Ce paragraphe présente les contraintes liées à la commercialisation, à la formation des prix et le compte d'exploitation de la commercialisation. Il comporte également la MAP de la commercialisation et l'évaluation des rentabilités financière et économique et des transferts.

A- Contraintes liées à la commercialisation de l'anacarde :

Les différents acteurs de la commercialisation de l'anacarde (collecteurs, courtiers, grossistes) de la commune de Savalou font face à diverses difficultés. Ces difficultés sont consignées dans le tableau n°19 ci-dessous :

Tableau n°19 : Contraintes liées à la commercialisation de l'anacarde dans la zone d'étude.

Contraintes

Pourcentage (%)

Fixation des prix de vente par les exportateurs

66,67

Non respect des engagements prix par les collecteurs

66,67

Insuffisance des moyens de transport des stocks

55,56

Non remboursement de `' l'avance sur achat `' par certains producteurs

44,44

Financement de l'achat des noix de cajou

33,33

Retard dans le financement de la collecte

33,33

Insuffisance de magasins de stockage

33,33

Mauvaises conditions de collecte

22,22

Tracasseries routières

11,11

Concurrence déloyale

11,11

Source : Enquête de terrain, Avril 2012.

Le tableau n°19 indique que la majorité (66,67%) des acteurs de la commercialisation de l'anacarde enquêtés sont contraints dans leur activité par : la fixation des prix de vente (grossistes-exportateurs) par les exportateurs et le non respect des engagements pris par les collecteurs. En effet, les exportateurs s'arrogent le droit de fixer le prix de vente des noix de cajou pour avoir préfinancé les grossistes ce qui impacte le prix maximum de vente bord-champ des noix de cajou auprès des producteurs.

De même, certains collecteurs prennent l'argent chez les grossistes mais n'arrivent pas à livrer les quantités prévues et utilisent les fonds de la collecte pour d'autres activités personnelles ce qui crée des impayés.

D'un autre côté, l'insuffisance de moyens de transport et le non remboursement de " l'avance sur achat " prise par les producteurs préoccupent respectivement 55,56% et 44,44% des acteurs de la commercialisation de l'anacarde enquêtés. Les autres contraintes, non moins importantes, sont : la recherche de financement pour l'achat de l'anacarde, le retard dans le financement de la collecte, l'insuffisance de magasins de stockage, les tracasseries routières, les mauvaises conditions de collecte, la concurrence déloyale, la fluctuation anarchique des prix et l'insuffisance de matériels (bascules, sacs de jute, etc.). Mais au-delà de toutes ces contraintes et après réflexion, il ressort que le plus grand problème de cette fonction de la filière anacarde est la mauvaise organisation du circuit de commercialisation.

B-Formation des prix et compte d'exploitation de la commercialisation de l'anacarde :

Au Bénin, s'il est de constat que le gouvernement fixe un prix plancher de vente bord-champ de l'anacarde, il s'avère aussi que l'exportation de l'anacarde ne connaît aucune intervention gouvernementale pour la formation des prix de vente. En effet, bien que l'Etat béninois fixe chaque année la période d'exportation, généralement comprise entre le 15 mars et le 15 Octobre de chaque année (JITAP, 2003), le prix à l'exportation de l'anacarde aux dires des acteurs de la commercialisation, notamment des grossistes, suit deux scénarios différents dépendant chacun du mode de financement de l'activité des grossistes.

Ainsi, dans un premier scénario, les grossistes sur la base de la confiance et du nombre d'années d'expérience dans la commercialisation de l'anacarde, reçoivent un préfinancement auprès des exportateurs (partenaires indo-pakistanais, opérateurs économiques béninois, etc.). Ces derniers imposent alors une quantité et un prix d'achat des stocks aux grossistes qu'ils ont préfinancés.

En ce qui concerne le second scénario, les grossistes s'autofinancent et vendent leurs stocks aux exportateurs les plus offrants avec possibilité de négocier le prix de vente de l'anacarde à Cotonou. Mais dans l'un ou l'autre des cas, les prix de vente de l'anacarde aux exportateurs à Cotonou évoluent de façon croissante du début de la campagne d'exportation Jusqu'à la fin de la dite campagne.

Par ailleurs, environ 95 % des acteurs de la commercialisation de l'anacarde enquêtés dans la commune de Savalou se retrouvent dans le premier scénario basé sur le préfinancement des grossistes et vendent leurs stocks aux exportateurs à des prix impactant sensiblement les prix d'achat bord-champ. Aussi, pour mieux apprécier les coûts de la commercialisation de l'anacarde et la richesse qu'elle dégage, un compte d'exploitation de ce maillon de la filière anacarde a été élaboré et présenté dans le tableau n°20.

Tableau n°20: Compte d'exploitation de la commercialisation de l'anacarde.

Libellés

Unité

Montants

Prix de vente moyen (1)

FCFA/t

574.500

Prix d'achat moyen (2)

FCFA/t

400.000

Coût moyen de la collecte primaire (3)

FCFA/t

17.130

Coût moyen de rapprochement (5)

FCFA/t

12.000

Coût moyen magasin (6)

FCFA/t

1767

Taxe communale (7)

FCFA/t

2571,43

Coût du chargement (8)

FCFA/t

1500

Coût moyen de transport (9)

FCFA/t

15.000

Autres frais (douane, etc.) (10)

FCFA/t

1142,86

Coût de revient moyen (11=2+3+4+5+6+7+8+9+10)

FCFA/t

451.111,29

Valeur ajoutée (12=1-11)

FCFA/t

123.388,71

Amortissement (13)

FCFA/t

5.357

Marge nette (14=12-13)

FCFA/t

118.031,71

Source : Calculs faits à partir des données d'enquête, Avril 2012.

Ce tableau indique que pour un prix d'achat moyen de 400FCFA/kg, soit 400.000FCFA/t (compris entre 150FCFA/kg et 500FCFA/kg) les grossistes ont vendu leurs stocks aux exportateurs à un prix de vente moyen de 574,5FCFA/kg au port de Cotonou soit 574.500FCFA/tonne (évoluant de 250FCFA/kg à 700FCFA /kg). Cependant, pour un coût de revient moyen de 451.111,29FCFA la tonne, les grossistes de la commune de Savalou bénéficient d'une valeur ajoutée de 123.388,71FCFA /tonne. Ce profit est souvent amplifié par la quantité très importante des stocks (en moyenne 1000tonnes chez les grands grossistes). Ainsi donc, la commercialisation a fourni une marge nette positive de 118.031,71FCFA/tonne par grossiste. De même, elle crée de la valeur ajoutée pour la communauté, occupe et rémunère une partie de la population : des autres acteurs de la commercialisation (collecteurs, coutiers) jusqu'aux ouvriers saisonniers (chargeurs, couturiers, transporteurs, etc.).

C- Matrice d'Analyse des politiques de la commercialisation :

Le tableau n°21 présente les indicateurs d'analyse de la MAP pour la fonction de la commercialisation de la filière anacarde dans la commune de Savalou.

Tableau n°21: MAP de la commercialisation de l'anacarde.

Indicateurs

Formules

Valeurs

Rentabilité financière (FCAF/t)

[D=A-B-C]

118.031,71

Rentabilité économique (FCFA/t)

[H=E-F-G]

74.651,71

Transferts nets (F CFA /t)

[L=I-J-K]

43.380

Ratio Coût Bénéfice Financier

[C/(A-B)]

0,793

Coût en Ressources Intérieures (CRI)

[G/(E-F)]

0,856

Coefficient de Protection Effective (CPE)

(A-B)/(E-F)

1,0987

Source : Résultats de l'analyse, Juillet 2012.

1- Rentabilité financière de la commercialisation :

La fonction de commercialisation de la filière anacarde est rentable aux commerçants (grossistes) de la commune de Savalou. En effet, la rentabilité financière de la commercialisation de l'anacarde est positive. Elle dégage une rentabilité financière égale à 118.031,71FCFA /t. Cette valeur est largement au-dessus de la valeur de 26.000F CFA /tonne trouvée par ADEGBOLA et al (2006) dans la zone 5 (regroupant quelques communes des collines et la commune de Bassila) lors d'une étude de la compétitivité de la filière anacarde au Bénin : une analyse des effets aux prix de référence. Cet écart s'explique par le fait qu'en cinq (05) ans, les prix de vente à l'exportation de l'anacarde ce sont largement améliorés de même que sa rentabilité financière qui a quadruplé en cinq (05) ans. Par ailleurs, la valeur 0,793 prise par le ratio Coût Bénéfice Financier étant inférieure à 1 vient conforter la rentabilité financière de la commercialisation prouvant ainsi que toute décision d'investissement dans le secteur de la commercialisation de l'anacarde est à encourager.

En outre, le profit financier étant supérieur au profit économique, alors la communauté (la nation) transfère des revenus aux commerçants. Ainsi, les marges touchées par les commerçants sont au-dessus de la « simple » rémunération des services apportés par ceux-ci à la communauté (la nation).

2- Rentabilité économique de la commercialisation :

En se référant aux résultats du tableau n°21, il s'avère que le secteur de la commercialisation de l'anacarde est économiquement rentable. Car ce secteur dégage une rentabilité économique positive égale à 74.657,71FCFA/tonne d'anacarde commercialisée par les grossistes de la commune. De plus, avec un CRI<1 (CRI=0,856) le secteur de la commercialisation de l'anacarde conforte l'avantage comparatif qu'il confère à la communauté (la nation). Par ailleurs, quand bien même les commerçants (grossistes) créent de la richesse au reste de la communauté, ils s'arrogent plus de richesse qu'ils n'en créent (rentabilité financière supérieure à la rentabilité économique). Aussi, un CRI proche de 1, indique que l'avantage comparatif du secteur de la commercialisation d'anacarde n'est pas très élevé.

3- Evaluation des mesures de politiques économiques :

Les mesures de politique économique favorables au secteur de la commercialisation de l'anacarde se reflètent à travers les transferts nets et le CPE positifs obtenus dans la MAP.

En effet, avec des transferts nets de 43.380F CFA /tonne, les commerçants de gros profitent d'une subvention implicite. Cette mesure de politique économique se confirme par un CPE légèrement supérieur à 1. Le CPE = 1,0987 serait le résultat d'une protection conjointe sur le prix de vente à l'exportation des noix de cajou et sur les intrants échangeables (les pesons, les bascules, les sacs de jute, etc.). Cela signifie également que les grossistes gagnent plus de revenu qu'ils ne gagneraient sans distorsion de prix. Cette situation explique en partie les gains réalisés par les gros commerçants au dépend de la communauté. La protection implicite proviendrait de la qualité meilleure des noix de cajou béninoises qui profitent des meilleurs prix à l'exportation dans toute la sous région et même en Afrique. Elle proviendrait également du mode de financement des activités de commercialisation de l'anacarde à savoir : le préfinancement par les exportateurs. Ces derniers fournissent certains intrants échangeables tels que les bascules, les pesons et les sacs aux grossistes qui maintiennent certaines consommations intermédiaires constantes en les rémunérant sous forme de commission.

Paragraphe 3 : Analyse des sensibilités suite aux variations de rendement et des prix. (Simulation)

Plusieurs mesures ou actions peuvent influencer les valeurs actuelles des indicateurs des MAP de la production et de la commercialisation de l'anacarde et donc des rentabilités. Parmi ces actions nous pouvons citer : la variation des coûts (Consommations Intermédiaires) de production et de commercialisation de l'anacarde, la variation des rendements de la production, la variation du prix de vente bord-champ et la variation du prix de vente aux exportateurs, etc.

Dans cette partie de l'analyse, trois mesures sont utilisées pour l'analyse des sensibilités. Il s'agit de la variation des rendements à la production, de la variation du prix de vente bord-champ, de la variation du prix de vente aux exportateurs. Car la mesure visant à faire varier les coûts de production ou de commercialisation de l'anacarde n'est pas favorable unanimement à tous les acteurs de la filière anacarde. Aux producteurs ou commerçants grossistes, une augmentation des coûts n'est pas envisageable et au reste des acteurs (les ouvriers, les transporteurs, les collecteurs, les courtiers, etc.) une diminution des revenus n'est non plus favorables.

A-Effet d'une variation du rendement de l'anacarde :

L'utilisation d'engrais, le traitement des plantations contre les insectes et maladies, le respect des itinéraires agronomiques de production de l'anacarde, le rajeunissement des plantations d'anacardiers et l'amélioration des variétés existantes sont des actions qui permettraient aux producteurs d'augmenter leur rendement ou le diminuer dans le cas inverse. Aussi, l'amélioration des rendements, même si elle n'a aucune influence directe sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation, elle a un impact sur ceux de la MAP de la production.

Les résultats de la simulation de variations sur le rendement sont présentés dans le tableau n°22(voir annexe 6).

L'état actuel de la production de l'anacarde pourrait entraîner aussi bien une diminution de rendement qu'une augmentation (respect de l'itinéraire agronomique et utilisation d'engrais) comme précédemment indiquer.

Ainsi, le tableau n°22 présente les variations du rendement à l'hectare, toutes choses étant égales par ailleurs, dans les proportions suivantes (simulation) : -45,82%, -24,21%, 0% et 5% de même que leurs effets sur les indicateurs de la MAP de production de l'anacarde. Les trois premiers taux de variations indiquent respectivement les points morts ou seuils de la rentabilité économique (-45,82%), de la rentabilité financière (-24,22%) et la situation actuelle (0%) de la production de l'anacarde. Mais comment les indicateurs sont-ils impactés ? Et quelles en sont les conséquences pour les producteurs et le reste de la communauté ?

Ø Pour toute diminution des rendements en dessous de 193,649kg/ha

(-45,82%), la production de l'anacarde n'est plus rentable pour la communauté (rentabilité économique < 0), les ressources générées ne couvriront plus les facteurs domestiques (CRI > 1) et les producteurs d'anacarde assument une perte supérieure ou égale à 30.889,02FCFA par hectare. Dans cette situation, la main d'oeuvre et la redevance de la terre ne sont plus payées et les ouvriers pourront se retrouver au chômage (RCBE >1,415). Aussi, les producteurs continuent par être taxés (transferts nets = -30.889,02F CFA /ha) et ne profitent d'aucune incitation à produire l'anacarde.

Ø Pour une diminution des rendements en dessous de 270,87kg/ha

(-24,21%), la production des noix de cajou ne profite pas aux producteurs (rentabilité financière < 0) quand bien même l'activité de production de l'anacarde soit économiquement rentable (rentabilité économique égale à 30.889,02FCFA/ha). Ainsi, la communauté vie au dépend des producteurs d'anacarde et ceux-ci ont intérêt à vendre ou acheter aux prix économiques d'autant plus qu'ils sont taxés et ne profitent d'aucune incitation à produire comme dans la situation réelle (transferts nets égales à -30889,02F CFA/ha et CPE = 0,991).

Ø Pour un taux de variation du rendement de 0%, nous nous retrouvons dans la situation actuelle (situation réelle) de la production d'anacarde et les indicateurs se comportent comme expliquer dans les parties précédentes de l'analyse.

Ø Pour un taux d'augmentation du rendement de l'anacarde de 5% (375,30kg/ha), la rentabilité financière s'améliore de 20,65% tandis que la rentabilité économique s'apprécie de 10,91% par rapport à la situation actuelle (situation réelle) de la production de l'anacarde. Cependant, les producteurs sont toujours implicitement taxés (transferts nets =

-30.889,02FCFA/ha) et ne bénéficient d'aucune incitation à produire (CPE=0,99).

Au total, toutes mesures d'augmentation du rendement à l'hectare, les paramètres de prix et de coûts restants inchangés, par rapport à la situation actuelle est bénéfique aux producteurs et à la communauté (commune de Savalou). Car ces mesures font décroitre le Ratio Coût Bénéfice Financier (RCBF) et les Coûts en Ressources Intérieures (CRI) tout en augmentant les rentabilités. Par ailleurs, les transferts nets et le Coefficient de Protection Effective restent constants, chose qui pourrait changer avec un accroissement ou une utilisation des facteurs échangeables tels que : les engrais chimiques, les produits phytosanitaires pour le traitement, le matériel agricole, etc.

B- Effet d'une variation du prix de vente bord-champ :

Cette partie est consacrée aux effets des variations du prix de vente bord-champ de l'anacarde sur les indicateurs de politiques des producteurs et des commerçants.

En effet, les producteurs peuvent agir sur ces indicateurs en augmentant le prix de vente bord-champ de même que les acteurs de la commercialisation en le diminuant.

A cet effet, des réductions du prix de vente bord-champ de l'anacarde dans les mêmes proportions que précédemment avec le rendement induisent les mêmes effets sur les indicateurs de la MAP de production de l'anacarde. Ainsi les prix de vente aux producteurs de 216,71FCFA/kg (-45,82%) et de 303,135FCFA/kg (-24,22%) sont respectivement les seuils de rentabilité économique et de rentabilité financière en dessous desquels la production d'anacarde n'est plus rentable. Les autres indicateurs prenant les mêmes valeurs que précédemment avec les variations du rendement.

Ces diminutions ne profitant seulement qu'aux commerçants (diminution des coûts d'achat) alors la suite de cette analyse va s'appesantir sur les revenus perçus par les commerçants de gros de l'anacarde.

Le tableau n°23(voir Annexe 7) présente différentes situations de stimulation du prix de vente bord-champ de l'anacarde avec des taux de 0% ; 18,66%  et 29,508%.

De ces simulations, il ressort que pour des augmentations du prix de vente bord-champ de l'anacarde dépassant 474,651 et 518,032FCFA/kg (sans augmentation préalable du prix de vente aux exportateurs ou diminution des autres coûts de commercialisation), la commercialisation n'est plus profitable respectivement à la communauté (rentabilité économique < o et CRI >1) et aux commerçants (rentabilité financière < o et RCBF > 1). Par ailleurs, quelque soit le taux de variation du prix bord-champ le secteur de commercialisation reste implicitement subventionné du même montant de 43.380 FCFA/tonne avec un CPE constant de 1, 0987, le RCBF et le CRI qui croissent montrant une incapacité croissante des commerçants à couvrir les coûts des facteurs non échangeables (collecte primaire, rapprochement, magasin, ouvriers, etc.) Malgré l'incitation à continuer cette activité.

C- Effet des variations du prix de vente aux exportateurs :

Excepté des causes exogènes, une augmentation du prix de vente aux exportateurs ne pourrait provenir volontairement du grossiste vu le mode de financement (préfinancement par les exportateurs) et la stratégie de formation du prix de vente (décision unilatérale de l'exportateur) qui favorisent la situation inverse : la diminution du prix de vente.

A cet effet, le tableau n°24 (voir Annexe 8) s'est plus accentué sur les situations les plus critiques de réduction du prix de vente aux exportateurs. Notons que ces variations du prix de vente n'ont aucune influence directe sur les revenus des producteurs d'anacarde.

De ce tableau, il ressort que, les autres paramètres restant constants (prix de vente bord-champ et autres coûts de la commercialisation), les grossistes assument des pertes pour des prix de vente aux exportateurs en dessous de 456.480F CFA/tonne et devront aux autres acteurs du secteur plus de 43.380F CFA/tonne quand bien même ils bénéficieraient d'une incitation à continuer par mener leur activité (CPE= 1,127) et une subvention indirecte de 43.380F CFA/t. De même, les autres acteurs du secteur n'auront aucun profit si les grossistes vendent leur stock en dessous de 499.848FCFA/tonne. Ces derniers seront les seuls à profiter d'une telle situation. Au demeurant d'une augmentation du prix de vente de 5% soit vendre leur stock à 603.225F CFA/tonne pour augmenter leurs rentabilités financière de 24,336% et économique de 38,478%, les grossistes peuvent se contenter de la situation actuelle qui est rentable pour tout le monde. Par ailleurs, le RCBF, le CRI et le CPE décroissent au fur et à mesure que les rentabilités augmentent. Les grossistes sont alors de moins en moins inciter ou encourager à mener leur activité de commercialisation de l'anacarde parce qu'ils deviennent de plus en plus capables de couvrir tous les coûts de la commercialisation des noix de cajou.

SECTION 2 : Validation des hypothèses, synthèse des résultats et suggestions.

Cette section sert de cadre pour la validation des hypothèses et pour faire des suggestions à l'endroit de tous les acteurs intervenant ou pouvant intervenir à l'avenir dans la filière anacarde dans la commune de Savalou et cela sur la base des résultats synthétisés de l'étude.

Paragraphe 1 : Validation des hypothèses de l'étude.

Dans le cadre de cette étude portant sur l'analyse de la rentabilité de la filière anacarde dans le département des Collines : Cas de la commune de Savalou, deux hypothèses ont été émises. Sur la base des résultats obtenus à l'issue de l'analyse, nous apprécierons dans ce paragraphe la validité de ces deux hypothèses.

Ø Hypothèse spécifique n°1 :

Les indicateurs de performances financière et économique calculés dans les MAP des fonctions de production et de commercialisation de la filière anacarde montrent que la production de l'anacarde dans la commune de Savalou, dégage une rentabilité positive égale à 34.622,13FCFA/hectare et une rentabilité économique positive de 65.511,149FCFA/hectare. De même, la commercialisation de la dite commune fournit une rentabilité financière positive de 118.031,71FCFA/tonne et une rentabilité économique positive de 74.651,71FCFA/tonne. Par ailleurs, dans une étude sur la compétitivité de la filière anacarde au Bénin : analyse des effets aux prix de référence, ADEGBOLA et al (2006) avaient obtenu des rentabilités financière et économique positives pour ces deux fonctions dans le département des Collines.

Ainsi, l'hypothèse spécifique n°1, selon laquelle les rentabilités obtenues des différentes fonctions de la filière anacarde sont dues aux revenus issus de ces dernières est donc validée.

Ø Hypothèse spécifique n° 2 :

De l'analyse précédente, il ressort que les politiques visant à augmenter le prix de vente bord-champ ou à augmenter le Rendement, toutes choses étant égales par ailleurs, améliorent les rentabilités de la production de l'anacarde. De même, celle visant à augmenter les prix de vente aux exportateurs améliore les rentabilités de la commercialisation de l'anacarde et celle visant à augmenter le rendement fournit de la matière première aux grossistes et améliore implicitement, de façon globale les rentabilités de la commercialisation de l'anacarde en les amplifiant.

Cependant, la politique visant à augmenter le prix de vente bord-champ, toutes choses étant égales par ailleurs, déprécie les rentabilités de la commercialisation de l'anacarde. Aussi, les transferts nets et les coefficients de protection effective restent continuellement et constamment défavorables à la production et favorables à la commercialisation de l'anacarde.

Ainsi donc, sur ces bases, la seconde hypothèse selon laquelle l'ensemble des politiques visant à augmenter les prix ou le rendement ont un effet positif sur les rentabilités de la production et de la commercialisation de l'anacarde est rejetée.

Paragraphe 2 : Synthèse des résultats.

De cette étude sur la rentabilité de la filière anacarde dans la commune de Savalou, ayant utilisée la MAP pour l'analyse, il ressort que la production et la commercialisation de l'anacarde sont financièrement et économiquement rentables. En effet, la production de l'anacarde dégage des rentabilités financière et économique respectives de 34.622,13FCFA/ha et de 65.511,149FCFA/ha. Avec un CPE=0,9936 et un transfert net de -30.889,02FCFA/ha, les producteurs sont implicitement taxés et ne profitent d'aucune incitation à produire. Quant à la commercialisation, elle mobilise une rentabilité financière de 118.031,71F CFA/tonne et une rentabilité économique de 74.651,71FCFA/tonne. Avec un CPE =1,0987 et un transfert net de 43.380FCFA/tonne, les grossistes sont implicitement subventionnés et profitent d'une incitation à continuer leur activité. Cependant, seules les mesures de politique visant à augmenter le rendement à l'hectare et le prix de vente aux exportateurs sont profitables aux différents acteurs de la filière anacarde. Mais toute augmentation des prix de vente bord-champ des stocks à partir de 519,388FCFA/kg devient une perte pour le commerçant grossiste. De même que toute diminution du prix de vente des stocks aux exportateurs en dessous de 456.468FCFA / tonne devient néfaste aux grossistes. Par ailleurs, si toute augmentation du rendement de 5% par hectare (soit 377,30kg/hectare) augmente la rentabilité financière de 20,65% ; il n'en demeure pas moins que toute diminution du rendement en dessous de 270,87kg/ha ou toute diminution du prix de vente bord-champ des stocks en dessous de 303,135F CFA/kg deviennent des pertes pour les producteurs.

Enfin, quand bien même la commune compte 20.000 producteurs d'anacarde et une superficie des plantations d'anacardiers estimée à 25.000ha, deux usines semi-industrielles de transformation des noix de cajou et que cette filière résolve un grand problème économique et de développement qu'est le chômage, la filière anacarde ne bénéfice d'aucun appui de la part des autorités communales ni gouvernementales. Ce état de chose confronte les acteurs de la filière à diverses contraintes notamment l'insuffisance d'encadrement, la mauvaise organisation des différentes fonctions de la filière et le manque de financement entraînant une persistance suicidaire du préfinancement de la commercialisation et du mode de financement "avance sur achat" à taux de remboursement de 100%.

Paragraphe 3 : Suggestions.

Malgré les contraintes internes et externes, la filière anacarde demeure une filière prometteuse. Au vue des avantages que cette filière revêt pour ses différents acteurs et pour le reste de la communauté, l'Etat et les autorités communales devraient revoir leurs politiques de développement des filières agricoles notamment la filière anacarde. Mais dans l'immédiat, il faut penser à résorber les différentes difficultés de la filière. Ainsi, les diverses analyses et simulations de mesures de politiques nous permettent de faire les suggestions suivantes à l'endroit :

Ø De l'Etat

- Dynamiser les structures d'encadrement (CeCPA) et les Unions de producteurs d'anacarde (URPA/UCPA).

- Rendre disponibles et accessibles les semences améliorées, les intrants agricoles et les produits phytosanitaires spécifiques à l'anacarde.

- Former les agents d'encadrement sur l'Itinéraire Agronomique recommandée pour la production de l'anacarde.

- Appuyer les structures d'union des producteurs et des commerçants

- Fixer des prix planchers de vente de l'anacarde aux exportateurs.

- Mettre en place un Fonds National de Développement et de Financement Agricole et particulièrement de l'anacarde.

- Faciliter les investissements productifs dans la production, la transformation et la commercialisation de l'anacarde à travers des subventions et exonérations d'impôt ou de taxe.

- Créer des usines de transformation pour valoriser les pommes de cajou qui jusque là sont abandonnées dans les champs faute de possibilités d'utilisation (environ 600.000 tonnes/an).

- Fixer à temps la date de démarrage de la campagne et faire respecter les prix planchers sur le terrain.

- Encourager les Institutions de Micro Finance (IMF) à financer la filière anacarde tout en assouplissant les délais de remboursement.

- Actualiser et renforcer la Stratégie de Relance de la Filière Anacarde (SRFA) 2006-2011 en mettant l'accent sur les actions prioritaires à développer dans la chaîne de valeur anacarde.

Ø De la commune :

- Accompagner les différents acteurs intervenants dans la filière anacarde en mettant en place des mesures incitatives.

- Négocier des financements pour les projets d'appuis aux activités de production de l'anacarde.

- Construire des magasins de stockage des produits agricoles en générale et particulièrement de l'anacarde dans les arrondissements producteurs.

- Aménager les voies d'accès aux zones de productions agricoles.

- Faciliter l'accès à la terre afin d'encourager d'autres installations de plantations d'anacardiers.

- Encourager et susciter les investissements durables dans la filière anacarde à Savalou.

- Créer des plantations communales d'anacardiers pour améliorer le budget communal.

- Faciliter les investissements dans les unités de transformation à travers un appui matériel et financier pour accroitre les volumes des produits exportés.

Ø Des producteurs :

- Réorganiser et dynamiser l'Union des producteurs.

- Accorder plus de confiance aux Unions des producteurs afin de mieux expérimenter la vente groupée de l'anacarde

- Faire plus confiance aux institutions de micro finance.

- Se regrouper en coopérative pour mieux profiter des crédits

- Abandonner le mode de financement informel de "l'avance sur achat" à taux de remboursement de 100% qui n'est rien d'autre que de l'usure.

- S'informer sur l'itinéraire agronomique de production de l'anacarde.

- Respecter l'itinéraire agronomique de production de l'anacarde et mettre effectivement en pratique le prix planchers de vente bord-champ généralement fixé à 200F CFA/kg.

- Renouveler les plantations existantes qui sont à 40% vieilles tout en respectant la densité idéale de 100 plants/hectare au maximum.

- Augmenter les quantités produites en utilisant les engrais (NPK : 500g par plant ou l'engrais organique : 2kg de fumure ou de bouses de vache séchées par plant) et les produits phytosanitaires (solution aqueuse de Neem voir annexe 9).

Ø Des acteurs de la commercialisation :

- Abandonner progressivement le préfinancement par les partenaires au profit du financement sur fonds propres.

- Mieux organiser le circuit des acteurs de la commercialisation afin de réglementer la concurrence déloyale.

- Créer une union des acteurs de la commercialisation de l'anacarde.

- Développer des politiques de soutien aux producteurs.

- Appuyer matériellement et financièrement les producteurs d'anacarde afin de bénéficier d'une augmentation des rendements.

- Appliquer réellement les prix planchers de 200F CFA/kg fixés par le gouvernement.

- Financer très tôt les collecteurs pour la collecte primaire.

- Réinvestir une partie des plus-values obtenues dans le développement de la filière anacarde.

- Créer des consortiums d'investisseurs nationaux dans le secteur de la transformation des noix de cajou et des pommes de cajou.

CONCLUSION

Dans le cadre de la diversification agricole au Benin, plusieurs filières porteuses ont été priorisées. Parmi celles-ci, nous avons la filière anacarde qui est d'ailleurs la deuxième culture d'exportation du Benin. L'anacarde est produit dans huit des nouveaux départements dont les collines. Ce pendant, le département des collines notamment la commune de Savalou est confrontée à l'absence de base de données et à la rareté des études de rentabilité sur cette filière. De plus, la pérennité d'une filière dépend de la valeur qu'elle crée, des avantages qu'en tirent ses différents acteurs et le reste de la communauté. C'est pour cela que nos travaux de recherche pour l'obtention de la maitrise se sont proposé d'analyser la rentabilité de la filière anacarde dans le département des collines: cas de la commune de Savalou. Ainsi, cette étude qui a utilisé la Matrice d'Analyse de Politiques (M A P) nous a permis de savoir que le fonctionnement des unions de producteurs, le système d'encadrement moins dynamique, et les modes de financement actuels de la production et de la commercialisation de l'anacarde n'encouragent pas la prospérité de cette filière quand bien même celle-ci soit financièrement et économiquement rentables. Aussi, malgré les quelques limites de cette étude, ses résultats sont généralisables dans le département des collines. Mais l'aspect transformation et financement de l'anacarde pourrait faire l'objet de recherches antérieures. Par ailleurs, les différentes contraintes qui entravent l'essor de la filière anacarde, devront requérir plus d'attention de la part de l'état, des autorités communales et des acteurs intervenants dans la filière anacarde au Bénin en général et dans la commune de Savalou en particulier. Enfin, dans un contexte de décentralisation agricole et de création de pôles agricoles de spécialisation pour des cultures de rente pour lesquelles les zones sont favorables sur tout le territoire national, la commune de Savalou a intérêt à revoir sa politique et ses investissements agricoles, notamment ceux de la filière anacarde.

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6. http://www.savalou.org. 09/03/2012 à 20h15.

ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaires d'enquête.

Fiche d'enquête no1

Groupe cible : producteurs.

A- Identification du producteur :

Date ......................................commune.........................................

Arrondissement ......................quartier de ville/village...........................

Nom et prénoms.............................................................................

Age................................Sexe............................Profession............

Statut matrimonial : Marié......................Célibataire........................Autre........................

Niveau d'instruction : Primaire......Secondaire.....Supérieur......Analphabète..............................

Diplômes : Aucun...............CEP...............BEPC...............BAC...............Autres.......

- 1) Combien d'épouses avez-vous ?..............................................................

- 2) Combien d'enfants avez-vous ?...............................................................

- 3) Combien de personnes vivent sous votre toit ?.......................................

- 4) Quelles sont vos sources de revenu ?......................................................

B- Identification de la production :

- 5) Avez-vous un champ d'anacardiers ?.......................................................

- 6) Si oui, Quelle est la superficie de votre champs d'anacardiers ?.............

- 7) Quel est le mode d'acquisition de la terre cultivée ?

Achat................. Don............... Héritage.................. Autres.............

- 8) Quel est l'âge des anacardiers de votre champ ?

Moins de 5ans..............entre 5ans et 10ans.............10ans et 20 ans...........

Entre 20ans et 30ans ............entre 30 ans et plus....................................

- 9) Quelles sont les quantités de votre production ces dernières années ?

2011..................2010............2009...............2008..................2007

- 10) Quels sont les différents niveaux de dépenses lors de la production ?

Réponse :.................................................................................

- 11) Quels sont les montants dépensés pour chaque niveau de dépense (coûts) ?

Réponse :....................................................................................

- 12) Engagez-vous des ouvriers agricoles ? Non..........Oui............

Si Oui, combien ? ...........et leur âge :..............et leur sexe...............

- 13) Quels sont les instruments que vous utilisez pour la production ?

Réponse :........................................................................

- 14) Cultivez-vous autres choses dans les champs d'anacardiers ?

Réponse : Oui....................................Non.........................

Si Oui, quelles cultures ?.........................................................................................

- 15) Utilisez-vous des intrants agricoles spécifiques ?

Réponse : Oui...........................Non..................

Si Oui, les quels ? .................................................................................

Si Non, pourquoi ?..................................................................................................

- 16) Utilisez-vous des produits phytosanitaires contre des insectes ou maladies ?

Réponse : Oui..........................................Non..........

Si Oui, les quels ? :........................................................................

Si Non, pourquoi ?.....................................................................

- 17) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la production ?

Réponse :....................................................................................

- 18) Quelles solutions préconisez-vous face à ces difficultés ?

Réponse :....................................................................................

C- Encadrement, Association et Vente des produits :

- 19) Etes-vous suivi dans la production par des agents du CeCPA ?

Réponse : Oui, ........................comment ?...............................................

Non, ...............pourquoi ?................................................

- 20) Etes-vous encadrez par d'autres institutions ou structures ?

Réponse : Oui...........................les quelles.......................................

Non........................................................................

- 21) Comment financez-vous vos activités de production ?

Fonds propres :..........Aides financières :......Emprunts :.........Autres........

- 22) Appartenez-vous à une association ou une union ?

Réponse : Non : .........pourquoi ?.............................................................

Oui : .........laquelle ?........................................................................

- 23 Que faites-vous des noix de cajou après récolte ?

Vendues automatiquement...........................Consommées.....................Stockés pour être vendues après...............................................................

- 24) Comment faites-vous la récolte ?

Ramassage ................................................ Cueillette..................

- 25) Quel type de vente faites-vous ?

Individuelle.................................................Groupée ..............

- 26) Quels sont les instruments de vente ?

Réponse :....................................................................................

- 27) Quelles sont les unités de mesure ?

Réponse :....................................................................................

- 28) Qui sont vos clients ?

Les collecteurs :......les courtiers......les semi-grossistes :.......Les grossistes..............les exportateurs :...............

- 29) Quels sont vos revenus relatifs à la production ces 5 dernières années ?

2011...........2010........2009........2008........2007..............................................

- 30) Que faites-vous de vos revenus ?

Instruction de vos enfants....Dépenses familiales... Epargne...Autre...

- 31) Quels sont les prix de vente des noix de cajou ces 5 dernières années ?

2011........2010........2009...........2008...........2007................

- 32) Quelle est votre contribution dans le développement de la commune ? (Paiement des taxes ; Cotisations diverses) 

Réponse :.................................................................................

- 33) Que pensez-vous de l'avenir de la filière anacarde dans votre commune ?

Réponse :..............................................................................

Fiche d'enquête n02

Groupe cible : acteurs de la commercialisation :

Date : .........Commune : ....... Arrondissement :...........Quartier de ville/village :...........

Nom et Prénoms :..........................................................................................

Age ....................Sexe :..................Ethnie :.............Profession :...............

Statut matrimonial : Marié.......................Célibataire :...........................Autre...............................

Niveau d'instruction :

Primaire :............... Secondaire :.............. Supérieur :.................. aucun :..............

Rôle dans la commercialisation :

Collecteur :............ Courtier.................. Semi-grossiste...............grossiste:..........

- 1) Depuis quand faites vous partie du circuit de commercialisation ?

Réponse :...................................................................................................

- 2) Faites-vous cette activité en plein temps ? Oui.....................Non...............

Réponse : Si non que faites-vous d'autre comme activité ? .......................................................................................................

- 3) Où faites-vous votre achat ?

Commune de Savalou :................................hors de la commune :..........................

- 4) Comment financez-vous cette activité de commercialisation ?

Réponse :...................................................................................................

- 5) quelles sont vos quantités achetées ces 5 dernières dans la commune de Savalou ?

2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :............

- 6) Quelles sont vos quantités achetées ces 5 dernières hors la commune de Savalou ?

2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :...............

- 7) Quels sont les prix d'achat que vous avez pratiqué ces 5 dernières année auprès des producteurs ?

2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :............

- 8) Quels sont les prix de vente que vous avez pratiqué ces 5 dernières années auprès des exportateurs ?

2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :...............

- 9) Quels sont les différents niveaux de dépense lors de votre activité ?

Réponse : ...................................................................................................

- 10) Quels sont les montants (coûts) dépensés à chaque niveau (par kg) ?

Réponse : ...................................................................................................

- 11) Comment sont fixés les prix d'achat des noix de cajou ?

Réponse :................................................................................................

- 12) Comment sont fixés les prix de vente des noix de cajou ?

Réponse :...................................................................................................

- 13) Etes vous membre d'association ou d'union de commerçants ?

Réponse :...................................................................................................

- 14) Quelles sont les difficultés liées à la commercialisation ?

Réponse :...................................................................................................

- 15) Quelles sont vos recommandations ou propositions de solutions face à ces difficultés ?

Réponse :...................................................................................................

- 16) Pensez-vous que cette activité vous est rentable ?

Oui.......................................Non........................................Dites pourquoi ?

Réponse :...................................................................................................

- 17) Quel est le revenu généré par cette activité ?

Réponse : ...................................................................................................

- 18) Que faites-vous de ce revenu ?

Instruction de vos enfants...............................Dépenses familiales.................

Epargne....................................Autre...........................................................

- 19) Quelle est votre contribution dans le développement de la commune ? (Paiement de taxes ; cotisations diverses)

Réponse :...................................................................................................

- 20) Que pensez-vous de l'avenir de la filière dans votre commune ?

Réponse :.......................................................................................

Fiche d'enquête n03

Groupe cible: Agents des structures d'encadrement ; personnes ressources.

Date:...............Commune.........Arrondissement :........Quartier de ville/village............

Nom et prénoms:...........................................................................................

Age.......................Sexe......................profession:.......................................

- 1) Où intervenez -vous

Réponse:......................................................................................................

- 2) Quelle est la nature de vos actions ou interventions dans la filière anacarde?

Réponse:...................................................................................................

- 3) Les types de sols de la commune de Savalou sont -ils favorables à la production de l'anacarde?

Réponse:......................................................................................................

- 4) Les conditions climatiques sont-elles favorables à la production de l'anacarde ?

Réponse:......................................................................................................

- 5) Quel est la superficie totale de production de l'anacarde dans la commune de Savalou ?

Réponse:......................................................................................................

- 6) Quel est l'âge des plantations ?

Réponse :...................................................................................................

- 7) Quelle sont les quantités produites ces 5 dernières années?

2011.......................2010...................2009................2008....................2007......

- 8) Quels sont les produits agricoles majeurs de la commune?

Produits vivriers..........................................................................................

Produits de rente..........................................................................................

- 9) Quelle est la place de l'anacarde dans la production agricole de la commune?

Réponse:......................................................................................................

- 10) Les producteurs utilisent -ils des intrants agricoles pour la production de l'anacarde ?

Non:......Pourquoi ?..............................................................................................

Oui......Lesquels ?................................................................................................

- 11) Quelles sont les difficultés que connaît la filière anacarde dans la commune de Savalou ?

Réponse:....................................................................................

- 12) Quelles recommandations faites -vous face à ces difficultés ?

Réponse:......................................................................................................

- 13) Que pensez-vous du devenir de la filière anacarde dans le département des collines et notamment dans la commune de Savalou ?

Réponse:......................................................................................................

ANNEXE 2 : Détermination des prix économiques ou prix de référence :

Selon le module EASYPol 046, (FAO, 2012), les prix sociaux reposent essentiellement sur une valorisation des facteurs de production et des biens et services produits aux prix de parité internationaux. En dehors du calcul des prix de parité à l'importation ou à l'exportation, les principaux autres modes de conversion des prix du marché en prix économiques ou prix de référence sont basés sur le coût d'opportunité, la productivité marginale des facteurs et la disposition à payer des consommateurs s'il s'agit de produits finis. Pour la détermination des prix de parité, le FAO dans le même module propose la séquence de calculs suivante :

(i) Recherche ou calcule du taux de change de référence de la monnaie nationale ou du coefficient de conversion standard,

(ii) Calcul des facteurs de conversion des prix du marché en prix de référence de parité comme suit :

Prix de référence

Prix de marché

Facteur de conversion standard =

Ainsi, pour les éléments de valeur ajoutée du compte d'exploitation consolidé de chaque segment on a :

- Les coûts en main d'oeuvre qui restent inchangés (on leur applique un facteur de conversion égale à 1 ).

- Les transferts avec l'Etat (taxes et subventions) qui sont omis (on leur applique un facteur de conversion égal à 0 )

- Frais financiers et assurance (facteur de conversion égal à 0 )

- Les éléments du capital (amortissement technique ou économique) qui restent inchangés (on leur applique un facteur de conversion égal à 1 )

- Les frais de location (facteur de conversion égal à 0 )

- Le transport (facteur de conversion égal à 0,85 )

- Tous les frais de services extérieures (facteur de conversion égal à 0,94 )

- Frais divers de gestion (facteur de conversion égal à 0,96 )

- Dépenses en outillages non amortissables (facteur de conversion égal à 0,97 ).

(iii) Application des facteurs de conversion en prix de parité aux postes de charges des comptes de production ainsi qu'aux éléments de valeur ajoutée (hormis le résultat d'exploitation). On établit le prix de parité de toutes les consommations intermédiaires échangeables :

Prix de parité = prix de frontière + Coût d'acheminement.

Cette formule est utilisée pour les biens importés.

Quant aux produits ou biens exportés, leur prix de parité est calculé comme suit :

Prix de parité = prix de frontière - Coûts d'acheminement

Le prix de frontière est le prix des biens au point d'entrée (importation) ou de sortie (exportation) du pays. C'est le prix FOB pour les produits exportés et le prix CAF pour les importations (consommations intermédiaires ou produits de substitution d'importation).

(iv) Valorisation des autres facteurs de valeur ajoutée : il s'agit essentiellement, pour les filières agricoles, de la prise en compte du coût d'opportunité de la main d'oeuvre familiale des paysans et de la terre.

(iv) Calcul de la valeur de parité du produit de chaque segment de la filière.

(v) Etablissement de la matrice d'Analyse des Politiques (MAP).

Dans le cadre de notre étude, le coût de la main d'oeuvre familiale est évalué au coût d'opportunité de la main d'oeuvre salariale et le coût financier d'un hectare de terre est évalué à celui du coût de location d'un hectare de terre par cycle de culture (Diagne et al, 2007 cité par AfricaRice, 2010). Le coût économique, quant à lui, a été considéré comme nul car la terre dans la zone d'étude est acquise par héritage. Par ailleurs, il a été supposé que les biens échangeables provenant des pays limitrophes ne sont entièrement taxés. Ainsi, les prix de référence de ces biens ont été estimés en appliquant une taxe égale à la moitié du taux de base qui est de 18%.

ANNEXE 3 : Les utilisations de l'anacardier dans la pharmacopée traditionnelle.

Localités- Utilisations

Afrique : Paludisme, tatouage

Brésil : Analgésique, aphrodisiaque, asthme, bronchite, toux, diabète, diurétique, dyspepsie, eczéma, fièvre, colique intestinale, psoriasis, syphilis, ulcères (bouche), maladies urinaires et vénériennes, verrue, blessures.

Haïti : Carie, diabète, stomatite, verrue

Malaisie : Constipation, dermatose, diarrhée, tâche de rousseur, lèpre, gonflement, syphilis, ulcère, verrue

Panama : Asthme, froid, congestion, diabète, diarrhée, hypertension, inflammation

Pérou : Antiseptique, diarrhée, grippe, infection de la peau

Trinidad : Asthme, toux, diarrhée, dysenterie, dyspepsie

Venezuela : Dysenterie, lèpre, maux de gorge

Autres : Asthme, froid, colique, congestion, toux, diabète, diurétique, dysenterie, purgatif, scorbut, verrue.

Source : Raintree Nutrition, Inc. Cité par Tuo, G.,(2007).

ANNEXE 4 : situation géographique de la commune de Savalou.

DEPARTEMENT DES COLLINES

COMMUNE DE DJIDJA

REPUBLIQUE DU BENIN

CARTE DE LOCALISATION DE LA COMMUNE DE SAVALOU

COMMUNE DE DASSA ZOUME

COMMUNE DE GLAZOUE

REPUBLIQUE DU TOGO

COMMUNE DE BANTE

Source : PDC 2012-2016.

Figure n°1 : Situation géographique de la commune de Savalou.

ANNEXE 5 : Tableau n°11 : Répartition des enquêtés par catégories d'acteurs.

Tableau n°11: Répartition des enquêtés par catégories d'acteurs.

Sexe

Catégories

Effectif

Pourcentage %

Masculin

Collecteurs

3

16,67

Courtiers

5

27,78

Grossistes

4

22,22

Féminin

Collectrices

4

22,22

Courtières

2

11,11

Total

 

18

100

Source: Enquête de terrain, Avril 2012.

ANNEXE 6 ; Tableau n°22 : Effet des variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la production.

Tableau n°22 : Effet des variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la production.

Indicateurs

Formules

Variations du Rendement en kg/ha

-45,82%

-24,21%

0%

5%

193,649

270,87

357,43

375,30

Rentabilité Financière

[D=A-B-C]

-30.889,02

0

34.622,13

41.771,93

Rentabilité Economique

[H=E-F-G]

0

30.889,02

65.511,149

72.660,95

Transferts nets

[L=I-J-K]

-30.889,02

-30.889,02

-30.889,02

-30.889,02

RCBF

[C/(A-B)]

1,415

1

0,75

0,716

CRI

[G/(E-F)]

1

0,709

0,535

0,509

CPE

(A-B)/(E-F)

0,988

0,991

0,9936

0,99

Source : Résultat des analyses, Juillet 2012.

ANNEXE 7 : Tableau n°23: Effet des variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation.

Tableau n°23: Effet des variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation.

Indicateurs

Formules

Variations du prix FCFA/kg

0%

18,66%

29,508%

400

474,651

518,032

Rentabilité financière

[D=A-B-C]

118.037,71

43.380

0

Rentabilité économique

[H=E-F-G]

74.691,71

0

-43.380

Transferts nets

[L=I-J-K]

43.380

43.380

43.380

RCBF

[C/(A-B) ]

0,793

0,92

1

CRI

[G/(E-F) ]

0,856

1

1,08

CPE

(A-B)/(E-F)

1,0987

1,0987

1,08

Source : Résultats des analyses, Juillet 2012.

ANNEXE 8 : Tableau n°24 : Effet des variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation.

Tableau n°24 : Effet des variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la MAP de la commercialisation.

Indicateurs

Formules

Variations du prix de vente aux exportateurs FCFA/tonne

-20,545%

-12,994%

0%

5%

456.468

499.848,29

574.500

603.225

Rentabilité financière

[D=A-B-C]

0

43.380

118.031,71

146.756,7

Rentabilité économique

[H=E-F-G]

-43.380

0

74.651,71

103.376,7

Transferts nets

[L=I-J-K]

43.380

43.380

43.380

43.380

RCBF

[C/(A-B)]

1

0,91

0,793

0,7545

CRI

[G/(E-F)]

1,108

1

0,856

0,81

CPE

(A-B)/(E-F)

1,127

1,115

1,0987

1,093

Source: Résultats des analyses, Juillet 2012.

ANNEXE 9 : Méthode de fabrication de la bouillie des graines de Neem.

Comment fabriquer et utiliser de la bouillie de graines de Neem?

Que faire ? Quand le faire? Comment le faire ?

Quand les fruits sont mûrs, collectez les graines (juillet-novembre-février- avril : fruits mûrs) -Ramassez les graines, séparer les graines juste après la collecte.

-Expulsez les fruits et lavez les graines

-Séchez et conservez-les dans un récipient aéré

-Concassez les graines et séparez les amandes 1 à 7 jours avant la préparation de la pâte

-Vannez et triez les amandes de bonne qualité (couleur brunâtre)

-Broyez finement les amandes avant la préparation de la bouillie

-Préparez la bouillie la veille du traitement, mélangez la pate dans 10 litres d'eau

-Prenez 500g pour 10 litres de solution et laissez-la reposer toute la nuit

-Bien mélangez, filtrez la bouillie après 16h. Utilisez 10 litres de solution sur 3 pieds en cas d'attaque. Appliquez la bouillie tôt le matin, 10h au plus tard.

Source : Adaptation de la proposition de TUO,G.(2007).

TABLE DES MATIERES

Avertissement..............................................................................I

Dédicaces...................................................................................II

Remerciements...........................................................................III

Sigles et acronymes......................................................................IV

Liste des annexes.........................................................................V

Liste des figures .........................................................................VI

Liste des photos........................................................................VII

Liste des tableaux......................................................................VIII

Sommaire.................................................................................IX

Résumé......................................................................................X

Introduction...............................................................................1

CHAPITRE I: Cadre théorique et démarche méthodologique de l'étude....3

SECTION 1 : Cadre théorique l'étude.................................................3

Paragraphe 1 : Problématique, objectifs, hypothèses et Tableau de bord de l'étude.......................................................................................3

A- problématique et justification.........................................................3

B- Objectifs et hypothèses de recherche:...............................................6

1-Objectifs :.................................................................................6

2- Hypothèses spécifiques de recherche :...............................................7

C-Stratégie de validation des hypothèses:...............................................7

Paragraphe 2: Revue de littérature.....................................................7

A- Clarification des concepts............................................................8

B - les études sur la rentabilité financière et la rentabilité économique :.........12

C- Etat des connaissances sur la filière................................................13

SECTION 2 : Démarche méthodologique de l'étude...............................15

Paragraphe1 : zone d'étude, population à l'étude et procédure d'échantillonnage........................................................................15

A-Présentation de la zone d'étude :....................................................16

1-Situation géographique et milieu physique de la commune de Savalou :......16

2-Caractéristiques humaines de la commune de Savalou :.........................17

3 - Caractéristiques économiques de la commune de Savalou :...................17

B-Population à l'étude :..................................................................18

C-Procédure d'échantillonnage :.......................................................19

Paragraphe 2 : Méthodes de collecte, d'analyse des données et autres aspects de la méthode d'analyse.................................................................21

A - Méthodes de collecte des données :...............................................21

1-Source et nature des données :.......................................................21

2-Outils de collecte et de traitement des données :..................................22

3-Phases et périodes de l'étude :.......................................................22

B- Méthode d'analyse des données :...................................................24

C - Autres aspects de la méthode d'analyse...........................................28

1-Unités de quantification et estimation de la main d'oeuvre :......................28

2-Limites de la méthode d'analyse et Limites de la recherche :...................30

CHAPITRE II : Contexte, caractéristiques socio-économiques, démographiques et systèmes de production et de commercialisation......................................................................33

SECTION 1: Contexte de la production de l'anacarde.............................33

Paragraphe1 : Situation mondiale de la production................................33

Paragraphe 2 : Situation de la filière anacarde au Bénin de 1960 à 2011.......36

SECTION 2 : Caractéristiques socio-économiques, démographiques et systèmes de production et de commercialisation................................................38

Paragraphe1 : Caractéristiques socio-économiques, démographiques...........39

A-Caractéristiques socio-économiques................................................39

B-Caractéristiques démographiques :..................................................41

1-Taille du ménage et statut matrimonial :............................................41

2-Niveau d'instruction et statut matrimonial :........................................43

Paragraphe 2 : Systèmes de production et de commercialisation................44

A-Système de production :..............................................................45

1-Opérations de production et calendrier de production............................45

2-Caractéristiques des exploitations d'anacardiers..................................46

3-Aspects écologiques et genres de la production....................................47

4-Organisation des producteurs.........................................................48

B-Système de commercialisation......................................................49

1-Circuits de commercialisation :......................................................49

2-Acteurs de la commercialisation :...................................................50

3-Savoir faire des commerçants :......................................................52

4-Organisation de la commercialisation:..............................................53

CHAPITRE III : Cadre empirique de la recherche :............................55

SECTION 1 : Mesure et analyse de la sensibilité de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des transferts............................................55

Paragraphe1 : Mesure de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des transferts de la fonction de production de la filière anacarde...............55

C- Facteurs de production:..............................................................55

1-Propriété foncière et acquisition :....................................................................55

2-Main d'oeuvre agricole :...............................................................57

3-Capital financier:........................................................................58

D- Contraintes, évolution du prix de vente et compte d'exploitation :............60

1-Contraintes liées à la production de l'anacarde :...................................60

2-Evolution du prix de vente bord-champ de l'anacarde en 2011 :................61

3-Compte d'exploitation de la production de l'anacarde :..........................63

C-Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) :........................................64

1-Rentabilité financière du système de production :.................................64

2-Rentabilité économique du système de production :...............................65

3-Evaluation des mesures de politiques économiques :.............................65

Paragraphe 2 : Mesure de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et des Transferts de la commercialisation de l'anacarde............................66

A-Contraintes liées à la commercialisation de l'anacarde :........................66

B-Formation des prix et compte d'exploitation de la commercialisation de l'anacarde :................................................................................67

C- Matrice d'Analyse des politiques de la commercialisation :....................70

1-Rentabilité financière de la commercialisation :...................................70

2-Rentabilité économique de la commercialisation :................................71

3-Evaluation des mesures de politiques économiques :.............................71

Paragraphe 3 : Analyse des sensibilités suite aux variations de rendement et des prix. (Simulation)........................................................................72

A-Effet d'une variation du rendement de l'anacarde :..............................72

B- Effet d'une variation du prix de vente bord-champ :............................75

C- Effet des variations du prix de vente aux exportateurs : ........................76

SECTION 2 : Validation des hypothèses, synthèse des résultats et suggestions................................................................................77

Paragraphe 1 : Validation des hypothèses de l'étude..............................77

Paragraphe 2 : Synthèse des résultats................................................78

Paragraphe 3 : Suggestions............................................................80

Conclusion :........................................................................................................83

Références bibliographies :.............................................................84

Annexes......................................................................................i






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