PROJET DE FIN D'ÉTUDES
pour obtenir
le grade
D'INGÉNIEUR DE L'INAT
Spécialité : Génie Rural, Eaux et
Forêts Option : Génie Sanitaire
présenté et soutenue
publiquement
par
Mohamed KORTLI
le 25 juin 2009
Effet du changement climatique sur la santé
(humaine)
en Tunisie : vagues de chaleur et mortalité
Directeur de PFE : Monsieur le Docteur Mohamed Kouni
CHAHED
JURY
Monsieur le Professeur Ahmed Ghrabi Coencadreur
Monsieur le Professeur Mohamed Slimani Président
Madame Latifa Boussalmi Examinatrice
Monsieur le Docteur Mohamed Kouni CHAHED Directeur de PFE
« Eternellement la science des maîtres passera dans
le coeur des disciples, dans un grand silence attentif, comme cette huile
rousse de mes collines qui coule du pressoir dans la jarre par un long fil d'or
immobile, ..., sans faire de bruit ».
Pagnol (1895 - 1974), cité par Rey (2007).
« Peut être un jour le climat sera-t-il davantage
intégré à nos vie. Nous partirons à X... endroit
sédatif où l'on peut se reposer à son gré, puis
nous achèverons nos vacances à Y... où le
côté tonique du climat nous permettra de rentrer en pleine forme.
Un rêve ? Non, une meilleure connaissance des climats et de leur
environnement ».
Escourrou, cité par Besancenot (1990).
Ce travail a été le fruit d'une
collaboration entre l'Observatoire
National des Maladies Nouvelles et
Émergentes (ON M N E),
l'Institut National de la
Météorologie (INM),
et l'Institut National des Statistiques
(INS)
|
Dédicace
A mes parents...
A mes frères et soeurs...
A qui
m'aiment...
Je dédie ce travail.
Remerciements
Je tiens tout d'abord à remercier le Dr Mohamed Kouni
Chahed, mon directeur de PFE, pour m'avoir permis de travailler sur ce sujet
passionnant. Il m'a soutenu dans toutes les étapes de mon travail, et j
'ai énormément appris durant les six mois de stage auprès
de lui, aussi bien humainement que scientifiquement. Ce fut pour moi un
réel plaisir de passer d'innombrables heures à
réfléchir à nos problématiques dans une
atmosphère des plus conviviales.
On ne rate pas l'occasion de remercier mon encadreur de
l'INAT, le professeur Ahmed Ghrabi pour m'avoir orienter vers les institutions
lors de la recherche du sujet de PFE ainsi que pour ses écoutes et son
acceptation de corriger le rapport du PFE.
Je remercie chaleureusement Dr Habib Ben Boubaker, professeur
à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de
Manouba avec qui nous n'avons cessé de collaborer depuis le
début. Son tact, sa patience, son écoute et sa rigueur m'ont
permis d'avancer dans mes travaux avec sérénité.
Je remercie également Madame Latifa Henia, professeur
à la Faculté des sciences sociales et humaines de Tunis, qui a
largement participé à l'ensemble de nos travaux, apportant le
plus souvent un regard très complémentaire du notre.
Je suis également reconnaissant à l'aide
précieuse que m'a apportée Grégoire Rey, docteur à
l'INVS de France, pour ses réponses instantanées par e-mail
à mes questions. Son expérience dans ce domaine m'a serait
très utile pour avancer dans mon PFE.
Je remercie par ailleurs vivement les institutions qui se sont
impliquées à divers titres dans la réalisation de ce
travail: l'INM et l'INS ainsi que les personnes avec lesquels nous avons
collaborer au sein de ces institutions: Mr Abdelwaheb Nmiri au sein
de l'INM ; Mr Habib el Fourati et Mr Noureddine
Boukraâ au sein de l'INS.
Je remercie également tous les membres de mon jury de
PFE
Merci enfin à ma famille, à mes amis et bien
sûr à tous mes enseignants qui m'ont bien formé au cours de
mon cursus universitaire.
Résumé :
L'étude des températures quotidiennes
relevées sur une période de 31 ans (1977 - 2007), en Tunisie, a
permis de dégager une tendance nette à l'augmentation des
températures maximales moyennes pour toutes les régions
étudiées et la mise en évidence d'un
phénomène de réchauffement climatique de 2,1°C. Elle
a aussi permis de répertorier trente deux vagues de chaleur de
différentes catégories enregistrées durant la
période de l'étude et 43,8 % de jours de grande chaleur avec une
répartition inégale entre les régions distinguées :
Gabès (3,6 %), Jendouba (3,4 %), Kairouan (5,5 %), Le Kef (5,5 %),
Monastir (3,4%), Siliana (6,1%), Tataouine (4,1%), Tozeur (7,7%) et Tunis
(4,5%).
L'analyse des jours et des vagues de chaleur
identifiées a permis de déduire que la Tunisie est très
sujette aux risques de très fortes chaleurs depuis le nord jusqu'au sud.
Elle a aussi permis de dégager deux années parmi les plus chaudes
qu'a connue la Tunisie au cours de la période d'étude : 1999 et
2003. Ces deux années détiennet la moitié du poids total
des principales vagues de chaleur torrides.
L'étude de la mortalité associée aux
jours de chaleur exceptionnelle et vagues de chaleur nous a permis de mettre en
évidence une association significative entre les variations de
températures maximales et la surmortalité qui y est
associée ce qui prouve l'influence du climat sur la santé en
Tunisie.
Toutes les vagues de chaleur torrides identifiées ont
été accompagnées d'une surmortalité pour toutes les
régions.
Ces résultats permettent de dire qu'il conviendrait de
mettre en place un système d'alerte climat- santé afin de
réduire au maximum l'impact de périodes de fortes chaleurs sur la
santé de la population
Mots-clés :
Changement climatique, Mortalité, Température,
Tunisie, Santé, Vague de chaleur,
Abbstract:
The study of daily recorded temperatures over a period of 31
years (1977 - 2007) in Tunisia shows the clear trend to higher average maximum
temperatures for all regions studied and the identification of a phenomenon
global warming of 2.1 O C. It shows that thirty-two heat waves in different
categories, recorded during the study period and 43.8% of hot days with unequal
distribution among regions distinguished: Gabès (3.6%), Jendouba (3.4%),
Kairouan (5.5%), Le Kef (5.5%), Monastir (3.4%), Siliana (6.1%), Tataouine
(4.1%), Tozeur (7.7%) and Tunisia (4.5%).
Analysis of days and heat waves identified allowed us to
deduce that Tunisia is subject to the risks of very high temperatures from
north to south. It proves, the two years among the hottest Tunisia experienced
during the study period: 1999 and 2003. These two years hold half of the total
weight of the main waves of scorching heat.
The study of mortality associated with exceptionally hot days
and heat waves allowed us to prove the significant association between maximum
temperatures changes and mortality association which shows the climate effect
on health Tunisia.
All scorching heat waves have been identified with an over
mortality in all regions.
These results allow to conclude that it should establish a
warning system climate-health to minimize the impact of periods of extreme heat
on the health of the population
Keywords :
Climatic change, Mortality, Temperature, Tunisia, Health, heat
wave,
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Sommaire
Remerciements 6
Résumé 7
Abbstract 8
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Sommaire 10
Liste des tableaux 14
Liste des figures 15
Liste des abréviations 16
Introduction 17
Partie 1: Synthèse bibliographique
I. Aperçu général sur les
changements climatiques 20
II. Canicule, vague de chaleur : définitions
générales 22
II.1. Canicule 22
II.2. Vague de chaleur 23
II.3. Description de quelques vagues de chaleur 25
II.3.1. Impact sanitaire en terme de mortalité totale
25
II.3.2. Mortalité indirecte liée à des
pathologies chroniques sous-jacentes 27
II.3.3. Mortalité retardée 28
II.3.4. Etude de la relation mortalité-température
28
II.3.4.1. Seuil de température-influence de la latitude
28
II.3.4.2. Impact de l'élévation de la
température 30
II.3.5. Co-morbidité 30
III. Evaluation de l'exposition à la chaleur et
effets sanitaires 30
III.1. Evaluation de l'exposition à la chaleur 31
III.1.1. Les mesures météorologiques 31
III.1.2. Les indices biométéorologiques ou «
indices de confort » 32
III.1.3. Les indicateurs fondés sur les masses d'air 33
III.2. Effets sanitaires 33
III.2.1. Définitions 33
III.2.1.1. Coup de chaleur : aspects cliniques, biologiques et
pronostiques 33
III.2.1.2. Décès par coup de chaleur,
décès lié à la chaleur : définitions
épidémiologiques 34
a) Décès par coup de chaleur 34
b) Décès lié à la chaleur 34
IV. Etude des facteurs pouvant moduler l'impact de la
chaleur 35
IV. 1. Facteurs individuels 35
IV.1.1.Age 35
a) Personnes âgées 35
b) Enfants 36
IV.1.2.Sexe 36
IV. 1.3 .Acclimatation physiologique 36
IV.1 .4.Prise de médicaments et de drogues 37
IV.1 .5.Etat de santé général 37
IV.1 .6. Mode de vie et contacts sociaux 37
IV.1.7.Statut social 38
IV.2. Facteurs environnementaux 38
IV.2.1. Habitat-climatisation 38
IV.2.2. Proximité de la mer 38
IV.2.3. Taille de l'agglomération 39
IV.2.3.1. L'îlot de chaleur 39
a) Définition 39
b) Formation de l'îlot de chaleur 39
c) Impacts sur la santé 40
d) Personnes les plus à risque 40
e) La lutte contre l'îlot de chaleur 40
V. Les mesures préventives 41
V.1. Système d'alerte 41
V.2. Mesures préventives 42
V.2. 1. Mesures d'ordre général 42
V.2. 2. Mesures sur le plan des infrastructures 42
V.2. 3. Mesures sur le plan logistique 42
Conclusion 43
Partie 2 : Problématique, objectifs et
méthodologie de travail
I. Problématique et objectifs du PFE
45
I.1. Problématique 45
I.2. Objectifs 45
II. Cadre de l'étude, données et
méthodes 45
II.1. Démarche générale 45
II.2. Données et méthodes 47
II.2.1. Canicule, vague de chaleur : problème de
définitions 47
II.2.2. Les données de base 47
II.2.2.1. Données météorologiques 47
II.2.2.2. Données de mortalité 48
II.2.3. Méthodes d'investigation et définitions
48
II.2.3.1. Méthodes d'investigation 48
II.2.3.2. Définitions 49
a) Raisonnement sur la base des fréquences rares 49
b) Raisonnement physiologique 51
Partie 3 : Résultats et discussion
I. Description générale des
températures et variabilité des fortes chaleurs 53
I.1. Description générale des températures
53
I.2. Le réchauffement climatique en Tunisie 54
I.3. La variabilité des fortes chaleurs en Tunisie 55
II. Identification des jours chauds, très chauds
et torrides et des vagues de chaleur 57
II.1. Les jours chauds (ou de fortes chaleurs) 57
II.1.1. Tunisie méridionale (Gabès, Tataouine et
Tozeur) 57
II.1.2. Tunisie Centrale (Kairouan et Monastir) 57
II.1.3. Tunisie septentrionale (Jendouba, Le Kef, Siliana et
Tunis) 58
II.1.4. Les vagues de fortes chaleurs (ou vagues de chaleurs
chaudes) 59
II.2. Les jours très chauds (ou de très fortes
chaleurs) 60
II.2.1. Tunisie méridionale (Gabès, Tataouine et
Tozeur) 60
II.2.2. Tunisie Centrale (Kairouan et Monastir) 60
II.2.3. Tunisie septentrionale (Jendouba, Le Kef, Siliana et
Tunis) 61
II.2.4. Vagues de très fortes chaleurs (ou vagues de
chaleurs très chaudes) 62
II.3. Les jours Torrides (ou de chaleurs torrides) 62
II.3.1. Tunisie méridionale (Gabès, Tataouine et
Tozeur) 62
II.3.2. Tunisie Centrale (Kairouan et Monastir) 63
II.3.3. Tunisie septentrionale (Jendouba, Le Kef, Siliana et
Tunis) 63
II.3.4. Les vagues de chaleurs torrides 64
II.4. Risques des très fortes chaleurs et canicules 66
III. Classification des épisodes
répertoriés selon leurs poids (P) et leurs intensités (I)
67
III.1. Définitions 67
III.2. Les épisodes de taille : Tx et Tn = Q3 67
III.2.1. Classification 67
III.2.2. Variabilité interannuelle 68
III.2.3. Fréquence 68
III.2.4. Effet surajouté des nuits tropicales 69
III.3. Les vagues de chaleur 70
III.3.1. Les vagues de fortes chaleurs 70
III.3.1.1. Etude par région 70
a) Région de Kairouan 70
b) Régions d'el Kef, Monastir, Siliana et Tataouine 71
c) Région de Tozeur 72
III.3.1.2. Etude globale : échelle de la Tunisie 73
III.3.2. Les vagues de très fortes chaleurs 74
III.3.3. Les vagues de chaleurs torrides 75
III.3.3.1. Etude par région 75
a) Kairouan 75
b) Le Kef 76
c) Siliana 77
d) Tataouine 77
e) Tozeur 78
f) Tunis 79
III.3.3.2. Etude globale : échelle de la Tunisie 79
IV. Episodes de chaleur « hors saison estivales
» 81
IV.1. Episodes chauds 81
IV.2. Episodes très chauds 82
IV.3. Episodes torrides 82
V. Effets sur la santé des jours de grande chaleur
et des vagues de chaleurs identifiées 83
V. 1. Surmortalité, analyse par facteur
démographique individuel (âge et sexe) 83
V. 1.1. Mesure de surmortalité 83
V. 1.1.1. Indicateurs à utiliser 83
V. 1.1.2. Méthode 84
V. 1.1.3. Exemple de calcul de surmortalité 84
V.2. Relation entre vagues de chaleur et surmortalité
86
V.2. 1. Les vagues de fortes chaleurs 86
V.2.2. Les vague de chaleurs torrides 86
V.2.3. Relation entre jours exceptionnellement chauds et
mortalité 90
V.2.4. analyse par facteur démographique individuel
(âge et sexe) 91
V.2.4.1. Age 91
V.2.4.2. Sexe 92
VI. Discussion 94
Conclusion et perspectives 97
Références bibliographiques 99
Liste des tableaux
Tableau 1: Surmortalité en population
générale (tous âges) dues aux différentes vagues de
chaleur survenues en France, en Europe et aux Etats-Unis 26
Tableau 2: Effets sanitaires potentiels en
fonction des indices de chaleur Hi et Humidex. 32
Tableau 3: Caractéristiques des Tn et Tx
enregistrées en Tunisie durant les 31 périodes estivales incluses
dans notre période d'étude (1977 à 2007). 53
Tableau 4: Fréquence de jours de grande
chaleur répertoriés au cours de la période estivale en
Tunisie (1977 - 2007) 65
Tableau 5: Années où pas de jours
chauds, ni très chauds, ni torrides durant la période
d'étude
(1977 - 2007). 65
Tableau 6: Exemple d'application du poids et de
l'intensité d'épisodes chauds à Kairouan. 67
Tableau 7: Estimation de la surmortalité
observé à Kairouan au cours de la vague de chaleur torride de
1998. 86
Tableau 8: Principales vagues de chaleur
observées en Tunisie de 1977 à 2007 et mortalité
associée. 87
Tableau 9: Caractéristiques des vagues de
chaleur identifiées en Tunisie (1977 - 2007). 94
Tableau 10: Les seuils de Tn et Tx. 95
Tableau 11: Comparaison entre deux vagues de
chaleur en France [3] et en Tunisie. 96
Liste des figures
Figure 1: Relation entre mortalité et
température pour 11 villes de l'Est des Etats-Unis. 29
Figure 2: Illustration de l'îlot de
chaleur urbain. 39
Figure 3: schéma simplifié de
l'alerte 41
Figure 4: Carte de localisation. 46
Figure 5: Les seuils retenus pour
l'identification des épisodes de chaleur exceptionnelle en
Tunisie. 50
Figure 6: Les marges du confort et du stress
pour l'être humain. (Inspiré de [62]) 51
Figure 7: Évolution de la moyenne
annuelle estivale des températures maximales diurnes en Tunisie (1977 -
2007).I.3.Variabilité des fortes chaleurs en Tunisie
55
Figure 8: Évolution des températures
maximales moyennes annuelles au cours de la période
estivale de 1977 à 2007 en Tunisie. 56
Figure
9: Évolution du nombre de jours chauds, très chauds et
torrides au cours de la période
estivale à Gabès (1977 - 2007). 69
Figure 10: Comparaison des vagues de fortes
chaleurs à Kairouan. 71
Figure 11: Comparaison des vagues de fortes
chaleurs au Kef, à Monastir, Siliana et Tataouine72
Figure 12: Comparaison des vagues de fortes
chaleurs à Tozeur. 73
Figure 13: Principales vagues de fortes chaleurs
observées en Tunisie (1977 - 2007). 74
Figure 14: Comparaison des principales vagues de
très fortes chaleurs à Tozeur 75
Figure 15: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Kairouan. 76
Figure 16: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides au Kef. 76
Figure 17: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Siliana 77
Figure 18: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Tataouine. 78
Figure 19: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Tozeur. 78
Figure 20: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Tunis. 79
Figure 21: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides en Tunisie 80
Figure 22: Variation intra-annuelle du nombre de
jours chauds en Tunisie de 1977 à 2007 81
Figure 23: Variation intra-annuelle du nombre de
jours très chauds en Tunisie (1977 à 2007). 82
Figure 24: Variation intra-annuelle du nombre de
jours torrides en Tunisie de 1977 à 2007. 83
Figure 25: Exemple de période de
référence pour estimer la mortalité attendue au cours de
la vague de chaleur torride de 1998 à Kairouan. 85
Figure
26: Relation entre température maximale moyenne et
surmortalité lors des vagues de
chaleurs torrides. 88
Figure 27: Relation
entre température maximale moyenne et surmortalité au cours des
vagues de
fortes chaleurs 89
Figure 28:
Corrélation de Spearman entre température maximale et
surmortalité observée au
cours des vagues de chaleurs torrides 90
Figure 29:
Mortalité par classe d'âge et par région lors des
vagues de fortes chaleurs identifiées
en Tunisie (1977 - 2007). 91
Figure 30:
Mortalité par classe d'âge et par région lors des
vagues de chaleurs torrides identifiées
en Tunisie (1977 - 2007). 92
Figure 31: Mortalité par sexe et par
région lors des vagues de fortes chaleurs 93
Figure 32: Mortalité par sexe et par
région lors des vagues de chaleurs torride identifiées en Tunisie
(1977 - 2007). 93
Liste des abréviations
CSS : Classification Synoptique Spatiale
DDRM : Dossier Départemental sur les
Risques Majeurs GIEC : Groupe Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat IBM : Indice
biométéorologique
INM : Institut National de la
Météorologie INS: Institut National des
Statistiques
INVS : Institut National de Veille Sanitaire
IRM : Institut Royal de Météorologie
NSM : National Service of Meteorology
OMM : Organisation Météorologique
Mondiale
OMPN : Organisation Mondiale de Protection de la
Nature
OR : Odds-Ratio
Q3 : 3ème quartile
(75ème centile)
Td rosée : Température au point de
rosée THI : Complexe thermo-hygrométrique
Tmoy : Température moyenne
Tn : Température quotidienne
minimale
Tx : Température quotidienne maximale
Introduction:
L'hypothèse d'un dérèglement climatique
majeur dans les prochaines décennies, émise par les experts du
GIEC dès le début des années 1990 est maintenant
établie avec une grande certitude (90%) [1,2]. Ces changements
climatiques vont se traduire essentiellement par un réchauffement
général de la température moyenne de la planète de
1 à 6°C jusqu'en 2100 [3], ce qui entraînera notamment une
élévation du niveau de la mer, une augmentation de la
fréquence et de l'intensité des précipitations et des
évènements climatiques extrêmes telles que les vagues de
chaleur, mais également des modifications de l'environnement et des
écosystèmes.
L'une des relations les plus établies entre ces
changements climatiques et la santé figure celle qui lie la
mortalité aux périodes de canicule. On parle souvent du pic
estival de mortalité lié à la vulnérabilité
de certaines populations à risque à la chaleur qui, outre ses
conséquences physiopathologiques, favorise la circulation des virus,
responsables d'infections qui peuvent décompenser les morbidités
chroniques. Ces dernières années on a aussi beaucoup parlé
de l'effet de la canicule sur la mortalité avec ce qu'on a
enregistré lors de l'été 2003 en surmortalité,
notamment en Europe, phénomène exceptionnel qui a pu être
qualifié de « séisme thermique » tellement l'ampleur
des dégâts (surmortalité à court terme
estimée à 15000 décès), en France.
Un tel événement, très ressenti et
très médiatisé, a conduit, entre autres, à remettre
en question la capacité du système de santé publique
à anticiper ce type de situation et a permis ainsi à entreprendre
la mise en place de plans nationaux anti-Canicule.
La Tunisie a un climat subtropical à tendance chaude.
De ce fait, les épisodes de forte chaleur sont relativement
fréquents et ils risquent de s'accentuer avec les changements
climatiques. Notons que la position géographique de la Tunisie la met
aussi en contact avec la circulation atmosphérique des latitudes
tempérées et chaudes en été. Ceci l'expose
périodiquement à des invasions d'air chaud à l'origine
d'ambiances climatiques peu confortables, occasionnant chez les personnes
fragiles, en particulier, différents types d'indisposition. Le
résultat peut être une surmortalité liée au
climat.
Dans ce contexte de changement climatique majeur, la
connaissance de l'impact des températures
sur les indicateurs de
santé, tels que la mortalité pendant les périodes les plus
chaudes de l'année
et dans un pays comme la Tunisie, devient un sujet qui
mérite d'être bien exploré. C'est ce que nous avons
décidé de réaliser dans ce travail afin de proposer de
solutions adéquates qui permettent de contrôler ce problème
d'épisodes de grande chaleur.
Le présent mémoire sera structuré en trois
parties :
- Une première partie consacrée à une
synthèse bibliographique ;
- Une deuxième partie qui explore la problématique
et les objectifs du PFE, et traite la méthodologie du travail ;
- Une troisième partie qui présente les principaux
résultats obtenus et une discussion de ces résultats ;
Enfin, nous clôturons par une conclusion et quelques
perspectives.
I. Aperçu général sur les
changements climatiques :
La vie humaine est tributaire de la dynamique du
système climatique. Les interactions entre l'atmosphère, les
océans, la biosphère terrestre et marine, la cryosphère et
les terres émergées déterminent le climat à la
surface de la terre [4].
Les sociétés humaines ont, au cours des
siècles, altéré l'écosystème local et
modifié le climat régional. Aujourd'hui, cette influence humaine
se fait sentir partout sur la planète du fait de l'accroissement
démographique, d'une augmentation de la consommation
énergétique, de l'utilisation intense des terres, du commerce,
des déplacements internationaux et d'autres activités humaines.
Les changements qui en découlent nous forcent à constater que la
santé des populations dépend à long terme du
fonctionnement stable et continu des systèmes écologique,
physique et socioéconomique de la biosphère.
De nos jours, les activités humaines influent sur le
climat partout dans le monde. Elles augmentent la concentration
atmosphérique de gaz capteurs d'énergie amplifiant ainsi l'effet
de serre naturel qui rend la Terre habitable.
Au cours du XXè siècle, la température
moyenne globale à la surface s'est accrue d'environ 0,6°C, et
environ deux tiers de cette augmentation s'est produite depuis 1975 [5]. Les
climatologues prévoient que le réchauffement, accompagné
d'une modification des précipitations et de la variabilité du
climat, va se poursuivre pendant ce siècle et au-delà. Ces
prévisions se fondent sur des modèles climatiques de plus en plus
pointus basés sur des scénarios plausibles d'émissions de
gaz à effet de serre qui tiennent compte de différentes
trajectoires démographiques, économiques et technologiques ainsi
que de schémas évolutifs de gouvernance. Dans son
troisième Rapport d'évaluation (2001), le GIEC constate «
qu'il existe des preuves nouvelles et encore plus solides que l'essentiel du
réchauffement observé ces 50 dernières années est
imputable à l'activité humaine. » [6]
Les extraordinaires prises de vue de la lune que nous a
transmises Apollo en 1969 nous ont montré notre planète suspendue
dans l'espace et ont transformé l'idée que nous nous faisions de
la biosphère et de ses limites. Grâce à une meilleure
compréhension des changements climatiques, nous percevons mieux les
limites et les déterminants de la santé humaine. Si notre
santé personnelle semble surtout être fonction d'un comportement
prudent, de l'hérédité, de l'activité
professionnelle, de l'exposition à l'environnement local et de
l'accès aux soins de santé, le maintien en bonne santé des
populations nécessite les « services » d'entretien de la
biosphère.
Toutes les espèces animales dépendent pour leur
survie d'eau et de nourriture, d'un environnement où les maladies
infectieuses ne prolifèrent pas trop, et de la sécurité et
du confort physique que confère la stabilité climatique. Le
système climatique mondial est donc d'une importance vitale.
Le changement climatique signifie qu'aujourd'hui nous
altérons les systèmes biophysique et écologique de la
Terre, et ceci à l'échelle planétaire comme en
témoignent la dégradation de la couche d'ozone
stratosphérique, la déperdition accélérée de
la diversité biologique, les perturbations du système de
production alimentaire terrestre et marine, l'épuisement des
réserves d'eau douce et la dissémination partout dans le monde de
polluants organiques persistants.
La modification du climat aura des incidences sur le
fonctionnement de grand nombre d'écosystèmes et de leurs
espèces membres. Elle aura également des répercussions sur
la santé humaine. Dans un communiqué de presse publié le
11 décembre 2003, l'Organisation mondiale de la Santé affirmait
ce qui suit : « Il apparaît de plus en plus nettement que les
changements climatiques auront de profondes conséquences sur la
santé et le bien-être des citoyens partout au monde »
Certaines de ces incidences seront bénéfiques.
Par exemple, des hivers plus doux contribueront à réduire la
mortalité hivernale dans les pays tempérés et, dans les
régions chaudes, une augmentation des températures pourrait
réduire la viabilité des populations de moustiques vecteurs de
maladie.
Toutefois, les scientifiques estiment que, dans l'ensemble, la
plupart des conséquences du changement climatiques seront
néfastes pour la santé.
Pour ce qui est de la santé humaine, les premiers
changements que l'on perçoit sont les altérations de
l'étendue géographique (latitude et altitude) et
saisonnière de certaines maladies infectieuses - y compris les
infections vectorielles comme le paludisme et la dengue et les infections
d'origine alimentaire (comme la salmonellose) qui sévissent
particulièrement pendant les mois les plus chauds. Une augmentation des
températures moyennes associée à une plus grande
variabilité climatique altérerait la fréquence des
expositions aux extrêmes thermiques et les effets sur la santé qui
s'ensuivent aussi bien en hiver qu'en été.
Les changements climatiques de ces dernières
décennies ont probablement déjà influé
sur
certains effets sur la santé. En effet, d'après le Rapport
sur la santé dans le monde 2002 de
l'Organisation Mondiale de la
Santé, « on estime qu'en l'an 2000, le changement climatique
était
déjà responsable de 2,4% environ des cas de
diarrhée dans le monde et de 6% des cas de paludisme dans certains pays
à revenu intermédiaire » [7].
Cependant, il est difficile de distinguer le signal
escompté du bruit de fond de la variabilité naturelle et d'autres
facteurs de causalité. Une fois repéré, l'attribution de
la cause est renforcée si l'on observe des phénomènes
similaires dans différentes populations.
Le système climatique mondial fait partie
intégrante de l'ensemble des processus nécessaires au maintien de
la vie. Le climat a toujours eu un impact puissant sur la santé et le
bien-être des humains. Toutefois, comme beaucoup d'autres grands
systèmes naturels, le climat subit le contrecoup des activités
humaines. Le changement climatique mondial représente donc un nouvel
enjeu pour ceux qui s'emploient à protéger la santé
humaine [8]
II. Canicule, vague de chaleur : définitions
générales : II.1. Canicule:
Au départ, il existe une grande
difficulté de définitions des canicules et des vagues de chaleur.
Dans la littérature, la définition de la canicule a
été abordé de différentes façons:
étymologiquement, le terme « Canicule » vient du latin
Canicula, qui signifie « petite chienne », l'autre
nom de l'étoile Sirius. Elle ne concerne donc à l'origine que la
période annuelle du 24 juillet au 24 août, où cette
étoile se couche et se lève en même temps que le Soleil, ce
qui avait laissé penser aux anciens qu'il y avait un lien entre
l'apparition de cette étoile et les grandes chaleurs.
En France, l'INVS considère la canicule comme
étant le maintien de « fortes » températures pendant
plus de 48 heures [8 ; 9 ; 10]. A ce niveau, un jour de canicule a
été défini comme étant un jour où la
température moyenne minimale (18,2 °C) et maximale (29,6 °C)
est dépassée, [11]. Une définition plus
élaborée de la canicule a été décrite dans
le DDRM comme suit « une période pendant laquelle la
température maximale est très élevée et la
température minimale ne s'abaisse assez suffisamment la nuit »
[12].
La température minimale nocturne élevée
semble être un facteur de risque important car ne permettant pas un repos
nocturne réparateur. Avant le 15 juin ou après le 15 août,
les journées chaudes ne méritent que très rarement le
qualificatif de « canicule » car les nuits sont alors suffisamment
longues pour que la température s'abaisse bien avant le retour de l'aube
[13]
II.2. Vague de chaleur :
Quand un temps chaud continue pendant une longue
période, ce s'appelle la vague de chaleur. Dans la vague de chaleur le
temps devient énormément chaud. C'est un phénomène
dangereux de temps. Avec la chaleur étouffante, le
niveau de l'humidité augmente également dans l'atmosphère.
Cependant, la nature de la vague de chaleur varie avec le changement du temps
et de l'endroit. Si vous vivez dans un endroit très froid, une
température normale peut également sembler la chaleur vous
saluent, alors que c'est très habituelle aux personnes locales de ce
secteur. [14]
Toute la complexité d'une définition plus
précise de vague de chaleur réside dans l'aspect multifactoriel
de la mesure de l'exposition à la chaleur et de la forte
dépendance entre l'impact de la chaleur sur la mortalité et la
population concernée. Les météorologistes français
définissent une vague de chaleur comme une période pendant
laquelle la température maximale dépasse le seuil de 30,0°C
[9, 11, 12]. Les américains tolèrent un peu plus de
température en fixant un seuil de 32,2°C qui doit être
dépassé pendant trois jours consécutifs [11, 15, 16].
Aux Etats-Unis, le NSM a proposé une autre
définition basée sur la notion d'indice de chaleur Hi. Selon ce
service, une vague de chaleur est définie alors comme la persistance
d'un indice de chaleur diurne supérieur ou égal à
40,6°C associé à un indice de chaleur nocturne
supérieur ou égal à 26,7°C pendant au moins 48 h
[14]. Ce seuil est revu à la hausse sur le territoire américain
en fonction de la fréquence de dépassement : pour les stations
où 1 % des observations dépassent les seuils diurne et nocturne,
le seuil est établi au 1er percentile des observations [8].
Une définition nettement différente de celles qui
précédent a été élaboré par les
britanniques qui définissent une vague de chaleur à partir d'une
augmentation de la température de 4°C au-dessus de la moyenne
trentenale du lieu et du mois [9, 12,11].
L'IRM des Pays-Bas définit une vague de chaleur comme
une période d'au moins cinq jours consécutifs pendant lesquels la
température atteint 25°C de minimale et 30°C de maximale
pendant au moins trois jours [9, 11,12].
L'OMM la définit comme « un réchauffement
important de l'air, ou une invasion d'air très chaud sur un vaste
territoire, généralement de quelques jours à quelques
semaines », sans pour autant y associer de seuil spécifique, en
raison de la grande diversité des climats locaux [9,11]
Au Canada, on utilise l'indice Humidex pour exprimer l'effet
combiné de la chaleur et de l'humidité. Un indice Humidex de 30
à 39 est associé à un degré variable d'inconfort,
alors qu'à
partir d'un indice de 40, presque toutes les personnes sont
inconfortables. Environnement Canada émet un avertissement de chaleur
lorsque la température ambiante atteint 30 °C et que l'indice
Humidex est de 40. Bien qu'il n'existe pas de véritable
définition d'une vague de chaleur, elle désigne
généralement une période d'au moins trois jours
consécutifs où la température de l'air est
supérieure à 32 °C [17].
En pratique, une vague de chaleur est souvent
identifiée a posteriori en regard de ses conséquences sanitaires.
Ce qui caractérise alors une vague de chaleur est l'influence d'un
climat particulièrement chaud pendant une période
prolongée sur la santé de la population concernée.
Schuman, cité par Rey (2007) [18] introduit comme condition à la
définition de vague de chaleur qu'elle ait une influence sur la
santé de la population et en particulier sur la mortalité.
Cette approche permet d'éviter la difficulté de
définition purement météorologique liée à
l'observation de différences, nettes selon les populations, les climats
habituels et les latitudes, des impacts sanitaires observés dans des
conditions météorologiques similaires [18]. Cependant, elle peut
être à l'origine d'une attribution excessive de la
surmortalité à la chaleur, et ne permet pas d'identifier une
vague de chaleur avant qu'on ait pu observer son impact sanitaire sur la
population.
L'approche opposée consiste à définir une
vague de chaleur à partir de considérations purement
physiologiques, sans tenir compte de l'impact observé sur les
populations. C'est notamment le cas de la définition de forte chaleur
donnée par le NSM des Etats-Unis, basée sur les
températures apparentes, combinaison de température et
d'humidité. Cette approche présente le défaut de ne pas
tenir compte de la variabilité de la réponse des populations face
à des conditions similaires. Entre autres, certaines populations
pourront subir des conséquences sanitaires fortes sans que les
critères du NSM ne soient dépassés.
La plus grande partie des études identifiant des vagues
de chaleur adaptent les critères du NSM selon le climat habituel et la
population étudiée. Ce faisant, ils adoptent une approche
similaire à celle préconisée par Robinson, cité par
Rey (2007) [18]. Selon lui, la définition de vague de chaleur est locale
et doit se baser à la fois sur des critères physiologiques et sur
un critère de rareté.
II.3. Description de quelques vagues de chaleur
:
Les grandes vagues de chaleur survenues dans les pays
occidentaux au cours des trente dernières années ainsi que leur
impact sanitaire ont été largement documentés dans la
littérature, notamment celles qui ont touché les Etats-Unis, le
continent nord américain ayant été plus fréquemment
concerné par ce phénomène climatique.
II.3.1. Impact sanitaire en terme de mortalité
totale :
Les principales vagues de chaleurs survenues en Europe et aux
Etats-Unis et leur impact sur la mortalité totale sont décrits
dans le tableau 1.
Tableau 1: Surmortalité en population
générale (tous âges) dues aux différentes vagues de
chaleur survenues en France, en Europe et aux Etats-Unis [19].
Évaluation de la surmortalité
totale
|
Vague de chaleur : lieu, période,
durée
(jours)
|
Période (nombre de jours)
|
Mortalité attendue, n
|
Surmortalité estimée, n
|
Surmortalité estimée, %
|
France
|
|
|
|
|
France, juin-juillet 1976, 14 j
|
(14)
|
~20 000
|
6 000
|
30
|
Marseille, juillet 1983, 10 j
|
(10)
|
273
|
300
|
110
|
Août, 2003
|
|
|
|
60
|
Août, 2006
|
|
|
|
97
|
Europe
|
|
|
|
|
Athènes, juillet 1987, 10 j
|
(10)
|
2 083
|
2 010
|
97
|
Belgique [20]:
fin juin-début août 1994, 42 j 12 à 18 juin,
Juillet 2006
|
(42) (7)
|
11 324
|
1 404
|
12
|
Royaume-Uni, 04 au 13 août 2003 [21]
|
(10)
|
|
2139
|
|
Pays-Bas, juillet 2006
|
|
|
1000
|
|
Angleterre et Pays de Galles, été 1995, 5 j
Juillet, 2005
|
(5)
|
6 982
|
768
|
11 16
|
Etats-Unis
Los Angeles, sept 1939, 9 j
|
(9)
|
504
|
546
|
108
|
Los Angeles, sept 1955, 9 j
|
(9)
|
778
|
946
|
122
|
New York, juillet 1972, 7 j
|
(7)
|
1 428
|
891
|
62
|
Saint-Louis, juillet 1980, 16 j
|
Juillet 1980 (31)
|
542
|
308
|
57
|
Kansas City, juillet 1980
|
17 j Juillet 1980 (31)
|
362
|
598
|
65
|
Chicago, juillet 1995, 7 j
|
14-20/07/95 (7)
|
504
|
739
|
147
|
Amérique du nord, les Etats unis, le Canada, 15/07 et
27/08/2006 [20]
|
|
|
Plusieurs centaines de morts
|
|
La comparaison de la surmortalité due aux
différentes vagues de chaleur survenues est difficile à faire
compte tenu des différences méthodologiques qui ont conduit
à ces estimations (définition d'une vague de chaleur -
différente selon les pays - choix de la période
d'évaluation de l'impact sanitaire, de la période de
référence, de la population d'étude).
En France, quatre vagues de chaleur sont documentées :
celle de 1976, qui a touché largement le territoire
métropolitain, celle de 1983, limitée aux Bouches-du-Rhône
(tableau 1), et celles de 2003 et 2006 qui ont causé une
surmortalité respectivement de 60 % et de 97 %.
En 1976, près de 6 000 morts en excès sur
l'ensemble du territoire français ont été estimés
durant la période caniculaire de 1976 par rapport à la moyenne
des décès observés pendant les trois années
précédentes sur la même période [22].
Le délai écoulé entre les premiers signes
cliniques et l'hospitalisation ou le décès par coup de chaleur
est court : lors de la vague de chaleur survenue aux Etats-Unis en juillet
1980, 74 % des sujets avaient présenté des symptômes peu
inquiétants (légères céphalées, vertiges,
malaises, éventuellement paresthésies des
extrémités et plus rarement frissons) dans la journée
précédente et 83 % dans les deux jours précédents
[23].
II.3.2. Mortalité indirecte liée à des
pathologies chroniques sous-jacentes :
Les maladies cardiovasculaires seraient à l'origine de
26 % des décès liés à la chaleur [24; 25]. Les
causes de décès les plus fréquentes sont alors l'infarctus
du myocarde et l'insuffisance cardiaque décompensée qui comptent
pour 13 à 72 % de la surmortalité lors des vagues de chaleur
[24]. Les accidents vasculaires cérébraux représenteraient
6 à 52 % de la surmortalité.
Deux vagues de chaleur se sont succédées dans le
comté de Milwaukee (Wisconsin) aux Etats- Unis en 1995 et 1999 [19, 26].
La première cause de décès notifiée lors de ces
deux épisodes était d'origine cardiovasculaire : 51 % des cas en
1995 et 64 % en 1999. Parmi les décédés, 16 à 18 %
des sujets étaient traités par psychotropes et, parmi ces
derniers, tous sauf un étaient âgés de moins de 65 ans
[27]. Enfin, parmi les personnes âgées de moins de 65 ans
décédées, 64 % présentaient une maladie mentale
[26].
Outre les pathologies citées
précédemment, la chaleur est susceptible de contribuer au
décès de sujets porteurs d'autres types de pathologies. Pendant
la vague de chaleur de l'été 1994 en Belgique dans les
régions wallonnes et flamandes, l'excès de mortalité
était dû aux cancers : ratio de mortalité de 1,15,
intervalle de confiance à 95 % : [1,07-1,24] en Wallonie et de 1,16
[1,10- 1,22] en Flandres, et aux maladies du système nerveux central :
ratio de mortalité de 1,52 [1,30 1,78] en Wallonie et de 1,40
[1,14-1,70] en Flandres [28].
II.3.3. Mortalité retardée :
L'impact d'une vague de chaleur a des effets immédiats
mais peut aussi entraîner des effets plus ou moins retardés.
En 1995, une vague de chaleur a fait de nombreuses victimes
à Chicago. Le pic du nombre de décès est survenu deux
jours après le jour pendant lequel la température a
été la plus élevée [29; 30; 31]. Le pic du nombre
de visites aux services d'urgence (3 300) est survenu 24 h après le jour
où la température apparente a été la plus
élevée [32]. La mortalité est revenue au niveau de base au
bout de quatre jours [31].
Une étude réalisée à Valence
(Espagne) a montré que l'effet le plus marqué d'une vague de
chaleur sur la mortalité était visible dans la semaine suivante ;
cependant, pour la mortalité liée aux maladies respiratoires,
l'effet est plus marqué dans un délai de 7 à 14 jours
après la vague de chaleur [33].
Certaines études décrivent une
sous-mortalité pendant plusieurs semaines suivant une vague de chaleur.
Cette compensation de la mortalité suggère que les
décès survenus pendant la vague de chaleur sont des
décès anticipés de personnes fragilisées [34].
Selon certaines estimations, une proportion de 20 à 40 % des
décès attribuables aux vagues de chaleur correspondrait à
un déplacement de la mortalité [35].
Les vagues de chaleur survenant au début de
l'été sont souvent plus meurtrières que les vagues de
chaleur plus tardives. Les personnes les plus sensibles sont touchées
lors de ces premières vagues de chaleur, les personnes plus
résistantes survivent [36; 37]. Par ailleurs, les personnes affaiblies
lors des premières vagues de chaleur s'adaptent à la chaleur ou
adoptent des comportements très prudents vis-à-vis des
élévations de température [38].
II.3.4. Etude de la relation
mortalité-température : II.3.4.1. Seuil de
température-influence de la latitude :
Les différentes études réalisées
sur le sujet mettent en évidence une relation en forme de V entre
mortalité et température (figure 1): il existe une
température optimale pour laquelle la mortalité est minimale. Les
études de séries chronologiques évoquent la notion de
seuil de température au- delà duquel la mortalité
augmente. La manière de déterminer ce seuil de température
varie d'un auteur à l'autre. On remarque cependant que ce seuil augmente
à mesure qu'on descend vers les faibles latitudes dans les
régions bénéficiant d'un climat plus chaud.
La figure 1 présente les résultats d'une
étude réalisée dans 11 grandes villes de l'Est des Etats-
Unis sur la période 1973-1994 [39]. La température à
partir de laquelle la mortalité augmente est plus élevée
pour les villes du Sud et la pente des courbes est plus forte pour les villes
du Nord après le point de rupture. Cette forme en V de la relation entre
la mortalité toutes causes et la température se retrouve pour la
mortalité cardiovasculaire et respiratoire, mais pas pour les autres
causes de mortalité.
Figure 1: Relation entre mortalité et
température pour 11 villes de l'Est des Etats-Unis [39].
Une étude de la mortalité en fonction de la
température réalisée à Londres entre 1976 et 1996
illustre également ce phénomène : l'augmentation des
décès liés à la chaleur a été
observée à partir de 19°C.
La relation température-mortalité était
linéaire ensuite sauf pour les périodes de très fortes
chaleurs pour lesquelles la mortalité augmentait plus fortement [40].
La mortalité associée à la chaleur est
similaire dans les pays européens présentant des hivers plus ou
moins froids [46]. Cependant, le seuil de température pour lequel une
surmortalité apparaît est plus élevé dans les pays
présentant des étés chauds (41°C à
Séville, 36,5°C à Madrid) [36; 37; 41].
Une étude réalisée dans diverses
régions européennes montre que la température pour
laquelle la
mortalité associée est la plus faible est plus
élevée dans les pays plus chauds : la limite supérieure
de la bande de 3°C, zone pour laquelle la
mortalité est la plus faible, était de 17,3°C en Finlande du
Nord, de 22,3°C à Londres et de 25,7°C à Athènes
[42]. A Valence, la mortalité est la plus faible lorsque la
température se situe entre 22°C et 25°C [33].
II.3.4.2. Impact de l'élévation de la
température :
Plusieurs études ont été
réalisées sur de longues périodes pour documenter la
relation entre mortalité et température.
L'élévation de la température est associée de
manière significative à l'augmentation des décès.
Les méthodes de quantification de cette surmortalité sont
diverses. L'étude de la relation mortalité-température
réalisée dans 11 grandes villes de l'Est des Etats- Unis de 1973
à 1994, a mis en évidence, en été, une augmentation
de 40 % de la mortalité [39]. Lors d'une étude
réalisée sur la mortalité journalière dans sept
grandes villes des Etats-Unis entre 1988 et 1993 [48], la surmortalité
globale associée à une température apparente de 29°C
était de 5,0 % (3,1- 7,0). Une augmentation de 10,1 % (6,2-14,2) des
décès survenus en dehors de l'hôpital a été
observée alors que la mortalité hospitalière augmentait de
façon non significative de 1,3 %.
II.3.5. Co-morbidité :
La chaleur peut, dans certains cas, aggraver une maladie
déjà installée. Le système cardiovasculaire semble
être le plus touché ; viennent ensuite les voies respiratoires et
urinaires. La vague de chaleur survenue dans le Nord-Est des Etats-Unis entre
le 12 et le 20 juillet 1995 a entraîné à Chicago une
augmentation de 11 % des hospitalisations. Déshydratation (25 %), coup
de chaleur (22 %) et épuisement (15 %) étaient les principales
causes d'hospitalisation ; l'analyse a mis en évidence une augmentation
des admissions chez les personnes atteintes d'affections chroniques : maladies
cardiovasculaires (23 %), diabète (30 %), pathologies rénales (52
%), troubles du système nerveux central (20 %), emphysème et
épilepsie [44].
III. Evaluation de l'exposition à la chaleur et
effets sanitaires :
Pour étudier les effets des événements
météorologiques et de la variabilité du climat sur la
santé humaine, il faut préciser « l'exposition »
météorologique. L'étude de cette exposition permet de
dégager les effets sanitaires qu'elle peut provoquer.
III.1. Evaluation de l'exposition à la chaleur
:
Pour appréhender l'impact de la chaleur sur le corps
humain, les mesures météorologiques telles que la
température moyenne, minimale ou maximale, peuvent être
utilisées directement comme indicateur de l'exposition. Cependant,
d'autres paramètres météorologiques comme la vitesse du
vent ou le niveau de rayonnement ou non météorologiques tels que
le niveau d'activité physique, l'habillement ou l'adaptation
physiologique doivent être pris en compte pour mieux appréhender
cet impact [45]. Des indices biométéorologiques, construits en
combinant d'autres paramètres à la température, ou des
indices d'exposition fondés sur les masses d'air ont donc
également été utilisés comme indicateurs de
l'exposition à la chaleur.
III.1.1. Les mesures météorologiques
:
La température extérieure a été
utilisée comme indicateur de l'exposition à la chaleur dans les
études épidémiologiques alors que dans les pays
industrialisés, les personnes passent une grande partie de leur
journée en intérieur sur les lieux de travail ou à
domicile (retraités). La température enregistrée sur une
zone géographique spécifique n'est pas représentative de
la température à laquelle sont réellement exposées
les personnes présentes dans cette zone. Cependant, la mesure de la
température ambiante est le meilleur déterminant de la variation
de l'exposition des populations au cours du temps [38].
Si les températures maximales et minimales sont des
indicateurs intéressants pour caractériser la vague de chaleur
d'août 2003, la température moyenne sur 24 h est un bon indicateur
d'exposition à la chaleur car elle prend en compte la température
minimale indicatrice de repos nocturne [46]. Cette température moyenne
deviendrait critique lorsqu'elle s'élève de plus de 7°C
au-dessus de la normale [24,46].
L'impact de la chaleur sur la santé est lié
aussi au niveau d'humidité de l'air, des taux d'humidité
élevés pouvant influer sur la sensation de fortes
températures et accentuer la gêne ressentie. Par exemple, pour une
température enregistrée de 29°C, la température
ressentie sera de 26°C pour une hygrométrie nulle et de 40°C
pour un taux d'humidité dans l'air de 98 % [24].
III.1.2. Les indices biométéorologiques ou
« indices de confort » :
La température et l'humidité ne sont pas
toujours des indicateurs représentatifs des efforts imposés
à l'organisme et des risques d'accidents pathologiques en
résultant. D'autres éléments climatologiques sont à
prendre en compte, ce qui se traduit par la création d'indices
biométéorologiques (encore appelés « indices de
confort ») pour évaluer les risques sanitaires inhérents aux
vagues de chaleur. Parmi ces indices, on a considéré l'humidex et
la température apparente (AT), qui prennent en compte la
température du point de rosée et l'indice d'inconfort (DI), qui
prend en compte le taux d'humidité [46,47,48].
Aux Etats-Unis, les indices de chaleur (Hi) (version
modifiée de la température apparente) diurnes et nocturnes sont
utilisés, ce qui permet de prendre en compte la température
minimale en plus de l'humidité [45,47]. Le détail des formules de
calcul des différents indices biométéorologiques figure en
annexe.
Le niveau des indices biométéorologiques est
potentiellement associé aux effets sanitaires suivants (tableau 2).
Tableau 2: Effets sanitaires potentiels en
fonction des indices de chaleur Hi et Humidex [49].
Indice, en °C
|
Effets sanitaires potentiels
|
|
Hi
|
26,7-32,0
|
Fatigue possible après une exposition prolongée et
la pratique d'une activité physique
|
32,1 -40,6
|
Insolation, crampes et épuisement possibles
|
40,7-54,4
|
Insolation, crampes et épuisement probables et coup de
chaleur possible
|
>54,4
|
Coup de chaleur probable suite à une exposition
continue
|
|
Humidex
|
<30
|
Léger inconfort. Fatigue possible après exposition
prolongée et/ou activité physique
|
30-39
|
Inconfort. Insolation, crampes, épuisement et coup de
chaleur possibles après exposition prolongée et/ou
activité physique
|
40-54
|
Inconfort majeur. Insolation, crampes et épuisement
probables et coup de chaleur possible après exposition continue et/ou
activité physique
|
>54
|
Extrême danger, coup de chaleur imminent si exposition
maintenue
|
III.1.3. Les indicateurs fondés sur les masses
d'air :
Des techniques de classement des conditions
météorologiques en catégories ou masses d'air ont
été développées depuis 1995 [48, 50]. La
méthode CSS consiste à classer, chaque jour, les masses d'air
dans un des six types définis (polaire sec, modéré sec,
tropical sec, polaire humide, modéré humide et tropical humide).
Les types de masse d'air sont définis par des combinaisons de six
variables (température de l'air, du point de rosée, couverture
nuageuse totale, pression au niveau de la mer, vitesse et direction des vents).
Les masses d'air peuvent être prévues 48 h à l'avance
[34].
III.2. Effets sanitaires :
L'exposition d'un individu à une température
environnementale élevée est susceptible d'entraîner des
réactions bénignes ou graves, dues à des réponses
inadéquates ou insuffisantes des mécanismes de
thermorégulation. Les réponses physiologiques au stress thermique
comprennent la transpiration et la vasodilatation périphérique.
L'exposition continue à une chaleur élevée mène
généralement à l'acclimatation, caractérisée
par l'accroissement de la tolérance thermique du corps, qui
s'établit habituellement en quelques jours.
III.2.1. Définitions :
III.2.1.1. Coup de chaleur : aspects cliniques,
biologiques et pronostiques :
Cliniquement on distingue le coup de chaleur (heatstroke),
dû à une défaillance ou une
inadaptation des mécanismes de déperdition de
chaleur et l'épuisement par la chaleur (heat
exhaustion), conséquence d'une perte liquidienne
excessive, conduisant au choc hypovolémique :
a) Le coup de chaleur est caractérisé par un
début rapide, parfois précédé de
céphalées, vertiges et asthénie. La sudation est
généralement diminuée, la peau est chaude et sèche
; la température corporelle s'élève rapidement à 40
- 41°C ; un épisode de désorientation peut
précéder le coma et les convulsions. Les autres signes
comprennent tachycardie, hyperventilation, vomissements et hypotension
artérielle. Le coup de chaleur constitue une urgence médicale
majeure, rapidement mortelle en l'absence de traitement. Des lésions
cérébrales définitives ou une insuffisance rénale
peuvent survenir au décours de la phase aiguë. Biologiquement on
retrouve une élévation des enzymes hépatiques,
rénales et musculaires.
b) L'épuisement par la chaleur se manifeste par des
céphalées, des nausées, des vomissements, une sensation de
malaise, une faiblesse musculaire et des vertiges, accompagnés d'une
hypotension. La peau est froide et moite, la température corporelle est
inférieure à 40°C. L'évolution se fait vers un
collapsus. L'équilibre hydro-électrolytique est perturbé :
déshydratation, hyponatrémie, hypokaliémie.
L'épuisement par la chaleur est généralement transitoire
et répond bien à une réhydratation par voie orale ou par
voie intraveineuse ; le pronostic est favorable si la défaillance
circulatoire n'est pas prolongée.
III.2.1.2. Décès par coup de chaleur,
décès lié à la chaleur : définitions
épidémiologiques :
Si la définition clinique d'un « décès
par coup de chaleur » est assez consensuelle, ce n'est pas le cas pour la
définition épidémiologique d'un « décès
lié à la chaleur ».
a) Décès par coup de chaleur :
Aux Etats-Unis, la National Association of Medical Examiners
a proposé de noter «coup de chaleur » (heat stroke) ou «
hyperthermie » (hyperthermia) comme cause de décès d'un
sujet [51]:
- lorsque la température corporelle au moment du
décès est au moins égale à 40,6°C ;
- ou, si la température corporelle au moment du
décès est inférieure à 40,6°C, lorsque des
tentatives ont été entreprises pour faire baisser
la température ou lorsque le sujet avait
présenté une altération de l'état
mental et un taux sérique élevé d'enzymes
hépatiques et
musculaires.
Cette définition clinique du décès par
coup de chaleur est assez consensuelle aux Etats-Unis. Elle a été
utilisée dans les investigations épidémiologiques de
plusieurs vagues de chaleur [26,51]. Cependant elle apparaît très
spécifique - elle ne prend pas en compte tous les décès
liés à la chaleur - et sous-estime donc le nombre de
décès liés à la chaleur [38,51]. Par ailleurs, elle
est assez peu opérationnelle en épidémiologie.
b) Décès lié à la chaleur
:
Si la température du corps au moment du
décès n'est pas disponible, un diagnostic de «
décès lié à la chaleur » (heat related death)
peut être établi si la température ambiante est
élevée au moment du décès et doit être
noté comme cause principale ou associée du décès
[51]. Néanmoins, Basu et al. (2002) soulignent que, le plus
souvent, la chaleur n'apparaît pas comme une cause
(principale ou associée) du décès et que
seule la pathologie sous-jacente est notée comme cause du
décès, entraînant là encore une sous-estimation du
nombre de décès liés à la chaleur dans les
statistiques de décès [38].
De façon plus large, la National Association of Medical
Examiners définit un « décès lié à la
chaleur », un décès survenant quand l'exposition à
des températures élevées a causé le
décès ou a fortement contribué à ce
décès [51]. Cette définition très large peut
être sujette à des biais de classification et être à
l'origine d'une surestimation des décès liés à la
chaleur au moment d'une vague de chaleur [38].
Les décès liés directement à la
chaleur (coup de chaleur avec atteinte du système nerveux central ou
hyperthermie sans atteinte neurologique, code T67.0 de la
10ème révision de la classification internationale des
maladies) ou indirectement liés à la chaleur sont
sous-représentés dans les statistiques, en
général.
Au moment d'une vague de chaleur au contraire, ils peuvent
être surreprésentés. La mortalité totale est donc
l'indicateur sanitaire le plus souvent utilisé pour évaluer
l'impact d'une vague de chaleur [38].
IV. Etude des facteurs pouvant moduler l'impact de la
chaleur : IV.!. Facteurs individuels :
IV.!.! .Age :
Les personnes âgées et les très jeunes
enfants constituent les populations les plus à risque lors de la
survenue de vagues de chaleur. Ces deux populations sont plus sensibles
à la déplétion hydrique et possèdent des
mécanismes de régulation thermique fragiles.
a) Personnes âgées :
La personne âgée n'éprouve la sensation de
chaleur et ne ressent le besoin de se protéger qu'à partir d'une
élévation de 5°C de sa température cutanée
contre 0,5°C chez l'adulte ; le seuil de déclenchement de la
sudation est également plus élevé, avec diminution du
volume de la sécrétion sudorale en ambiance chaude [24,23]. En
outre, le besoin de boire est de moins en moins bien perçu avec
l'âge, une déshydratation modérée n'entraînant
peu ou pas de sensation de soif après 70 ou 75 ans [24]. La
mortalité liée à la chaleur est plus élevée
chez les personnes âgées.
b) Enfants :
Les très jeunes enfants constituent aussi, a
priori, des sujets à risque lors d'une vague de chaleur, notamment
les enfants porteurs de pathologies comme les diarrhées, les infections
respiratoires et certaines affections neurologiques [52]. Cependant,
l'information des parents sur ce sujet a permis de réduire
considérablement la mortalité des enfants par rapport à
celle observée au début du siècle [53].
Besancenot (2002) rapporte qu'aux Etats-Unis, entre 1979 et
1997, 4 % de la surmortalité a touché des enfants de moins de 15
ans et que les seules exceptions concernent les prématurés, les
handicapés mentaux et les milieux défavorisés [24]. En
France, les vagues de chaleur de 1976 et de 1983 n'ont pas
entraîné de surmortalité chez les nourrissons (moins de 1
an) [22, 53].
IV.! .2 .Sexe :
La surmortalité due aux vagues de chaleur touche
différemment les hommes et les femmes selon les études.
D'une façon générale, alors que les
femmes sont plus touchées en Europe, cette tendance est inversée
aux Etats-Unis ou au Canada [24]. Une vague de chaleur survenue en Angleterre
et au Pays de Galles a été à l'origine d'une
mortalité plus élevée chez les femmes [54]. En France, la
surmortalité observée lors de la vague de chaleur de 1983
était de +194 % chez les femmes de plus de 60 ans contre +86 % chez les
hommes de même âge [53]. En 1976, Hémon et Jougla [22]
décrivent également une surmortalité à
prédominance féminine chez les personnes âgées de
plus de 75 ans.
Aux Etats-Unis, il est plutôt observé une
surmortalité masculine. Lors de la vague de chaleur de juillet 1995
à Chicago, après standardisation, le sex-ratio hommes-femmes des
décès par hyperthermie était de 2,53, ce même
rapport étant de 1,91 [1,85-1,96] pour les années 1992-1994
(p<0,001) [29].
IV.! .3 .Acclimatation physiologique :
L'acclimatation physiologique des individus semble être
un facteur important susceptible de moduler l'impact d'une vague de chaleur.
L'adaptation à la chaleur se traduit par un abaissement de 34,5 à
32,7°C du seuil de température cutanée à partir
duquel se déclenche la sudation, par une augmentation du volume de
celle-ci et par une réduction de la perte en ions sodium par la sueur.
De fait, ce sont souvent les premiers jours des grandes vagues de chaleur qui
se révèlent les plus
meurtriers et lorsque plusieurs périodes caniculaires se
succèdent au cours d'un même été, la
mortalité décroît au cours des vagues successives [56].
IV.! .4.Prise de médicaments et de drogues :
Les traitements par diurétiques, neuroleptiques (qui
interfèrent avec les mécanismes de thermorégulation) ou
par médicaments à propriétés anticholinergiques
(atropine, spécialités à base de belladone, certains
antiparkinsoniens, certains antihistaminiques, antidépresseurs
tricycliques) constituent un facteur de risque lors d'une vague de chaleur.
La consommation d'alcool pourrait également constituer
un facteur de risque. En effet, l'alcool inhibe la sécrétion
d'ADH (hormone antidiurétique) et entraîne une polyurie, pouvant
ainsi provoquer une relative déshydratation [23,56]. Des interrogations
existent quant à l'impact des vagues de chaleur chez les usagers de
drogues [24].
IV.! .5.Etat de santé général :
L'étude cas-témoin réalisée suite
à la vague de chaleur de l'été 1995 à Chicago a mis
en évidence un risque accru de décès chez les sujets
alités (OR = 5,5 [2,5-12,1]), les sujets recevant des soins infirmiers
à domicile (OR = 6,2 [2,9-13,4]) ainsi que ceux ayant perdu leur
autonomie (OR = 4,1 [2,0-8,5]). Ces indicateurs permettent de définir
des sujets dont l'état de santé peut être
considéré comme médiocre et qui constituent une population
particulièrement vulnérable. Les autres facteurs de risque
identifiés par cette étude étaient principalement les
antécédents de maladies cardiovasculaires (OR = 2,3 [1,5-3,6]),
d'affections respiratoires (OR = 2,2 [1,0-4,9]) et psychiatriques (OR = 3,5
[1,7-7,3]) [31]. L'obésité pourrait être un facteur
aggravant de la vulnérabilité au coup de chaleur [56].
IV.!.6. Mode de vie et contacts sociaux :
Semenza et ses collaborateurs [31] ont montré que les
modes de vie et les contacts sociaux constituaient des facteurs pouvant moduler
l'impact d'une vague de chaleur. Ainsi les personnes vivant seules
présentaient un risque accru de décès (OR = 2,3
[1,2-4,4]), l'interrogation des témoins a montré que les
personnes ne vivant pas seules buvaient davantage et prenaient des bains.
Le fait de pouvoir se déplacer et quitter son domicile
était un facteur protecteur (OR = 0,3 [0,1 0,5]) [31].
IV.1 .7.Statut social :
Différentes études ont montré que les
personnes ayant un revenu faible présentent un risque accru de
décéder lors d'une vague de chaleur [38; 26]. Les
différences de mortalité observées entre les ethnies dans
les études américaines pourraient être liées aux
différences de statut social entre communautés.
Lors d'une étude réalisée sur la
mortalité journalière dans sept grandes villes des Etats-Unis
entre 1988 et 1993, la surmortalité s'élevait à 5,2 %
[1,8-8,7] chez les personnes ayant un niveau d'études inférieur
ou égal à l'équivalent du lycée [43].
IV.2. Facteurs environnementaux : IV.2.1.
Habitat-climatisation :
L'étude cas-témoin réalisée suite
à la vague de chaleur de l'été 1995 à Chicago a
montré que les personnes décédées vivaient
plutôt en appartement de petite taille, dans les étages
supérieurs, et dans des immeubles à toit plat [31].
L'étude de Dematte et ses collaborateurs [32] portant
sur 58 patients hospitalisés en service de soins intensifs pendant la
vague de chaleur de l'été 1995 à Chicago a montré
que 70 % des sujets n'avaient pas de climatisation.
IV.2 .2. Proximité de la mer :
La proximité de la mer semble jouer un rôle
protecteur important vis-à-vis de la mortalité lors des vagues de
chaleur. En France, dans le cadre de l'investigation de la vague de chaleur de
1976, la mortalité des mois de juin-juillet 1976 par rapport à
1975 était, en moyenne, diminuée de 5 % dans les villes
situées en bord de mer alors qu'elle était augmentée de 4
% et de 9 % pour les villes proches de la mer ou dans l'intérieur des
terres respectivement [56].
L'influence bénéfique de la proximité de
la mer peut s'expliquer par le fait que la variation des minima de
températures est moindre dans les zones côtières. En
été, en temps normal, la mer est plus chaude que la terre. En
période de fortes chaleurs, lorsque les températures minimales
nocturnes terrestres sont plus élevées que les
températures maritimes, la présence de la mer favorise le
refroidissement [56].
IV.2.3. Taille de l'agglomération :
Lorsqu'on s'affranchit de l'influence bénéfique
de la proximité de la mer lors des vagues de chaleur, la taille de
l'agglomération semble être un facteur de risque. La
surmortalité due à la chaleur se concentre dans les grandes
agglomérations : la présence de façades verticales qui
ralentit le phénomène de déperdition nocturne par
rayonnement de la chaleur emmagasinée dans la journée par les
murs et revêtements de chaussée à fort pouvoir absorbant,
comme par exemple les murs en brique des villes nord-américaines.
IV.2.3.1. L'îlot de chaleur :
a) Définition :
On définit l'îlot de chaleur comme une zone
urbanisée caractérisée par des températures
estivales plus élevées que l'environnement immédiat, avec
des différences qui varient selon les auteurs de 5 à 10°C
[57]. L'îlot de chaleur urbain constitue la résultante de
phénomènes climatologiques particuliers causés par des
facteurs spécifiques aux milieux bâtis plus denses (figure 2).
Figure 2: Illustration de l'îlot de
chaleur urbain. [57]
b) Formation de l'îlot de chaleur:
Dans les grandes agglomération, les activités
humaines sont sources de chaleur, le grand nombre de constructions ralentit le
vent, l'absence ou la rareté de la végétation
réduit l'évapotranspiration, tous ces facteurs concourant
à l'apparition d'îlots de chaleur, avec maintien de
températures nocturnes élevées [24,55]. La pollution
atmosphérique forme par ailleurs une
chape au dessus des villes qui renvoie la chaleur ; ainsi la
conjonction de l'ensemble de ces facteurs contribue à la création
d'îlots de chaleur «heat islands ».
La transformation et la réduction d'espaces verts par
des matériaux qui absorbent la chaleur comme les toits, les murs des
bâtiments ainsi que les chaussées, représentent aussi des
facteurs importants : ces matériaux qui ont absorbé la chaleur
pendant la journée la restituent pendant la nuit.
Enfin, la présence d'un flux de chaleur lié au
chauffage urbain, à la circulation automobile et à
l'activité industrielle s'avèrent aussi des facteurs qui
contribuent de façon significative au développement des
îlots de chaleur. Il ne faudrait pas oublier non plus le contexte
climatique actuel dans lequel les périodes de chaleurs extrêmes
sont de plus en plus fréquentes [58].
c) Impacts sur la santé :
· Transpiration et dilatation des vaisseaux sanguins ;
· Banal coup de soleil, fatigue jusqu'à
l'épuisement, coup de chaleur, crampes et syncope ;
· Exacerbation d'un état chronique, notamment les
affections cardiovasculaires, cérébrovasculaires, respiratoires,
neurologiques et rénales ;
d) Personnes les plus à risque :
· Les personnes âgées ou obèses;
atteintes de maladies chroniques (ex. : cardiaques, respiratoires,
rénales); prenant certains médicaments (ex. : tranquillisants,
diurétiques); vivant seules et qui ne peuvent pas suivre les mesures
préventives sans aide (personnes handicapées ou souffrant de
troubles mentaux); physiquement actives (ex. : sportifs, travailleurs);
résidant dans un logement insalubre; détenant un faible niveau
socio- économique ;
· Les nourrissons et très jeunes enfants.
e) La lutte contre l'îlot de chaleur:
La bonne connaissance des facteurs de formation de
l'îlot de chaleur permet de mieux le contrer. Deux solutions majeures
sont recommandées [57]. La première est de remplacer les surfaces
foncées comme les toits noirs et les routes asphaltées plus
absorbantes par des surfaces claires et réfléchissantes et la
deuxième est d'augmenter la quantité d'espaces verts (Arbres,
jardins, ...).
V. Les mesures préventives :
Les mesures préventives différent d'un pays
à un autre en faite les seuils d'alerte ne sont pas les mêmes pour
tout les pays. Ces mesures sont tributaires de la mise en place d'un
système d'alerte. Une fois cette dernière est
déclenchée, les institutions impliquées dans la
prévention, commencent à diffuser leur stratégie de
prévention.
V.1. Système d'alerte:
Un système d'alerte est conçu pour alerter la
population d'un événement climatique extrême (vagues de
chaleur) à partir d'un seuil de température bien défini.
La conception du système d'alerte diffère selon les pays. En
France [59] le dernier système était celui de 2006. Il a
été conceptualisé sur la base d'indicateurs
biométéorologiques (Tn, Tx, Tmoy, Td rosée, THI, IBM) et
tient compte de certains critères qualitatifs d'appréciation de
la vague de chaleur à savoir :
- l'incertitude liée aux prévisions
météorologiques ;
- l'action de facteurs aggravant la vague de chaleur
(humidité importante de l'air, absence de vent, pollution
atmosphérique) ;
- le contexte social.
Ces différents critères ont donc été
intégrés dans la réflexion sur la proposition d'alerte
(Figure 3)
Figure 3: schéma simplifié de
l'alerte [59]
V.2. Mesures préventives :
Le fait de se prévenir contre la chaleur n'implique pas
la prise de mesures adaptées lors d'une vague de chaleur car à ce
moment c'est déjà trop tard. Mais par contre, ces mesures doivent
être prises à l'avance : mieux vaut prévenir que
guérir.
Durant la période caniculaire (phase de vigilance), nous
mentionnons trois types de mesures préventives [60]:
V.2. 1. Mesures d'ordre général
:
Ces mesures sont destinées principalement à
informer le grand public au moment adéquat quand une vague de chaleur
est prévu :
- Utilisation optimale des médias (journaux, radios,
télévision, internet) pour diffuser des conseils de
prévention au grand public
- Distribution de tracts d'information et de conseils ;
- Ouverture d'une ligne téléphonique pour
répondre aux questions ;
- Prolonger les horaires d'ouverture des espaces
climatisés où les personnes peuvent se reposer
(bibliothèques, salles municipales, magasins...) ;
V.2. 2. Mesures sur le plan des infrastructures
:
Sur le plan infrastructure, les mesures préventives
consistent essentiellement à rafraîchir le milieu où
résident les patients. Il faut notamment S'assurer qu'il existe au moins
une pièce fraîche ou rafraîchie pouvant accueillir les
résidents. Pour les résidents qui sont plus mobiles ou qui
reçoivent la visite de leurs proches, il est conseillé de les
emmener régulièrement dans des centres commerciaux ou lieux de
détente aérés et souvent climatisés,
V.2. 3. Mesures sur le plan logistique :
Il s'agit notamment de définir un protocole
précisant les modalités d'organisation de l'établissement
en cas de crise et de déclenchement de l'alerte, notamment sur les
points suivants :
- mobilisation du personnel et rappel éventuel du
personnel en congé
- adaptation des plannings,
- collaboration avec les familles des résidents et
avec des volontaires pour qu'ils viennent régulièrement rendre
visite à leurs (aux) aînés et soient vigilants aux signaux
d'alerte cliniques,
Conclusion :
L'exposition d'un individu à une température
environnementale élevée peut entraîner des réactions
plus ou moins graves de l'organisme. Au maximum, survient le coup de chaleur,
urgence médicale rapidement mortelle en l'absence de traitement. Par
ailleurs, la chaleur peut aggraver une maladie déjà
installée ou contribuer à la déclencher.
De nombreux facteurs individuels modulant l'impact sanitaire
de la chaleur sont bien identifiés. Les personnes âgées
constituent les populations les plus à risque dans les pays
développés, en particulier, semble-t-il, les femmes, en
Europe.
Des facteurs de risque environnementaux sont également
bien identifiés : la surmortalité, au cours des vagues de
chaleur, touche essentiellement les populations des villes, plutôt de
grande taille et éloignées de la mer (phénomène
d'îlot de chaleur).
Enfin, différentes caractéristiques de l'habitat
sont des facteurs de risque de décès lors de vagues de chaleur :
petit appartement situé dans les étages supérieurs,
absence de climatisation.
Dans un contexte de changement climatique majeure, la Tunisie
est en risque de connaître des événements dramatiques
inattendus, concernant la santé humaine, qui peuvent avoir comme
principal facteur causal les températures extrêmes et les vagues
de chaleurs. Dans quelle mesure notre pays est en risque vis-à-vis de
ces changements climatiques ?
I. Problématique et objectifs du PFE
:
I.!. Problématique :
La Tunisie se caractérise par un climat subtropical
à variante chaude. De ce fait elle n'est pas à l'abri, dans un
contexte de changement climatique majeur, de connaître les effets des
phénomènes climatiques extrêmes notamment les vagues de
chaleur. Notons à ce niveau qu'aucune tentative d'identification des
périodes caniculaires en Tunisie n'a été faite jusqu'au
présent.
L'évolution de la mortalité ainsi que la
relation entre cette dernière et la chaleur, notamment pendant les
périodes caniculaires et les vagues de chaleur demeure imparfaitement
connue. Ceci pose inéluctablement le problème de la non
connaissance de l'influence des périodes les plus chaudes de
l'année sur la santé humaine en Tunisie.
I.2. Objectifs :
Nous nous intéresserons dans un premier temps à
identifier les épisodes les plus chauds ainsi que les principales vagues
de chaleur enregistrées en Tunisie sur une période de 31 ans
(1977 à 2007). Ensuite nous décrirons la structure de la
mortalité par âge et sexe ainsi que la relation entre
mortalité et températures extrêmes, lors de ces
épisodes et ces vagues de chaleur et ceci dans le but de recommander la
mise en place d'une stratégie efficace qui permettra la gestion de ces
risques sanitaires liés au climat.
II. Cadre de l'étude, données et
méthodes :
II.!. Démarche générale :
L'identification des jours chauds, des jours très
chauds, des jours torrides et des vagues de chaleur se fait à partir des
températures quotidiennes maximales (Tx) et minimales (Tn) pour chaque
station à part et on souhaite analyser la mortalité
associée à ces jours de chaleur excessive dans le but de
prévoir l'effet de cette chaleur sur la santé.
Pour effectuer une analyse globale à l'échelle
de la Tunisie, neufs stations représentatives du pays ont
été choisies en divisant le pays en trois grandes parties
à savoir le nord, le centre et le sud. Pour le nord et le sud trois
régions ont été retenues, deux à l'intérieur
du pays et une sur le littoral avec l'ajout d'une station de montagne pour le
nord (station d'el Kef).
Quant au centre deux stations seulement ont été
retenues, une à l'intérieur et l'autre sur le littoral.
Finalement les neufs stations choisies sont:
· Nord : Jendouba, le Kef, Siliana et Tunis,
· Centre : Kairouan, Monastir,
· Sud : Gabès, Tataouine et Tozeur.
Figure 4: Carte de localisation.
II.2. Données et méthodes:
II.2.1. Canicule, vague de chaleur : problème de
définitions :
Quelle que soit la représentativité des
définitions décrites dans la littérature, nous jugeons
qu'aucune d'elles ne peut être transposée, telle quelle est, en
Tunisie, où la réalité climatiques est différente
[61]. Dans le présent travail, à partir de neufs stations
climatiques représentatives, nous proposons donc des définitions
plus spécifiques à la Tunisie et des seuils qui tiennent compte
de la variabilité climatique entre les régions. En effet le seuil
caractérisant un jour chaud, très chaud ou torride à
Jendouba (station dans le nord ouest du pays) ne peut pas être
forcément le même qu'à Monastir (station littorale dans le
centre est de la Tunisie) ou à Tataouine (station saharienne dans le sud
est de la Tunisie) [61]. Il est aussi à signaler que la
température d'un jour chaud, très chaud ou torride vécu en
été ou en printemps pour une région donnée ne peut
pas être la même que celle vécu en hiver ou en automne pour
la même région. Par conséquent, pour un climat subtropical
à variante chaude comme celui de la Tunisie, nous avons besoin de
critères d'identification qui, en plus de la diversité climatique
régionale et locale, tiennent compte des variations climatiques
saisonnières. Etant donné que l'adaptation physiologique de
l'homme vis- à-vis des conditions climatiques change avec la moindre
variation de ces conditions [62], il importe que les seuils d'identification
des épisodes de chaleur, doivent aussi tenir compte de ce
problème d'adaptation humaine. Notons aussi que la relativité
d'un tel ou tel type d'épisode de chaleur, exige une température
de référence ce qui rend, parfois, obligatoire le recours
à des moyennes mensuelles, saisonnières ou annuelles pour
évaluer le caractère mordant de cet épisode.
II.2.2. Les données de base : II.2.2.1.
Données météorologiques :
Les données météorologiques
utilisées dans ce travail sont issues des bases de données de
l'INM. Nous disposons pour chaque station choisie de séries exhaustives
des températures quotidiennes minimales (Tn) et maximales (Tx) de
janvier à décembre sur une période de 31 ans (1977
à 2007).
Ces données seront utilisées pour identifier les
jours de fortes chaleurs, les jours de très fortes chaleurs, les jours
torrides et les vagues de chaleurs majeures observées sur la
période de 1977 à 2007 en Tunisie.
II.2.2.2. Données de mortalité
:
Les données de mortalité utilisées ici
sont issues des bases de données de l'INS. Nous disposons de l'ensemble
finalisé des enregistrements de décès sur une
période de 17 ans (1991-2007) pour les neufs régions choisies.
Sur ces enregistrements figurent notamment pour chaque jour:
- l'effectif de décès ;
- l'âge ;
- le sexe ;
- et la classe d'âge ;
II.2.3. Méthodes d'investigation et
définitions : II.2.3.1. Méthodes d'investigation :
Dans le présent travail on cherche à
étudier les jours les plus à risques pour la santé
humaine, qu'on peut qualifier de jours chauds, très chauds ou torrides
ainsi que les vagues de chaleur qui ont souvent un inévitable effet
négatif sur la santé de l'être humain. Mais la
première contrainte consiste à définir des seuils de
chaleur pour répertorier ces jours à risques.
Pour trouver une solution à ce problème et
recenser d'une manière exhaustive les jours de chaleur gênante
pour le corps humain, on était obligé de traiter les
séries quotidiennes de température de chaque région
à part. Notons que les fortes chaleurs ne se limitent guère
à se reproduire en période estivale malgré qu'on a tenu
compte de la continuité de cette chaleur en ajoutant le mois de
septembre aux trois autres mois d'été. En effet des
épisodes chauds de taille (température maximale du jour = seuil
défini pour un jour d'été) ne sont pas rares à se
produire même en dehors de la saison estivale. Sans doute, ce constat
prouve la fragilité de la notion de saison thermique et justifie la
nécessité de distinction entre deux types de chaleur
exceptionnelle : de saison et « hors saison » estivale [61].
Signalons à ce niveau que la sensation et la tolérance de chaleur
par l'organisme humain ainsi que les seuils de sa définition ne peuvent
jamais être identiques.
II.2.3.2. Définitions :
a) Raisonnement sur la base des fréquences rares
:
Notre étude se focalise sur la période estivale
constituée par les 4 mois de Juin à septembre. En tenant compte
de tous les problèmes présentés et en se basant sur les
fréquences rares de chaleur exceptionnelle, nous proposons les
définitions suivantes :
Un jour chaud (ou de forte chaleur ou de canicule) a
été défini comme étant un jour pendant lequel les
températures minimales et maximales sont simultanément
supérieures ou égales à leurs 3ème quartiles soit
leurs 75ème centiles et strictement inférieures
à leurs 90ème centiles respectifs calculés sur
les mois les plus chauds de l'été (juin, juillet et août)
et sur une période de 31 ans (1977 à 2007).
Un jour chaud (ou de forte chaleur) a été
défini comme étant un jour durant lequel les températures
minimales et maximales sont simultanément supérieures ou
égales à leurs 90ème centiles et strictement
inférieures à leurs 95ème centiles respectifs
calculés sur les mêmes mois de l'été (juin, juillet
et août) et sur une période de 31 ans (1977 à 2007).
Un jour torride (ou de chaleur torride) a été
défini comme étant un jour ou les températures minimales
et maximales sont simultanément supérieures ou égales
à leurs 95ème centiles respectifs calculés sur
les mois les plus chauds de l'été (juin, juillet et août)
et sur la même période (1977 à 2007).
Pour prendre en compte l'importance concomitante de
l'intensité et de la durée des épisodes de chaleur sur la
santé, une vague de chaleur a été donc définie
comme une période d'au moins 3 jours chauds consécutifs pour les
vagues de fortes chaleurs, trois jours très chauds consécutifs
pour les vagues de très fortes chaleurs et trois jours torrides
consécutifs pour les vagues de chaleurs torrides (Figure 5).
Ces définitions serviront à identifier d'une
manière exhaustive les épisodes de chaleurs exceptionnelles au
cours de l'année en appliquant les seuils définis sur toute
l'année sans distinction entre les saisons et on souhaite savoir si des
épisodes chauds peuvent se produire en dehors de l'été.
50
Chauds
Vague de forte
chaleur
Très chauds
Vague de très forte
chaleur
Torrides
Vague de chaleur
torride
Figure 5: Les seuils retenus pour
l'identification des épisodes de chaleur exceptionnelle en Tunisie
90ème centile = Tn et Tx <
95ème centile
Tn et Tx = 95ème centile
Q3 = Tn et Tx < 90ème centile
b) Raisonnement physiologique :
Si nous raisonnons sur des seuils physiologiques,
l'être humain est homéotherme (température interne
relativement constante de 37°C). Cette homéothermie oblige
l'organisme à dissiper, à travers la peau, une certaine
quantité de ses calories excédentaires, quantité qui varie
énormément selon le niveau d'activité [62]. Lorsque les
conditions climatiques contrarient cette élimination naturelle de
chaleur, ou lorsqu'elles imposent au contraire une déperdition
excessive, différents mécanismes compensateurs entrent en jeu,
mais ils engendrent inévitablement une sensation d'inconfort. Le seuil
critique proposé par Besancenot JP [62] correspond à celui
à partir duquel « l'organisme humain court le risque de ne plus
pouvoir transmettre au milieu extérieur la totalité de ses
calories excédentaires ». Nous jugeons qu'une valeur-seuil de
température maximale au-delà de 31°C, qui
correspond à la limite inférieure de lutte contre la
déshydratation convient bien à notre objectif d'identifier les
jours exceptionnellement chauds en Tunisie. Cette valeur a une signification
physiologique très importante puisque au-delà de cette
température, l'organisme commence à lutter contre la
déshydratation, (Figure 6).
31°C
Corps humain
(T° de la peau
nue)
33°C
Stress
(Lutte contre la déshydratation)
Confort
Inconfort
Milieu extérieur
(T° de l'air)
18 °C
16 °C
Stress
(Lutte contre le refroidissement)
Zéro physiologique
(Limite inférieur du confort)
30 °C
Figure 6: Les marges du confort et du stress
pour l'être humain. (Inspiré de [62])
Nous vérifierons au cours de notre étude si les
seuils de températures maximales sont situés au-delà de
31°C ce qui consolide encore les seuils proposés sur la base des
fréquences rares.
I. Description générale des
températures et variabilité des fortes chaleurs : I.1.
Description générale des températures :
Pour une description plus fine des températures
quotidiennes minimales et maximales enregistrées en Tunisie depuis 31
ans (1977-2007), nous avons procédé à la
détermination de quelques caractéristiques statistiques que nous
jugeons très importantes pour évaluer la variation du climat en
Tunisie. Ces critères sont la moyenne quotidienne des Tn et Tx et leurs
variations minimales pour les Tn et maximales pour les Tx entre les deux mois
de juin et septembre et ceux de juillet et août. On les a
déterminé pour la saison estivale (juin, juillet, août et
septembre) sur toute la période d'étude et pour chaque station
à part.
Les températures minimales et maximales moyennes
quotidiennes au cours des 31 périodes estivales pour les stations
distinguées : Gabès, Jendouba, Kairouan, le Kef, Monastir,
Siliana, Tataouine, Tozeur et Tunis sont respectivement de 22,9 et 30,5°C
; 18,2 et 34,5°C ; 20,9 et 35,3°C ; 16,6 et 33°C ; 21,6 et
30,7°C ; 17,1 et 33,4°C ; 22,1 et 36,1°C ; 24,3 et 37,5°C;
20,2 et 32 °C (Tableau 3).
Tableau 3: Caractéristiques des Tn et Tx
enregistrées en Tunisie durant les 31 périodes
estivales incluses dans notre période d'étude
(1977 à 2007).
|
|
Moyenne quotidienne
|
Variation saisonnière
minimale entre les deux
mois de J et Jt et ceux d'At et S
|
|
Tn (°C)
|
Tx (°C)
|
Tn (°C)
|
Tx (°C)
|
Nord
|
Gabès
|
22,9
|
30,5
|
1,8
|
0,2
|
|
18,2
|
34,5
|
1
|
0,9
|
|
20,9
|
35,3
|
0,8
|
0,1
|
|
16,6
|
33,0
|
0,8
|
2,1
|
Centre
|
Monastir
|
21,6
|
30,7
|
1,1
|
0,2
|
|
17,1
|
33,4
|
1,2
|
0,1
|
Sud
|
Tataouine
|
22,1
|
36,1
|
0,9
|
0,9
|
|
24,3
|
37,5
|
1,1
|
1,1
|
|
20,2
|
32,0
|
0,2
|
0,2
|
|
Au cours de cette période, la variation
saisonnière minimale des températures minimales entre les deux
mois de juin et septembre et ceux de juillet et août pour les mêmes
stations est respectivement d'au moins 1,8°C pour la station de
Gabès; 1°C pour la station de Jendouba; 0,8 pour les deux stations
de Kairouan et du Kef ; 1,1°C pour les deux stations de Monastir et de
Tozeur ; 1,2 ; 0,9, et 0,2 °C respectivement pour les trois stations de
Siliana, Tataouine et Tunis (Tableau 3).
La variation saisonnière maximale des
températures maximales durant la même période et
pour
les mêmes stations était d'au moins 0,2°C pour les trois
stations de Gabès, Monastir, et
Tunis. Elle était d'au moins
0,1°C pour les deux stations de Kairouan et de Siliana, d'au
moins 2,1°C pour la station du Kef, d'au moins
0,9°C pour les deux stations de Jendouba et de Tataouine, et d'au moins
1,1 °C pour la station de Tozeur.
De ce qui précède nous pouvons déduire
que la station du Kef (région montagneuse) a subie la plus grande
variation climatique saisonnière depuis 31 ans comparativement avec les
autres stations (2,1 °C).
I.2. Le réchauffement climatique en Tunisie:
Un rapport réalisé par l'OMPN et publié
le 01/07/2005 à Rome montre qu'un réchauffement planétaire
de 2°C affecterait durement la région méditerranéenne
[64]. Ce rapport souligne qu'une augmentation des températures moyennes
de 2°C serait à l'origine de vagues de chaleur extrêmes.
Pour mettre en évidence le phénomène de
réchauffement climatique en Tunisie, nous avons raisonné sur la
période estivale en procédant de la manière suivante :
- Ne tenir en compte, parmi les stations faisant l'objet de
cette étude, que celles ayant des enregistrements continus de
températures diurnes durant la période d'étude (pas de
lacunes dans les données). A ce niveau, sept stations sur neuf ont
été retenues : Gabès, Jendouba, Kairouan, Monastir,
Remada, Tozeur et Tunis ;
- Calculer une moyennes/jour sur 31 ans, pour les sept
stations retenues, durant la période estivale;
- Calculer une moyenne/année sur 31 ans pour toute la
Tunisie qui est normalement la moyenne annuelle des moyennes annuelles des sept
stations retenues.
La figure 7 représente l'évolution de la
moyenne de la température maximale diurne en Tunisie au cours de notre
période d'observation (1977 - 2007). Cette figure montre une tendance
nette à l'augmentation des températures moyennes annuelles
estivales.
En terme de variation, ces températures ont
varié de 32,5 à 34,6°C respectivement pour les deux
années 1977 et 2007, soit une élévation des
températures maximales diurnes de 2,1°C sur 31 ans. Ceci illustre
bien l'importance du phénomène de réchauffement climatique
dans notre pays.
36,0
35,5
35,0
34,5
34,0
33,5
33,0
32,5
32,0
31,5
31,0
30,5
Station d'étude: Gabès, Jendouba, Kairouan,
Monastir, Remada, Tozeur et Tunis.
Année
Figure 7: Évolution de la moyenne
annuelle estivale des températures maximales diurnes en
Tunisie (1977
- 2007).
I.3. La variabilité des fortes chaleurs en Tunisie
:
Pour une première approximation de la
variabilité des fortes chaleurs en Tunisie, nous analyserons les
températures minimales et maximales moyennes annuelles durant la
période estivale pour chaque station à part (figure 8). Pour une
analyse plus fine de ces températures, nous suiverons leurs
évolutions dans le temps pour chaque mois inclus dans la période
estivale (figure 1 à 36 de l'annexe).
A l'échelle annuelle, on se rend compte de
l'importance des fluctuations annuelles mais aussi de l'existence de pics de
chaleurs assez remarquables. Ces pics sont particulièrement
marqués pour toutes les régions aux années : 1982,
1987,1994, 1999 et 2003. Nous pouvons déduire en fait que ces cinq
années sont parmi les plus chaudes enregistrées en Tunisie sur
les 31 dernières années.
Figure 8: Évolution des
températures maximales moyennes annuelles au cours de la période
estivale de 1977 à 2007 en Tunisie.
56
Le suivi de l'évolution des températures
minimales et maximales à l'échelle mensuelle au cours de la
période estivale nous a permis de dégager une tendance à
l'augmentation pour tous les mois de juin à septembre, pour toutes les
régions étudiées. Cette tendance a été aussi
prouvée en visualisant l'évolution du taux de jours de chaleur
exceptionnelle (Tx =Q3) répertoriés au cours de notre
période d'observation (Figures 37 à 45 de l'annexe). Ceci traduit
sans doute la tendance du climat, en Tunisie, au réchauffement global
qui affecte notre planète.
II. Identification des jours chauds, très chauds
et torrides et des vagues de chaleur : II.1. Les jours chauds (ou de fortes
chaleurs) :
II.1.1. Tunisie méridionale (Gabès,
Tataouine et Tozeur) :
Les jours chauds répertoriés en Tunisie
méridionale correspondent aux jours ayant enregistré des Tn et Tx
qui sont respectivement supérieures ou égales et nettement
inférieures à : 24,7 et 26,3°C ; 32,1 et 34,7°C pour la
station de Gabès ; 24 et 26,5°C ; 39,7 et 43,2°C pour la
station de Tataouine.; et finalement 26, 7 et 28,3°C ; 41 et 43,6°C
pour la station de Tozeur.
Ces jours de fortes chaleurs sont, respectivement pour les
trois régions citées, au nombre de 97,98 et 186 jours,
recensés à différentes dates incluses dans notre
période d'étude. Au cours de ces jours chauds, les
températures minimales et maximales ont varié respectivement
entre 24,7 et 26,2°C ; 32,1 et 34,6°C pour la station de Gabès
; entre 24,0 et 26,4°C ; 39,7 et 43,0°C pour la région de
Tataouine et finalement entre 26,7 et 28,2°C ; 41,0 et 43,5°C pour la
station de Tozeur; soit une augmentation de 1,5°C pour les deux stations
de Gabès et de Tozeur pour les températures minimales par
opposition à la région de Tataouine où cette même
variation est de 2,4°C. Pour les températures maximales
l'augmentation était de 2,5°C pour les deux régions de
Gabès et de Tozeur et de 3,3 °C pour la région de
Tataouine.
Les évolutions des températures minimales et
maximales au cours des jours de fortes chaleurs en Tunisie méridionale
sont résumées par les figures n° : 46 à 48 de
l'annexe
II.1.2. Tunisie Centrale (Kairouan et Monastir)
:
Les jours chauds recensés en Tunisie centrale
correspondent aux jours ayant enregistré des températures
minimales et maximales qui sont respectivement supérieures ou
égales et nettement inférieures à : 23 et 24,5°C ;
38,8 et 41,6°C pour la station de Kairouan, 23,5 et 25°C ; 33,2 et
36,4°C pour la station de Monastir. Les jours chauds
répertoriés sont respectivement au nombre de 135 et 91 jours. La
variation des températures minimales et maximales au cours de ces jours
de forte chaleur était respectivement de 23 à 24,4°C et
de
38,8 à 41,5°C pour la station de Kairouan. Elle
est de 23,5 à 24,9°C et de 33,2 à 36,2°C pour la
station de Monastir soit une augmentation globale en Tunisie centrale de 1,4
°C pour les températures minimales et de 2,7 à 3°C pour
les températures maximales.
L'évolution des températures minimales et
maximales lors des jours de forte chaleur en Tunisie centrale
représentées par les régions de Kairouan et de Monastir
sont résumées par les figures n° : 49 et 50 (annexe).
II.1.3. Tunisie septentrionale (Jendouba, Le Kef,
Siliana et Tunis) :
Les jours chauds enregistrés en Tunisie septentrionale
représentée par les quatre régions de Jendouba , Le Kef,
Siliana et Tunis correspondent aux jours ayant enregistré des
températures minimales et maximales qui sont respectivement
supérieures ou égales et strictement inférieures à
:
· 20,7 et 22,7 °C ; 39 et 42,2°C pour la station
de Jendouba ;
· 19,5 et 21,2°C ; 37,5 et 40,4°C pour la station
du Kef ;
· 19,8 et 22°C ; 37,6 et 40,5°C pour la station
de Siliana ;
· 22,4 et 24,1°C ; 34,8 et 37,6°C pour la station
de Tunis.
Répertoriés à différentes dates
incluses dans notre période d'étude, ces jours de fortes chaleurs
sont respectivement, pour les mêmes stations, au nombre de 99, 127, 145
et 116 jours.
Les variations des températures minimales et maximales,
lors des jours recensés chauds, diffèrent d'une région
à l'autre. Elles sont respectivement de :
- 20,7 à 22,6°C et 39 à 42,1°C pour la
station de Jendouba soit une augmentation de 1,9°C
pour les températures minimales et de 3,1°C pour les
températures maximales.
- 19,5 à 21,1°C et 37,5 à 40,3°C pour
la station du Kef , soit une augmentation globale de
1,6°C pour les températures minimales et de
2,8°C pour les températures maximales.
- 19,8 à 21,9°C et 37,6 à 40,4°C pour
la station de Siliana, soit une variation de 2,1°C
pour les températures minimales et de 2,8°C pour les
températures maximales.
- 22,4 à 24,0°C et 34,8 à 37,5°C pour
la station de Tunis, soit une augmentation de 1,6
pour les températures minimales et de 2,7°C pour les
températures maximales. Globalement sur les 31 étés, les
augmentations des températures minimales et maximales en Tunisie
septentrionale, ont varié respectivement de 1,6 à 2,1°C et
de 2,7 à 3,1°C.
L'évolution des températures minimales et
maximales durant les épisodes de forte chaleur en Tunisie septentrionale
sont résumées par les graphiques n° : 51 à 54
(annexe).
II.1.4. Les vagues de fortes chaleurs (ou vagues de
chaleurs chaudes) :
Les vagues de fortes chaleurs consistent en des jours chauds
consécutifs qui sont au moins au nombre de 3 jours. Les vagues de
chaleurs chaudes ont été prouvées pour toute la Tunisie
depuis le nord jusqu'au sud ce qui montre que la Tunisie est constamment
sujette au risque des vagues de fortes chaleurs.
Pour le nord de la Tunisie, ces vagues ont été
identifiées principalement dans les deux régions du Kef et de
Siliana avec une fréquence de 2 vagues pour la première
région et d'une seule vague pour la deuxième.
Du point de vue persistance, la vague de chaleur qui a
touché la région de Siliana en 1993 a durée la plus longue
période avec 6 jours consécutifs durant lesquels les
températures maximales n'ont jamais descendues en dessous de 39,
4°C. Les deux vagues qui ont touché la région du Kef
respectivement en 2003 et en 2006 sont généralement des vagues
courtes avec une durée de 3 jours chacune. Mais il est à signaler
que les températures maximales ont pu atteindre 40,3°C, valeur
limite qui n'a jamais atteinte pour la station de Siliana durant la vague de
chaleur chaude qui y est identifiée.
Pour le centre de la Tunisie les vagues de fortes chaleurs
ont été répertoriées principalement dans les deux
régions de Kairouan et de Monastir avec une fréquence de 4 vagues
pour la première région et d'une seule vague pour la
deuxième. Pour les deux régions, les vagues de chaleur
identifiées sont généralement des vagues courtes d'une
durée qui varie entre 3 et 4 jours consécutifs. Il est à
signaler que la région de Kairouan a été attaquée
par les vagues de fortes chaleurs au cours de quatre années celles de
1990, 1999, 2003 et 2004. Alors que la région de Monastir n'a
enregistré ce type de vague que pendant une seule année, celle de
1986. Ceci explique le fait que la région de Kairouan (station à
l'intérieure du pays) est la plus exposée aux risques de fortes
chaleurs comparativement avec la région de Monastir (Station littorale).
Au cours de ces vagues, les températures maximales n'ont jamais
dépassé les 3 6,2°C pour la région de Monastir alors
qu'elles pu atteindre les 41,4°C pour la région de Kairouan.
Pour la Tunisie méridionale, les principales vagues de
fortes chaleurs ont été recensées principalement dans les
deux régions de Tataouine et de Tozeur avec une fréquence d'une
seule vague pour la première région et de cinq vagues pour la
deuxième, fréquence qui n'a jamais été
enregistrée pour les autres régions du pays. Ces vagues ont
touché la région de Tozeur respectivement aux années 1983,
1987, 1998 et 2005. Les températures maximales ont atteint les 43°C
et n'ont jamais descendues en dessous de 41,1°C. Ceci prouve que la
région de Tozeur qui se distingue par son climat d'oasis plus
particulier, est très exposée aux risques
de fortes chaleurs. La vague qui a touché la
région de Tataouine en 2000 a durée seulement 3 jours mais avec
des températures maximales élevées variant entre 45,3 et
46,7°C.
II.2. Les jours très chauds (ou de très
fortes chaleurs) : II.2.1. Tunisie méridionale (Gabès, Tataouine
et Tozeur) :
En Tunisie méridionale, les jours de très forte
chaleur répertoriés correspondent à ceux ayant
enregistré des températures minimales et maximales qui sont
respectivement, pour les trois stations de Gabès, Tataouine et Tozeur,
supérieures ou égales et strictement inférieures à
:
- 26,3 et 26,9°C ; 34,7 et 3 6,7°C
- 26,5 et 43,2°C ; 28,6 et 44,7°C
- 28,3 et 29,3°C ; 43,6 et 45°C
La fréquence des jours de très forte chaleur
est moins importante que celle des jours de forte chaleur à l'exception
de la région de Tozeur où cette fréquence continue
à être plus importante comparativement avec les autres
régions. Mais, il est à signaler que l'intensité de
chaleur durant ces jours et beaucoup plus grande.
Les épisodes de très forte chaleur recensés
en Tunisie méridionale sont respectivement, pour les trois
régions, au nombre de 19, 24 et 41 jours.
Au cours des épisodes de très forte chaleur, les
températures minimales et maximales ont varié respectivement de
:
· 26,3 à 26,8°C et 34,7 à 36,6°C
pour la région de Gabès, soit une augmentation, respectivement
pour les Tn et Tx de 0,5°C et de 1,9°C (figure 55 de l'annexe) ;
· 26,5 à 28,5°C et 43,2 à 44,6°C
pour la région de Tataouine, soit une augmentation de 2°C et
1,4°C respectivement pour Tn et Tx (figure 56 de l'annexe).
· 28,3 à 29,2°C et 43,6 à 44,9°C
pour la station de Tozeur , soit une augmentation de 0,9°C pour les
températures minimales et 1,3°C pour les températures
maximales (figure 57 de l'annexe);
II.2.2. Tunisie Centrale (Kairouan et Monastir)
:
En Tunisie centrale, les épisodes de très
fortes chaleurs correspondent aux jours ayant marqué des
températures minimales et maximales qui sont respectivement, pour les
deux stations de Kairouan et de Monastir, supérieures ou égales
et nettement inférieures à : 24,5 et 25,4°C ; 41,6 et
43,6°C. La fréquence de ces épisodes très chauds est
respectivement, pour les deux régions de Kairouan et de Monastir, de 22
et 10 jours.
Les températures minimales et maximales au cours de ces
épisodes ont, respectivement, marqué une variation de :
· 24,5 à 25,3°C et de 41,6 à
43,5°C pour la région de Kairouan, soit une augmentation de
0,8°C pour les températures minimales et de 1,9°C pour les
températures maximales (figure 58 de l'annexe).
· 25 à 25,5°C et 36,8 à 38°C
pour la région de Monastir, soit une augmentation de 0,5°C pour les
températures maximales et de 1,2°C pour les températures
maximales (figure 59 de l'annexe).
Globalement en Tunisie centrale, au cours des jours
recensés de très forte chaleur, les augmentations des
températures minimales et maximales ont respectivement varié de
0,5 à 0,8°C et de 1,2 à 1,9°C.
II.2.3. Tunisie septentrionale (Jendouba, Le Kef,
Siliana et Tunis) :
Les jours de très fortes chaleurs sont des jours qui
ont enregistré des températures minimales et maximales qui sont
respectivement pour les trois stations de Jendouba, Le Kef, Siliana et Tunis
supérieures ou égales et strictement inférieures
à:
· 22,7 et 23,8°C ; 42,2 et 43,5°C
· 21,2 et 22,4°C ; 40,4 et 41,6°C
· 22 et 23,5°C ; 40,5 et 42,1°C
· 24,1 et 25°C ; 37,6 et 39,4°C
La fréquence des épisodes très chauds
répertoriés en Tunisie septentrionale était respectivement
pour les mêmes stations citées ci hautes de 10, 25, 23, et 14
jours.
Il est à signaler qu'au cours de ces jours
qualifiés de très forte chaleur, les températures
minimales et maximales ont marqué des variations plus ou moins
importantes selon les régions. Ces fluctuations sont respectivement pour
les Tn et Tx de :
· 22,8 à 23,7°C et 42,2 et 43,0°C pour la
région de Jendouba, soit une variation de 0,9 °C pour les Tn et de
0,8°C pour les Tx (figure 60 de l'annexe).
· 21,2 à 22,3°C et 40,4 à 41,3°C
pour la région du Kef, soit une augmentation de 1,1°C pour les Tn
et de 0,9°C pour les Tx (figure 61 de l'annexe).
· 22 à 23,4°C et 40,6 à 41,9°C pour
la région de Siliana, soit une augmentation de 1,4°C pour les Tn et
de 1,3°C pour les Tx (figure 62 de l'annexe).
· 24,2 à 24,9°C et 37,6 à 39,3°C
pour la région de Tunis, soit une augmentation de 0,7°C pour les Tn
et de 1,7°C pour les Tx (figure 63 de l'annexe).
D'une manière plus globale, les augmentations des
températures minimales et maximales au cours des jours recensés
de très forte chaleur en Tunisie septentrionale ont varié
respectivement, pour les quatre régions de Jendouba, Le Kef, Siliana et
Tunis, de 0,7 à 1,4°C pour les températures minimales et de
0,8 à 1,7°C pour les températures maximales.
II.2.4. Vagues de très fortes chaleurs (ou vagues
de chaleurs très chaudes):
Les vagues de très fortes chaleurs que nous avons
identifié sont des jours très chauds consécutifs et d'au
moins une fréquence de 3 jours.
Deux vagues de très fortes chaleurs ont
été identifiées de 1977 à 2007 en Tunisie. Elles
sont répertoriées principalement dans la seule région de
Tozeur avec une durée de 4 jours pour la première vague et de 3
jours pour la deuxième. Au cours de ces deux vagues les
températures maximales ont augmenté de 43,6 et 44,9°C.
Malgré leur fréquence rare, les vagues de
très fortes chaleurs en Tunisie sont d'une importance
considérable en fait les températures durant ce type de vague
peuvent être à l'origine de différents cas d'indispositions
pour différentes catégories de la population, surtout les
personnes âgées et les enfants.
II.3. Les jours Torrides (ou de chaleurs
torrides):
II.3.1. Tunisie méridionale (Gabès,
Tataouine et Tozeur) :
Les jours de chaleur torride correspondent aux jours ayant
marqué des températures minimales et maximales qui sont
supérieures ou égales à :
· 26,9 et 3 6,7°C pour la région de
Gabès,
· 28,6 et 44,7°C pour la région de
Tataouine,
· 29,3 et 45°C pour la région de Tozeur.
La fréquence des jours de chaleur torride était
respectivement, pour les trois régions citées, de 21,34 et 65
jours.
Notons que les fluctuations ordinaires des températures
minimales et maximales pour les mêmes régions dans l'ordre
cité ci haut ont respectivement varié de :
- 26,9 à 29,8°C et de 36,7 à 46,6°C,
soit une augmentation de 2,9°C pour les températures
minimales et de 9,9°C pour les températures
maximales (figure 64, annexe).
- 28,6 à 33,7°C et de 44,7 à 47,6°C,
soit une augmentation de 5,1°C pour les Tn et de
2,9°C pour les Tx (figure 65, annexe).
- 29,3 à 33,2°C et de 45 à 48,8°C, soit
une augmentation, respectivement pour les températures minimales et
maximales, de 3,9°C et 3,8°C (figure 66, annexe).
II.3.2. Tunisie Centrale (Kairouan et Monastir)
:
Pour la Tunisie centrale, les jours de chaleur torride
correspondent aux jours ayant enregistré des températures
minimales et maximales qui sont respectivement supérieures ou
égales à : 25,4 et 43,6°C pour la région de Kairouan
; 25,6 et 38,5°C pour la région de Monastir. Les jours torrides
répertoriés en Tunisie centrale varient de 26 à 51 jours,
respectivement pour les deux régions de Kairouan et de Monastir.
Les fluctuations ordinaires des températures minimales et
maximales au cours des jours recensés torrides en Tunisie centrale sont
comme suit :
· Station de Kairouan : les températures minimales
ont varié entre 25,4 et 30,2°C et les températures maximales
entre 43,6 et 48,1°C (figure 67, annexe).
· Station de Monastir: les températures minimales
ont varié entre 25,6 et 29,5°C et les températures maximales
entre 38,5 et 47°C (figure 68, annexe).
De ce qui précède nous pouvons dégager,
pour la station de Kairouan, une augmentation des températures minimales
et maximales qui est respectivement de 4,8°C et de 4,5°C. Cette
augmentation était, pour la station de Monastir, de 3,9°C pour les
températures minimales et de 8,5°C pour celle des
températures maximales.
Globalement les augmentations des Tn et Tx au cours des jours
torrides en Tunisie centrale varient de 3,9 à 4,8°C pour les Tn et
de 4,5 à 8,5°C pour les Tx.
II.3.3. Tunisie septentrionale (Jendouba, Le Kef,
Siliana et Tunis) :
En Tunisie septentrionale les épisodes de chaleur
torrides correspondent aux épisodes ayant enregistré des
températures minimales et maximales qui sont respectivement
supérieures ou égales à :
· 23,8 et 43,5°C pour la station de Jendouba,
· 22,4 et 41,6°C pour la station du Kef,
· 23,5 et 42,1°C pour la station de Siliana,
· 25 et 3 9,4°C pour la station de Tunis.
Les jours de chaleur torride en Tunisie septentrionale
représentée par les quatre régions citées ci hautes
sont respectivement, dans l'ordre de citation, au nombre de 20, 57, 64 et 42
jours. Au cours de ces jours, les températures minimales et maximales
ont marqué des variations respectives pour les mêmes stations
de:
- 23,9 à 28°C et de 43,5 à 48,2°C, soit
une augmentation de 4,1°C et de 4,7°C
respectivement pour les températures minimales et
maximales (figure 69, annexe).
- 22,4 à 28,3°C et de 41,6 à 46,5°C,
soit une augmentation de 5,9°C et de 4,9°C respectivement pour les
mêmes températures (figure 70, annexe).
- 23,5 à 3 1,2°C et de 42,1 à 46,1°C,
soit une augmentation de 7,7°C et de 4°C
respectivement pour les températures minimales et
maximales (figure 71, annexe).
- 25 à 30,2 °C et de 39,4 à 46,8°C,
soit une augmentation de 5,2°C et de 7,40°C pour les
mêmes températures (figure 72, annexe).
Notons que globalement les augmentations des
températures minimales et maximales au cours des épisodes de
chaleur torride recensés sur les 31 années en Tunisie
septentrionale ont varié respectivement de 4,1 à 7,7°C et de
4 à 7,4°C.
II.3.4. Les vagues de chaleurs torrides :
On désigne par vague de chaleur torride, une
période d'au moins trois jours torrides consécutifs. Ces vagues
ont inévitablement un effet sur la santé vu que les
températures sont très élevées et persistantes.
Pour la Tunisie du nord, les vagues de chaleurs torrides ont
été identifiées principalement dans les trois
régions du Kef, Siliana et Tunis avec une fréquence
respectivement de 2, 3 et 2 vagues. Les vagues qui ont attaqué la
région du Kef ont duré entre 3 et 6 jours, celles qui ont
attaqué la région de Siliana ont duré entre 3 et 4 jours.
Les deux vagues qui ont attaqué la région de Tunis ont
duré 3 jours chacune. Les températures maximales au cours de ces
vagues ont varié entre 41,7 et 45,9°C enregistrées
respectivement dans les deux régions du Kef et de Siliana.
Pour la Tunisie centrale, les principales vagues ont
été identifiées dans la seule région de Kairouan.
Cette dernière a été attaquée par 3 vagues de
chaleurs torrides dont la plus importante est celle de 1999 qui a duré 5
jours. Au cours de ces trois vagues les températures maximales n'ont
jamais descendues en dessous de 44,1° et ont pu atteindre une valeur
limite de 48,1°C.
Pour la Tunisie méridionale, les vagues de chaleurs
torrides ont été identifiées principalement dans les deux
régions de Tataouine et de Tozeur avec une fréquence
respectivement de 2 et 4 vagues qui ont duré entre 3 et 4 jours. Les
températures maximales durant ces vagues ont varié entre 45 et
48,3°C. Il est à signaler que les vagues de chaleurs torrides
exposent la Tunisie aux risques climatiques incessants dans un contexte de
changement climatique global et sont par conséquent capables
d'influencer négativement la santé humaine.
De tout ce qui précède nous pouvons
déduire qu'en Tunisie c'est surtout les jours chauds, très chauds
et torrides qui sont en énorme fréquence comparativement avec les
vagues de chaleur. En effet, 43, 8 % de ces types de jours ont
été recensés durant les 31 périodes estivales
incluses dans notre période d'observation (Tableau 4) :
Tableau 4: Fréquence de jours de
grande chaleur répertoriés au cours de la période
estivale
en Tunisie (1977 - 2007)
Tataouine
Tozeur
Tunis
Jendouba
Siliana
Période estivale = (juin, juillet, août, septembre)
= 122 j Période d'étude = 31 ans = 31 périodes estivales =
3782 j * = (Total * 100)/nombre de jours (période d'étude)
Gabès
Région
Kairouan
Le Kef
Monastir
Chauds
97
99
135
127
145
186
116
91
98
Nombre de jours
Très chauds
41
22
25
23
24
19
10
10
14
Torrides Total
42
21
20
51
57
26
64
34
65
208
209
232
292
137
129
127
156
172
% de jours de grande
chaleur *
Total : 43,8
4,1
4,5
3,6
3,4
5,5
5,5
3,4
6,1
7,7
Notons que les plus grandes fréquences de jours de grandes
chaleurs ont été enregistrées dans les régions de
Tozeur, Siliana et le Kef avec respectivement 7,7 ; 6,1 et 5,5 %.
Ces jours ont été recensés pour la
plupart des régions étudiées durant toutes les
années incluses dans notre période d'étude (1977 - 2007),
à l'exception des années 1978 (Gabès), 1979 (Siliana),
1980 (Jendouba et le Kef), 1981 (Monastir et Tunis), 1992 (Le Kef), 1995 et
1996 (Tataouine) (Tableau 5).
Pour les deux régions de Kairouan et de Tozeur, les jours
de grande chaleur ont été recensés continuellement sur les
31 ans.
Tableau 5: Années où pas de
jours chauds, ni très chauds, ni torrides durant la
période
d'étude (1977 - 2007).
Station
|
Gabès
|
Jendouba
|
Le Kef
|
Monastir
|
Siliana
|
Tataouine
|
Tunis
|
Année
|
1978
|
1980
|
1980, 1992
|
1981
|
1979
|
1995, 1996
|
1978, 1981
|
|
II.4. Risques des très fortes chaleurs et
canicules:
Pour préciser dans quelle mesure les régions
étudiées sont exposées ou non aux risques de très
fortes chaleurs, il a été nécessaire de suivre
l'évolution dans le temps des jours de très fortes chaleurs et de
chaleurs torrides pour chaque région étudiées. Les figures
n° : 73 à 81 (annexe) retracent l'historique de l'ensemble des
jours de taille Tx = 90ème centile répertoriés
en Tunisie au cours de notre période d'observation. Nous signalons que
les températures maximales au cours de ces jours ainsi que la
fréquence de ces derniers a tendance à augmenter, surtout depuis
le milieu des années 1990.
Il est aussi à noter qu'aucun été n'ait
été épargné des très fortes chaleurs ou des
chaleurs torrides depuis les années 1979 pour le nord de la Tunisie
(Jendouba et Tunis). Pour certaines régions du nord du pays, cette
chaleur a pu s'étaler depuis les années 1980 (Siliana) et
même sur toute la période d'observation sans interruption (Le
Kef).
Pour les régions situées au centre du pays, les
étés très chauds et torrides ont été
recensés depuis 1978 pour la région de Kairouan avec 4 ans de
retard pour celle de Monastir.
Quant à la Tunisie méridionale, les jours
caniculaires ont été répertoriés depuis 1978 pour
la région de Tozeur avec un retard de 4 ans pour la station de
Gabès dont le climat est normalement influencé par la mer.
Notons que la région de Tataouine n'a connue des
étés très chauds à torrides que depuis les
années 1991. Ceci n'indique pas la rareté de ces types
d'étés dans une région où les canicules doivent
normalement être en abondance particulière et avec une
répartition sur le plus grand nombre d'années d'observation ;
mais à l'inverse ce type de résultat inattendue s'explique par le
manque de données météorologiques. En effet, nous
signalons plusieurs lacunes dans les séries de températures
quotidiennes pour cette station. Nous citons entre autres le manque des
données suivantes :
- Aucune donnée n'a été disponible pour les
années 1977 à 1988 (12 ans) - Aucune donnée pour les mois
suivants :
· juin 1989,
· juin jusqu'au août 1995,
· juin à septembre 1996,
A partir de ces résultats et sans tenir compte de la
situation géographique des régions, nous pouvons dire que, pour
la Tunisie, aucun été n'a été épargné
des fortes chaleurs ou des chaleurs torrides sur toute notre période
d'étude. Ces températures maximales diurnes élevées
qui se reproduisent tous les ans, attestent que notre pays est constamment
sujet au risque de très fortes chaleurs et de chaleurs torrides.
III. Classification des épisodes
répertoriés selon leurs poids (P) et leurs intensités (I):
III.1. Définitions :
Le poids de la vague de chaleur est la somme:
- de ses degrés-jours quotidiens sur la maximale, la
base diffère selon le seuil et selon le mois. Le nombre de
degré-jours sur la maximale (DJTx) ainsi défini d'un jour j est
obtenu en ôtant la valeur seuil à la maximale de ce jour j pour
tous les jours inclus dans notre période d'observation.
- de ses degrés-jours quotidiens sur la minimale, la base
étant ici de 20° (nuit tropicale).
Le nombre de degré-jours sur la minimale (DJTn) ainsi
défini d'un jour j est obtenu en ôtant 20° à la
minimale de ce jour j. Si la température minimale est inférieure
à 20,0°C le degré jour sur la minimale sera égal
à zéro [63].
L'intensité de la vague de chaleur est son poids
divisé par sa durée (D) en jours.
Tableau 6: Exemple d'application du poids et de
l'intensité d'épisodes chauds à Kairouan.
Date
|
Tn en °C
|
Tx en °C
|
DJTn
|
DJTx
|
Poids (P) en °C
|
Intensité (I) en °C/j
|
27/07/1990
|
24,2
|
39,6
|
4,2
|
0,8
|
5,0
|
1,7
|
28/07/1990
|
23,7
|
39,8
|
3,7
|
1,0
|
4,7
|
1,6
|
29/07/1990
|
23,1
|
39,0
|
3,1
|
0,2
|
3,3
|
1,1
|
|
|
Somme
|
11
|
2
|
13
|
4, 3
|
Q3 (pour Tx à Kairouan) = 3 8,8°C
|
Poids (P) = DJTn + DJTx = 4,2 + 0,8 = 5°C/j
|
DJTn = Tn - 20
|
Intensité (I) = P/D = 5/3 = 1,7°C/j
|
DJTx = Tx - Q3
|
Poids total (Pt) = ?P = 5 + 4,7 + 3,3 = 13 °C
|
|
Intensité totale (It) = ?I = 1,7 + 1,6 + 1,1 = 4,3
°C/j
|
Cette méthode permet essentiellement de classer les
épisodes de chaleurs exceptionnelles par ordre décroissant ou
croissant selon leur intensité, en tenant compte à la fois de
l'ampleur de la chaleur et de sa persistance [61].
III.2. Les épisodes de taille : Tx et Tn = Q3
III.2.1. Classification :
Pour une classification plus objective des épisodes de
chaleur exceptionnelle, il est indispensable de tenir compte des
températures minimales nocturnes (Tn) et des températures
maximales diurnes (Tx). La meilleure solution est de considérer le poids
de la chaleur qui intègre à la fois les deux types de
températures. Aussi l'évolution du poids dans le temps permet de
juger la situation climatique pour un temps donné. Le poids d'un jour
chaud est donc exprimé par le cumul des températures au-dessus du
seuil Q3 (seuil qui diffère selon la région) pour les Tx et
20°C pour les Tn (si Tn > 20°C).
III.2.2. Variabilité interannuelle :
La variabilité interannuelle du poids quotidien des
épisodes de chaleur de taille Tx et Tn = Q3, constitue une étape
primordiale pour visualiser l'évolution du climat durant la
période estivale. Cette variabilité, permet aussi de
repérer les étés les plus chauds et de constater s'il y a
une tendance à l'augmentation du poids de la chaleur inter estivale
[61].
Notons que toutes les régions étudiées
marquent une tendance à l'amplification du poids de chaleur
inter-estivale, ce qui confirme le constat d'un certain réchauffement
estival en Tunisie.
Les étés les plus chauds dans notre série
d'observation ont eu lieu dans toutes les régions sans exception mais
avec un temps différent (figures n° :82 à 90 de l'annexe).
Il s'agit en particulier des années :
y'
|
1982,
|
84,
|
89,
|
91, 93, 2001, 2002, 2003, et 2007 pour la région de
Gabès.
|
y'
|
1987,
|
95,
|
99, 2002, 2003,2004, et 2007 pour la région de Jendouba
|
y'
|
1984,
|
97,
|
99, 2003, et 2006 pour la région de Kairouan
|
y'
|
1988,
|
93,
|
98,
|
99, 2001, 2002 et 2003 pour la région du Kef
|
y'
|
1983,
|
88,
|
98,
|
99, 2003, et 2007 pour la région de Monastir
|
y'
|
1987,
|
88,
|
93,
|
99, 2003, et 2007 pour la région de Siliana
|
y'
|
1993,
|
99, 2002, 2005 et 2007 pour la région de Tataouine
|
y'
|
1980,
|
81,
|
87,
|
93, 97, 99, 2001 et 2005 pour la région de Tozeur
|
y'
|
1979,
|
88,
|
93,
|
94, 98, 99, 2003, et 2007 pour la région de Tunis
|
III.2.3. Fréquence :
Un épisode de chaleur est d'autant plus intense et
contraignant qu'il est fréquent. Pour une première approximation
de la fréquence de ces épisodes de chaleur dans leur succession
dans le temps, nous avons déterminé pour chaque région le
nombre d'épisodes ayant eu lieu au cours de la période estivale
pour chaque année. Cette méthode permet de comparer les
différents types d'épisodes entre eux à l'échelle
temporelle (au cours des années) et spatiale (pour chaque
région).
16
14
12
10
4
8
6
2
0
Année
Chaud Très Chaud Torride
Figure 9: Évolution du nombre de jours
chauds, très chauds et torrides au cours de la
période
estivale à Gabès (1977 - 2007).
La figure 9 montre qu'à l'exception des années
1984 et 1993, tous les épisodes estivaux ayant eu lieu à
Gabès sont à prédominance de jours chauds. Notons que les
années 1999 et 2003 détiennent respectivement la plus grande
fréquence d'épisodes exceptionnels.
Le constat de prédominance des jours chauds par rapport
aux autres types d'épisodes a été prouvé pour
toutes les régions étudiées à l'exception de
quelques années où prédominent les jours torrides, en
particulier les années1999 et 2003 (Figures n° : 91 à 98,
annexe).
III.2.4. Effet surajouté des nuits tropicales
:
Lorsque la température minimale nocturne (Tn) est
supérieure ou égale à 20°C, on dit que la nuit est
tropicale [61]. On cherche à prévoir l'évolution dans le
temps des nuits tropicales associées aux jours de grande chaleur
c'est-à-dire de taille : Tx et Tn = Q3.
Dans le climat global de la Tunisie, les jours de chaleurs
exceptionnelles sont généralement enchaînés:
- soit par des nuits très chaudes, ce qui amplifie le
risque de stress biothermique et prive la population d'un temps de répit
[61]
- soit par une température proche de la moyenne du mois ou
de la saison
- soit par une nuit fraîche, favorable à un
répit nocturne bénéfique pour le corps humain. Au cours de
notre période d'observation qui s'étend de 1977 à 2007,
nous citons qu'à l'exception de la région du Kef où
quelques nuits présentent des Tn légèrement
inférieures à 20°C, toutes les autres journées
répertoriées ont été enchaînées par
des nuits tropicales au cours desquelles les températures n'ont jamais
descendues en deçà de 20°C (figures n° : 99 à
107, annexe). A ce niveau, les jours répertoriés
sont inévitablement stressants pour l'organisme humain. Notons que les
mêmes figures, témoignent d'une tendance nette à
l'augmentation des températures au cours de ces nuits tropicales pour
toutes les régions étudiées, tendance plus marquée
pour la région de Tataouine. Ceci montre bien l'inconfort
surajouté par ces nuits tropicales.
Toutefois l'amplitude thermique, écart entre la
température minimale et maximale pour une même région et
une même journée, se distingue généralement par sa
faiblesse. En effet, pour les trois régions de Gabès, Tataouine
et Tozeur, cette amplitude n'a jamais dépassé les 19°C
(figures n° : 108 à 109, annexe). Ceci reflète la
rudeté du climat au sud de la Tunisie. Notons que les amplitudes faibles
indiquent que les jours de chaleurs exceptionnelles répertoriés
sont précédés de nuits tropicales relativement chaudes ce
qui est gênant pour la santé humaine. Pour certaines
régions de la Tunisie, l'amplitude thermique dépasse les 20
°C. C'est le cas par exemple des autres régions faisant l'objet de
cette étude (figures n° : 110 à 116, annexe). Ceci peut
être expliqué par une diminution et une augmentation
simultanées des températures minimales et maximales mais sans que
les Tn descendent en deçà de 20°C.
III.3. Les vagues de chaleur :
Pour étudier d'une manière plus précise
et synthétique les différentes vagues de chaleur ayant eu lieu en
Tunisie, nous optons ici pour le choix d'une classification basée sur le
poids total (Pt) et l'intensité totale (It), qui en plus des Tn et des
Tx, tiennent compte de la persistance de la chaleur.
III.3.1. Les vagues de fortes chaleurs : III.3.1.1. Etude
par région :
a) Région de Kairouan :
Dans le graphe ci-dessous. Le diamètre des bulles est
proportionnel au poids de la vague de chaleur : plus les bulles sont grandes
plus le poids de la vague de chaleur est élevé et vice versa.
Nous citons quatre vagues de forte chaleur d'une durée
de 3 jours chacune. Ces vagues ont été recensées dans la
région de Kairouan au cours des années 1990, 1999, 2003 et 2004
(figure 10).
La vague de 1999 détient le plus grand poids de chaleur
(16, 9°C), vient ensuite la vague de 2003 (15, 7°C).
4
2
3
0
1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
2003 2005 2007
Année
1
Poids
13°C 16,9°C 14°C
15,7 °C
Figure 10: Comparaison des vagues de fortes
chaleurs à Kairouan.
b) Régions d'el Kef, Monastir, Siliana et
Tataouine :
Au moins une vague de forte chaleur a été
identifiée pour chacune des quatre régions d'el Kef, Monastir,
Siliana et Tataouine. Toutes ces vagues sont d'une même durée (3
jours) mais de poids différent. La vague de l'année 2000 qui a eu
lieu dans la région de Tataouine accapare le plus grands poids de
chaleur (21, 9°C). Les deux vagues qui ont eu lieu dans les deux
régions de Monastir et de Siliana pendant la même année
(1986) viennent en deuxième rang par leurs poids voisins (18,2 et
16,3°C respectivement). La région du Kef a connue deux vagues de
chaleur d'une même durée que les autres vagues (figure 11) mais
avec des poids de chaleur trop faibles comparativement aux autres
régions (6,1°C en 2003 et 4°C en 2006).
4
3
2
0
1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
2003 2005 2007
Année
1
Monastir
(18,2°C)
Siliana
(16,3°C)
Tataouine (21,9°C)
Le Kef (6,1°C)
Le Kef (4°C)
Figure 11: Comparaison des vagues de fortes
chaleurs au Kef, à Monastir, Siliana et
Tataouine.
c) Région de Tozeur:
Cinq vagues de fortes chaleurs ont été
enregistrées dans la région de Tozeur dans les années
1983, 87, 98, et 2005 (figure 12). La vague de 1983 était la vague la
plus particulière avec la plus longue durée (4 jours) et le plus
grand poids de chaleur (34, 1°C), les trois autres vagues sont d'une
même durée (3jours). La vague de 1987 vient en deuxième
rang avec un poids de 28, 2°C. Les deux vagues de l'année 2005 qui
ont presque les mêmes poids, viennent en troisième rang. En fin,
la vague de 1998 a enregistré le plus petit poids de chaleur
(24,9°C).
En somme, la région de Tozeur a connue le plus grand
nombre de vagues chaudes avec des poids qui n'ont jamais été
enregistré dans les autres régions. Ceci explique que cette
région de climat aride est très exposée aux risques de
vagues chaudes.
4
5
3
2
0
1
1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
2003 2005 2007
34,1°C
28,2°C 24,9°C
Année
26,1°C
26°C
Figure 12: Comparaison des vagues de fortes
chaleurs à Tozeur. III.3.1.2. Etude globale : échelle de
la Tunisie
Dans le graphe ci-dessous (les vagues de forte chaleur ayant
eu un poids supérieur à 15,0°C ont été
retenues. Si deux vagues possèdent des poids proches, on ne retient que
celle ayant le plus grand poids.
Le diamètre des bulles est proportionnel au poids de la
vague de chaleur : plus les bulles sont petites plus le poids de la vague de
chaleur est faible et vice versa.
· Les bulles vertes correspondent aux vagues de chaleur
ayant un poids inférieur à 20°C;
· Les oranges correspondent aux vagues de chaleur ayant un
poids compris entre 20 et 30°C;
· et les rouges supérieurs à 30°C.
4
5
3
2
0
1
1977 1982 1987 1992 1997 2002 2007
1986 (Monastir)
1983 (Tozeur)
1987 (Tozeur)
Année
1998 (Tozeur)
1999 (Kairouan)
2003 (Kairouan)
2005 (Tozeur)
Figure 13: Principales vagues de fortes chaleurs
observées en Tunisie (1977 - 2007).
La figure 13 résume les principales vagues de fortes
chaleurs répertoriées en Tunisie au cours des étés
inclus dans notre période d'observation (31 étés). Notons
que principalement sept vagues de fortes chaleurs ont eu lieu en Tunisie sur
les 31 dernières années dont trois vagues ont des poids
inférieurs à 20°C, trois vagues ont des poids compris entre
20 et 30°C et une seule vague a un poids supérieur à 30
°C.
La répartition spatiale et temporelle de ces vagues
permet de:
- repérer les vagues chaudes les plus lourdes, en
particulier celles des années : 1983, 1987, 1998 et 2005
- les régions les plus exposées que les autres
aux risques de ces vagues, en particulier la région de Tozeur.
Il est aussi à signaler que le poids d'au moins
15°C n'a jamais été enregistré dans aucune
région du nord de la Tunisie. Par conséquent, la Tunisie centrale
et méridionale est plus exposée aux vagues de fortes chaleurs que
le nord du pays.
III.3.2. Les vagues de très fortes chaleurs
:
Pour toutes les régions étudiées,
seulement la région de Tozeur a connue ce type de vague de chaleur avec
des fréquences plus ou moins importantes. La vague de l'année
1982 a marqué le plus grand poids (3 8°C) avec une durée de
quatre jours (figure 14). Nous pouvons dire que les vagues de très
fortes chaleurs ne sont pas tellement importantes mais quand même le
risque de ces vagues reste à en tenir compte.
4
2
5
3
0
1
1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
2003 2005 2007
38°C
27,4°C
Année
Figure 14: Comparaison des principales vagues de
très fortes chaleurs à Tozeur. III.3.3. Les vagues de
chaleurs torrides :
III.3.3.1. Etude par région :
a) Kairouan:
La région de Kairouan a connue trois vagues de
chaleurs torrides durant les années 1998,1999 et 2003 (figure 15). La
vague de 1999 était la vague la plus lourde par son poids (57,1°C)
ainsi que par sa durée (5 jours consécutifs). Les deux autres
vagues sont d'une durée de trois jours chacune et ont des poids
très proches mais plus faibles comparativement avec la vague de 1999
(26, 3°C et 26, 1°C respectivement pour les années 1998 et
2003).
4
6
5
3
2
0
7
1
1977 1982 1987 1992 1997 2002 2007
Année
1998 ( 26,3°C)
1999 ( 57,1°C)
2003 ( 26,1°C)
Figure 15: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Kairouan.
b) Le Kef:
La région du Kef a connue seulement deux vagues de
chaleurs torrides au cours des années 2003 et 2006 (figure 16).
La vague de 2003 détient un poids qui dépasse
le triple de celui de la vague de 2006. Ceci confirme la particularité
de l'année 2003 qui est une année très chaude aussi bien
dans le centre (Kairouan) que dans le nord de la Tunisie (le Kef).
Figure 16: Comparaison des principales vagues
de chaleurs torrides au Kef.
c) Siliana :
Le climat thermique moyen de la région de Siliana se
caractérise par un été très chaud. De ce fait les
vagues de chaleurs torrides risques d'êtres amplifiées. En effet,
trois vagues de chaleurs torrides au moins ont été
identifiées sur une période de 31 ans (1977 - 2007) dans cette
région. Celle la plus importante était la vague de 1999 qui s'est
distingué par son poids plus élevé (43,4°C) ainsi que
par sa durée (4 jours), vient en deuxième rang la vague de 1982
avec la même durée mais un poids plus faible (25,8°C). La
troisième vague, malgré son faible poids et sa faible
durée, reste encore importante en faite un poids de chaleur de 13,
3°C (figure 17) est à en tenir compte pour la prévention.
4
5
3
2
0
1
1977 1982 1987 1992 1997 2002 2007
1982 (25,8°C)
1982(13,3°C)
Année
1999 (43,4°C)
Figure 17: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Siliana. d) Tataouine :
La région de Tataouine, région saharienne, se
distingue par un climat aride où les trop fortes chaleurs doivent
normalement être en abondance. Dans cette région deux vagues de
chaleur torrides ont été identifiées au cours des
années 1999 et 2006 (figure 18). Notons que la première vague
était celle de 1999 par son poids de 38, 3°C. La deuxième
vague a aussi enregistré un poids plus important ce qui montre que la
région de Tataouine est en risque d'être touchée par ce
type de vague de chaleur.
4
3
2
0
1
1997 1999 2001 2003 2005 2007
1999 (38,3°C)
Année
2006 (32°C)
Figure 18: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Tataouine. e) Tozeur :
Quatre vagues de chaleurs torrides ont eu lieu dans la
région de Tozeur dont trois vagues se situent temporellement
au-delà des années 2000 (figure 19), mais une seule vague remonte
à la période antérieure à 1990 avec un poids
nettement inférieures à ceux des trois autres vagues.
La vague de l'année 2003 était la vague la plus
chaude par son poids (45,8°C) et sa durée (4 jours). La vague de
2005 accapare un poids de chaleur supérieure aux deux autres vagues
restantes (37,6°C) avec des durées égales (3 jours). En fin,
la vague de l'année 1987 a enregistré le plus faible poids
comparativement aux autres vagues.
4
5
3
2
0
1
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
1987 ( 31,5°C)
Année
2003 ( 45,8°C)
2004 ( 36,6°C)
2005 (37,6°C)
Figure 19: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Tozeur.
f) Tunis :
La région de Tunis a connue deux vagues de chaleurs
torrides d'une durée de trois jours chacune mais avec des poids
relativement très faibles. La vague de l'année 1999 était
la vague la plus particulière du point de vue poids de chaleur (3,
6°).
En somme, la région de Tunis est en risque
vis-à-vis des vagues de chaleurs torrides. Notons que ces vagues
même si elles ont eu la probabilité d'être existée
à Tunis dans les 31 dernières années, elles sont
généralement moins lourdes.
4
3
2
0
1
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
1999 (3,6°C)
Année
2002 (2,3°C)
Figure 20: Comparaison des principales vagues de
chaleurs torrides à Tunis. III.3.3.2. Etude globale :
échelle de la Tunisie
Dans le graphe ci-dessous seulement les vagues de chaleurs
torrides ayant eu un poids supérieur à 25 °C ont
été retenues. Le diamètre des bulles est proportionnel au
poids de la vague de chaleur : plus les bulles sont petites plus le poids de la
vague de chaleur est faible et vice versa.
· Les bulles vertes correspondent aux vagues de chaleur
ayant un poids inférieur à 30°C;
· Les oranges correspondent aux vagues de chaleur ayant un
poids compris entre 30 et 40°C;
· et les rouges supérieurs à 40°C.
4
5
3
2
1
Siliana (1982_25,8°)
Kairouan
(2003_26,1°)
Kairouan
(1 998_26,3°)
Tozeur
(1987_31,5°)
Tataouine
(2006_32°)
Tozeur
(2004_36,6°)
Tozeur
(2005_37,6°)
Tataouine
(1 999_38,3°)
Siliana
(1 999_43,4°)
Le Kef
(2003_43,8°)
Tozeur
(2003_45,8°)
Kairouan
(1999_57,1 °)
Figure 21: Comparaison des principales vagues
de chaleurs torrides en Tunisie.
La figure 21 résume les principales vagues de chaleurs
torrides ayant eu lieu en Tunisie au cours de notre période
d'observation (31 étés). L'analyse de la répartition
spatiale de ces vagues nous permet de dégager les régions
à risques vis-à-vis de ce type de vague de chaleur, en
particulier les régions du Kef, de Siliana, Kairouan, Tozeur, et
Tataouine.
L'analyse temporelle des vagues torrides permet de
dégager deux années parmi les plus chaudes qu'a connue la Tunisie
(1999 et 2003). Ces deux années détiennent, à elles seules
plus que la moitié du poids total des principales vagues de chaleurs
torrides.
Notons que quatre vagues étaient parmi les plus
torrides qu'a connue la Tunisie avec des poids supérieurs à
40°C (figure 21). Ces vagues ont touché le nord, le centre et le
sud du pays principalement les quatre régions de Siliana, Tozeur, le Kef
et Kairouan : les deux vagues ayant lieu dans les deux premières
régions ont la plus longue durée (4 jours) mais celles ayant lieu
dans les deux dernières régions sont les plus lourdes par leurs
poids respectifs de 43,8 et 57, 1°C.
En faisant une analyse spatiale, nous pouvons déduire
que le 1/3 des principales vagues de chaleur torride a eu lieu dans la seule
région de Tozeur et leur 1/4 dans la région de Kairouan avec une
fréquence égale pour les deux régions de Siliana et
Tataouine. Notons que la région du Kef n'a connue qu'une seule vague de
chaleur torride avec un poids supérieure à 40°C.
IV. Episodes de chaleur « hors saison estivale
» : IV.1. Episodes chauds:
Nous rappelons que la période estivale prise dans notre
étude est constituée par les 4 mois de juin à septembre.
Pour prouver si les jours de chaleur exceptionnelle peuvent avoir lieu en
dehors de la période estivale, il a été nécessaire
de déterminer pour chaque mois le nombre de jours chauds, très
chauds, et torrides recensés dans chaque région au cours de notre
période d'observation (1977 - 2007).
Il est à signaler qu'en Tunisie les épisodes
chauds ne sont pas exclusifs à la saison estivale. Ils peuvent
êtres précoces, quand ils surviennent au
printemps, ou tardifs, quand ils ont lieu en automne (61).
40
60
50
30
20
10
0
Gabès Jendouba Kairouan Le Kef Monastir Siliana Tataouine
Tozeur Tunis
Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre
Mois
Figure 22: Variation intra-annuelle du nombre
de jours chauds en Tunisie de 1977 à 2007.
Rappelons que nous avons arrêté le seuil de Tx et
Tn = Q3 °C comme indicateur d'épisodes chauds qui se produisent en
été et en dehors de l'été. Compte tenu de ce seuil,
à l'échelle de l'année, il se voit bien que pour toutes
les régions étudiées une fréquence plus ou moins
importante d'épisodes chauds se voit en dehors de l'été
(Figure 22). En l'occurrence, à peu près 5% des jours du mois de
septembre à Monastir enregistrent des températures minimales et
maximales qui sont respectivement supérieures ou égales à
leurs troisièmes quartiles. De telles fortes chaleurs se manifestent
également au mois de mai avec plus de 7% dans la région du Kef.
Quant au autres mois de l'année, ils n'enregistrent aucun jours à
Tx et Tn = Q3.
IV.2. Episodes très chauds:
L'évolution de la fréquence de jours très
chauds au cours des mois de l'année permet de déterminer pour
chaque région étudiée le mois de venu de ces types
d'épisodes. Il est à signaler qu'aucun jours de très forte
chaleur n'a été enregistré au cours du mois d'octobre pour
toutes les régions. Ceci n'indique pas l'inexistence d'épisodes
très chauds en dehors de l'été mais montre bien que la
période de venue de ces types d'épisodes se limite à la
saison printanière comme étant une période en dehors de
l'été. En l'occurrence, plus de 11 % des jours de très
fortes chaleurs ont eu lieu au mois de mai (figure 23)
Gabès Jendouba Kairouan Le Kef Monastir Siliana Tataouine
Tozeur Tunis
40
70
60
50
30
20
10
0
Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre
Mois
Figure 23: Variation intra-annuelle du nombre de
jours très chauds en Tunisie (1977 à 2007).
IV.3. Episodes torrides:
Quant aux épisodes de chaleurs torrides, ils ne sont
pas aussi exclusifs à la saison estivale. En effet, dans les deux
régions de Gabès et de Tunis il y avait une fréquence
respectivement de 4,8 et 2,4% de jours de chaleurs torrides (figure 24). A
l'exception de ces deux régions, aucun épisode torride n'a
été enregistré en dehors de la période estivale
pour les autres régions faisant l'objet de cette étude.
Gabès Jendouba Kairouan Le Kef Monastir Siliana Tataouine
Tozeur Tunis
40
70
60
50
30
20
10
0
Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre
Mois
Figure 24: Variation intra-annuelle du nombre de
jours torrides en Tunisie de 1977 à 2007.
Nous pouvons dire par conséquent que les
épisodes chauds peuvent s'étaler en dehors de l'été
sur les deux mois de mais et d'octobre. Alors que les épisodes
très chauds et torrides, se limitent exclusivement au mois de mai comme
étant un mois de leur venue en dehors de l'été.
V. Effets sur la santé des jours de grande chaleur
et des vagues de chaleurs identifiées : V.1. Surmortalité,
analyse par facteur démographique individuel (âge et sexe)
:
Plusieurs critères rendent exploitable une étude
des modulations par l'âge et le sexe de l'influence de la chaleur sur la
mortalité. Il est tout d'abord nécessaire que des périodes
de fortes chaleurs soient présentes dans la période
d'étude considérée [18]. Par ailleurs, les mesures des
associations doivent être comparables entre les populations et les
périodes. Pour cela, la structure de la population et /ou de la
mortalité habituelle par âge et sexe doit être prise en
compte.
V. 1.1. Mesure de surmortalité : V. 1.1.1.
Indicateurs à utiliser :
Nous utiliserons principalement deux indicateurs pour exprimer la
mortalité et la surmortalité.
· Le nombre brut de
décès pour exprimer la mortalité. Cet indicateur permet de
répondre
aux interrogations relatives à la structure de la
mortalité brute telle qu'elle peut être
observée pendant la période de
référence ou pendant la période de vague de chaleur. On
notera O le nombre de décès observé.
· Le nombre de décès attendu pour
exprimer la surmortalité. Cet indicateur permet aussi de mettre en
évidence la structure de la surmortalité. Il s'agit alors de
connaître les nombres bruts de décès en excès dans
chaque catégorie. La mesure correspondante est l'excès de
mortalité qui est une différence entre la mortalité
observée (O) et celle attendue (E).
V. 1.1.2. Méthode :
En France la mortalité attendue durant la vague de
chaleur de 2003 a été estimée sur une période dite
de référence d'une durée de trois ans
précédant la vague de chaleur. L'estimation s'est effectué
à partir d'un modèle poissonnien log-linéaire incluant
pour chaque classe décennale d'âges une tendance linéaire
annuelle et un terme spécifique à chaque mois [3]
En Tunisie, nos données ne sont pas
modélisables. Pour cet effet, nous avons utilisé la
méthode la plus simple qui consiste à calculer une
mortalité attendue sur une période de référence de
cinq ans avant la vague de chaleur.
Pour tenir en compte l'importance concomitante de
l'intensité et de la durée de cet épisode de chaleur sur
la santé, la période de référence a
été choisie de la manière suivante : on ajoute dix jours
à chaque jour inclus dans la vague de chaleur et on compte
rétrospectivement les jours jusqu'au 20 jours et les années
jusqu'à cinq ans (figure 23). Ayant identifié la période
de référence, la mortalité attendue sera égale
à la moyenne des effectifs de décès observés au
cours de cette période, soit égale au nombre de
décès observé divisé par 100.
Une attention particulière a été
accordé aux données de mortalité manquantes en
vérifiant toujours si les deux conditions : 20 jours et 5 ans sont
respectées. En effet des éventuels cas de mortalité
peuvent ne pas avoir lieu dans notre période de référence.
Dans ce cas le fait de diviser le nombre de décès observé
par 100 fausse la réalité en diminuant la mortalité
attendue qu'on cherche. La solution préconisée consiste à
vérifier à chaque fois le nombre de décès
observé et de diviser la somme des observations par ce nombre.
V. 1.1.3. Exemple de calcul de surmortalité
:
Une vague de chaleur torride a été
enregistrée dans la région de Kairouan en 1998. Cette vague a
duré 3 jours de 01/07 à 03/07/1998. On cherche à estimer
une mortalité attendue au cours de ces trois jours. La figure 25
explique la démarche à suivre pour estimer cette mortalité
pour chaque jour sur une période de référence de 5 ans.
Figure 25: Exemple de période de
référence pour estimer la mortalité attendue au cours de
la
vague de chaleur torride de 1998 à Kairouan.
Pour le 01/07/1 998, on aura pour chaque période de 20
jours un effectif de décès donné. Les totaux des effectifs
de décès pour les 5 périodes de 20 jours seront
divisés par le total des jours (100 jours au total) pour obtenir la
mortalité attendue ce jour là. Les résultats obtenus pour
cette vague ont été mentionnés dans le tableau suivant
:
Tableau 7: Estimation de la
surmortalité observée à Kairouan au cours de la vague de
chaleur
torride de 1998.
Dates Tn
en °C
|
Tx en °C
|
Mortalité observée (O)
|
attendue (E) Surmortalité Surmortalité
Mortalité
(%)
|
02/07/1998 26,3 46,7 15 5 10
03/07/1998 27,9 44,1 12 5 7
Total 36 15 21 140
Mortalité (période de référence) =
520 décès => Mortalité attendue (E) = 520/1 00 = 5,2
décès 5 décès Mortalité observée
(vague) = 9 décès => Surmortalité (O - E) = 9 - 4 = 4
décès
01/07/1998 25,5 46,6 9 5 4
V.2. Relation entre vagues de chaleur et
surmortalité : V.2.1. Les vagues de fortes chaleurs :
A l'exception des trois régions de Kef (2006), Siliana
(1993) et Tataouine (2000), toutes les vagues de fortes chaleurs
identifiées ont été associées à une
surmortalité qui diffère selon les années et les
régions : surmortalité de 22,2, 11,1 et 72,2 % respectivement
pour les trois vagues de chaleur de 1999, 2003 et 2004 à Kairouan ;
surmortalité de 22,2 % pour la vague de 2003 au Kef ;
surmortalité de 66,7 et 25 % pour les deux vagues de 1998 et 2005
(première vague) à Tozeur (Tableau 5). Notons que la
deuxième vague de 2005 à Tozeur n'a provoqué aucune
surmortalité. Ceci s'explique par un phénomène
d'anticipation de la population car cette vague est déjà
précédée d'une autre, laquelle a excité la
population pour se protéger.
V.2.2. Les vagues de chaleurs torrides :
Toutes les vagues de chaleurs torrides identifiées ont
été accompagnées d'une surmortalité pour toutes les
régions: surmortalité de 50 et 11,1 % respectivement pour les
deux vagues de 1999 et 2002 à Tunis ; 50, 25 et 100 % respectivement
pour les trois vagues de 2003, 2004 et 2005 à Tozeur ; 140, 53,3 et 77,8
% respectivement pour les trois vagues de 1998, 1999 et 2003 à Kairouan
; 62,5 % pour la vague de 1999 au Kef et finalement 33,8 % pour la vague de
1999 à Siliana (tableau 8).
Tableau 8: Principales vagues de chaleur
observées en Tunisie de 1977 à 2007 et mortalité
associée.
Type de vague
|
Région
|
Température (°C)
|
Mortalité associée à la vague
|
Année
|
Durée (jours)
|
Moyenne min.
|
Moyenne max.
|
Mortalité observée (O)
|
Mortalité attendue
|
Surmortalité
|
Surmortalité (%)
|
Chaude
|
Kairouan
|
1999
|
3
|
24,1
|
40,4
|
22,0
|
18
|
4
|
22,2
|
2003
|
3
|
23,4
|
40,6
|
20,0
|
18
|
2
|
11,1
|
2004
|
3
|
23,7
|
39,8
|
31,0
|
18
|
13
|
72,2
|
Le Kef
|
2003
|
3
|
20,6
|
39,0
|
11,0
|
9
|
2
|
22,2
|
2006
|
3
|
20,5
|
38,4
|
8
|
9
|
-1
|
-11,1
|
Siliana
|
1993
|
6
|
20,85
|
39,5
|
8
|
10
|
-2
|
-20,0
|
Tataouine
|
2000
|
3
|
26
|
41
|
2
|
4
|
-2
|
-50,0
|
Tozeur
|
1998
|
3
|
27,4
|
41,9
|
10
|
6
|
4
|
66,7
|
2005
|
3
|
27,6
|
42,1
|
6
|
6
|
0
|
0,0
|
2005
|
3
|
27,7
|
42
|
5
|
4
|
1
|
25,0
|
Torride
|
Kairouan
|
1998
|
3
|
26,6
|
45,8
|
36
|
15
|
21
|
140,0
|
1999
|
5
|
28,1
|
46,9
|
46
|
30
|
16
|
53,3
|
2003
|
3
|
26,6
|
45,7
|
32
|
18
|
14
|
77,8
|
Le Kef
|
1999
|
6
|
25,2
|
43,7
|
24
|
21
|
3
|
14,3
|
2005
|
3
|
23,1
|
42,8
|
4
|
6
|
-2
|
-33,3
|
Siliana
|
1999
|
4
|
27,8
|
45,2
|
13
|
8
|
5
|
62,5
|
Tataoui ne
|
1999
|
3
|
31,0
|
46,5
|
8
|
6
|
2
|
33,3
|
2006
|
3
|
29,7
|
45,7
|
3
|
4
|
-1
|
-25,0
|
Tozeur
|
2003
|
4
|
29,7
|
46,8
|
9
|
6
|
3
|
50,0
|
2004
|
3
|
30,7
|
46,5
|
10
|
8
|
2
|
25,0
|
2005
|
3
|
30,8
|
46,8
|
12
|
6
|
6
|
100,0
|
Tunis
|
1999
|
3
|
28,1
|
43,0
|
81
|
54
|
27
|
50,0
|
2002
|
3
|
27,6
|
41,7
|
60
|
54
|
6
|
11,1
|
Graphiquement nous pouvant déduire qu'il existe une
bonne relation entre les variations quotidiennes de température maximale
et de la surmortalité pour toutes les vagues. Cette relation semble plus
marquée sur les vagues de chaleurs torrides (figure 26) : une
augmentation progressive de la surmortalité tant que les
températures étaient très élevées a
été suivie d'une baisse dès que la température
commençait à se baisser.
48
47
46
45
44
43
42
41
40
39
1998
Kairouan
1999 2003
1999 2005
Le Kef Siliana Tataouine
Moyenne max. Surmortalité (%)
Année et région
1999
1999 2006
2003
Tozeur
2004
2005
1999 2002
Tunis
40
80
60
20
0
-20
-40
-60
160
140
120
100
Figure 26: Relation entre température
maximale moyenne et surmortalité lors des vagues de
chaleurs
torrides.
La mauvaise concordance entre la température et la
surmortalité observée au cours des vagues de fortes chaleurs
(Figure 27) s'explique par l'existence de lacunes dans les données de
mortalité.
43
42
41
40
39
38
37
36
1999
Kairouan
2003
2004
Moyenne max. Surmortalité (%)
2003
Le Kef
Année et région
2006
Siliana Tataouine Tozeur
1993
2000
1998
2005
2005
40
80
60
20
0
-20
-40
-60
Figure 27: Relation entre température
maximale moyenne et surmortalité au cours des vagues
de fortes
chaleurs.
Statistiquement, il n'existe aucune relation entre la variation
des Tx et la surmortalité observée au cours des vagues de chaleur
torrides et celles de fortes chaleurs :
y' R = 0, 5 dans le cas des vagues de chaleur torride (figure
28)
y' R = 0,15 dans le cas des vagues de forte chaleur.
N Actifs = 13
R de Spearman = 0,508941 t (N-2) = 1,960926
Niveau p = 0,075695
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Figure 28: Corrélation de Spearman
entre température maximale et surmortalité observée
au
cours des vagues de chaleurs torrides.
V.2.3. Relation entre jours exceptionnellement chauds et
mortalité :
Rappelons que les jours exceptionnellement chauds ou de grande
chaleur sont des jours de taille Tx et Tn = Q3. Les températures
maximales au cours de ces jours constituent de bons indicateurs pour
étudier la relation entre chaleur et mortalité. Pour cela le
suivi de l'évolution des ces températures et de la
mortalité associée permet de prévoir si une certaine
liaison existe entre elles.
Les figures n° : 117 à 125 (annexe),
résument pour chaque région étudiée et pour chaque
catégorie de jour de chaleur, l'évolution au cours du temps des
températures maximales et des mortalités qui sont y
associées. Nous signalons qu'il y a une relation entre les deux
paramètres, température et mortalité : Une
élévation des températures engendre une augmentation de la
mortalité et vice-versa. Ceci explique le fait que les jours de grande
chaleur identifiés ont un inévitable effet négatif sur la
santé (mortalité importante).
V.2.4. analyse par facteur démographique
individuel (âge et sexe) : V.2.4.1. Age :
L'analyse de surmortalité par âge permet de savoir
quelle catégorie de la population est plus exposée au risque de
chaleur que l'autre.
La figure 29 représente l'évolution du nombre de
décès par classe d'âge et par région au cours des
vagues de fortes chaleurs identifiées en Tunisie de 1977 à 2007.
Nous signalons que les enfants (0 - 4 ans) et les personnes âgées
de 60 ans et plus sont les plus touchées par ces types de vagues.
20
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
Kairouan Le Kef Siliana Tataouine Tozeur
Classe d'âge
Figure 29: Mortalité par classe
d'âge et par région lors des vagues de fortes
chaleurs
identifiées en Tunisie (1977 - 2007).
Le constat que les enfants et les personnes âgées
sont les plus touchées par les vagues de chaleurs a été
prouvé aussi pour le type « vagues de chaleurs torrides »
(figure 30) ;
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Kairouan Le Kef Siliana Tozeur Tunis
Classe d'âge
Figure 30: Mortalité par classe
d'âge et par région lors des vagues de chaleurs
torrides
identifiées en Tunisie (1977 - 2007).
V.2.4.2. Sexe :
L'analyse de la surmortalité par sexe a pour but de
mettre en évidence le sexe le plus vulnérable quant à la
vague de chaleur. La figure 31 retrace l'évolution du nombre de
décès selon le sexe et par région observé au cours
des vagues de fortes chaleurs. Nous signalons que pour toutes les vagues de
fortes chaleurs enregistrées à Kairouan, les hommes sont les plus
touchés que les femmes. Pour la région du Kef, l'effectif de
décès qu'avait provoqué la première vague
était plus important chez les hommes que chez les femmes et vice-versa
pour la deuxième vague. Pour toutes les autres régions du sud de
pays, à l'exception de la 5ème vague marquée à
Tozeur, la mortalité était plus importante chez les femmes que
chez les hommes.
Globalement, nous pouvons dire que les vagues de fortes chaleurs
touchent plus : - les hommes dans le centre,
- les hommes et les femmes d'une manière égale dans
le nord,
- les femmes dans le sud.
Ce constat de risque de chaleur selon le sexe et selon la
région peut être expliqué par les activités
journalières qu'exercent les hommes et les femmes et qui
différent évidemment du nord au sud de pays : plus
l'activité journalière est en plein air, plus le risque
d'être touché par la forte chaleur est élevé.
25
20
15
10
5
0
2ème
vague
Kairouan
3ème
vague
4ème
vague
1ème
vague
Le Kef
2ème
vague
Masculin Féminin
Tataouine
3ème
vague
Tozeur
4èm e
vague
5ème
vague
Figure 31: Mortalité par sexe et par
région lors des vagues de fortes chaleurs.
Pour les vagues de chaleur torride, la situation n'est pas la
même. En effet pour toutes les régions, ce type de vagues a
touché plus les hommes que les femmes (figure 32).
40
60
50
30
20
10
0
Kairouan
Le Kef
Masculin Féminin
Siliana Tozeur
Tunis
Figure 32: Mortalité par sexe et par
région lors des vagues de chaleurs torrides identifiées
en
Tunisie (1977 - 2007).
A l'échelle de la Tunisie et tout en
négligeant les vagues de fortes chaleurs devant celles de
chaleurs torrides, nous signalons que les hommes sont plus
vulnérables vis-à-vis des vagues de chaleurs que les femmes.
VI. Discussion :
L'ensemble des observations présentées dans
cette étude nous a permis l'identification de trente deux vagues de
chaleur majeures, en Tunisie au cours de la période 1977-2007 en 1982,
1983,1985,1986,1987,1990,1993,1998,1999,2002,2003,2004,200 et 2006 (Tableau
9).
Tableau 9: Caractéristiques des vagues de
chaleur identifiées en Tunisie (1977 -
2007).
|
|
Vague de chaleur
|
|
|
Région
|
|
Nombre
|
Année
|
Durée
|
Tn (°C)
|
Tx (°C)
|
|
Type
|
|
|
(jours)
|
Min Max
|
Min Max
|
Kairouan
|
Chaude
|
4
|
1990, 1999, 2003, 2004
|
3
|
23,1 - 24,4
|
39 - 41,4
|
Torride
|
3
|
1998, 1999, 2003
|
3 à 5
|
25,5 - 29,9
|
44,1 - 48, 1
|
|
Le Kef
|
Chaude
|
2
|
2003,2006
|
3
|
19,9 - 20, 9
|
37,5 - 40, 3
|
|
Torride
|
2
|
1999, 2005
|
4 à 6
|
22,6 - 27,8
|
41,7 - 44, 7
|
Monastir
|
Chaude
|
1
|
1986
|
3
|
24,5 - 24,8
|
33,7 - 36, 2
|
Siliana
|
Chaude
|
1
|
1993
|
6
|
20 - 21,4
|
39,4 - 39, 8
|
|
Torride
|
3
|
1982,1999
|
3 à 4
|
23,7 - 31,2
|
42,2 - 46,1
|
Tataouine
|
Chaude
|
1
|
2000
|
3
|
26
|
40,4 - 42,10
|
|
Torride
|
2
|
1999, 2006
|
3
|
28 -32,5
|
45,3 - 46,7
|
|
Chaude
|
5
|
1983, 1987, 1998, 2005
|
3 à 4
|
26,7 - 28,2
|
41,1 - 43
|
Tozeur
|
Très chaude
|
2
|
1982, 1985
|
3 à 4
|
28,4 - 29,1
|
43,6 - 44,9
|
|
Torride
|
4
|
1987, 2003, 2004, 2005
|
3 à 4
|
29,4 - 31,9
|
45 - 48,3
|
Tunis
|
Torride
|
2
|
1999, 2002
|
3
|
26,1 - 28,4
|
39,7 - 45,6
|
Pour l'identification des jours caniculaires et des vagues de
chaleur, nous avons adopté la méthode de raisonnement sur la base
des fréquences rares. Notons que les seuils trouvés par cette
méthode sont aussi vérifiables par la méthode de
raisonnement physiologique (Seuil Tx = 31 °C) (Tableau 10).
Tableau 10: Les seuils de Tn et Tx.
Station
|
Température (°C)
|
75ème Centile (Q3)
|
90ème Centile
|
95ème Centile
|
Gabès
|
Tn
|
24,7
|
26,3
|
26,9
|
|
Tx
|
32,1
|
34,7
|
36,7
|
Jendouba
|
Tn
|
20,7
|
22,7
|
23,8
|
|
Tx
|
39,0
|
42,2
|
43,5
|
Kairouan
|
Tn
|
23,0
|
24,5
|
25,4
|
|
Tx
|
38,8
|
41,6
|
43,6
|
Le Kef
|
Tn
|
19,5
|
21,2
|
22,4
|
|
Tx
|
37,5
|
40,4
|
41,6
|
Monastir
|
Tn
|
23,5
|
25,0
|
25,6
|
|
Tx
|
33,2
|
36,4
|
38,5
|
Siliana
|
Tn
|
19,8
|
22,0
|
23,5
|
|
Tx
|
37,6
|
40,5
|
42,1
|
Tataouine
|
Tn
|
24,0
|
26,5
|
28,6
|
|
Tx
|
39,7
|
43,2
|
44,7
|
Tozeur
|
Tn
|
26,7
|
28,3
|
29,3
|
|
Tx
|
41,0
|
43,6
|
45,0
|
Tunis
|
Tn
|
22,4
|
24,1
|
25,0
|
|
Tx
|
34,8
|
37,6
|
39,4
|
Toutes les vagues identifiées après les
années 1991 présentent une bonne concordance chronologique entre
les évolutions quotidiennes de la température maximale moyenne et
la surmortalité. Toutefois cette concordance n'est pas statistiquement
significative. A ce niveau, nous recommandons, pour une future recherche, q'une
forte corrélation peut être mise en évidence en utilisant
des indices qui combinent d'autres paramètres avec la température
tels que le vent et l'humidité relative, notamment les deux indices K
(complexe thermoanémométrique) et THI (complexe
thermo-hygrométrique) ainsi que la prise en compte de la tension
superficielle de vapeur d'eau (U) qui sont décris par Besancenot JP en
1990 [62]. L'utilisation de ces indices, fera l'objet d'une recherche de
corrélation entre eux et la mortalité.
Cette étude a été effectuée sur
l'ensemble du territoire Tunisien, en choisissant des régions
représentatives du pays et en utilisant des températures
quotidiennes pour chaque station de la région choisie. La
précision spatiale des températures, neuf stations pour toute la
Tunisie, pourrait sembler insuffisante.
Notons que beaucoup de lacunes existent dans les séries
de températures. Ceci peut influencer sur les seuils trouvés et
peut cacher certaines vagues de chaleur.
Quant aux données de mortalité, on ne dispose que
des données des années 1991 à 2007, soit
disant notre
période d'étude de la relation entre mortalité et
température maximale a été
limitée à 17 ans. Ceci a pour effet d'influencer
la nature de cette relation. Toutefois les données mensuelles de
mortalité sont disponibles auprès de l'INS ce qui explore, pour
une recherche plus approfondie, l'idée de conduire une
corrélation dans ce sens en tenant compte à la fois de la
mortalité quotidienne lorsqu'elle existe et de la mortalité
mensuelle lorsque la première est non disponible.
Quant à la température, les données
manquantes feront aussi l'objet d'une estimation à partir des stations
proches.
En France, la vague de chaleur la plus torride était
celle de 2003. Cette vague a duré 11 jours consécutifs avec des
températures maximales et minimales moyennes respectivement de 36,
4°C et 20 °C [3]. En Tunisie, la vague la plus longue était
celle de 1999 qui a eu lieu dans la région du Kef avec une durée
de 6 jours consécutifs et une moyenne de Tn et Tx respectivement de
25,2°C et 43,7°C (tableau 11).
Tableau 11: Comparaison entre deux vagues de
chaleur en France [3] et en Tunisie.
|
Vague de chaleur
|
Pays
|
Année
|
Durée
|
Moyenne (°C)
|
Tn
|
Tx
|
France
|
2003
|
11
|
20
|
36,4
|
Tunisie (Le Kef)
|
1999
|
6
|
25,2
|
43,7
|
Nous pouvons déduire en fait que les températures
observées au cours des vagues de chaleur sont beaucoup plus
élevées en Tunisie qu'en France.
Conclusion et perspectives:
La définition d'une vague de chaleur est difficile
à cerner compte tenu de l'aspect très multifactoriel de la
chaleur, mêlant des considérations de climat, de position
géographique, et de forts différentiels d'adaptation des
populations.
De plus l'analyse des caractéristiques de la
surmortalité lors des vagues de chaleur, elle aussi, nécessite la
maîtrise de plusieurs difficultés conceptuelles et
méthodologiques. En effet, dans la majorité des cas on ne peut
identifier individuellement les sujets décédés du fait de
la chaleur, ce qui implique généralement d'aborder cette
surmortalité en comparant la mortalité observée pendant
les vagues de chaleur à une mortalité dite "attendue" en
l'absence de vague de chaleur.
Cette complexité est l'une des raisons pour lesquelles
il n'existe pas actuellement de définition absolue de vague de
chaleur.
Le travail développé ici a proposé des
approches tendant à prendre en compte chacune de ces difficultés
pour, dans un premier temps, identifier et décrire les jours de canicule
et les vagues de chaleur ayant eu lieu en Tunisie sur la période de 1977
à 2007, et dans un second temps, mettre en évidence une
éventuelle vulnérabilité des populations face aux jours
exceptionnellement chauds et vagues de chaleur recensées.
Les vagues de chaleur ne sont donc pas des
évènements rares en Tunisie, et ses effets sur la
mortalité ne sont pas négligeables. En effet, ce travail
établit une vulnérabilité aux vagues de chaleur plus
importante des sujets âgés et des enfants. Mais nous signalons,
à ce niveau que l'étude reste incomplète vu le manque
d'informations exhaustives concernant la mortalité tels que
l'état civil du décédé, personnes atteintes ou pas
de certaines pathologies chroniques, etc. Cependant, aucun segment de la
population ne doit être considéré comme
protégé des risques de mortalité liés aux vagues de
chaleur.
Finalement, on a pris rapidement conscience du fait que les
changements climatiques allaient compromettre les activités
économiques, l'infrastructure et les écosystèmes
aménagés, mais ce n'est qu'à présent que l'on
reconnaît que le changement climatique global présente des risques
pour la santé humaine.
Les perspectives de ce travail sont :
· Conduire une étude sur la notion « confort
inconfort » par rapport à la température,
· Conduire une étude clinique sur les manifestations
pathologiques de la forte chaleur (le recours aux urgences) pour cette
morbidité.
· Conduire une étude prospective sur la
mortalité et la chaleur,
· Réaliser la même étude pour
analyser les effets du froid sur la santé.
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Summary for policymakers.2007.
http://ipcc-wg1.ucar.edu/wg1/wg1-report.html
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mortalité générale en fonction des caractéristiques
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[4] Principal Research Officer, Head, Climate and Human
Health Research Unit, Centre for Vector Biology and Control Research, Kenya
Medical Research Institute, PO Box 1578, Kisumu (Kenya) (mél. :
Agitheko@kisian.mimcom.net).
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2007.
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[12]
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Formulaire des indices
biométéorologiques
Évolution des températures minimales (Tn)
et maximales (Tx) moyennes par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 à Gabès.
Figure 1 : Juin Figure 2:
Juillet
Figure 3 : Août Figure 4
: Septembre
Évolution de la température minimale (Tmin)
et maximale (Tmax) moyenne par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 à Jendouba.
Figure 5 : Juin Figure 6 :
Juillet
Figure 7 : Août Figure 8:
Septembre
Évolution de la température minimale (Tmin)
et maximale (Tmax) moyenne par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 à Kairouan.
Figure 9 : Juin Figure 10
: Juillet
Figure 11 : Août Figure 12
: Septembre
Évolution de la température minimale (Tmin)
et maximale (Tmax) moyenne par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 au Kef.
Figure 13 : Juin Figure 14 :
Juillet
Figure 15 : Août Figure 16
: Septembre
Évolution de la température minimale (Tmin)
et maximale (Tmax) moyenne par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 à Monastir.
Figure 17 : Juin Figure 18 :
Juillet
Figure 19 : Août Figure 20
: Septembre
Évolution de la température minimale (Tmin)
et maximale (Tmax) moyenne par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 à Siliana.
Figure 21 : Juin Figure 22 :
Juillet
Figure 23 : Août Figure 24
: Septembre
Figure 25 : Juin Figure 26:
Juillet
Figure 27 : Août Figure 28
: Septembre
Évolution de la température minimale (Tmin)
et maximale (Tmax) moyenne par mois de juin à septembre de 1977 à
2007 à Tozeur.
Figure 29 : Juin Figure 30 :
Juillet
Figure 31: Août Figure 32
: Septembre
Figure 3 3 : Juin Figure 34 :
Juillet
Figure 35 : Août Figure 36
: Septembre
Figure 39 : Kairouan Figure 40
: Le Kef
Figures des évolutions des taux de jours de taille
de chaleur: Tx=Q3, en Tunisie (1977 - 2007).
12
10
4
2
8
6
0
Année
4
2
9
8
7
6
5
3
0
1
Année
Figure 37 : Gabès Figure 38
: Jendouba
14
12
10
4
2
8
6
0
Année
12
10
4
2
8
6
0
Année
16
14
12
10
4
2
8
6
0
Année
4
2
8
7
6
5
3
0
1
Année
18
16
14
12
10
4
2
8
6
0
Année
4
2
8
7
6
5
3
0
1
Année
Figure 41 : Monastir Figure 42
: Siliana
10
4
2
9
8
7
6
5
3
0
1
Année
Figure 45 : Tunis
Figures de l'évolution des Tx et Tn au cours des
jours chauds
Tunisie méridionale
Figure 46 : Gabès
Figure 47 : Tataouine
Figure 48 : Tozeur
Tunisie centrale
Figure 49 : Région de Kairouan
Figure 50 : Région de Monastir
Tunisie septentrionale
Figure 51: Région de Jendouba
Figure 52: Région d'el Kef
Figure 53: Région de Siliana
Figure 54: Région de Siliana
Figure 55: Région de Gabès
Figure 56: Région de Tataouine
Figures de l'évolution des Tx et Tn au cours des
jours très chauds Tunisie méridionale
Figure 57: Région de Tozeur
Tunisie centrale
Figure 59: Région de Monastir
Tunisie septentrionale
Figure 60: Région de Jendouba
Figure 61: Région du Kef
Figure 62: Région de Siliana
Figure 63: Région de Tunis
Figures de l'évolution des Tx et Tn au cours des jours
torrides
Tunisie méridionale
Figure 64: Région de Gabès
Figure 65: Région de Tataouine
Figure 66: Région de Tozeur
Tunisie centrale
Figure 67: Région de Tozeur
Figure 68: Région de Monastir
Tunisie septentrionale
Figure 69: Région de Jendouba
Figure 70: Région du Kef
Figure 71: Région de Siliana
Figure 72: Région de Tunis
Très Forte Chaleur
49
47
45
43
41
39
37
Seuil 90ème centile =
42,2°C
Chaleur torride
23/07/87
01/09/88
16/08/94
Forte chaleur
09/08/97
07/08/99
Seuil Q3 = 39°C
29/08/03
25/06/07
Historiques des jours de très fortes chaleurs et
de chaleurs torrides (Tx = 90ème centile)
observées
en Tunisie avec moyennes mobiles glissantes d'ordre 10 (1977 à
2007).
Très Forte Chaleur
48
46
44
42
40
38
36
34
32
30
Seuil 90ème centile =
34,7°C
Chaleur torride
01/09/88 07/08/89
06/07/93 20/08/01
Forte chaleur Seuil Q3 = 32,1°C
30/08/03 21/08/07
Figure 73 : Gabès
Très Forte Chaleur
48
46
44
42
40
50
38
36
06/08/79 26/06/82
Seuil 90ème centile =
41,6°C
Chaleur torride
12/08/87
Forte chaleur
15/08/94
13/06/97
10/08/99 30/06/03
Seuil Q3 = 38,8°C
28/06/06
Très Forte Chaleur
49
47
45
43
41
39
37
35
07/08/7826/06/82 24/07/87
Seuil 90ème centile =
40,4°C
Chaleur torride
05/07/88
Forte chaleur Seuil Q3 = 37,5°C
04/07/93
23/07/97
10/08/99 23/07/2002 19/06/0
Figure 75 : Kairouan
Très Forte Chaleur
48
46
44
42
40
50
38
36
34
32
30
17/09/83 02/09/88
Seuil 90ème centile =
36,4°C
Chaleur torride
27/08/96
Forte chaleur Seuil Q3 = 33,2°C
02/07/98
08/08/99
30/06/03
18/07/2005
25/06/07
Figure 77 : Monastir
Très Forte Chaleur
49
47
45
43
41
39
37
35
Seuil 90ème centile =
40,5°C
26/06/82
31/07/85 13/06/87
Chaleur torride
05/07/93 10/08/99
23/07/02 29/08/03
Forte chaleur
Seuil Q3 = 37,6°C
Figure 78 : Siliana
Très Forte Chaleur
48
46
44
42
40
50
38
36
,°
Seuil 90ème centile =
43,2°C
04/07/93
24/07/97
10/08/99
Chaleur torride
Forte chaleur
01/07/03
02/08/05
Seuil Q3 = 39,7°C
19/06/07
Très Forte Chaleur
48
46
44
42
40
50
38
Seuil 90ème centile =
43,6°C
03/07/81 14/06/87
Chaleur torride
06/07/93
Forte chaleur
24/07/97
16/07/01
Seuil Q3 = 41°C
17/07/03
Figure 79 : Tataouine
Très Forte Chaleur
48
46
44
42
40
50
38
36
34
32
06/08/79
Seuil 90ème centile =
37,6°C
Chaleur torride
19/07/87
01/09/88
05/07/93
Forte chaleur
15/08/94
01/07/98
30/06/03 24/07/07
Seuil Q3 = 34,8°C
22
20
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
02/08/82
24/08/84
07/08/89
30/09/91
Date
06/07/93
20/08/01
06/08/02
30/08/03
21/08/07
Figure 81 : Tunis
Figures de l'évolution du poids quotidien de la
chaleur lors des jours chauds, très chauds et torrides en Tunisie (1977
- 2007) avec tendances (courbes linéaires) et moyennes mobiles sur 20
jours (courbes en gris clair).
12
10
4
8
6
2
0
23/07/87
Date
10/08/95
07/08/99
03/08/0216/07/03
19/08/04
25/06/07
Figure 83: Station de Jendouba
16
14
12
10
4
8
6
2
0
26/07/84
Date
13/06/97
08/08/99
30/06/03
28/06/06
12
10
4
8
6
2
0
05/07/88
Date
04/07/93
02/09/98
08/08/99
06/07/01
22/07/02
16/07/03
Figure 85: Station du Kef
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
17/09/83
02/09/88
Date
02/07/98
08/08/99
30/06/03
25/06/07
Figure 86: Station de Monastir
14
12
10
4
8
6
2
0
24/07/87
05/07/88
05/07/93
Date
08/08/99
29/08/03
19/06/07
Figure 87 : Station de Siliana
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
04/07/93
Date
09/08/99
02/07/02
02/08/05
20/06/07
Figure 88: Station de Tataouine
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
09/07/80
03/07/81
14/06/87
Date
06/07/93
24/07/97
10/08/99
20/08/01
02/08/0
16
14
12
10
4
8
6
2
0
06/08/79
01/09/88
05/07/93
Date
15/08/94
01/07/98
09/08/99
23/07/03
30/08/07
Figure 89 : Station de Tozeur
Figure 93: Le Kef Figure 94:
Monastir
Figures de l'évolution du nombre de jours chauds,
très chauds et torrides au cours de la période estivale de 1977
à 2007 en Tunisie.
12
10
6
4
2
8
0
Année
Chaud Très chaud Torride
25
20
30
15
10
5
0
Année
Chaud Très chaud Torride
Figure 91: Jendouba Figure 92:
Kairouan
25
20
15
10
5
0
Année
Chaud Très chaud Torride
20
18
16
14
12
10
6
4
2
8
0
Année
Chaud Très chaud Torride
18
16
14
12
10
4
2
8
6
0
Année
Chaud Très chaud Torride
25
20
15
10
5
0
Année
Chaud Très chaud Torride
Figure 95: Siliana Figure 96:
Tataouine
25
20
15
10
5
0
Année
Chaud Très chaud Torride
16
14
12
10
4
2
8
6
0
Année
Chaud Très chaud Torride
Figure 95: Siliana Figure 96:
Tataouine
Figure 99: Gabès
Figure 100: Jendouba
Figures de l'évolution des températures au
cours des nuits tropicales associés aux jours de taille : Tx et Tn = Q3
répertoriés en Tunisie (1977 - 2007).
Figure 101: Kairouan
Figure 102: Le Kef
Figure 103: Siliana
Figure 104: Monastir
Figure 105: Tataouine
Figure 106: Tozeur
Figure 107: Tunis
Figure 108: Gabès
Figure 109: Tataouine
Figures des amplitudes thermiques journalières
associés aux jours de taille :
Tx et Tn = Q3
répertoriés en Tunisie (1977 - 2007) et moyennes mobiles sur 20
jours (en
Gras).
Figure 110: Tozeur
Figure 111: Jendouba
Figure 112: Kairouan
Figure 113: Le Kef
Figure 114: Monastir
Figure 115: Siliana
Figure 116: Tunis
16
14
12
10
4
6
2
8
0
Décès/jour Tmax en °C
40
60
20
50
30
0
10
Figures de l'évolution de la mortalité et
de la température quotidienne maximale durant les jours chauds,
très chauds et torrides en
Tunisie (1977 - 2007).
16
14
12
10
4
6
2
8
0
Décès/jour Tmax en °C
40
20
50
30
0
10
Figure 117 : Gabès
16
14
12
10
4
6
2
8
0
Décès/jour Tmax en °C
40
20
50
30
0
10
Figure 119 : Kairouan
10
4
6
2
8
0
Décès/jour Tmax en °C
46
44
42
40
38
36
34
32
Figure 120 : Le Kef
20
15
10
5
0
Décès/jour Tmax en °C
40
20
50
30
0
10
Figure 121 : Monastir
4
6
2
8
0
Décès/jour Tmax en °C
40
20
50
30
0
10
4
7
6
5
3
2
0
1
Décès/jours Tmax en °C
48
46
44
42
40
50
38
36
34
Figure 123 : Tataouine
12
10
4
8
6
2
0
Décès/jour Tmax en °C
48
46
44
42
40
50
38
36
Figure 124 : Tozeur
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Décès/jour Tmax en °C
45
40
50
35
30
25
20
5
0
15
10
Figure 125 : Tunis