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La coopération au sein de la zone euro et la lutte contre crise financière. bilan et perspectives

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par Erick KASEREKA TSONGO
Université de Lubumbashi - Gradut 2012
  

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SECTION.2. BILAN ET PERSPECTIVES

§.1. LE BILAN

A. Les conséquences des mesures d'urgence prises par les Etats de la zone euro

Les plans de relance nationaux et la recapitalisation des banques ont fortement fragilisé les finances publiques de la zone euro. La récession de 2009 a réduit les recettes publiques et a pesé très lourd sur l'Etat providence. En 2010, aucun pays appartenant à la zone euro n'a pu respecter le pacte de stabilité et de croissance et la dette publique dans la zone euro est passée de 64% à 85% du PIB entre 2007 et 201064(*).

Parallèlement à la détérioration des finances publiques, les marchés ont progressivement douté de la solvabilité de certains pays de la zone euro. En particulier, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie et la Grèce. Ces pays subissent des taux d'intérêts bien supérieurs aux autres Etats européens dès lors qu'ils doivent se refinancer sur les marchés. Ces taux sont le résultat de plusieurs facteurs : le rôle des agences de notation dans l'évaluation des capacités de ces pays qui déclassent la note de ces derniers, faisant ainsi grimper les taux d'intérêts, la spéculation pariant sur la défaillance souveraine des Etats et la méfiance des investisseurs à long terme sur la viabilité de ces Etats. Le 11 avril 2010, l'Eurogroup décide d'accorder une aide de 110 milliard d'euros à la Grèce. Une partie de l'aide est fournie par le FMI. Pourtant, cette aide ne suffit pas et fin avril 2010, les agences de notations déclassent encore une fois la note de la Grèce, celle du Portugal et celle de l'Espagne. D'autres causes expliquent les difficultés du redressement de l'Union Européenne et notamment de la zone euro. La Banque Centrale Européenne (BCE) a été créée en 1998 sur un territoire européen en pleine croissance économique et en pleine extension territoriale.

Elle voit son indépendance garantie par les traités européens.

L'article 205 du Traité de Maastricht consacre l'objectif principal du système européen de Banque centrale. C'est la seule institution habilitée à gérer l'euro et à contrôler l'émission de la monnaie. Elle repose sur une conception de la monnaie appelée le monétarisme. Ce courant de pensée économique, incarné notamment par Milton Friedman, considère que toute intervention de l'Etat en matière monétaire est nuisible. Avec cette conception, la stabilité financière serait assurée par le maintien permanent d'un taux d'inflation faible. C'est pourquoi la BCE a comme principal mandat le maintien de la stabilité des prix et ne peut pas jouer le rôle de prêteur auprès des Etats membres. Enfin, l'article 104 du Traité de Maastricht (article 123 du Traité de Lisbonne), oblige les Etats membres à emprunter non plus à leur banque nationale mais aux banques privées, ce qui a fortement alourdi les dettes souveraines et continue encore de fragiliser les Etats.

B. L'annulation partielle de la dette grecque

Le jeudi 8 mars 2012, les banques et fonds privés détenant les obligations souveraines de droit grec ont consenti à l'effacement de 107 milliards d'euros de dette sur les 350 milliards de la dette grecque, conformément au plan de sauvetage établi au 27 février 2012.

Cette opération, qui a permis d'éviter à la Grèce un défaut de paiement et a soulagé l'Union européenne, est une des plus importantes de l'histoire : 85% des créanciers privés de la Grèce ont accepté cette restructuration.

Cette restructuration a permis d'ouvrir la voie au déblocage de l'aide financière internationale de 130 milliards d'euro. Une somme qui est censée couvrir les besoins d'emprunt de la Grèce sur toute la période 2012-201413. Le FESF, jusqu'ici chargé de prêter à l'Irlande et au Portugal, va désormais être le principal véhicule de financement européen pour le plan grec.

Cette restructuration ne s'est pas faite sans ravir les dirigeants européens et les chefs des Etats membres. Nicolas Sarkozy a qualifié « de problème réglé » la crise de la dette

grecque.14 La directrice générale du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde, a quant à elle estimé que « le risque d'une grave crise de l'Europe était pour l'instant écarté.»65(*).

En Allemagne, les dirigeants ne partagent pas la même euphorie. Ils se félicitent qu'« un pas vers la stabilisation de la zone euro ait été franchi », tout en soulignant que « la crise grecque est loin d'être réglée » ainsi, Angela Merkel appelle ses collègues européens à ne pas se relâcher. En effet, la pression se fait encore plus forte pour qu'Athènes renforce les mesures d'austérité. Cette phrase de l'économiste en chef de Commerzbank Jörg Krämer est révélatrice : « Non, la crise n'est pas finie. La communauté des Etats a acheté du temps pour la Grèce. Mais si ce pays continue d'agir comme il le fait - promettre des réformes et ne pas les appliquer, garder un déficit budgétaire élevé, les nerfs vont lâcher à l'UE. Et le financement sera coupé »66(*).

Pourtant les mesures d'austérité ne résolvent pas le problème des emprunts contractés par les ménages et les entreprises. La baisse des revenus des fonctionnaires (25% à 40%) et celle des pensions, la monté du chômage (21% de la population active) rendent de plus en plus difficile pour les ménages grecs le remboursement de leurs emprunts.

De plus, cette restructuration de la dette va alléger les besoins de financement de la Grèce à moyen terme, jusqu'en 2014. Mais la situation reste problématique à plus long terme. La dette grecque s'élèvera, dans le meilleur des cas, à 120% de la richesse nationale en 2020.

La récession qui frappe le pays s'est fortement aggravée fin 2011. Le produit intérieur brut a ainsi plongé de 7,5% au quatrième trimestre.

Jean Claude Juncker, dans un entretien au journal Kathimérini dimanche 18 mars 2012 reconnait l'insuffisance des mesures de relance pour la Grèce : "Je crois qu'on n'a pas suffisamment mis l'accent sur la dimension de la croissance au problème général grec.

Nous avons surtout insisté sur l'assainissement des finances publiques sans donner de solution alternative ou laisser le choix à la Grèce (...)", a dit M. Juncker au quotidien grec.

Les coupes trop importantes dans les salaires et les retraites ainsi que la hausse des taxes imposées à la Grèce par la zone euro et le FMI ont entériné la récession. La solution proposée par l'Union européenne est l'accélération de la mise en oeuvre des programmes de la politique de cohésion européenne pour la période 2007-2013 afin que toutes les ressources de cette politique soient totalement mobilisées pour soutenir les efforts de relance. La Grèce peut prétendre à 20.4 milliards d'euros et n'en a perçu jusqu'à ce jour que 35%. Mais on peut mettre en doute la suffisance de cette aide par rapport à la grave récession que le pays est en train de traverser67(*).

Malgré l'inefficacité des mesures d'austérité, celles-ci restent le mot d'ordre de l'Union européenne. L'Espagne, qui voit sa dette publique bondir et qui devrait atteindre 79.8% du PIB fin 2012 est contrainte par l'Union européenne à un effort de rigueur sans précédent20. La Belgique a elle aussi décidé au 11 mars 2012, de nouvelles mesures d'austérité de 1.82 milliards d'euro s'ajoutant à un plan de rigueur de mesures rudes pris quelques semaines plus tôt.

* 64 http://www.robert-schuman.eu/tout-comprendre-sur-la-crise-financiere.php, consulté le 14/04/2013

* 65 http://www.rfi.fr/europe/20120309-effacement-dette-repit-court-terme-grece-venizelos-papademos consulté le 14/04/2013

* 66 http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201941298204-grece-six-questionssurun-effacement-de-dette-historique-300614.ph consulté le 14/04/2013

* 67 http://www.rfi.fr/ art. cit/ consulté le 14/04/2013

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius