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La valorisation du musée national de la céramique (la médiation patrimoniale comme une possibilité de valorisation)

( Télécharger le fichier original )
par Rachid Fqiyah
Université Cadi Ayyad (FLSH) - Licence professionnelle 2011
  

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Licence professionnelle : Promoteur du Patrimoine Territorial à Valeur Touristique

Mémoire de Licence

La valorisation du Musée national de la Céramique de Safi

(La médiation patrimoniale comme une possibilité de valorisation)

Réalisé par : Sous la direction du:

Rachid Fqiyah M. Ahmed Skounti

Année universitaire : 2011/2012

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Remerciements

Je remercie infiniment la personne pour qui
J'éprouve énormément de respect et de gratitude,
M. Ahmed Skounti, mon directeur de mémoire ;
Et c'est grâce à son soutien et ses conseils que je suis parvenu
à concrétiser mon projet.

Je remercie également ma famille, ma femme et mon fils pour leurs

soutiens et leurs sacrifices.

Je remercie aussi M. Saïd Boujrouf, Madame Sanae Hadhoumi et Mademoiselle Aïcha Knidiri de m'avoir soutenu et orienté dans ma recherche.

Je remercie également, M. Saïd Chemsi, le Conservateur du Musée de la céramique de Safi, qui m'a beaucoup aidé à réaliser ce modeste Travail.

Finalement, je remercie mes camarades de la Licence professionnelle :

Promoteur du Patrimoine Territorial à Valeur Touristique.

Sans oublier de remercier le jury de la soutenance qui a eu lieu le Samedi 07
Juillet 2012 : Mme Elhaddad, M. Skounti, M. El Bouchhati, M. Boudchich et M.

Ait Raïs.

Dédicaces

3

A ma Famille.

A mes proches.

A tous Ceux qui m'ont appris à lire et à écrire.

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INTRODUCTION GENERALE

5

INTRODUCTION

L'état dans lequel se trouve la ville de Safi, laisse tout historien, conscient de son passé glorieux, perplexe, puisqu'il s'agit d`expliquer comment s'est passé ce recul dont souffre la ville, après avoir détenu le flambeau de la science et de la religion et après avoir été « une ville capitale au début du couronnement du Sultan Alaouite Moulay Hicham »1.

Il est vrai que l'industrie safiote s'est enrichie depuis la création du complexe chimique au sud de la ville en 1960, mais l'industrie de la conserverie est en agonie, d'après les nombreuses ruines des « Fabricats », usines de conserveries. Ce déclin se manifeste aussi dans le domaine culturel, en effet, les activités culturelles sont quasi-absentes, si nous prenons en considération le nombre des événements qui ont une portée culturelle, ils ne dépassent pas deux ou trois événements par an, ajoutons à cela le manque des espaces culturels tels que les bibliothèques et même la portée patrimoniale ne semble pas satisfaisante, ce n'est pas par manque de patrimoine, la ville se distingue par sa diversité patrimoniale comme la Colline des poteries, la Cathédrale portugaise, les Remparts, le Château de mer, la Casbah de Dar Essoultan, etc....

Le vrai problème dont « souffre » ce patrimoine, se résume par un seul mot « le désintéressement » et par les habitants et par les acteurs, en effet, les monuments historiques de la ville sont en « voie de disparition » vu la dégradation flagrante de plusieurs sites et monuments, entre autre, la destruction d'une partie du Château de mer et la marginalisation de Dar Essoultan, cette dernière, quoiqu'elle a marqué l'histoire locale, quoiqu'elle a une nouvelle fonction, à savoir abriter le musée national de la céramique, elle est oubliée par tout le monde, sauf les employés du Ministère de la Culture qui la fréquente comme des fantômes qui ne se réveillent que lorsqu'un groupe de touristes

1 Ibrahim Harakat, le Maroc à travers l'Histoire, volume 3, Casablanca, Edition Dar Er Rachad Al Haditha. 2002, p. 85

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décident par curiosité de visiter le musée ou lorsqu'un groupe d'adolescents rendent visite à la Casbah le vendredi, jour de gratuité, accompagnés de leurs amies, peut-être dans l'espoir de se perdre au sein de la forteresse loin des yeux des curieux.

C'est ainsi, qu'à chaque fois que nous posons la question suivante : Avez-vous déjà visité un « musée » ? La réponse est toujours « Non », malgré qu'il existe un à Safi depuis 19902 !!! La dite-réponse est presque toujours accompagnée par un geste d'épaule signifiant soit la non compréhension de la question, soit l'ignorance de l'existence d'une telle institution d'une manière générale ou bien uniquement à Safi.

Ce constat dévoile un problème lié à l'absence de la sensibilisation et l'éducation chez certains Safiots et montrent que non seulement, ceux-ci ignorent l'histoire glorieuse de leur ville et la position qu'elle a pu obtenir jadis, mais aussi n'ont aucune idée ni sur les raisons du choix de Safi pour abriter le musée national de la Céramique, ni sur le rôle qu'a joué la Casbah de Dar Essoultan dans la défense de la ville, sans oublier sa valeur architecturale.

C'est dans cette perspective que nous avons opté pour l'étude du Musée national de la Céramique afin de revaloriser d'une part la casbah, d'autre part le musée de même que la ville où il se trouve. Cette revalorisation sera sous forme d'une étude historique de la ville de Safi, de la Casbah et du Musée national de la céramique, tout en adoptant la médiation patrimoniale comme une possibilité capable de briser la rupture entre le musée et les habitants.

Ce travail se divise en deux parties dont la première a pour titre «Présentation de la ville de Safi et de sa casbah ». Dans le premier chapitre,

2Ministère de la Culture, Musée National de la Céramique à Safi, sur

http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=104&lang=fr , consulté le 18 Juin 2012.

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intitulé : « Présentation de la ville de Safi, nous donnerons, dans un premier temps, la situation géographique de la ville de Safi ainsi qu'une partie de l'histoire de la ville. Dans un deuxième temps, nous nous focaliserons sur la mise en évidence des monuments historiques les plus marquants de la ville, enfin nous présenterons la relation entre la ville de Safi et l'activité culturelle.

Dans le deuxième chapitre, la Casbah, nous mettrons au clair la spécificité architecturale de la forteresse, après nous évoquerons une partie de son histoire fascinante, ensuite nous citerons ses plus importants toponymes, et nous aurons comme dernier point, dans ce chapitre, un rappel concernant les différentes fonctions de la Casbah.

La deuxième partie, quant à elle, a pour titre «le Musée national de la céramique et la médiation patrimoniale », et comporte, à son tour, deux chapitres. Le premier chapitre intitulé « Le musée national de la céramique », présentera premièrement, les motivations du choix de la ville pour abriter le musée, deuxièmement, il évoquera l'histoire du musée ainsi que son contenu, troisièmement, il exposera un diagnostic stratégique de la Casbah, à traves une analyse AFOM et une synthèse de cette analyse. Finalement, il métrera en évidence le rapport existant entre les Safiots et leur musée.

Concernant le deuxième chapitre, dénommé « La médiation patrimoniale du musée national de la céramique » il donnera, en premier lieu, une définition de la médiation, en second lieu, il expliquera pourquoi il faut médiatiser le musée national de la céramique, en troisième lieu, il traitera le sujet de la mise en place des médiateurs tout en montrant leurs rôles et les critères de leurs choix, en denier lieu il suggérera quelques activités de médiation comme l'organisation du festival El Aïta au sein du musée, la mise en place des ateliers de la céramique, l'ouverture sur l'Ecole et la création d'une carte postale et d'un dépliant.

PRESENTATION DE LA VILLE DE SAFI

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ET DE SA CASBAH

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Chapitre I : Présentation de la ville de Safi : 1- Situation géographique

Fig.1 - Emplacement géographique de Safi Fig. 2 - Vue aérienne de Safi

Source: Google image avec modification une personnelle Source: Google earth

Ce n'est pas au hasard, que la ville de Safi, jouissait, depuis toujours, d'un intérêt spécial, que les historiens font remonter au Phéniciens3 ; cette importance acquise durant l'Histoire se justifiée par sa situation géographique privilégiée qui la place en position d'intermédiation entre le nord et le sud du Maroc.

En effet, la ville de Safi est une ville côtière qui longe l'océan Atlantique de 120 Km, et qui se trouve entourée de grandes villes, à savoir : « El Jadida au Nord-est...Essaouira au Sud-est, et de son côté sud-est se trouve Marrakech »4.

A côté de cet emplacement stratégique, elle est située « sous 009°1' de longitude ouest, et le 32°17' de latitude nord »5 ce qui rend son climat doux quoique pendant l'été il est souvent chaud et sec, surtout entre le mois de Mai et celui d'Août.

3 Al Kanuni, Asaf iwa ma ilyhi kadiman wa hadithan, le Caire, 1953 H. p. 73.

4 Saïd Chemsi, Castello Novo, édition : Association « Assif » pour la protection du patrimoine culturel, p13

5 Idem.

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2- Histoire de la ville

Serait-elle une coïncidence que l'Histoire de la ville de Safi est aussi ambigüe que celle du Maroc ? En effet, les historiens ainsi que les archéologues n'ont trouvé aucun document qui atteste exactement la date de la fondation de la ville, cependant M. Saïd Chemsi, actuel conservateur du musée de la céramique de Safi, pense que les recherches archéologiques faites à Safi restent insuffisantes, vu sa qualité d'archéologue chercheur de l'INSAP, il estime que l'ancienne médina de Safi avec des fouilles archéologiques minutieuses pourrait dévoiler les origines de la ville.

D'après le récit du périple d'Hanun, rapporté par El Idrissi6, où l'historien raconte les récits de la fondation d'une ville portant le nom d'Accra, ainsi, l'emplacement de la ville de Safi correspond à celui de la ville d'Accra, fondée à trois jours et trois nuits de navigation depuis les îles Canaries.

Cette légende n'est pas la seule, il en existe d'autres dont la fameuse attribue le nom de la Misokara phénicienne7 à la ville de Safi.

La ville de Safi, serait fondée par « les anciens Africains » d'après ce qu'a attesté Léon l'Africain8, qui ne trouve aucun mal à croire que la ville est une ville purement berbère, cette dernière supposition pourrait être vérifier à partir du parler de ses habitants, qui comprend plusieurs mots d'origine amazighe et aussi par leurs tradition comme la célébration de l'année amazighe, chaque mois de Janvier.

L'époque musulmane de la ville de Safi subira, elle aussi, le même sort que les origines de sa fondation, toujours un mystère ! Quoique la présence d'Okba ben Nafiaa à Safi est indiquée par l'un des mythes expliquant les toponymes de Safi9 ; de l'époque des Idrissides et des Almoravides et même de

6 Al Idrissi, Nuzhat al mushtak fi khtirak al afak, ed. Bayrot S.D-T.III, p. 240

7 Timoule, Safi dans les annales maritimes, des origines à nos jours, Casablanca1997, p. 10

8 Léon l'Africain, Description de l'Afrique, Paris, 1956, T.I. p. 117

9 Khalid Ennassiri, Al Istiksa fi akhbbar al Magrib al aksa, casablanca, Maiso n du livre, 1954, vol. I, p. 73

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celle des Burghwatides nous ne disposons que de quelques informations recueillies d'ici et de là, peut-être ceci est à cause des destructions causées par les Burghwatides10.

Les Almohades, quant à eux, ils ont très vite compris la valeur stratégique de Safi et ils l'ont dotée « d'une enceinte en pisé très étendue avec une Casbah et d'un aqueduc, qui sont probablement l'oeuvre du grand bâtisseur almohade Yakub Al Mansour (184-1199) »11.

L'avènement des Mérinides était bénéfique pour la ville de Safi, car elle fut dotée d'une « Médersa et d'un Bimaristan (hôpital) (...) et même d'un inspecteur des marchés « un Muhtassib »12.

L'apogée scientifique, islamique et architecturale, a sûrement, était le leitmotiv qui a poussé un historien de qualité comme Ibn khaldoun à qualifier la ville de Safi comme une cité, « une Hadira, de l'océan Atlantique »13, ces propos peuvent montrer et sans laisser aucun ombre de doute que le sort de Safi aurait pu être différent s'elle n'a pas été détruite par les conflits internes et par l'avènement des portugais vers le début du XVIème siècle.

Une fois instaurés en tant que nouveaux maîtres, les Portugais et malgré la résistance des indigènes ont détruit les monuments islamiques (Mosquées et Médersas) et massacré les habitants, ce qui a poussé la plupart des survivants à prendre la fuite, selon une lettre des habitants de la ville de Safi envoyée au roi Emmanuel I en juillet 150914.

Suite à la pression menée par les Saadiens et la résistance des tribus, les portugais quittèrent Safi définitivement en 154115 après avoir tout saccagé y compris leur cathédrale et leurs églises ; ainsi une nouvelle époque commença

10 Al Kanuni, Op. Cit . p. 78.

11 Saïd Chemsi, Op. Cit. p16

12 Ibn Alkhatib, Nufadat AL Djirab fi ulalat aal Ightirab, le caire, p.p 72-75.

13 Ibn Khaldoun, Tarikh al ibar wa diwan al mubtada wa lkhabar...Al akbar, Beyrout, Maison du livre, 1959, p. 201

14 Said Chemsi, Op. Cit., p. 23.

15 Said Chemsi, Op. Cit. p 25.

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pour la nouvelle de Safi sous le règne des Saadiens qui ont choisi la ville de Marrakech comme leur capitale, en effet, ce choix était bénéfique pour la ville de Safi qui devenait le port le plus important du Maroc.

Les Safiots ont vécu une période de prospérité, pendant le régime des Saadiens, qui s'est traduite par la naissance de plusieurs hommes de religion, de sciences et de lettres, tels que « Moussa ben Mohammed Almagri », « Abi Ishak Ibrahim » et « Ahmed ben Souleymane Chaydami », etc.., mais cette apogée fut malheureusement de courte durée16.

Malgré leurs préoccupations par l'unification du pays, l'écrasement des révoltes et l'instauration de la sécurité, les Alaouites ont encouragé les sciences, d'ailleurs, ils ont construits plusieurs écoles religieuses et scientifiques non seulement à Safi mais dans toute contrée du Maroc, tout en encourageant l'apprentissage par coeur du Coran17.

Grâce à son port, la ville de Safi a effectuée plusieurs échanges avec les plus importantes puissances européennes comme la France, l'Angleterre et la Hollande, notamment vers la deuxième moitié du XVIIème siècle, ce qui a amené les sultans alaouites « à conclure des conventions de coopération en matière d'échange et de commerce avec ces pays en vue de faire prospérer la ville »18.

3- Monuments historiques

Avec son histoire exceptionnelle, ses origines ambigües, la ville de Safi dispose d'un patrimoine matériel et immatériel très riche qui ne symbolise, malheureusement, qu'une marge faible des civilisations qui l'ont habitée.

Quoique les restes de ce lègue semblent décevantes, par rapport à l'ancienneté de la ville et la position privilégiée qu'elle occupait, le

16 Al Kanuni, Op. Cit., p. 146.

17 Ibid., p. 148.

18 D'après le Guide de Safi

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patrimoine bâti semble suffisant pour lui donner cette touche patrimoniale capable de lui rendre une destination touristique par excellence ; ainsi, et dans une perspective qui vise le classement chronologique de cette richesse historique et architecturale, nous nous heurtons avec un problème de taille à savoir l'existence des monuments dont nous ignorons totalement l'origine !

Pour mieux présenter les monuments safiots, nous allons laisser cette dernière catégorie vers la fin de l'inventaire, tout en se contentant d'une présentation sélective des monuments, qui se basera sur quelques monuments publiés dans le site officiel du Ministère de la culture.

? Les Remparts de Safi :

La ville de Safi avait été dotée de deux murailles, l'un appartenait aux Almohades19, et l'autre aux Portugais, en effet, pour celles construites par les Almohades, il n'existe aucune indication historique donnant avec exactitude leur date de construction.

Cependant, dans son livre « Alminhaj Alwadih », Ahmed ben Ibrahim rapporte une indication, quoiqu'elle soit accidentelle, très importante dans la mesure où elle nous donne une idée approximative sur la date, ainsi, l'auteur dit que la ville de Safi fut dotée des murailles des remparts au temps du grand soufi « Abi Mohammed Saleh»20, sachant que la naissance et le décès de ce dernier était entre : 1155 et 123321, dans un temps où les Almohades étaient en train de combattre les tribus arabes22 .

Selon Joseph Goulven, ces murailles étaient très longues, un peu près de 3 kilomètres de longueur23.

19 Al Kanuni, Op. Cit., p.138.

20 Ahmed ben Ibrahim, Alminhaj Alwadih fi tahkik karamat abi Mohammed Saleh, le Caire, l'imprimerie égyptienne, 1932, p. 134

21 Yassir Benhima, Safi et son territoire, une ville dans on espace au Maroc (11ème-16ème siècle), l'Harmattan, 2009, p. 112.

22 AL Kanuni, Op. Cit, p. 79.

23 Joseph Goulven, Safi aux temps des Portugais, Lisboa, 1938, p.45.

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De nos jours, il ne reste de ses murailles que quelques témoins ; la perte de ce patrimoine est causée par les portugais, qui l'ont remplacé par un autre, pour mieux contrôler les habitants24.

La construction, de ces nouveaux murailles, s'est effectuée entre 1515 et 1523, ils sont moins longs que celles des almohades et n'embrassent que l'ancienne Médina.

? Château de Mer (Qsar El Bhar) 25:

photo-1- Château de mer photo 2- Château de mer

Source : http://www.casafree.com/communaute/tribu-116.html Source : http://www.wassila.ma/bons-plans/monuments/monuments- Safi

Le Château de Mer de Safi ou « Qsar EL Bhar » est une forteresse militaire inexpugnable. Sa grandeur est tributaire non seulement à sa vastitude, mais aussi à son histoire héroïque. Ce monument s'avère l'un des plus fameuses forteresses des Portugais, ayant attiré au long des années tant de curieux26. Actuellement, ce château demeure un emblème qui représente la ville de Safi.

24 Ibid., p. 48.

25 Said Chemsi, Op. Cit., p.p 27-31.

26 Ibrahim Kridiya, le Château de mer, Safi, éd. Safi graphe, 2008. P. 6.

Son charme embellit aussi la Cour de Sidi Boudheb, celle de l'indépendance et celle de Moulay Youssef.

Ce monument a changé de nom conformément aux mutations sociales et politiques. En effet, les portugais l'ont nommé « Castello Novo » afin de le distinguer de l'Ancienne Citadelle des Almohades27. Ceux-ci l'ont conçu telle une caserne militaire où résidait une junte militaire d'un nombre significatif. Par ailleurs, étant entrelacé aux murailles, aux tours et de l'ancienne médina, cette caserne était convoquée à soutenir les autres forces dans les cas urgents.

Le bâtissage de la forteresse a durée plus de huit ans. Juste après l'occupation portugaise, et, quoique le premier gouverneur Diego Azambuja (1507-1509) insistât sur l'avatar de l'ex-agence en une vraie forteresse militaire, ce projet ne vit la lumière qu'en 1510, l'ère de De Azafido (1509-1510), second gouverneur portugais ou celle de De Atayide (1510-1516) troisième gouverneur28.

? Cathédrale portugaise29 :

Photo 3- La Cathédrale portugaise

Source : www.safi.ma/index.php?view=article&iAmonuments-historiques.

 

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27 Saïd Chemsi, Op. Cit. p. 28.

28 Idem. P. 23.

29 Ministère de la Culture, Musée National de la Céramique à Safi, sur

http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=104&lang=fr , consulté le 18 Juin 2012.

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Dès leurs présences à Safi, les Portugais ont commencé la construction de la cathédrale qui a vu le jour en 1519 sous la direction d'un maître d'oeuvre appelé Joao Louis30.

La cathédrale est classée monument historique depuis 1924, elle est composée de deux pièces : Il s`agit en premier lieu, d'une chapelle sans voûte qui est inscrite dans un plan rectangulaire et dont l'accès se fait par un grand arc brisé mouluré en torsades.

Et en deuxième lieu d'un choeur coiffé d'une voûte qui se compose d'une croisée d'ogive s'appuyant sur les quatre angles de la salle.

En 1541 et avant de quitter le Maroc, le roi portugais Emmanuel donna son ordre pour détruire la cathédrale pour qu'elle ne puisse pas tomber dans les mains des Musulmans, c'est la raison pour laquelle il ne nous a resté de ce patrimoine que les deux pièces citée ci-dessus.

? la Minaret de la Médina

Parmi les monuments qui laissent les historiens dans la confusion et qui nécessitent le travail des archéologues pour indiquer avec exactitude leurs origines31, nous citons à titre d'exemple : la Minaret de la Médina.

Le cas de cette Minaret est un peu bizarre, car elle est séparée de la grande Mosquée d'une ruelle et c'est la première fois que nos trouvons une minaret séparée de la mosquée d'une telle distance.

Nous nous disposons d'aucun détail concernant sa date de construction, Cependant, et grâce à sa structure architecturale nous pouvons dire qu'elle date de l'époque Almohade.

30 Ministère de la Culture, Musée National de la Céramique à Safi, Loc. Cit.

31 Minaret de la médina, sur http://www.safi.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=73%3Amonuments-historiques&catid=17%3Atourisme&Itemid=60&lang=fr#rem, consulté le 21 Juin 2012.

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Photo 4- La Minaret de la Médina

Source :

http://www.safi.ma/index.php?option=com_content&v iew=article&id=73%3Amonuments-historiques&catid=17%3Atourisme&Itemid=60&lang =fr

 

4- Safi et l'activité culturelle

Avant d'approfondir l'analyse et de présenter la relation entre la ville et la culture, il convient de définir notre conception concernant l'activité culturelle ou du moins ce que nous entendons par une telle assertion.

Ainsi, nous visons la culture en son sens collectif à savoir, « l'ensemble des structures sociales, religieuses, etc., et les comportements collectifs tels que les manifestations intellectuelles, artistiques, etc., qui caractérisent une société »32.

32 La culture, sur http://afghaneculture.com/pub/la culture dans sons sens le plus large.php, consulté le 15 Juin 2012

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La ville de Safi, peut signifier tout, sauf une ville de culture, cette représentation répandue sur la ville, et d'ailleurs approuvée par la réalité quotidienne de la ville elle-même, nous citons à titre d'exemple : l'absence quasi-totale des manifestations culturelles et des festivals, la fermeture de toutes les salles du cinéma, l'absence de tous les liens avec le livre sauf « le livre scolaire » et quelques essayes effectuées par la Faculté locale, qui restes, en grosso-modo, timides et n'arrives pas à briser la glace avec les citoyens, ajoutons à cela le désintéressement des citoyens concernant les monuments historiques telles que le Château de mer, qui disparaîtra d'un jour à l'autre, les Remparts, la cathédrale portugaise et la fameuse Casbah de Dar Essoultan, qui malgré sa nouvelle fonction en tant que musée de la céramique reste dans l'ombre.

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