1.2.6.2.6 La
pluviométrie
La pluviométrie est mesurée en
millimètre. Sa quantité peut connaitre des variations
mensuellement ou annuellement.
§ La variabilité mensuelle de la
pluviométrie divise l'année en deux séquences : une
séquence pluvieuse et une séquence non pluvieuse. La figure
montre que les précipitations interviennent essentiellement pendant
l'hivernage, correspondant à la séquence pluvieuse, qui va de
Juin à Octobre. Durant cette période, la pluviométrie
tourne autour de 23 mm et 238 mm en moyenne. Les mois de Juillet, Août et
septembre, se voient avec l'essentiel des précipitations où le
maximum de ces dernières est relevé pendant le mois d'août
avec 238mm. La séquence qui va de novembre à Mai, n'enregistre
pas de précipitations à l'exception des pluies deheug ou les
pluies de hors saison. Cela est due de l'équateur
météorologique qui se situe trop loin de la zone Nord-soudanienne
durant cette période. Ces deux saisons, bien distinguées, font
que la station de Fatick à un régime pluviométrique
unimodal dont l'essentiel des précipitations tombe entre Juin et
Octobre.

Figure
8:Variabilité moyenne mensuelle de la pluviométrie dans la
station de Fatick de 1991 à 2020 en mm (ANACIM, 2023)
§ Variabilité interannuelle
Les cumules de la pluviométrie illustrent que les
précipitations sont marquées par une variabilité
interannuelle depuis 1991 à 2020. Les cumules pluviométriques
varient entre 359 et 940 mm.
La moyenne des cumuls pluviométriques de la
série 1991-2020 est de 600,9 mm. La valeur minimale est relevée
en 2007 avec 359,6 mm soit un déficit de 241,3 mm par rapport
à la moyenne de la série. La maximale est enregistrée en
2012 avec un cumul de 940,3 mm soit un excèdent de 339,4 mm par rapport
à la moyenne 1991-2020. L'écart entre le maximum et le minimum
des cumuls pluviométriques est très important (580,7 mm) entre
1991 et 2020. Et cela montre la variabilité interannuelle remarquable
qu'a connue le milieu durant cette trentaine.

Figure
9:Variabilité moyenne annuelle de la pluviométrie dans la station
de Fatick de 1991 à 2020 en mm (ANACIM, 2023)
§ Les écarts à la moyenne 1991 à
2020
La figure 3 révèle une parfaite
irrégularité des précipitations annuelle de 1991 à
2020 dans la station de Fatick. Les écarts par rapport à la
moyenne pluviométrique de la série 1991-2020 font ressortir
nettement deux séquences distingues : la séquence 1991-2007
et la séquence 2008-2020.
*La séquence qui va de 1991 à 2007 est
sèche. C'est la période la plus longue (17 années)
renfermant 13 années déficitaires contre quatre années
excédentaires que sont 1995,1999, 2000 et 2005. Durant ces 13
années négatives, les écarts pluviométriques
varient entre -3 et -21%. L'année la plus déficitaire est
l'année 2007 où l'écart à la moyenne 1991-2020 est
de -21,1%.
*La séquence 2008-2020 est une phase humide. Elle
referme 12 années dont seulement 4 déficitaires. Les valeurs
varient entre 1 et 40%. Les années où la pluviométrie est
plus importante sont celles de 2009, 2012 et 2020. Cette dernière
enregistre la valeur la plus élevée avec un surplus de 39,1%.
La courbe linéaire et la moyenne mobile montrent que la
pluviométrie qui était essentiellement déficitaire de 1991
à 2007 avec cette dernière la plus déficitaire de la
série, a connu une vaste période excédentaire qui va de
2008 à 2013 avant de subir un redressement de 2014 à 2019 puis
une hausse en 2020 où se relève la plus excédentaire. A
l'état actuel, la tendance est à la hausse par rapport aux
années précédentes.

Figure
10:Evolution des écarts à la moyenne de la pluviométrie de
1991 à 2020 à Fatick en % (ANACIM, 2023)
D'une manière générale, l'analyse du
cadre naturel du milieu est donc importante pour comprendre l'état
physique et l'évolution de ses différents paramètres. Elle
révèle, sur le plan géologique, que les formations
géologiques qui affleurent dans le milieu datent du Quaternaire
récent, notamment à l'Holocène. Elles sont
constituées par les formations deltaïques et par les formations
littorales. Sur le plan pédologique, les sols sont constitués par
les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, les sols halomorphes
salins acidifiés et sols hydromorphes organiques, les sols hydromorphes
gley salé et sols halomorphes salins hydromorphes et par les sols
halomorphes salins hydromorphes moyennement salés. C'est un milieu
à altitude très base (-4 à 11m) et dont le couvert
végétal est constitué de mangrove, de la savane
arborée et arbustive et de la prairie marécageuse. Le relief et
la végétation varient constamment selon les unités
morphologiques. Ces dernières sont les vasières, les tannes, les
cordons sableux, les amas coquilliers et les chenaux. Les chenauxde
marrée constituent essentiellement les ressources surfaciques du milieu
(le marigot de Faoye par exemple), excepté cette petite portion
drainée par la ria du Saloum. Les eaux souterraines vont de la nappe du
Maestrichtien à la nappe phréatique, passant par les nappes du
Paléocène et Miocène. Par contre, elles sont parfois
menacées surtout dans ce contexte où la variabilité
climatique alimente le milieu (la variabilité pluviométrique est
une belle illustration) : elle a connu 17 années
déficitaires contre 12 excédentaires durant la série
1991-2020 ; mais aussi où l'homme évolue et y exerce sa
pression pour dérouler ses activités sociales et
économiques.
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