IV.!.! .Age :
Les personnes âgées et les très jeunes
enfants constituent les populations les plus à risque lors de la
survenue de vagues de chaleur. Ces deux populations sont plus sensibles
à la déplétion hydrique et possèdent des
mécanismes de régulation thermique fragiles.
a) Personnes âgées :
La personne âgée n'éprouve la sensation de
chaleur et ne ressent le besoin de se protéger qu'à partir d'une
élévation de 5°C de sa température cutanée
contre 0,5°C chez l'adulte ; le seuil de déclenchement de la
sudation est également plus élevé, avec diminution du
volume de la sécrétion sudorale en ambiance chaude [24,23]. En
outre, le besoin de boire est de moins en moins bien perçu avec
l'âge, une déshydratation modérée n'entraînant
peu ou pas de sensation de soif après 70 ou 75 ans [24]. La
mortalité liée à la chaleur est plus élevée
chez les personnes âgées.
b) Enfants :
Les très jeunes enfants constituent aussi, a
priori, des sujets à risque lors d'une vague de chaleur, notamment
les enfants porteurs de pathologies comme les diarrhées, les infections
respiratoires et certaines affections neurologiques [52]. Cependant,
l'information des parents sur ce sujet a permis de réduire
considérablement la mortalité des enfants par rapport à
celle observée au début du siècle [53].
Besancenot (2002) rapporte qu'aux Etats-Unis, entre 1979 et
1997, 4 % de la surmortalité a touché des enfants de moins de 15
ans et que les seules exceptions concernent les prématurés, les
handicapés mentaux et les milieux défavorisés [24]. En
France, les vagues de chaleur de 1976 et de 1983 n'ont pas
entraîné de surmortalité chez les nourrissons (moins de 1
an) [22, 53].
IV.! .2 .Sexe :
La surmortalité due aux vagues de chaleur touche
différemment les hommes et les femmes selon les études.
D'une façon générale, alors que les
femmes sont plus touchées en Europe, cette tendance est inversée
aux Etats-Unis ou au Canada [24]. Une vague de chaleur survenue en Angleterre
et au Pays de Galles a été à l'origine d'une
mortalité plus élevée chez les femmes [54]. En France, la
surmortalité observée lors de la vague de chaleur de 1983
était de +194 % chez les femmes de plus de 60 ans contre +86 % chez les
hommes de même âge [53]. En 1976, Hémon et Jougla [22]
décrivent également une surmortalité à
prédominance féminine chez les personnes âgées de
plus de 75 ans.
Aux Etats-Unis, il est plutôt observé une
surmortalité masculine. Lors de la vague de chaleur de juillet 1995
à Chicago, après standardisation, le sex-ratio hommes-femmes des
décès par hyperthermie était de 2,53, ce même
rapport étant de 1,91 [1,85-1,96] pour les années 1992-1994
(p<0,001) [29].
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