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Etude des nuisances professionnelles dans une industrie textile

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par Evariste TAH
UFR Sciences Médicales Abidjan - Certificat d'Etude Spécial 2006
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTON

La prévention des risques de santé représente un défi considérable, et ne se réduit pas aux maladies infectieuses ou parasitaires, voire mortalité périnatale ou maternelle. Bien plus elle s'intéresse aussi aux problèmes des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Selon l'OMS, la prévention en santé <<comprend l'ensemble des mesures qui permettent de prévenir l'occurrence des maladies et aussi de réduire les conséquences néfastes des maladies déclarées>>.

Dans les pays développés, pour ce qui concerne les risques professionnels, l'ensemble de leurs coûts, directs et indirects, représenterait de l'ordre de 3% du PIB. (32)

A l'heure où la prévention des risques professionnels devient une priorité des politiques de santé publique, le rôle des entreprises est évidement décisif.

La gestion des risques professionnels repose sur des investissements en équipements et matériels dont le coût très élevé au départ est équilibré par les bénéfices que l'on y tire après.

Les investissements dans ce domaine devraient se faire dans les technologies moins dangereuses, les équipements de protection adéquats, la formation des travailleurs à la sécurité, et l'adoption des règles de sécurité par les travailleurs.

L'objectif général de cette étude est d'améliorer la prévention des risques professionnels au sein de notre entreprise.

Ses objectifs spécifiques sont les suivants :

1- Evaluer les nuisances rencontrées dans notre environnement de travail

2- Comparer les résultats de l'évaluation aux normes en vigueur

3- Décrire l'impact de ces nuisances sur la santé des travailleurs exposés

4- Proposer les mesures de prévention adaptées.

I-GENERALITES

I-1 TEXTILE, NOTION DE GENERALITE

I-1-1 : Historique

L'être humain a eu besoin depuis son apparition sur la terre de vêtement et de nourriture pour survivre. La fabrication de tissus et de vêtements remonte donc aux origines de l'humanité, et l'outil de base était le métier à tisser manuel. Des améliorations mécaniques ont été apportées pour la lice de métier à tisser.

Au XII è siècle, a été introduite la pédale permettant le fonctionnement de plusieurs jeux de lisses, mais avec l'intégration du battant, le métier mécanisé est devenu l'instrument de tissage prédominant en Europe, voire dans les autres parties du monde.

La mécanisation du tissage a commencé en 1773 avec la navette volante de JOHN KAY, qui permettait de lancer automatiquement la navette sur toute la longueur du métier. EDMUND CARTWIGHT mit au point le métier à vapeur et en 1788, il créa avec JAMES WATT, en Angleterre, la première usine à textile fondée sur ce principe. Avec ce nouveau principe, plusieurs usines à textile ont pu être construites. (14)

En 1801, le français JOSEPH MARIE JACQUARD inventa le système à carte perforé grâce auquel les motifs pouvaient être tissés automatiquement.

De progrès en progrès, les anciens métiers à tisser en vapeur, ou en bois, ont été remplacés par des métiers à tisser en acier, ou en d'autres matériaux.

La forte demande en habillement et en revêtement a entraîné l'augmentation de la taille des industries textiles, de leur rapidité et de leur automatisation. (14)

L'automatisation progressive du tissage associé, à une augmentation du coût du travail, a entraîné le déplacement de ce secteur industriel vers les pays en développement qui détiennent aujourd'hui 70% de la production mondiale. La sécurité et la santé des travailleurs du textile sont ainsi devenues des questions de grande importance dans les pays en développement.

Figure 1 : Vue générale d'un métier à tisser. N.V.Weefautomaten Picanol, leper, pp : 1

I-1-2 : Poste de travail

L'industrie textile couvre le cycle de fabrication allant du traitement de la matière première jusqu'au produit semi-finis (fils, tricot et tissu ennoblis) et ceux jusqu'à certains produits finis (maille, linge de maison, décoration, etc.). Le processus de transformation des matières premières textiles en produits finis se déroule selon plusieurs étapes : les fibres passent à l'état de fils puis d'étoffes (par tissage, tricotage). Au cours de la transformation, les fibres subissent différentes opérations d'ennoblissement (blanchissement, teinture, impression, apprêts). (23)

I-1-2-1 : La filature

Elle se réalise en plusieurs étapes :

? L'ouverture, le mélange, et l'épuration

Ici, les balles de cotons sont ouvertes, et le coton y est retiré et placé dans des chargeuses munies de bandes transporteuses garnies de dents.

? Le cardage et le peignage

Le cardage assure la deuxième et dernière opération d'épuration. Il transforme les petites touffes en fibres bien séparées et ouvertes.

Le peignage exige une épuration plus poussée que le cardage et se réalise grâce à un procédé compliqué, constitué de rouleaux d'alimentation cannelés et de cylindres partiellement garnis d'aiguilles.

? Le filage

Il consiste à transformer la mèche en fil de calibre voulu et la torsion souhaitée. Il se réalise avec des machines types continus à filer à anneaux.

? Le Renvidage et le bobinage

Ce sont des étapes préparatoires au tissage et au tricotage.

En principe, les produits bobinés sont utilisés comme fils de chaîne (fils passant dans le sens de la longueur d'un tissu), et les produits renvidés serviront de fils de trame (fils passant dans le sens de la largeur d'un tissu).

I-1-2-2 : Le tissage

Le tissu est obtenu par le tissage qui est le résultat de l'entrecroisement , dans un même plan, de fils disposés dans le sens de la chaîne et de fils disposés, perpendiculairement aux fils de chaîne, dans le sens de la trame. Le liage obtenu entre ces fils de chaîne et trame se défini par une armure.

Le personnel employé dans ce secteur occupe généralement quatre types de fonctions :

? Les opérateurs de machines, appelés tisserands, qui parcourent la zone de production dont ils sont responsables et qui contrôlent les opérations de production, corrigent certains dysfonctionnements (cas de rupture de fils) et relancent les machines qui se sont arrêtées.

? Les mécaniciens qui montent, règlent et réparent les machines à tisser.

? Les manutentionnaires qui transportent, chargent les matières premières (fils de chaîne et fil de trame) sur les métiers à tisser et récupèrent, déplacent les produits finis (rouleaux de tissu).

? Les travailleurs chargés du nettoyage, du graissage des machines, de la maintenance, etc.

Figure 2 : Navette de métier à tisser. N.V.Weefautomaten Picanol, leper, pp : 2.1

I-2 PROBLEMES LIES A LA SANTE DANS LE TEXTILE

A mesure que les machines sont devenues plus grosses, plus rapides et plus compliquées, de nouveaux risques sont apparus.

I-2-1 Les risques d'accident

? Les chutes

Les sols encombrés (pièce de machine) ou glissants (huile, graisse, eau) peuvent provoquer des chutes, car un grand nombre de travailleurs passent la plus grande partie de leur journée à parcourir leur lieu de travail en gardant plutôt les yeux fixés sur les opérations en cours.

? Les machines

Certaines parties sont protégées (transmissions, point de pincements), d'autres non (harnais, ros, lieu d'intervention du travail) et sont sources d'accidents majeurs ou mineurs.

? Les manutentions

Elles concernent le soulèvement, le déplacement, la dépose de lourds cylindres, d'ensoufles (enroulement, déroulement), de chariots à bras.

? Les incendies et combustions

Le textile génère une quantité considérable de peluche, poussière, fibres de coton en suspension pouvant présenter des risques d'incendie, si les fibres sont combustibles.

I-2-2 Les risques de maladies professionnelles

L'objectif de notre travail étant l'étude des nuisances physiques présentes dans notre environnement industriel, nous insisterons d'avantage sur le bruit, la chaleur, et l'éclairage.

I-2-2-1 LE BRUIT

I-2-2-1-1 Définitions

a) Définition du son

Le son est une sensation auditive engendrée par une vibration acoustique d'un corps solide, liquide ou gazeux

Le son est pur quand la vibration acoustique correspondante est une fonction sinusoïdale du temps.

Il se caractérise par sa fréquence et son niveau sonore.

b) Définition du bruit

Sur le plan psychosensoriel, le bruit est défini comme un son dépourvu de caractère musical, plus précisément comme un son gênant, indésirable.

Pour l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO), le bruit est un phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme gênante et désagréable.

L'Association Française de Normalisation (AFNOR) qualifie de bruit toute

sensation auditive désagréable et gênante, tout phénomène acoustique produisant cette sensation.

Cette notion de gêne ou de désagrément est très subjective. Ainsi, une musique

agréable pour ceux qui ont choisi de l'écouter, sera vécue comme insupportable par les

voisins. En matière de bruit, les sons que nous subissons paraissent toujours plus détestables

que ceux que nous choisissons de notre plein gré.

Le bruit peut être toléré de façon très différente selon les individus, les sociétés, les cultures et les civilisations.

Sur le plan physique, Il s'agit d'un ensemble de vibrations sonores complexes e désordonnées ayant un caractère aléatoire, sans composantes bien définies.

c). Définition de la fréquence

La fréquence caractérise la hauteur du son et est exprimée en Hertz (Hz).

Elle correspond au nombre de périodes par seconde, c'est à dire au nombre de vibrations complètes qui se produisent en 1 seconde.

Les sons de basse fréquence (vibrations inférieures à quelques centaines de Hz) sont perçus comme des sons graves, ceux de fréquence élevée sont perçus comme aigus

Le champ auditif ou le domaine des fréquences audibles s'étend de 20 Hz à 20 000 Hz (20 KHz). Les fréquences conversationnelles s'étendent de 500 à 2000 Hz. La sensibilité maximale de l'oreille est comprise entre 1 000 et 6000 Hz.

d) Le niveau sonore

L'intensité d'un bruit correspond à l'amplitude de la vibration acoustique. Le décibel (dB) unité relative, exprime le niveau sonore d'une source bruyante.

Le décibel correspond au pouvoir sélectif de l'oreille permettant d'apprécier une variation d'intensité. Il constitue une bonne unité relative pour caractériser physiquement et physiologiquement les sons.

Le seuil de l'audition situe le niveau minimal d'intensité audible à une puissance liminaire de 10-12 W/m2, pour un sujet normal, ce qui correspond à une pression de 2.10-5 Pascals (20 micro pascals).

Le décibel A ou dB (A) permet de reproduire la sensibilité de l'oreille.

En effet l'oreille humaine est plus sensible aux moyennes fréquences qu'aux basses et hautes fréquences. Pour tenir compte de ce comportement physiologique de l'oreille, les instruments de mesure (sonomètre, dosimètre) sont équipés d'un filtre dit « de pondération A » dont la réponse en fréquence est la même que celle de l'oreille. L'unité de mesure s'appelle alors le décibel pondéré A ou dB (A).

I-2-2-1-2: Les bruits en milieu de travail.

a) Types de bruit

En milieu professionnel, il existe différents types d'exposition sonore qu'il faut prendre en considération lors de l'évaluation des postes. On distingue les bruits stables et continus, les bruits fluctuants de façon répétitives et imprévisibles.

Le bruit impulsionnel est un bruit consistant en une ou plusieurs impulsions d'énergie acoustique ayant chacune une durée inférieure à une seconde et séparées par des intervalles de durée supérieure à 0,2 secondes.

Les coups de marteau, les chocs de presse manuelle, les échappements d'air Comprimé de vérins, les tirs de pistolet de scellement en sont des exemples.

Figure3 : Industries manufacturières les plus bruyantes par ordre décroissant. Encyclopédie de sécurité et santé au travail. Volume II pp : 47.2

b) Limites réglementaires (26)

Selon la réglementation en vigueur en France (Code du travail, art. R. 232-8-2), lorsque le niveau d'exposition sonore est supérieur à 85 dB (A) ou lorsque le niveau de pression acoustique de crête dépasse 135 dB, l'employeur doit prévoir une surveillance médicale, fournir des protecteurs individuels et informer les salariés sur les risques pour leur audition.

Lorsque les niveaux d'exposition sonore sont au-delà de 90 dB(A) ou le niveau de pression acoustique de crête dépasse 140 dB, l'employeur doit établir et mettre en oeuvre un programme de mesures de nature technique ou d'organisation du travail destiné à réduire l'exposition au bruit.

Le tableau ci-dessous donne les durées maximales d'exposition sonore quotidienne à ne pas dépasser, de façon à ce que ce niveau d'exposition sonore ne dépasse pas 85 dB(A) pour 8 heures de travail par jour.

Tableau I: Durée maximale d'exposition sonore quotidienne

Niveau sonore en dB (A)

Durée d'exposition quotidienne

Maximale

85

8H

88

2H

91

4H

94

2H

97

1H

100

30min

103

15min

106

7min30s

109

3min45s

112

1min52s

115

56sec

118

28sec

Exemple: L'exposition d'un salarié à un bruit de 100 dB pendant 30 minutes correspond à une exposition à 85 dB (A) pendant 08 heures.

c) La détermination du niveau d'exposition

Il s'agit de mesurer le bruit reçu.

Le bruit reçu dépend de la nature des activités professionnelles et des circonstances de l'exposition au bruit des machines et équipements.

Ce bruit varie en fonction de l'espace et du temps.

Deux indicateurs sont à prendre en considération :

*: Le niveau de pression acoustique de crête, Lpc

Il est exprimé en dB. C'est la valeur maximale de la pression acoustique instantanée, observée durant une période de temps représentative de la journée de travail.

*. Le niveau d'exposition sonore quotidienne ou LEX, d

C'est le niveau de bruit qui conduirait un salarié à recevoir, pendant 8 heures (durée habituelle d'un poste de travail) la même énergie sonore donc à être exposé au même risque que celle qu'il reçoit effectivement à son poste de travail pendant la durée réelle quotidienne de travail (qui peut être différente de 8 heures).

LEx,d : L pour level (niveau en anglais), d pour day Gour), EX pour exposition.

Cet indice est déterminé à partir du niveau sonore mesuré à l'aide d'un exposimètre ou d'un dosimètre intégrateur pendant une durée d'exposition T.

I-2-2-1-3 La nocivité du bruit.

a) Elle est liée aux caractères du bruit que sont :

· La qualité du bruit les bruits de fréquence aiguë (hautes fréquences) sont, à intensité égale, plus nocifs que les bruits graves.

. La pureté: un son pur de grande intensité, est plus traumatisant pour l'oreille interne qu'un bruit à large spectre. Mais il faut noter que les sons purs sont peu fréquents en milieu industriel.

. L'intensité du bruit: le risque de fatigue auditive et ou de surdité professionnelle croît avec l'augmentation de l'intensité. Un son très intense, au lieu d'être véritablement entendu, procure une sensation désagréable, puis douloureuse. Cent vingt décibels (120 dB) constituent le seuil de la douleur. Au-delà de cent vingt décibels les tympans peuvent subir des lésions importantes.

. L'émergence et le rythme du bruit: un bruit impulsionnel ayant un caractère soudain et imprévisible est plus nocif qu'un bruit stable et continu.

. Durée d'exposition: pour une même ambiance sonore, plus la durée d'exposition est élevée plus les lésions auditives de l'oreille interne seront considérables.

.L'association avec les vibrations l'exposition au bruit industriel associée aux vibrations aggrave le traumatisme sonore chronique.

b) Les facteurs individuels et l'état fonctionnel

De nombreux autres facteurs peuvent aggraver le traumatisme sonore. Ce sont :

L'âge: la fragilité cochléaire au bruit s'accroît avec l'âge; elle devient plus marquée

au-delà de 50 ans.

La susceptibilité individuelle: certains sujets sont plus fragiles que d'autres au bruit

La fragilisation antérieure de l'oreille pouvant être provoquée par des affections de nature microbienne ou virale, traumatique, toxique (ototoxiques médicamenteux ou industriels) ou être héréditaire (hypoacousie familiale).

I-2-2-1-4 Les effets nocifs du bruit.

Le bruit a des effets directs sur l'audition: fatigue auditive, surdité professionnelle. Il a d'autres effets sur la santé et le travail, ainsi que des conséquences sur la vie sociale et familiale

a) Effets sur l'audition

*: La fatigue auditive

La fatigue auditive est un déficit transitoire sur la fréquence 4000 Hz de la

perception auditive lors d'une exposition à un bruit intense. Ce déficit est récupérable dans sa quasi-totalité en quelques heures après cessation de l'exposition au bruit lésionnel.

C'est le premier stade de l'atteinte auditive. Il suffit d'une exposition de quelques heures à un bruit intense pour que cette fatigue s'installe provoquant une baisse temporaire de l'acuité auditive.

La fonction auditive normale est récupérée après une période variant entre 12 et

36 heures selon les individus et l'importance de l'exposition. A ce stade on peut parler de fatigue auditive

* La surdité professionnelle

La surdité professionnelle évolue de façon lente et insidieuse en trois stades audiométriques et cliniques.

1er stade: Le scotome auditif irréversible aux 4000 Hz

Dans un premier temps, le sujet ne se rend compte de rien, le déficit ne gêne pas sa vie relationnelle. Seule la zone des fréquences centrées sur 4000 Hz est touchée. C'est en effet aux 4000 Hz qu'apparaît une encoche ou scotome auditif. Ce trou auditif atteint 30 à 40 décibels de perte.

Les fréquences adjacentes sont peu touchées, notamment dans la zone conversationnelle entre les fréquences 500 à 2000 Hz.

2ème stade: La période de latence

A ce stade, l'encoche ou scotome auditif aux 4000 Hz s'approfondit jusqu'à 60 ou 70 dB(A). Les fréquences conversationnelles sont atteintes. Le sujet fait répéter, n'entend plus certains sons, surtout s'ils sont aigus, et l'intelligibilité des mots devient difficile surtout s'ils sont courts ou monosyllabiques.

Il ne comprend plus distinctement ce qui se dit surtout quand plusieurs personnes parlent. De ce fait, il commence à subir une gêne sensible dans sa vie sociale et professionnelle. De légers troubles tels qu'acouphènes, sifflements et sensation d'oreilles bouchées peuvent apparaître.

L'audiogramme montre une aggravation du déficit auditif à 4000 Hz avec extension de l'atteinte aux fréquences voisines de 2000 Hz et 6000 Hz.

3 ème stade: La surdité manifeste:

C'est la surdité profonde. La perte auditive atteint 100 voire 110 dB (A) à la fréquence 4000 Hz. Les fréquences adjacentes sont largement touchées.

Le déficit auditif sur les fréquences conversationnelles est important par exemple 70 dB (A) à 1000 Hz et 40 dB (A) à 500 Hz ; on note une perte sensible de l'audition de la voix. A ce stade le travailleur devient un handicapé sensoriel et professionnel.

Tableau II: Stade de la surdité professionnelle (26)

Stade 1 :

Le sujet ne se rend pas encore compte de sa perte d'audition car les fréquences de la parole sont pas touchées.

Stade 2 :

Les fréquences conversationnelles sont touchées. Le sujet devient <<dur d'oreille. Il ne comprend plus distinctement ce qui se dit.

Stade 3 :

Surdité manifeste. La surdité est profonde et irréversible.

*: Les caractères de la surdité professionnelle

Débutant par un scotome auditif aux 4000 Hz, la surdité professionnelle est une surdité de perception par atteinte endocochléaire bilatérale, symétrique et irréversible avec stabilisation des lésions après cessation de l'exposition au bruit.

Le seuil de la conduction osseuse doit être égal à celui de la conduction aérienne et les courbes audiométriques en CA et CO sont superposées. Elle est plus marquée en audiométrie vocale que tonale.

* Le diagnostic différentiel

Sont à éliminer:

~ Les surdités de transmission caractérisées par un Weber latéralisé vers l'oreille malade et un Rhine négatif.

~ Les surdités par sénescence se traduisant par une aggravation de la surdité et une évolution des lésions même après cessation de l'exposition sonore.

~ Les surdités par traumatisme crânien caractérisées par une non stabilité des lésions avec de manière générale possibilité de récupération.

~ Surdité par des médicaments ototoxiques atteignant les sons sur les fréquences très aigus. La fréquence 8000 Hz est donc touchée avant la fréquence 4000 Hz et reste beaucoup plus atteinte.

b) Effets du bruit autres que la surdité professionnelle

* Effets de masque

Un son perturbe la perception parfaite d'un autre son. Si l'intensité de l'un est très supérieure à l'intensité de l'autre, celui-ci peut ne pas être entendu. Les conversations deviennent impossibles. Les signaux d'alarme et de sécurité ne sont plus audibles, d'où le risque accru d'incidents et d'accidents du travail.

* Effets extra auditifs

Ces effets extra auditifs ont des conséquences certaines sur:

Le rendement au travail par une augmentation de la charge de travail (fatigue, pénibilité, erreurs dans la production)

La vie familiale et sociale (agressivité, isolement, difficultés des relations interpersonnelles

. Effets neuropsychiques et cognitifs

Ils se traduisent par des signes non spécifiques à type de céphalées, irritabilité, anxiété, troubles de l'humeur, troubles de la concentration, de la mémoire, altération des fonctions cognitives, diminution de la vigilance, troubles du comportement, baisse de l'adaptation aux tâches à exécution rapide. Il peut s'agir aussi de perturbation du sommeil à type de diminution du sommeil paradoxal avec des réveils nocturnes fréquents.

. Effets cardiovasculaires :

Ces effets se traduisent par une modification du rythme cardiaque (augmentation de la fréquence cardiaque), de la pression artérielle diastolique, de la fréquence

respiratoire, vasoconstriction.

. Effets digestifs:

Ils sont peu spécifiques à type de troubles dyspepsique, d'hypersécrétion gastrique.

.

Effets visuels:

Ils se traduisent par une dilatation pupillaire, une perturbation de la vision nocturne avec difficulté d'appréciation de la profondeur et des contrastes,

. Effets hormonaux :

Ces effets se traduisent par une élévation des corticoïdes, des catécholamines, avec une tendance à l'hypoglycémie.

I-2-2-1-5 La prévention technique collective.

a) Réduction des bruits à la source

Elle a pour objectif de piéger le bruit à sa source d'émission avant sa propagation dans l'environnement et cela peut se faire par:

-Action sur le processus opératoire et la suppression des chocs (revêtements amortissant des zones d'impact et de chocs, réduction des frottements et lubrification des engrenages, entretien préventif et régulier des machines).

-Encoffrement des machines bruyantes qui consiste à enfermer partiellement ou complètement une machine ou un appareil dans une cabine hermétiquement close, dotée d'une bonne isolation sonore.

-Remplacement des outils bruyants par des modèles munis de silencieux.

b) Réduction de la propagation du bruit

Elle est basée sur:

La réduction de la transmission du bruit par voie solide par isolation anti-vibratile à l'aide de socle, de ressorts ou d'amortisseurs.

. La réduction de la propagation aérienne du bruit par écrans acoustiques avec revêtement absorbant

. La diminution de la réverbération des locaux par revêtement du plafond et des parois (murs) à l'aide de matériaux et de structures absorbants; les matériaux poreux et fibreux sont les plus efficaces.

c) Organisation du travail

Une bonne organisation du travail doit éviter l'exposition des travailleurs aux bruits lésionnels. Elle doit tenir à :

. Isoler les salariés des sources de bruit à l'aide d'écrans, de parois de séparation partielle ou de cabines insonorisées.

. Eloigner les travailleurs des machines bruyantes par zonage acoustique.

. Limiter la durée d'exposition des travailleurs aux bruits dangereux.

II-2-1-6 Information, formation, signalisation.

Les travailleurs dont l'exposition quotidienne sonore dépasse 85 dB (A) doivent

avoir une formation et une information relative aux risques de l'exposition au bruit (Art.R.232-8-5 du Code du Travail Français).

La mise en place de la signalisation de locaux bruyants vise à :

. Avertir les salariés du danger,

. Signaler que le port des protecteurs individuels est recommandé ou obligatoire

. Réglementer l'accès des lieux où les niveaux sonores atteignent ou dépassent 105 dB (A).

I-2-2-1-7 Protection individuelle des salariés.

La protection individuelle doit être mise à leur disposition si LEx, d > 85 dB (A) ou Lpc> 135 dB et obligatoirement portée si les valeurs dépassent respectivement 90 dB (A) ou 140 dB. Il existe différentes sortes de protecteurs individuels passifs ou actifs se présentant sous forme de :

· protecteurs passifs: bouchons d'oreille, serre-tête, ou serre nuque avec coquilles, casque enveloppant.

· protecteur actifs : leur appareillage électronique produit un Il anti-bruit Il qui leur permet de réduire activement le bruit.

Pour un port continu, les bouchons d'oreille sont le plus souvent préférés et utilisés.

Cependant, pour certains travaux spécifiques, exposant à des chocs ou des bruits impulsionnels, les casques enveloppants sont les plus efficaces.

I-2-2-1-8 Surveillance médicale

La surveillance clinique et audiométrique doit comporter:

Un examen médical préalable à l'affectation à un poste de travail exposant au bruit. Il comprend une audiométrie liminaire tonale en conduction aérienne (CA) complétée en cas d'anomalie par un examen audiométrique complet tonal et vocal avec CA et CO.

Des examens médicaux et audiométriques périodiques : un examen médical annuel, un contrôle audiométrique tonal pratiqué dans l'année qui suit l'affection à un poste de travail exposé au bruit.

L'audiométrie de contrôle est à renouveler ensuite, indépendamment du fait que le travailleur porte des protections individuelles; elle doit être modulée selon le niveau d'exposition sonore quotidienne des travailleurs (LEx,d) (arrêté du 31/01/89).

· Tous les trois ans si le LEx,d est> 85 dB (A) mais inférieur à 90 dB (A) ou si le

Lpc est < à 140 dB.

· Tous les deux ans si le LEx,d est> 90 dB (A) mais inférieur à 100 dB (A) ou si le

Lpc atteint 140 dB.

· Tous les ans si le LEx,d est> 100 dB(A).

Le dossier médical doit comprendre:

- une fiche d'exposition (poste occupé, durée, mesurage) :

- le modèle de protecteurs individuels avec leur valeur d'atténuation du bruit;

- la date et les résultats des examens médicaux.

Il sera conservé pendant dix ans après la fin de l'exposition.

I-2-2-1-9 La réparation d'une surdité professionnelle.

Les atteintes auditives d'une certaine gravité sont réparées dans le tableau n° 42 des maladies professionnelles.

La liste des travaux susceptibles de provoquer la surdité est limitative.

La durée minimale d'exposition est de un an, réduite à 30 jours en ce qui concerne la mise au point des propulseurs, réacteurs et moteurs thermiques. Et le délai de prise en charge est de un an après la cessation de l'exposition au bruit.

Selon les prescriptions du tableau de réparation, la perte auditive doit être supérieure ou égale à 35 dB sur la meilleure oreille.

Le déficit audiométrique moyen de 35 dB est calculé en divisant par 10 la somme des déficits mesurés sur les fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz, pondérés respectivement par les coefficients 2, 4, 3 et 1. Ce déficit moyen sur la meilleure oreille doit être supérieur ou égal à 35 dB.

10

Ce déficit doit être confirmé par une audiométrie tonale (CA, CO) et vocale réalisée trois semaines à un an après la cessation de l'exposition aux bruits lésionnels.

I-2-2-2 L'éclairage

L'éclairement est la densité de lumière sur une surface. Il s'exprime par la formule,

E = F/S où F est la valeur du flux lumineux atteignant la surface, et S l'aire de cette surface réceptrice. Son unité est le lux.

L'éclairage en milieu du textile est destiné à satisfaire aux exigences suivantes :

* Contribuer à assurer un environnement de travail sûr.

* Aider à l'exécution des tâches visuelles

* Assurer un environnement visuel approprié.

Elément clé de notre capacité de voir, elle est nécessaire pour apprécier la forme, la couleur, et la position dans le panorama visuel des objets qui nous entourent dans notre vie quotidienne.

Très souvent parce que nous sommes tellement habitués à disposer de cette faculté, que nous la tenons pour acquise. Il est courant de constater des problèmes visuels associés à un système d'éclairage déficient sur le lieu de travail.

Un système d'éclairage bien conçu demande une collaboration précoce d'architectes, d'éclairagistes et de responsables d'hygiènes de travail.

I-2-2-2-1 Le niveau d'éclairement

Il est mesuré à l'aide d'un luxmètre qui converti l'énergie lumineuse en signal électrique, lequel est ensuite amplifié pour permettre une lecture facile sur une échelle étalonnée en lux.

Le choix du niveau d'éclairement d'un poste particulier demande d'étudier les points suivants :

La nature du travail

Le facteur de réflexion de l'objet et de l'environnement immédiat

Les différences avec la lumière naturelle et le besoin d'éclairement dans la journée

L'age du travailleur

I-2-2-2-2 Unités et grandeurs utilisées en éclairage

Plusieurs sont communément employées dont les principales sont :

Flux lumineux : énergie lumineuse émise par unité de temps par une source lumineuse. Unité le lumen (lm)

Intensité lumineuse: flux lumineux émis dans une direction donnée par une source dont la répartition n'est pas uniforme. Unité: la candela (cd).

Niveau d'éclairement: niveau d'éclairement d'une surface de 1 m2

recevant un flux lumineux d'un lumen. Unité: le lux

Luminance: définie pour une surface dans une direction donnée, la luminance représente le quotient de l'intensité lumineuse par la surface vue par un observateur situé dans la même direction (surface apparente). Unité: la cd/m2.

Contraste: différence de luminance entre un objet et son environnement ou entre différentes parties d'un objet.

I-2-2-2-3 Les facteurs affectant la visibilité des objets

Le degré de sécurité dans l'exécution d'une tâche dépend, en grande partie, de la qualité de l'éclairage et des capacités visuelles. La visibilité d'un objet est conditionnée par de nombreux facteurs.

L'un des plus importants est le contraste de luminances dû aux facteurs de réflexion, aux ombres, ou aux couleurs de l'objet lui-même et aux facteurs de réflexion de la couleur.

I-2-2-2-4 La distribution de la lumière; l'éblouissement

L'éblouissement se produit lorsqu'une source lumineuse brillante se trouve dans le champ visuel; il en résulte une diminution de l'aptitude à distinguer les objets.

Les travailleurs soumis à des effets d'éblouissement constants et successifs risquent de souffrir de fatigue oculaire ainsi que de troubles fonctionnels, même si, dans bien des cas, ils n'en sont pas conscients.

On distingue l'éblouissement direct dû à des sources lumineuses intenses situées directement dans l'axe de vision, et l'éblouissement par réflexion lorsque la lumière est réfléchie sur des surfaces présentant un facteur de réflexion élevé. Les facteurs de l'éblouissement sont les suivants:

Le phénomène d'éblouissement se produit lors de la présence d'une luminance excessive dans le champ de vision.

Les effets de l'éblouissement sur la vision peuvent être divisés en deux groupes appelés éblouissement d'incapacité et éblouissement d'inconfort.

a). Luminance de la source lumineuse: la luminance maximale acceptable en observation directe est de 7 500 cd/m2.

b). Position de la source lumineuse: ce type d'éblouissement se produit lorsque la source lumineuse se trouve dans un angle de 45° par rapport à l'axe de vision de l'observateur; il devient négligeable quand la source lumineuse est placée en dehors de cet angle.

c). En règle générale, l'éblouissement augmente lorsque les sources lumineuses sont installées relativement bas ou dans des pièces de grandes dimensions.

d). Distribution de la luminance entre objets et surfaces: plus les différences de luminance entre les objets situés dans le champ visuel sont grandes, plus l'éblouissement est important et plus les performances visuelles se dégradent du fait de ses effets sur le processus d'adaptation. Les différences de luminance maximales recommandées sont les suivantes:

tâche visuelle - plan utile: 3: 1;

tâche visuelle - environnement: 10: 1.

e). Durée d'exposition: même les sources lumineuses à basse luminance peuvent être cause d'éblouissement si la durée d'exposition est trop longue.

I-2-2-2-5 Les systèmes d'éclairage

Les systèmes d'éclairage les plus courants sont les suivants:

L'éclairage général uniforme

Dans ce système, les sources lumineuses sont réparties uniformément, indépendamment de l'implantation des postes de travail. Le niveau d'éclairement moyen doit être égal au niveau d'éclairement nécessaire pour la tâche à effectuer.

Ces systèmes sont principalement utilisés sur des lieux de travail où les postes de travail ne sont pas fIxes.

L'éclairage général localisé

Ce type d'éclairage est constitué de plafonniers que l'on répartit en gardant deux choses à l'esprit -les caractéristiques de l'équipement et les besoins d'éclairage de chaque poste de travail.

Ce type d'éclairage est bien adapté aux lieux ou aux zones de travail qui nécessitent un niveau d'éclairement élevé, et exige que l'on connaisse l'emplacement précis de chaque poste de travail avant même la phase d'étude.

Figure 4 : Les différents systèmes d'éclairage. Encyclopédie de sécurité et santé au travail. Volume II pp :46.14

I-2-2-2-6 La couleur: les concepts de base

La couleur est un élément important du cadre de travail et son choix est déterminant pour l'efficacité, la sécurité et le bien-être général du personnel.

De la même manière, la finition des surfaces et des équipements se trouvant dans l'environnement de travail contribue à créer des conditions visuelles et un environnement agréables.

La lumière ordinaire se compose de rayonnements électromagnétiques de longueurs d'ondes différentes correspondant à chacune des bandes du spectre visible.

En combinant les lumières rouge, jaune et bleue, il est possible d'obtenir la plupart des couleurs visibles, y compris le blanc.

Notre perception de la couleur d'un objet dépend de celle de la lumière qui l'éclaire et de la manière dont l'objet lui-même réfléchit la lumière.

Les lampes peuvent être classées en trois catégories, selon l'apparence de la couleur de la lumière qu'elles émettent:

. -teinte chaude: lumière blanche, rougeâtre, recommandée pour les habitations;

· -teinte intermédiaire: lumière blanche, recommandée pour les lieux de travail;

-teinte froide: lumière blanche bleuâtre, recommandée pour les tâches nécessitant un fort niveau d'éclairement ou les climats chauds.

I-2-2-2-7 Les conditions d'éclairage optimales pour le confort et la performance visuels (15)

Elles sont basées sur deux caractéristiques :

Les caractéristiques de l'observateur :

La sensibilité du système visuel de l'individu à la taille, au contraste, au temps d'exposition ;

Les caractéristiques d'adaptation transitoire ;

La prédisposition à l'éblouissement ;

L'age ;

Les caractéristiques psychologiques et de motivation.

Les caractéristiques de la tache :

La configuration des détails

Le contraste détail/fond ;

La luminance de fond ;

La réflexion spéculaire des détails ;

Pour les taches particulières, il convient de se poser les questions suivantes :

Les détails de la tache sont ils faciles à voir ?

L'exécution de la tache est elle susceptible de durer longtemps ?

En cas d'erreur résultant de l'exécution de la tache, les conséquences risquent elles d'être graves ?

Figure 5 : Niveau d'éclairage en fonction de la tache effectuée. Encyclopédie de sécurité et santé au travail. Volume II pp : 46.8

I-2-2-2-8 Le mesurage

Les études d'éclairage

Une technique d'étude souvent utilisée repose sur une grille de points de mesurage répartis sur l'ensemble de la surface considérée.

La base de cette technique consiste à diviser l'ensemble du local en un certain nombre de zones égales, idéalement carrées.

L'éclairement au centre de chacune des zones est mesuré au niveau du bureau (0,85 m au-dessus du niveau du sol), puis on calcule une valeur d'éclairement moyen.

La précision de la valeur de l'éclairement moyen dépend du nombre de points de mesurage utilisés.

Il existe une relation permettant de calculer le nombre minimal de points à partir de l'indice du local considéré.

Longueur X largeur

Hauteur utile de l'installation X (Longueur + largeur)

Dans cette formule, la longueur et la largeur sont les dimensions de la pièce et la hauteur utile d'installation correspond à la distance entre le plan utile (ou de travail) et le plan des luminaires

NB : Lors de l'étude de l'éclairage d'une zone de travail et de son environnement immédiat, il convient de prendre en compte l'uniformité de l'éclairement.

Eclairement minimal

Facteur d'uniformité = ------------------------

Eclairement moyen

Pour toute zone de travail et son environnement immédiat, le facteur d'uniformité ne doit pas être inférieur à 0,8.

Quelque soit le système pour lequel on opte, on veillera à ce que les variations d'éclairement dans un local ne soient pas trop fortes.

Le rapport d'éclairement est exprimé par la formule:

Eclairement maximal

Rapport d'éclairement = ----------------------------

Eclairement minimal

En un point quelconque de la zone principale de l'intérieur, le rapport d'éclairement ne devrait pas être supérieur à 5: 1.

Les instruments utilisés pour mesurer l'éclairement et la luminance ont des réponses spectrales qui diffèrent de celle du système humain.

Ces réponses sont souvent corrigées à l'aide filtres. Si des filtres sont intégrés, les instruments sont dits à correction de couleur.

. Les luxmètres comportent une correction supplémentaire qui compense la direction de la lumière incidente arrivant sur la cellule de détection. Les luxmètres capables de mesurer l'éclairement de manière précise à partir de différentes directions de lumière incidente sont dits à correction de cosinus.

Dans l'industrie du textile, les normes en lux varient selon le secteur d'activité :

* Cardage, étirage, bobinage = 250 lux

* Filage, tissage gros ou clair = 425 lux

* Tissage fin ou fondé = 625 lux

* Comparaison de couleur = 850 lux

Une exposition à un éclairement inférieur ou supérieur à ces normes entraînerait une accommodation forcée de la vue, responsable de fatigue oculaire, voire baisse d'acuité visuelle.

I-2-2-3 LA CHALEUR

L'homme est un homéotherme. Pour bien se porter, sa température doit demeurer stable dans des limites comprises dans la fourchette 37 +/- 0,50 C.

Certaines technologies, techniques ou conditions climatiques sont susceptibles d'augmenter la température ambiante, mettant ainsi en péril l'équilibre thermique de l'organisme, provoquant des pathologies.

I-2-2-3-1 Les métiers exposant à la chaleur.

Les métiers exposant à !a chaleur humide se retrouvent dans,les usines de textiles, la teinturerie, les distilleries de boissons, la conserverie par l'autoclave ,l'industrie de la papeterie, le travail dans les mines, et les sécheries de chicorée...

Les métiers exposant à la chaleur sèche se trouvent dans la métallurgie, la sidérurgie, les fonderies et transformation métallique, les cimenteries...

I-2-2-3-2 La thermorégulation

a) La température réelle

Dans un milieu de travail donné, la température réelle dépend de la chaleur telle qu'elle est produite, du degré d'humidité du milieu, de la ventilation, et de la température de rayonnement des parois (dans un local).

Tous ces paramètres doivent être pris en compte dans l'évaluation de l'exposition à la chaleur, car ils concourent au confort thermique des travailleurs.

b) La thermogenèse

C'est la production de chaleur. Elle fait intervenir le métabolisme de base et l'exercice musculaire.

Le métabolisme de base est la production thermique de l'organisme à la température de neutralité thermique (Mo). C'est la chaleur dégagée par le fonctionnement vital des cellules. Sa production est de 1700 Kcal/j pour un homme à jeun de 70 kg qui est au repos:

L'exercice musculaire est la principale source de production de chaleur (Mw). Au repos, .la production de chaleur est de 70 Kcal/h. A l'effort cette production est multipliée par 8.

c) La thermolyse

C'est la déperdition de chaleur.

Elle se fait en deux étapes:

? Première étape: c'est le passage de la chaleur de la zone centrale du corps vers les zones périphériques (zones cutanées)

?> Deuxième étape: consiste à la disparition cutanée de la chaleur vers l'extérieur.

Les processus varient en fonction des changements de la température corporelle ou de la température ambiante:

Si la température ambiante est inférieure à la température corporelle, on assiste à un processus de thermolyse qui se déroule selon 3 mécanismes:

o 1- La conduction : elle se fait entre 2 surfaces immobiles en contact et Je flux de chaleur se fait du milieu le plus chaud vers le plus froid. Les échanges par conduction sont en général peu importants. Exemple :contact avec un solide (sol, table) chaise) au niveau des surfaces d'appui du corps (pieds, sièges, dos, coude, avant-bras...)

o 2- La convection: c'est un échange de chaleur entre un fluide en mouvement (air, eau...) et le corps. C'est un mode d'échange très important.

3- La radiation: c'est une émission de chaleur sous forme de rayonnement électromagnétique.

Si la température ambiante est supérieure à la température du corps, la perte de chaleur se fait par sudation. Pour qu'il y ait perte calorique il faut qu'il y ait évaporation de la sueur produite. Un (1) litre de sueur permet d'éliminer 580 Kcal. La sudation est le principal moyen de lutte contre la chaleur.

d) Le bilan thermique

C'est la somme des flux de chaleur produits et des flux de chaleur échangés avec l'environnement. .

Le bilan thermique est rendu par la formule suivante:

M + P + C + R + E = 0 Kcal / m2 / heure.

M= production de chaleur par le Métabolisme (Mo+ Mw) p= perte de chaleur par Conduction

C= perte de chaleur par Convection

R= perte de chaleur par Radiation

E= perte de chaleur par Evaporation.

Lorsque le bilan est négatif, on dit qu'il y a hypothermie et quand il est positif il y hyperthermie.

e) Les mécanismes physiologiques de la thermorégulation

**Les thermo détecteurs

L'hypothalamus, la moelle épinière, l'abdomen, les muscles, les vaisseaux, et le derme sont le siège des thermo détecteurs

Le rôle des thermo détecteurs est de transmettre les informations relatives à la température corporelle au centre intégrateur hypothalamique.

** Le centre intégrateur réagit par les astreintes qui sont:

* Les astreintes thermostatiques

Au niveau du centre thermorégulateur il existe un système tampon qui amène l'organisme à tolérer les variations de température de 1 à 2°c. C'est le "pouvoir tampon calorique.

* Les astreintes circulatoires

Elles régulent la température au niveau de la peau. Elles sont assurées par la circulation veineuse superficielle de la peau qui réagit par des phénomènes vasomoteurs.

Lors du travail à la chaleur la régulation se fait par augmentation du débit sanguin cutané, et augmentation du, débit cardiaque. Ainsi une augmentation de la température centrale de 1°C entraîne une augmentation du pouls de 33 pulsations par minute afin de mieux éliminer la chaleur corporelle. On assiste aussi à une réduction de l'irrigation de certains viscères à l'exception du cerveau, du coeur et des reins.

* Les astreintes sudorales

Elles sont constituées par la sudation et la perspiration. L'évaporation de la sueur est le moyen le plus efficace de lutte contre la chaleur.

* Les autres réactions sont expliquées par leurs, non spécificités au stress, leurs métabolismes, leurs systèmes endocriniennes,leurs<états psychologiques,leurs acclimatements.

Les réactions physiologiques thermorégulatrices se modifient quand l'organisme est soumis à des variations de température ambiante de façon régulière.

- L'acclimatement au chaud se traduit, toutes choses égales du point de vue de la contrainte par:

?une moindre augmentation du débit sudoral et des pertes électrolytiques

?une moindre augmentation des températures corporelles

?une moindre augmentation de la fréquence cardiaque

?une diminution de la réaction non spécifique de stress.

I-2-2-3-3 Effet de la chaleur sur la qualité du travail

La chaleur est responsable d'une baisse de la capacité de travail physique, d'une dégradation des activités mentales, d'une détérioration de la précision des gestes,

d'une augmentation des erreurs et des omissions. "

Les activités de type perceptif et les temps de réponse sont améliorées en début d'exposition (20 à 40 min) puis se détériorent dès que la température centrale dépasse 38°C. .Le degré d'éveil est lui aussi modifié

Les"altérations psychomotrices sont d'autant plus importantes que les taches sont plus complexes.

I-2-2-3-4 Les effets pathologiques de la chaleur

Plusieurs pathologies ont été décrites lors d'un travail à la chaleur. Il s'agit de :

a) Les oedèmes de chaleur qui débutent aux pieds et à la cheville après une semaine d'exposition à la chaleur.

b) La déshydratation qui est consécutive à la sudation prolongée. Ici, les signes cliniques se caractérisent par une déshydratation intra et extracellulaire et une augmentation de la température centrale.

En l'absence de traitement, on assiste à une baisse des capacités intellectuelles suivie de paresthésies et de délire, puis survient le décès.

Son traitement consiste en une ingestion forcée de 6 à 8 litres /24 heures ou perfusion de solutions salées et sucrées.

c) Les crampes de chaleur liées à la chloropénie

Le tableau clinique est un tableau de tétanie .qui continue à s'aggraver si le sujet continue à boire sans absorber de sels.

Le traitement se fait par injection ou perfusion de sérum salé isotonique, puis relais par voie orale.

d) Le coup de chaleur

Le début est brutal et se manifeste par une hypotension, un état de choc et une augmentation de la température centrale du corps, pouvant atteindre 42°C, parfois associé à un tarissement de la sudation.

Une réfrigération artificielle par une vessie de glace ou un bain froid fait baisser la température jusqu'à 38,5 °C. Le relais sera assuré par une ventilation forcée et des neuroleptiques.

e) L'insolation

Elle donne une symptomatologie voisine du. coup de chaleur avec en plus de nombreux signes neurologiques à type de syndrome méningé, de coma, de convulsion, d'une hyperthermie (40° c). Une ponction quand elle est réalisée met en évidence un liquide céphalo-rachidien trouble ou sanglant.

f) L'épuisement à la chaleur

Il se manifeste par une asthénie, un pouls faible, rapide en rapport avec une augmentation de la température centrale. Si le sujet n'est pas immédiatement mis au repos, il s'ensuit un collapsus cardiovasculaire et des convulsions.

g) Les signes locaux

? Au niveau cutané, on observe, un coup de soleil qui est une brûlure cutanée, une miliaire rouge qui est une éruption cutanée en rapport avec l'évaporation insuffisante de la sudation.

? Au niveau oculaire, l'exemple type de pathologie observée est la cataracte des verriers.

? Au niveau pulmonaire on observe un tableau d'OAP.

? Au niveau cardiovasculaire: hypertrophie cardiaque, HTA, sclérose aortique.

? Au niveau digestif: anorexie, diarrhée par excès de boisson.

I-2-2-3-5 Prévention et réparation

a) la prévention technique

Son buts est de :

?Supprimer les ambiances thermiques dangereuses

?Se rapprocher le plus possible d'une ambiance thermique neutre ou confortable -?Favoriser l'acclimatement spontané ou survenant par simulation de situation de travail.

-La prévention technique collective comporte 5 moyens:

-Protéger les travailleurs contre les apports extérieurs de chaleur (action architecturale)

-Isoler les sources d'écart de température

-Climatiser les ambiances de travail ou les salles de repos

-Organiser le travail de façon adéquate en tenant compte de l'acclimatement des travailleurs.

-Mettre à la disposition des travailleurs des rafraîchissements.

-La prévention technique individuelle est basée sur le port de vêtements protecteurs, de tabliers réfléchissants.

b) La prévention médicale

Les buts et les moyens de la prévention médicale consistent à:

?Rechercher les facteurs pré disposants ou susceptibles de favoriser l'apparition des effets pathologiques du travail à la chaleur:

Il s'agit de rechercher les facteurs de manque d'aptitude à l'effort physique tel que: la déshydratation chronique, l'affections fébriles, l'age supérieure à 50 ans, les médicaments ou drogues diurétiques et les affections cardio-vasculaires et rénales.

?Développer les mécanismes d'acclimatement au chaud chez les travailleurs. L'acclimatement naturel est obtenu en une dizaine de jour de façon progressive. L'acclimatement artificiel se fait au laboratoire ou sur chantier aménagé.

?Améliorer l'hygiène de vie par, l'apport d'eau en quantité et en qualité, la suppression ou la limitation de l'alcool et des boissons stimulantes (café, thé), et une alimentation équilibrée et suffisante.

?Former des encadreurs et des travailleurs sur les risques et les moyens de prévention

?Effectuer des mesures d'ambiance

o Pour le travail à la chaleur, on mesure:

L'indice WBGT (température humide du globe noir) prenant en compte l'humidité, la circulation de l'air et sa température, la température de rayonnement.

Mesure de la température sèche de l'air (à l'abri, protégée contre les rayonnements)

Mesure de l'humidité de l'air à l'aide d'un psychromètre à ventilation forcée, d'un hygromètre électronique ou d'un diagramme psychrométrique.

Mesure de la vitesse de l'air à l'aide d'un anémomètre thermique à fil chaud.

Mesure de la température moyenne de rayonnement à raide d'un thermomètre à globe noir ou d'un stéradiomètre.

Le WBGT se calcule à l'aide de 3 paramètres selon les formules suivantes:

-A l'extérieur d'un local WBGT= 0,7 thn + 0,2 tg + 0,1 tan

-A l'intérieur d'un local ou par temps couvert WBGT= 0,7 thn + 0,3 tg

Avec : thn : température humide naturelle

tan: température sèche naturelle

tg : température du globe noir

Les valeurs de référence sont données sous la forme d'un tableau qui permet, en fonction du type de travail (léger, moyen, lourd), de déterminer les périodes de repos et de pauses supplémentaires.

Le confort thermique par le Vote Moyen Prévisible, variable subjective mesurée sur une échelle de - 3 à + 3 °C.

c) La réparation

Elle est assez hétérogène. En France deux tableaux sont largement évoqués. Il s'agit du tableau 58 des MPI qui répare les troubles liés à la chaleur dans les mines de potasse et le tableau 71 des MPI qui répare la cataracte des verriers.

I-2-2-4 Les poussières de coton

L'inhalation des poussières produites par la transformation des fibres de coton en filés et en tissus est responsable d'une maladie pulmonaire professionnelle appelée Byssinose.

La maladie ne survient généralement qu'après 15 à 20 ans d'exposition à des concentrations élevées de poussières (supérieure à 0,5-1,0 mg/m3) (31).

selon les normes de l'administration de la sécurité et de santé au travail (Occupation Safety and Health Administration (OSHA), et de la conférence américaine des hygiénistes gouvernementaux du travail (Américan Conférence of Governemental Industrial Hugienist (ACGIH), aux Etats-Unis, la limite d'exposition professionnelle aux poussières de coton lors de la fabrication de fils de textiles est fixée à 0,2 mg/cm3 de poussières respirables.

Les poussières de coton sont des particules véhiculées par l'air, mises en suspension dans l'atmosphère lors de la manipulation et le traitement de coton. Il s'agit de mélange hétérogène et complexe comprenant également des débris végétaux et de terre et des micro-organismes (bactéries et champignons) dont la composition et l'activité biologique varient.

Les débris de cotonnier présents sur les fibres ainsi que les endotoxines des bactéries gram négatif se trouvant sur les fibres et les débris végétaux seraient la cause directe ou le réservoir de l'agent pathogène.

La cellulose, principale composante de la fibre de coton est inerte et ne provoquerait pas de maladie respiratoire.

I-2-2-5 Les produits Chimiques

Ils entrent dans la fabrication de nombreux articles du textile et sont toxiques à brève ou longue échéance :

?Le polypropylène et le tri acétate de cellulose utilisés pour la fabrication de textile synthétique sont responsables de cancérogenèse chez les travailleurs des ateliers d'extrusion.

?Le diméthylformamide, utilisé comme solvant pour le traitement de tissus est responsable, de toxicité hépatique.

?Le sulfure de carbone utilisé dans la préparation de textile synthétique, a laissé observé une mortalité accrue chez ses utilisateurs.

?Les colorants réactifs présents dans les ateliers de teintures sont souvent responsables d'eczéma, urticaire, et asthme.

?La stérilité est apparue chez des hommes et femmes de l'industrie textile, exposés à diverses substances.

I-2-2-6 Les gestes et postures

Ils sont dus aux mouvements répétés chez des travailleurs sur des machines qui fonctionnent à vitesse élevée et répétée.

I-3 : MESURE DE PREVENTION GENERALE

Elle s'opère autour de certaines de bases que nous allons développer.

I-3-1 PREVENTION LEGALE

Elle est constituée par l'ensemble des dispositions légales, nationales et internationales qui :

D'une par, réglemente les conditions d'occupation des travailleurs afin de ne pas nuire à leur santé.

D'autre part, détermine les modalités de surveillance de la santé des travailleurs.

Ces textes peuvent :

Prononcer une interdiction absolue de l'utilisation d'une méthode, d'un procédé ou d'une substance.

Permettre la manipulation de certains produits dangereux sous certaines conditions.

Prononcer une limitation de la durée ou du niveau d'exposition des travailleurs à des risques spécifiques.

Elle s'articule autour de plusieurs normes inspirées du droit du travail, qui sont :

- Les traités internationaux : On y trouve, des conventions et recommandations de l'OIT, des recommandations et résolutions de l'OMS, des conventions sectorielles...

- Les lois nationales regroupées autour des codes (du travail, prévoyance social ; marine marchande etc.), des statuts des fonctionnaires ou agents de l'état, des lois non codifiées (loi de prévoyance sociale et la sécurité sociale, lois sur les chantiers etc.)

- Les textes d'application type de décrets, d'arrêtés ou de dispositions des circulaires administratives

- Les conventions collectives et les accords paritaires

- Les usages des lieux et des professions, comme, règlements intérieurs, instructions de sécurité, manuels de manoeuvre Etc.

- Les conventions et contrats individuels

I-3-2 PREVENTION MEDICALE

Elle repose sur des dispositions légales et peut revêtir un caractère individuel ou collectif. Elle intervient à plusieurs niveaux :

A l'embauche, elle dégage les conditions d'écartement temporaire ou absolu.

Tout au long de la carrière du travailleur, elle permet un suivi de leur santé par les différentes visites médicales de surveillance.

L'analyse des conditions des milieux de travail pour contrôler le respect des niveaux d'exposition autorisés par le législateur.

La surveillance des conditions d'hygiène générale ou spécifique.

L'étude de poste et l'appréciation de la charge, de l'organisation et des conditions de travail.

I-3-3 PREVENTION TECHNIQUE

Elle s'opère à deux niveaux :

Au niveau de l'ensemble des travailleurs :

Les mesures prises ou les dispositions mises en place intéressent ici le contexte général du travail. Elle ne vise pas un travailleur mais plutôt un groupe de travailleur, voire la totalité de l'effectif. Ce sont soit des mesures ou dispositions générales, soit des installations communes.

Cette prévention technique collective (PTC) envisage plusieurs actions :

Empêcher la survenue du risque

Supprimer le risque

Extraire le risque

Neutraliser le risque

Contenir le risque

Bloquer le risque

Capter le risque

L'efficacité propre de chacun de ces principes qui vise à empêcher la naissance ou la propagation du risque est tout aussi bien fonction de la pertinence du choix des moyens que du comportement du personnel vis-à-vis de la chaîne de protection établie.

Les différents contrôles doivent tendre à cerner aussi le facteur humain pouvant expliquer la baisse du taux d'efficacité du procédé choisi.

Au niveau individuel

La prévention individuelle technique (PIT) est un prolongement de la prévention technique collective.

Elle vise à protéger un travailleur contre un risque spécifique, risque qui n'a pas encore trouvé une solution radicale dans la PTC.

Elle consiste dans bien des cas à doter chaque travailleur des moyens individuels de protection appropriés au poste de travail et au risque.

L'efficacité de ces moyens de protection sera fonction de leur adaptation au risque, de l'usage qu'on en fait et de leur usure.

NB : Le non respect des dispositions individuelles de protection n'engendre le plus souvent que des conséquences physiques sur l'ouvrier exposé, alors que les failles de la protection collective peuvent provoquer des effets sur l'ensemble des travailleurs et même sur l'environnement immédiat.

I-3-4 LA DIMENTION ERGONOMIQUE

L'ergonomie peut intervenir :

Dès la table de dessin : c'est l'ergonomie de conception

Avant, en début ou au cours de la mise en oeuvre et selon le cas, il `agit d'ergonomie d'adaptation ou d'ergonomie de correction.

I-3-5 LE ROLE DU MEDECIN DU TRAVAIL

Véritable conseiller de l'employeur en matière de santé et sécurité au travail.

Son rôle consiste a mener des actions à la fois éducatives que techniques:

- Il donne son avis sur le document prévoyant le mesurage de l'exposition des travailleurs aux différents agresseurs et sur le choix des protecteurs à utiliser.

- Il établi une fiche d'aptitude médicale préalablement à l'affectation d'un travailleur à un poste agressif.

- Il assure la conservation de l'intégrité physique, psychique et psychologique du travailleur pendant toute la durée de son exposition.

- Il conserve pendant très longtemps (10 ans au moins), les dossiers médicaux après cessation de l'exposition.

- Il informe les travailleurs des résultats et de l'interprétation des examens médicaux auxquels ils ont été soumis.

- Il Tient les résultats non nominatifs des examens médicaux à la disposition du CHS-CT, de l'inspection du travail et des services de prévention.

- Il participe à l'information et à la formation du patronnât et des travailleurs sur les risques du travail.

- Il donne son avis sur les dérogations demandées par l'employeur à l'inspection du travail.

- Il participe à toute étude ou projet prévoyant la réduction des nuisances sur le lieu du travail.

II- MATERIEL ET METHODE

II-1 TYPE D'ETUDE

Nous avons effectué une étude transversale et analytique. Etude réalisée pendant huit mois de février à septembre 2005.

II-2 CADRE DE L'ETUDE

Notre étude s'est déroulée au sein de Cotivo qui est une usine de fabrique de textile basée à Agboville dans la région de l'Agneby. Elle emploie 966 agents.

Les postes qui ont fait l'objet de mesures sont ceux qui exposaient le plus aux nuisances étudiées. Ils sont au nombre de 180.

II-3 POPULATION D'ETUDE

Critère d'inclusion :

Tout travailleur sur la ligne de production et de l'atelier de réparation

Ancienneté supérieure à 5 ans

Travailleur à plein temps

Critère d'exclusion :

Ancienneté inférieure à 5 ans

Travailleur contractuel

Travailleur de l'administration et de l'expédition

Sur 160 travailleurs interrogés, 109 ont été retenus sur la base des critères d'inclusion et d'exclusion.

II-4 VARIABLES ETUDIEES

Nous avons choisit d'étudier trois nuisances qui sont présentes pour la plupart sur toute la ligne de production de l'entreprise textile.

Elle part du Cardage, lieu de départ du coton vrac jusqu'au finissage écru, véritable laboratoire de vérification de la qualité du produit fini qu'est le textile.

Les trois nuisances étudiées sont : le bruit, l'éclairage, et la chaleur.

II-5 INSTRUMENTS DE RECUEIL DE DONNEES

Les informations recueillies l'ont été à partir de trois sources :

- La consultation des documents de l'entreprise portant sur les catégories professionnelles et les sections de travail.

- Un interrogatoire mené par questionnaire dirigé, portant essentiellement sur :

L'identification

Les renseignements professionnels

Les renseignements sur la santé

- Le résultat des mesurages effectués sur les postes de travail par la CNPS.

Les instruments de mesures utilisés sont :

Pour le bruit : Sonomètre S dB type Testo 816

Pour la température : Thermo anémomètre type VTM

Pour l'intensité de la lumière : Luxmètre numérique type Luxtron xL- 105

II-6 EXPLOITATION DES DONNEES

Le traitement statistique des données a été réalisé par le logiciel EPI Info version 6.4

Les données démographiques et pathologiques ont été croisées avec les mesures effectuées.

III- RESULTATS

III-1 CARACTERISTIQUES DU CADRE D'ETUDE

III-1-1 Catégorie professionnelle

Tableau III. Répartition des travailleurs selon la catégorie professionnelle

CATEGORIE Effectif Pourcentage %

Ouvriers 899 93,06

Agent de Maîtrises 54 5,6

Cadres 13 1,34

TOTAL 966 100

Figure 6. Répartition des travailleurs par catégorie professionnelle.

Plus de 93% des travailleurs de notre étaient des ouvriers

III-I-2 Département de travail

Tableau IV. Répartition des travailleurs selon le département de production.

DEPARTEMENT Effectifs Pourcentage %

Administration 61 6,31

Filature 133 13,77

Tissage 693 71,74

Mécanique 79 8,18

TOTAL 966 100

Figure 7. Répartition des travailleurs par département de production.

Le département de tissage avait le plus gros effectif de travailleurs avec 72%

III-I-3 Horaires de travail

Tableau V. Répartition selon les horaires de travail

HORAIRE Effectif Pourcentage %

8/12h et 14/18h 122 12,63

6/14h et 14/22h et 22/6h 844 87,37

TOTAL 966 100

Les travailleurs étaient majoritairement utilisés au quart, soit 87%

III-2 RESULTAT DES MESURES EFFECTUEES

Les résultats des mesure sont présentés sous forme de tableau : par département de production et par nuisance.

a) Le bruit

Tableau VI. Postes respectant les normes

Environnement général Effectif Pourcentage %

Respect des normes 14 13,2

Non respect des normes 92 86,8

TOTAL 106 100

Tableau VII. Postes de travail respectant les normes par département

 

Postes respectant les normes (bruit)

Département de production Filature Tissage Mécanique

Effectif 3 4 7

Pourcentage 2,8 3,8 6,6

Seulement 13,2% des postes de travail émettaient un bruit en dessous de 85 dB (A) avec 3,8% pour le tissage.

Figure 8. Répartition des postes respectant les normes par département

b) L'éclairage

Tableau VIII. Total des postes respectant les normes en général

Environnement général Effectif Pourcentage %

Respect des normes 13 22,8

Non respect des normes 44 77,2

TOTAL 57 100

Tableau IX. Postes respectant les normes par département.

 

Postes respectant les normes (éclairage)

Département de production Filature Tissage Mécanique

Effectif 6 6 1

Pourcentage 10,52 10,52 1,76

22,8% des postes mesurés avaient un éclairage compris entre 500 à 1000 Lux, avec 1,7% pour l'atelier de mécanique.

Figure 9. Proportion des postes respectant les normes par département.

c) La chaleur.

Tableau X. Nombre de postes respectant les normes

Environnement général Effectif Pourcentage %

Respect des normes 0 0

Non respect des normes 63 100

TOTAL 63 100

Aucun des postes de travail n'a respecté les 25 °C requis pour le travail.

Figure 10. Proportion des postes respectant les normes

Tableau XI. Pourcentage des postes respectant les normes par département

 

Pourcentage des postes respectant les normes %

Département de production Filature Tissage Mécanique

Chaleur 0 0 0

III-3 CARACTERISTIQUES SOCIO PROFESSIONNELLES DES TRAVAILLEURS ETUDIES

III-3- 1 IDENTIFICATION

III-3-1 1 Le sexe

Tableau XII. Répartition selon le sexe

EFFECTIF POURCENTAGE %

HOMME 103 94,5

FEMME 06 5,5

TOTAL 09 100

Figure 11. Répartition des hommes par rapport aux femmes

La population d'étude était fortement masculine à 94,5% avec un sexe ratio de17 hommes pour une femme.

III-3-1 2 l'age

Tableau XIII. Répartition selon l'age

CLASSE D'AGE EFFECTIF POURCENTAGE

< 20 3 2,75

21 - 30 12 11,00

31 - 40 34 31,2

41 - 55 60 55,05

TOTAL 109 100

Figure 12. Répartition des effectifs par classe d'age

La population d'étude était vieillissante à 55% de plus de 40 ans

L'age variait de 25 à 55 ans avec une moyenne de 40 ans

III-3-2 RENSEIGNEMENTS PROFESSIONNELS

III-3-2-1 Scolarisation

Tableau XIV. Répartition par la scolarisation

SCOLARISATION EFFECTIF POURCENTAGE %

NON SCOLARISE 2 1,83

SCOLARISE 107 98,17

TOTAL 109 100

Figure 13. Répartition des travailleurs selon le statut scolarisés ou non.

98% des travailleurs ont été scolarisés.

III-3-2-2 ancienneté au travail

Tableau XV. Répartition selon l'ancienneté

ANCIENNETE (ans) EFFECTIF POURCENTAGE %

5 - 10 29 34,86

11 - 20 18 16,51

21 - 30 44 40,37

> 30 9 8,26

TOTAL 109 100

Figure 14. Répartition des travailleurs selon l'ancienneté au poste

49% des travailleurs avaient plus de 20 ans d'ancienneté, et variabilité de 5 à 31 ans

III-3- 2-3 Port d'EPI

Tableau XVI. Port d'équipement individuel de protection

Effectif Pourcentage %

TOTAL

Gant 2 1,83

16,5

Masque 4 3,66

Lunette 2 1,83

Bouchon d'oreille 3 2,75

Chaussure de sécurité 7 6,42

Casque auditif 0 0

Non protégés 91 83,5 83,5

TOTAL 109 100 100

Figure 15. Répartition selon le type d'ÉPI utilisé

16,5% des travailleurs ont déclaré porter des EPI avec une forte propension pour les chaussure de sécurité : 6,42

III-3-2-4 Information en sécurité

Tableau XVII. Travailleurs informés en sécurité par support

Type d'information

Effectif

Pourcentage %

 
 

TOTAL

Affiche

17

15,6

 
 

27,53

Audio vidéo

1

0,92

Etiquette

0

0

Autres

12

11,01

Non informés

79

72,47

 

72,47

TOTAL

109

100

100

Figure 16. Répartition selon les méthodes utilisées

27,53% environ ont été informés sur les risques liés au travail et majoritairement par affiche : 15,6%

III-3-2-5 formation en sécurité

Tableau XVIII. Travailleurs formés en sécurité par organisme.

FORMATION EFFECTIF POURCENTAGE % TOTAL

Soit même 10 9,17

23,83

CNPS 11 10,09

Inspection du travail 2 1,83

Service santé au travail 1 0,91

Organisme agrée 2 1,83

Sans formation 83 76,17 76,17

TOTAL 109 100 100

Figure 17. Répartition selon les organismes utilisés

23,83% des travailleurs ont déclarés avoir reçu une formation en sécurité au travail surtout par la CNPS : 10,09%

III-3-2-6 CHS CT

Tableau XIX. Fonctionnement du CHS CT

CHS CT EFFECTIF POURCENTAGE %

OUI 86 78,9

NON 23 21,10

TOTAL 109 100

III-3-3 MALADIES PRESENTES

Tableau XX. Effectif des plaintes par appareil.

Maladies rencontrées Effectif Pourcentage %

Vue 36 33,02

Ouïe 18 16,51

Coeur 4 3,67

Peau 0 0

Trouble musculo squelettique 22 20,18

TOTAL 80 73,38

Figure 18. Répartition des travailleurs selon les plaintes.

73,38% des s'étaient plaint de maladies contractées sur le lieu de travail avec surtout 33,02% pour la vue.

IV-DISCUSSION

IV-1 OBJECTIFS

Cette étude nous a permis d'atteindre les objectifs que nous nous somme fixés, à savoir mieux connaître les nuisances professionnelles, leur impact sur la santé des travailleurs et en dégager des mesures de prévention.

IV-2 METHODOLOGIE

IV-2-1 Type d'étude

Il s'agit d'une étude transversale qui a pour mérite de faire une évaluation ponctuelle des nuisances répertoriées dans le cadre de notre travail et de rechercher les effets chez les travailleurs. Ce type d'étude s'avère utile pour la mise en oeuvre d'une politique de prévention des risques professionnels au sein d'une entreprise.

IV-2-2 Recueil de données

a) Biais de sélection

Les critères d'inclusion et d'exclusion que nous avons élaborés pour l'enquête pourraient être source de biais, car les fiches d'enquête étaient anonymes ainsi certaines réponses pourraient s'avérée fausses.

Le choix des postes de travail mesurés et les conditions de mesurage ainsi que les instruments de mesure pourraient donner lieu à des biais, puisqu'elles l'ont été à travers l'impression générale des techniciens de mesures.

b) Biais d'information

Les résultats des questions dirigées ont été obtenus par l'interrogatoire. Cette méthode de recueil de données pourrait contenir des biais dans la livraison d'information puisqu'elle a recours à la mémoire.

NB : L'analyse objective de ces données nous a permis de minimiser les différents biais, car sur 160 travailleurs enquêtés, 109 ont été retenus pour l'étude. Pour le mesurage des postes de travail, les instruments de mesure ont été étalonné avant et après

IV-3 LES RESULTATS

IV-3-1 Caractéristique générale du cadre d'étude

IV-3-1-1 Catégorie professionnelle

93% de la population des travailleurs est ouvrière et travaillent exclusivement sur les lignes de production, source des nuisances observées.

IV-3-I-2 Département

Le département de tissage, structure charnière de l'entreprise englobe 72 % des travailleurs. Il est la source de la plupart des nuisances observées.

IV-3-1-3 Horaires de travail

Les travailleurs sont en majorité employés au quart soit 87,37 %. La durée du quart est de 8h avec une pause de 30 min chaque 4h de travail.

IV-3-2 Mesures obtenues

Les normes recommandées par le Bureau International de Travail (BIT) pour huit (8) heures de d'exposition sont :

Bruit : 85 dB (A) = Seuil d'alerte

90 dB (A) = Seuil de danger

Température : 25° C = Travail lourd

26,7° C = Travail moyen

30° C = Travail léger

Lumière : 500 à 1000 lux pour la lumière jaune

IV-3-2-1 Le bruit

De façons générales dans l'entreprise Cotivo, seuls 13,02 % des postes de travail respectent les normes en matière de bruit, avec des extrêmes allant de 73 à 104,9 dB, et 92 à 96 dB dans le monde (29)

Ce qui revient à dire que 85 % des travailleurs sont exposés au bruit, alors que la coutume est entre 12 % au Etats-Unis et 15 % en Allemagne (29).

Au niveau des départements, de la mécanique les normes sont respectées dans 6,6 % de cas suivi du tissage avec 3,8 % et la filature avec 2,8 %.

La conséquence immédiate est la surdité professionnelle qui pourrait survenir chez les travailleurs exposés.

IV-3-2-2 L'éclairage

Globalement dans notre entreprise, 22,8 % des postes de travail mesurés respectent les normes en éclairage.

Mais les mesures effectuées par département révèlent que l'atelier de mécanique respecte les normes d'eclairage à hauteur 1,76 %, la filature et le tissage, 10,52%.

Les mesures de l'éclairage dans l'entreprise partent de 25 à 947 lux. Pour l'Association Française de l'Eclairage (AFE) elles varient entre 250 et 850 lux (2)

Une longue exposition de huit heures de travail peut être responsable de troubles visuels, de stress, et mauvaise qualité de production.

IV-3-2-3 La chaleur.

Aucun poste de travail mesuré ne respecte les normes en matière de chaleur pour un travail lourd.

Les températures mesurées vont de 27,5 à 34,1 °C.

Cela est d'autant plus dangereux car une exposition prolongée affecte la santé des travailleur exposés par la déshydratation, les crampe musculaires, les épuisement à la chaleur voie même la mort.

IV-3-3 Caractéristiques socioprofessionnelles

IV-3-3-1 Sexe

La population d'étude est majoritairement masculine à 94,5 %. Avec un sexe ratio de 17 hommes pour une femme.

IV-3-3-2 : Age

La population d'étude est vieillissante avec 55% de plus de 40 ans. Notons que les pathologies et les tares augment en général avec l'age.

IV-3-3-3 Scolarisation

Notre population d'étude est scolarisée à 78%. Elle a le niveau secondaire. Des actions de prévention en sécurité et santé au travail si elles sont entreprises ne devrait aucunement poser de problèmes compréhension.

IV-3-3-4 Ancienneté au poste

Le taux de présence continue dans l'entreprise est assez élevé. Près de 49% des travailleurs ont une ancienneté de plus de 20 ans.

L'ancienneté est caractérisée par la répétition des mêmes gestes, des mêmes activités et une présence permanente entre les nuisances.

Elle devient un facteur favorisant et aggravant dans la survenue des pathologies professionnelles

IV-3-3-5 Equipement individuel de protection (EPI)

Seul 16,5 % des travailleurs se protègent contre les nuisances en milieu de travail. Soit 1,83 % contre l'éclairage et 2,75 % contre le bruit.

IV-3-3-6 Information en sécurité

Les travailleurs informés sur la sécurité au travail représentent 27,53 %. Ils l'ont été par affiche (15,6 %) et Autres (bouche à oreille) (11,01 %).Ces méthodes ne sont pas celles qui favorisent le plus de changement chez les travailleurs.

IV-3-3-7 Formation en sécurité

23,83 % des travailleurs ont reçu une formation en sécurité. 10,09 % des travailleurs ont été formés par la Cnps et 9,17 % par auto formation.

IV-3-3-8 CHS CT

Les travailleurs qui estiment que le CHS CT fonctionne sont 79 % de l'ensemble du personnel. Mais à la question de savoir le rythme des réunions, les réponses l'estiment à moins d'une par semestre. Ceci est une fausse estimation car la loi en Côte d'Ivoire prescrit une réunion par trimestre.

IV-3-4 Renseignement sur la santé

Dans notre étude, sur les 109 travailleurs enquêtés, 73,38% se plaignent de différentes maladies. Ces plaintes concernent, en premier la vue (33,02 %), suivi de troubles musculo squelettiques (20,18 %), de l'ouie (16,51 %) et du coeur (3,67).

V-RECOMMANDATIONS

A u terme de cette étude, nos recommandations porteront sur les points suivants.

- L'amélioration des connaissances sur les risques liés au travail

- Le renforcement des mesures de prévention en milieu de travail

- Le rôle des pouvoirs publics

V-1 Améliorer les connaissances sur les risques liés au travail

Les travailleurs devront être informés, formés et conseillés sur les dangers existant à leur poste de travail et à leur environnement de travail par des méthodes audio visuels, des séances de sensibilisation par petit groupe et des primes à la sécurité...

Le CHS-CT devra avoir un programme d'information et de formation bien établi. Il devra discuter avec l'employeur et les travailleurs de toutes les mesures de sécurité à adopter. Son fonctionnement devra permettre au moins une réunion par trimestre et toutes les fois que se produira un accident de travail grave ou mortel.

L'employeur, devra en collaboration avec les organismes agrées, organiser des journées de prévention et de formation des travailleurs.

V-2 Renforcer les mesures de prévention en milieu de travail

L'objectif majeur des mesures de prévention est de sauvegarder l'intégrité physique et psychologique de tout travailleur en tenant compte des impératifs de production et de rendement.

V-2-1 Protection technique collective

Elle devra intéresser l'ensemble des travailleurs et leur environnement de travail. Elle devra s'appuyer sur les mesures ou dispositions générales, soit sur des installations communes.

Elle doit avoir pour objectif d'empêcher la naissance ou la propagation des risques.

De façon générale réduire et maintenir les nuisances au niveau le plus bas possible.

Au niveau du bruit il faut :

Agir sur la source d'émission par un bon entretien et un choix judicieux de machines moins bruyantes.

Agir sur la propagation en encoffrant, en cabotant, en éloignant les machines bruyantes ou en installant des écrans.

Agir sur la réflexion en installant sur les parois de la laine de verre ou autre matériau absorbant le bruit.

Au niveau de la chaleur il faut :

Modifier l'architecture de l'industrie en procédant à de larges ouvertures afin d'éliminer les apports supplémentaires de chaleur

Isoler les sources d'écart de température

Climatiser les lieux de travail devenus chaud

Mécaniser certaines tâches dans les lieux chauds

Au niveau de la lumière il faut :

Adapter le niveau d'éclairement à la nature et à la précision du travail à effectuer

Adapter le type d'éclairement à la taille, la couleur de l'objet à travailler.

V-2-2 Protection individuelle technique

Cette disposition devra protéger le travailleur contre un risque spécifique. L'employeur devra doter chaque travailleur de moyens individuels de protection approprie à son travail. Il devra sensibiliser sinon obliger l'employé à utiliser efficacement ces moyens mis à sa disposition.

Au demeurant, il devra prendre des sanctions si cela s'impose.

Le travailleur devra réclamer les EPI inhérent à son poste de travail et les porter efficacement.

Ce sont entre autres, des casques auditifs, des bouchons d'oreille, pour le bruit ; des sources d'éclairage d'appoint, et des vêtements protecteurs ou de tabliers réfléchissant pour la chaleur.

V-2-3 Surveillance médicale

L'employeur et les employés doivent permettre au médecin de santé au travail d'arrêter un ensemble de mesure visant à maintenir et à promouvoir leur état de santé en milieu de travail.

Conformément à l'article 1 de la convention 161 de l'OIT, tous les travailleurs devront bénéficier de :

Visite d'embauche avec examen ophtalmologique et audiogramme obligatoires

Visite périodique, pour l'impact des nuisances sur les travailleurs.

Visite spéciale, si cela s'avère nécessaire.

V-3 Rôle des pouvoirs publics

Les pouvoirs publics devront jouer leur rôle régalien de contrôle des entreprises sous leur juridiction.

Ce rôle devra s'appliquer sur le terrain par :

Les visites imprévues des inspecteurs de travail et des lois sociales avec un pouvoir de contrôle, d'injonction et de mise en demeure.

Les contrôles de préventeurs de la CNPS, pour des mesurages, des conseils et de sanction.

Les visites des services médicaux du travail

Les structures chargées du contrôle devront collaborer, guider l'entreprise dans la correction des écarts observés.

CONCLUSION

Le travail du textile est une entité qui demande une industrie lourde dans des ambiances de travail jadis hostiles. Grâce au développement spectaculaire des process de fabrication, la sécurité et la santé des travailleurs y a gagné ses lettres de noblesse. Les normes internationales adoptées par la plupart des pays développés devraient être vulgarisées dans les pays en voie de développement du fait du transfert de technologie et du contexte général de mondialisation.

Notre étude a porté sur 180 postes de travail et 109 travailleurs. Elle a permis de mettre en évidence, un écart très important par rapport aux normes prescrites concernant le bruit, l'éclairage et la chaleur dans les locaux.

Les travailleurs soumis à ces nuisances sont pour la plupart âgé avec 55% de plus 40 ans.

Très peu bénéficient d'un équipement de protection individuel soit 15,5% pour une ancienneté de plus de 20 ans pour 49% d'entre eux.

Malheureusement une politique adéquate de prévention n'est pas encore élaborée au sein de l'entreprise étudiée.

Devant ce tableau, notre étude apparaît comme un plaidoyer à l'endroit de l'employeur afin qu'il se penche un peu plus sur la question sécuritaire.

Ce travail devra permettre à l'avenir, d'autres études pouvant clairement faire apparaître la relation entre les mauvaises conditions de travail et les maladies professionnelles.

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ANNEXES






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius