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Faux souvenirs et profondeur de traitement

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par Laure Maraccino
Université de Nantes - Master 1 2006
  

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Résultats

Tableau 1 : Moyenne des résultats des rappels des mots présentés et des leurres en fonction des groupes d'encodage (génération ; profond ; superficiel) :

 

Mots Présentés

Leurres

 

Écart-types

Moyennes

Écart-types

Génération

57

7,05

21

16,91

Profond

63

8,51

16

18,68

Superficiel

55

8,44

21

15,37

 

40

20

70

60

50

30

10

0

Mots Présentés Leurres

Génération Profond Superficiel

D'après une analyse globale, on peut noter un forte significativité du facteur Type de mots (F (1,106) = 359.58, p < .00001), mais aucune du facteur Groupe (F (2,106) = .18, p = .83). On remarque en outre une interaction significative entre les Groupes d'encodage et les Types de mots : F (2,106) = 3.60, p = .03.

Cela signifie que selon les groupes, la différence entre les mots présentés et les leurres n'est pas la même. En effet le type d'encodage a des effets différents selon qu'il s'agit de leurres ou de mots présentés.

Concernant les mots présentés, on note un taux plus important de rappel pour la condition profonde (m = 63) que pour les deux autres conditions, qui semblent,

elles, plus ou moins équivalentes (m = 57 pour la génération et m = 55 pour le traitement superficiel). Cette équivalence est confirmée par l'absence de différence significative entre les deux encodages. Cependant, la différence des rappels entre la condition profonde et les deux autres est significative (F (1,106) = 15.57, p = .0001).

Concernant les leurres, on remarque un moindre taux de rappel pour la condition profonde (m = 16) par rapport aux deux autres (m = 21) qui sont ici aussi équivalentes. Cependant on ne dénote pas de différence significative entre les trois types de traitement. La tendance est la même que pour les mots présentés : les mêmes effets sont observés pour les traitements « Génération » et « Superficiel ».

Les encodages « Génération » et « Superficiel » produisent les mêmes effets qu'il s'agisse de mots présentés ou de leurres. L'encodage « profond » améliore le souvenir des mots présentés sans augmenter pour autant les faux souvenirs du leu rre.

Discussion des résultats

On observe une variation des résultats selon le type d'encodage, à partir d'une simple épreuve de rappel.

Les résultats concernant le taux de rappel de mots présentés confirment dans l'ensemble nos hypothèses.

Tout comme on l'avait supposé, un traitement profond provoque une meilleure performance lors de la récupération par rapport au traitement superficiel. En effet, cet encodage fait appel à un traitement sémantique avec l'évaluation de la pleasantness. Il donne lieu à une large propagation de l'activation en mémoire sémantique de concepts associés au mot présenté. Ces différents concepts activés servent d'indices lors de l'épreuve de rappel, facilitant la récupération des mots précédemment présentés.

L'encodage superficiel ne nécessite qu'un traitement au niveau lexical (ici compter les voyelles du mot). Le traitement n'étant pas profond il y a très peu

d'activation en mémoire. Lors du rappel, il reste peu de traces mnésiques des mots présentés, rendant plus difficile leur récupération en mémoire. Ceci explique le moindre taux de rappel des mots avec ce type de traitement.

L'encodage génération fait appel au processus de distinctivité. La focalisation sur la lettre manquante du mot permet un traitement sémantique. En effet le participant, en recherchant cette lettre, doit activer en mémoire le mot et donc son sens. La focalisation sur ce concept permet un traitement sémantique de celui-ci mais limite l'activation. Ainsi cet encodage favorise le rappel correct des items sans pour autant augmenter la propagation de l'activation vers des concepts associés. On suppose donc un moindre taux de rappel de leurres. Soraci et al. (2003) observent avec ce type de traitement un taux élevé de rappel de mots mais pas d'augmentation au niveau des leurres (expérience 3). Ils expliquent leurs résultats par le processus de distinctivité qu'occasionne la génération.

Cependant dans notre expérience l'encodage génération ne provoque pas une meilleure récupération des mots présentés. Au contraire le taux de rappel est inférieur à celui du traitement profond. Il est possible que cet d'encodage selon les sujets s'apparente davantage à un traitement lexical. La focalisation de la voyelle manquante provoquerait un traitement plus ou moins superficiel. On peut supposer que le participant ait recours à un traitement automatique pour trouver la lettre, donnant une moindre importance au sens du mot. Ainsi le taux de rappel de mots présentés s'en trouverait affecté.

Les résultats du rappel de leurres, quant à eux, ne confirment pas nos hypothèses de départ.

Du fait du traitement superficiel des mots, la propagation de l'activation étant moindre, on s'attendait à un taux moins élevé de rappel de leurres par rapport à l'encodage sémantique. Nous supposions qu'une importante propagation en mémoire lors d'un traitement profond induirait plus facilement les faux souvenirs. Cependant on observe une tendance de rappel de leurres plus élevée en condition superficielle par rapport au traitement profond. Ce résultat est également observé avec la génération : on supposait que ce traitement n'engendrerait pas d'augmentation de rappels de leurres grâce au processus de distinctivité ; pourtant on remarque une tendance identique à celle du traitement superficiel par rapport à

l'encodage profond.

Ce résultat pourrait s'expliquer par l'activation du leurre au moment du rappel, conséquence de la récupération des mots associés. En effet, lorsque le participant rédige sa liste de mots au moment du rappel, on peut supposer que le fait d'écrire les items effectivement perçus et associés entre eux, provoquerait l'activation du leurre en mémoire sémantique. Ainsi, tout se passerait à la phase de récupération. En examinant dans notre expérience la position du leurre dans les listes de récupération, la tendance du rappel de leurres se trouve en fin de liste.

Quelques études récentes se sont intéressées à la force des relations associatives au sein du matériel (Roediger & al, 2001). En dehors du fait qu'une liste de mots est fortement associée au leurre critique, elle est également composée de concepts fortement associés entre eux. Dans le cas d'un traitement peu profond, le taux élevé de rappel de leurres découlerait donc de l'activation en mémoire provoquée lors de la récupération, par le rappel du sujet lui-même.

La propagation de l'activation, lors d'un traitement profond, des concepts associés aux mots présentés, a pour conséquence une augmentation des rappels de leurres. Cependant on observe l'effet inverse. Nous ne pouvons donc pas interpréter nos résultats en terme de propagation d'activation, mais plutôt en terme de distinctivité. En effet, un traitement différentiel lors de l'encodage permet une meilleure discrimination entre les items présentés et ceux qui ont été activés. Ainsi, si le rappel de leurres ne se trouve pas augmenté c'est grâce au processus de distinctivité : celui-ci ne réduit pas leur formation en mémoire, mais cette stratégie de récupération permet de les retenir.

L'expérience décrite précédemment mettait en oeuvre une tâche de rappel standard. Or selon le type de traitement utilisé lors de l'encodage, les processus sollicités seront différents au moment de la récupération des items.

Un encodage peut s'effectuer selon deux possibilités : la première est l'activation en mémoire, à partir de l'item présenté, des concepts associés. La seconde est un traitement spécifique de l'item, en lui attribuant une caractéristique qui lui est propre. Cette seconde possibilité permet, à la récupération, une meilleure discrimination du mot perçu que celui activé en mémoire.

La réduction des faux souvenirs peut passer par la récupération grâce à une variété de stratégies telles que la distinctivité c'est-à-dire le monitoring, ou bien lors de l'encodage suscitant soit un processus relationnel entre concepts, soit un traitement spécifique des items.

Afin de déterminer le processus qui induit les faux souvenirs, certains auteurs, plutôt que de faire varier les conditions d'encodage, font varier les conditions de récupération en utilisant le rappel de tous les items présentés ainsi que tous ceux venant à l'esprit des participants. C'est la condition d'inclusion.

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