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Dynamique des unités morphologiques le long de l'àŪle de Diamniadio à  Faoye de 1970 à  2020


par Serigne Aziz Diouf
UCAD - Maître en Géographie (Géomorphologie) 2023
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

MÉMOIREDE RECHERCHE

MASTER II

OPTION : RESSOURCES, ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT(RED)

PARCOURS :GÉOMORPHOLOGIE

THEME :

DYNAMIQUE DES UNITES MORPHOLOGIQUES LE LONG DE

L'ILE DE DIAMNIADIO A FAOYEDE1970 A2020

Présentée par : Sous la direction de :

Serigne Aziz Diouf Dr Cheikh Ahmed TidianeFaye

Maître de Conférences Titulaire

Année Académique : 2022-2023

Sommaire

Sommaire I

Avant-propos IV

Remerciements V

Dédicaces VI

Introduction 1

Chapitre 1 : Présentation du milieu d'étude 2

1.1. Situation du milieu d'étude 2

1.2. Le cadre physique 4

1.3. L'aspect humain 38

Chapitre 2 : Etat de la question, fondement théorique et conceptuel 46

2.1. Synthèse bibliographique 46

2.2. Problématique de recherche 65

2.3. Analyse conceptuelle 70

Chapitre 3 : Approche méthodologique 72

3.1. Apport de la bibliographie 74

3.2. Collecte et acquisition de données complémentaires 74

3.3. Les travaux de terrain 78

3.4. Les analyses de laboratoire 85

3.5. L'analyse de cartes diachronique 90

Chapitre 4 : Analyses, interprétations et discussions des résultats 93

4.1. Analyse et interprétation des mesures de suivi de la dynamique de l'érosion 93

4.2. Analyse et interprétation des mesures de profondeurs des cours d'eau 96

4.3. Analyse et interprétation des paramètres physico-chimiques des sédiments et eau 98

4.1. Analyse et interprétation de l'évolution des unités paysagères 125

4.5. Analyse et interprétation des impacts de la dynamique et stratégies de gestions 149

4.6. Discussion des résultats 161

Conclusion générale 164

Liste des références 167

Annexes 173

Liste des illustrations 180

Table des matières 184

Liste des acronymes et des sigles 

ADG : Automated Deduction in Geometry

AFNOR : Association Française de Normalisation

ANACIM : Agence National de l'Aviation Civile Internationale et de la Météorologie

ANAT : Agence National de l'Aménagement du Territoire

ANSD : Agence National de la Statistique et de la Démographie

BMVE : Basses mers moyennes de vive-eau

BP :Before Present (Après 1950)

BPIT : Basses Pressions Intertropicales

BU : Bibliothèque Universitaire de l'Ucad

Ce : Conductivité électrique

CSE : Centre de Suivi Ecologique

DEFCCS : Direction des Eaux, Forets, Chasse et de la Conservation des Sols

DGPRE : Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau

DTGC : Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques

DTS : Quantité en matières Dissoutes (Total Dissolved Solids)

GPS: Global Positioning System

EM: Equateur Météorologique

ENVI :Environment for Visualizing Images

E.P.E.E.C : Equipe Pluridisciplinaire d'Etude des Ecosystèmes Côtiers

GREEN : Groupe de Recherche et d'Etude Environnementales

HPT : Hauts Pressions Tropicales

IGN : Institut nationale de l'information géographique et forestière

INP : Institut National de la Pédologie

ISRA : Institue Sénégalaise de la Recherche Agricole

MAB: Programme sur l'Homme et la Biosphère

ONG : Organisation Non Gouvernementale

pH : Potentiel Hydrogène

PMME : Pleine mers moyennes eau

PMVE : Pleines mers moyennes de vive-eau

PNLB : Parc National de la Langue de Barbarie

RBDS : Reserve Biosphère du Delta du Saloum

SIG : Système d'Information Géographique

UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

UGB : Université Gaston Bergé de Saint-Louis

UICN : Union Internationale pour le Conservation de la Nature

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

USAID : Agence Americaine pour le Development International

uS/cm :Micro Siemens/Centimétre

UTM :Universal Transverse Mercator

WAAME: West African Association for Marine Environment

Avant-propos

Ce document est un mémoire de recherche de master portant sur la dynamique des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye (Saloum- Sénégal) de 1970 à 2020.

En effet, les milieux humides côtiersouest africainsen général subissent depuis des décennies les effets des modifications récentes du climat etde la dynamique marine.A l'image de la sècheresse des années 1970, que le déficit pluviométrique qu'en est suiviainsi que l'augmentationde la température notée à l'actuel, bouleversent l'environnement des milieux lagunaires, deltaïques et estuariens en particulier des côtes sénégalaises.Ces milieux côtiers, à l'égard de l'estuaire du Saloum, connaissent une disparition importante desbandes sableuses côtières et littoralesdue essentiellement à l'érosion côtièreet une dynamique progressive et accélérée des terres salées. Ils voient aussi le bouleversement de leur écosystème marinetde leur système de production qui se manifestenotamment par la dégradation de la végétation mangrove, des terres arables et des ressources hydriques. Ainsi, minutieux de l'équilibre écologique, du développement durable etdu bien-être de la société, ce mémoireessaye d'analyser les facteurs et les impacts de la dynamique des unités paysagères de la ligne Diamniadio Faoye depuis les années de sècheresse (1970) à l'actuel (2020). Il revient plus précisémentd'analyser, d'une part, les effets de la péjoration climatique et de la dynamique marine sur l'évolution progressive ou régressive des unités de paysage du milieu ainsi que les actions anthropiques qui concourent à cette dynamique, d'autre part, voir les impacts de ce phénomène sur l'homme, que ses activités ainsi que son environnement avant d'énumérer les stratégies développées face à cette dynamique.

Pour effectuer un tel travail, nous avons subdivisésce mémoire en quatre axesprincipaux.Nous débutons par une présentation du cadre physique et d'aspect humain du milieu d'étude. Nous traitons par la suite l'état de la question, fondement théorique et conceptuel du thème à étudier. Nous allons détailler l'approche méthodologique adoptée pour la réalisation de ce travail dans le troisième axe avant de voir l'analyse, l'interprétation et la discussion des résultats issues des données traitées.

Ce travail n'aurait pas pu s'effectuer rigoureusement et sereinementsans de nombreuses collaborations et d'échanges précieux effectuésavec de plusieurs structures et de personnes à qui nous voulons exprimer toute notre profonde gratitude.

Remerciements

Il revientde remercier tout d'abord à notre très généreux professeur Guilgane Faye de son soutien, sa disponibilité et de la qualité des enseignements dispensés.

Nos profonds remerciements s'adressent aussi à notre professeur encadreur, un bon amimonsieur Cheikh Ahmed Tidiane Fayepour le rôle unique et précieux qu'il a eu à jouer dans le cadre de la préparation, le suivi et de la réussite de ce mémoire.

Notre reconnaissanceva à l'endroitdes enseignants de la géomorphologie du département de géographie de l'UCAD. Nous désignons:messieurs Amadou Abou Sy, Seydou Alassane Sow et Mamadou Thior.

Notre profonde gratitude à monsieur Mar Gueye, un véritable tremplin dans la réussite de ce travail.

Notre reconnaissanceà l'ensemble du corps professoral et du personnel du département de géographie ainsi qu'aux personnes qui ont marqué leurs empreintes dans ce mémoire.

Notre reconnaissance s'adresse à mes camarades de la deuxième année de Master géographie : Saye Ndiaye, Aliou Sané et Amédée Balbine Ndeye, à toute ma promotion et à tous les étudiants du département de géographie de cette ladite université.

Notre reconnaissance à l'endroit du Doctorat Yatte, le gérant du laboratoire du département de géographie de l'UGB de toute sa contribution.

Nous remercions vivement les habitants des localités de Diamniadio, Faoye et des iles du Saloum. Nous désignons : Maman Fatou Sarr, Khassim Thiam, Diomaye Diome, Youssou Ndour, Tata Seynabou Diouf, maman Khady Thiam, maman Awa Ndiaye, Père Moussa Sarr et Père Doudou mais aussi à Aminata Ba et Diarra Diop de tout leur apport.

Toute notre profonde reconnaissance, notre gratitude àtoute notre famille.

Dédicaces

Nous rendons grâce à Allah le Tout Puissant, le Tout Clément, l'Unique et l'Eternel

A Cheikh Ahmadou Bamba notre guide.

Nousdédions ce mémoire :

A notrechèremèreNagoya Thiaw et notremaman Rokya Sène

A notrepère Daouda Diouf, grand-mère Dieynaba Ngom

A notregrand-mère Penda Diopet notre jumeau Abdou Diouf

Sachant que nulle dédicacene puisseexprimer mes sentiments, pour leur amour et leur soutien.

A tous mes frères et toutes mes soeurs : Papa Diouf, Adama Diouf, Fatou Diouf, Mame Diarra Diouf, Ibrahima Diouf, etc.

A nos beaux pères et belles mèrespour l'amour, l'éducation et le soutien qu'ils nous ont accordés.

A nos très chers Mbaye Fall, Madiao DieyeFallou Nayel et Mbade Faye.

A nos tantes et oncles, à tous nos cousins et toutes nos cousines pour leur amour et leur confiance envers nous.

A notre maman Ndoumbé Ndiaye ainsi que toute la famille

A toute notre famille et tous nos proches

En leur souhaitant une longue et heureuse vie.

Enfin,

Nousrendons hommagenotre grand-frère (Ousmane Diouf) et notre grand-père Madiouf Diouf.

Que le paradis soit votre éternelle demeure.

Introduction

Les oscillations récentes du climat et les perturbations océanographiques affectent rigoureusement et continuellement les milieux estuariens et deltaïques du domaine intertropical. A l'image de la sècheresse des années 1970 et du déficit pluviométrique durant ces dernières années, combinés à la dynamique marine, modifient l'état naturel des Rivières du Sud et celui des régions deltaïques des côtes sénégalaises. Le delta du Saloum, érigé en réserve biosphère en 1981 par l'UNESCO, puis en site d'importance international en 1984 par la convention de RAMSAR (UICN, 2003), s'étend sur plus de 90000 ha (DIARA, M. 1999) n'en reste pas écarter. Ces conditions combinées, influent sur l'état actuel de l'estuaire du Saloumentrainant ainsi une salinisation des terres et des cours- d'eau, une érosion assez significative le long du rivage mais aussi une évolution progressive ou régressive des différentes unités paysagères qui y retrouvent. Cette dynamique des unités a fait l'objet de plusieurs études scientifiques : (Faye, G. 2016), (Faye, B. 2017), (Sow, E. H. 2019), ... car constitue l'une des problématiques majores actuels de la région du Saloum. Elle se manifeste dans la quasi-totalité par une régression de l'écosystème marin et continental et une perte de terres arables au profit des terres salées. La dynamique des unités de paysage bouleverse alors l'équilibre écologique et la biodiversité de la région du delta en favorisant la disparition de certaines espèces marines et côtières et la dégradation des terres et des eaux surfaciques. Et cela représente un frein pour le développement de l'économie du milieu sachant quel'agriculture (au sens large) occupe près de 90% de la population totale du milieu (UICN,2003). Dès l'or, l'évolution régressive des unités de vasières à mangrove, des terres cultivables et de la végétation continentaleaux dépens de l'extension très rapidedes terres salées(tannes) ont occasionné des initiatives de restauration qui sont malheureusement très limitées (Sow, E. H. 2019). C'est dans cet intérêt que nous étudions la dynamique des unités morphologiques le long de l'île de Diamniadio à Faoye. L'objet de ce travail est donc d'expliquer la dynamique et ses facteurs afin d'analyser ses impacts sur l'environnement et sur les activités socio-économiques dans le milieu et les stratégies mises en place par la population locale, l'Etat et les ONG. De ce, plusieurs méthodes de collecte, de traitement (cartographique et statistique) et d'analyse de données (quantitative et qualitative) sont adoptées afinde mieux appréhender ce phénomène.

Pour mener à bien notre travail, nous allons d'une part présenterles aspects physique et humaindu milieud'étude.En outre, voirl'état de laquestion, fondement théorique et conceptuel du thème. D'autre part, détaillerl'approcheméthodologique adoptéepour établir ce travailavant de voirenfin l'analyse, l'interprétation et la discussion des résultats obtenus.

Chapitre 1 : Présentation du milieu d'étude

Ce premier chapitre est consacré à la présentation du milieu. Il se débute par une fine présentation géographique générale c'est-à-dire la situation du milieu dans l'espace géographique. Nous avons par la suite décrit son cadre physique et par la fin, voire son aspect humain.

1.1. Situation du milieu d'étude

Notre milieu d'étude est le long de l'île de Diamniadio à Faoye. Il se situe à cheval entre le Département de Fatick et celui de Foundiougne de la Région de Fatick (Sénégal). Il occupe une partie de la Commune de Djirnda, une bonne partie de la Commune de Fimela et celle de Djilasse et une petite portion de la Commune de Loul Sessene. Notre milieu d'étude est constitué principalement de deux (2) localités. Le village de Diamniadio au Sud avec1265 habitants en 2023 et la localité de Faoye au Nord (1316 habitants). Il est parcouru du Sud au Nord par un cours d'eauméandrique permanant, long de plus de 30 km, appelé bolong ou marigot de Faoye. Le milieu d'étude s'étend sur une superficie de 172,22 km² et comporte plusieurs unités morphologiques telles que : les tannes, la vasière nue, la vasière à mangrove, les chenauxde marée et les cordons sableux. Il est limité au Nord et au Nord-est par les villages de Ndoff et Sakhor Tocan et le marigot de Silif. Il est parcouru du Sud au Sud-est par le fleuve Saloum. Il est limité au Sud-ouest par les îles de Mar et à l'Ouest par le marigot de Simal. Avec une altitude qui varie entre -4 et 11m, ce milieu d'un relief très base est compris entre les latitudes 14°3'0'' et 14°13'30'' Nord et les longitudes 16°31'0'' et 16°37'0'' Ouest.

Carte 1:Situation du milieu d'étude

1.2. Le cadre physique

Il s'agit de l'étude de la géologie, la géomorphologie, la pédologie, de la végétation, de l'hydrologie et des conditions climatiques du milieu d'étude.

1.2.1. Géologie

Du point de vue géologique, le delta du Saloum s'est développé vers 5500 BP sur la partie ouest du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien ou bassin secondaire-tertiaire, qui lui-même, recouvert par les dépôts récents du Quartenaire.

1.2.1.1 Le bassin sédimentaire secondaire et tertiaire

Un vaste bassin sédimentaire dont les sédiments et les roches sédimentaires datent du Crétacé à l'époque récente occupe plus des deux tiers du Sénégal. Ce bassin est désigné sous le nom du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien, Stancoff A et al (1985). Il s'étant au plus de 500 kilomètres depuis, la côte jusqu'au bouclier du Sénégal oriental et se repose sur un substratum d'âges plus anciens dont le sommet correspond aux formations de l'ère primaire. On considère que toute la séquence repose sur des sédiments et des roches sédimentaires datant du Précambrien au Dévonien, Stancoff A et al (1985). Mais seules les formations du Crétacé Supérieur et du Tertiaire affleurent dans les régions occidentales du Sénégal, Michel P (1973). Les terrains anciens, birimiens à paléozoïques, n'affleurant qu'au Sud-est du pays à la frontière avec la Guinée et le Mali, Faye B (2017). Le bassin secondaire-tertiaire est largement recouvert par des dépôts récents allant du Pliocène (sommet du Tertiaire) au quaternaire. Il est composé principalement en surface par des sédiments et des roches sédimentaires tertiare-quarternaires, à l'exception d'une petite enclave de sédiments du Crétacé Supérieur dans le Cap Vert. L'histoire structurale du bassin n'est pas aussi simple. Il est largement faillé en particulier dans la direction NE/SW et il est ou légèrement plissé ou il est simplement affaissé par endroit, Stancoff A et al (1985). Le bassin sénégalo-mauritanien est largement ouvert à l'Ouest sur l'atlantique. Il serait né au mésozoïque pendant la transgression Atlantique naissante. Lors de l'ouverture de l'Atlantique, c'est lerejet de failles transformâtes qui provoque l'effondrement de la marge et la mise en place desbassins sédimentaires côtiers (Jacobi et Hayes, 1982 ; cité par Mariline Diara en 1999). Son histoire remonte du Crétacé au Tertiaire. Au Crétacé, le bassin est bien développé sur l'arrière-pays, Diara M (1999). A l'Est et au Sud-est, il est limité par la chaîne hercynienne des Mauritanides et le bassin de Taoudéni. Au Sud par le bassin de Bové et au Nord et au Nord-Est par le bassin d'Aaiun et la dorsale de Reguibat.

1.2.1.2 Paléogéographie du delta du Saloum

Le delta du Saloum s'est mis en place dans une marge atlantique passive caractérisée par une relativestabilité tectonique (Diara M. 1999). Il serait développé pendant le Quaternaire en général et le Quaternaire Récent en particulier. Cet épisode géologique est marqué par de variations du niveau marin et de fluctuations climatiques c'est-à-dire par des successions de séquences d'intrusion et d'extrusion de la mer et de périodes sèche et humide. Sa configuration actuelle résulte de l'histoire quaternaire de cette région, marquée par des variations du niveau marin et des changements climatiques (Diarra M. 1999). Le Quaternaire ancien est probablement constitué par des niveaux transgressifs très faiblement étagés, disposés le long des rivages des anciens golfes (Barusseau el al. 1999 ; cité par Diarra M. 1999). Selon le même auteur (Mariline), c'est au Quaternaire récent (postglaciaire et Holocène) que la morphogenèse littorale des systèmes estuariens est déterminante ; confirmé par Guilgane Faye lorsqu'il disait en 2016 que : « Le Quaternaire Récent est le principal vecteur de la mise en place du réseau hydrographique du Saloum ».

*Au début de l'Holocène, notamment à la pluvial Tchadien (10000 ans - 6800 ans BP), les réseaux hydrographiques du Sine, du Saloum et du Khombole seraient mise en place. Cette période humide a suivi une longue séquence très aride, remontant à 13000 ans BP, marquée par une intensification des actions éoliennes : c'est l'Ogolien ou la phase ogolienne. Les réseaux hydrographiques du Sénégal se constituent de la fin du Pléistocène au début de l'Holocène après plusieurs phases d'entailles dans les basses terrasses (Diara M. 1999). Dans le milieu, ces phases de creusement se manifestent par le marigot de Faoye qui était la partie la plus en aval du réseau hydrographique du Khombole. Le Khombole serait probablement comblé durant les grandes périodes arides qui ont suivi le Nouakchottien (Tafolien, 4000 ans, Dakarien, 2000 ans). A l'actuel, cette partie avale reste toujours témoin et constitue aujourd'hui le marigot de Faoye. Les réseaux hydrographiques encadrés en rouge, présents dans la figure 8, illustrent le paléo cours-d `eau de Khombole : Sa partie en amont, actuellement meurt, la portion en aval marque l'actuel Marigot de Faoye.

Figure 1: Le Paléo réseau du Sine/Saloum/Khombole

Actuel Marigot de Faoye

LE KHOMBOLE

Sall MM et Diop E S (1977) échelle 1/1000000.

*A l'Holocène moyen, une période humide généralisée en Afrique de l'Ouest (Barbey, 1982, Diara M. 1999), la remontée marine crée des golfes. Période pendant laquelle, la mer a avancé jusqu'à plus de 200 km de la côte actuelle. Le plus haut niveau marin (1,5 à 2 m I.G.N) est atteint vers 5500 ans B.P. ; c'est le maximum transgressif du Nouakchottien. Selon Guilgane (2016), cette transgression remonte, dans le Saloum, les réseaux hydrographiques déjà constitués et favorise une sédimentation marine et un colmatage dont la terrasse de Djirnda est le témoin.

*Au Tafolien (4000 - 3000 ans B.P), correspondant à l'épisode semi-aride survenu au cours de la période postnouakchottienne au Subactuel. Le climat devient plus sec au Dakarien (3000 ans à 2000 ans BP). Selon Mariline Diara (1999), dans la partie septentrionale de l'Afrique de l'Ouest, l'aridification croissante a, d'une part, inversé le fonctionnement du système estuarien du Saloum et, d'autre part, favorisé une sédimentation plus grossière ; la formation de cordons littoraux dans les anciens golfes, tandis que des sédiments vaseux se déposent dans les zones abritées, en arrière des cordons. Ces deux formations recouvrent exclusivement la totalité de la surface de notre milieu d'étude (Cf. Carte 2).

*Le subactuel est marqué par une dynamique qui se manifeste par une extension des vasières à mangroves et une variation de la forme des chenaux à marée par recoupement de méandres. Selon Bineta Faye (2017), leur dynamique actuelle est consécutive aux déficits pluviométriques marquant les années 1970. Ces fluctuations climatiques ont favorisé aussi la dynamique des terrains salés, constitués le plus souvent d'anciennes vasières.

1.2.1.3 Formations géologiques du milieu d'étude

Les formations géologiques qui affleurent dans notre milieu d'étude datent du Quaternaire récent, notamment à l'Holocène. Ils se manifestent largement par les formations deltaïques et légèrement par les formations littorales.La formation deltaïque se caractérise par des vases et sables coquilliers des slikkes, schorres et lagunes inters distributaires. Cette formation, plus ancien que la formation littorale, est le substratum de la localité de Faoye.La formation littorale est représentée par les sables des plages et des cordons dunaires : barrières littorales. Cette formation est piégée entre les formations deltaïques et correspond à la plus récenteempreinte marine post-transgressive régularisant le littoral.

1.2.2. Géomorphologie

Cette partie consiste à voir la topographie, la morphométrie et la morphologie du milieu. Il s'agit alors de la présentation du relief et des unités morphologiques de notre milieu d'étude.

1.2.2.1 Topographie et Morphométrie

Le delta du Saloum est un domaine margino-littoral à topographie basse. Il se subdivise en trois grandes iles telles que les iles de Fataya, Betanti et les iles Gandoul, séparées 3principaux cours-d'eau: le Bandiala au sud, le Diomboss au milieu et le Saloum au nord. Ces cours-d'eau se différencient clairement mais interconnectés par plusieurs cours-d'eau secondaires appelés bolong ou chenaux à marée. Notre milieu d'étude se localise dans la région nord des iles Gandoul. Le relief du milieu est essentiellement plat et compris entre les altitudes - 4 et 11m. Les partiesles plus élevées correspondent aux cordons sableux. Leur altitude varie de 5 à 11 m. Ils se localisent généralement au nord-est de la localité de Faoye et à l'est de son marigot. La partie comprise entre 2 et 4 m corresponde aussi visiblement aux barrières sableuses et parfois aux tannes herbues. Les zones les plus basses constituent les milieux submergeant fréquemment tels que les vasières, les tannes vives inondables et les chenaux. Leur élévation est inférieure au niveau de la mer (-4m). Le milieu se situe alors dans une plaine alluviale à très basse altitude. La vallée est drainée par un lacis de bolong anastomosés c'est-à-dire qui se divisent et se rejoignent fréquemment, tronçonnant les cordons mais aussi par un réseau principal sinueux et permanant : le chenal de Faoye.

Carte 2:Topographie de l'espace étudié

1.2.2.2 Unités morphologiques

Du point de vie de la morphologie, le domaine se voit par les formes principales telles que : les vasières, les tannes, les cordons sableux, les amas coquilliers et les chenaux. Elles se sont mises en place depuis le quaternaire récent et obéissent aux fluctuations du niveau de la mer.

1.2.2.2.1 Les chenaux

Les chenaux à marée, appelés aussi bolong, constituent les ramifications généralement sous forme de méandres des bras de mer. Dans le milieu, Ils correspondent aux milieux les plus bas (-4m) et obéissent à l'influence marine. Les chenaux se voient par de lacis de bolong (petits bolong) anastomosés, tronçonnant les cordons et d'un chenal principal : le marigot de Faoye. Au bord des chenaux se fixent les vasières.

1.2.2.2.2 Les vasières

Elles sont retrouvées au long du bolong de Faoye et un peu partout au niveau des lacis de chenaux de marée dispersés dans le milieu. Les vasières ourlent les chenaux de marée et correspondent sur le plan morphologique aux parties basses couvertes ou découvertes par les pleines mers moyennes de vive-eau (PMVE) et les basses mers moyennes de vive-eau (BMVE). Malgré leur topographie assez monotone, on peut les subdiviser en basse slikke (basses vasières), correspondant à la vase nue découverte à marée basse, situées entre BMVE et la haute mer de marée moyenne (PMME) et enhaute slikke (hautes vasières), couverte de mangrove, situées parfois entre les BMVE et les PMVE, ou dans des étendues plus restreintes entre les PMME et les PMVE. Du point de vue de la végétation, on retrouve les vasières nues dépourvues de végétations et les vasières à mangrove constituées des espèces du genre Rhizophora et Avicennisa. Les vasières sont constituées de matières organiques, de vase le plus souvent en association avec des sables très fins à débris calcaires. Elles correspondent alors à l'actuelle slikke et comprise entre marée haute et marée basse quotidiennes. Entre les vasières et les cordons sableux se trouvent des terrains nus connus sur le nom de Tanne.

Planche de photos 1:Vasière nue et vue de la mangrove au village de Diamniadio

Vue de la vasière à mangrove

Vasière nue

Crédits photos : Diouf S. A., 2023

1.2.2.2.3 Les tannes

Les tannes correspondent à des étendues salées, à très faible altitude, qui s'étendent entre les vasières et les cordons sableux. Elles peuvent être subdivisées en deux unités sue le plan phytogéographique : les tannes nues, bordant justement la zone de la vasière, constituées de terrains salés dépourvus de végétation et couverts par les PMME et les tannes herbues, généralement entre les tannes nues et le pied des barrières sableuses. Les tannes sont souvent d'anciennes vasières et correspondent, en milieu tempéré, au schorre. Elles occupent la quasi-totalité de la partie nord, une bonne partie à l'Est et au Sud du milieu. Les tannes s'étendent alors sur les zones extra et supra tidale. A l'arrière des tannes se localisent des barrières sableuses : les cordons sableux et parfois les amas coquillers.

Photo 1:Séquence de Tanne nue et Tanne herbue à Faoye

Tanne nue

Tanne herbacée à arbustive

Crédit photo : Diouf S. A., 2023

1.2.2.2.4 Les cordons sableux

Les cordons sableux délimitent le domaine marin proprement dit du domaine fluvio - marin soumis à la déflation éolienne et parfois colonisé par une végétation pionnière. Ils constituent les unités géomorphologiques les plus élevées du delta du Saloum. Les cordons sont parfois piégés entre les chenaux de marée. Ils constituent de ce fait de petits iles (ilots) ou de barrière simple. Les cordons se retrouvent au Sud, en particulier au village de Diamniadio et au Nord-est du milieu, notamment à Faoye. Ils se localisent à l'Est du marigot de Faoye, constituant le foret de Mbolongass et de Niax Niaxal. Selon Mariline Diara, (1999), les cordons sableux au nord du delta sont très dégradés. Ils ne montent pas de géométrie particulière ni de direction privilégiée. Leur altitude est faible. Les tannes, au contraire, sont bien développées et séparent les vasières aux cordons.

Cordon sableux au nord-est de la localité de Diamniadio-forêt de Mbolongass

Figure 2:Les cordons sableux du Nord du delta du Saloum (Diarra M., 1999)

1.2.2.2.5 Les amas coquilliers

Les amas coquilliers, aussi appelés kioekkenmoeddings, sont des formes d'origine humaine liées à l'exploitation de deux mollusques : Anadara senilis et Gryphea gasar (Thiam M. Demba, 1986). Au total 96 accumulations ont été recensées dans le secteur deltaïque du Sine et Saloum. On leurs a donné plusieurs noms, notamment ceux de tumulus coquilliers, faluns et sambaqui ; parce qu'après leur édification, ils ont servi de monuments funéraires selon Mame Demba Thiam (1986). Il y ajoute que la chronologie de leur mise en place présente plusieurs inconnues. Dans le milieu, cette forme unité morphologique se voit aux bords des chenaux à marée et spécifiquement aux alentours de la localité de Diamniadio. Elle constitue alors les bergs de ces cours d'eau et recouverte pour la plus part par les sables des cordons dunaires où elle est piégée (Cf. Photo 3).

Photo 2: Amas coquilliers au nord-est de Diamniadio

Amas coquilliers dans le berg droit du marigot de Faoye, à la forêt de Mbolongass (nord-est de Diamniadio)

Crédit photo : Diouf S. A., 2023

La carte d'occupation du sol (données issues du CSE, 2021) de la zone d'étude illustre nettement ces différentes unités morphologiques qui y sont retrouvées. Elles constituent des unités de tannes, de la vasière nue, de la vasière à mangrove, de la végétation continentale, des terres de cultures (terres cultivées + bâtis) et des chenaux à marée. Les eaux de surfaces constituent l'unité la plus importante et représentent les 39% de la surface du milieu. La vasière nue venue en deuxième place et occupe les 24% de la surface totale, elle est suivie par les tannes (nue et herbue) qui se voient avec 17%. La végétation continentale qui renferme la prairie, le couvert arboré et la végétation arbustive, ne regroupe que 13%. La vasière à mangrove et les terres cultivables sont les unités les moins importantes et représentent respectivement 5% et 2% de la surface du milieu d'étude. Cette disparité, entre les unités, constitue l'une des problématiques géomorphologiques majores des milieux humides côtières.

Carte 3:Occupation du sol dans le milieu d'étude

Légende

1.2.3. Les sols

Le sol du delta du Saloum se caractérise en générale par la présence de sel due à la dynamique marine du milieu, très diversifié suivant les unités morphologiques du Delta. Notre milieu d'étude présente une pluralité pédologique suivant principalement les unités morphologiques du milieu. Il s'agit les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, les sols halomorphes salins acidifiés et sols hydromorphes organiques, les sols hydromorphes Gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes et enfin, les sols halomorphes salins hydromorphes moyennement salés.

1.2.3.1 Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés

Les sols ferrugineux non ou peu lessivés, appelés aussi sols Dior, occupent une petite surface dans le milieu et correspondent aux parties les plus élevées. Leur topographie varie entre 5 et 11 m et se voientnettement dans les dunes de l'intérieur ou dans cordons sableux. Selon Bineta Faye (2017), ce sont des sols profonds, bien drainés, perméables, faiblement structurés. Ils sont riches en matière organique et très aptes à la culture de l'arachide et du mil, telles en sont les principales cultures de la localité de Faoye. Ces sols sont cependant très vulnérables face à la pression humaine et à la dynamique progressive du sel frappant dans le milieu.

1.2.3.2 Les sols halomorphes salins hydromorphes moyennement salés

Les sols halomorphes salins hydromorphes moyennement salés correspondent nettement, dans le milieu, aux cordons sableux. Ce sont des sols assez élevés, très riches en matière organique et faible en matière chimique. Ils sont constitués par le foret de Mbolongass et de Niax Niaxal à l'est du chenal principal et à la savane de Diamniadio au sud du milieu. Ils sont alors de sols cultivables et occupent les parties dont la végétation est très évoluée.

1.2.3.3 Les sols hydromorphes gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes

Les sols hydromorphes gley salé et les sols halomorphes salins hydromorphes renferme la quasi-totalité de la partie nord et de l'ouest du milieu. Ce type de sol occupe le deuxième rang dans le milieu en termes de surface. Ce sont de sols à topographie basse et correspondent morphologiquement aux tannes et parfois à la vasière ancienne. Leur évolution est essentiellement affectée par la forte présence de sel. Ce sont des sols très riches en matière chimique.

1.2.3.4 Les sols halomorphes salins acidifiés et sols hydromorphes organiques

Les sols halomorphes salins acidifiés et les sols hydromorphes organiques correspondent au type de sol le plus fréquent dans le milieu d'étude. Ils sont retrouvés au centre le long du bolong de Faoye, au sud, entourant la localité de Diamniadio et à l'extrême est du milieu. Ce sont des sols à relief très bas et correspondent aux vallées sèches anastomosées (à l'ouest du marigot) et aux zones de vasière. Ce sont des sols dont l'évolution et les propriétés physico-chimiques sont affectées par la dominance de sel. Ils constituent le type de sol où s'est développée la végétation de mangrove.Carte 4:Types de sols du milieu d'étude

1.2.4. La végétation

Levégétation du milieu n'est pas uniforme. Il s'est très distribué dans l'espace suivant les différentes unités morphologiques du milieu. Il est principalement constitué de mangrove, de la savane arborée et arbustive et de la prairie marécageuse (Cf. carte 6).

1.2.2.1 Les formations de mangrove

Les formations de mangrove constituent la principale formation végétale des zones submersibles. Elle est la végétation caractéristique des domaines estuariens et est retrouvée spécifiquement au sud du milieu d'étude, au tour de la localité de Diamniadio. Elle se localise essentielles entre les chenaux de marée et les tannes ou les anciennes vasières. Elle est la bordure immédiate des bolong et la formation typique poussant sur la vase (vasière). La mangrove est constituée des espèces du genre Rhizophora et Avicennisa. Les principales essences de mangroves peuvent être représentées par six (6) espèces : Avicennisa germinans, Conocarpus erectus, Laguncularia racemosa, Rhizophora harrisonii, Rhizophora mangle et Rhizophora racemosa. Elle a un rôle capital sur la reproduction des poissons et d'autres espèces marines en leurs fournissant de refuges, d'habitats et d'aliments. La mangrove offre aussi une protection forte contre les conditions géomorphologiques extrêmes du milieu à l'image de l'avancée de la langue salée et l'érosion des côtes. Elle est utilisée dans de nombreux domaines tels que : le chauffage, la construction comme poteaux et couvertures de toit, etc. Cet ensemble d'atouts la confère une place incontournable dans la stabilité de la biodiversité et développement économique et sociale du milieu. Par contre, ces qualités sont également un inconvénient majeur car, de ce fait, la mangrove subit de pression de toute nature (anthropique, naturelle, écologique, etc.). Et cela entraine sa réduction voire sa disparition dans le milieu.

1.2.2.2 Les formations continentales

- La végétation arborée, la végétation arbustive et la prairie marécageuse constituent les formations végétales des zones immersibles. La végétation arborée est la moins représentatif dans le milieu. Elle se voit principalement au Nord et est constituée des espèces hautes comme le Kadd, le Baobab, le Tamarinier, le Darkase et le Nima, le Soum, le Manguier et le Ndoff. La végétation arbustive est la plus rependue. Elle se retrouve au sud dans la localité de Diamniadio, une bonne partie à l'Est le long du marigot de Faoye. Cette formation se voit sur les parties les plus hautes du milieu, correspondant aux cordons sableux. Elle regroupe les plus grandes formations végétales du milieu comme le foret de Mbolongass et de Niax Niaxal à l'Est du chenal principal. Les espèces arbustes rencontrées sont essentiellement le Prosopis africana à l'arrière-pays de Diamniadio, l'Acacia seytal (Suruur) majoritairement dans la forêt de Mbolongass et celle de Niax Niaxal au Nord et l'Arbre à sel quasiment partout dans le milieu. D'autres espèces comme le Baobab y sont retrouvés. Ces deux grandes formations s'interposent donc dans les parties les plus hautes.

Planche de photos 2 : Végétation arbustive du foret de Mbolongass (gauche) / Interposition entre couvert arboré et arbustif à Faoye (droite)

Crédits photos : Diouf S. A., 2023

La prairie marécageuse est la plus repartie dans la zone. Elle se retrouve dans la quasi-totalité du milieu. Le couvert végétal consiste en un tapis herbacé à base de Cypéracées et Graminées. Elle constitue de zones assez basses et souvent submergées par l'eau pluviale. Les prairies marécageuses sont des espaces humides et parfois inondables présentant des cortèges floristiques trèsriches. Elles ont une donc très grande quantité de biomasse, très précieuse pour l'alimentation du bétail.

Planche de photos 3: prairie marécageuse à Diamniadio à gauche et à Faoye à droite

Crédits photos : Diouf S. A., 2023

La végétation s'est très répartie dans l'espace suivant les différentes unités morphologiques du milieu. La végétation de mangrove constitue la principale formation végétale des zones submersibles et les couverts arboré et arbustive et la prairie marécageuse, les formations végétales des zones immersibles.

Carte 5:végétation du milieu d'étude

Légende

1.2.5. Les ressources hydriques

Les ressources hydriques du milieu comprennent à la fois les nappes d'eau souterraines et les eaux de surface.

1.2.5.1 Les eaux souterraines

Les eaux souterraines sont composées de trois formations aquifères distingues selon leur profondeur. Elles constituent de la nappe profonde, les semi-profondes et la nappe superficielle.

1.2.5.1.1 La nappe profonde

L'aquifère le plus profond est celle du Maestrichtien. C'est une nappe très épaisse avec une épaisseur qui varie entre 200 et 250 m (Faye Bineta, 2017). Elle se localise à des profondeurs supérieures à 200 m en moyenne et fournit des débits très élevés. Cette nappe est captée par des forages entre 200 et 450 m dans la moitié de la région du Sine. Selon Faye Bineta (2017), in Ndoye S. 2003, les forages bien que captant les niveaux supérieurs du réservoir donnent facilement des débits de 150 à 250 m3/h. L'aquifère est constitué de sables avec des intercalations d'argiles et parfois à des formations marneuses.

1.2.5.1.2 Les nappes semi-profondes

Les nappes semi-profondes constituent la nappe du Paléocène, du Miocène et la nappe du Continental Terminal.

1.2.5.1.2.1. La nappe du Paléocène

La couche aquifère du Paléocène devient aquifère dans le Département de Fatick plus particulièrement dans les Arrondissements de Fimela, Niakhar et Tattaguine (Faye B. 2017). Elle est captée par des forages de 50 à 200 m avec des débits généralement moins de 50 m3/h. De 55 à 63 m dans la Commune de Loul Sessene et de 50 à 191 m dans la Commune de Tattaguine, la nappe est presque partout saumâtre (1 500 à 2 000 mg/l), à salée (10 000 mg/l à Samba Dia et 3000mg/l à Djiffer (Faye B. 2017, in Conseil Régional de Fatick 2001).

1.2.5.1.2.2. La nappe du Miocène

Le réservoir est constitué de sable Miocène. C'est une nappe assez profonde (-150 m de profondeur) et peu productive. Selon le Conseil Régional de Fatick (2001), cité par Bineta Faye en 2017, sur les sept reconnaissances effectuées, seul le puits de Gawane dans l'Arrondissement de Mbadakhoune donne un débit intéressant avec 22 m3/h. c'est une nappe douce mais salée dans la frange maritime.

1.2.5.1.2.3. La nappe du Continental Terminal

La nappe du Terminal Continental est constituée des dépôts de sable de cet épisode géologique. C'est une nappe peu profonde (ne dépassant pas 100 m de profondeur) avec des débits très favorables où l'eau est de très bonne qualité. Selon Faye Bineta (2017), la nappe du Continental Terminal est rencontrée dans les sables entre 30 et 70 m de profondeur. Les débits obtenus (30 à 75 m3/h) suffisent largement à la couverture des besoins de l'hydraulique villageoise.

1.2.5.1.3 La nappe superficielle

La nappe superficielle, appelée aussi nappe phréatique, est l'aquifère la plus superficielle. Sa profondeur est faible et ne dépasse généralement pas 50 m de profondeur. Elle se voit dans les alluvions du quaternaire. Elle est captée par des puits à de faibles profondeurs. Dans la localité de Faoye, la profondeur de la nappe varie de moins 5 à 20 m et est captée par des puits de 5 m de profondeur (Faye B. 2017). Par contre, de par sa faible profondeur, la nappe est très menacée dans le milieu et cela due particulièrement par l'intrusion de l'eau des chenaux de marée du Saloum. La nappe est presque partout salée, ce qui constitue un frein pour la consommation paysanne. Selon Bineta Faye (2017) les conductivités électriques de la nappe varient de moins 750 uS/cm à plus de 3 000 uS/cm dans les villages du Département de Fatick. Selon les enquêtes effectuées par Guilgane Faye (2016) sur l'eau des puits, les puits d'eau saumâtre sont rencontrés à Faoye à des profondeurs qui varient entre 6 à 7 m. Dans la localité de Diamniadio, les puits sont fermés, ce qui fait qu'elle est alimentée en eau depuis le Lac de Guiere.

1.2.5.2 Les eaux de surfaces

Les eaux surfaciques renferment toutes les eaux retrouvées à la surface du sol du milieu. Elles sont constituées de la ria du Saloum et ces défluents (le marigot de Faoye) qui sont permanentes et les eaux temporaires regroupant les plans d'eau temporaires.

1.2.5.2.1 Les eaux temporaires

Les plans d'eau tempérais sont des surfaces inondables temporairement. Elles se localisent essentiellement à l'Ouest le long du marigot de Faoye. Ces plans d'eau correspondent aux vallées sèches au pied de ce marigot. Ils sont pour la plupart submergés pendant la période des hautes eaux. Ils sont alimentés majoritairement par le marigot de Faoye et ses défluents. Leur eau temporaire peut être aussi saisonnière et cela, pendant la saison pluvieuse. Ils constituent des parties basses correspondant au niveau du drainage des eaux pluviales ou d'étendues à quelques mètres de profondeur où stagne l'eau de la pluie pour un certain temps.

Planche de photos 4:Plans d'eau à Faoye

Plan d'eau à l'intérieur de la localité

A l'arrière nord de Faoye

Crédits photos : Diouf S. A., 2023

1.2.5.2.2 Les eaux permanentes

Les eaux permanentes sont constituées essentiellement par le marigot de Faoye. Il parcourt le milieu du sud au nord et le divise en deux parties quasiment égales. C'est un cours d'eau de forme méandreuse long environ plus de 30km tenant compte des méandres. Ces eaux sont aussi représentées dans le milieu par les défluents du bolong. Ces défluents se voient entièrement à l'ouest, constitués de petits chenaux anastomosées formant un lacis de chenaux. A ceux-là, s'ajoutent quelques défluents à l'Est et principalement, ceux du marigot de Silif. La partie sud est parcourue par la ria du Saloum.

- Carte 6:Les eaux surfaciques du milieu

Légende

1.2.6. Le climat

Il s'agit de la présentation des facteurs généraux de la circulation atmosphérique intertropicale et des différents paramètres du climat.

1.2.6.1 Les facteurs généreux

Notre milieu d'étude se trouve à l'ouest africain, appartient alors à la zone intertropicale. Comprise entre les deux tropiques, elle est influencée de part et d'autre par les hautes pressions tropicales nord et sud, entourant les basses pressions intertropicales. Le transfert d'énergie ou la circulation des flux s'effectue, en surface, des HPT vers les BPIT, inversement en altitude. Les circulations atmosphériques, sur l'ouest africain, est commandée, comme l'ensemble de la zone intertropicale par la double ceinture des hautes pressions qui séparent, à la latitude des 30 à 40 -ème parallèles, les domaines intertropical et extratropical, Jean Le BORGENE (1987). Les hautes pressions sont d'origine dynamique et thermique. Elles sont constituées par la cellule anticyclonique permanente des Açores et celle semi-permanente libyenne de l'hémisphère nord et celles de Sainte-Hélène de l'hémisphère sud. Ces cellules organisent la circulation ouest africain en général et du milieu d'étude en particulier. Comme l'ensemble du domaine climatique nord-soudanien, le milieu se caractérise par deux saisons, induites par le mouvement zénithal du soleilselon Pascal Sagne (1988), avec des précipitations variantes entre 1 000 et 600 mm. Cela est soutenu par A. T. Diaw et al. (1992), lorsqu'ils disaient qu'on retiendra la partition de l'année en deux saisons dans la zone tropicale, sèche et humide, allant respectivement de novembre à mai et de juin à octobre, avec l'alternance de l'influence des anticyclones des Açores et la cellule saisonnière maghrébine d'une part, et d'autre part celui de Sainte-Hélène. En Janvier, correspondant à l'hiver boréal, les anticyclones de l'hémisphère nord ont leur maximum de puissance due au refroidissement du stratum et à leur renforcement par les expulsions polaires. La cellule des Açores migre vers l'équateur géographique et celle de Maghreb apparait. Les flux NW et NE ou d'alizé dominent et poussent l'équateur météorologique plus proche de l'équateur géographique. En Juliet, été boréal, l'intensité de ces cellules diminue, ce qui signifie leur décalage vers les pôles. L'anticyclone de Saint Hélène reprend le relais et repousse l'EM au-delà au nord de l'équateur géographique. La région passe au régime de mousson, flux chaud et humide et porteur de précipitation. Ces flux sont toujours séparés par l'EM. Sa migration de part et d'autre de l'équateur géographique révèle les caractéristiques du climat du milieu. Selon Jean Le Borgne (1987), ce sont les migrations de l'équateur météorologique, au cours de l'année, qui expliquent donc les profonds contrastes saisonniers et spatiaux qui caractérisent les climats de l'Afrique de l'Ouest et celui de la Sénégambie en particulier.

1.2.6.2 Les éléments du climat

Les éléments du climat sont des grandeurs physiques mesurables ou des phénomènes repérables qui caractérisent l'état de la basse et moyenne atmosphère. Chaque zone climatique présente des spécificités qui découlent de la combinaison de plusieurs éléments. Il s'agit principalement des vents, de la température, des précipitations, de l'évaporation, de l'insolation et de l'humidité relative. Leur variabilité peut être horaire, journalière, mensuelle ou annuelle.

1.2.6.2.1 Les Vents

Le vent est de l'air en mouvement dans l'atmosphère, animé d'une direction et d'une vitesse. Ces caractéristiques du vent varient selon les saisons. Le tableau 1 et le figure 3 illustrent cette situation.

*De Novembre à Mai, la direction des vents est en dominante N. Les vents soufflent essentiellement du N à E durant les mois de Novembre, Décembre et Janvier. Et de direction N à NW, en dominante NNE en Février, du N à W (Mars, Avril), de N à SW, durant les mois de Mai et d'Octobre. Ces flux sont ceux des alizés. L'alizé maritime continentalisé souffle de Novembre à Janvier. Ce vent est sec et chaud et très rapide. Sa vitesse est très grande, avec un maximum de 2,8m/s en Janvier, ce qui traduit son port de brume sèche. De direction NW, l'alizé maritime océanique souffle, principalement dans le milieu, pendant les mois qui viennent juste avant et après la saison de la pluie (Avril, Mai et Octobre). Il est frais et humide et peut être porteur de la rosée et parfois de brouillards. Les deux alizés sont présents, à la fois dans les mois de Février et d'Octobre. Le mois de Février constitue le passage d'un alizé maritime continentalisé à un alizé maritime océanique et inversement pour le mois d'Octobre.

*Le mois de Mai, où les vents sont orientés du N au SW, en dominante N et NW, constitue la transition entre la saison sèche et cellepluvieuse. La mousson, extrêmement faible durant cette période, souffle en même temps que l'alizé.

*De Juin à septembre, la direction dominante est celle SW. Cette période correspond à l'été c'est-à-dire à la saison pluvieuse. La mousson prend le relais sur les alizés. Elle est de direction S à W, chaud et humide et est porteur de précipitation. C'est le flux qui arrose donc le milieu due à l'émigration de l'équateur météorologique au nord de la zone. Sa vitesse est très faible avec un minimum de 2,1m/s en Aout et Septembre et un maximum de 2,4 en Juillet.

*Le mois d'octobre est également une phase de transition entre la saison pluvieuse et la
saison sèche, annonçant le retour des alizés. Sa direction est du S au N avec une dominante NW. L'alizé et la mousson soufflent aussi en même temps durant cette période.

Le milieu est donc parcouru par différents types de vents selon les saisons tels que les alizés (Novembre à Janvier) et la mousson (Juin à Septembre). Avec des directions nord-est, nord-ouest et sud-ouest en générale et des vitesses minimale de 2,1m/s et maximale de 3,1m/s, leur vitesse moyenne est de 2,6m/s de 1991 à 2020.

Tableau 1:Moyenne inter-mensuelle de la vitesse des vents dans la station de Fatick en m/s (1991-2020)

Vitesse

Mois

Jan

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juill.

Août

Sept

Oct.

Nov.

Déc

Moy

Vitesse en m/s

2,8

3,1

3,0

3,1

2,9

2,8

2,4

2,1

2,1

2,2

2,2

2,5

2,6

Source : (ANACIM, 2023)

Direction

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure 3:Directions dominantes du vent à la station de Fatick en pourcentage (moyenne 1991-2020) ; ANACIM, 2023

1.2.6.2.2 L'insolation

L'insolation désigne la durée de l'ensoleillement mesurée en heures. La moyenne annuelle de l'insolation est de 7,6 heures de 1991 à 2020. Les valeurs sont très importantes et varient entre 6,1 à 12,8 heures. Cela variation montre nettement une double séquence par rapport à la moyenne de la série qui mesure 7,6 heures. Il s'agit de la période où les valeurs sont inférieures à la moyenne de 1991 à 2020 et la séquence où ses valeurs sont supérieures à cette moyenne. A cela s'ajoute la période où les valeurs sont égales à la moyenne de la série. Cette différenciation, en deux séquences principales, ne révèle pas une homogénéité des périodes de part et d'autre, l'évolution est très contrastée dans la série.

*La première séquence, où les valeurs sont déficitaires, est enregistrée dans les années ayant de 1997 à 2015, exceptés 5 années seulement contre 18, où supérieures ou égales à la moyenne. Ces exceptions sont les années 2000, 2006 et 2008, qui mesurent respectivement 7,6 ; 7,7 et 12,8 heures et l'année 2011 (7,7h) et celle de 2014 (8,2h). Les valeurs de celle séquence sont essentiellement faibles, avec le minimale de la série 6,1 heures, enregistré en 2015.

*La séquence où l'insolation est excédentaire, par rapport à la moyenne de la série (7,6h), correspond à la période qui va de 1991 à 1996. D'autres années excédentaires sont notées comme le pic relevé en 2008 avec 12,8 h et les années 2016 et 2017, qui se voient respectives avec 8,1 et 8,5 heures. Le maximale de la série est relevé en 2008 avec 12,8 heures. A l'arrière de ces années excédentaires, se voient encore une petite phase déficitaire, correspondant aux années 2019 (7,3) et 2020 (6,3h).

*L'évolution moyenne de l'insolation est donc très contrastée de 1991 à 2020 dans le milieu d'étude. Avec une moyenne de 7,6 heures, elle se manifeste avec 16 années déficitaires contre seulement 10 années excédentaires et 04 années dont les valeurs sont égales à la moyenne de la série. Le minimale, relevé en 2015, est égal à 6,1 heures. Le maximal est de 12,8 heures en 2008.

Figure 4:Variabilité moyenne annuelle de l'insolation dans la station de Fatick de 1991 à 2020 en heure (ANACIM, 2023)

1.2.6.2.3 Les températures

Les fluctuations du climat du milieu d'étude obéissent aux conditions climatiques de la zone tropicale. Les températures élevées, enregistrées dans le milieu, sont dues essentiellement au bilan excédentaire du rayonnement solaire, des masses d'air, ... caractéristique de la zone tropicale. La température est exprimée en degré Celsius (°C). Leur variation peut être journalière, mensuelle et annuelle. La figure 3 illustre la variation bimodale de la température selon les mois de 1991 à 2020. Elle est modérément élevée avec une moyenne de 28,7°C. En Janvier, est enregistré le premier minimum de température avec 25,5°C. Il correspond en plein hiver boréal. Le second minimum est au mois de Septembre (24,5°C), en plein saison pluvieuse. Ces diminutions de température peuvent être liées aux précipitations fortes mais aussi à la forte nébulosité régnant durant cette période. Pour les maximales, le premier maximum de température est de 39,4°C et correspond au mois d'Avril. Le second est enregistré en Novembre, avec 36,7°C. Ces températures maximales sont donc mesurées durant les mois qui viennent avant le début et après la fin de l'hivernage. Elles peuvent être dues aux masses d'air (alizés) qui soufflent durant ces mois, à l'arrêt des précipitations et à la forte insolation.

Figure 5:Evolution de la Température moyenne inter-mensuelle de 1991 à 2020 dans la station de Fatick (ANACIM, 2023)

1.2.6.2.4 L'évaporation

L'évaporation est le passage d'un liquide (eau) de l'état liquide à l'état gazeux à partir de la surface libre d'une étendue d'eau, d'un sol ou d'un végétal mesuré en millimètre (mm). De 1991 à 2020, l'évaporation moyenne annuelle est de 5,8 mm. Durant cette série, se voit nettement deux périodes distingues : une courte période excédentaire et une très longue période déficitaire.

*La période excédentaire, où les valeurs dépassent la moyenne, va de 1991 à 1998. Les valeurs varient entre 6,6 et 7,9 mm avec les plus élevées au début de la série (1991 à 1995). Le maximale de la série est enregistré durant cette période et précisément en 1991 avec 7,9 mm

*La période où les valeurs sont inférieures à la moyenne de la série, la séquence déficitaire, elle est la plus longue et va de 1999 à 2020 sauf les années excédentaires 2002, 2006, 2016 et 2019. Ces années qui se contrastent dans cette période, mesurent respectivement 6,6 ; 6,0 ; 6,0 et 5,9 mm Le minimale de la série est relevé durant cette période en 2001 avec une valeur de 2,8 mm.

*De 1991 à 2020, l'évaporation se varie entre 2,8 mm et 7,9 mm dans la station de Fatick. Le minimale de la série (2,8 mm) est relevé en 2001 et le maximale (7,9 mm) en 1991. L'évaporation moyenne de la série est de 5,8 mm.

Figure 6:Variabilité moyenne annuelle de l'évaporation dans la station de Fatick de 1991 à 2020 en mm (ANACIM, 2023)

1.2.6.2.5 L'humidité relative

L'humidité relative ou l'humidité de l'air est la teneur en vapeur d'eau de l'air ambiant, fonction de la température de l'air mesurée en pourcentage (%). L'air est saturé en eau si humidité est égale à 100%. De 1991 à 2020, le milieu enregistre des maximales très élevées, avec des valeurs qui varient entre 72 et 86,7 %. L'humidité relative maximale la plus éminente est notée en 2013 avec 86,7% alors que la minimale des maximales intervient en 1997 avec 72%. Pour les minimales, elles varient entre 30% et 43,5%. La minimale des minimales est relevée en 2007 Avec 30% et l'humidité relative minimale la plus élevée est enregistrée en 2020 avec 43,5%. L'humidité relative moyenne interannuelle tourne autour des valeurs de 51 et 64%. L'année 2020 se voit avec l'humidité relative moyenne la plus importante avec 64%. La plus faible intervient en 1997 (51,5%). L'humidité relative moyenne de la série 1991-2020 est de 57,9%. Son importance dépend de la température, du vent et de l'importance des pluies. Cela montre que les conditions de ces éléments sont plus favorables en 2020 et plus précaires en 2007 dans le milieu depuis 1991 à 2020.

Figure 7:Variabilité moyenne annuelle de l'humidité relative dans la station de Fatick de 1991 à 2020 en % (ANACIM, 2023)

1.2.6.2.6 La pluviométrie

La pluviométrie est mesurée en millimètre. Sa quantité peut connaitre des variations mensuellement ou annuellement.

§ La variabilité mensuelle de la pluviométrie divise l'année en deux séquences : une séquence pluvieuse et une séquence non pluvieuse. La figure montre que les précipitations interviennent essentiellement pendant l'hivernage, correspondant à la séquence pluvieuse, qui va de Juin à Octobre. Durant cette période, la pluviométrie tourne autour de 23 mm et 238 mm en moyenne. Les mois de Juillet, Août et septembre, se voient avec l'essentiel des précipitations où le maximum de ces dernières est relevé pendant le mois d'août avec 238mm. La séquence qui va de novembre à Mai, n'enregistre pas de précipitations à l'exception des pluies deheug ou les pluies de hors saison. Cela est due de l'équateur météorologique qui se situe trop loin de la zone Nord-soudanienne durant cette période. Ces deux saisons, bien distinguées, font que la station de Fatick à un régime pluviométrique unimodal dont l'essentiel des précipitations tombe entre Juin et Octobre.

Figure 8:Variabilité moyenne mensuelle de la pluviométrie dans la station de Fatick de 1991 à 2020 en mm (ANACIM, 2023)

§ Variabilité interannuelle

Les cumules de la pluviométrie illustrent que les précipitations sont marquées par une variabilité interannuelle depuis 1991 à 2020. Les cumules pluviométriques varient entre 359 et 940 mm.

La moyenne des cumuls pluviométriques de la série 1991-2020 est de 600,9 mm. La valeur minimale est relevée en 2007 avec 359,6 mm soit un déficit de 241,3 mm par rapport à la moyenne de la série. La maximale est enregistrée en 2012 avec un cumul de 940,3 mm soit un excèdent de 339,4 mm par rapport à la moyenne 1991-2020. L'écart entre le maximum et le minimum des cumuls pluviométriques est très important (580,7 mm) entre 1991 et 2020. Et cela montre la variabilité interannuelle remarquable qu'a connue le milieu durant cette trentaine.

Figure 9:Variabilité moyenne annuelle de la pluviométrie dans la station de Fatick de 1991 à 2020 en mm (ANACIM, 2023)

§ Les écarts à la moyenne 1991 à 2020

La figure 3 révèle une parfaite irrégularité des précipitations annuelle de 1991 à 2020 dans la station de Fatick. Les écarts par rapport à la moyenne pluviométrique de la série 1991-2020 font ressortir nettement deux séquences distingues : la séquence 1991-2007 et la séquence 2008-2020.

*La séquence qui va de 1991 à 2007 est sèche. C'est la période la plus longue (17 années) renfermant 13 années déficitaires contre quatre années excédentaires que sont 1995,1999, 2000 et 2005. Durant ces 13 années négatives, les écarts pluviométriques varient entre -3 et -21%. L'année la plus déficitaire est l'année 2007 où l'écart à la moyenne 1991-2020 est de -21,1%.

*La séquence 2008-2020 est une phase humide. Elle referme 12 années dont seulement 4 déficitaires. Les valeurs varient entre 1 et 40%. Les années où la pluviométrie est plus importante sont celles de 2009, 2012 et 2020. Cette dernière enregistre la valeur la plus élevée avec un surplus de 39,1%.

La courbe linéaire et la moyenne mobile montrent que la pluviométrie qui était essentiellement déficitaire de 1991 à 2007 avec cette dernière la plus déficitaire de la série, a connu une vaste période excédentaire qui va de 2008 à 2013 avant de subir un redressement de 2014 à 2019 puis une hausse en 2020 où se relève la plus excédentaire. A l'état actuel, la tendance est à la hausse par rapport aux années précédentes.

Figure 10:Evolution des écarts à la moyenne de la pluviométrie de 1991 à 2020 à Fatick en % (ANACIM, 2023)

D'une manière générale, l'analyse du cadre naturel du milieu est donc importante pour comprendre l'état physique et l'évolution de ses différents paramètres. Elle révèle, sur le plan géologique, que les formations géologiques qui affleurent dans le milieu datent du Quaternaire récent, notamment à l'Holocène. Elles sont constituées par les formations deltaïques et par les formations littorales. Sur le plan pédologique, les sols sont constitués par les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, les sols halomorphes salins acidifiés et sols hydromorphes organiques, les sols hydromorphes gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes et par les sols halomorphes salins hydromorphes moyennement salés. C'est un milieu à altitude très base (-4 à 11m) et dont le couvert végétal est constitué de mangrove, de la savane arborée et arbustive et de la prairie marécageuse. Le relief et la végétation varient constamment selon les unités morphologiques. Ces dernières sont les vasières, les tannes, les cordons sableux, les amas coquilliers et les chenaux. Les chenauxde marrée constituent essentiellement les ressources surfaciques du milieu (le marigot de Faoye par exemple), excepté cette petite portion drainée par la ria du Saloum. Les eaux souterraines vont de la nappe du Maestrichtien à la nappe phréatique, passant par les nappes du Paléocène et Miocène. Par contre, elles sont parfois menacées surtout dans ce contexte où la variabilité climatique alimente le milieu (la variabilité pluviométrique est une belle illustration) : elle a connu 17 années déficitaires contre 12 excédentaires durant la série 1991-2020 ; mais aussi où l'homme évolue et y exerce sa pression pour dérouler ses activités sociales et économiques.

1.3. L'aspect humain

Il s'agit dans cette partie de la présentation de la démographie et des activités sociale et économique. C'est plus spécifiquement la description de l'historique du peuplement, de l'évolution et la répartition de la population et d'une vue d'ensemble sur les activités socio-économiques du milieu.

1.3.1 La démographie

C'est la présentation de l'historique du peuplement du milieu, de l'évolution et la répartition de la population dans le milieu d'étude.

1.3.1.1 Historique du peuplement

L'occupation humaine de la région du Sine-Saloum est très ancienne. Le peuplement de cette région remonte bien qu'avant l'histoire. Il est au moins 2000 ans avant J.C pendant la préhistoire et la période de la protohistoire d'après C. Descamps, cité par Diouf Fatou (2013). Cette occupation ancienne peut êtrejustifiée dans le milieu par la présence des amas coquillers qui sont, d'après Mame Demba Thiam (1986), des formations d'origine humaine liées à l'exploitation de deux mollusques comme le pagne (Anadara senilis) et l'huitre (Gryphea gasar). Ces amas coquillers se voient au niveau de l'ile de Diamniadio et à ses alentours. Ils sont le plus souvent couverts par des dépôts plus récents (terrasses sableux), toutefois, visibles au niveau des flancs des rives. Ce qui justifie l'occupation très ancienne du milieu d'étude.

1.3.1.2 Evolution et répartition de la population

Il s'agit de suivre l'évolution de la population à partir des données issues de l'ANSD et de voir la répartition de la population dans le milieu d'étude. Ce dernier se localise administrativement dans la Région de Fatick, sa population totale passée de 575063 à 906922 habitants de 2013 à 2023.Le Département de Fatick enregistre 233824 habitants en 2013 contre 442919 en 2023. Le Département de Foundiougne passe de 269195 à 375388 habitants durant ces dix dernières années. Quant au Département de Gossasse, sa population quitte de 72044 hbts en 2013 pour arriver à 88615 hbts en 2023. Cela monte une croissance très rapide de la population du Département de Fatick notamment qui à doubler au cours de 10 années. Les localités du milieu se situent dans les Communes de Djillasse et de Djirnda.La population totale de la Commune de Djillasse et de celle de Djirnda connait une évolutiontrès importante au cours de cette dernièredécennie. Elle passe de 8 299 hbts en 2013 à 10418 hbts en 2023 dans la Commune de Djirnda et de 9 703 à 11106 hbts à Djillasse durant la mêmepériode. La population du village de Faoye occupe les 12,01% de la population totale de la Commune de Djillasse en 2013 et les 11,84% en 2023, soit 1166 hbts en 2013et 1316 en 2023. Avec un gain de 150 habitants entre2013et2023, la population de la localité de Faoye voit une croissance de 12,86% durant cette période. La population totale du village de Diamniadio passe de 1071 à 1265 habitants en 2013 et 2023, soit un accroissement de 18,11%. Elle représente les 12,90% et les 12,14% de la population totale de la Commune de Djirnda respectivement en 2013 et en 2023. Cela monte une croissance assez lente durant cette dernière décennie, notée aussi bien à Faoye que à Diamniadio. La population de ces localités du milieu d'étude est entièrement constituée de Sérères. La langue couramment parlée dans le milieu est le Sérère.

1.3.2 Les activités sociales et économiques

Les activités socio-économiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye sont nombreuses et très diversifiées selon les localités. Sont présentées dans cette étude l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'exploitation du sel, le commerce et le tourisme. Les données de terrain sont utilisées pour cette analyse. La pèche est la plus importante suivie de l'élevage. L'agriculture est peu fréquente dans le village de Faoye et non pratiquée dans la localité de Diamniadio. Cela est lié principalement à la salinisation excessive des terres.

Figure 11:répartition par secteur des activités socio-économiques du milieu d'étude en (%) ; Diouf S. Aziz(Enquête 2023).

1.3.2.1 L'agriculture

L'agriculture occupe la troisième activité principale (16%) du milieu derrière la pêche et l'élevage (Cf. Figure 12). Elle n'est pratiquée qu'au nord du milieu d'étude, dans la localité de Faoye. Plus de 90% de la population agricole pratique l'agriculture pendant la saison des pluies. Cela montre que l'agriculture dépend largement de l'eau de la pluie. L'agriculture de contre-saison (le maraichage) n'est pas fréquente (-5%). Les spéculations cultivées par la population sont principalement le mil, l'arachide et le niébé. Le mil et l'arachide sont les spéculations les plus cultivées avec un taux de 30% chacune. Elles sont suivies par le niébé (24,5%) et du maïs (9,1%). D'autres cultures comme la culture du sorgo, d'oseille et des légumes sont aussi faits. Elles ne sont pas importantes et représentent respectivement 0,9% et 4,5% pour les légumes.

Figure 12:Spéculations cultivées dans le milieu en (%) ; Diouf S. Aziz(Enquête 2023).

L'agriculture reste toujours traditionnelle. La population utilise leur force ainsi que celle des animaux pour exploiter leurs champs. Par contre, divers outils agraires tels que les hilaires, le semoir, les animaux de traction, la charrette, les houes et les dabas sont à la portée des agriculteurs. Mais ces outils restent très limités car plus de 50% des agriculteurs n'ont pas leurs propres outils. La superficie des terres agricoles n'est pas très importante. Elle varie entre 0,5 à 5 ha par ménage dans la localité de Faoye. Néanmoins, la plupart adoptent des techniques de fertilisations pour au moins gagner plus de revenus. Les types de fertilisations les plus adoptés sont les utilisations de l'engrais organique et de l'engrais chimique. La rotation de culture et la jachère sont les moins adoptées. Malgré ces efforts, cette activité reste de moins en moins rentable. Plus de 50% de la population agricole perçoivent que les rendements sont faibles, très faibles pour plus de 30% des cultivateurs. Cela montre que l'agriculture rencontre beaucoup de problèmes qui l'empêchent de se développer. D'après les paysans, les problèmes principaux qui affectent l'agriculture sont la salinisation des terres, la dégradation des terres, le déficit pluviométrique, le manque de semence, de matériel agraire et de main d'oeuvre (Cf. Figure 14).

Figure 13:principaux problèmes liés à l'agriculture dans le milieu durant ces 30 dernières années ; Diouf S. Aziz(Enquête 2023).

1.3.2.2 L'élevage

L'élevage constitue l'activité la plus pratiquée dans le milieu d'étude derrière la pêche. Elle représente les 23,9% des activités principales du milieu. C'est une activité pratiquée dans tous les villages du milieu. Elle est de type traditionnel sédimentaire pour la plupart et parfois transhumant. L'élevage sédimentaire est surtout pratiqué par les ménages disposant d'un petit nombre de têtes de bétail. Les animaux élevés dans le milieu sont divers. Ce sont surtout les volailles, les moutons, le cheves, les chevaux, les boeufs et les ânes. La transhumance, le système le moins utilisé, s'effectue surtout en début de saison pluvieuse. Les animaux sont amenés loin des cultures et surtout dans des milieux où les ressources pastorales sont très importantes.

Figure 14:Principaux animaux élevés dans le milieu ;Diouf S. Aziz(Enquête 2023).

Néanmoins, cette activité se voit très menacée depuis des décennies par plusieurs phénomènes. Le manque de nourritures est le problème qui affecte plus l'élevage dans le milieu. Ce manque est entrainé par le déficit pluviométrique mais surtout intensifié par la salinisation des terres qui dégrade ou détruit même le tapis herbacé des zones couverts de végétation. A cette dynamique saline s'ajoute le manque de moyens pour assurer la survie des animaux, le manque d'espaces propices à l'élevage ou des problèmes de santé lié à l'eau.

Figure 15:Problèmes principaux liés à l'élevage durant ces 30 dernières années dans le milieu ;Diouf S. Aziz(Enquête 2023).

1.3.2.3 La pêche

La pêche constitue l'activité principale du milieu d'étude. Elle est la plus pratiquée dans tous les villages du milieu et regroupe les 38,7% des activés totales. La pêche est de type artisanal. Les lieux de pèches sont surtout les bolong, les rias comme le Saloum mais aussi en haut mer. La pêche artisanale englobe les activités de cueillette des arches et des huîtres. L'exploitation d'huitres est généralement assurée par les femmes. A Diamniadio, sur 1071hbts en 2013, plus de 340 personnes s'activent dans la pêche artisanale, avec environ 48 équipements des sites de transformation artisanale et 328 matériaux de pêche, selon l'enquête effectuée par l'USAID/COMFISH Plus en 2017 (Cf. Tableau 2).

Tableau 2:Catégories socio-économiques, infrastructures et matériels liés à la pêche à Diamniadio en 2017

Catégories socio-économiques

Pêcheurs

Transformateurs

Mareyeur

Exploitants Mollusques

Prestataires de service

Total

191

22

7

105

20

345

Equipements des sites de transformation artisanale

Claies de séchage

Fours de fumage

Aire de repos

Magasin de stockage

Total

32

14

1

1

48

Outils de pêche

Engins de pêche

Pirogues de pêche

Total

271

57

328

Source : USAID/COMFISH Plus (enquête, Mai 2017)

Cependant, l'activité de la pêche est de plus en plus en chute. Etant la principale activité du milieu, elle subit de forte pression anthropique combinée au manque de moyens de pêche et surtout la rareté des espèces (Cf. Figure17). Cela constitue un problème major de développement économique et social au moment où l'activité première du milieu est de moins en moins rentable.

Figure 16:principaux problèmes liés à la pêche dans le milieu durant ces 30 dernières années ; Diouf S. Aziz(Enquête de terrain, 2023)

1.3.2.4 L'exploitation du sel

L'exploitation du sel, comme l'agriculture, est spécifiquement pratiquée au nord du milieu. Il constitue l'une des activités principales de la localité de Faoye. Elle représente 14% des activités de la zone d'étude et la deuxième activité derrière l'agriculture de ce village. L'exploitation du sel est pratiquée à la fois par les hommes et les femmes de cette localité. La méthode d'exploitation la plus fréquente est l'aménagement des caisses (puits). Peu de personnes pratiquent le ramassage de sel. Les puits de sel se trouvent dans le village et s'activent durant toute la saison sèche. Cette activité constitue une importante source de subsistance pour le village de Faoye. La production par ménage peut aller jusqu'à plus 30 tonnes par an. C'est donc une activité en grande partie productive.

Toutefois, l'exploitation du sel est affectée par un jeu de problèmes réduisant parfois sa rentabilité. Les problèmes le plus récurrents sont la commercialisation et la conservation. Parfois la quantité exploitée n'est pas facile à vendre et puis la plupart n'ont pas des endroits où conservé le sel. Ce qui favorise sa dégradation. Le manque de moyens et le manque de main d'oeuvre ne sont pas à négliger.

Planche de photos 5:Exploitation du sel dans la localité de Faoye

Crédit photo : Diouf S. A., 2023

1.3.2.5 Le commerce et le tourisme

Le commerce et le tourisme sont les activités les plus faiblement pratiquées dans le milieu d'étude. Le commerce est lié principalement à la commercialisation du sel, des poisons, des huitres ou le commerce en détail. Le tourisme est la moins pratiquée de toutes les activités socio-économiques du milieu. Cela est dû essentiellement à la rareté de touristes dans cette zone, principalement liée selon la population, par le désagrément des voies de communication.

En somme, les activités socio-économiques du milieu sont très diversifiées. La pêche reste l'activité la plus importante, suivie de l'élevage et vient l'agriculture en troisième position. Le commerce et le touriste se voient comme les activités les moins pratiquées et les moins productives dans le milieu. L'exploitation du sel, qui n'est pas appliquée à Diamniadio, constitue un part très important dans l'économie de la localité de Faoye. Toutefois, l'avancée de la langue salée, la dynamique des terres salées, le déficit pluviométrique, la rareté d'espèces marins et le manque de moyens propices, menacent en majorité le développement de ces activés. L'analyse de ces activés socio-économiques est important pour évaluer les impacts de la dynamique des unités morphologiques sur le volet social et économique.

Dans l'ensemble, le milieu a connu de 1991 à 2020 des variabilités climatiques principalement péjoratives. A l'image de celle de la pluviométrie qui est essentiellement déficitaire durant cette trentaine. Avecaltitude très basse (-4 à 11m), il estdominé par de chenaux de marée entièrement salées et de tannes. Ces phénomènescombinés, influent négativement sur le couvert végétal, les terres de cultures, les ressources hydriques et surtout les ressources halieutiques constituant la source principale de vie des paysans. Ce qui fait qu'un tel effet néfaste sur ces ressources naturelles, affecte négativement les activités socio-économiques du milieu. Cela impose une bonne maitrise de l'évolution de ces unités dans le temps et dans l'espace et des problèmes qui en découlent d'où l'idée de voir l'état de la question, le fondement théorique et l'analyse conceptuel dans le chapitre suivant.

Chapitre2: Etat de la question, fondement théorique et conceptuel

Il s'agit de la synthèse des études précédentes en rapport avec le thème, le dégagement de la problématique et l'analyse des concepts clés du thème de recherche.

2.1. Synthèse bibliographique

Le nombre considérable de références bibliographiques révèle que les milieux estuariens et deltaïques d'une manière générale ont fait l'objet de plusieurs études en particulier sur l'aspect de la dynamique des unités morphologiques. Cette dynamique, influencée essentiellement par la péjoration climatique, les mouvements océanographiques ainsi que la pression anthropique, bouleverse en grande partie l'équilibre écologique et les activités économiques voire sociales des zones de contact entre l'océan (mers) et le continent (fleuves).

DIARA. Marlin (1999), dans sa thèse intitulée : « Formation et évolution fini-holocène et dynamique actuelle du Delta Saloum-Gambie (Sénégal-Afrique de l'Ouest) », soutenue le 16 Décembre 1999 à l'université de Perpignan, décrit le caractère morphologique, stratigraphique et sédimentologique des différentes unités et les facteurs physiques déterminant la dynamique sédimentaire actuelle et la quantification des stocks sédimentaires déplacés du Delta Saloum-Gambie.L'auteur s'est basé sur l'analyse topo bathymétrique, des prélèvements, la marnage et Zéro de référence, la télédétection pour l'identification des unités ainsi que des analyses de laboratoire. Ce travail révèle que le Delta du Saloum, qui se situe entre mer et continent, un domaine margino-littoral à topographie très basse, est bordé par la formation du continental terminal. Il s'étend sur plus de 90000 ha et constitué principalement de trois cours-d `eau tels que le Saloum, le Diomboss et le Bandiala de direction nord-est, sud-ouest (NE-SW). Et les différentes unités morphologiques sont : les chenaux, les cordons sableux, les vasières à mangrove, les tannes et le littoral. Ainsi, les cordons sableux du Delta sont des iles littorales, des flèches en construction ou de barrières simples. Les vasières s'étendent le long des bolong et jamais au front de la mer. Les tannes se situent en arrière des vasières ou ils s'étendent entre la mangrove et les barrières sableuses. Quant au littoral, il est le rivage actuel qui subit directement l'influence de la mer sans être abrité par quelque formation que ce soit. Les unités morphologiques retrouvées dans le Delta du Saloum-Gambie sont donc multiples. Et sont essentiellement : la vasière, les tannes, les barrières sableux, les chenaux et le littoral.

DIAGNE. Soda (2012), dans son mémoire intitulé : « Impacts de la dynamique des unités morphologiques dans les iles du Gandoul (Niodior, Dionewar et Falia) :(Saloum du Sénégal) », s'intéresse à la dynamique des unités morphologiques dans les iles de Gandoul et leurs impacts sur le milieu.Sa méthodologie se base sur l'implantation des piquets dans la plage des trois iles et l'analyse de cartes diachroniques à partir d'images satellitaires des années 1984, 1992, 2003 et 2011.Il ressort de l'analyse de ces données une dynamique positive des tannes, des bancs sableux et des eaux de surface et une évolution négative de la mangrove et de la savane entre 1984 et 2011 dues aux facteurs naturels et anthropiques. En effet cette situation qui se justifie en grande partie par la rupture de la flèche de Sangomar, la forte salinisation et l'acidification des sols, la topographie, la faiblesse des volumes d'eau des pluies surtout dans les années 1980. De 1984 à 2011, les iles de Niodior, Dionewar et Falia ont donc connu une évolution de ses différentes unités paysagères liée aux facteurs naturels et anthropiques. Cette dynamique qui se manifeste par une régression continue de la savane et de la mangrove au profit des tannes, banc de sable et eau de surface a des répercussions néfastes sur l'environnement du milieu.

DIATTA. Seynabou (2012), dans son mémoire intitulé : « Dynamique des unités morphologiques de Betanti à la frontière de la », soutenue en 2012 à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, étudie la dynamique des unités morphologiques le long du littoral Ouest sénégalais au delta du Sine-Saloum de Betanti à la frontière de la Gambie.Seynabou se base surle travail de terrain à l'aide des piquets pour mesurer le degré d'engraissement ou de dégraissement par piquets et d'images satellitaires pour l'analyse de cartes diachroniques. On note ainsi qu'avant 1987 (la rupture de la flèche de Sangomar), les paysages littoraux situes au Sud de l'ile de Gandoul représentaient un visage diffèrent de ce qui est observé après la rupture. En 1986, les zones inondables représentaient 4124,07 ha bordant les bolong. La savane arborée avec 2068,44 ha, la mangrove est plus représentative estimée à 14277,94 et les sols nus estimés à 7235,06 ha. La situation en 2002 révèle une accrétion de 1619,14 ha pour la mangrove, 3761,05 ha pour la végétation et une régression de 1569,84 ha pour les zones inondables et de 4798,38 ha pour les sols nus. Cette régression des sols nus qui occupaient la presque totalité du littoral de ce secteur se traduit par la brèche de Sangomar. Cette rupture a entrainé aussi la disparition des ilots de sables aux bords de Betanti laissant en place des crochets littoraux qui s'allongent davantage. La situation en 2011 est l'inverse de cette notée en 2002. Les résultats des mesures d'engraissement montent une forte érosivité notamment dans les iles Betanti et Fathala qui se manifeste par un recul du trait de côte. La dynamique géomorphologique pour la période 1986 à 2011 est alors très sensible du fait de la vitesse progressive concernant l'évolution spatio-temporelle des unités paysagères de Betanti à la frontière de la Gambie.

NIANE. K (2012), dons mémoire intitulé : « Dynamique des unités morphologiques le long du Sine des années 1960 aux années 2010 : Cas de la communauté rurale de Mbellacadio (région de Fatick) », aborde les caractères physiographiques et les processus morpho-dynamiques qui marquent les unités géomorphologiques de Mbellacadio. L'approche méthodologique emprunté est la revue documentaire, les travaux de terrain tels que les enquêtes et l'analyse de cartes diachroniques à partir d'images satellitaires et de photos aériennes des années 1979, 1985, 1992, 2006, 2011.Ces résultats révèlent une importante évolution morpho-dynamique des différentes unités entre 1979 et 2012. Ainsi, on note une progression de la surface des terres de cultures de 1887,5 ha en 1985 à 11844,66 ha en 2006 et une légère régression en 2011 avec une superficie de 10509,36 ha. Quant aux tannes et la vasière les résultats montent une régression continue depuis 1985 à 2011 soit : 7729,33 ha à 2863,72 ha de 1885 à 2011 pour les tannes et de 1887,5 ha à 983,48 ha pour la vasière nue. L'auteur en déduit que cette dynamique spatio-temporelle des unités est à grande partie liée à la péjoration climatique, à la salinisation et aux mauvaises pratiques de récupération des sols affectés par cette salinisation.

BADJI. B (2014), dons son mémoire intitulé : « Dynamique des unités morphologiques des iles Karones et Bliss de 1980 à 2010 », évalue le phénomène de l'érosion côtière et l'évolution des unités morphologiques dans les iles de Karones et Bliss entre 1980 et 2010. Son travail de terrain consiste à l'installation de piquets, disposés sous forme de triangle pour les mesures altimétriques età des analyses diachroniques de 1980 à 2014.Ces dernières s'avèrent une mutation morpho-dynamique des unités de 1980 à 2014. En effet, entre 1980 et 1990, les résultats montent que les eaux de surface et les sables ont connu une forte progression soit respectivement à une superficie de 1364,80 km² et de 432,47 km² et une régression de 84,21 km² pour la végétation et 208,40 km² pour la mangrove. Ce qui se justifie par le recul des normales pluviométriques significatif passant de 1522 mm en 1969 à 114,9 mm en 2000 et de l'avancée de la mer à l'intérieur des terres. La situation de la période 1990 à 2005 révèle une régénération de la mangrove et de la végétation continentale et représentent respectivement de 284,60 km² et 133,98 km² en 2001. Cette réservation s'explique par l'accroissement de la pluviométrie entre 1990 et 2001 qui en moyenne étaient de 1364,5 mm. Cependant, l'érosion reste très vivace qui se manifeste par des pertes de sable énorme (154,47 km² entre 1986 à 2005) et une extension du réseau hydrographique qui représente 1401,54 km² en 2001. Cet évènement s'explique par la dynamique marine très fréquente sur la côte et surtout à l'extraction abusive des sables par l'homme. Enfin, entre 2005 et 2014, on note une dégradation de la mangrove qui baisse jusqu'à 169,80 km². Cette situation alarmante est influencée par les actions anthropiques qui conduisent à une coupe des palétuviers pour la récolte d'huitre, la construction et l'utilisation en bois de chauffage. A cela s'ajoutent la forte évaporation et l'acidification des sols. Cette régression de la mangrove s'additionne à la réduction de la superficie de la végétation continentale qui passe de 133,98 km² en 2001 à 63,54 km² en 2014 et favorisant ainsi l'augmentation nette des sables et des eaux de surface. Cette dynamique qui se manifeste au cours de ces dernières décennies par la réduction des végétations de mangrove et de la savane, a d'énormes impacts néfastes sur l'environnement et la vie socio-économique du milieu.

DIONE. K (2014), dans son mémoire intitulé : « Impact de la dynamique des unités morphologiques dans l'aire marine protégée de Bamboung (Iles du Saloum/Sénégal) », aborde les impacts de la dynamique régressive des écosystèmes de mangroves sur les aires marines protégées de Bamboung.L'auteur s'est basé sur la recherche documentaire, le travail de terrain qui repose sur la télédétection pour l'analyse de cartes diachroniques de 1984 à 2011, l'utilisation du GPS de type Magellan ou Garmi. Après l'analyse des données recueillies, les résultats montent que la dynamique a eu beaucoup d'impacts sur la mangrove. D'abord, de 1984 à 1992, on note une augmentation de la superficie de la mangrove de 50,75% à 61% au détriment des tannes qui voient la réduction de sa superficie passant de 22,27% à 4,6%. Enfin, entre 2003 et 2011, la situation s'est inversée et cela se manifeste par une forte progression de la surface occupée par les tannes passant de 8,4% en 2003 à 24,54% en 2011 et une régression signifiante de la mangrove de 58,34% à 43,44% au cours de la même période. Cette régression de l'écosystème mangrove et le hausse de la superficie des tannes sont liées essentiellement à la baisse de la pluviométrie et à la salinité notées surtout en 2011. Cette dynamique a entrainé dans l'aire protégée de Bamboung la mortalité des essences comme le genre rhizophora qui a une faible résistance à la salinité, la pollution de l'eau, la régression des palétuviers, la disparition de certaines espèces marines. A cela s'ajoutent les impacts sur le tourisme, ainsi que celui entrainant la fermeture de l'aire pour le besoin de conservation et de revalorisation.

GOUSSOT. E (2014), dans son article intitulé : « Dynamique de l'occupation du sol et statistique agricoles sur le bassin versant du Bouregreg au Maroc », publié le 02 novembre 2014 dans European Journal of Scientific Research s'intéresse à la dynamique de l'occupation du sol dans l'ensemble du bassin du Bouregreg (9970 km²) entre les années 1985 aux années 2007.Il s'appuie sur l'utilisation des SIG et de la télédétection à partir d'images Landsat afin d'obtenir des résultats sur la dynamique des unités morphologiques du milieu. Il ressort de ce travail une régression des surfaces forestières avec une baisse de 5% entre les années 1985 aux années 2007 et unehausse de 4% de la superficie des surfaces agricoles. Ces dernières sont localisées à 45% sur les pentes topographiques forts. Les sols nus ont connu une augmentation de 4% entre 1985 et 2007. Cette unité paysagère se localise sur des pentes fortes favorisant ainsi les risques d'érosion hydrique des versants de la vallée. Enfin, l'espace urbanisé a connu aussi une croissance de 1% de 1985 à 2007. La diminution de la superficie des forêts est en grande partie liée à la topographie étant donné que plus de 45% des surfaces forestières disparues sont situées sur des pentes de plus de 10% mais aussi à la variation pluviométrique et aux pressions anthropiques. L'analyse des statistiques agricoles montent une chute notable des rendements due essentiellement à la dégradation de la productivité des sols et à la forte variation de la pluviométrie, dans un bassin ou l'agriculture est principalement pluviale. L'auteur confirme qu'entre les années 1985 aux années 2007, le bassin versant du Bouregreg a connu une chute remarquable de ses rendements et de la superficie des espaces forestiers en faveur de l'espace urbanisé et des sols nus. Cette dynamique s'explique nettement par la topographie du milieu, la péjoration climatique ainsi que par la croissance urbaine et la déforestation.

NDAW. Fatma (2014), dans son mémoire intitulé : « Dynamique des unités morphologiques dans les îles de Mar (Saloum-Sénégal) », étudie les différents paramètres des unités morphologiques du point de vue de leur configuration et de leur évolution dans les iles de Mar.Pour étudier l'évolution des unités paysagères dans les îles de Mar, Fatma s'appuie sur la revue documentaire, les observations et mesures in situ et de la télédétection à partir d'images satellitaires des années 1992, 2003 et 2011. Le traitement de ces données est mis en oeuvé grâce aux logiciels suivants : ERDAS 9.1, et Arc gis 9.3. Cette étude monte une diminution de la superficie de la mangrove et des terres de cultures au profit des tannes de 1992 à 2011 et que les facteurs responsables sont d'ordre naturels et anthropiques. En effet, en 1992, on note une domination des eaux de surface avec un taux de 49,95% et de la mangrove (22,45%) au détriment des tannes qui représentaient 16,09% et des terres cultivables (9,43%). En 2011, on note une forte progression des tannes qui passent de 16,09% à 44,07 de 1992 à 2011 et une réduction prodigieuse de la mangrove qui chute de plus 24,25%, des terres cultivables de 3,31% et des eaux de surface. La végétation continentale quant à elle, est l'unité la moins importante dans le milieu (1,07% en 2011). Cette dynamique, en faveur des tannes aux dépens des autres unités de paysages, s'explique par le déficit pluviométrique entre 1968 et 1990, l'intrusion marine, la rupture du Lagoba ainsi que les activités anthropiques comme : le déboisement et les constructions sur la ligne de la mangrove. Et cela constitue un danger pour l'environnement et les activités économiques du milieu.

DIONE. M (2015) : « Dynamique des unités morphologiques dans la commune de Diembering de 1980 à 2010 », est un mémoire de recherche qui étudie l'évolution des différentes entités morphologiques et leurs facteurs dans la commune de Diembering entre 1980 et 2010.La méthodologie abonnée par l'auteur s'articule autour des travaux de terrain à l'aide des outils comme les piquets pour mesurer le degré d'engraissement ou de démaigrissement, et de la télédétection pour faire l'analyse de cartes diachroniques. Ce travail déduit une évolution spatio-temporelle des différentes unités morphologiques entre les années 1986et 2014. En effet, la situation en 1986 révèle un forte représentatif de la mangrove avec un taux de 29,01% suivie des tannes qui représentent 24,01%. La plage est la moins importante avec un taux de 1,1% derrière les sols nus (14,01%), la savane arbustive (15,01%) et les cours d'eau qui représentent 16,05%. Cette situation se justifie par le déficit pluviométrique enregistré depuis les années 1970. En 1999, on note une progression continue da la mangrove qui se retrouve avec un taux de 30,34% et un ralentissement des tannes passant de 24,01% en 1986 à 17,01% en 1999. Cela s'explique par la reprise des précipitations qui influe d'une façon positive sur les nappes phréatiques et les eaux. Cependant, l'érosion reste très importante qui se caractérise par des pertes de sable et une extension continue du réseau hydrographique. De la même année, on note une diminution de la savane et une augmentation des sols nus liées à l'avancée de la mer à l'intérieur des terres. La situation en 2014 révèle toujours une évolution positive de la mangrove qui représente 33,88% et une évolution négative des tannes qui se retrouvent à 16,41%. Cela se traduit par la dynamique excédentaire de la pluviométrie allant de 2000 à 2011. De la même manière, les sols nus voient leur superficie diminuer au profit de la savane qui connait un hause de 3892,83 ha et de la plage gagnant 28,41 ha en 2014. Cette augmentation continue de la superficie de la mangrove, de la savane et de la plage au détriment des tannes et des sols nue, est due à la forte pluviométrie notée durant cette dernière décennie mais également à la pratique des techniques de lutte contre la déforestation et l'avancée de la salinisation menées par la population en collaboration avec les pouvoirs publics et les ONG.

DIOP. S (2015), dans son mémoire intitulé : « Dynamique des unités morphologiques dans l'arrière-pays du Sud-Ouest de Sokone et ses impacts des années 1980 aux années 2010 », traite l'évolution des différentes unités paysagères, les facteurs d'origines et leurs impacts à Sokone de 1980 à 2010.Ces travaux consistent à prendre les coordonnées des unités par le GPS et à l'analyse diachronique à partir des images satellitaires des années 1986, 1999, 2006 et 2014 à l'aide de la télédétection. Ces résultats révèlent une régression continue de la mangrove et des bancs sableux passant de 22,09% à 17,53% pour la mangrove, soit un taux de diminution de 4,56% et de 4,1% à 0,5% pour les bancs sableux soit une perte de 3,6% de sa superficie en 2014. Quant aux autres unités, les résultats indiquent une évolution positive à l'image des tannes qui passent de 13,81% en 1986 à 23,42% en 2014 soit une progression de 9,61%, les cours d'eau comme les sols nus. Soda précise enfin que la progression significative des tannes, des cours-d `eau et des sols nus et l'évolution régressive de la mangrove et des champs, a des impacts néfastes sur l'économie et l'environnement du milieu. Et ceux-là se manifestent par la salinisation de l'eau et des terres, l'acidification des terres, l'ensablement et la dégradation des terres cultivables. L'arrière-pays Sud-Ouest de Sokone a connu donc une dynamique considérable de ses différentes unités morphologiques. Influencée notamment par les activités de l'homme et des facteurs naturels, cette dynamique menace l'état économique et environnemental du milieu depuis les années 1986.

DIOUF. Fatou (2015), dans son mémoire intitulé : « Dynamique des unités morphologiques le long du bolong de Guilor-Bagal dans l'estuaire du Saloum (Sénégal) », étudie l'évolution des unités morphologiques et les facteurs d'origines.La méthodologie utilisée par l'auteur se base la télédétection à partir d'images satellitaires des années 1979, 1989, 1999, 2009 et 2014 pour l'analyse de cartes diachroniques et sur la numérisation du milieu d'étude et le traitement des données par les outils comme ERDAS, Arc gis et Excel. En termes de résultats, on note une dynamique considérable des différentes unités paysagères du milieu liée essentiellement au changement climatique. De 1979 à 2014, un note une extension passant de 7,05% à 42% de la mangrove et une régression des tannes passant de 34,05% en 1979 à 33% en 2014, de la savane de 11% à 5% alors que la superficie des cours d'eau varie d'une année à l'autre. Le long du bolong de Guilor-Bagal a connu donc une transformation spatio-temporelle des différentes unités morphologiques qui le constituent. Cette dynamique est le résultat de plusieurs facteurs tels que : la désertification, la sècheresse, les perturbations pluviométriques, la salinisation, l'érosion éolienne, les conditions océanographiques et les activités anthropiques à l'image du déboisement de la végétation.

FAYE. P (2015), dans son mémoire intitulé : « Etude comparative de la dynamique des unités géomorphologiques dans les iles du Saloum et de la Casamance : Cas de Bassoul/Bassar et Niomoune (région de Fatick et de Ziguinchor) », s'inscrit sur une étude comparative des différentes unités morphologiques des communes de Bassoul et Kafountine.La méthodologie adoptée comprend : la revue documentaire, l'analyse de cartes diachroniques des images satellitaires des années 1984, 1994, 2004 et 2013, l'utilisation du GPS pour identifier les coordonnées géographiques des unités et le traitement des données à l'aide des logiciels tels que : Excel, Quantum gis et Arc gis pour recourir aux résultats. Les résultats obtenus après l'analyse des données montent que les différentes (Tannes, cordon sableux, vasière à mangrove et plage) ont connu une forte évolution entre 1984 et 2013. Ainsi, les Tannes herbus et la végétation continentale connaissent une augmentation en superficie dans la commune de Kafountine passant respectivement de 11,81% et 7,52% en 1984 à 19,17 et 7,60% en 2013. La vasière à mangrove, la végétation continentale et les sols nus à Bassoul ainsi que la plage à Kafountine voient une régression de leur superficie soit respectives 48,25%, 7,04%, 19,52% et 0,92% en 1994 à 45,74%, 3,91%, 6,47%, et 0,75% en 2013. Les Tannes herbus à Bassoul, les eaux, les sols nus et la mangrove à Kafountine passent de 6,95%, 29,53%, 8,82% et 33,46% en 1984 successivement à 10,79%, 31,81%, 9,31% et 32,81% en 2013. Cette dynamique des unités paysagères est due à Bassoul par le climat, la dynamique de la mer et à la topographie. Quant aux changements d'état physique des unités dans la commune de Kafountine, sont influencés à grande partie par la forte salinisation des eaux. Prospert estime enfin que les unités morphologiques diffèrent d'un milieu à l'autre aussi bien de leur évolution qu'aux facteurs qui façonnent cette évolution.

SAGNA. Mme T. A. A (2015) : « La dynamique des unités morphologique le long de la Casamance : de Ziguinchor à Adéane (1980-2014) », est un mémoire de recherche qui étudie l'impact du changement climatique sur la dynamique des unités morphologiques de Ziguinchor à Adéane entre 1980 et 2014.L'approche méthodologique emprunté se fond sur la revue documentaire, le travail de terrain et l'analyse de cartes diachroniques de 1984 à 2014. Cette étude monte une forte dynamique entre les années 1984et 2014 des différentes unités morphologiques du milieu. En 1984, la végétation continentale a occupé les 49,91% de la superficie totale suivie des sols nus estimés à 26,84%, de l'eau de surface avec 8,41% et des champs (7,18%). La mangrove est la moins représentative avec un taux de 3,29% dernière les tannes (4,35%). En 2014, on note une augmentation de la superficie des champs, des eaux de surfaces et des sols nus et une diminution d'importante de la mangrove, des tannes etde la végétation continentale. Les facteurs explicatifs de cette dynamique sont notamment la péjoration du climat, le déficit pluviométrique des années 1968 aux années 1998, le relief qui est essentiellement plat, l'évaporation relative élevée de 1983 à 2013, les brames sèches, la dynamique des nappes et la marée. A ceux-là, s'ajoutent les facteurs anthropiques telles que le déboisement, la transformation des produits halieutiques et les constructions, surtout les barrages hydro-agricoles comme celui de Guidel. De 1984 à 2014, la végétation continentale reste la plus importante. Mais le fait le plus marquant est l'augmentation de la mangrove et des tannes surtout en 2006 et cela dégrade les sols cultivables, la végétation et les ressources hydriques et favorise ainsi l'importance la salinisation dans le milieu.

DJOHY. G. L et al (2016), dans son article intitulé : « Dynamique de l'occupation du sol et évolution des terres agricoles dans la commune de Sinende au Nord-Benin », publié le 2 avril 2017 par HAL open science analyse la dynamique de l'occupation du sol et l'évolution des espaces agricoles afin de caractériser la variation du couvert végétal dans le milieu d'étude.L'auteur se basse sur l'analyse des images satellitaires prises en 1990,2000 et 2010 et des données statistiques des espaces agricoles de 1995 à 2012. En termes de résultats, cette étude monte une évolution négative du foret galerie, de la forêt dense semi-décidue et de la savane saxicole et une dynamique positive de la superficie des agglomérations et des espaces de culture et jachères. Ainsi, entre 1990 et 2010, la superficie du foret galerie a connu une régression de - 97,28% et celle de la forêt dense semi-décidue, une chute de - 99,61%. La savane saxicole quant à elle, voit une réduction de - 79,32% de leur superficie. Par contre, s'oppose la situation de la superficie des agglomérations avec progression de 97,01% et celle des espaces de culture et jachères qui gagnent 51,31% entre les années 1990 aux années 2010. L'évolution réversive de la végétation est due à l'extension des espaces agricoles, aux pressions démographiques et aux techniques culturales et traditionnelles. Cette situation alarmante est d'autant plus inquiétante du fait des conditions climatiques. La commune de Sinende au Nord-Benin est donc exposée aux risques de disparition de son foret galerie. Cette tendance de disparition, observée entre 1985 et 2010, s'explique non seulement par l'extension de la ville et des espaces de cultures et jachères mais aussi par les conditions climatiques non favorables dans le milieu.

FAYE. Guilgane (2016), dans sa thèse intitulée : « Impacts des modifications récentes des conditions climatiques et océanographiques dans l'estuaire du Saloum et ses régions de bordures (Sénégal) », aborde les impacts du changement climatique et de la dynamique marine dans l'estuaire du Saloum et ses bordures.Sa méthodologie comprend plusieurs étapes allant des travaux de terrain et de laboratoire à leur traitement. La collecte de données est faite grâce aux outils tels que la tarière, le GPS type Magellan et Garmi 76 CXS en couleur, un appareil photographique, un décamètre, des piquets de 1cm chacun, un disque de Secchi et une corde avec un poids de 5kg pour mesurer la profondeur des cours d'eau. L'échantillonnage se fait selon la nature du terrain. Les images Landsat des années 1979, 1984, 1996, 1986, 2003 et de 2011 sont utilisées pour la réalisation de cartes diachroniques. Les travaux de laboratoire se portent sur la granulométrie et le calcul des paramètres texturaux et des indices. Le traitement des données est fait par les logiciels Word, Arc gis, Excel, Map info et ERDAS Imagine. Les résultats obtenus révèlent une évolution considérable des différentes unités morphologiques du milieu entre 1980 et 2010. En effet, en 1986, la savane arbustive représentait 46,32%. La superficie des sols nus estimés à 17,04% et à 9,28% de celle des eaux permanentes. La superficie de la vasière à mangrove couvrait les 11,85% de la superficie totale et celle des tannes 12,23%. En fin, la superficie boisée dans les forêts classées et les marais salants représentaient respectives 3,10 et 0,18% environ. La situation en 2014 monte une évolution régressive da la savane, de la superficie boisée des forêts classées et des eaux permanentes et une dynamique positive de la vasière à mangrove, des sols nus, des tannes et des marais salants. Ainsi, la savane arbustive a connu une chute de - 17,92%. La superficie boisée dans les forêts classées a subi une réduction de - 0,23% et les eaux permanentes quant à elles, connaissent un recul de - 0,09% entre 1986 et 2014. Par contre, on note unehausse de 1,15% de la superficie de la vasière à mangrove, une augmentation de 3,02% de celle des tannes et une avancée de 14% de la surface occupée par les sols nus. Concernant les marais salants, ils ont connu une progression de 0,03% entre les années 1986 aux années 2014. Les facteurs explicatifs généraux de la dynamique des différentes unités paysagères dans l'estuaire du Saloum de 1980 aux années 2014 sont les modifications récentes du climat et la dynamique de l'océan. A ceux-là, s'ajoutent les activités anthropiques par exemple le reboisement, l'une des caractéristiques de l'évolution positive de la superficie de la vasière à mangrove dans le milieu.

NDIONE. Omar (2016) : « Dynamique des unités morphologiques le long du Saloum de Palmarin-Diakhanor à Ndangane de 1960 aux années 2010 », est un mémoire de recherche qui met l'accent sur l'évolution des différentes unités morphologiques de Palmarin-Diakhanor à Ndangane et les facteurs qui la façonnent.L'auteur a utilisé plusieurs méthodes de collecte, de traitement et d'analyse de données telles que la recherche de document, le travail de terrain à l'aide des outils comme le GPS de type Magellan ou Garmi, d'un appareil numérique pour la mise en oeuvé des données qualitatives et l'identification des différentes unités paysagères et la télédétection à partir d'images satellitaires des années 1986, 1999, 2006 et 2014. Les résultats s'avèrent que les facteurs explicatifs de l'évolution des unités morphologique sont d'ordre naturels et anthropique, et que le facteur le plus influent est la rupture de la brèche de Sangomar en 1987. En effet, la disparition de 2,67% de le mangrove et de 0,14% de la végétation continentale entre 1986 et 1999 et la présence considérable des tannes en 1986 (30,58%) est due au déficit pluviométrie annonçant la rupture de la flèche de Sangomar. De 1999 à 2006, on note une régénération de la mangrove et de la végétation continentale passant respectivement de 27,23% et 19,33% à 30,04% et 20,51% au détriment des tannes qui voient une réduction de leur superficie de 25,05% en 1999 à 24,94% en 2006. Cette situation est liée à la quantité importante de la pluviométrie enregistrée entre 1999 et 2006. La baisse plus ou moins important de la pluviométrie, favorisant l'évaporation et la salinisation des eaux a occasionné le recul de la mangrove jusqu' à 24,14% et de la végétation qui ne représente que 19,16% en 2014 et l'extension des tannes de 24,94 en 2006 à 34,37% en 2014. L'auteur déduit que la dynamique des unités morphologique de Palmarin-Diakhanor à Ndagane, des années 1960 aux années 2010 est liée à la rupture de la brèche de Sangomar, aux processus de remontée au niveau des nappes, à la variation pluviométrique et aux activités de l'homme. Cette situation alarmante a des impacts négatifs sur l'environnement et sur les activités socio-économiques du milieu tels que la salinisation des eaux et des terres et la réduction des terres cultivables et de la végétation.

TOURE. M. A el al (2016) « Dynamics, Analysas and Factors in Landscape Units `Evolution in Sénégal River Delta Ecosystems », est un article publié dans le Journal of Geographic, Environment and Earth Sciences en 2016, volume7, Issue1 qui étudie la dynamique et les facteurs de l'évolution des unités paysagères dans les écosystèmes du delta du fleuve Sénégal.Cette étude se basse sur la télédétection et des SIG à partir d'images Landsat des années 1977,1988, 1999, 2006 et 2014. Le traitement des données consiste à une classification supervisée par maximum de vraisemblance sur des néo canaux (ACP et NDVI). Elle résulte que les facteurs justificatifs aussi bien d'ordre naturels qu'anthropiques sont à l'origine de la dynamique des différentes unités morphologiques du milieu. Cette évolution se voit par un taux d'extension de 64% du couvert végétal, 6,77% des zones de cultures et 4% des eaux de surfaces et une régression des terres salées de 74,69% et des surfaces dunaires de 15,62% entre 1971 et 2014. Le delta du Sénégal a connu généralement une évolution positive des différentes unités morphologiques présentes dans le milieu et cela est influencé à la fois par les facteurs naturels et anthropiques. Les aménagements hydroagricoles, la croissance démographique et les politiques de protection et de conservation ont entrainé la progression du couvert végétales, des terres cultivables et des eaux de surface. Toutefois, la régression des tannes ainsi que de la surface des dunes est due à l'extension des terres arables et à l'importance de la pluviométrie dans le delta du fleuve Sénégal des années 1971 aux années 2014.

FAYE. Bineta (2017), dans sa thèse intitulée : « Dynamique de la salinisation des terres de 1971 à 2010 et variation climatique le Nord de l'estuaire du Saloum (Sénégal) », s'intéresse à la relation entre la variation climatique et la dynamique des terres salées dans le Nord de l'estuaire du Saloum.La méthodologie adoptée par Bineta s'est basée sur l'analyse de la variation climatique, le traitement de données satellitaires de 1973 à 2014, les analyses physiques et chimiques des sols, et la méthode statistique de régression Linéaire. Les résultats montent que la variation climatique est à plus de 90% le facteur déterminant de la dynamique des terres salées. Cette variation se caractérise par une augmentation de la vitesse du vent de 0,7m/s à la fin des années 2000, une hausse de la température de 0,3°C à la fin des années 1990, un déficit de la pluviométrie de plus de 30% dans toutes les stations à la fin des années 1960 et au retour de la pluviométrie à partir des années 2000, à ceux-là s'ajoutent la déforestation, l'hydrologie et la topographie du milieu. Ainsi, en 1973, les terres salées occupaient 29,2%, l'espace agraire 34,6%, la mangrove 12,6%, la végétation 19,3 et l'eau 4,1% de la surface totale. Arrivée en 2014, toutes les unités, excepté les terres salées et l'espace agraire ont connu une très forte régression de leur superficie soit un taux de - 79% pour la mangrove, - 9% pour la végétation et - 3,6% pour l'hydrologie. La superficie des terres salées n'a cessé d'augmenter jusqu'à 56171,3 ha soit un taux de progression de 39,4%. Cette dynamique se manifeste dans la quasi-totalité du milieu à l'image de Faoye et dans l'ile de Diamniadio. Quant à l'espace agraire, le taux d'évolution tourne autour de 2,9%. Ces terres salées gagnent chaque année 995,7 ha en moyenne au détriment des autres unités morphologiques du milieu. L'analyse physique et chimique résulte que les sols des tannes sont dans l'ensemble très acides en faveur des tannes nues au détriment des tannes herbacées et arbustives. Cela a en trainé la réduction de la surface des terres agricoles, de la végétation ainsi que la surface de la mangrove. L'analyse diachronique des cartes entre 1973 et 2014 révèle alors une évolution ascendante des terres salées par rapport aux autres entités morphologique due à grande partie à l'évolution climatique.

SY. Mamadou (2017) : « Dynamique des unités de paysages entre le marigot de Tabor et la bouche de Soungroungrou des années 1980 à 2010 », est un mémoire de recherche. Dans ce travail, Amadou cherche à analyser la dynamique des unités paysagères, leurs facteurs et impacts entre le marigot de Tabor à la bouche de Soungroungrou entre 1980 et 2010.L'approche méthodologique de l'auteur s'inscrit sur la revue préliminaire de documents, la collecte de données d'enquêtes sur les activités socio-économiques (5 villages choisis sur 13) et l'analyse de cartes diachroniques pour visualiser la dynamique des unités de paysages au sein du milieu d'étude. Cela résulte que la mangrove, la végétation continentale, les tannes, les terres de cultures ainsi que les eaux permanentes, constituants les différentes unités morphologiques du milieu, ont toutes connu une dynamique considérable. En effet, en 1984, les tannes représentaient 39,1%, les eaux permanentes, 23,4% et la végétation continentale occupaient les 23,5% de la superficie totale. Les terres de culture et les mangroves étaient les moins représentatives, respectivement avec 13,9% et 0,02%. Arrivée en 2016, les résultats montent une augmentation de 29,58% de la mangrove et de 14,9% de la superficie des terres de culture de 1984 à 2016. Quant aux autres unités, on note une évolution régressive avec un recul de - 27,3% pour les tannes, de - 14,2% pour la végétation continentale et de - 3% de la superficie des eaux permanentes. Cette dynamique s'explique par les fluctuations climatiques telles que les variations de la pluviométrie, l'évaporation et le vent mais aussi par la salinisation et l'érosion hydrique qu'éolienne. A ceux-là s'ajoutent les activités anthropiques comme le déboisement de la végétation continentale qui engendrent des effets négatifs sur l'écologie et les activités socio-économiques du milieu d'étude.

AGBANAU. B. T (2018) : « Dynamique de l'occupation du sol dans le secteur Natitingou-Boukombé (nord-ouest Benin) : De l'analyse diachronique à une modélisation prospective », est une thèse de doctorat soutenue le 16 octobre 2018 à l'université de Toulouse. L'objectif de cette étude est de quantifier la dynamique paysagère et d'explorer les futurs possibles de l'occupation du sol dans le secteur Natitingou-Boukombé, un milieu couvrant les 6% du territoire national du Benin.L'auteur s'appuie sur des outils de télédétection, de SIG et de la modernisation spatio-temporelle. Les données utilisées sont des images satellitaires Landsat TM de 1987, ETM+ de 2000, OLIR TIRS de 2016, et des séries d'images Modis VCF et NDVI de 2000 à 2016 pour quantifier les changements des unités morphologiques du milieu d'étude. Il ressort des résultats de cette analyse une dynamique remarquable des unités paysagères du milieu due à des facteurs climatiques ainsi qu'aux activités anthropiques. En effet, en 1987, le milieu est largement dominé par les forêts classées et savanes boisées qui couvrent une superficie de 38,81%, les savanes arborée et arbustive occupent 25,82% et les mosaïques de culture et jachères qui représentent les 24,33% de la superficie totale. Tandis que les autres unités, elles ne sont pas très représentatives et sont en proportion inférieur à 6%. L'analyse de la situation en 2016 indique un hause des mosaïques de culture et jachères passant de 38,19% en 2000 à 50,61% en 2016. Ensuite, viennent les savanes arborée et arbustive qui couvent 40,53% contre 36,74% de 2000 à 2016, les savanes saxicoles qui représentent 3,84% et les agglomérations qui occupent 2,19%. Les autres unités paysagères occupent moins de 1% de la superficie totale. La dynamique progressive des mosaïques de culture et jachères surtout en 2016 s'explique par la croissance démographique observée ces dernières années dans le secteur. Par contre, l'évolution régressive des forêts claires et savanes boisées et l'état du couvert végétal est influencée par les feux de végétation souvent provoqués par les populations en période de sècheresse et aux perturbations du climat. Ces facteurs ci-dessus combines à l'analyse prospective a permis à Bidossessi Thierry d'explorer trois scenarios prospectives possibles à l'horizon 2031. Ainsi, le dernier scenario, le scenario Durabilité Environnement Coordonnée ( DEC) qui intègre la présentation de l'environnement, présente un paysage essentiellement composé 69,97% de mosaïques de culture et jachères, de 22,06% de savane arborée et arbustive, de 3,07% de savane saxicoles, d'agglomération(2,03%), de forets claires et savanes boises ( 1,07%) et de plantation ( 1,05%) en 2031 d'où un effort de restauration des savanes arborée et arbustive, des forêts claires et savanes boises et des plantations.

KANE. Modou (2018) : « Dynamique des unités de paysages le long du marigot de Baila des années 1980 aux années 2010 », est un mémoire de recherche qui revient à titre d'analyser les facteurs et impacts de la dynamique des unités morphologiques et les stratégies de lutte contre la dégradation des ressources naturelles le long du marigot de Baila entre 1980 et 2010.Modou s'appuie sur la revue documentaire au sein des bibliothèques et le travail de terrain par des visites et observation directs,des enquêtes et de l'analyse diachroniqueentre les années 1980 aux années 2017. Il monte que les différentes unités morphologiques du milieu ont connu de mutations considérables. Ainsi, entre 1980 et 2017, cette évolution se manifeste par une dynamique positive de 1004,8 ha soit 0,61% pour la mangrove et de 6677,4 ha pour la végétation continentale soit environ 4,30% de la superficie totale. Durant cette même période, on note une dynamique négative des autres unités de paysages. Ainsi, les terres salées ont connu une régression de - 3156,2 ha soit un taux de - 1,9%. La superficie des cours d'eau a légèrement baissé avec un déficit de - 278,7 ha soit - 0,14%. Quant à la superficie des sols nus, elle a connu un recul de - 4805,5 ha estimée à une perte de - 2,86%. L'évolution progressive de la superficie de la mangrove et celle de la végétation continentale et les changements régressifs des terres salées, des eaux de surface et des sols nus, s'expliquent par le retour progressif de la pluviométrie au cours de ces dernières décennies et de la mise en place des techniques de lutte pour la conservation des ressources naturelles du milieu. Les unités paysagères le long du marigot de Baila, à l'image de la végétation continentale et la mangrove, ont connu une évolution favorable. A cela s'oppose la situation des terres salées, des sols nus et des eaux de surface qui connaissent une dynamique régressive de leur superficie entre 1980 et 2017.

SY. A (2018), dans son mémoire intitulé : « Dynamique morpho-sédimentaire de l'ile Doune Baba Dieye de 1971 aux années 2010 », étudie l'évolution morpho-sédimentaire de l'ile de Doune Baba Dieye et déduit les processus de la dynamique actuelle ainsi que ses conséquences socio-spatiales.Plusieurs technique et démarche d'acquisition de données ainsi que des systèmes de restitution des informations sont utilisés par l'auteur au cours de cette recherche. Il s'agit du suivie topographiquepar des piquets, l'utilisation du GPS pour la prise de coordonnées et le suivi du recul du cordon à partir d'un repère fixe et l'analyse diachronique des années 2003,1011 et 2019 et le travail de laboratoire pour l'analyse granulométrique par le laboratoire de l'INP. Le traitement des données est effectué grâce aux logiciels comme : ENVI, ERDAS Image, Arg gis, Arc view, pour le traitement cartographique et GRADISTAT pour tracer une courbure pour chaque échantillon afin déterminer les paramètres texturaux. Les résultats sur l'évolution morpho-dynamique de l'ile de Doune Baba Dieye, de 2003 à 2009 montent que depuis l'aménagement de la brèche sur la langue de Barbarie, en Octobre 2003, l'ile a connu d'importantes modifications de l'extension de ses unités morphologiques. En effet, la situation en 2003 indique que la vasière à mangrove représentait 15,4%, les tannes et les marais occupaient 29,4%. Quant aux cordons sablonneux, les champs et les habitations, ils représentaient les 55,2% de la superficie totale. En 2011, on note une régression de - 3,6% de la superficie des tannes et du marais et une augmentation de 2,7% de celle de la mangrove ainsi que de 0,9% de la superficie des cordons sablonneux. La situation en 2019 monte une évolution négative des cordons sablonneux avec 47,6% contre 56,1% en 2011, soit une régression de 8,5%. Cette perte s'explique par du fait que l'essentiel de l'érosion sur l'ile s'effectue sur cette unité. A celle-là s'oppose l'évolution positive de la vasière à mangrove. Elle gagne une superficie de 13,4% soit 31,5% en 2019 contre 18,1% en 2011. Cette dynamique progressive de la végétation mangrove est influencée en grande partie par les campagnes de reboisement entrepris par Ahmed Sène Diagne, Chef du village de Baba Dieye Diagne en compagnie du GIE Bokk Jom de Doune Baba Diagne. La brèche d'Octobre 2003 a stimulé une forte dynamique des différentes unités de paysages de l'ile de Doune Baba Diagne entre 1971 et 2010. Cette évolution, en faveur de la vasière à mangrove, s'explique essentiellement par les techniques de lutte pour la conservation de cet écosystème.

TOURE. M. Aissatou (2018), dans sa thèse de doctorat intitulée : « Variation climatique et dynamique des écosystèmes du delta du fleuve Sénégal des années 1950 aux années 2010 », soutenue le 10 novembre 2018, tente à analyser la variation climatique et à évaluer ses effets sur la dynamique des écosystèmes dans le delta du fleuve Sénégal.Le travail méthodologique consiste aux relevés de pont de GPS des différentes unités de paysages, à la prise de photos et aux enquêtes de terrain. Des analyses de données climatiques, de granulométrique et de sédimentologique sont aussi effectuées. Des images satellitaires et photos aériennes sont utilisées pour effectuer l'analyse diachronique. Le traitement des données est réalisé avec les logiciels comme : ENVI, Arc gis et Excel pour obtenir des résultats sur la dynamique du milieu. Les résultats obtenues, basées sur l'analyse des données montent que le facteur principal de la dynamique des changements d'état des unités morphologiques est la variation pluviométrique qui est l'élément caractéristique de la variation climatique du sahel. En effet, entre 1977 et 2014, on note un gain de la superficie des eaux, des végétations aquatique et continentale et de la zone de culture et une perte de l'unité des terres salées et de la dune. Ainsi, la végétation aquatique a passé de 4,4% en 1977 à 11,2% en 2014, soit une accrétion de 6,8%. La végétation continentale représente 27,1% en 2014 contre 2,1% en 1977 soit un taux de progression de 25%. La superficie de la zone de culture passe de 3,0% à 12,0% entre 1977 et 2014. Quant aux eaux, elles ont connu une augmentation de 0,3%. Durant ce même intervalle, la surface des terres salées a connu un recul de - 35,2% et celle de la dune, une réduction de - 5,7%. Cette dynamique de gain et perte de la superficie des unités paysagères, s'explique par le retour de la pluviométrie qui se traduit par une période d'abondance de 1998 à 2014 suites d'une longue période déficitaire des années 1970 aux années 1997. En plus de cet impact naturel, la dynamique du milieu est aggravée par les actions anthropiques telles que les aménagements hydrauliques et les constructions hydroagricoles. La variation de la pluviométrie et les activités anthropiques sont donc en grande partie les facteurs explicatifs de la dynamique des unités morphologiques dans le delta du fleuve Sénégal des années 1950 aux années 2010. Du point de vue environnemental et socio-économique, cette évolution est à l'origine de plusieurs impacts entre autres nous pouvons citer : la salinisation des terres et des eaux, l'amplification de l'érosion côtière et la menace sur les aires protégées telles que le Parc National de la Langue de Barbarie (PNLB).

SOW. E. H (2019), dans sa thèse de doctorat intitulé : « Dynamique de l'écosystème mangrove de la réserve de biosphère du Delta du Saloum (RBDS) », Sénégal, de 1965 à 2017 et analyse des politiques de restauration », soutenue le 31 Octobre 2019 à l'UGB, aborde la dynamique de la mangrove de la RBDS entre 1965 et 2017 et une analyse des facteurs et les effets de faiblesse des mesures de restauration.L'approche méthodologique utilisé intègre le traitement des photographies aériennes, des images satellitaires Landsat et Sentinel, des méthodes statistiques et des mesures in situ. Différents outils sont utilisés pour le traitement des données à l'image de : Arc gis10.2 et Excel. Les résultats sur la dynamique des unités morphologiques relèvent une dynamique à tendance négative de la mangrove, du foret galerie et de la savane et une évolution à tendance positive des tannes, des sols nus et de la culture pluviale. Ainsi, la situation de la mangrove se traduit comme suite : 55831,03 ha en 1965, 53533,70 ha en 1984, puis 54135,86 ha en 1999 et 53691,69 ha en 2017 soit une perte de 2139,34 ha entre 1965 et 2017. Quant aux tannes, un note une progression de 1,27% entre 1965 et 2017, de 2,29% pour la culture pluviale et de 0,17% pour les sols nus. En conclusion, la dynamique régressive de la mangrove, dans la réserve biosphère du Delta du Saloum, de 1965 à 2017, liée aux facteurs naturel et anthropique, a occasionné des initiatives de restauration qui sont malheureusement très limitées.

Ces références consultées abordent essentiellement des thèmes tournant autour de la dynamique des unités morphologiques, les facteurs d'origines ainsi que leurs impacts sur l'écologie et sur les activités économique et sociale en particulier dans les milieux estuariens et deltaïques. Elles adoptent des approches scientifiques tels que la télédétection, les méthodes de piquets, l'utilisation des outils tels que la tarière, le GPS, ... et les analyses de laboratoire. Les résultats obtenus montent que l'évolutiondes unités paysagères, liée essentiellement aux conditions climatiques, océanographiques et anthropiques, a des répercussions considérables sur l'environnement et sur les activités socio-économiques des milieux humides. Dès l'or, ce milieu constitue un espace géographique pertinent quipermet d'expliquer sans équivoque la dynamique en cours, la relation entre condition climatique, activité anthropique et dynamique des unités de paysage, les impacts sur le milieu et les stratégies d'adaptations mises en oeuvre. Cela justifie l'intérêt du choix de notre thème d'étude et permet d'aborder la problématique suivante.

2.2. Problématique de recherche

2.2.1 Contexte

Les sécheresses des années 1970 et le déficit pluviométrique qui s'en est suivi ont favorisé dans le domaine intertropical, précisément dans les zones estuariennes, lagunaires et deltaïques, une diminution des apports d'eau douce (FAYE, G. 2016). En effet, ces modifications climatiques et océanographiques récentes ont entrainé un stress hydrique, une salinisation des terres et des cours d'eau, une perte significative de terres arables et un bouleversement de l'écosystème de l'estuaire du Saloum. Ainsi, ce dernier où se localise notre milieu d'étude, voit une régression sans cesse des végétions continentale et mangrove. Cette dernière, qui joue un rôle d'importance économique ainsi que protectrice contre l'avancée de la langue salée sur les terres de culture, disparait de plus en plus au profit des terres salées.

Cette régression de la végétation mangrove s'amplifie en grande partie par le déficit de la pluviométrie noté durant ces dernières décennies. En effet, l'apport faible en eau pluviale facilite la remontée des eaux salées de la mer sur les eaux douces. Ainsi, cette intrusion marine entraine l'avancée du biseau salé et rend la végétation mangrove plus vulnérable. Le facteur déterminant de la dynamique de la mangrove dans l'estuaire du Saloum est la pluviométrie (DIEYE et al, 2013). A ce bouleversement écologique s'ajoute la perte des terres cultivables. Quels est le facteur principal de la disparition de la végétation mangrove ?

L'agriculture est le secteur source économique du Saloum et l'activité principale de revenue et de subsidence de la population qu'y vit. On y pratique de l'agriculture et l'élevage qui occupent près de 90% de la population totale (UICN, 2003). Cependant, cette source vitale qui dépend quasiment de la fertilité du sol est devenue de moins en moins rentable à l'instant où ce sol subit d'énormes pressions à la fois naturelles qu'anthropiques. De ce fait, pour assurer leur survie, beaucoup s'adonnent à d'autres activités plus rentables, certains abandonnent leurs terres pour aller installer ailleurs tandis que d'autres développent des stratégies bien qu'insuffisantes pour conserver leurs champs. Cette perte de terre est liée essentiellement au déficit pluviométrique et à la dynamique progressive des tannes. Cette progression se manifeste par une salinisation et une acidification forte des terres et des cours-d `eau. Ce phénomène très fréquent dans le milieu se justifie globalement par l'apport faible en eau douce et l'augmentation de la température. Ceux-ci en complémentarité avec l'augmentation de l'évaporation et les conditions océanographiques et estuarienne du milieu. La dynamique de l'océan se justifie par l'incursion marine dans les terres, les courants et masses d'eau, la houle, l'érosion, etc. Cette dernière (érosion) est un phénomène très remarquable dans le milieu. En effet, elle se justifie en partie par la rupture du 27 février 1987 de la flèche de Sangomar au niveau du Lagoba, l'un des facteurs justifiant le visage actuel de l'estuaire du Saloum et le principal facteur de l'évolution progressive de la salinisation des cours d'eau et des terres arables du milieu. L'ouverture de la brèche a favorisé l'avancée du biseau salé sur les terres arables et même dans le domaine continental. Quels sont les impacts de la dégradation des terres arables sur le milieu ?

Cette dynamique de l'état physique du milieu est amplifiée par la pression humaine. Le littoral, milieu dynamique sur lequel les installations humaines sont de plus en plus nombreuses, est soumis à de fortes pressions naturelles et anthropiques (JABBAR, 2016). En effet, l'accroissement significatif de la population noté ces dernières décennies le long des littoraux sénégalais est de pair avec le besoin sans faille de nouveaux habitats et de survie. Ainsi, y découlent la surexploitation des ressources, la déforestation de la mangrove et la pression sur les terres agricoles. A ceux-là, s'ajoutent les aménagements humains tels que les hôtels, les campements, les quais de transformations de produits halieutiques, la surpêche, la cueillette des produits forestiers, l'extraction dévaste du sel, la surexploitation des coquillages, ... qui modifient l'état normal de l'environnement et l'écosystème de l'estuaire du Saloum en général et celui de notre milieu d'étude en particulier. L'homme à travers ses activités n'est-il pas un agent qui accélère le bouleversement de l'environnement du milieu ?

Plusieurs tentatives de conservation de la végétation mangrove et de pratiques de récupération des terres arables ont été mises en oeuvre à la fois par la population et les institutions. Ainsi, des pratiques de reboisement, de sensibilisation et de construction de digue et de barrage, ... sont adoptées par la population locale, les ONG ainsi que l'Etat. Cependant, ces initiatives de restauration sont malheureusement très limitées (SOW E. H, 2019). Face à ces destructions, est-il possible de protéger et de restaurer l'écosystème marin et de récupérer les terres arables prises par le sel ?

Cet ensemble de questions préoccupe depuis des décennies les chercheurs d'études environnementales, écologiques, géomorphologiques, climatiques, ... ainsi que la société civile (le paysan), l'Etat, les Organisations Non Gouvernementales, ... car constitut l'une des problématiques actuelles et alarmantes de l'environnement, l'économie et de la société.

De ce, notre thème de recherche a alors un intérêt qui se justifie sur plusieurs plans.

2.2.2 Justification du choix du sujet

L'étude de la dynamique des unités morphologiques de 1970 à 2020 est un thème de recherche dont l'intérêt est aussi bien écologique, socio-économique que scientifique.

Sur le plan écologique, notre milieu d'étude se situe au nord du delta du Saloum. Ce dernier, qui s'entend environ à 500000ha, concentre une part remarquable des ressources faunique et floristique du Sénégal. Il est à la fois une réserve de biosphère en 1981 par le programme de l'UNESCO sur l'Homme et la Biosphère (MAB) et une zone humide d'importance international en 1984 par la convention de RAMSAR (UICN, 2003). La réserve biosphère du delta du Saloum (RBDS) est notamment le premier site mondial de production de la sterne royale (Sow E. H,2019), troisième site d'importance ornithologique de l'Afrique de l'Ouest après le Banc d'Arguin au Mauritanie et le Djoudj au Sénégal (UICN,2003) et le sixième estuaire mondial en termes de diversité ichotyofaunique (Sow,2019). Le delta du Saloum est composé d'un parc national, de forêts classées et d'une aire marine protégée et des réserves naturelles. On y retrouve 95 espèces d'oiseaux, 114 espaces de poissons appartenant en 52 familles, 80 espèces de poissons cartilagineux, 470 espèces de poissons osseux, des mammifères marins, des invertébrés destinés essentiellement à l'exploitation et 188 espèces ligneuses regroupées dans 50 familles (UICN, 2003). Il est une zone humide constituée d'un écosystème de mangrove, de foret clair et d'une multitude d'ilots et de chenaux appelés bolong servant sources de nombreuses ressources naturelles, de reproduction de nombreuses espèces halieutiques, de reposoirs et dortoirs de plusieurs espèces d'oiseaux ainsi que d'une multitude d'activités économique et sociale. Cependant, ce milieu d'importance écologique est de plus en plus vulnérable face au changement climatique et à la pression anthropique qui entrainent en partie une dynamique progressive des terres salées et une régression des écosystèmes marin et continental du milieu.

Sur le plan socio-économique, l'activité sociale et économique du delta du Saloum repose essentiellement sur les ressources naturelles du milieu. On y pratique de l'agriculture et l'élevage qui occupe près de 90% de la population totale (UICN, 2003) et de la pèche grâce à la diversité des bras de mer retrouvés dans le milieu. Le delta du Saloum est l'une des zones touristiques les plus importantes du Sénégal. Le tourisme constitue l'une des activités majores de l'estuaire du Saloum. Ce dernier accueille des milliers de touristes venant de la sous-région et du monde entier de par son climat spécifique, sa nature fluorescente, la richesse de sa biodiversité, son patrimoine culturel et historique, sa situation géographique, ainsi que son nombre d'importants aménagements pour l'accueil et le séjour des visiteurs. On dénombrait en 1998 neuf établissements hôteliers pour une capacité totale d'accueil de 484 lits, auxquels il faut y ajouter 22 campements touristiques pour environ 250 lits (UICN, 2003). On y retrouve d'autres activités comme la cueillette des produits forestiers, l'extraction du sel, l'exploitation des coquillages, la transformation des produits halieutiques, la chasse et le commerce. C'est une zone très humide, calme, et moins couteuse propice au bien-être et à la jouissance de la communauté. Ce bon nombre activité et avantage que fournit le delta du Saloum, dépendent essentiellement de la stabilité et de la conservation des ressources naturelles du milieu.

Sur le plan scientifique, la question sur la dynamique des unités paysagères, les facteurs qui la façonnent ainsi que leurs impacts sur l'homme et son environnement, a toujours fait l'objet de nombreuses études dans le monde entier et en particulier dans le delta du Saloum. Ce thème est abordé exclusivement par Diagne S. (2012), Dione K. (2014) et par Faye P. (2015) ; partiellement par Faye G. (2016), Faye B. (2017) et Sow E. H. (2019). En effet, les travaux de Diagne S. (2012) s'appuient sur l'implantation des piquets sur la plage des trois iles (Niodior, Dionewar et Falia) et de la télédétection à partir des images satellitaires de 1984 à 2011. Cette approche lui a permis d'affirmer que la dynamique des unités morphologiques de l'estuaire du Saloum, qui se manifeste par une régression continue des végétations savane et mangrove au profit des tannes, est liée à la rupture de la flèche de Sangomar et à la chute de la pluviométrie surtout en 1980. Dione K. (2014) a utilisé le GPS de type Magellan ou Garmi, un appareil numérique et des cartes diachroniques de 1984 à 2011 pour étudier l'évolution des unités de paysage dans l'aire marine protégée de Bamboung. Ainsi, ses résultats lui ont permis de confirmer que cette dynamique affecte les aires marines du Saloum qui voient la mortalité des essences comme le genre rhizophora, la pollution de l'eau, la disparition de certaines espèces marines. On retrouve cette même approche méthodologique dans les études de Faye P. (2015) à la différence que dans ce travail, les images de 1984 à 2013 sont utilisées. Ainsi, l'auteur conclu que les facteurs explicatifs de la dynamique des unités morphologiques varient d'un milieu à l'autre. Les travaux de Faye G. (2016) se basse sur la collecte de données par la tarière, le GPS type Magellan et Garmi 76 CXS en couleur, un appareil photographique, un décamètre, des piquets de 1cm chacun, un disque de Secchi et une corde avec un poids de 5kg, l'échantillonnage et l'utilisation d'images Landsat d'une durée de 32 ans et sur les analyses de laboratoires. Ainsi, ses conclusions affirment que les modifications récentes du climat et la dynamique océanographique sont les facteurs d'origines de la dynamique des unités paysagères dans l'estuaire du Saloum. Les études de Faye B. (2017) s'appuient sur l'analyse de la variation climatique, le traitement de données satellitaires de 40 ans, les analyses physiques et chimiques des sols. En définitive, ses travaux prouvent que l'évolution des unités de paysage du delta du Saloum et des terres salées en particulier est due à l'évolution climatique. Les travaux de Sow E, H. (2019) se basse sur le traitement des photographies aériennes, des images satellitaires Landsat et Sentinel, des méthodes statistiques et des mesures in situ. Ainsi, ils confirment que certains politiques de restauration des unités paysagères comme la mangrove sont inefficaces face aux menaces faites par la dynamique.

Ces travaux utilisent des approches scientifiques tels que les méthodes des piquets, de la statistique de régression Linéaire, et de la télédétection et des outils de la tarière, d'un GPS type Magellan et Garmi 76 CXS, d'un appareil numérique, d'un décamètre, d'un disque de Secchi et d'une corde avec un poids de 5kg et des analyses de variations physiques et chimiques des sols et des eaux, ainsi que leur traitement pour suivre la dynamique des unités morphologiques dans l'estuaire du Saloum.

Dès l'or, ce mémoire participe à la compréhension de la dynamique des unités morphologiques de l'estuaire du Saloum. Cela permet d'appréhender les facteurs de l'évolution des unités paysagères le long de l'île de Diamniadio à Faoye des années de forte sècheresse (années 1970) aux années 2020 afin de voir leur impact sur l'environnement et sur les activités socio-économiques du milieu et les stratégies mises en place. Et cela suscite de poser les questions suivantes :

2.2.3 Questions de recherche

- Comment se manifeste la dynamique des différentes unités de paysage le long de la ligne Diamniadio Faoye ?

- Quels sont les mécanismes naturels et anthropiques qui commandent la dynamique des unités morphologiques ?

- Quels sont les impacts de la dynamique surl'environnement et sur les activités socio-économiques du milieu ?

Pour répondre à ces interrogations, les objectifs spécifique et secondaire suivants sont fixés.

2.2.4 Objectifs de recherche

Les objectifs visés par ce travail sont subdivisés en objectif général et en objectifs secondaires.

2.2.4.1 Objectif général

L'objectif principal de notre étude vise à comprendre la dynamique des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye depuis les années 1970 aux années 2020.

Cet objectif général est détaillé en trois objectifs spécifiques énumérés ci-après.

2.2.4.2 Objectifs spécifiques

- Objectif spécifique 1 : analyser la dynamique des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye et ses facteurs.

- Objectif spécifique 2 : analyser les impacts de la dynamique sur l'environnement et sur les activités socio-économiques du milieu.

- Objectif spécifique 3 : caractériser les stratégies de gestions préconisées par les autorités compétentes.

Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes ont été avancées :

2.2.5 Hypothèses de recherche

Les hypothèses sont subdivisées en hypothèses principale et secondaires.

2.2.5.1 Hypothèse principale

La péjoration climatique modifie l'état naturel des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye et cela rend la biodiversité et les activités sociales et économiques du milieu plus vulnérable. Cette hypothèse principale peut s'avérer à travers d'hypothèses secondaires.

2.2.5.2 Hypothèses secondaires

- Hypothèse secondaire 1 : la variabilité pluviométrique depuis les années 1970 est le facteur principal de la dynamique des unités morphologiquele long de l'ile de Diamniadio à Faoye.

- Hypothèse secondaire 2 : la dynamique des unités paysagères se répercute négativement sur les ressources naturelles et sur les activités économique et sociale du milieu.

- Hypothèse secondaire 3 : malgré les mesures de protection mises en place, les végétations mangrove et continentale ne cessent de diminuer au profit des terres salées.

Pour mener à bien notre travail, nous allons définir les concepts clés suivants :

2.3. Analyse conceptuelle

Une bonne compréhension de notre thème nécessite au préalable une bonne maitrise de ses différents concepts clés. De ce, les concepts à définir par-là sont : dynamique, unités morphologiques et le long de l'ile de Diamniadio à Faoye.

2.3.1 Dynamique

Le terme dynamique est selon Brunet (1992) un « changement résultant d'un jeu de forces ».

La notion de dégradation ou de péjoration ne peut concevoir que par la comparaison d'un état ou stade B avec un stade A antérieur, une simple description de B, sans référence à A n'ayant pas de signification dynamique et historique selon Monod. T (1973), cité par Faye. P (2015).

Selon Ramade F. (2008), le terme dynamique désigne «l'évolution dans le temps de la structure d'une communauté induite par une variation de certains facteurs écologiques ou encore par une perturbation endogène ou exogène provoquant l'apparition d'une succession régressive ou progressive à partir du climax ou vers ce dernier selon la période à laquelle on examine la communauté à partir du temps initial ».

Selon Diatta. S (2012), la dynamique est « un changement, une évolution, un ensemble de mouvants coordonnés, suite à de transformations successives. (...) ici la notion de dynamique désigne l'évolution des unités morphologiques dans l'espace insulaire ».

La dynamique est un ensemble de processus ou de mouvements provoquant une transformation ou une évolution d'un milieu bien déterminé. Elle est dans le temps et dans l'espace des formes géomorphologiques selon Maguette Ndione (2015).

La dynamique est un ensemble de processus d'évolution, que les facteurs d'originesainsi que le résultat de cette évolution d'état naturel d'un phénomène ou d'un milieu donnéentre deux ou plusieurs dates. Elle renvoi donc à une série de changements observés sur un ensemble d'unité morphologique d'un milieu donné.

2.3.2 Unités morphologiques

Selon Breman. H et Rider.N (1999) cité par Ndione. M (2015), les unités morphologiques peuvent (...) être repartagées en unités de paysages, le critère utiliséétant la capacité d'infiltration du sol en fonction de la texture et relief.

Thiam Mame Demba, 1986 a fait une description plus globale du concept. Selon lui, « les différentes descriptions retiennent un schéma morphologique présentant :

- Les cordons littoraux et les plages anciennes

- Les amas coquilliers d'origine humaine

- Les vasières à mangroves (actuelles = slikke)

- Les "tannes" (souvent anciennes vasières = schorres).

Il ressort de cette classification une volonté de voir correspondre des types de formes du milieu tropical à ceux du milieu tempéré ».

Les unités morphologiques sont des formes paysagères ayant des caractéristiques géographiques voire géomorphologiques spécifiques observées dans un milieu bien déterminé. Elles renvoient ici à la vasière à mangrove, au cordon sableux, à la tanne et aux chenaux.

2.3.3 Le long de l'ile de Diamniadio à Faoye

C'est le milieu physique où porte notre travail. C'est donc l'unité géographique où s'effectuent les travaux de mesures, d'enquête, d'entretien, ... tout au long de notre travail de recherche.

Dans l'ensemble, laproblématiquede la dynamique des unités morphologiques dans les milieux deltaïque, lagunaire et estuarien a longtemps fait l'objet d'étudesassez multiples chez les scientifiques. Ces recherches scientifiques ont cherché à analyser le comportement de la dynamique, les facteurs explicatifs, les effets sur l'environnement et sur les activités menées dans ces milieux humides mais aussi les politiques d'adaptions mises en place. Pour mener à bien ces recherches, ils adoptent des méthodes scientifiques et des outils de mesures appropriés pour parvenir aux résultats. Ce qui rend utile l'adoption d'une approche méthodologique solide et adéquat dans le chapitre suivant pour mieux comprendre la dynamique des unités morphologique le long de l'ile de Diamniadio à Faoye.

Chapitre 3 : Approche méthodologique

La méthodologie est définie comme étant un ensemble de méthodes et techniques utilisées d'une part, pour traiter les résultats des investigations et d'autre part, pour rassembler les données (Goma Ndama. 1993). Ainsi, notre approche méthodologique s'articule autour de cinq (5) étapes que sont :

ü La revue bibliographique

ü Le recueil et le traitement des données complémentaires

ü Les travaux de terrain

ü Les analyses de laboratoire

ü L'analyse de cartes diachronique

ALLER à la ligne

s

ü Figure17 : Les grandes lignes d'approche méthodologique adopté, Diouf S. Aziz, 2023

3.1. Apport de la bibliographie

Une multitude de documents est consultée pour avoir une aperçue globale sur la dynamique des unités paysagères. Ces productions littéraires sont à la fois de livres, de mémoires, de thèses, des articles, de rapports de recherches scientifiques, etc. Plusieurs sources de recherches telles que la bibliothèque numérique de l'Ucad (https// : www.bibnum.ucad.sn), mémoire online (https// : www.memoireonline.com), European Journal of Geography, European Journal of Scientific Research et des encyclopédies en ligne, ...sont consultées. Mais aussi des centres de documentations comme la bibliothèque centrale de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (BU), la bibliothèque de la faculté des lettres et sciences humaines, la salle de travail du département de Géographie. La revue documentaire nous a permis de comprendre ainsi la dynamique des unités morphologiques des estuaires qui se manifeste en grande partie par une évolution régressive des écosystèmes de mangrove et des cordons sableux et par l'avancée des tannes. Elle nous a également permis d'avoir une aperçue sur les facteurs d'origines, que sont essentiellement, la péjoration climatique (déficit pluviométrique et température élevée) et la pression de l'homme sur certaines unités. Elle nous a enfin renseignés sur les impacts de cette dynamique sur les activités socio-économiques et sur les ressources naturelles des milieux estuariens et deltaïques. Ces données bibliographiques sont renforcées par les données de terrain. Les travaux de terrain vérifient l'ensemble des informations recueillies par exploitation de document et étudient les phénomènes qui ne sont pas mis en oeuvre dans le passé.

3.2. Collecte et acquisition de données complémentaires

Il s'agit des données préexistantes collectées au niveau des institutions nationales.

3.2.1 Le recueil des données

C'est l'ensemble des données obtenues au niveau des institutions et agences nationales ou internationales telles que :

3.2.1.1 Les données climatiques :

Les données climatiques sont collectées au niveau de l'ANACIM (Agence National de l'Aviation Civile Internationale et de la Météorologie) ou au niveau de la station de Fatick. Elles concernent les paramètres climatiques telles que : le vent (directions et vitesse), la température, l'humidité relative, l'insolation, l'évaporation et la précipitation pour mettre en évidence les relations entre la variation climatique et les changements d'états des unités paysagères du milieu. Des données hydrodynamiques (houle, marée et vague) sont aussi nécessaires.

3.2.1.2 Les données pédologiques

Les données sur la pédologie du milieu sont recueillies au sein de l'INP (Institut National de la Pédologie) ou à l'ISRA (Institue Sénégalaise de la Recherche Agricole). Ces types de données concernent particulièrement le type de sol du milieu.

3.2.1.3 Les données sur la végétation 

Les données les formations végétales sont obtenues au niveau de la CSE (Centre de Suivi Ecologique) ou à laDEFCCS (Direction des Eaux, Forets, Chasse et de la Conservation des Sols) pour mettre entre évidence le type et la répartition de la végétation dans le milieu.

3.2.1.4 Les données hydrologiques

Les données hydrologiques sont collectées au niveau de la DGPRE (Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau) pour étudier les ressources hydriques c'est-à-dire les eaux souterraines et surfaciques du milieu.

3.2.1.5 Les données administratives, cartographiques 

Les données administratives et cartographiques sont recueillies au niveau de l'ANAT (Agence National de l'Aménagement du Territoire) ou à la DTGC (Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques) ou au niveau de la Mairie pour voir les limites des villages, des communes, l'occupation du sol, etc. Des données géologiques et géomorphologiques sont aussi collectées pour l'étude géologique et topographique du milieu.

3.2.1.6 Les données démographiques et socio-économiques

Les données démographiques et socio-économiques sont collectées au niveau de l'ANSD (Agence National de la Statistique et de la Démographie). Ces données concernent le nombre de concessions et de ménages et la population totale de chaque village du milieu d'étude ainsi que la situation économique et sociale de chacun de ces villages.

3.2.2 Traitement et analyse des données issues des institutions

Les données collectées sont enfin traitées et analysées. Le traitement est à la fois cartographique et statistique à l'aide de plusieurs outils et logiciels tels que Excel, Arc gis et Word, etc. L'analyse est aussi bien quantitative que qualitative dont la représentation se fait sous forme tableur, de graphiques et de cartes.

3.2.2.1 Données climatiques

Les paramètres climatiques tels que la température, le vent, l'humidité relative, l'insolation, l'évaporation et la pluviométrie, collectées au niveau de l'ANACIM sont relatives à la normale 1991- 2020.

La température : pour connaitre la variabilité de la température (en °C), nous avons calculé la moyenne interannuelle minimale et la température moyenne interannuelle maximale puis en déduire la température moyenne interannuelle. Les résultats sont ensuite représentés dans une courbe d'évolution dont les températures en °C sur l'axe des ordonnées et le temps (les années) sur l'axe des abscisses pour suivre la variabilité interannuelle de la température de 1991 à 2020. Ce travail est aussi effectué mensuellement pour voir la température moyenne inter-mensuelle dans la station de Fatick de 1991 à 2020, exprimée en degré Celsius (°C).

Le vent : Deux paramètres (vitesse, direction) sont nécessaires pour l'étude du vent. Nous avons calculé d'abord la moyenne interannuelle de la vitesse du vent qui s'exprime en m/s. Les résultats sont concrétisés dans une courbe d'évolution dont les vitesses en m/s sur l'axe des ordonnées et les mois et années sur l'axe des abscisses pour voir la variabilité entre 1991 et 2020 de la vitesse du vent. Pour la direction, nous avons relevé les différentes directions dans chaque mois et pour chacun des mois les directions N, NE, E, SE, S, SW, W et NW de 1991 à 2020. Les directions sont représentées dans des roses des vents pour montrer les différentes directions inter mensuelle du vent de 1991 à 2020.

L'insolation : durée de l'ensoleillement mesurée en heures. L'insolation moyenne interannuelle est calculée et représentée dans une courbe d'évolution pour mesurer la variation interannuelle de l'ensoleillement en heures du milieu de 1991 à 2020.

La pluviométrie et l'évaporation : elles s'expriment en millimètre (mm). Nous avons calculé, pour l'évaporation, la moyenne interannuelle depuis 1991 à 2020. Les résultats sont concrétisés dans une courbe d'évolution pour montrer la variabilité interannuelle de l'évaporation de 1991 à 2020. Nous avons cherché ensuite les cumuls inter mensuels et interannuels de la pluviométrie pour voir la variabilité pluviométrique mensuelle, caractérisé l'hivernage ainsi qu'analyser la variabilité interannuelle de la pluviométrie de 1991-2020. L'indice de Précipitations Standardisé est aussi calculé afin de caractériser les années sèches et les années humides. Il se calcule selon la formule : SPI = I = (Xi-Xm) / Si ; Xi = cumul de la pluie pour une année i ;

Xm = moyenne annuelle des pluies sur la période 1971-2020 ;

Si = écart type des cumuls annuels sur la même période.

L'humidité relative : teneur en vapeur d'eau de l'air ambiant, fonction de la température de l'air s'exprimant en pourcentage (%). Pour l'étude de la variation de l'humidité relative entre 1991 et 2020, nous avons cherché d'abord les moyennes interannuelles minimale et maximale et en déduire l'humidité relative moyenne interannuelle. La représentation graphique est faite dans un diagramme en barre.

L'outil Excel est utilisé pour faire le calcul et la représentation graphique des différents paramètres climatiques.

3.2.2.2 Autres types de données

Les données hydrologiques collectées au niveau de la DGPRE, celles biographiques recueillies à la CSE ou à la DEFCCS ainsi que les données pédologiques prises au niveau de l'INP ou bien à l'ISRA. Elles sont traitées par Arc gis 10.8 et Excel pour représenter respectivement les eaux souterraines et surfaciques, le type de végétation et la nature du sol du milieu dans des tableaux ainsi que pour leur cartographie.

Les données géologique et géomorphologique issues de la DTGC sont traitées par Arc gis. Leur analyse permet des voir l'âge géologique des terrains du milieu ainsi que l'élévation et la morphologie paysagère du milieu.

Enfin, le traitement des données socio-économiques et démographiques collectées à l'ANSD se fait par le logiciel Excel. Leur traitement ont permis de savoir le nombre de ménages en fonction des villages et d'établir un plan d'échantillonnage pour l'enquête de terrain. Leur analyse permet d'apprécier le niveau de vie et de l'économie pour chaque localité.

Tableau 3:plan de collecte, de traitement et d'analyse de donnéescomplémentaires.

Données

Types de données

Types de traitement

Lieux de collecte

Logiciels et outils

Climatiques

Pluviométrie, Température

Vent (vitesse etdirection)

Insolation, Evaporation

Humidité relative

Statistique

ANACIM

Excel

Hydrologiques

Eaux de surface
Eaux souterraines

Cartographique

Statistique

DGPRE

Arc gis 10.8

Excel

Biogéographiques

Type de végétation

Cartographique

CSE

Arc gis

10.8

Pédologique

Nature des sols

Cartographique

INP

Arc gis10.8

Géomorphologiques

Géologiques

Couches géologiques

Relief du milieu

Cartographiques

DTGC

Arc gis 10.8

Socio-
économiques et démographiques

Situation économique et sociale

Nombre de ménages, de concessions et de la population totale

Statistiques

ANSD

Excel

Diouf Serigne Aziz, Décembre 2022.

Il est résumé dans ce tableau subdivisé en cinq (5) colonnes (les données collectées, leur type, Le type de traitement, les lieux de collecte de ces données et les logiciels utilisées) le plan de collecte, de traitement et d'analyse des données.

3.3. Les travaux de terrain

Les travaux de terrainconcernent les observations directes, les mesures bathymétriques, la méthode de suivi par piquets, l'échantillonnage d'eau et de sédiment ainsi que l'enquête.

3.3.1 Les prospections de terrain

Les prospections de terrainpermettent d'observer les terrains les plus affectés par les tannes, que la végétation dégradée ainsi que les actions de l'homme sur les ressources naturelles du milieu. Ces prospections sont faites à l'aide d'un appareil numérique pour la prise de photosd'illustratives.

3.3.2 Les enquêtes

Les enquêtes sont effectuées à base d'un questionnaire posé à la population des différentes localités du milieu. La méthodologie de l'enquête s'articule autour de trois axes que sont : les objectifs, le choix d'échantillonnage, le protocole de collecte et le traitement des données d'enquêtes.

3.3.2.1 Objectifs

Les questions sont posées à la population de Diamniadio et de Faoye pour :

* Obtenir une aperçue sur la vision de la population par rapport à la variabilité du climat et à l'évolution des unités paysagères.

*Obtenir des informations sur l'ampleur des impacts de la dynamique des unités sur les activités économique et sociale du milieu.

*Avoir des renseignements sur les politiques de restaurations mises en place par la population locale et institutions.

3.3.2.2 Choix d'échantillonnage

L'échantillon peut être définit comme un sous-ensemble d'une population donnée, considéré comme un véritable modèle réduit de la population étudiée. Sur la base de la formule d'échantillonnage de BERNOUILLI (n= (1,96)2Xn/ (196) +I2x(N-1))1(*) de la population, 97 ménages ont été enquêtés sur un total 290 (tableau 3). Le village de Diamniadio représente les 47 ménages sur les 97, soit 48% de la taille de l'échantillon. Le village de Faoye représente les 50 ménages de l'échantillon, soit les 52%. Le choix des ménages a été fait selon la méthode aléatoire lors de l'enquête (choix au hasard).

Tableau 4: Population à enquêter en fonction des ménages.

Communes

Villages

Nombre de

Concessions

Nombre de

Ménages

Nombre de ménages enquêtés

Pourcentage des ménages enquêtés

Djirnda

Diamniadio

109

141

47

48

Djilasse

Faoye

130

149

50

52

Total

2

239

290

97

100

Source : ANSD, 2023

3.3.2.3 Outils, protocoles de collecte et traitement des données d'enquête

Le questionnaire est créé et enregistré dans le logiciel Kobotoolbox. Ce dernier a permis la collecte, le stock, le déploiement et le traitement des données issues de l'enquête. L'outil Excel et Google Earth sont aussi utilisés pour retravailler certaines données de sorte statistique et cartographique déjà traitées par l'outil Kobo Collect.

Les analyses qualitative et quantitative des informations issues de l'enquête et des entretiens ont permis de connaitre la perception paysanne de la dynamique des unités et du changement climatique mais aussi des effets climatiques sur ces unités. Elles ont aussi permis de quantifier les impacts de la dynamique des entités paysagers sur les activités sociales et économiques et sur l'environnement. Elles ont fourni enfin des informations sur les politiques de restaurations ou de lutte contre les effets de cette dynamique. Ces informations sont renforcées par les données physiques telles que les suivistopographique et bathymétrique et les échantillons sédiments eau.

3.3.3 La méthode de suivi topographique par piquets

La méthode des piquets s'agit des mesures de suivi d'engraissement ou de démaigrissement à la surface de la vasière en amont et en aval (Faoye et Diamniadio) du milieu d'étude. Ces suivis sont renforcés par le suivi diachronique de la dynamique des bergs (érosion/dépôt) à base d'imagerie satellitaire.

Tableau 5 : Sites d'implantations des piquets

Sites

Situation/Marigot de Faoye

Coordonnées géographiques

Site 1, Diamniadio

Aval

14°07,0N/ -16°57,66W

Site 2, Faoye

Amont

14°22,6N/-16°57,02W

3.3.3.1 Protocole et outils de mesures

On procède à des Suivis topographiques par piquets.Le dispositif est constitué de trois bâtons de 1m de hauteur chacun. Les 50cm sont enfoncés dans la vase et les 50cm restants, représentent la hauteur de référence pour mesurer les variations topographiques (érosion / dépôt) à la surface des vasières. Ainsi, la disposition des piquets en forme de triangle permet d'avoir trois valeurs par relevé et par station et de faire une moyenne.Une station est installée en amont du milieu c'est-à-dire près du village de Faoye et une autre en aval du chenal près du village de Diamniadio. Cela pour poursuivre l'intensité d'érosivité ou d'engraissement à la surface des vasières de la ligne Diamniadio Faoye. Les relevés se font à des intervalles réguliers (tous les 30 jours).

Photo 3:Installation de piquets à Faoye

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023

3.3.3.2 Traitement et analyse des piquets

La réalisation de techniques de piquets permet déterminer le degré d'engraissement ou de dégraissement à la surface de la vasière. La disposition des piquets en forme de triangle permet d'avoir trois valeurs par relevé et par station et de faire une moyenne. La moyenne annuelle est enfin cherchée à partir des moyennes mensuelles obtenues.

*Notons bien que le nombre de référence 50, dont l'unité de mesure est le centimètre, indique les 50 cm sur le sol.

Si la valeur obtenue est supérieure à 50 cm, c'est un milieu oùl'érosion domine, il y a démaigrissement.

Si cette valeur est inférieure à 50cm, c'est l'accrétion qui domine et il y a érosion.

Si la valeur est égale à 50 cm, il n'y a ni d'engraissement ni de démaigrissement. Le bilan est équilibré.

3.3.4 Le suivi de mesures de profondeur des cours d'eau

Les mesures de profondeursont effectuées suivant le long du chenal principal du milieu d'étude (marigot de Faoye).

Carte 7 : Sites de mesures des profondeurs suivant le long du Marigot de Faoye

3.3.4.1 Technique et outils de mesure

Les mesures de bathymétrie sont effectuées pour connaitre la profondeur moyenne du bras de mer de l'aval vers l'amont (Diamniadio à Faoye) et d'apprécier son comportement actuel par rapport à l'inversion du l'estuaire. Le bolong est divisé en 5 sections et une mesure est effectuée au début de chaque section. Ce qui fait au totale 5 mesures allant de l'aval vers l'amont du bolong. Les mesures bathymétriques sont effectuées pendant les marées hautes (14h-16h). Ces mesures se font en saison sèche comme en saison humide pour voir la variation de la bathymétrie des cours d'eau selon les saisons. Une pirogue nous a permis de parcourir le trajet, l'ancre de la pirogue et un décamètre sont utilisés pour mesurer la profondeur des cours d'eau et un GPS pour prendre les coordonnées géographiques des sites de mesure.

Photo 4: Mesure de profondeur dans le marigot de Faoye

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023

3.3.4.2 Traitement et analyse des mesures bathymétriques

Pour le traitement et l'analyse des mesures de profondeur du cours d'eau principal du milieu d'étude, la profondeur moyenne annuelle de chaque site de mesure est déterminée. De ce, pour chaque site, la profondeur obtenue en saison sèche est additionnée à la profondeur mesurée en saison humide. La valeur issue de cette somme est par la suite divisée par deux (2) pour obtenir la profondeur moyenne annuelle pour chaque site.Ensuite, on a cherché la moyenne des 5 mesures obtenues en saison sèche d'une part et de celles des résultats obtenus en saison humide d'autre part pour déterminer la bathymétrie moyenne du cours d'eau selon les saisons.Et enfin, la profondeur moyenne en saison sèche est cumulée à la profondeur moyenne obtenue en saison humide. La valeur obtenue de cette addition est divisée par (2) deux pour connaitre la bathymétrie moyenne du marigot de Faoye.

3.3.5 L'échantillonnagede sédiments et eau

Des échantillons de sédiments et de l'eau sont prélevés pour ce travail.

3.3.5.1 Techniques et outils d'échantillonnage de sédiments et eau

L'échantillonnage des sédiments se fait par unité simple c'est-à-dire selon la topo-séquence recoupant plusieurs unités (chenal, tanne, vasière, cordon sableux). Pour effectuer les prélèvements de sédiments (sable), un tube en PVC transparent de 50cm à 1m et 15cm de diamètre est utilisé. Nous avons utilisé des sachets plastiques pour contenir les échantillons de sédiments prélevés. Le décamètre pour mesurer la profondeur des trous creusés pour les prélèvements de sédiments.Ces prélèvements de sédiments sont faits en surface (0 à 20 cm) comme en profondeur (20 à 40cm) pour analyser les paramètres physico-chimiques selon le gradient vertical c'est-à-dire entre les niveaux de profondeur. Ils sont effectués en deux temps (saison sèche et saison humide). Ainsi, deux sites de prélèvements sont préconisés : l'un en aval (Diamniadio) et l'autre en amont (Faoye). Cela, pour voir la variation saisonnière des paramètres physique et chimique des sédiments mais aussi selon le gradient amont-aval du chenal principal du milieu.

L'échantillonnage de l'eau est fait suivant le long du bolong de Faoye. Le bolong est divisé en cinq sites dont le premier en aval, le troisième au milieu et le dernier site en amont. Des prélèvements d'eau sont faits de l'aval vers l'amont suivant le bolong mais aussi en saison sèche comme en saison humide. Cela pour analyser les paramètres chimiques de l'eau de façon longitudinale (amont-aval) et saisonnière. Des bouteilles en plastique sont utilisées pour contenir l'eau prélevée. La bouteille est noyée dans l'eau et fermée de l'intérieur après remplissage afin d'éviter tout apport extérieur. L'outil Mobile Topographer est utilisé pour repérer les sites de prélèvements. Des étiquettes autocollantes pour la distinction descontenus des échantillons. Ces prélèvements (sable et eau) sont enfinamenés au laboratoire pour effectuer l'analyse de leurs paramètres physiques et chimiques.

Carte 8 : Plan d'échantillonnage des sédiment et eau dans le milieu

Il s'agit, dans cette carte, plan d'échantillonnage de sédiment et de l'eau selon les sites de Diamniadio et de Faoye.

Planche de photos 6:prélèvement de sédiments à Faoye (à gauche) et à Diamniadio (à droite)

Crédits photos : Diouf S. Aziz, Mars 2023

Le traitement des échantillons prélevés (sédiments et eau) se fait au laboratoire. Il constitue alors les travaux de laboratoire. Ces travaux permettent de mettre en évidence les variations des taux des paramètres physique et chimique des échantillons de sédiment et de l'eau prélevés. Ils permettent aussi de mesurer la topographie à la surface des vasières mais aussi connaitre la bathymétrie des cours d'eau.

3.4. Les analyses de laboratoire

Les analyses de laboratoire constituent l'analyse des échantillons desédiment et eau prélevés afin d'évaluer la qualité des sol et eau. Les paramètres analysés pour cette étude sont la Conductivité électrique (Ce) qui détermine le degré de salinité du sol et de l'eau, le pH (potentiel Hydrogène) qui décrit le degré acido-basique et la granulométrie pour la taille, la distribution et la texture des sédiments. Pour les échantillons d'eau, seulement le potentiel hydrogène et la conductivité électrique sont déterminés.

3.4.1 Préparation des sédiments

Les échantillons sont étalés et séchés à l'air libre dans une salle deux jours à une semaine selon leurs degrés d'humidité, et sans risque de contamination par la poussière ou par d'autres facteurs.

Les échantillons sont ensuite soigneusement broyés dans un mortier avant d'être passés au tamis de 2mm. Les composantes de diamètre supérieur à 2mm (ou refus) ne sont pas conservées. La fraction de sable qui est passée par les mailles de 2mm (tamisât ou « terre fine ») est bien mélangée et stockée dans des sachets en plastique.

Cette partie est destinée aux analyses physico-chimiques (pH, conductivité, granulométrie).

Photo 5: Etalement et séchage des sédiments prélevés

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023

3.4.2 L'analyse granulométrique

L'analyse granulométrique a pour but de déterminer la répartition centésimale des particulesdu sol dans les limites conventionnelles : Argiles : inférieur à 0.002 mm ; Argiles et Limons : 0.02-0.002 mm ; Limons : 0.05-0.02 mm ; Sables très fins : 0.1-0.05 mm ; Sables fins : 0.25-0.1 mm ; Sables moyens : 0.5-0.25 mm ; Sables grossiers : 1-0.5 mm ; Sables très grossiers : 2-1 mm.Elle porte sur la terre fine (éléments de taille inférieure à 2 mm). Elle sert à indiquer la nature du matériel déposé, l'évolution de sa sédimentation, sa provenance, à renseigner du processus d'ensablement. Les différentes fractions obtenues sont classées selon les normes AFNOR (Association Française de Normalisation).

3.4.2.1 Outils et techniques

L'analyse granulométrique des prélèvements de sable se fait suivant les méthodes classiques. Il est effectué par une tamiseuse- analysette avec une colonne de 6 tamis. 100g est prélevé sur l'échantillon et est versé sur l'agitateur tournant avec tamis de taille adapté pour les différentes fractions avec fond et couvercle de tamis adapté. Dans notre cas les tamis utiles sont : Argiles : inférieur à 0.002 mm ; Limons : 0.05-0.02 mm ; Sables fins : 0.25-0.1 mm ; Sables moyens : 0.5-0.25 mm ; Sables grossiers : 1-0.5 mm ; Sables très grossiers : 2-1 mm. Après 15 min d'agitation à 80 tours par min les contenus des tamis sont pesés et cumulés. Après les données de fraction sont traités pour la détermination de la texture.

Photo 6:Colonne de tamis et balance électronique

Colonne

De tamis

Balance

Électrique

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023

3.4.2.2 Traitement et analyse granulométrique des sédiments

Le traitement et l'analyse de la granulométrie des sédiments déterminent le calcul des paramètres texturaux par l'outil Gradistat et la représentation sous forme graphique des résultats afin de déterminer la dimension, la distribution, la provenance et les conditions de dépôt des sédiments. Pour déterminer la texture des sédiments, le grain moyen, le coefficient de dispersion, le coefficient d'asymétrie et le kurtosis sont calculés.Les fractions utilisées pour le classement granulométrique de ces particules sont 1000-450 um (sables très grossiers), 450-200 um (sables grossiers), 200-25 um (sables moyens), (25-15,6 um) sables fins, (15,6-11 um) limon et (11-0 um) argile. Ainsi,

- Le calcul du grain moyen (MZ) reflète la taille moyenne du sédiment total et permet d'approcher les conditions diverses propres aux dépôts. Cette valeur se détermine graphiquement sur une courbe cumulative de fréquence des poids :

- Le coefficient de dispersion (SI), encore appelé écart - type, est la principale mesure de dispersion et permet de mesurer l'indice du tri du sédiment.Si le SI est inférieur à 1,0 le sédiment très bien classé ; Etant entre 1,0 et 2,5 signifie un sédiment bien classé ; Normalement classé si la valeur varie entre 2,5 et 3,0 ; Et enfin mal classé 3,0 et 4,0.

- Les coefficients d'asymétrie (Ski) permettent de quantifier les sens et la magnitude de l'écart à la normale. Ski varie entre + 1 et - 1. Ainsi, pour une courbe symétrique, Ski = 0 ; Il tend vers + 1 lorsqu'il y a excès en particules fines et vers - 1 lorsqu'il y a excès en éléments grossiers.Quant au Kg, sa valeur est égale à 1 quand la courbe est normale, supérieure à 1quand le sédiment est bien trié dans la partie centrale et inférieure à 1 quand il y est mal trié.

- En fin, la valeur du Kurtosis permet de mesurer le degré d'aplatissement de la distribution pour les sédiments. Le Kurtosis est compris entre 1 et l, 5, la distribution est mésokurtique, platikurtique si le KG< 0,6, et leptokurtique si le KG> 1,5 pour une distribution qui s'élève assez haut puis retombe assez brutalement.

3.4.3 La conductivité électrique 

La conductivité électrique (Ce) est l'aptitude d'un matériau ou d'une solution à propager la chaleur ou le courant électrique. Elle est par ailleurs fonction de la concentration en sels du milieu. En effet, la mesure de la conductivité est un moyen d'apprécier le niveau de salinité d'une eau ou d'un sol. Plus la solution est chargée en sel, plus le courant passe facilement. D'après la norme AFNOR [norme AFNOR (Association Française de Normalisation) NF X-31-103, 1998 (rapport sol/solution 1/2,5], pour déterminer la conductivité électrique de l'échantillon du sol, la suspension doit être au 1/5, soit 10g de « terre fine » (séchée puis tamisée selon le protocole de préparation d'un échantillon) mélangée à 50mL d'eau distillée puis bouillie et refroidie. Elle est déterminée par une mesure directe à l'aide d'un conductimètre. Son unité de mesure est le micro siémens par centimètre (uS/cm).

3.5.1 Outils et Techniques

La mesure de la conductivité électrique se fait avec un conductimètre muni d'une électrode. Pour le protocole de traitement de la conductivité électrique, nous avons pesé 10g de « terre fine », puis ajouté 50mL d'eau distillée, bouillie et refroidie. Ensuite, agité pendant environ 1 à 2 mn et laissé reposer pendant 30mn avant de mesurer la conductivité de l'échantillon. Enfin, nous avons rincé la cellule de mesure avec de l'eau distillée et sécher au papier Joseph et fait de même pour les autres échantillons.

Photo 7:Conductimètre

Crédit photo :Faye Bineta, 2017

3.5.2 Analyse et interprétation de la conductivité électrique

Elle permet de déterminer la teneur en sel d'un sol. Si la conductivité électronique est inférieure à 250 uS/cm, le sol est non salé. Le sol est extrêmement salé si cette valeur est supérieure à 2000uS/cm. Un sol est considéré comme salé si dans un de ses horizons situés à une profondeur inférieure à 60 cm, la conductivité électrique de l'extrait 1/10 à 25°C est supérieure ou égale à 500 uS/cm(Mathieu C. et Pieltain F., 2009. Faye B., 2017). L'interprétation des valeurs de (Ce) obtenues est faite suivant les normes présentées dans le tableau 7.

Tableau 6:Interprétation de la CE (Bocoum M., 2004)

CE en us/cm-1

< 250

250-500

500-1000

1000-2000

>2000

Degré de salinité

Non salin

Légèrement salin

Salin

Très salin

Extrêmement salin

3.4.4 Méthode d'analyse du pH

Le pH (potentiel hydrogène) est la mesure de l'acidité, de la basicité ou de la neutralité d'un sol.Le pH influence directement la vie microbienne du sol et les formes chimiques des éléments nutritifs. Le pH conditionne d'autre part l'assimilabilité et la bonne disponibilité des éléments minéraux. Il est déterminé électroniquement sur un pH-mètre à lecture directe.

3.5.3 Outils et Techniques

Pour déterminer le pH eau (ou pH de la solution du sol), la suspension doit être au 2/5 : soit 10g de « terre fine » mélangée à 25mL d'eau distillée, bouillie et refroidie en se référant à la norme AFNOR, (rapport sol/solution 1/2,5). Pour se faire, nous avons pesé 10g de « terre fine » (selon le protocole de préparation des échantillons) et ajouté 25mL d'eau distillée, bouillie et refroidie. Puis, mis un barreau aimanté dans le bécher et agité pendant 1mn à l'aide d'un agitateur magnétique. Enfin, nous avons laissé reposer la suspension pendant 30mn avant de plonger les électrodes dans le bécher pour lire la valeur du pH.

Photo 8: pH-mètre

Crédit photo : Faye Bineta, 2017

3.5.4 Analyse et interprétation du pH

Le potentiel hydrogène permet de déterminer le degré d'acidité d'un sol. Si le pH est inférieur à 4,5, le sol est extrêmement acide ; légèrement acide s'il est compris entre 6,1 et 6,6. Le sol est très alcalin si le pH est supérieur à 8,5.Les normes présentées dans le tableau 8 permettent l'interprétation des valeurs de pH de sols obtenues.

Tableau 7:Interprétation du pH des sols (Bocoum M., 2004)

Degré

Extrêmement acide

Très acide

Acide

Modérément acide

Légèrement acide

Neutre

Légèrement alcalin

Alcalin

Très alcalin

pH

<4,5

4,6-5,2

5,3-5,5

5,6-6,0

6,1-6,6

6,7-7,2

7,3-7,9

8,0-8,5

>8,6

3.5. L'analyse de cartes diachronique

L'analyse diachronique procède par le traitement multi temporel de l'état naturel de l'entité paysagère du milieu. Ainsi, pour étudier la dynamique des unités morphologiques le long de Diamniadio à Faoye de 1970 à 2020 et du comportement morpho-dynamique des berges, les images satellitaires Landsat sont utilisées. L'analyse de cartes est fixée à un intervalle de 12 ans pour déterminer l'évolution progressive ou régressive des unités paysagères du milieu.

Pour le suivi de la dynamique de l'érosion des berges, les séquences 1972-1995, 1995-2020 et 1972-2020 sont analysées. Cela permet de quantifier en hectare les sédimentsdéposés ou érodésle long des bergesentre 1972 et 2020 et de renforcer les mesures topographiques par piquets.

3.5.1 Les images utilisées

Les images satellitaires Landsat sont utilisées pour l'étude de la dynamique des unités morphologiques dans notre milieu d'étude de 1970 à 2020 (Tabl.9). Leur choix se basse sur la disponibilité de la donnée mais aussi pour mieux apprécier le comportement des unités paysagères pendant les années de haute sècheresse (1970, 1980) et d'humidité très forte (2000, 2020). Les images satellitaires Landsat de 1972, 1984, 1995, 2007 et 2020 sont doncutilisées pour suivre l'évolution des unités paysagères et la dynamique de l'érosion des bergs.

Tableau 8:Les données satellitaires utilisées, Diouf Serigne Aziz, 2023.

Satellite

Capteurs

Heure

Date

Résolution (m)

Landsat 1

MSS

10 :57 :16

1972-11-05

50

Landsat 5

TM

10 :57 :32

1984-10-17

30

Landsat 5

TM

10 :35 :20

1995-05-09

30

Landsat 7

ETM+

11 :22 :11

2007-04-24

30

Landsat 8

OLI et TIRS

11 :27 :47

2020-11-21

30

3.5.2 Protocole de Traitement et d'analysedes images satellitaires

Il désigne du traitement des images pour suivre la dynamique des unités d'occupation du sol et de l'érosion des bergs entre 1970 et 2020.

3.5.2.1 Suivi de la dynamique des unités morphologique

Il s'agit de faire le traitement des images satellitaires puis l'estimation des superficies des différentes classes(unités) obtenues par le logiciel Arc gis. Elle constitue le prétraitement, laclassification, le calcul statistique des unités et l'habillage de la carte.

- La combinaison des bandes consiste à créer un fichier qui regroupe toutes les bandes formant ainsi une seule image ou composite prête à être utiliser.

- L'extraction du milieu d'étude qui consiste à extraire uniquement notre milieu d'étude. Elle est rendue possible grâce à la limite du milieu sous forme de polygone obtenue par digitalisation.

- La classification de l'image est faite selon la classification supervisée, c'est-à-dire celle basée sur la reconnaissance des différentes unités qui se trouvent dans l'image et classer par thème. Pour ce faire, les différentes unités telles que la vasière nue, la mangrove, la savane arborée, la savane arbustive, la prairie marécageuse, les bolong, les plans d'eau libres, la tanne nue, la tanne herbue, l'habitat et les terres cultivables, sont classées en 6 unités morphologiques. Elles s'agissent de : la vasière nue, la vasière à mangrove, les cours d'eau, les tannes, la végétation continentale et les terres cultivables. Ces deux dernières unités constituent les subdivisions des cordons sableux. Et cela, pour mieux évaluer les impacts de la dynamique sur la végétation, l'agriculture et l'habitat. Ainsi, la vasière nue représente les vasières dépourvues de végétation. La vasière à mangrove constitue la zone de mangrove. Les cours d'eau regroupent l'ensemble des eaux surfaciques du milieu. Les tannes referment la tanne nue et la tanne couvert de végétation. La végétation continentale regroupe toute la végétation immersible (la savane arborée, la savane arbustive, la prairie marécageuse). Et enfin, les terres cultivables renferment les champs et l'habitat. La classification consiste à assigner un de ces 6 unités à chacun des pixels de l'image.

3.5.2.2 Traitement du suivi de l'érosion des bergs

Pour la cartographie de la dynamique des bergs, les images des années 1972, 1995 et 2020 sont utilisées. Le réseau hydrographique des images déjà classifiées est extraite puis classé en trois séquences (1972-1995, 1995-2020 et 1972-2020).L'outil `Intersect' est utilisé pour obtenir la surface qui n'a pas subi de changement entre ces séquences. Le résultat désigne la surface non changée ou la ligne de référence. Puis les intersections du réseau de l'année de départ et de la ligne de référence sont écrasées par l'outil `Ecrase' (Arctoolbox-AnalysisTools-Overlay) pour obtenir l'accrétion et celui de l'année d'arrivée et cette même ligne de référence pour obtenir la surface érodée. La formule utilisée alors est:

? Accrétion : Année de départ - Surface non changée

- Erosion : Année d'arrivée - surface non changée

Le calcul statistique et l'habillage : le calcul statistique consiste à calculer les valeurs des unités en hectare (h). L'habillage consiste à ajouter les éléments de la carte.

Cela permet d'analyser alors l'évolution des unités morphologique dans le milieu mais aussi de suivre la dynamique de l'érosion des bergs entre les années 1970 aux années 2020.

Dans l'ensemble, l'approche méthodologique adopté pour effectuer ce travail se basse sur la recherche documentaire, le recueil de données complémentaires au niveau des institutions, les travaux de terrain, les analyses de laboratoire et l'analyse des cartes diachroniques ainsi que le traitement et leur analyse. Cela pour obtenir des résultats relatifs à la dynamique des unités morphologiques du milieu d'étude.

Chapitre 4 : Analyses, interprétations et discussions des résultats

Il s'agit de l'analyse et de l'interprétation des résultats des mesures topographiques, bathymétriques des cours d'eau, de l'analyse des paramètres physico-chimiques des échantillonssédiments et eau, des cartes diachroniques et des résultats d'enquêtes.

4.1. Analyse et interprétation des mesures de suivi de la dynamique de l'érosion

Il s'agit de l'analyse des résultats de suivis topographiques par piquets et de la dynamique des berges par la télédétection ainsi que leur interprétation.

4.1.1 Analyse des résultats

4.1.1.1 Résultats de suivi topographique par piquets

L'analyse des piquets consiste à apprécier le degré d'engraissement ou de démaigrissement à la surface des vasières. C'est plus nettement de voir s'il a érosion (creusement) ou accrétion (accumulation) à la surface des vasières. Ainsi, les résultats de suivi par piquets, issus des 10 mesures faites, révèlent que le milieu est dominé par l'accumulation dans sa partie sud c'est-à-dire en aval du marigot de Faoye plus précisément à Diamniadio. Et par l'érosion dans sa partie nord (Faoye), en amont du chenal principal. En effet, nous avons une moyenne qui est égale à 43 cm soit 7 cm de sédiments déposés à Diamniadio et 56 cm à Faoye, soit un dégraissement de 6 cm durant les 10 mois.

Tableau 9 : Résultats des suivis topographiques par piquets

Sites

Largueur en cm

Dynamiques

Coordonnées géographiques

Site 1, Diamniadio

43 cm

+7cm

Accrétion

14°,070N/ -16°,5766W

Site 2, Faoye

56 cm

-4cm

Erosion

14°,226N/-16°,5702W

4.1.1.2 Résultats de la dynamique des berges par télédétection

L'analyse diachronique de la dynamique des barges permet de caractériser le rapport entre l'érosion et l'accrétion au niveau des berges afin de quantifier le volume de sédimentdéplacés ou déposés en hectare (ha). Ainsi, entre les séquences 1972-1995, 1995-2020 et 1972-2020, le milieu est dominé par un érosion immense des berges. -1011 ha arrachés contre 311 ha déposés entre 1972 et 1995, soit une perte de 700 ha, puis -1896 ha érodés entre 1995 et 2020 contre 236, soit un déficit de 1660 ha et -2522 ha de sédiments détachés des berges contre 162 accumulés entre 1972 et 2020. Le bilan sédimentaire des berges est donc déficitaire avec un débit de - 2360 ha entre 1972 et 2020. Toutefois, cette érosion forte des berges n'est pas globale. Le milieu se voit par la prédominance de l'accrétion en aval (île de Diamniadio) et de l'érosion des berges de plus en plus vers l'amont (Faoye). Cette accumulation au niveau des berges est même devenue plus marquante durant ces dernières années comme l'illustre la situation 1995-2020.(Cf. Carte9).Du coup, les résultats de suivi de la dynamique des berges rejoignent ceux du topographique par piquets qui révèlent tous la prédominance de l'érosion en aval et de l'accrétion en amont du marigot de Faoye.

Figure 18 :Résultats de la dynamique de l'érosion des berges entre 1972 et 2020 en hectare

Dans l'ensemble, la localité de Diamniadio qui se localise en aval du marigot est dominée par l'ensablement de ces vasières contrairement à Faoye c'est-à-dire en amont qui se caractérise par le creusement de ces bas-fonds.

Carte 9 : Résultats de la dynamique de l'érosion des berges entre 1972 et 2020.

4.1.1 4.1.2 Interprétation des résultats de suivi de l'érosion

Les suivis topographiques par piquets et diachronique de la dynamique des berges révèlent que le milieu est dominé par l'accrétion en aval et par l'érosion en amont.Cette situation se justifie essentiellement par la dynamique marine qui dépose continuellement sa charge à la rentrée des bolong. Mais aussi par les sédiments issus des bancs sableux entrainés et déposés au niveau des unités de vasière et tanne et au fond des chenaux (Cf. Figure 46, annexe). Cet ensablement quasiment à l'île de Diamniadio diminue le lit du cours d'eau en aval (Cf. Carte11), ce qui favorise au réseau hydrographique de gagner de plus en plus d'espace latéralement mais aussi vers amont d'où l'importance de l'érosion de plus en plus vers l'amont du marigot.

4.2. Analyse et interprétation des mesures de profondeurs des cours d'eau

Il s'agit d'apprécier les résultats des mesures de la profondeur du marigot de Faoye, l'analyse et l'interprétation de ces résultats.

4.2.1. Résultats des mesuresde profondeurs

Les résultatsdes mesures de profondeurs obtenues montent qu'elles du cours d'eau s'augmentent de l'aval vers l'amont contrairement à un cours d'eau normal où les points les plus bas, plus profonds se repèrent vers l'aval. La carte 8 illustre nettement ces variations de profondeurs de l'aval vers l'amont. La profondeur moyenne du cours d'eau, en saison sèche, est égale à 9,02m et 10,53m en saison humide. La profondeur moyenne du marigot est alors égale à 9,78m. Sa profondeur maximale est de 17,30m, la minimale du marigot 2,93m annuellement.

Carte 10: Résultats des mesures de profondeurs le long du marigot de Faoye en mètre (m)

Réalisation : Diouf S. Aziz

Date : Juin 2024

Source : Mesure de profondeurs

Diouf S. Aziz 2023

Projection : UTM Zone28N

Datum : WGS 1984

4.2.2. Interprétation des résultats de profondeurs des cours d'eau

La variationde la profondeur, qui s'accroit de plus en plus vers l'amont du bolong, depuis Diamniadio à plus de 15km vers Faoye, peut avoir une double explication.

D'une part, notons bien que le milieu est dans un estuaire inverse où la dynamique ne dépend pas des apports extérieurs : pluvial et fluvial, mais de celui de la Mer. L'eau qui alimente le Saloum et ses défluents, chargée de particules depuis sa source à plus de 100km (Mer), dépose à l'entrée des bolong les plus grossiers. Seuls les plus fins peuvent aller jusqu'au-delà (point d'arrivé). Ces dépôts répétitifs s'accumulent au fur et à mesure sur les portes des bolong et favorisent ainsi leur ensablement. Dans le milieu, cela justifie les faibles profondeurs obtenues au niveau du premier site (en aval) et les fortes profondeursobservées autroisième (le plus profond) qui se trouve à plus de 15 km de l'aval.

En d'autre part, cela se justifie par l'entaille des bas-fonds par l'eau de la mer en créant une pente inclinée vers le sens inverse de l'ancien affluent. Le cours d'eau étant très long, parcourant plus de 20km du domaine insulaire jusqu'au domaine continental (Faoye) draine sur une surface à topographie très variante. Cette topographie décroît d'amont en aval, de Faoye vers Diamniadio. Ce qui favorisait l'écoulement normal de l'affluent qui déversait dans le Saloum. Mais à l'actuel où l'apport provient là où la pente est plus faible, il faut forcement des pentes beaucoup plus faibles que celles-ci pour qu'il est drainage. Cette fabrication de pentes entraine ainsi le creusement du lit du marigot de plus en plus vers l'intérieur car l'eau draine suivant la pente. Cette entaille, due à inversion du delta, justifie en d'autre part l'inversion de la pente du marigot et donc l'augmentation de la profondeur de l'aval vers l'amont.

C'est donc l'inversion du delta par l'intrusion marine dans les fleuves et leurs affluents qui expliquent les profondeurs des cours d'eau qui augmentent au fur et à mesure vers l'intérieur des bolong. Cette inversion se manifeste par l'ensablement de l'entrée des bolong en aval et le creusement des bas-fonds en amont (à Faoye).

4.3. Analyse et interprétation des paramètres physico-chimiques des sédiments et eau

Il s'agit de l'analyse des résultats des paramètres physiques et chimiques des échantillons d'eau et de sédiments prélevés et de l'interprétation, selon les normes AFNOR, des résultats obtenus pour chaque paramètre. Ces paramètres concernent la conductivité électrique (Ce), le potentiel hydrogène (pH) et la granulométrie.

4.3.1. Analyse et interprétation des paramètres chimiques de l'eau

Les échantillons d'eau sont entièrement issus du marigot de Faoye, cours d'eau principale parcourant la zone du sud au nord. En effet, 5 échantillons d'eau sont prélevés suivant le long du chenal afin d'apprécier la qualité de l'eau suivant le gardien aval- amont (Diamniadio Faoye).Les paramètres chimiques analysés sont le potentiel hydrogène (pH) et la conductivité électrique (Ce) de l'eau (voir tableau 10). Par contre, les valeurs de mesures du conductimètre sont limitées à 3999mS/cm. Ce qui fait que certains sites peuvent même avoir une conductivité électrique dépassant cette limite.

Tableau 10: Résultats des paramètres physico-chimiques du marigot de Faoye

Sites de prélèvements

Conductivité électrique (Ce) en mS/cm

Potentiel hydrogène (pH) = -log (H+)

Saison sèche

Saison humide

Saison sèche

Saison humide

L'année

Site1 (s1)

3999

3999

8,30

8,12

8,21

Site2 (s2)

3999

3999

8,25

8,15

8,20

Site3 (s3)

3999

3999

7,93

7,79

7,86

Site4 (s4)

3999

3999

8,15

8,38

8,27

Site5 (s5)

3999

3999

7,85

7,91

7,88

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.1.1. Interprétation de la conductivité électrique (Ce) de l'eau

Ce tableau ci-dessus révèle que la conductivité électrique (Ce) du marigot de Faoye dépassent largement la conductivité d'une eau non salée (<250) dans tous les sites et pendant toutes les saisons. De l'aval à l'amont (Diamniadio à Faoye), l'eau enregistre les mêmes valeurs de conductivité électrique (3999mS/cm). La saison sèche comme la saison pluvieuse, la conductivité est toujours extrême 3999mS/cm. Elle est de l'ordre de 3999mS/cm annuellement. Cela monte que le marigot de Faoye en particulier et l'eau surfacique du milieu en générale sontextrêmement salées, avec une concentration excessive en sels minéraux (calcium, magnésium, sodium, potassium).

4.3.1.2. Interprétation du potentiel hydrogène (pH) de l'eau

Selon les normes AFNOR, une eau avec un pH entre 6,3 et 7,2 est neutre, acide entre 5,3 et 5,5 et alcaline s'il varie entre 8,2 et 8,5.

*Suivant les saisons, l'eau du marigot est aussi bien alcaline en saison sèche qu'en saison pluvieuse en moyenne. Toutefois, le pH enregistré en saison sèche est plus élevé que celui relevé pendant la saison pluvieuse même si l'écart n'est pas trop important. Ce qui montre que l'eau est plus acide en saison pluvieuse que pendant la saison non pluvieuse, Cela peut être dû à l'eau de pluie qui, avec un pH plus acide que le marigot (6 à 6,1), vient s'ajouter à un pH alcalin (8,10). Et c'est probablement ce qui réduit l'alcalinité du marigot et favorise son état moins alcalin en saison pluvieuse que pendant la saison sèche.

*Suivant le gradient aval-amont ou du site (s1) vers le site (s5), le marigot de Faoye est alcalin dans sa partie aval et légèrement alcalin en amont. Cela monte que le sous-sol du cours d'eau est plus très riche en matières minérales telles que le calcium, le magnésium, le potassium à l'entrée des bolong qu'à l'intérieur vers l'amont.

Carte 11:Variation saisonnière du pH dans le marigot de Faoye

Le marigot se voit avec un pH de l'ordre de 8,08 en moyenne. Cela conclue que l'état de l'eau du milieu est alcalin. La concentration en calcium, en magnésium, en potassium, en bicarbonate, ... y est très élevée due naturellement à leur richesse dans le sous-sol où draine le bolong.

4.3.2. Analyse et interprétation des paramètres chimiques des sédiments

Les paramètres chimiques concernent le potentiel hydrogèneet la conductivité électrique.

4.3.1. Le potentiel hydrogène (pH)

Le pH mesure le degré d'acidité ou d'alcalinité d'un sol.

Au niveau du site 1 (à Diamniadio), les sols se caractérise par un pH neutreà légèrement alcalin et légèrement alcalin (inférieur à 8,0) à alcalin (entre 8,0 et 8,5) au sein du site 2 (Faoye).

Le pH des unités morphologiques dans le milieu augmente en saison humide en surface (0-20 cm) et diminue en profondeur (20-40 cm), Fig.6. Il est neutre à légèrement alcalin pendant l'hiver en surface (6,9 à 7,9) et neutre à alcalin vers la profondeur (7,2 à 8,2). Tous les formations pédologiques ont un pH légèrement alcalin en surface pendant cette période sauf les terres cultivables localisées en aval (Diamniadio) qui sont neutres. Cette alcalinité légère persiste en profondeur sauf au niveau de Faoye où les terres agricoles ont un pH alcalin (8,0 à 8,2). Pendant l'hivernage, l'acidité des sols diminue en surface mais augmente en profondeur dans le fond des cours d'eau. Cela due à l'eau de pluie qui s'accumule dans ces entités dépressionnaires. Toutefois, les autres unités se voient par un pH accroit de la surface vers la profondeur. Ce qui justifie leur degré d'alcalinité plus élevé dans l'horizon 20-40 cm.

Le site 1 et le site 2 ont donc presque les mêmes caractéristiques de sols qui sont légèrement alcalins. Toutefois, les terres de culture à Faoye sont alcalines à la différente des terres qui se trouvent à Diamniadio qui sont neutres en surface pendant la saison sèche et en profondeur durant l'hivernage. Le pH dans le fond du marigot de Faoye est plus en plus alcalin de Diamniadio vers Faoye. L'acidité (pH) des sols du milieu suit donc un gradient aval-amont, plus acide en aval et légèrement alcalin à alcalin de plus en plus vers l'amont du milieu d'étude sauf au niveau des tannes (inversement).

Carte 12:Distribution du potentiel hydrogène (pH) dans le milieu

4.3.2. La conductivité électrique (Ce)

La conductivité électrique mesure le degré de salinité d'un sol en micro siémens par centimètre.

Les résultats obtenus révèlent que les sols du milieu d'étude n'ont pas la même teneur en sels solubles. Cette variabilité de la conductivité fait que nous avons des sols non salés, des sols légèrement salés à des sols extrêmement salés (Carte15). Ces sols se répartissent selon les unités morphologiques du milieu, les horizons mais aussi suivant les saisons. En saison sèche, les horizons 0-20cm et 20-40cm ont quasiment le même comportement chimique. La conductivité électrique est supérieure à 2000 ìS/cm dans les tannes, les vasières et dans le fond des chenaux. Elle varie de 2455 à plus de 3999 ìS/cm dans ces unités. Dans les terres de culture, le sol est extrêmement salé à Diamniadio avec une conductivité de 3999 ìS/cm et légèrement salé à salé à Faoye (394 à 962 ìS/cm) dans tous les horizons. Par contre, pendant la saison humide, on note une diminution de la salinité des sols dans tous les niveaux de profondeurs. Toutefois, elle reste plus importante en profondeurs qu'en surface dans les vasières, tannes et fond des chenaux. Leur conductivité électrique varie de 1759 à 3999 ìS/cm en surface contre 2340 à 3999 ìS/cm en profondeur. Au niveau des terres cultivables, le sol est non salé en saison humide dans tous les horizons sauf dans le niveau 20-40 cm en aval où il est extrêmement salé. Dans le fond du chenal principal, les sols sont extrêmement salés mais plus salés en amontqu'enaval. La conductivité est de 3626 ìS/cm à Diamniadio et plus de 3999 ìS/cm à Faoye. La salinité du cours d'eau diminue pendant la saison pluvieuse. La conductivité passe de 3934 ìS/cm en saison non pluvieuse à 3235 ìS/cm en saison humide. Les sols du milieu sont extrêmes salés sauf au niveau des terres de culture à Faoye même si cette salinité extrême voit une légère réduction en saison humide.

Carte 13:Distribution saisonnière de la conductivité électrique (Ce) dans le milieu d'étude

Les analyses chimiques des sédiments et de l'eau du milieu montrent donc que les eaux surfaciques et les sols du milieu sont essentiellement extrêmement salés, très minéralisés et légèrement alcalins à alcalins. Elles se manifestent plus à Diamniadio qu'à Faoye et durant la saison sèche que pendant la saison humide d'une manière générale. Ces analyses chimiques sont renforcées par celles des paramètres physiques afin d'apprécier la granulométrie de ces sédiments.

4.3.3. Analyse granulométrique des sédiments

Il s'agit de l'analyse de la distribution des sédiments prélevés et de leurs paramètres texturaux. Le prélèvement s'effectue suivant la topo-séquence c'est-à-dire du fond du chenal aux cordons en passant par les vasières et les tannes. La texture du sol est définie par les proportions relatives de particules argileuses, limoneuses (silteuses) et sableuses qui constituent la terre fine = 2 000 um. Les fractions utilisées pour le classement granulométrique de ces particules sont 1000-450 um (sables très grossiers), 450-200 um (sables grossiers), 200-25 um (sables moyens), (25-15,6 um) sables fins, (15,6-11 um) limon et (11-0 um) argile. Deux sites sont à analyser : le site de Diamniadio en aval et le site de Faoye en amont du marigot de Faoye.

4.3.3.1. Analyse granulométrique à Diamniadio

Les échantillons de sédiments prélevés et analysés sur les différentes unités morphologiques du site de Diamniadio fournissent les résultats ci-dessous sur chacune des unités. En effet, ces fractions prélevées suivant la topo-séquence (Fond du chenal, vasière, tanne et cordon), montre qu'elles sont essentiellement modérément triées, avec un coefficient de dispersion (So) qui est généralement partout inférieur à 1, sauf dans le fond du chenal où les sédiments sont mal triés avec un sorting supérieur à 1 durant toutes les saisons. Cela se voit nettement sur la figure 7 où l'allure de la courbe est très oblique dans sa partie centrale pour les unités tanne, vasière et cordons sableux, définissant une concentration des sédiments de la fraction 25um et 200um qui correspond au sable moyen. Par contre, l'allure de la courbe granulométrique est verticale dans sa partie centrale pour le fond du chenal, montrant la concentration des sédiments de la fraction 15,6um et 25um (sable très fin). Ces disparités sur la concentration des sédiments selon les unités sont confirmées par le Mz qui est le sable très fin dans le fond du chenal (Mz > 3) et le sable moyen pour les autres unités où le Mz < 2.

Figure 19:Courbe granulométrique des fractions sableuses de Diamniadio ; Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.1.1. La distribution des sédiments sur la vasière à Diamniadio

Les sédiments prélevés et analysés sur la vasière de Diamniadio montrent que cette unité, très frappée par l'ensablement, reste essentiellement sableuse (91,9%). Les silts ne représentent que les 8,1% restants. Toutefois, les sables qui représentent à eux seuls cette majorité sont de dimensions différentes. Le sable moyen est le plus fréquent avec 58%, suivi du sable fin (23%). Les sables très grossier et grossier et les sables très fin ne dépassent pas 5,1% chacun. Les silts se répartissent entre les très grossiers (4,7%) et les grossiers (0,3%). Les vases sont donc peu fréquents, dans tous les horizons et pendant les deux saisons, dans la vasière de Diamniadio. Cela est dû par l'ensablement très significatif dominant cette unité dont les sables représentent plus de 91 % des sédiments prélevés. Les graviers et les argiles sont absolument absents dans la vasière de Diamniadio.

Figure 20:Fréquence des sédiments sur la vasière de Diamniadio ; Diouf S. Aziz, 2023

Les paramètres texturaux des sédiments de la vasière de Diamniadio sont illustrés dans le tableau 12. En effet, sur l'ensemble des échantillons prélevés et analysés au laboratoire, le grain moyen ou le Mz est partout compris entre 1,763 et 1,778. Cela justifie nettement la prédominance du sable moyen dans la vasière de Diamniadio. Le coefficient de dispersion (So) est partout inférieur à 1 mais très proche à cette valeur (plus de 0,880) qui illustre que les sédiments sont modérément triés et modérément classés. Le coefficient d'asymétrie qui tend vers +1 (0,2) montre qu'il a excès en particules fines et que la courbe granulométrique est bien asymétrique. En ce qui concerne le coefficient d'acuité ou le Kurtosis qui est partout supérieur à 1,5, témoigne une distribution très pointue qui s'élève assez haut puis retombe assez brutalement. Le Kg est très leptokurtique indique que la variance est principalement due à des déviations peu fréquentes mais extrêmes.

Tableau 11:Paramètres texturaux des sédiments de la vasière à Diamniadio

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1v.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

294,6

1,763

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,935

0,952

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,267

0,267

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,600

2,600

Très leptokurtique

E2v.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

291,7

1,778

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,947

0,961

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,285

0,285

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,642

2,642

Très leptokurtique

E1v.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

291,7

1,777

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,843

0,882

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,216

0,216

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,299

2,299

Très leptokurtique

E2v.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

291,7

1,777

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,895

0,922

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,233

0,233

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,446

2,446

Très leptokurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.1.2. La distribution des sédiments sur les tannes à Diamniadio

Les tannes localisées dans la localisé de Diamniadio abrite une double facie de caractéristiques granulométriques différentes. En effet les sédiments prélevés et analysés sur les tannes sont entièrement constitués de sables et de silts. Les sables sont plus fréquents 88% mais à des dimensions très différentes. Tout comme la vasière, les tannes sont dominées par le sable moyen qui occupe 54,3%, suivi du sable fin (22,9%). Le sable très grossier, le sable grossier et le sable très fin sont très peu fréquents. Les 12% restants sont représentés par les silts, notamment le silt grossier (7,2%), le silt très grossier et le silt moyen. La vase ne se retrouve qu'en profondeur (20-40cn) pendant la saison pluvieuse. Les graviers et les plus fins (argile) ne sont pas présents dans la distribution des sédiments dans les tannes de Diamniadio.

Figure 21:Fréquence des sédiments sur les tannes de Diamniadio ; Diouf S. Aziz, 2023

Le tableau 13 illustre les paramètres texturaux des sédiments issus des tannes de Diamniadio. En effet, le grain moyen est le sable moyen sauf en profondeur pendant la saison humide où le grain moyen est marqué par le sable fin. Le Mz de l'échantillon (E2tDS2) qui est supérieur à 2 la confirme. Le So qui est partout inférieur à 1 sauf en profondeur pendant la saison pluvieuse monte que les sédiments sont modérément bien triés à mal triés, modérément classés à mal classés. En ce qui concerne SKg ou le coefficient d'asymétrie, qui tend vers +1 témoigne qu'il y a excès en particules fines et que la courbe granulométrique est bien asymétrique. Quant au Kurtosis qui est partout supérieur à 1,5 illustre que la distribution est très leptokurtique.

Tableau 12:Paramètres texturaux des sédiments des tannes à Diamniadio

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1t.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

298,1

1,746

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,534

0,617

Modérément bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,211

0,211

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,569

1,569

Très leptokurtique

E2t.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

300,1

1,736

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,585

0,664

Modérément bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,151

0,151

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,706

1,706

Très leptokurtique

E1t.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

295,3

1,760

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,733

0,793

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,167

0,167

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,085

2,085

Très leptokurtique

E2t.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

248,2

2,010

Sable fin

Coefficient de dispersion (So)

2,240

1,164

Mal trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,427

0,427

Très bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,568

2,568

Très leptokurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.1.3. La distribution des sédiments sur les cordons sableux à Diamniadio

Ces prélèvements sont faits plus exactement au niveau des terres cultivables de Diamniadio. Les sédiments issus des cordons sableux à Diamniadio abritent de facies sablo-silteux. Les sables, de proportions et de taille variables, sont les plus fréquents (95%). Les silts ne représentent que les 4,8%. Les plus grossiers (graviers) et les plus fins (argile) sont absents dans la distribution des sédiments. Le sable moyen et le sable fin sont plus fréquents avec des taux de 64,4 et 25,6% respectivement. Les sables très fin et grossier sont peu représentatifs. Cette prédominance du sable moyen témoigne une concentration des sédiments de la fraction 25um et 200um. Les sils se voient par les limons très grossier, grossier et fin.

Figure 22:Fréquence des sédiments sur les cordons sableux de Diamniadio ; Diouf S. Aziz, 2023

Les paramètres texturaux des sédiments prélevés et analyses au laboratoire sont illustrés par le tableau 14. D'après la méthode de Folk et Ward, le grain moyen des cordons de Diamniadio est essentiellement le sable moyen avec un Mz inférieur à 2. Le coefficient de dispersion qui détermine l'indice du tri du sédiment monte que les sédiments sont modérément classés ou modérément triés. Cela explique le So qui varie entre 0,5 et 1. Pour ce qui est du coefficient d'asymétrie qui tend vers +1, illustre qu'il y a excès en particules fines et que la courbe granulométrique est très bien asymétrique. Quant au Kurtosis, partout supérieur à 1,5 témoigne une distribution très pointue appelée très leptokurtique.

Tableau 13:Paramètres texturaux des sédiments des cordons sableux à Diamniadio

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1ch.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

227,1

2,139

Sable fin

Coefficient de dispersion (So)

2,078

1,055

Mal trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,528

0,528

Très bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,989

1,989

Très leptokurtique

E2ch.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

253,4

1,981

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,942

0,958

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,410

0,410

Très bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,039

2,039

Très leptokurtique

E1ch.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

291,5

1,778

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,732

0,792

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,221

0,221

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,082

2,082

Très leptokurtique

E2ch.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

294,4

1,764

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,556

0,638

Modérément bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,280

0,280

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,680

1,680

Très leptokurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.1.4. La distribution des sédiments dans le fond des chenaux à Diamniadio

Au niveau de la localité de Diamniadio, le fond du marigot de Faoye a un facies sablo-silteux. Les sables sont néanmoins les plus fréquents et représentent 60% des sédiments prélevés. Les 40% sont remportés par les silts. Le sable très fin et les silts très grossiers sont les plus fréquents 27% pour chacun. Le sable fin 21% et le silt grossier 12,8%. Cela montre la prédominance des particules fines dans les sédiments du fond du chenal. La figure 38 témoigne nettement cette situation où l'allure de la courbe des sédiments dans le fond des cours d'eau est verticale dans leur partie centrale, manifestant la concentration des sédiments de la fraction 15, 6um et 25um.

Figure 23:Fréquence des sédiments dans le fond du chenal principal à Diamniadio ; Diouf S. Aziz, 2023

Les paramètres texturaux des sédiments dans le fond du chenal de Faoye à Diamniadio sont illustrés dans le tableau 15. En effet, le grain moyen est le sable très fin, s'explique par le Mz qui est partout supérieur à 3. Le So qui est entre 1 et 2 (1,301 et 1,257), témoigne les sédiments qui sont mal classés ou mal triés. Le coefficient d'asymétrie ou le SKg, tendant vers - 1 (-0,074 et -0,919), illustre qu'il y a excès en particules grossiers, donnant ainsi à la courbe sa forme symétrique. Cela témoigne en quelle sorte les dépôts des particules grossiers déposées juste à l'entrée du bolong par la ria de Saloum. Parcourant une très longue distance depuis l'embouchure, l'eau perd sa vitesse lorsqu'elle prend une autre allure permettant recharger ses défluents. Cette faible déviation de l'eau la fait perd sa vitesse et favorise alors le dépôt des plus grossiers à la porte du marigot de Faoye. La distribution n'est ni plate, ni pointue. Le Kurtosis inférieur à 1 détermine une distribution mésokurtique.

Tableau 14:Paramètres texturaux des sédiments du fond du marigot de Faoye à Diamniadio

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1cd.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

2,464

3,653

Sable très fin

Coefficient de dispersion (So)

0,074

1,301

Mal trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,074

-0,074

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,933

0,933

Mésokurtique

E1cd.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

2,390

3,632

Sable très fin

Coefficient de dispersion (So)

0,099

1,257

Mal trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,099

-0,099

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,919

0,919

Mésokurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

Les échantillons prélevés à Diamniadio suivant les différentes unités morphologiques et analysés au laboratoire révèlent dons que ces unités ont essentiellement les mêmes caractéristiques granulométriques sauf ceux dans le fond des chenaux. Ils se voient par la prédominance du sable moyen, d'une dispersion modérée, d'une allure bien asymétrique et par la prédominance d'une distribution très pointue. Toutefois, se rencontrent des cas où le Mz correspond au sable très fin, la courbe symétrique, le classement mal trié et le Kurtosis Méso. Les unités morphologiques au sein du village de Diamniadio sont donc de faciès à dominants sableux et parfois de sable silex.

4.3.3.2. Analyse granulométrique à Faoye

Les échantillons de sédiments prélevés et analysés sur les différentes unités morphologiques du site de Faoye fournissent les résultats ci-dessous au niveau de chaque unité. En effet, ces sédiments prélevés suivant la topo-séquence montre qu'ils sont essentiellement modérément triés sur les vasière et tanne, bien triés sur les cordons sableux et mal triés dans le fond des chenaux. Cela se voit par le coefficient de dispersion qui est généralement partout inférieur à 1, sauf dans le fond du chenal où le sorting varie entre 1 et 2 partout. Cela se voit nettement sur la figure 7 où l'allure de la courbe est très oblique dans sa partie centrale pour les unités de tanne, vasière et des cordons sableux, définissant ainsi une concentration des sédiments de la fraction 25um et 200um. Toutefois, l'allure de la courbe granulométrique est verticale dans sa partie centrale pour le fond du chenal, montrant la concentration des sédiments de la fraction 15,6um et 25um. Ces disparités sur la concentration des sédiments selon les unités sont confirmées par le Mz qui est le sable très fin dans le fond du chenal (Mz > 3,5) et le sable moyen pour les autres unités où le Mz < 2.

Figure 24: Courbe granulométrique des fractions sableuses de Faoye ; Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.2.1. La distribution des sédiments sur les vasières à Faoye

Les sédiments prélevés et analysés sur la vasière de Diamniadio montrent que cette unité, très frappée par l'ensablement, reste essentiellement sableuse (97,3%). Les limons ne représentent que les 2,7% restants. Par contre, les sables qui représentent à eux seuls cette majorité sont de proportions et de tailles différentes. Le sable moyen est le plus fréquent avec 65,8%, suivi du sable fin (25,7%). Les sables très grossier et grossier et les sables très fin ne dépassent pas 6%. Les silts se répartissent entre les limons très grossiers (1,4%) et les grossiers (1,2%) et les limons moyens (0,1). Les vases sont donc peu fréquents, dans tous les horizons et pendant les deux saisons, dans la vasière de Faoye (2,7). Les graviers et les argiles sont absolument absents dans cette unité.

Figure 25:Fréquence des sédiments sur la vasière de Faoye ; Diouf S. Aziz, 2023

Les paramètres texturaux des sédiments de la vasière de Faoye sont illustrés dans le tableau 16. En effet, sur l'ensemble des échantillons prélevés et analysés au laboratoire, le grain moyen ou le Mz est partout inférieur à 2. Cela justifie nettement la prédominance du sable moyen dans la vasière de Faoye. Le coefficient de dispersion (So) est inférieur à 1 pendant la saison sèche et en surface pendant la saison humide, illustre les sédiments bien à modérément triés. Le coefficient d'asymétrie qui tend vers +1 montre qu'il y a excès en particules fines explique la courbe granulométrique qui est symétrique à bien asymétrique. En ce qui concerne le coefficient d'acuité ou le Kurtosis qui est partout supérieur à 1,5 pendant la saison non pluvieuse, témoigne sa distribution très pointue mais plate durant la saison humide où il est inférieur à 1. Le Kg est donc très leptokurtique pendant l'hiver et platikurtique pendant l'été sur la vasière de Faoye.

Tableau 15:Paramètres texturaux des sédiments de la vasière à Faoye

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1v.FS1

Grain moyen MZ (Mg)

301,2

1,731

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,705

0,770

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,113

0,113

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,995

1,995

Très leptokurtique

E2v.FS1

Grain moyen MZ (Mg)

298,5

1,744

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,733

0,793

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,184

0,184

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

2,129

2,129

Très leptokurtique

E1v.FS2

Grain moyen MZ (Mg)

297,6

299,9

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,488

1,326

Modérément bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,207

-0,018

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,404

0,771

Leptokurtique

E2v.FS2

Grain moyen MZ (Mg)

1,748

1,737

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

0,573

0,407

Bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,207

0,018

Symétrique

Kurtosis (Kg)

1,404

0,771

Platikurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.2.2. La distribution des sédiments sur les tannes à Faoye

Les tannes localisées dans la localisé de Faoye abrite des facies de caractéristiques granulométriques différentes. En effet les sédiments prélevés et analysés sur les tannes de Faoye sont entièrement constitués de sables et de silts. Les sables sont plus fréquents 95,3% mais à des dimensions très variées. Tout comme la vasière, les tannes sont dominées par le sable moyen qui occupe plus de la moitié des sédiments prélevés (61,7%), suivi du sable fin (24,9%). Les sables très grossiers, grossiers et très fin sont très peu fréquents. Les 5,1 % restants sont représentés par les limons, notamment le silt grossier, le silt très grossier et le silt moyen. Les graviers et les plus fins (argile) ne sont pas présents dans la distribution des sédiments dans les tannes de Faoye.

Figure 26:Fréquence des sédiments sur les tannes de Faoye ; Diouf S. Aziz, 2023

Le tableau17 illustre les paramètres texturaux des sédiments issus des tannes de Faoye. En effet, le grain moyen est le sable moyen sauf en profondeur pendant la saison humide où le grain moyen est marqué par le sable moyen contrairement à Diamniadio dominé par le grain fin. Le Mz partout inférieur à 2 confirme cette prédominance. Le So qui est partout inférieur à 1 monte que les sédiments sont bien à modérément triés c'est-à-dire bien classés à modérément classés. En ce qui concerne SKg ou le coefficient d'asymétrie, qui tend vers +1 pendant la saison sèche, témoigne qu'il y a excès en particules fines. Par contre, il tend vers -1 pendant la saison humide justifiant l'excès en particules grossières. Ce qui ce qui fait que la courbe granulométrique est bien asymétrique pendant la saison sèche et symétrique pendant la saison humide. Quant au Kurtosis, qui varie entre 1 et 2, illustre que la distribution est très pointue (leptokurtique) sauf en surface et pendant la saison pluvieuse où la distribution est mésokurtique.

Tableau 16:Paramètres texturaux des sédiments des tannes à Faoye

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1t.FS1

Grain moyen MZ (Mg)

296,6

1,754

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,507

0,591

Modérément bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,258

0,258

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,523

1,523

Très leptokurtique

E2t.FS1

Grain moyen MZ (Mg)

294,2

1,765

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,569

0,650

Modérément bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,286

0,286

Bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,721

1,721

Très leptokurtique

E1t.FS2

Grain moyen MZ (Mg)

302,0

1,727

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,395

0,481

Bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,039

-0,039

Symétrique

Kurtosis (Kg)

1,037

1,037

Mésokurtique

E2t.FS2

Grain moyen MZ (Mg)

296,7

1,753

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,630

0,705

Modérément trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

-0,194

0,194

Très bien asymétrique

Kurtosis (Kg)

1,817

1,817

Très leptokurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.2.3. La distribution des sédiments sur les cordons sableux à Faoye

Ces prélèvements sur les cordons sableux sont issus plus exactement des terres cultivables de Faoye. Les sédiments issus des cordons sableux à Faoye abritent un facie sableux (99,9 %). Les sables, de proportions et de taille variables, sont dominés par le sable moyen 70,5 % et le sable fin (26,6 %). Les silts ne représentent que les 0,1%. Les plus grossiers (graviers) et les plus fins (argile et silts très fin à grossier) sont absents dans la distribution des sédiments. Les sables très fin, grossier et très grossier sont peu représentatifs (-3%). Cette prédominance du sable moyen témoigne une concentration des sédiments de la fraction 25um et 200um. Contrairement aux terres cultivables de Diamniadio, le facies des terres de culture de Faoye n'est pas sablo-silteux mais sableux. Ce qui fait probablement ces terres toujours aptes à l'agriculture à la différence de celles à Diamniadio marquées par un taux très élevé de limons.

Figure 27:Fréquence des sédiments sur les cordons sableux de Faoye ; Diouf S. Aziz, 2023

Les paramètres texturaux des sédiments prélevés des champs de Faoye et analysés au laboratoire sont illustrés par le tableau 18. D'après la méthode de Folk et Ward, le grain moyen des cordons de Faoye est essentiellement le sable moyen avec un Mz inférieur à 2. Le coefficient de dispersion, déterminant l'indice du tri des sédiments, monte que les sédiments sont bien classés ou bien triés. Cela explique le So qui varie entre 0, et 0,5. Pour ce qui est du coefficient d'asymétrie qui est partout nul, illustre qu'il n'y a ni excès en particules fines ni excès en particules grossières, c'est-à-dire que les particules grossière et fine sont égales dans la distribution. Ce qui que la courbe granulométrique est partout symétrique. Quant au Kurtosis, partout inférieur à 1, témoigne une distribution très plate appelée platikurtique.

Tableau 17:Paramètres texturaux des sédiments des cordons sableux à Faoye

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1ch.FS1

Grain moyen MZ (Mg)

297,9

1,747

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,296

0,375

Bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,000

0,000

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,738

0,738

Platikurtique

E2ch.FS1

Grain moyen MZ (Mg)

301,8

1,728

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,292

0,369

Bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,000

0,000

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,738

0,738

Platikurtique

E1ch.FS2

Grain moyen MZ (Mg)

298,0

1,747

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,303

0,382

Bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,000

0,000

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,738

0,738

Platikurtique

E2ch.FS2

Grain moyen MZ (Mg)

303,7

1,719

Sable moyen

Coefficient de dispersion (So)

1,293

0,371

Bien trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,000

0,000

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,738

0,738

Platikurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

4.3.3.2.4. La distribution des sédiments dans le fond des chenaux à Faoye

Au niveau de la localité de Faoye, le fond des chenaux a de facies sablo-silteux. Les sables sont néanmoins les plus fréquents et représentent 61% des sédiments prélevés. Les limons renferment les 39%. Le sable très fin et le silt très grossier sont les plus fréquents et représentent chacun 26,4% pour chacun. Le sable fin 20,5% et le silt grossier 11,8% sont modérément fréquents. On note une légère présence des sables moyen, grossier et très grossier et l'absence totale des graviers. Cela montre la prédominance des particules fines dans les sédiments du fond du chenal. La figure 43 témoigne nettement cette situation où l'allure de la courbe granulométrique des échantillons dans le fond des cours d'eau est verticale dans leur partie centrale, manifestant ainsi la concentration des sédiments de la fraction 15, 6um et 25um.

Figure 28:Fréquence des sédiments dans le fond du chenal principal à Faoye ; Diouf S. A. 2023

Les paramètres texturaux des sédiments dans le fond du marigot de Faoye à Faoye sont illustrés dans le tableau 19. En effet, le grain moyen est le sable très fin, s'explique par le Mz qui est partout supérieur à 3. Le So qui est entre 1 et 2, témoigne les sédiments qui sont mal classés ou mal triés. Le coefficient d'asymétrie ou le SKg, tendant vers - 1 (-0,089 et -0,140), illustre qu'il y a excès en particules grossiers, donnant ainsi à la courbe granulométrique sa forme symétrique pendant la saison sèche et grossièrement asymétrique (presque symétrique) en saison pluvieuse. Cela témoigne en quelle sorte le creusement des bas-fonds noté à Faoye où les cordons sableux sont remportés vers l'intérieur du chenal. Le Kurtosis partout inférieur à 1 détermine une distribution platikurtique (saison sèche) à mésokurtique (saison humide).

Tableau 18:Paramètres texturaux des sédiments du fond du marigot de Faoye à Faoye

Echan

tillons

Paramètres texturaux

Méthode de FOLK & WARD

Géométrique

Logarithmique

Description

(mm)

(f)

 

E1cd.DS1

Grain moyen MZ (Mg)

81,29

3,621

Sable très fin

Coefficient de dispersion (So)

2,346

1,230

Mal trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,089

-0,089

Symétrique

Kurtosis (Kg)

0,897

0,897

Platikurtique

E1cd.DS2

Grain moyen MZ (Mg)

84,38

3,567

Sable très fin

Coefficient de dispersion (So)

2,554

1,353

Mal trié

Coefficient d'asymétrie (SKg)

0,140

-0,140

Grossièrement asymétrique

Kurtosis (Kg)

0,996

0,996

Mésokurtique

Source : Diouf S. Aziz, 2023

Les échantillons prélevés à Faoye suivant les différentes unités morphologiques et analysés au laboratoire révèlent dons que ces unités n'ont pas les mêmes caractéristiques granulométriques. Ils se voient par la prédominance du sable moyen, d'une dispersion modérément classée, d'une allure bien asymétrique et par la prédominance d'une distribution très pointue dans les unités de tanne et vasière. Au niveau des cordons de Faoye, le sable moyen est le facies dominant, le classement bien trié, la distribution plate et l'allure de la courbe symétrique. Par contre, dans le fond des chenaux, le Mz correspond au sable très fin, la courbe symétrique à grossièrement symétrique, le classement mal trié et le Kurtosis plat à mésokurtique. Les unités morphologiques au sein du village de Faoye sont donc à faciès sableux et parfois sable-silteux notamment dans le fond de son marigot.

Dans l'ensemble, les sédiments rencontrés dans les unités morphologiques de notre milieu d'étude sont à 99,9 % constitués du sable. Le sable moyen, le plus fréquent, représente les 70,5 % de l'ensemble des échantillons prélevés dans le milieu et analysés au laboratoire. Le sable fin se voit avec les 26,6 %. Les limons ne font que 0,1 % des sédiments (Cf. Figure 53, annexe). Le milieu a donc un facies sableux modérément classé, dont le Mz est le sable moyen mais tendant vers les particules plus fines (ce qui détermine l'allure des courbes le plus souvent bien asymétrique) avec une distribution essentiellement pointue. Par contre, dans le fond des chenaux, les caractéristiques granulométriques sont assez particulières. Concernant les conditions de dépôt, les deux courbes granulométriques, en faciès sigmoïde, caractérisent d'une accumulation sélective : les particules de dimensions moyennes se sont déposées, alors les plus grosses se sont arrêtées en première et que les plus petites ont été entraînées plus loin. Ces dernières se sont entrainées et déposées au fond des chenaux ce qui déterminent la concentration importante des sables fin et très fin (plus de 50%). Concernant la provenance des sédiments, ces formes de faciès montent que les particules proviennent des dunes, des bancs fluviaux, des plages marines, et cordons sableux ou sablo-coquillers. Dans le milieu, les sédiments proviennent des cordons et bancs sableux, flèches et barrières littoralesdont les particules moyennes transportées et déposées dans les tannes et vasières et les plus fines au fond des chenaux.

En résumé, les analyses des paramètres physico-chimiques des sédiments et de l'eau du milieu montrent que les eaux surfaciques et les formations morpho-pédologiques du milieu sont essentiellement extrêmement salés, très minéralisés et légèrement alcalins à alcalins. Avec un facies sablonneux, les vasières, chenaux et les tannes surtout, subissent fortement le phénomène d'ensablement par ce sable issu grandement des bancs sableux. Cela génère le plus souvent l'extension ou le recul de la surface occupée par ces unités d'où l'étude de leur évolution spatiale et temporaire dans les lignes suivantes.

4.1. Analyse et interprétation de l'évolution des unités paysagères

Il s'agit de la caractérisation des unités paysagères dans le milieu d'étude. Ensuite, du suivi de la dynamique des unités et de l'analyse des facteurs qui la façonnent. En outre, de l'analyse des impacts de l'évolution des unités et des stratégies mises en place. Et enfin, de la discussion des résultats.

4.4.1. Les unités morphologiques

Les unités morphologiques désignent l'ensemble des entités de paysages ou d'occupation de sol retrouvées dans cet espace géomorphologique. Selon Mame Demba Thiam (1986), Mariline Diara (1999) et Guilgane Faye (2016), ces unités sont constituées, dans le delta du Saloum, par la vasière à mangrove, les tannes, les amas coquillers, les chenaux à marée, les cordons sableux et les barrières littoraux. Dans cette palette, les différentes unités retrouvées dans le milieu d'étude sont : la vasière à mangrove, les tannes, les amas coquillers, les chenaux à marré et les cordons sableux. Cette dernière unité (les cordons sableux) est divisée en deux sous unités telles que la végétation continentale et les terres cultivables car, étant ces dernières, les deux thèmes retrouvés sur tous les cordons du milieu c'est-à-dire là où on a de cordon sableux, on y a forcément soit la végétation continentale, soit les terres cultivables (champs + habitat). L'autre paramètre nous poussant à faire cette répartition est pour mieux évaluer l'impact de la dynamique des unités sur le couvert végétal, les champs et le bâti. Nous avons enfin, pour cette étude 6 unités morphologiques. Elles sont : la vasière nue, la vasière à mangrove, les tannes, les chenaux à marré (cours d'eau), la végétation continentale et les terres cultivables. Toutes ces unités subissent des modifications dans le temps et dans l'espace et celles-là, impactent non seulement l'environnement, mais aussi les activités menées par la population paysanne. De ce fait, analyser la dynamique et ses facteurs devient une nécessité.

4.4.2. La dynamique des unités paysagères de 1970 à 2020 et ses facteurs

Il s'agit du suivi de l'évolution des différentes unités morphologiques retrouvées dans le milieu d'étude depuis les années 1970 aux années 2020 et de l'analyse des facteurs principaux entrainant cette dynamique.

4.4.2.1. La dynamique des unités morphologiques de 1970 à 2020

La dynamique des unités morphologiques désigne l'évolution progressive ou régressive de la superficie d'une entité paysagère à 2 ou n dates différentes. Il s'agit de suivre l'évolution de la surface occupée par la vasière nue, celle occupée par la vasière à mangrove, par les tannes, les cours d'eau et la végétation continentale, et enfin, la surface des terres cultivables de 1970 à 2020. Cette analyse de la dynamique est appréciée grâce aux cartes diachroniques, au calcul statistique et à sa représentation sous forme graphique et tableur. En fonction de la disponibilité des données, les images satellitaires Landsat des années 1972, 1984, 1995, 2007 et 2020 sont utilisées pour cette étude.

4.4.2.1.1. La situation de 1972

La carte nous montre la répartition des unités morphologiques dans le milieu en 1972. Le milieu est marqué par la prédominance des tannes et de la vasière à mangrove qui représentent respectivement 5447,01 et 4251,13 ha soit les 31,63 et 24,69% de la superficie totale. La vasière à mangrove se localise particulièrement au sud et au centre tandis que les tannes, se situent essentiellement au nord du milieu même si sont retrouvées partout dans le milieu d'étude. Les cours d'eau se voient l'unité la plus importante derrière les tannes et la vasière à mangrove. Ils sont plus importants au nord et occupent une superficie qui est égale à 3279,72 ha, soit 19,05% en 1972. Les unités telles que la végétation continentale et les terres cultivables sont les moins représentatives. La végétation continentale se voit au sud et à l'est le long du marigot de Faoye. Les terres cultivables occupent la partie nord du milieu et une petite portion au sud. Elles occupent 1796,73 et 706,22 ha respectives, soit des pourcentages de 10,43 et 4,10. Cela montre nettement une forte concurrence entre les tannes au nord et les mangroves au sud mais aussi l'unité des cours d'eau qui occupe la troisième place en période de début sècheresse depuis 1968.

Figure 29:Superficie des unités morphologiques en 1972 en (ha) et en (%) ; Diouf S. Aziz (2023)Carte 14:Occupation du sol en 1972

4.4.2.1.2. La situation de 1984

La situation de 1984 montre l'évolution des unités au cours de 12 années, couvrant la période allant de 1972 à 1984. Pendant cette période, frappée particulièrement par une longue période de sécheresse, on note une évolution remarquable au sein de toutes les unités morphologiques du milieu. Cette dynamique très rapide est marquée par une évolution progressive de certaines unités et une évolution régressive des autres entités. La vasière nue se voit avec une augmentation de sa superficie occasionnée par la réduction de la mangrove et des cours d'eau. Elle connait une dynamique positive en passant de 1739,30 ha en 1972 à 6124,22 ha en 1984 soit un hause de 4384,92 ha en 1984. La vasière à mangrove et les cours d'eau qui voient la diminution de leur superficie, connaissent une réduction de 2658,78 et de 713,07 ha respectivement en 1984 au profit de la vasière nue. Ces unités passent de 24,9% à 9,25% pour la mangrove et de 19,05 à 14,90% pour les cours d`eau de 1972 à 1984. Cette période se caractérise aussi par une légère extension des terres cultivables, due au fin recul de la végétation continentale au sud et à l'est du chenal principal. Les terres cultivables gagnent 475,73 ha, passent de 706,22 ha à 1181,95 ha, tandis que la végétation continentale, elle perd 187,99 ha de 1972 à 1984. Quant aux tannes, qui viennent en deuxième place derrière la vasière nue, passent de 5447,01 à 4146,70 ha, soit un recul de 1300,31 ha durant cette période. La période 1972-1984 se caractérise essentiellement par une dynamique progressive des terres cultivables et de la vasière nue aux dépens des cours d'eau, de la vasière à mangrove et de la végétation continentale qui se voient leur superficie régressée. Les tannes restent toujours importantes (24,08% de la superficie totale). Cette situation due probablement à la sécheresse, l'élément caractéristique du sahel durant, durant cette période.

Figure 30:Superficie des unités morphologiques en 1984 en (ha) et en (%) ; Diouf S. Aziz (2023)

Carte 15:Occupation du sol en 1984

4.4.2.1.3. La situation de 1995

La situation de 1995 analyse l'évolution des unités paysagères durant la période allant de 1984 à 1995. Cette période est marquée par une forte extension des cours d'eau et des tannes au détriment de la vasière nue et des terres cultivables. Les cours d'eau qui représentent les 23,11% de la superficie totale, passent de 2566,65 à 3979,79 ha, soit un gain de 1413,14 ha de 1984 à 1995, de même que les tannes, ils connaissent une hausse de 221,59 ha durant cette période. Cette dynamique des tannes montre qu'ils augmentent si les cours d'eau débordent et diminuent au moment où les eaux se retirent. Et cela accuse l'avancée marine comme étant l'un des facteurs déterminants de la dynamique. Contrairement à ces unités, les terres cultivables et la vasière nue voient respectivement une baisse de 155,10 et de 1780,60 ha entre 1984 et 1995. Cela est peut-être favorisé par l'intrusion marine dans les bolong et le débordement de ces derniers sur les terres de cultures après la rupture à Sangomar en 1986. Durant cette même période, les unités telles que la vasière à mangrove et la végétation continentale, se caractérisent par une très faible régénération. Ce qui entraine leur accotement en 1995 ou on note une progression de 245,62 ha pour la vasière à mangrove et 55,09 ha pour la végétation continentale. La période 1984-1995 est donc marqué par une évolution régressive de la vasière nue et des terres cultivables et une dynamique positive des unités telles que les cours d'eau, les tannes et les végétations. Cette régénération de la mangrove et de la végétation continentale se justifie peut-être par l'importance des pluies enregistrée en 1995 qui constitue l'année la plus humide depuis 1970.

Figure 31:Superficie des unités morphologiques en 1995 en (ha) et en (%) ; Diouf S. Aziz (2023)Carte 16:Occupation du sol en 1995

4.4.2.1.4. La situation de 2007

La situation de 2007 illustre la dynamique des unités de paysages entre 1995 et 2007. Cette dynamique se caractérise par une extension des cours d'eau aux dépens du reste des unités morphologiques. Cette unité à elle seule renferme les 42,20% de la superficie totale, soit un gain de 3288,24 ha entre 1995 et 2007. Les vasières nue et à mangrove se voient respectivement avec une perte de 1609,81 ha et de 481,53 ha durant cette période. Les tannes et les terres cultivables connaissent d'une manière respective un recul de 1033 et de 395,42 ha de leur superficie entre 1995 et 2007. Toutefois, la végétation continentale connait une légère progression occasionnée par le retrait des terres de culture de part et d'autre au nord du marigot de Faoye et gagne 231,82 ha en 2007. La période allant de 1995 à 2007 se caractérise donc par une augmentation de la superficie occupée par les cours d'eau au détriment de l'espace constituée par les autres unités rencontrées dans le milieu d'étude.

Figure 32:Superficie des unités morphologiques en 20007 en (ha) et en (%) ; Diouf S. Aziz (2023)Carte 17:Occupation du sol en 2007

4.4.2.1.5. La situation de 2020

La situation de 2020 analyse la dynamique des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye de 2007 à 2020. Elle se caractérise avec l'importance des unités de tannes et de cours d'eau et de la vasière nue. L'unité des cours d'eau est la première avec 32,75% de la superficie totale. Elle est suivie par les tannes qui représentent les 25,99% et par la vasière nue avec un taux de 23,87% en 2020. Durant cette période, la vasière à mangrove passe de 7,88 à 6,31%, quant à la végétation continentale, elle occupe les 11,01% de la superficie en 2007 pour chuter jusqu'à 6,79% en 2020. Ce recul de la végétation continentale a favorisé une avancée de 0,62% de la superficie des terres cultivables. Cela montre la pression que subissent les végétations immersible et submersible du milieu d'étude.

Figure 33:Superficie des unités morphologiques en 2020 en (ha) et en (%) ; Diouf S. Aziz (2023)Carte 18:Occupation du sol en 2020

4.4.2.1.6. La situation de 1972 à 2020

La situation de la période allant de 1972 à 2020 résume l'évolution qu'a connue les unités durant ces différentes séquences. Les cours d'eau et la vasière nue ont connu des taux de croissance positive de 71,95 et de 136,29% respective entre 1972 et 2020. Les terres cultivables se voit avec un taux de 4,63% durant cette période, tandis que les végétations et les tannes, leur taux de croissance est négatif. Moins 17,82% pour les tannes, -74,43% pour la vasière à mangrove et -34,94% pour la végétation continentale. Toutefois, les tannes restent très importantes et occupent la deuxième place derrière les cours d'eau en 2020. Cette dynamique s'apprécie beaucoup plus nettement par les matrices de changements qui montent les situations de stabilités, de modifications et de conversions de la superficie des unités de 1970 à 2020.

Figure 34:Taux de croissance des unités morphologiques de 1972 à 2020 ; Diouf S. A. (2023)

Cettefigure illustre les taux de croissance de la superficie des unités morphologiques du milieu de 1970 à 2020.

Carte 19: Situation de la dynamique des unités morphologiques entre 1972 et 2020

4.4.2.2 Changements spatio-temporels des unités morphologiques entre les séquences 1972-1995, 1995-2020 et 1972 et 2020

Les cartes de changements, résultant de la combinaison des cartes des unités d'occupation du sol, a mis en exergue les changements spatio-temporels des unités morphologues entreles séquences 1972-1995, 1995-2020 et 1972-2020. Le choix de ces séquences a pour but d'apprécier le comportement entre les unités pendant les années de sècheresses (1970-1990) mais aussi au moment des années humides 2000 et après la rupture de la flèche de Sangomar. Ces changements se traduisent par des modifications dans la vasière (vasière nue et vasière à mangrove), des conversions c'est-à-dire de la transformation d'une unité à une autre et des stabilités (surface qui n'a pas subi de changement entre les deux dates).

§ Séquence 1972-1995

Classe d'occupation du sol

Superficie en 1995

Total général

Cours d'eau

Tannes

Terre de culture

Vasière a mangrove

Vasière nue

Végétation continentale

Superficie en 1972

Cours d'eau

3015

9

0

23

264

3

3313

Tannes

61

3973

374

2

790

236

5435

Terre de culture

0

59

524

1

0

120

705

Vasière a mangrove

752

3

0

1780

1693

10

4237

Vasière nue

182

47

1

22

1463

22

1737

Végétation continentale

6

266

125

7

124

1266

1794

Total général

3970

4357

1023

1834

4334

1657

17222

La matrice de changement des unités d'occupation du sol de 1972-1995 est marquée par une diminution de la vasière à mangrove, de la végétation continentale et des tannes. 1693 ha de la vasière à mangrove sont modifiés en vasière nue et 752 ha convertis en cours d'eau. Pour les tannes, 374 ha sont transformés en terres de culture et 790 ha en vasière nue. Par ailleurs, 266 ha de la végétation continentale sont convertis en tannes et 125 ha en terre de culture. La séquence 1972-1995 est donc marquée par la régression de la superficie des unités vasière à mangrove et de la végétation continentale au profit de la vasière nue, des tannes et des terres de culture. Cela s'explique par la sècheresse des années 1970 aux années 1990 et peut-être au reboisement à des fins agricole. La modification de la vasière à mangrove en vasière nue est la plus remarquable pendant cette période (1693 ha).

Tableau 19 : Matrice de changement des unités d'occupation du sol entre 1972 et 1995

 

Stabilité

 

Conversion des terres de culture en vasière

 

Modification dans la vasière

 

Conversion des terres de culture en végétation continentale

 

Conversion des cours d'eau en tannes

 

Conversion de la vasière en cours d'eau

 

Conversion des cours d'eau en vasière

 

Conversion de la vasière en tanne

 

Conversion des cours d'eau en végétation continentale

 

Conversion de la vasière en terres de culture

 

Conversion des tannes en cours d'eau

 

Conversion de la vasière en végétation continentale

 

Conversion des tannes en terre de culture

 

Conversion de la végétation continentale en eau

 

Conversion des tannes en vasière

 

Conversion de la végétation naturelle en tannes

 

Conversion des tannes en végétation continentale

 

Conversion de la végétation continentale en terre de culture

 

Conversion des terres de culture en tannes

 

Conversion de la végétation continentale en vasière

§ Séquence 1995-2020

Le changement le plus marquant entre 1995 et 2020 est le recul de la superficie de la vasière nue au profit des cours d'eau (1594 ha). Toutes les autres unités, exceptés les cours d'eau et les tannes se voient par la diminution de leur superficie durant cette période humide. Cette situation est essentiellement liée au retour pluviométrique mais aussi surtout à l'intrusion marine après la rupture de la flèche de Sangomar. La progression des tannes est au détriment de la vasière nue, des terres de culture et de la végétation continentale. Toutefois, même si la vasière nue a connu une conversion très forte, elle a gagné 1426 ha de la superficie des tannes et 568 ha de la vasière à mangrove. La séquence 1995-2020 est donc marquée par l'avancée des cours d'eau et des terres salées au détriment des autres unités d'occupation du sol.

Tableau 20: Matrice de changement des unités d'occupation du sol entre 1995 et 2020

 

Stabilité

 

Conversion des terres de culture en vasière

 

Modification dans la vasière

 

Conversion des terres de culture en végétation continentale

 

Conversion des cours d'eau en tannes

 

Conversion de la vasière en cours d'eau

 

Conversion des cours d'eau en vasière

 

Conversion de la vasière en tanne

 

Conversion des tannes en cours d'eau

 

Conversion de la vasière en végétation continentale

 

Conversion des tannes en terre de culture

 

Conversion de la végétation continentale en eau

 

Conversion des tannes en vasière

 

Conversion de la végétation naturelle en tannes

 

Conversion des tannes en végétation continentale

 

Conversion de la végétation continentale en terre de culture

 

Conversion des terres de culture en tannes

 

Conversion de la végétation continentale en vasière

Classe d'occupation du sol

Superficie 2020

Total général

Cours d'eau

Tannes

Terre de culture

Vasière a mangrove

Vasière nue

Végétation continentale

Superficie en 1995

Cours d'eau

3762

40

 

31

162

 

3995

Tannes

8

2868

45

 

1426

16

4363

Terre de culture

 

467

361

 

3

195

1026

Vasière a mangrove

287

27

 

953

568

1

1835

Vasière nue

1594

698

 

100

1942

6

4340

Végétation continentale

3

373

5

1

5

949

1663

Total général

5654

4472

738

1085

4106

1168

17222

§ Séquence 1972-2020

La matrice de changement de la séquence 1972-2020 est marquée par le recul de la vasière à mangrove, la végétation continentale et des terres salées. Le changement le plus marquant entre 1984 et 1994 est le recul de la superficie de la vasière à mangrove au profit de la vasière nue et des cours d'eau. 1720 ha de la vasière à mangrove sont convertis en eau et 1308 ha sont modifiés en vasière nue, soit un total de 3038 ha.Le recul des tannes est essentiellement au bénéfice de la vasière nue avec 1912 ha qui ont connu de conversion. Quant à la réduction de la végétation continentale, elle est au profit des tannes (518 ha) et des terres de culture (298 ha). La séquence 1972-2020 est donc marquée par l'extension de la vasière nue, des terres de culture et des cours d'eau au détriment des autres unités morphologiques dans le milieu.

Tableau 21 : Matrice de changement des unités d'occupation du sol entre 1972 et 2020

Unité

Superficie en 2020

Total général

Cours d'eau

Tannes

Terre de culture

Vasière a mangrove

Vasière nue

Végétation continentale

Superficie en 1972

Cours d'eau

3162

52

 

12

86

1

3312

Terre salée

111

3198

131

4

1912

79

5436

Terre de culture

 

188

307

1

1

209

705

Vasière a mangrove

1720

177

 

1027

1308

5

4238

Vasière nue

667

332

 

34

699

5

1737

Végétation continentale

15

518

298

6

94

863

1794

Total général

5674

4465

737

1084

4100

1162

17222

 

Stabilité

 

Conversion des terres de culture en vasière

 

Modification dans la vasière

 

Conversion des terres de culture en végétation continentale

 

Conversion des cours d'eau en tannes

 

Conversion de la vasière en cours d'eau

 

Conversion des cours d'eau en vasière

 

Conversion de la vasière en tanne

 

Conversion des cours d'eau en végétation continentale

 

Conversion de la vasière en végétation continentale

 

Conversion des tannes en cours d'eau

 

Conversion de la végétation continentale en eau

 

Conversion des tannes en terre de culture

 

Conversion de la végétation naturelle en tannes

 

Conversion des tannes en vasière

 

Conversion de la végétation continentale en terre de culture

 

Conversion des tannes en végétation continentale

 

Conversion de la végétation continentale en vasière

 

Conversion des terres de culture en tannes

Dans l'ensemble, la dynamique actuelle des formations morpho-pédologique du milieu est marquée par l'extension de la vasière nue, des cours d'eau et des bancs sableux. Et cela s'explique par de nombreux facteurs tels que le déficit pluviométrique des années 1970, l'intrusion marine, la faible topographie du milieu et la pression exercée par l'homme sur les unités comme les végétations.

4.4.2.3. Les Facteurs de la dynamique des unités de paysage dans le milieu

La dynamique des unités morphologiques du milieu n'est pas aussi simple comme on l'on perçoit suivant les cartes diachroniques. La dynamique est beaucoup plus complexe, étant donné que de phénomènes aussi nombreux que divers, la commandent. Ces phénomènes peuvent d'être d'ordre climatique, géomorphologique, hydrologique, anthropique, etc. Ils occasionnent une évolution progressive de la superficie des unités ou une dynamique régressive de cette superficie d'une année à une autre, désignés sous le nom de facteurs.

4.4.2.2.1. Les facteurs naturels

Les facteurs naturels désignent l'ensemble des facteurs, façonnant la dynamique, liés auclimat, à la géomorphologie, à l'hydrodynamique, ... du milieu. Nous pouvons en apercevoir le déficit de la pluviométrie, la rupture de la flèche de Sangomar et la topographie du milieu.

4.4.2.2.1.1. La variabilité pluviométrique

Le climat est le principal facteur qui commande les modifications récentes et actuelles des milieux humides côtiers. Sa variabilité, dans le long terme, entraine le plus souvent des changements dans l'état naturel de ces mieux. Dans notre milieu d'étude la pluviométrie constitue essentiellement l'élément climatique le plus manifestant, qui a surement donné le milieu son visage actuel. Son importance de même que son déficit affectent en grande partie toutes les unités retrouvées dans le paysage, pourquoi elle est accusée comme principal facteur de la dynamique des unités dès l'hypothèse, et en particulier son déficit noté depuis 1970. Cette variabilité pluviométrique est marquée par de périodes humides et de périodessèchesentre 1971 et 2020. Cette appréciation se base sur l'analyse de l'indice standardisé de précipitations (SPI).

Tableau 22 : Classes degrés de la sécheresse par rapport à la valeur du SPI (McKee et al., 1993)

2,0 et plus

1,5 à 1,99

1,0 à 1,49

-0,99 à 0,99

-1,0 à -1,49

1,5 à -1,99

-2 et moins

Extrêmement humide

Très humide

Modérément humide

Proche de la normale

Modérément sec

Très sec

Extrêmement sec

En effet, de 1971 à 2007 (30 années de pluviométrie), le milieu a connu une longue période déficitaire qui se manifestent essentiellement par 23 annéesmodérément sèches à très sèches contre 13 années modérément humide. L'année 1972 constitue, après l'année très humide de 1971, le début de cette phase sèche qui à durée plus de 40 ans, entrainant ainsi des modifications significatives sur la superficie occupée par les unités du milieu. Pendant cette année, les unités les plus importantes sont les tannes, la vasière à mangrove et les cours d'eau qui représentent respectivement 31,63, 24,69 et 19,05% de la superficie totale. Notons bien qu'on somme au début d'une nouvelle phase annoncée depuis 1968, la sécheresse des années 1970, frappant toute la zone sahel. En 1984, pendant 12 ans de déficit pluviométrique, la vasière à mangrove a disparue et ne représente que -7% en faveur de la vasière nue qui passe de 10,10 à 35,56 % de 1972 à 1984. Les cours d'eau (-15%) qui n'ont plus une source d'alimentation suffisante se rétrécirent, la végétation continentale se régresse aux bénéfices des terres agricoles.). Cette phase sèche (surtout l'année 1983 la plus sèche de 1971 à 2020 (-1,69), entrainant l'asséchement progressif des cours d'eau, favorise la mer plus fort, plus dynamique, avec un niveau plus élevé, que les cours d'eau. Permettant ainsi dès le début de l'année 1987 l'envahissement de l'estuaire d'une manière générale par l'eau de la mer. Cette dernière commande la plupart la dynamique à cet instant jusqu'aux années 2000 marquées par le retour progressive de la pluviométrie. En 1995, le milieu connait une modérément humide (1,16) Cette année excédentaire, combinée à l'intrusion massive de l'eau de la mer depuis la rupture (1987), ont favorisé le renforcement des cours d'eau et une légère régénération des végétations marine et continentale du milieu au détriment de la vasière nue. L'année 1995, la plus excédentaire depuis 1972, annonce alors le retour de la pluviométrie noté depuis les années 2000. La période de 2008 à 2020 se caractérise, contrairement à la série 1971-2007, par des années très humide à extrêmement humide. Les années 2008, 2009, 2010, 2012 et 2020 sont les plus humides avec des valeursqui varient entre 1, 30 à 2,36. Cette longue phase humide a favorisé le recul des tannes et l'extension des terres de culture. Ces modifications que connaissent toutes les unités morphologiques du milieu, pendant la période 1972-2020, se voient nettement liéesaux modifications de la pluviométrie. Toutefois, la période qui est la plus impactée par la variabilité pluviométrique est celle allant de 1971 à 1984 marquée une longue phase déficitaire, entrainant ainsi un recul remarquable des cours d'eau, de la mangrove et de la végétation continentale. Depuis les années 1990, un autre facteur entre en jeu et renverse complétementla situation en faveur des eaux surfaciques et de la vasière nue,avec le retour de la pluviométrie des années 2000: c'est la rupture à Sangomar (1987).

Figure 35:Variation du SPI de 1971 à 2020; Le BORGNE (19), ANACIM, 2023.

4.4.2.2.1.2. La dynamique marine

La dynamique marine se manifeste par l'intrusion massive de l'eau de la Mer dans les cours d'eau et dans les terres cultivées modifie l'état naturel des unités morphologiques du milieu. Elle participe généralement au débordement des cours d'eau qui s'accouple avec l'extension des tannes et des vasières nue au détriment des autres unités. L'avancée de la Mer entraîne la salinisation et l'acidification des terres agricoles, de la végétation et des cours d'eau. Les nappes souterraines connaissent aussi leur dégradation avec l'avancement du biseau salé. Ces changements au niveau des unités morphologiques du milieu, liés à la dynamique marine, se perçoit nettement entre les années 1984 et 1995 (Cf. Cartes 9 et 10). L'influence marine était moins forte avant les années 1980 mais depuis la dernière rupture de Sangomar en 1987, elle est devenue un facteur incontournable. Avant la rupture, les eaux passent de 3279,72 ha en 1972 à ha en 1984 justifiant l'intrusion faible de la Mer dans les cours d'eau et les bas-fonds. Mais depuis 1995, huit années après la rupture, nous assistons à un envahissement très agressif des bas-fonds par l'eau de la Mer, modifiant ainsi la morphologie du milieu. Ce qui explique le passage de 2566,65 ha 1984 à 3979,79ha 1995, puis à 7268,03 ha en 2007 pour les cours d'eau et de 4146,70 ha 1984 à 4368,29 ha 1995 pour les terrains salés. Cela justifie l'ampleur de la dynamique marine dans la zone, essentiellement après la rupture de Sangomar, ce qui fait que cette rupture accusée comme l'un des facteurs déterminants de la dynamique des unités morphologiques du milieu d'étude. Elle continue essentiellement le facteur géomorphologique de l'estuaire du Saloum de par son intensité et son ampleur d'érosivité, que son degré dégradation des eaux surfacique et souterraines, son degré destruction et de salinisation des terres cultivables ainsi que son pouvoir d'extension des tannes et des cours d'eau. La dynamique marine, se justifie par l'intrusion massive d'eau de la Mer dans le delta et les régions du bas-fond, constitue dès lors un facteur clé de l'évolution des unités paysagères de notre milieu d'étude et depuis la formation de la brèche à Logoba.

4.4.2.2.1.3. La topographie

La topographie dans le milieu constitue un facteur favorisant l'évolution de certaines unités au-dessus des autres unités. Elle est essentiellement faible voire nulle et dicte la répartition des unités dans le milieu d'étude. Les chenaux drainent les topographies les plus basses, les vasières et les tannes occupent celles moins basses et les cordons sableux, dans les hautes altitudes. La faiblesse de la topographie, combinée au régime hydrodynamique actuel de l'estuaire, facilite l'intrusion massive de l'eau de la mer dans les terres. Ce qui implique la réduction des terres saines, l'extension des terres salées et l'évolution progressive des cours d'eau. Des lors, la topographie, extrêmement faible dans le milieu, se perçoit comme l'un des facteurs imminents de l'évolution des unités d'occupation du sol de notre milieu d'étude.

La variabilité pluviométrique, la rupture de la flèche de Sangomar en 1987 et la faiblesse de la topographie du milieu sont alors conçues comme étant les facteurs naturels principaux de la dynamique des unités morphologiques le long de l'île de Diamniadio à Faoye de 1970 à 2020. Toutefois, d'autres facteurs secondaires d'ordre aussi naturel à l'image de la dynamique du vent, les marées ascendantes en particulier, la nature et la composition du sol, ... peuvent accélérer ou atténuer l'évolution de ces unités. Se voit aussi toujours de près l'homme qui vit dans le milieu et y exerce sa pression.

4.4.2.2.2. Les facteurs anthropiques

Il s'agit des pratiques qui participent à l'évolution progressive ou régressive des unités morphologiques du milieu faites par l'homme à travers ses activités. La déforestation, l'exploitation du sel, la construction et les pratiques agricoles constituent, pour plus de 90 % de la population locale, essentiellement les facteurs anthropiques de la dynamique des unités.

4.1. La déforestation

La coupure de la végétation sans préoccupation de son renouvellement constitue l'un des facteurs principaux de l'évolution régressive de la végétation continentale mais aussi de la mangrove. C'est la plus forte pression faite par l'homme sur les unités morphologiques selon les paysans. De nouvelles parcelles agricoles, le bois de chauffage, l'alimentation du bétail et les besoins de construction, se voient comme causes principales de la déforestation dans le milieu. En effet, la destruction des arbres rend le sol plus pauvre, plus vulnérable à la dégradation chimique, l'expose de plus en plus à l'érosion hydrique que par le vent. Elle entraine aussi un déséquilibre sur l'écosystème marin en favorisant la réduction voire la disparition de l'écosystème mangrove qui constitue un endroit très propice pour la vie aquatique. Ceux-là montrent que le déboisement n'affecte pas seulement les végétations qui sont détruites mais favorise aussi la dégradation des terres et accélère la dynamique des terres salées. Elle entraine, d'une part, la réduction de la superficie de la végétation immersible, celle de la végétation submersible et parfois la surface occupée par les terres cultivables au moment où elles ne sont plus protégées contre l'avancée des tannes et des cours d'eau. Et d'autre part, favorise l'avancée des tannes, des chenaux à marais sur ces terrains et le déblaiement de ces terres nus, n'ont plus fixé par une végétation, vers les milieux les plus bas par les agents géomorphologiques. Cette pression anthropique sur les végétations est clairement visible dans l'évolution des unités entre 1972 et 2020. La mangrove passe de 24,69 à 6,31 % et la végétation continentale 10,43 à 6,79% durant cette période. Le déboisement de la mangrove est plus significatif à Faoye pendant que la coupure de la végétation continentale à Diamniadio.

Figure 36: Evolution de la végétation (1972-2020)

Figure 37: Evolution de la mangrove (1972-2020)

Planche de photos 7 : Débris de végétation à Diamniadio (déboisement du couvert boisé)

Crédits photos : Diouf S. Aziz, 2023

4.2. L'extraction de sable pour besoin de constructions

La construction constitue un facteur qui participe à la dynamique régressive des formations végétales du milieu mais aussi à la réduction des terres cultivables. Cette double échéance la confère comme l'un des facteurs déterminants du changement d'état des entités paysagères retrouvés dans notre milieu d'étude. En effet, les besoins de construction de campements, de murs, de bâtiments, ... font que la population coupe la végétation du milieu mais exploite aussi le sable pour la fabrication de briques par exemple. Cette exploitation progressive sur ces unités, sans préoccupation de leur renouvellement, les rend nettement plus vulnérables voire de plus en plus rares. Elle favorise l'érosion hydrique, l'ablation des sols dénudés, l'avancée des chenaux sur ces terres et donc l'accélération de la salinisation de ces dernières. Ce phénomène d'exploitation du sable des terrains agricoles est plus fréquent à Faoye où la population est plus importante et exerce en grande partie sa force sur cette unité.

Planche de photos 8 : Exploitation du sable pour la construction à Faoye

Crédits photos : Diouf S. Aziz, 2023

4.3. L'exploitation du sel

L'exploitation du sel se fait uniquement au niveau de la localité de Faoye. Elle constitue l'une des activités majores de ce village. Par contre, cette exploitation peut être un facteur de l'évolution des unités morphologiques du milieu. Le sel piégé dans les terres augmente sa concentration sur celles-ci. Son déplacement de ces lieux de fabrications vers d'autres sites affecte souvent les unités rencontrées sur sa route en les donnant un visage salé. Cette exploitation qui nécessite le creusement de grandes espaces (puits de sel), permet aussi à l'eau salée d'avancée et de gagner de nouvelles parcelles. Des lors, l'exploitation du sel participe à la dynamique des unités en favorisant l'extension des eaux de surface, des terres salées et entrainant parfois la morte de certaines espèces de végétation et la dégradation des terres de culture.

Planche de photos 9: Des puits de sel inondés pendant saison pluvieuse à Faoye

Crédits photos : Diouf S. Aziz, 2023

4.4. Pratiques agricoles

Les pratiques agricoles sont des techniques utilisées parfois par la population paysanne pour assurer la culturation de leurs champs. Le défrichement et l'utilisation de l'engrais chimique constituent principalement ces pratiques agricoles. En effet, le défrichement qui consiste à couper la végétation des parcelles à des fins agricoles, entraine la destruction du couvert végétal et l'appauvrissement des sols en matières organiques. Ces sols déjà dégradé, se voient plus vulnérables aux substances chimiques (phosphates, nitrates) retrouvées dans les engrais. Cette double dégradation ne se limite pas afin à la surface du sol mais affecte aussi le sous-sol (nappe phréatique) par l'infiltration de ces matières chimiques. Ces pratiques participent alors à la réduction du couvert végétal, à la dégradation des terres agricoles et parfois des eaux surfaciques. Ce qui fait que l'utilisation excessive de ces pratiques peut entrainer, à longue terme, le recul de ces unités d'occupation du sol.

Dans l'ensemble, le milieu a connu entre 1970 et 2020 l'évolution de toutes ses unités morphologiques. Cette évolution, qui se manifeste par la réduction de la superficie de certaines unités en faveur de l'extension des autres entités, est engendrée par de nombreux facteurs aussi bien d'ordre naturel que de l'oeuvre anthropique. Le déficit pluviométrique, que la rupture de la flèche de Sangomar, la faiblesse de la topographie, la déforestation, les besoins de construction, l'exploitation du sel ainsi que les pratiques agricoles, commandent l'essentiel du changement de l'occupation du sol dans le sens horizontal, pour reprendre les mots de Seynabou Thior Diop (2012), de notre milieu d'étude. Toutefois, la dynamique de ces unités n'est pas une simple variabilité de surface d'une année à l'autre mais s'accompagne avec une large gamme de nouveautés qui affectent ainsi l'environnement et les activités socio-économiques du milieu.

4.5. Analyse et interprétation des impacts de la dynamique et stratégies de gestions

Il s'agit, d'une part, de l'analyse des impacts de l'évolution des tannes, des cours d'eau, de la vasière nue, la vasière à mangrove, de la végétation continentale et des terres cultivables sur l'environnement du milieu mais aussi sur les activités principales de l'homme qui vit dans ce milieu. Et d'autre part, d'évaluer les stratégies mises par la population paysanne, l'Etat et les ONG pour faire face à la dynamique de ces unités de paysages.

4.5.1. Impacts de la dynamique des unités paysagères

L'évolution complexe qu'ontconnue les différentes unités morphologiques a entrainé d'énormes contraintes sur le plan environnemental qui ont compromis les activités socio-économiques de la population de notre milieu d'étude.

4.5.1.1. Impacts environnementaux

La dynamique des unités a entrainé dans le milieu des impacts sur les ressources naturelles tels que la salinisation des eaux souterraine et surfacique, la dégradation des terres, la mortalité de la mangrove et le recul du couvert de la végétation continentale.

4.5.1.1.1. Les impacts sur les ressources en eau

Le déficit pluviométrique accentué depuis les années 1970 a entrainé l'affaissement du niveau de la nappe phréatique et des cours d'eau, favorisant ainsi l'intrusion massive de l'eau de la mer. Cette intrusion saline souterraine que surfacique, combiné à l'évaporation importante et le manque d'apport pluviale, ne favorisent pas le lessivage des sels déposés dans les eaux de l'intérieur. Cela augmente le taux de salinité des eaux surfaciques de plus en plus vers l'amont et les rend ainsi très vulnérables face à la contamination par le sel. L'augmentation progressive de la salinisation de la nappe phréatique et des bolong contamine alors les eaux douces, ce qui rend sa disponibilité plus rare. En effet, la remontée capillaire de ces eaux salines souterraines dégrade les eaux surfaciques y compris les puits qui constituent la principale source d'approvisionnement des paysans. Cela a pour conséquence la sur-salure des puits de Faoye et la fermeture des puits retrouvés à Diamniadio car impropres à l'utilisation. Ces impacts sur les ressources hydriques du milieu sont donc essentiellement dus à la dynamique progressive des chenaux à marées qui sont devenus extrêmement salées envahissant ainsi les eaux souterraines que celles surfaciques.

4.5.1.1.2. Les impacts sur les sols

La dynamique positive des tannes et des cours d'eau a entrainé dans le milieu la dégradation des terres notamment par le sel. Cette salinisation des terres est l'une des conséquences de l'évolution des unités paysagères les plus visibles dans le milieu d'étude. En effet, le sel attaque la vitalité du sol qu'elle réduit en néant en long terme. Et cela réduit la capacité de production et de reproduction des terres. Cette salinisation progressive de ces terres, qui ne sont pas suffisamment lessivées pendant la saison pluvieuse, favorise l'extension des tannes modifiant carrément le facies des sols qui se retrouvent plus acides et plus salées. Ce qui fait, dans le milieu, les terres anciennement destinées à la culture du riz sont actuellement abandonnées à Diamniadio par leur sur-salureinadaptée à toute forme de culture. Les mesures des paramètres physico-chimiques des échantillons prélevés au niveau de ces rizières révèlent cette salinité extrême (pH : 7,4 ; Ce : 2801 ìS/cm). Cette salinisation et l'acidification très fortes des sols, principalement liées à l'extension des eaux marines et des tannes et de la régression de la mangrove, sont donc des phénomènes capables d'entrainer une catastrophe écologique en réduisant la vitalité des sols en néant. Ce qui fait de ces sols dépourvus de végétation et inaptes à l'agriculture.

Photo 9:Polygonisation des argiles à l'intérieur des habitations du village de Diamniadio

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023

4.5.1.1.3. Les impacts sur les végétations

Les végétations dans le milieu sont de deux types : la végétation submersible (la mangrove) et la végétation immersible (le couvert continental). La dynamique progressive des unités morphologiques, notamment les tannes, la vasière nue et les cours d'eau, a entrainé d'une part la mortalité de la mangrove et de l'autre part le recul végétation continentale. En effet, d'une part, la concentration du sel dans le sol rend non seulement difficile l'absorbation de l'eau par la végétation continentale mais aussi le sel est très néfaste pour la majorité des plantes. Cette dégradation chimique, conjuguée avec la pression anthropique sur cette formation continentale, font que la végétation du milieu se disparait progressivement. Selon la population paysanne, plus de 70% de la disparition de plantes (les grandes plantes essentiellement), est l'oeuvre de la dynamique saline qui se manifeste par la croissance des tannes dans le milieu. Les plantes les plus touchées sont le Baobab, le Guitakh, le Cocotier et le Sidem d'après les paysans. Cette dégradation de la végétation continentale se voit nettement par l'analyse des cartes diachroniques qui montre une décroissance de -34,94% entre 1972 et 2020 de cette unité d'occupation du sol. De l'autre part, la mortalité de la mangrove se manifeste par la disparition des palétuviers, laissant sur place le développement de la vasière nue et des tannes. En effet, même si la mangrove est une formation très résistante à la salinité, son degré de résistivité à une limite. Elle ne peut voir son développement que si la teneur en sel est de 60g/l pour le genre Rhizophora et 80g/l pour le genreAvicennisa (ADG, 2012, cité par Mamadou Sy en 2017) au moment où le taux de salinité est de 57g/l à Diamniadio selon l'EPEEC (1982), cité par Ndaw Fatou (2014). Cette salinité qui accroit de l'embouchure vers l'amont, est de 62,7 % à Ndagane, 64,4 % à Foundiougne et 82,2 % à Kaolack d'après l'EPEEC (1982). Ce qui fait que le taux de salinité est forcément plus important à Faoye, peut-être même supérieur à 65 %. Et c'est justement ce qui justifie la mortalité du genre Rhizophora de Faoye vers Diamniadio. Jusqu'à 2007, la mangrove qui est complètement disparue à Faoye en 2020, se voyait le long du marigot de Faoye près de cette localité. Elle a passé de 7,88 à 6,31 % entre 2007 et 2020 au moment où les tannes passent de 19,36 à 25,99 % et la vasière nue de 15,87 à 23,87 % pendant cette période. Cette mortalité de la mangrove, laissant la place à la vasière nue et plupart aux tannes, a à son tour des effets négatifs sur la faune marine mais aussi sur les activités économiques menées par l'homme. La rareté voire même l'extinction de certaines espèces marines comme les poisons par exemple qui se reproduits essentiellement au niveau de cet écosystème marin.

Carte 20:Evolution de la mangrove et de la végétation continentale de 1972 à 2020

La dynamique régressive des unes et progressive des autres unités paysagères a donc des effets généralement nuisibles sur l'écologie du milieu d'étude. Ils se traduisent en grande partie la dégradation des terres, que la salinisation extrême des ressources en eau, la mortalité de la mangrove ainsi que la régression de la végétation continentale. Ces contraintes écologiques freinent le plus souvent le développement économique et le bien-être de la population paysanne.

4.5.1.2. Impacts socio-économiques

Les impacts sociale et économique de la dynamique des unités morphologiques sont l'ensemble des retombés de cette évolution sur les activités principales de l'homme et sur son bien-être. Selon les paysans, le secteur les plus touchées sont essentiellement le secteur agricole, le secteur de l'élevage, le secteur de la pèche et l'habitat.

4.5.1.2.1. Impacts sur le secteur de l'agriculture

Plus de 92 % de la population paysanne apprécie que la dynamique des unités affecte très gravement l'agriculture du milieu d'étude. D'après les enquêtes effectuées, le secteur agricole se voit comme le plus touché dans la zone. Et cela est due essentiellement par l'appauvrissement des terres par le sel, l'infertilité du sol voire la disparition même des terres aptes à agriculture. Ces phénomènes combinés, impactent négativement le secteur agricole en entrainant la baisse des rendements agricoles, le déficit de terres cultivables ainsi que l'abandon des terres précédemment cultivées mais aussi en faisant que les terres agricoles soient plus éloignées des localités. L'abandon des terres de culture est le phénomène le plus illustrant les effets nuisibles de l'évolution des entités de paysages selon plus de 90 % de la population du milieu. La culture du riz constitue le plus reculée. Les impacts de la dynamique des unités sur le secteur agricole sont plus amples au niveau de la localité de Diamniadio où la culture du riz et toute autre sorte de cultures ne sont plus pratiquées à l'actuel. L'abandonnement de l'agriculture constitue un frein de développement pour ces paysans, favorisant l'insuffisance alimentaire et augmentant ainsi la pression que subissent les autres secteurs comme la pêche qui est l'activité la plus pratiquée dans le milieu d'étude.

Figure 38:Les impacts de la dynamique des unités sur l'agriculture d'après la population paysanne (enquête 2023, Diouf S. Aziz)

4.5.1.2.2. Impacts sur le secteur de la pêche

La pêche constitue la source principale de revenus pour la population du milieu (38,7%). Néanmoins elle subit de nombreuses menaces liées à la dynamique des unités d'occupation du sol. La régression significative de la mangrove et l'extension des tannes et de vasière nue, due particulièrement à la salinisation extrême et à l'acidification du sol des mangroves, ont des impacts négatifs sur le secteur de la pêche du milieu. Cette végétation marine constitue un site d'importance capitale pour la reproduction des espèces marines. Sa disparition, conjuguée avec la salinité très élevée, entrainent la fruite des poisons vers les bolong moins salés mais aussi le manque d'espaces propices pour la reproduction de certaines espèces de la mer. Selon les paysans, la rareté des espèces constitue la contrainte majore, entrainant même parfois la fermeture des espaces de pêche pour leurs permettre de se reproduire. Les espèces les plus rares sont les poissons et les huitres par manque de mangroves mâle (grand porteur d'huitres). Cela affaiblit de plus en plus le secteur et rend la vie de la population plus difficiles, plus chère et plus appauvrit d'après les habitants des localités de la zone d'étude.

4.5.1.2.3. Impacts sur le secteur de l'élevage

L'élevage est le deuxième secteur du milieu derrière la pêche. Elle constitue alors un part très important sur l'économie les populations de Diamniadio et Faoye. Par contre, elle est très affectée par l'évolution des unités morphologiques du milieu. La régression remarquable du couvert végétal et la croissance continue des tannes et des eaux salées, entrainent dans ce secteur la réduction continue des zones de pâturage, le manque cruel d'aliments de bétail pendant la saison sèche, l'abandon de l'élevage extensif. Ces effets de la dynamique entrainent même parfois la morte des animaux, d'après les éleveurs, par manque de force pour résister pendant la longue saison non pluvieuse.

4.5.1.2.4. Impact sur l'habitat

Les impacts de l'évolution des unités paysagères sur le bâti ne sont pas à négligés. Ils constituent une vraie menace pour l'épanouissement de la population paysanne. En effet, l'extension des terres salées ainsi que la progression continue des cours d'eau, détruisent le plus souvent les constructions d'habitations. Cette destruction est favorisée par l'intrusion des eaux salées à l'intérieur des ménages surtout pendant les marées hautes (à Diamniadio par exemple), laissant sur place le sel pendant leur retour. Cette accumulation progressive du sel dans les habitations rend les terres des maisons beaucoup plus salées mais aussi mange de plus en plus les briques des bâtiments. Pourquoi les constructions ne peuvent pas être durables, certaines sont même jusqu'à être abandonnées d'après les habitants.

Photo 10:habitation abandonnée à Diamniadio

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023

Les activités économiques du milieu et la vie sociale de la population paysanne sont actuellement largement perturbées par la dynamique des unités morphologiques. Le secteur agricole, l'élevage et le secteur de la pêche ainsi que l'habitat en sont les plus soufferts.

En résumé, les impacts de l'évolution des unités sont très visibles dans le milieu d'étude. L'écologie comme les formations végétales, le sol et les ressources hydriques, ainsi que l'homme de par ses activités économiques et sa vie sociale, subissent grandement les effets néfastes de cette évolution. C'est ce qui a poussé la plupart de la population paysanne d'apprécier la dynamique des unités de paysages comme étant très grave dans le milieu. Néanmoins, les habitations n'ont pas resté sans ripostes, ils ont développé un certain nombre de stratégies pour essayer s'adapter à ce phénomène.

Figure 39:Perception paysanne de la dynamique des unités morphologiques (enquête 2023, Diouf S. Aziz)

4.5.2. Stratégies de gestions

La dynamique des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye, favorisée en grande partie par le déficit pluviométrique, la dynamique marine ainsi que certaines activités de l'homme, affectent très gravement l'écologie et la vie dans milieu d'étude. Toutefois, la population paysanne, le plus souvent en partenariat avec les ONG et l'Etat, n'a pas resté les mains croisées mais développe plutôt de stratégies aussi diverses que nombreuses pour s'adapter. Ces stratégies varient le plus souvent suivant les acteurs : population locale, ONG et l'Etat.

4.5.2.1. Acteurs

Les acteurs de lutte contre les effets néfastes de la dynamique des unités de paysages dans le milieu d'étude sont essentiellement la population paysanne, les ONG et l'Etat. Les stratégies les plus souvent menées exclusivement par la population locale sont généralement celles traditionnelles. Le reboisement est quasiment animé par les ONG. En ce qui concerne l'Etat, les barrages anti-sel et antiérosif sont généralement leurs ouvrages. Les stratégies animées par ces acteurs sont donc diverses et d'ordres généralement physique mais aussi sociale et économique.

4.5.2.2. Stratégies de gestions

De nombreuses stratégies sont menées par les acteurs pour essayer d'adapter aux impacts néfastes de la dynamique des unités morphologiques dans le milieu. La lutte contre la dégradation des terres cultivables, la dégradation des ressources hydriques, de la végétation continentale et celle maritime, mais aussi contre la dynamique des terres salées et de l'avancée des eaux salées, en sont les principaux défis entrainant leurs mises en place. Pour la plupart de la population enquêtée, ces stratégies d'adaptations sont : la jachère, le paillage, les digues, le reboisement de mangrove et les barrages. Elles peuvent être regroupées en méthodes traditionnelle et moderne.

4.5.2.2.1. Les méthodes traditionnelles

Les méthodes traditionnelles renferment la jachère, le paillage et les digues traditionnelles.

4.5.2.2.1.1. La jachère

La jachère est une forme de lutte contre la dégradation des terres cultivables. Elle est donc une technique qui favorise à lutter contre le recul ou la régression de l'unité des terres agricoles. Elle consiste à laisser une bonne partie des terres de se reposer pendant un certain moment (un an le plus fréquent) afin s'enrichir en matières organiques, plus être donc en bon état. La jachère est essentiellement pratiquée à Faoye et concerne le plus souvent les parcelles les plus proches des terres salées (tannes). Elle peut-être donc conçue comme une méthode de récupération et de fertilisation des terres les plus vulnérables à la dynamique saline.

Photo 11:Jachère ligneuse bordant les terres cultivées à Faoye

Crédit photo : Diouf S. Aziz, septembre 2023

4.5.2.2.1.2. Le paillage

Elle consiste à laisser une bonne partie des débris des cultures (tiges de mil surtouts) sur le sol. Dans le milieu d'étude, il est plus fréquent sur les sols nus moins fertiles. Il sert à rendre ces sols plus riches en matières organiques mais aussi diminue la quantité de sel qui s'y trouve. C'est une méthode exclusive à Faoye là où l'agriculture se pratique toujours. Une technique de récupération de terres salées mais aussi de protection des non salées.

Photo 12:Reste de tiges de mil à l'arrière des champs de Faoye

Crédit photo : Diouf S. Aziz, septembre 2023

4.5.2.2.1.3. Les digues artisanales

Les digues sont le plus souvent des rangées en sacs de sables, de barrages de déchets ou de murs trop petits afin de lutter contre l'avancée des eaux des bolong. Elles sont des digues antiérosives d'une manière générale. C'est pourquoi se sont des formes construites majoritairement entre les habitations et les cours d'eau. Elles sont pour objectif de limiter l'eau de la mer et de protéger donc le bâti. Toutefois, ces digues restent très limitées car remontées ou même détruites par les eaux qu'elles censées arrêter.

4.5.2.2.2. Les méthodes modernes

Les méthodes modernes sont essentiellement les barrages anti-sel et antiérosif et le reboisement de mangrove dans le milieu.

4.5.2.2.2.1. Le reboisement de mangrove

Le reboisement de mangrove est la stratégie la plus pratiqué dans le milieu selon les paysans. On la retrouve au niveau de toutes les localités du milieu, mais aussi le long du marigot de Faoye. L'implantation de cette végétation submersible permet de stopper l'avancer très rapide de l'eau des chenaux sur les terres arables, diminue la salinisation extrême des zones de vasières en captant à son maximum le sel. Elle constitue alors une politique de lutte très efficace contre la dégradation des terres de culture, des ressources en eau mais aussi protège les habitations contre l'érosion ou la submersion marine. D'après la quasi-totalité de la population paysanne, cette forme de politique est entièrement initiée et financée, dans le milieu, par les organisations non gouvernementales (ONG), mais non par l'Etat. Ces organisations et projets sont le plus souvent étrangers, en partenariat avec les paysans ou des organisations sénégalaises ou de la sous-région. Nous pouvons notons SOLSOC, une organisation belge en partenariat avec GREEN SENEGAL (Groupement de la recherche et d'études environnementales en 1999) et OYOFAL PAJ, OCEANIUM qui est une organisation de protection de l'environnement a initié notamment dans la localité de Diamniadio une vaste campagne de reboisement de mangrove, WAAME, SELPIA, etc.Ces reboisements dans le milieu sont débutés depuis les années 2002 et vise à la restauration des ressources naturelles de mangrove.

Planche de photos 10:Reboisement de mangrove le long du marigot de Faoye (gauche) et à Diamniadio (droite)

Crédit photo : Diouf S. Aziz, 2023 Dieye E. H. Ballaet al, 2013

4.5.2.2.2.2. Les barrages

Les barrages sont le plus souvent des politiques de protection contre l'avancé de la mer sur les terres de culture ainsi que sur le dos du bâti. Ils sont en général financés et réalisés par l'Etat. Ces barrages, en limitant l'intrusion marine, participent aussi à la récupération des terres regagnées par le sel. Ils barrent sur son dos l'eau saline et stockentsur son devant le maximumde l'eau de la pluie et le plus long possible pour la régénération du ce sol. Dans le milieu, ces barrages se retrouvent uniquement à Faoye où l'activité agricole se fait encore ressentir.

Planche de photos 11:Vue du barrage antiérosif et de récupération des terres salées à Faoye

Crédits photos : Diouf S. Aziz, septembre 2023

Celles-ci constituent alors un ensemble de stratégies d'adaptation des effets nuisis de la dynamique des unités morphologiques le long de l'ile de Diamniadio à Faoye. A la fois d'ordre traditionnelle que moderne, les digues et les barrages anti-sel et antiérosif, le paillage, la jachère et le reboisement de mangrove, constituent ces politiques majores. Ces dernières sont animées par la population paysanne, les ONG mais aussi par l'Etat. D'autres politiques telles que le reboisement de plantes épineuses,la fermeture périodique de la mer pour la reproduction des espèces marines et l'interdiction de la déforestation non autorisée (un ticket de 1000f/autorisation) par les eaux et forêts et l'installation de tuyaux d'eau potable par les techniciens d'Etat.

Dans l'ensemble, la morpho-dynamique des unités d'occupation du sol touche sévèrement la durabilité de l'écologie, que la vie sociale mais aussi le développementéconomique du milieu d'étude. Les impacts de cette dynamique sont plus notables sur les ressources en eau, le sol et la végétation en entrainant le plus souvent leur dégradation. Ils sont encore très visibles sur les habitations et sur les activités économiques menées par la population paysanne. Néanmoins, cette dernière combinée aux ONG et à l'Etat, ont développé un grand nombre de politiques d'adaptions face à ce phénomène. Ces stratégies, aussi nombreuses que déverses, sont entre autres la jachère, le paillage, les digues et barrages anti-sel et antiérosif et les reboisements de végétation. L'insuffisance de ces pratiques, leur très courte durée d'efficacité, le manque de financement, la faible intervention de l'Etat et le manque de la maitrise du phénomène font que ces stratégies de lutte sont très limitées.

4.6. Discussion des résultats

L'étude de la dynamique des unités morphologiques de la ligne Diamniadio Faoye se voit comme une problématiquetrès complexe dans ce cas où elle renferme un certain nombre de problèmes, suscitant de nombreux questionnements à savoir : qu'est-ce que la dynamique des unités morphologiques, quel est son comportement dans le milieu, quels sont les facteurs d'origines, quels sont ses impacts sur l'environnement, sur l'économie et sur la vie sociale, quels sont les stratégies mises en oeuvre face à cette dynamique, etc. Dès lors, nécessite une approche méthodologique très efficace et adéquate pour répondre à de telles questions.

L'analyse de la dynamique des unités morphologiques dans le milieu nous a permis d'obtenir des résultats sur ses facteurs, son évolution et ses impacts ainsi que les stratégies d'adaptations.

Nos résultats ont montré que la dynamique des unités morphologiques se manifeste par l'avancée de la surface des cours d'eau, des terres cultivables et de la vasière nue et un recul des tannes, de la vasière à mangrove et de la végétation continentale. Ils sont confirmés par les résultats de SOW. E. H (2019)lorsqu'il affirme que la dynamique des unités morphologiques se voit par une évolution à tendance négative pour la superficie de la mangrove, du foret galerie et de la savane et une évolution à tendance positive des tannes, des sols nus et de la culture pluviale, dans sa thèse intitulée « Dynamique de l'écosystème mangrove de la réserve de biosphère du Delta du Saloum (RBDS), Sénégal, de 1965 à 2017 et analyse des politiques de restauration ». Nos résultats infirment ceux de Guilgane FAYE (2016) lorsqu'il soutient que l'évolution des unités se manifeste par une augmentation de la superficie de la vasière à mangrove, des tannes et des sols nus et une réduction de la surface des eaux de surface permanentes. En effet, il note une hausse de 1,15% de la superficie de la vasière à mangrove, une augmentation de 3,02% de celle des tannes et une avancée de 14% de la surface occupée par les sols nus entre 1980 et 2010 et une chute de - 17,92% de la savane arbustiveet de - 0,09% des eaux permanentes.

Nous avons montré que le facteur principal de l'évolution des unités paysagères est la variabilité pluviométrique. A cela s'ajoutent des facteurs secondaires comme la faiblesse de la topographie, la dynamique de l'érosion côtière (la rupture de la flèche de Sangomar), la déforestation, les besoins de constructions et les pratiques agricoles. Nos résultats sont donc soutenus par les travaux deSAGNA. Mme T. A. A (2015) qui révèlent que facteurs explicatifs de cette dynamique des unités sont notamment la péjoration du climat, le déficit pluviométrique des années 1968 aux années 1998, le relief qui est essentiellement plat, l'évaporation relative élevée de 1983 à 2013, les brames sèches, la dynamique des nappes et la marée. Par contre, nos résultats infirment ceux de NDIONE. Omar (2016), qui soutient que le facteur principal est la rupture de la flèche de Sangomar.

Nous avons montré que l'évolution des unités a des effets nuisibles dans le milieu en entrainant la disparition des végétations, la dégradation des terres et des ressources en eau mais aussi le recul du développement des secteurs de l'agricole, de la pêche et de l'élevage et l'habitat. Ces résultats sont confirmés par la quasi-totalité des études antérieures. C'est le cas d'Omar NDIONE (2016)qui affirme que l'évolution des unités a des impacts négatifs sur l'environnement et sur les activités socio-économiques du milieu tels que la salinisation des eaux et des terres et la réduction des terres cultivables et de la végétation. Mais aussi de Bineta FAYE (2017) lorsqu'il détruit que la dynamique progressive des terres salées, au détriment des autres unités paysagères du milieu, a trainé la réduction de la surface des terres agricoles, de la végétation ainsi que la surface de la mangrove.

Nos résultatsmontrent aussi que les stratégies menées par la population, l'Etat et les ONG sont peut-être nombreuses mais très insuffisantes et inefficaces. Ces résultats confirment ceux de SOW. E. H (2019) lorsqu'il détruit que la dynamique régressive de la mangrove, dans la réserve biosphère du Delta du Saloum de 1965 à 2017, a occasionné des initiatives de restauration qui sont malheureusement très limitées.

Nous avons obtenu des mesures bathymétriquesqui sont de plus importantes vers l'intérieur du marigot de Faoye quittant Diamniadio. Et cela est dû essentiellement à l'ensablement de la rentrée des bolong et à l'inversion du pendage du Delta. Ces résultats de mesures de plus en plus profondes de l'embouchure vers l'amont confirment le caractère inversé de l'estuaire du Saloum soutenu par BARUSSEAU et al (1986).

Nos résultatsbasant sur l'analyse granulométrique révèlent que le milieu a unfacies à dominante sableux de dimension moyen, modérément classé et tendant vers les plus fins avec une distribution trèspointue. Et ceux sur l'analyse des paramètres chimiques (pH et Ce), réduisent que les eaux surfaciques ainsi que le sol du milieu sont extrêmementsalées, trèsminéralisés et légèrement alcalins et parfois alcalins. Les résultats des analyses chimiques infirment ceux de Faye Bineta (2017) lorsqu'ils révèlent que les tannes du milieu sont très acides. Par contre, les résultats sur la texture des sédiments sont confirmés par ses résultats lorsque Bineta déduit que les tannes arbustivessont de texture limono sableuse et herbacés et limon sablo-argileuse dans les tannes nues.Ces résultats nous ont renseignés sur le mode d'érosion du milieu, la taille et les proportions des particules, les types de sédiments et leur provenance, le degré de salinité et d'acidité des unités, donc la compréhension de l'état physique, chimique et sédimentologique de notre milieu d'étude.

C'est pourquoi nous suggérons que l'analyse de ces paramètressoitprise en compte dans des études comme la dynamique actuelle des milieux humides, l'étude des ravins, de la dynamique fluviatile, les inondations, etc.

Nous suggérons aussi de bien valoriser le suivi des mesures de bathymétriques des cours d'eau et diachronique de la dynamique des berges car renseignent sur le comportement actuel des estuaires comme le caractère inversé du Saloum.

Cette étude permet alors de mieux maitriser la dynamique des unités morphologiques afin de mener à bien destratégies d'adaptation meilleures car le manque de la maitrise du phénomène constitue d'après la population paysanne un gros obstacle pour mener des stratégies très efficaces, plus adéquates et durables. Et celles-là pour promouvoir une écologie plus durable, une économie soutenue et une vie plus prospère.

Conclusion générale

En guise de conclusion, l'étude de la dynamique des unités morphologiques dans le milieu humide côtières constitue une problématique immense dans le domaine de la géomorphologie dynamique. De ce, cette étude portant sur la morpho-dynamique des unités d'occupation du sol le long de l'ile de Diamniadio à Faoye nous a permis d'abord de localiser le milieu d'étude mais aussi de voir son comportement après une longue présentation dans le premier chapitre. Ce chapitre 1 décrit le cadre physique et l'aspect humain du milieu. Ce travail nous a permis ensuite d'énumérer l'état de la question, fondement théorique et conceptuel dans le deuxième chapitre. Ce dernier présente la synthèse bibliographique, la justification du choix du sujet, la problématique ainsi que l'analyse conceptuelle. Enfin, de détailler l'approche méthodologique dans le troisième chapitre avant de dégager l'interprétation et la discussion des résultats. Le chapitre 3 aborde l'apport de la bibliographie, la nature des données complémentaires, les outils et techniques de mesures in situ, les matériels et protocoles de collecte des données socio-économiques, les analyses de laboratoire et enfin le traitement et l'analyse des données recueillies. Le dernier chapitre renseigne sur l'évolution des unités paysagères du milieu depuis 1970 à 2020, les facteurs d'origines, les impacts et les stratégies d'adaptations préconisées.

En effet, tout d'abord la présentation monte que le milieu repose sur des formations géologiques qui datent du Quaternaire récent, notamment à l'Holocène. Elles sont constituées par les formations deltaïques et par les formations littorales. Sur le plan pédologique, les sols sont constitués par les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, les sols halomorphes salins acidifiés et sols hydromorphes organiques, les sols hydromorphes gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes et par les sols halomorphes salins hydromorphes moyennement salés. C'est un milieu à altitude très base (-4 à 11m) et dont le couvert végétal est constitué de mangrove, de la savane arborée et arbustive et de la prairie marécageuse. Le relief et la végétation varient constamment selon les unités morphologiques que sont les vasières, les tannes, les cordons sableux, les amas coquilliers et les chenaux. Les eaux souterraines vont de la nappe du Maestrichtien à la nappe phréatique, passant par les nappes du Paléocène et Miocène. Les activités socio-économiques du milieu sont très diversifiées. La pêche reste l'activité la plus importante, suivie de l'élevage et l'agriculture en troisième position. Le commerce et le touriste se voient comme les activités les moins pratiquées et les moins productives dans le milieu développement de ces activés.

Ensuite, d'après les mesures physiques effectuées dans le milieu, les résultats des mesures de piquets effectuées montrent que la vasière de Diamniadio (en aval) gagne 7cm d'altitude chaque année, à la différence de Faoye (en amont) où elle perd 4cm. Ce suivi est renforcé par le suivi diachronique de la dynamique des berges qui révèle la même tendance. Par contre, le bilan sédimentaire des berges est déficitaire entre 1972 et 2020 avec un débit de - 2360 ha. Quant aux mesures de bathymétriques, elles montent que la profondeur moyenne du bolong de Faoye est égale à 9,78m. Elle augmente de l'aval vers l'amont où sont enregistrées des profondeurs allant jusqu'à 17,30m. Ces résultats de mesures obtenus sont essentiellement liés à l'inversion du delta par l'intrusion marine dans les fleuves et leurs affluents.

En outre, les analyses chimiques des sédiments et eau du milieu montrent que les eaux surfaciques et les sols du milieu sont essentiellement extrêmement salés, très minéralisés et légèrement alcalins à alcalins. Le pH augmente de l'amont vers l'aval du marigot de Faoye, du chenal vers le cordon sableux suivant le gradient horizontal mais aussi de la surface vers la profondeur, surtout à Diamniadio. Ces paramètres sont plus extrêmes à Diamniadio qu'à Faoye et durant la saison sèche que pendant la saison pluvieuse.

Plus loin, les analyses granulométriques effectuées montrent que les sédiments rencontrés dans les unités morphologiques de notre milieu d'étude sont essentiellement de sables (99,9 %). Le sable moyen, le plus fréquent, représente les 70,5 % de l'ensemble des échantillons prélevés dans le milieu. Le sable fin se voit avec les 26,6 %. Les limons ne font que 0,1 % des sédiments. Ce qui fait que le milieu a un facies sableux modérément classé, dont le Mz est le sable moyen mais tendant vers les particules plus fines avec une distribution essentiellement pointue. Ces sédiments proviennent des bancs sableux et de la flèche de Sangomar dont les plus fins sont entrainés et déposés au fond des chenaux.

Pour ce qui concerne l'analyse des unités morphologique allant de la période 1972 à 2020, elle monte une évolution progressive des unités de cours d'eau, vasière nue et des terres cultivables et un recul de la vasière à mangrove, des tannes et de la végétation continentale. En effet, les cours d'eau et la vasière nue ont connu des taux de croissance de 71,95 et de 136,29% respective entre 1972 et 2020. Les terres cultivables se voit avec un taux de 4,63% durant cette période, tandis que les végétations et les tannes, leur taux de croissance est négatif. Moins 17,82% pour les tannes, -74,43% pour la vasière à mangrove et -34,94% pour la végétation continentale. Toutefois, les tannes restent très importantes et occupent la deuxième place derrière les cours d'eau en 2020. Cette dynamique actuelle, marquée par l'extension des cours d'eau, de la vasière nue et des terres de culture, est engendrée par de nombreux facteurs aussi bien d'ordre naturel que de l'oeuvre anthropique. Le déficit pluviométrique, que la rupture de la flèche de Sangomar, la faiblesse de la topographie, la déforestation, les besoins de construction, l'exploitation du sel ainsi que les pratiques agricoles en sont les plus remarquables.

Enfin, l'analyse des impacts de la dynamique des unités et des stratégies d'adaptation montre d'une part que cette évolution a généralement des effets nuisibles sur l'écologie, l'économie et sur la vie sociale du milieu d'étude. Ils se traduisent non seulement par la dégradation des terres, que la salinisation extrême des ressources en eau, la mortalité de la mangrove ainsi que la régression de la végétation continentale mais aussi par le freine du secteur agricole, l'élevage et le secteur de la pêche ainsi que l'habitat. Et c'est ce qui a poussé la plupart de la population paysanne d'apprécier la dynamique des unités de paysages comme étant très grave dans le milieu. D'autre part, cette analyse révèle que même si face à une telle situation des stratégies telles que les digues et les barrages anti-sel et antiérosif, le paillage, la jachère et le reboisement de mangrove, entre autres sont préconisées par cette population, l'Etat et les ONG, ces efforts restent très limités face à l'ampleur de la dynamique des unités morphologiques.

Pour d'éventuelles perspectives concernant les recherches post-mémoire, il nous est intéressant d'étudier si l'évolution des unités morphologiques de la ligne Diamniadio-Faoye reste pareil sur toute la partie Nord-Est de l'estuaire du Saloum ; Etudier aussi la relation entre les variations climatiques récentes et la dynamique des terres salées dans l'ensemble de la région Nord-Est du Saloum ; et enfin s'intéresser sur l'évolution des écosystèmes côtière dans le contexte de perturbation des paramètres climatiques et des conditions hydrodynamiques dans la partie Nord-Est de l'estuaire du Saloum.

Liste des références

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Annexes

Figure 40 : Distribution des sédiments dans les unités morphologiques de Diamniadio

* 1 n = taille de l'échantillon

N = taille de l'univers investigué

I = largeur de fourchette exprimant la marge d'erreur (ici 10%)






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault