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La révolution scientifique dans la conception koyrienne de l'univers sans limites

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par Zephyrin KATONGOLA
institut superieur de philosophie et de théologie de Kolwezi -  2017
  

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2.3 Nicolas de Cues et sa conception de l'univers infini

Nicolas de Cues est le dernier des philosophes du Moyen Age à avoir refusé la conception de l'univers du temps médiéval. Il lui est attribué le mérite ou le crime d'avoir affirmé l'infinitude de l'univers. Et de cette façon Giordano, Kepler, Descartes ont pu l'interpréter.

Dans la conception cartésienne de Nicolas de Cuespar rapport à la notion de l'univers, il nie la finitude de l'univers et la clôture parles sphères célestes. Mais il n'affirme pas non plus son infinitude positive. Nier l'un et ne pas affirmer l'autre est une manière systématique de ne pas attribuer le qualificatif d'infini à l'univers parce que Dieu seul est infini. Il veut parler d'un univers indéterminé. Parler d'un univers indéterminé revient à penser un univers sans limites et qui n'est pas à situer hors des sphèrescélestes ; ce qui veut dire que l'univers n'est pas terminé dans ses constituants, qu'il manque desprécisions et desdéterminations rigoureuses. Affirmer ceci est dire en d'autres mots que l'univers nepeut être l'objet d'aucune science précise et totale, mais il ne peut être qu'une connaissance partielle et conjecturale.

La critique des théories astronomiques ou cosmologiques contemporainesne fait pas la base de la conception de l'univers de Nicolas de Cues, non plus ne mène à une révolution scientifique. Malgré les éloges faites à Nicolas de Cues, il n'est pas prédécesseur de Nicolas Copernic. Mais sa conception de l'univers est forte impressionnante parce qu'il va un peu plus loin que Nicolas Copernic qu'il ne pouvait oser penser. Comme dit ci-haut par notre auteur que la conception de Nicolas de Cues n'était pas basée sur les théories astronomiques, disons maintenant que sa conception de l'univers est :

« Une expression ou un développement, bien que forcement imparfaite et inadéquate, de Dieu, parce qu'il déploie, dans le royaume de la multiplicité et de la séparation, ce qui, en Dieu, est présent dans une indissoluble et étroite unité, une unité qui embrasse les qualités et les déterminations non seulement différentes, mais opposées, de l'être »19(*).

Parler du concept grand et du concept petit cela revient à cogiter des concepts opposés valables et pleins de sens que dans le domaine de la qualité finie, le domaine de l'être relatif ou il n'y a pas des objets réellement grands et petits, par contre des éléments plus grands et plus petits, et où, par conséquent il n'existe ni le plus grands ni le plus petit. Comparé à l'infini il n'y a rien qui peut être plus grand ouplus petit par rapport à quoi que ce soit.

L'univers de Nicolas de Cues est une trinité, et tout ce qui y est, est unité de puissance, de l'acte et du mouvement de connexion. L'un ne peut exister sans l'autre, de sorte qu'ils existent dans les choses mais à des degrés proportionnellement différents, pour faire que les choses ne soient pas égales dans l'univers. Raison pour laquelle si nous prenons en compte tous les mouvements des orbites célestes nous remarquons qu'il est impossible que la machine du monde ait un centre fixe, immobile et précis, que ce soit la terre sensible ou l'air, ou n'importe quoi d'autre parce que dans le mouvement, il est impossible d'arriver au minimum absolu ou à un centre fixe, vu que le minimum doit nécessairement coïncider avec le maximum.

Ainsi, affirmons avec Nicolas de Cues que le centre du monde coïncide avec la circonférence. Le monde est le centre de l'univers métaphysique et nullement physique, ce qui fait que le centre n'appartienne pas au monde. Le centre du monde qui n'est que la même chose que la circonférence, le commencement et la fin et le lieu qui le contientn'est autre chose que l'Etre Absolu ou Dieu.

Farouchement Nicolas de Cues va s'opposer à la théorie aristotélicienne par rapport à la limitation du monde en disant que le monde n'a pas de circonférence. Parce que disait-il, « si le monde a un centre, obligatoirement il devra avoir une circonférence, ainsi en lui-même le mondedevra avoir un commencement et une fin, et le monde serait limité par rapport à quelque chose d'autre »20(*). Ainsi en dehors du monde, il y aurait quelque chose d'autre, et aussi de l'espace. Comme il est incertain d'enclore le monde entre un centre temporel et une circonférence, nous ne pouvons pas comprendre le monde dont le centre et la circonférence sont Dieu.

Malgré que le monde soit infini nous dit Koyré, cependant il ne doit pas être conçu comme fini, puisqu'il lui manque des termes entre lesquels il serait clôturé. Parce que le monde est infini et que la terre n'est pas son centre, nous ne pouvons pas priver à la terre le mouvement parce que la terre est mue infiniment moins. Comme nous affirmons que la terre n'est pas le centre de l'univers, de même la sphère des astres fixes n'est pas une circonférence. Et bien si nous comparons la terre au ciel, la terre parait plus proche du centre et le ciel, lui, de la circonférence. La terre n'est pas le centre d'aucune sphère, et son apparitionau-dessus de l'horizon n'implique pas qu'il soit le centre d'une des sphères. Parce que si la terre est à une quelconque distance du centre et hors de l'axe qui traverse les pôles, de sorte que la terre soit de côté, élevée vers un pôle, et l'autre, déprimée vers l'autre, ildevient clair à l'homme qu'aussi distants des pôles que s'étend l'horizon, n'appartient que la moitié de la sphère.

Le centre du monde n'est ni à l'intérieur, ni à l'extérieur de la terre. Et ni la terre, ni aucune autre sphère ne possède le centre du monde parce que le centre est en soi un point équidistant de la circonférence, et qu'il n'est pas possible qu'il y ait une vraie sphère, ou circonférence. Une équidistance précise à divers objets n'est trouvable qu'en Dieu, parce qu'Il est l'égalité infinie. Et donc celui qui est le centre du monde, le centre de la terre et des toutes les sphères et de tout ce qui est au monde, est le Dieu très saint. Il est aussi de toutes choses la circonférence infinie21(*), Nous dit Nicolas de Cues.

Nous trouvons difficile de découvrir quel genre de mouvement Nicolas de Cues attribut à la terre. En tout cas, ce ne sont pas les mouvements que Copernic donnait à la terre, ni celui de la rotation quotidienne autour d'un axe, ni celui de la révolution annuelle autour du soleil mais par contre une sorte de giration orbitale qui est à situer vaguement autour d'un centre inconnu. Ce mouvement est comparable aux mouvements qu'effectuent les autres corps célestes et la sphère des étoiles, malgré que ce mouvement soit lent de tous, tandis que la sphère des étoiles fixes la plus rapide.

Nous ne pouvons que reconnaitre la grande originalité et la profondeur des conceptions cosmologiques de Nicolas de Cues qui tournaient vers un univers de la définition pseudo-herméneutique de Dieu : « une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part »22(*), Nicolas de Cues croit à des sphèrescélestes et à leur mouvement, à l'existence d'une région centrale de l'univers autour de laquelle il se meut comme tout en conférant ce mouvement à toutes ses parties malgré que les philosophes venant après lui ne seront pas influencés par cette théorie.

Historien des sciences, Koyré vient nous faire voir que l'univers de Nicolas de Cues est richissime, et par rapport à son affirmation d'un univers sans centre et sans perfection auxquelles ce dernier devrait jouer un rôlesubordonné, Koyré pense que c'est en étant eux-mêmes et en assumant leurs propres natures que les différents composants de l'univers contribuent à la perfection des tout. Et par conséquent la terre dans son essence devient aussi parfaite que le soleil ou mieux encore la sphère des étoiles fixes.

Koyré continu en disant que nous ne pouvons pas continuer à affirmer que la terre est plus parfaite que les autres corps de l'univers parce que la terre est sous l'influence, et l'homme dans sa finitude ne sait pas connaître la perfection de la terre par rapport à la perfection ou l'imperfection des autres régions.

Dans sa compréhension, la notion de l'univers par rapport à la théorie de Nicolas de Cues, Koyré trouve que l'argument qui, du changement et la corruptibilité, donne une conclusion à la bassesse, parce qu'il n'existe qu'un seul et unique monde universel, et aussi parce que toutes les étoiles particulaires sont d'une manière ou d'une autre influencées les unes par les autres dans une proportion bien limitée. C'est une faiblesse d'esprit d'affirmer que le changement et la corruption sont seulement à situer sur la terre et non pas partout dans l'univers. Par contre, nous nous trouvons dans le droit de supposer que c'est la même chose partout dans l'univers, d'autant plus que cette corruption, qui nous est présentée comme une référence de l'être terrestre, n'est nullement une destruction véritable ou mieux dire comportant une perte totale et absolue de l'existence.

Ainsi, nous voyons un esprit nouveau de la renaissance, un souffle dans les oeuvres du cardinal Nicolas de Cues. Son monde à lui n'est plus un cosmos médiéval, mais non plus un univers infini des modernes mais bien une vision contribuable de la Renaissance de la science.

* 19KOYRE, Du monde clos à l'univers infini, p.21.

* 20KOYRE, Du monde clos à l'univers infini, p.23.

* 21Cfr KOYRE, Du monde clos à l'univers infini, p.24.

* 22KOYRE, Du monde clos à l'univers infini, p.30.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon