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La pollution intérieure dans les écoles

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par Marie-Noelle Keijzer
ULB - Master en sciences de l'environnement 2008
  

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Université Libre de Bruxelles
Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire
Faculté des Sciences
Master en Sciences et Gestion de l'Environnement

La pollution intérieure dans les écoles

Mémoire de Fin d'Etudes présenté par
Keijzer Marie-Noëlle
en vue de l'obtention du grade académique de
Master en Sciences et Gestion de l'Environnement
Année Académique: 2008-2009
Pour septembre 09

mnkeijzer@gmail.com

Directeur : Prof. Mr Jacques KUMMER

Table des matières

1. RESUME 4

2. INTRODUCTION 5

3. METHODOLOGIE 7

4. PARTIE #1 (BIBLIOGRAPHIQUE) 8

4.1. LA POLLUTION INTERIEURE 8

4.2. L'ETAT DES LIEUX DANS NOS ECOLES 12

4.3. AVANCEMENT DES CONNAISSANCES MEDICALES 14

Exposition personnelle et biomonitoring 15

Exposition aigüe ou chronique ? 16

Les enfants plus fragiles ? 16

Les cancers et notre environnement intérieur 17

Les allergies: pathologies en forte progression 18

Troubles neurologiques 18

Les troubles du neuro-développement de l'enfant 19

Pathologies du système endocrinien 19

Les effets secondaires: capacité à étudier 20

4.4. QUELLES SOURCES DE POLLUTION ? 21

Sources spécifiques aux écoles 21

Sources liées à l'environnement intérieur 26

Quel impact de l'air extérieur? 37

4.5. LEGISLATIONS ET AUTRES INITIATIVES 39

La législation européenne 39

Les concentrations maximales autorisées 42

Y a-t-il une législation pour les écoles? 42

D'autres législations 44

De nombreuses initiatives en cours 46

Quelles sont les substances prioritaires? 51

4.6. SOLUTIONS ADAPTEES AUX ECOLES ? 53

Mesurer la pollution 53

Outils de mesure de la pollution 55

Bien construire 58

Purifier par les plantes 64

Purifier par les huiles essentielles 66

Prévenir la pollution au radon 66

Mieux utiliser les produits d'entretien 67

Bien choisir le contenu du cartable 68

Prévention contre le plomb 69

4.7. QUELS PROGRAMMES POUR LES ECOLES? 70

5. PARTIE #2: ENQUÊTES DE TERRAIN 76

5.1. LES ECOLES CONSCIENTES DU PROBLEME ? 76

Méthodologie 76

Les interviews d'écoles en BE, FR et NL. 77

Analyse des résultats 83

Interprétation des résultats 85

5.2. D'AUTRES INTERVIEWS PLUS ANCIENNES 88

Méthodologie d'un «focus group» 88

Les principaux résultats de ces focus groups 89

5.3. CEUX QUI TRAVAILLENT SUR LA CONSCIENTISATION DES ECOLES 90

Interview d'un responsable de «LEKKER FRIS» 90

Interview d'une responsable de «GEZOND, FRIS & SLIM » 93

6. PARTIE #3: DISCUSSION & RECOMMANDATIONS 95

Prévenir ou guérir ? 95

Peut-on attendre la législation pour agir? 95

Il faut communiquer maintenant ! 97

Le financement: un problème chronique. 99

Question de bon sens. 100

A qui de jouer ? 100

7. CONCLUSION 102

8. BIBLIOGRAPHIE 104

9. ANNEXES ET TABLEAUX 109

1. RESUME

Le problème de pollution intérieure est encore mal connu.

Depuis longtemps les experts nous alertent sur le «Sick Building Syndrome»: il s'avère que le phénomène est encore plus sensible dans les écoles, ce qui commence à susciter des réactions, mais malheureusement pas encore suffisamment sur le terrain. L'objectif de cette étude est de mesurer la prise de conscience face au problème de pollution intérieure dans les écoles et de proposer des pistes pratiques et recommandations.

Dans la partie bibliographique de ce travail nous constaterons:

· l'amplitude du problème dans les écoles,

· les avancées médicales qui ne laissent aucune ambigüité sur les conséquences sanitaires de la pollution intérieure,

· l'inventaire des sources de pollution pertinentes en milieu scolaire, qui diffèrent parfois d'un bureau ou d'un bâtiment résidentiel,

· la législation en vigueur ainsi que les nombreuses initiatives en cours. Des solutions existent: certaines sont faciles d'application et ne nécessitent pas toujours de gros investissements, d'autres visent le long terme.

La seconde partie mesure au moyen d'un certain nombre d'interviews la prise de conscience dans les écoles (en Belgique, France et aux Pays Bas) et les actions déjà entreprises sur le terrain. Les réponses des directeurs d'établissements sont parfois surprenantes, laissant entrevoir qu'un grand travail reste à faire. Les résultats d'une enquête précédente dans l'enseignement primaire en Flandre- sur ce même sujet- sont aussi analysés. Par ailleurs, deux acteurs de terrain qui animent les programmes de conscientisation dans les écoles en Flandre et aux Pays-Bas, nous parlent de leur expérience et font un bilan sur les programmes en cours.

Dans la dernière partie, les recommandations faites devraient permettre aux politiques ou responsables d'éducation de mettre en place des outils et des campagnes d'information simples, pragmatiques en réutilisant les bonnes pratiques déjà utilisées dans certaines régions.

2. INTRODUCTION

Pourquoi choisir le thème de pollution intérieure?

On considère en général que chacun d'entre nous passe 90 % de son temps «enfermé» soit à la maison ou bien sur un lieu de travail. Pour les enfants ce temps à l'intérieur se répartit entre la maison, le transport et l'école: dans les périodes scolaires ils y passent environ 7 heures par jour (mais 9 à 10 heures pour ceux qui restent à l'étude). Au total cela fait plus de 800 heures par an pour une population européenne de 70 millions d'enfants et de jeunes [14].

Pourquoi dans les écoles?

Nous déposons nos enfants tous les matins à l'école en toute confiance sans penser qu'ils peuvent y être exposés à des risques élevés: il ressort cependant que la plupart des écoles n'ont pas un environnement intérieur sain. En cause : le mauvais état des bâtiments scolaires et/ou le manque d'air frais, dû à un système de ventilation inefficace, à la surpopulation et/ou aux mauvaises habitudes du corps enseignant et de la direction. C'est surtout la teneur en CO2 qui est bien trop élevée dans les locaux1.

Nous verrons que l'air intérieur est souvent plus contaminé que l'air extérieur, les sources de pollution peuvent être innombrables et qu'une meilleure isolation pour des économies d'énergie peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.

Les enfants sont plus fragiles que les adultes et souvent plus exposés. Par ailleurs, les moyens dans les écoles sont souvent modestes, certains matériaux utilisés peuvent être dangereux.

Des avancées scientifiques indéniables existent sur la connaissance de pollution intérieure en général de même dans une certaine mesure dans les écoles plus spécifiquement. Les sources de pollution intérieure et leurs effets sont connus des spécialistes : le sont-elles aussi du grand public et surtout de l'encadrement scolaire où nous envoyons nos enfants 4 jours sur 7?

1 Test achats

Des mesures de prévention existent: lesquelles sont réellement une solution au problème de pollution intérieure, applicables et utiles aux écoles qui sont, par ailleurs, toujours confrontées à des difficultés budgétaires ?

Des outils spécifiques existent en Flandre et aux Pays-Bas, outils qui sont mis gratuitement à disposition des écoles : est-ce que ceci fait une différence au quotidien pour les écoliers? Est-ce un modèle à suivre pour les autres régions ? Les avancées juridiques, les commissions d'experts qui se penchent sur le problème seront-elles en mesure d'infléchir le manque d'attention dont souffre le problème de pollution intérieure et de l'inclure dans les réglementations d'hygiène et de sécurité?

L'objectif de cette étude est de mesurer la prise de conscience face au problème de pollution intérieure dans les écoles, d'évaluer si celles-ci sont équipées pour y répondre et proposer des pistes pratiques et des recommandations.

3. METHODOLOGIE

Pour ce faire, une première partie (bibliographique) répondra aux 5 questions suivantes

1. Quel état des lieux dans nos écoles?

2. Quel état d'avancement des connaissances médicales sur les effets de cette pollution?

3. Quelles sources de pollution pertinentes en milieu scolaire?

4. Quelle législation?

5. Quelles solutions potentielles et leur adaptabilité aux réalités scolaires?

Une seconde partie (étude de terrain) mesure la prise de conscience dans les écoles et les actions entreprises:

1. Dix interviews d'écoles en Belgique, France et aux Pays Bas

2. Une enquête de 2005 sur la base de «focus groups» auprès du personnel de l'enseignement primaire en Flandre 2 [59].

3. Des interviews d'acteurs qui travaillent sur ce sujet avec les écoles en Flandre et aux Pays-Bas.

En dernière partie une discussion et des recommandations.

2 point de départ du programme « Lekker Fris »

4. PARTIE #1 (bibliographique)

4.1. LA POLLUTION INTERIEURE Qu'est ce que la pollution intérieure?

En 1991 le ministre italien de la santé a donné à la pollution intérieure une définition intéressante: «la présence de contaminants physiques, chimiques ou biologiques dans l'air de milieux confinés qui ne sont pas présents naturellement en grande quantités dans l'air extérieur».

Notons aussi la définition donnée par l'IBGE dans son site pour professionnels: « Pollution qui affecte l'air ambiant à l'intérieur d'un bâtiment, qui est due

principalement au manque d'aération, à l'utilisation de produits toxiques, à la fumée de tabac voire à la conception du bâtiment et qui peut avoir un impact sur la santé humaine».

Plus de pollution à l'intérieur qu'à l'extérieur ?

La plupart des gens sont conscients que la pollution de l'air extérieur peut être mauvaise pour leur santé mais peu réalisent que la pollution de l'air intérieur peut aussi avoir des effets néfastes sur la santé, comme l'asthme. Des études effectuées par Santé Canada, l'EPA3 des É.-U., et d'autres agences indiquent que

les niveaux de polluants intérieurs peuvent être beaucoup plus élevés que les niveaux extérieurs: la pollution de l'air intérieur devient une préoccupation importante. Ces études soulignent aussi que les enfants peuvent être plus sensibles à la pollution de l'air, comme nous le verrons plus tard.

Si la nature des pollutions auxquelles l'individu est confronté est la

même à l'extérieur qu'à l'intérieur, les concentrations peuvent être

3 Environmental Protection Agency

plus importantes à l'intérieur qu'à l'extérieur pour un certain nombre de composés. L'ozone, indicateur fort pour les indices de pollution atmosphérique extérieure, a une concentration très faible à l'intérieur parce qu'il réagit avec les autres molécules présentes à l'intérieur sur les surfaces, mais de fait, en réagissant avec les molécules éventuellement inoffensives, comme odorantes (les terpènes), il fabrique d'autres molécules qui peuvent être irritantes. L'exemple du formaldéhyde (formol): les campagnes de mesure de la qualité de l'air à l'intérieur démontrent systématiquement que les concentrations en formaldéhyde y sont beaucoup plus importantes (presque dix fois plus qu'à l'extérieur) que ce soit dans les logements, les écoles, les bureaux, etc. Les concentrations moyennes intérieures sont de l'ordre de 20

microgrammes/mètre3 alors qu'à l'extérieur, on dépasse rarement les 4,5 microgrammes/mètre3 [50].

Dans des études en Europe occidentale et Amérique du Nord on constate que l'exposition au benzène des enfants dans les écoles par opposition à la concentration dans l'air extérieur augmente d'un facteur 1.5 à 4. Pour les COV4, l'air intérieur à l'école est supérieur à l'air extérieur d'un facteur compris entre 2 et 5. Pour les PM105 la concentration intérieure excède la concentration extérieure d'un facteur compris entre 2 et 3 [16].

De plus, selon un rapport de «santé-habitat» il serait empiriquement prouvé qu'un polluant à l'intérieur d'un local aurait mille fois plus de chances d'atteindre les poumons d'une personne que les polluants libérés à l'extérieur [60].

Le SBS n'est pas nouveau

Le problème de la pollution intérieure intéresse de nombreux spécialistes depuis longtemps principalement dans les domaines de l'habitat résidentiel ou de l'environnement professionnel (bureaux).

Déjà en 1984 l'OMS6 dans un rapport suggérait que 30 % des bâtiments nouveaux ou rénovés dans le monde pouvaient souffrir des symptômes de SBS

4 Les composés organiques volatils, ou COV (VOC en anglais)

5 particules en suspension (notées PM en anglais pour Particulate Matter) inférieures à 10 micromètres

6 Organisation Mondiale de la Santé

(Sick Building Syndrome aussi traduit syndrome de l'immeuble insalubre), principalement dû à la mauvaise qualité de l'air intérieur. 7

Selon l' EPA8 les causes sont les suivantes:

> ventilation inadéquate

> contaminants chimiques de sources intérieures

> contaminants chimiques de sources extérieures

> contaminants biologiques

Les écoles plus polluées que les autres bâtiments ?

Les concentrations de matières particulaires (MP) sont souvent plus élevées dans les écoles que dans l'environnement professionnel des adultes. Cette forte concentration est due aux matières que les enfants apportent avec eux sur leurs chaussures, l'usage de la craie des tableaux et la plus grande activité physique des enfants à l'intérieur [9].

Le problème commence à susciter des réactions

Aux Pays-Bas par exemple. Le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement9 déclare sur son site internet sous la rubrique `ventilation': «suite à diverses études il semble que l'environnement intérieur dans les écoles primaires puisse être amélioré. Un environnement intérieur malsain cause des problèmes de santé et il y a des signaux nous indiquant qu'une mauvaise ventilation peut influencer la capacité à lire. Diverses études semblent indiquer que le problème résulte de la qualité de l'air, de la température et du bruit intérieur et extérieur». 10

Aux Etats-Unis, une étude réalisée en Août 200811 révèle qu'une école sur 3 se trouve dans la «zone de danger» quant à la pollution de son air intérieur ceci dû principalement à la proximité des zones de circulation intense c'est à dire à moins de 400 m d'une autoroute.

Lors d'un colloque à Paris, organisé par le réseau « Recherche santé

environnement intérieur », plusieurs études européennes de terrain ont été

7 Wikipedia

8 Environmental Protection Agency

9 VROM

10 Traduction

11 CCAAPS : The Cincinnati Childhood Allergy and Air Pollution Study

présentées. Les conclusions sont formelles : les écoles sont mal aérées et ce confinement favorise les concentrations de polluants. Au final, nos enfants respirent dans leurs salles de classe un air plus pollué qu'à l'extérieur 12.

Quel progrès?

Dans nos pays riches nous pensons souvent utiliser les meilleurs matériaux de construction, et pourtant ... Au cours des dernières décennies, l'exposition des gens aux polluants de l'air intérieur s'est accrue à cause d'une variété de facteurs incluant13:

> La construction d'immeubles plus étanches;

> Les taux de ventilation réduite pour économiser de l'énergie; > L'utilisation de matériaux de construction et d'ameublement synthétiques;

> L'utilisation de produits de soins personnels sous formule chimique; > L'utilisation de pesticides et de produits d'entretien ménager;

> La complexité accrue des systèmes d'immeubles modernes;

> La détérioration d'immeuble à cause de l'âge, du mauvais entretien ou

de la mauvaise conception;

> La surcharge des immeubles scolaires à cause de classes plus grandes ou d'utilisation accrue des installations; et

> Une réduction des ressources monétaires et humaines pour faire fonctionner et entretenir les installations scolaires.

D'autres facteurs comme l'éclairage, le bruit et les champs électromagnétiques (CEM) peuvent aussi avoir un impact sur l'environnement intérieur.

Dans leur article «Personal Exposure of Children to Air Pollution» Dimitroulopoulou et Ashmore [16] expliquent que pour assurer la qualité de l'air intérieur il faut «build tight and ventilate right» c'est-à-dire construire de façon hermétique et ventiler correctement.

12 http://www.e-sante.fr/.

13 Source :SANTE CANADA

4.2. L'ETAT DES LIEUX DANS NOS ECOLES Des études en Belgique

L'air est pollué par des composés organiques volatils (COV), comme le benzène ou le formaldéhyde. Dans certaines écoles, l'eau est beaucoup trop chargée en plomb. Cette analyse de l'environnement intérieur a été réalisée dans 20 écoles volontaires belges durant les mois de février et mars 2007 par Test-Achats pour analyser la qualité de l'air, la température, l'humidité et la teneur en plomb de l'eau du robinet. L'association a également vérifié la présence de gaz radioactif, le radon. Les mesures ont été prises à chaque fois dans 3 locaux (classes et/ou gymnases et/ou réfectoires).

Il est intéressant de mentionner que les nouvelles ne sont pas toujours mauvaises partout: en Flandre on a étudié [25] pendant 7 jours entre janvier et mars 07 les niveaux de particules fines et de 14 gaz différents 14 . En parallèle aux maisons, les écoles ont aussi été mesurées. Les résultats étaient plutôt positifs:

la médiane des concentrations se trouvait à un niveau inférieur à l'école que dans les maisons étudiées.

Selon Alfred Bernard, toxicologue à l'Université Catholique de Louvain, on est en

Belgique, encore loin du compte. Bien que des normes pour la ventilation des locaux existent, il n'y a aucun contrôle: «Pour les salles de classe, la Région wallonne impose un renouvellement de l'air de 8,6m3/h/m2. Si l'on prend une petite classe de 40 m2 sur une hauteur de 2 mètres, il faudrait renouveler l'air 4

14 (PM1, PM2,5, PM1 0 en TSP) et Methyl tertiairbutyl ether (MTBE), benzeen, trichlooretheen, tolueen, tetrachlooretheen, ethylbenzeen, m+p xyleen, styreen, o-xyleen, 1,2,4- trimethylbenzeen, p-dichloorbenzeen, nitriet (NO2), formaldehyde en acetaldehyde).

à 5 fois par heure. Or, ventiler a un coût, puisque ensuite, en hiver, il faut à nouveau chauffer cet air frais... Or, bien souvent, les écoles n'ont pas les moyens financiers pour le faire, d'autant plus avec l'augmentation du coût du mazout ».

«Aujourd'hui, tout le mobilier ou presque est en contreplaqué et émet du formaldéhyde, notamment. Le matériel scolaire est de plus en plus chimique, avec de plus en plus de solvants et de COV. Bref, les sources de pollution sont de plus en plus nombreuses dans les classes. Et le coût du chauffage ne cesse de croître. Le dilemme entre faire des économies d'énergie et ventiler les classes se pose avec toujours plus d'acuité », poursuit le Pr Bernard. Malheureusement, le premier est nettement plus facile à chiffrer que l'impact d'une mauvaise ventilation et l'exposition des enfants et des enseignants à cet air intérieur vicié. «J'ai aussi remarqué, dans certaines écoles que j'ai visitées, que dans les classes qui n'étaient pas ventilées, les enseignants avaient tendance à vaporiser des désodorisants pour masquer les odeurs résultant, justement, de ce manque de ventilation. Au lieu d'apporter une solution, ils aggravent, en toute bonne foi, le problème en ajoutant encore des substances chimiques. Sans parler des sanitaires qui sont hyper-chlorés par l'utilisation abondante d'eau de Javel, qui vient aggraver l'exposition des petits enfants à une source polluante. Il me semble important de sensibiliser le corps enseignant à la nécessité de tout simplement aérer les locaux. En hiver, on peut imaginer que les fenêtres des classes soient ouvertes durant les récréations, ce serait déjà un progrès important. Il faut aussi que les directions d'école sachent qu'il existe des normes à respecter, même si elles ne sont pas contraignantes. Si elles existent, c'est qu'elles sont nécessaires, surtout dans un contexte d'épidémie d'asthme.»

Une autre étude réalisée par Wouters [55] entre mars et mai 1988 dans 96 locaux scolaires répartis sur 10 écoles belges montre que la teneur moyenne en CO2 était de 1702 ppm. Dans la moitié des locaux le niveau de 1500 ppm était dépassé. Des dépassements de 3000 ppm ne seraient pas rares alors que la recommandation est de ne pas excéder les 1000 ppm.

Des études en France

Sur la base d'une étude menée dans 10 écoles de la capitale française il semblerait que l'air intérieur des écoles soit riche en hydrocarbures chlorés (1,1, 1-trichloroéthane et 1,4-dichlorobenzène) et en composés carbonylés (aldéhydes, cétones et esters). Les profils de COV en adéquation avec les

activités scolaires ont permis de mettre en évidence l'impact des fournitures utilisées par les enfants (feutres, colles, effaceurs...).Globalement, la plupart des

COV - hormis le benzène - et les aldéhydes sont plus concentrés à l'intérieur qu'à l'extérieur des classes; on constate même une concentration en formaldéhyde et acétaldéhyde excessive d'un point de vue sanitaire. Des taux moyens de 38.4ug/m3 ont ainsi été relevés dans les classes reprises dans cette étude, avec des pics de 66.8ug/m3.

Pour situer l'ampleur du problème, la norme européenne est fixée à 10ug/m3; au-delà de 30, on note des signes d'irritation. Il faut aussi se souvenir que le formaldéhyde est classé comme substance cancérogène... Par ailleurs, on retrouve dans une proportion non négligeable de classes des traces de moisissures. 15

4.3. AVANCEMENT DES CONNAISSANCES MEDICALES

Comme nous l'avons vu, l'état des lieux dans nos écoles n'est pas brillant mais doit-on pour autant s'en inquiéter ? Quels sont les véritables risques sanitaires pour nos enfants? Y-a-t-il unanimité parmi les scientifiques?

Selon une étude scientifique (2008) réalisée par l'Institut de Veille Sanitaire sur la population citadine de 9 villes françaises (et non pas spécifiquement sur les enfants) [58]: «l'ensemble des études toxicologiques, expérimentales et épidémiologiques publiées a ce jour, vont dans le sens d'une relation de nature

15 Source : Education Santé, n° 222, avril 2007 MAILLARD C.

causale entre la pollution atmosphérique et la mortalité, notamment cardiorespiratoire». L'étude décrit comment la pollution atmosphérique peut «précipiter le passage d'un stade de l'histoire naturelle d'une maladie à un autre» et conclut: «sur l'ensemble des neuf villes, des associations ont pu être mises en évidence entre tous les indicateurs de pollution et de mortalité considérés». Il s'agit ici de la pollution atmosphérique extérieure, la qualité de l'air intérieur n'y est pas mentionnée.

Exposition personnelle 16et biomonitoring

Dans le rapport EXPOLIS [23] il est souligné qu'il ne suffit plus de mesurer les concentrations de l'air (intérieures ou extérieures) mais plutôt les expositions personnelles des millions d'individus dans leurs activités quotidiennes à la maison, à l'école, au travail ou dans les transports car les niveaux varient grandement par sous-groupes enfants/adultes) ou bien par individu. Ces informations d'exposition personnelle sont nécessaires, voire indispensables à une bonne évaluation des risques. L'exposition personnelle peut être définie comme la concentration de contact du polluant chez l'individu voire même une coexistence d'un polluant chez l'individu et dans son environnement. L'exposition d'un individu dépend du moment et de la durée de l'exposition.

On utilise aussi le biomonitoring ce qui permet en outre de voir les synergies entre polluants dans le corps humain: en Flandre en 1999, un projet pilote de biomonitoring a porté sur l'analyse de divers polluants dans le sang et l'urine de 200 adolescents. Cette étude a indiqué une activité immunitaire plus faible lorsque les concentrations en dioxines dans le sérum sanguin étaient plus élevées. Elle a montré un ralentissement du développement pubertaire corrélé aux concentrations en PCB chez les garçons et en dioxines chez les filles, cohérent avec l'hypothèse que les PCB agissent comme des oestrogènes et les dioxines comme des anti-oestrogènes.

16 Personal Air Pollution Exposure

Elle a également permis de mettre en relation les concentrations mesurées en métabolites du benzène, du toluène et de HAP dans l'urine avec des dommages causés à l'ADN.17

Exposition aigüe ou chronique ?

Comme nous l'avons vu, les analyses de l'air intérieur révèlent des centaines de polluants différents. La toxicité de ce cocktail chimique est très difficile à analyser,

> parce qu'on connaît mal les interactions entre polluants (chimie), > parce que la composition de ceux-ci peut varier, et

> parce que les doses sont souvent faibles avec une durée d'exposition très importante (toxicité chronique).

Il existe deux types d'exposition :

> l'exposition des personnes à de fortes doses de polluants dans un environnement intérieur (qui est un phénomène relativement rare, tel que l'intoxication grave par le monoxyde de carbone),

> l'exposition continue à de faibles doses de polluants sur de longues périodes (qui peut avoir des conséquences importantes à court ou long terme).

Les enfants plus fragiles ?

Les enfants sont plus sensibles à une mauvaise qualité de l'air intérieur [56] car:

> Ils se développent physiquement et ces phénomènes de croissance les rendent plus vulnérables

> Les enfants sont moins capables que les adultes de métaboliser et d'excréter les plupart des toxines environnementales

> Les enfants sont relativement plus exposés aux toxines environnementales car ils inhalent un plus grand volume d'air comparé à leur poids.

17 Rapport analytique de la RW, chapitre 14 p 619

Selon une étude du Harvard School of Public Health [47], l'exposition des enfants à la pollution de l'air est une grosse préoccupation car leur système immunitaire ainsi que leurs poumons ne sont pas encore complètement développés et l'exposition à des polluants augmente la possibilité de réactions différentes de celles observées chez les adultes. Ceci est confirmé par l'étude de Dimitroulopoulou [16]: pour une même exposition l'absorption par unité de poids du corps sera supérieure chez les enfants. L'exposition à des particules fines a montré une augmentation des allergies, de l'asthme et une diminution des fonctions pulmonaires. La croissance même des poumons semble en être affectée [45]. Voir en annexe 1 les concentrations maximales recommandées par l'OMS.

A exposition égale, les doses absorbées par l'enfant sont souvent plus élevées (ventilation pulmonaire plus importante, rapport surface/ poids plus élevé, absorption intestinale plus élevée...). L'appareil respiratoire, les systèmes nerveux, immunitaire et hormonal sont plus sensibles parce que leur développement n'est pas achevé18.

Les cancers et notre environnement intérieur

En Europe, les chiffres de 2004 montrent une augmentation de l'incidence des cancers de l'enfant de 1970 à 1990 et ce dans toutes les classes d'âge. D'autres chiffres parlent d'augmentation moyenne du taux d'incidence des cancers de 1 % par an chez l'enfant depuis trente ans. 19

En France, comme dans tous les pays industrialisés, environ 1 enfant sur 500 est atteint d'un cancer avant 15 ans. Avec 10,5 millions d'enfants de moins de 15 ans en France, on compte 1 500 nouveaux cas par an dont la moitié avant 6 ans. Les cancers les plus fréquents sont les leucémies, les tumeurs cérébrales, les tumeurs rénales et les tumeurs osseuses. Ces données sont très proches de celles des autres pays d'Europe. En revanche, il y a des différences avec les pays en développement, notamment pour les leucémies où l'incidence est moins

18 Source rapport analytique RW 2006-2007

19 Source rapport analytique RW 2006-2007

élevée. En France, où les données d'incidence sont disponibles depuis 1990, on n'observe pas d'augmentation de cancers de l'enfant sur la période 1990-1999. Le lien éventuel entre des expositions environnementales et certains types de cancers de l'enfant, comme ceux touchant le sang et le cerveau, est de plus en plus étudié. Seule l'exposition aux radiations ionisantes a une responsabilité démontrée. D'autres facteurs, tels que les champs électromagnétiques

d'extrêmement basse fréquence, les pesticides et la pollution atmosphérique générée par le trafic automobile sont suspectés [1].

Les allergies: pathologies en forte progression

Toujours selon l'AFFSET [1], les allergies respiratoires sont au premier rang des maladies chroniques de l'enfant. La prévalence de l'asthme augmente: elle était de 2 à 3 % il y a 15 ans, contre 5 à 7 % actuellement. Les rhinites sont stabilisées à 6 % chez les enfants mais sont retrouvées chez 12 à 25 % d'adolescents. Près de 2 000 décès sont enregistrés chaque année en France, du fait d'un asthme, dont 112 à 204 chez les enfants, les adolescents et les adultes de moins de 45 ans. Les dermatologues français estiment que près de 15 % des enfants et 4,2 % des adultes vus en consultation sont allergiques. Ces dernières

décennies, l'incidence des allergies a augmenté dans l'Europe tout entière. En moyenne, 10 % des enfants souffrent de symptômes asthmatiques. Cette progression a été constatée dans plusieurs pays européens où des études selon la même méthodologie ont été répétées au cours du temps.20

Troubles neurologiques

Les agents environnementaux susceptibles d'entraîner ces effets neurotoxiques sont principalement des substances chimiques. Ceux que nous avons déjà mentionnés sont par exemple: le plomb, les solvants organiques

(hydrocarbures, hydrocarbures halogénés, alcools, cétones, glycols, éthers de glycols, amides, éthers, esters, etc.) et le monoxyde de carbone.

20 http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/301829192144697173518532259520/09_asthme_allergies.pdf accédé le 11 août 09

Ces troubles peuvent selon AFFSET concerner le système nerveux central: l'encéphale et la moelle épinière. Ils se traduisent par exemple, par des troubles de la conscience, des modifications du comportement, de la mémoire ou des capacités intellectuelles. Ils peuvent également toucher le système nerveux périphérique, c'est-à-dire les nerfs et se manifestent alors, par exemple, par des fourmillements, des douleurs, des difficultés à la marche ou des troubles de la sensibilité.

Les troubles du neuro-développement de l'enfant

Les agents environnementaux suspectés sont les polychlorobiphényles (PCB), le plomb et le méthylmercure, neurotoxiques avérés et fréquemment retrouvés dans l'environnement [1]. A l'école c'est surtout le plomb que nous retrouvons dans les peintures et dans l'eau du robinet.

Chez les enfants, le taux d'absorption du plomb et du méthylmercure est bien supérieur à celui des adultes. De plus, le système de protection du cerveau n'étant pas arrivé à maturité avant l'âge de 6 mois, sa vulnérabilité aux neurotoxiques à ce stade précoce de la vie est donc majeure.

Les troubles du neuro-développement de l'enfant sont présents dès la naissance ou apparaissant entre 0 et 18 ans, ils se caractérisent par des dysfonctionnements physiques, cognitifs, psychiques, sensoriels et du langage. Leur fréquence et leur gravité sont suffisamment importantes dans les pays industrialisés pour constituer un problème de santé publique : entre 3 et 8 % des enfants européens seraient concernés. Leur origine peut être génétique mais également environnementale suite à l'exposition du foetus ou de l'enfant dès sa naissance, à des substances chimiques. Le système nerveux est très sensible à l'action de certains toxiques au cours de son développement et les effets qui en résultent sont irréversibles.

Pathologies du système endocrinien

Les principaux perturbateurs endocriniens mentionnés dans cette étude sont les phtalates retrouvés dans les agents plastifiants, (Phtalate de dibutyle, phtalate de benzyle et de butyle) présents dans les matériaux de construction, des tapis

de sport, dans l'intérieur des automobiles qui conduisent nos enfants à l'école ou bien du matériel scolaire pour n'en citer que quelques sources.

Les perturbateurs du système endocrinien sont des substances chimiques

d'origine naturelle ou artificielle qui peuvent interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines. Les effets sur la santé humaine des perturbateurs du système endocrinien sont sujets à controverse. La relation causale entre une exposition à une substance environnementale et un effet sanitaire via un

mécanisme d`altération du fonctionnement des hormones n'a pas selon AFFSET [1] encore été établie.

Cependant tout le monde n'est pas si optimiste: les scientifiques ont observé dans bon nombre de parties du monde, des effets sur les systèmes endocriniens du poisson et de la faune. Et selon Santé Canada, le problème que posent les substances perturbatrices des systèmes endocriniens (SPSE) est complexe et nécessite une réponse coordonnée des organismes gouvernementaux, des

universités, de l'industrie et du public. Environnement Canada par exemple a accordé la priorité à la recherche sur les SPSE afin d'obtenir les connaissances nécessaires à la prise de décisions informées en matière de politiques et de règlements.

Les effets secondaires: capacité à étudier

Selon une enquête danoise menée entre 2003 et 2005 révélée par e-Santé, les résultats des élèves diffèrent en fonction des conditions de ventilation des

locaux scolaires. Les résultats des tests de lecture et de compréhension sont deux fois meilleurs lorsque le volume d'air renouvelé est multiplié par deux, passant de 4,2 à 8,4 litres.

Cette variation de la performance scolaire des enfants est très certainement applicable aux petits Français, car aucune des 11 écoles françaises visitées en 2001 par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur ne respectait les renouvellements d'air réglementaires de 15 m3 par heure et par personne, nécessaire à la dispersion des polluants. Le débit maximal constaté était de 10

m3. La grande majorité des écoles ne disposent pas de ventilation mécanique, et lorsque c'est le cas, elle n'est le plus souvent pas entretenue21.

Ces résultats sont confirmés par l'expérience de Wargocki et al. en 2005 [53] voir détails en annexe. Dans 2 classes d'enfants de 10 ans: la température plus

faible (20°C) et une aération plus importante (9.6 litres par seconde (l/s) par personne) ont montré une amélioration potentielle des résultats scolaires 22.

Sur la base de toutes ces informations on ne peut plus nier ce que de nombreux

scientifiques crient haut et fort: une mauvaise qualité de l'air nuit à la santé- surtout des enfants- même si certains liens de cause à effet, les doses et les effets cocktails sont encore à l'étude. La difficulté de concentration des enfants dans un air vicié est un aspect qu'il faut aussi mettre en avant dans toute communication sur le sujet.

4.4. QUELLES SOURCES DE POLLUTION ? Sources spécifiques aux écoles

La concentration humaine

Une forte concentration humaine dans un local non aéré est non seulement désagréable mais peut s'avérer dangereuse. Le magazine Test Achats en Belgique a réalisé 60 tests: dans 47 classes le niveau de CO2 prouvait que les locaux n'étaient pas assez aérés et à l'évidence surpeuplés. Cela fatigue les enfants et altère leur capacité de concentration. La concentration de CO2 est, selon la revue, sans aucun doute le problème le plus important constaté. La concentration humaine dans un local fermé (classe, cantine, gymnase...) pose aussi un certain nombre de problème d'hygiène et de pollution outre l'émission de CO2: vapeur d'eau, squames, microbes, odeurs, acétone... 23

21 http://www.e-sante.fr/pollution-air-respire-ecole-influence-performances-scolaires-NN_8881-100- 6.htm

22 Voir détails en annexe 2

23 L'acétone est une cétone corporelle, présente normalement, en très petites quantités, dans l'urine et dans le sang

L'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur en France [30] a engagé en 2004 une étude épidémiologique sur l'impact énergétique et sanitaire du renouvellement d'air dans deux écoles primaires. La recherche d'établissements scolaires pour mener cette étude a montré qu'en France, comme dans d'autres pays, une grande majorité d'écoles n'est pas équipée de système de ventilation et celles qui le sont présentent fréquemment des débits d'air neuf inférieurs aux recommandations en vigueur. Sur les 11 établissements ayant fait l'objet d'une

visite préliminaire, aucun ne respectait le renouvellement d'air réglementaire imposé par le Règlement Sanitaire Départemental Type (RSDT, 1978) de 15 m3/h/personne à introduire dans les salles de classes (écoles maternelles et primaires, collèges) lorsque le bâtiment est équipé d'un système spécifique de ventilation. Les débits maxima observés dans cet échantillon étaient de 10

m 3/h/perso n ne.

En Allemagne la norme pour la quantité d'air par personne est de 30 m3/h/personne (DIN 1946)

Le matériel scolaire

Il y a encore du chemin à faire... L'offre de matériel scolaire est dominée par les gadgets, le plastique et les accessoires qui misent davantage sur le marketing que sur la conscience environnementale. La plupart d'entre eux contiennent des composants toxiques tels que solvants organiques (toluène, xylène...) et métaux lourds. A part pour quelques rares marques, l'aspect écologique des fournitures scolaires n'est pas considéré comme un objectif en soi.

On parle souvent de crayon à «mine de plomb» mais heureusement celui ci - constitué autrefois d'un alliage nocif de 33% d'étain et de 66% de plomb- est remplacé depuis le 19eme siècle par le graphite 24.

Quels risques associés à quel matériel scolaire? 25

> Crayons: souvent «sans bois» et donc faits à partir de résine de synthèse.

24 http://www.dotapea.com/crayon.htm

25 Source http://www.ecoconso.be/spip.php?article211

> Feutres et marqueurs: certains contiennent des solvants toxiques tels que trichloroéthane, toluène ou xylène repérables à leur forte odeur.

> Surligneurs: les surligneurs fluorescents, bien que n'ayant pas d'odeur, n'en contiennent pas moins des substances nocives pour la santé et l'environnement. L'effet fluorescent de l'encre est obtenu au moyen de pyranine, et parfois de dérivés de coumarine et de xanthène. Ces composés sont toxiques et à éviter au maximum.

> Les gommes: souples aromatisées, elles sont dangereuses car les enfants peuvent les sucer et les avaler.

> Les effaceurs d'encre: ils contiennent du savon, de la soude et du thiosulfate de sodium, parfois même du formaldéhyde. Il ne faut donc jamais les mettre en bouche pour les humecter même s'ils se dessèchent.

> Les correcteurs liquides: ils sont composés de solvants toxiques. Attention, ce type de produit n'est pas adapté à une utilisation par des enfants. Ils sont d'ailleurs interdits dans certaines écoles. En effet, les produits à l'eau sont additionnés de conservateurs allergènes.

> Blocs, cahiers, papier d'impression... souvent blanchis au chlore.

> Les colles: la toxicité des colles est due principalement aux résines et solvants qu'elles contiennent. Les solvants organiques tels que le toluène, le formaldéhyde, l'acétone sont volatiles. Leur inhalation est dangereuse pour la santé.

> Les livres et magazines neufs émettent des COV (aldéhydes)

En résumé le matériel scolaire que nous donnons à nos enfants et qui est souvent mis en bouche -même par les plus grands d'entre eux!- peut contenir du toluène, du formaldéhyde, de l'acétone, des solvants toxiques et du chlore.

Le bricolage

Les produits de bricolage utilisés en classe sont potentiellement toxiques (des COV sont présents dans les solvants, les colles, les vernis par exemple). De plus, les enfants les manipulent, les respirent et ne lavent pas forcement leurs mains de façon suffisante après chaque manipulation. Encore ici il est difficile de dresser un inventaire complet car les bricolages sont réalisés avec toutes sortes de matériaux.

Ces matériaux de bricolage et autres sont parfois détournés de leur usage initial pour être inhalés: colles, typex, solvants pour adhésifs, détachants, vernis, laques, dégraissant, antigel... Ils sont en vente libre dans le commerce (supermarchés, drogueries...) donc difficiles à contrôler. C'est dire néanmoins la toxicité des substances qu'ils contiennent.

Le bruit

S'agissant dans cette étude de pollution intérieure et non pas uniquement de pollution de l'air, j'ai choisi d'inclure le bruit comme source de nuisance.

Pollution invisible, inodore et incolore, les nuisances sonores en milieu scolaire constituent un réel problème subit par l'ensemble de la communauté scolaire. Trop souvent, l'indiscipline des élèves est déclarée principale source de cette nuisance sans que des solutions soient recherchées dans d'autres domaines. Pourtant, les nombreux projets menés dans les écoles démontrent que cette vision est très réductrice. L'IBGE propose des solutions pratiques pour améliorer l'environnement sonore d'un établissement scolaire. IBGE sur son site pour les écoles26.

26

http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Ecoles/Informer.aspx?id=2554&langtype=2060&de ta il =tab3

Selon une étude canadienne [28], le bruit dans les écoles est excessif au point de nuire à l'apprentissage et d'incommoder les professeurs. Le seuil acceptable de tolérance de 90 décibels fixé par le Québec apparait comme ultraconservateur pour certains: l'Amérique du Nord en est actuellement à 85 dB.

Dans le tableau ci-dessous on voit que le niveau sonore moyen des conversations par exemple est de 60 db ce qui suscite déjà des désagréments: mais le bruit dans les classes, les gymnases et la cour de récréation est bien plus élevé.

FIG. 1 - Échelle de bruit et effets sur l'homme. La progression du bruit mesuré n'est pas linéaire selon les lois de l'arithmétique, mais logarithmique: 60 décibels (dB) représentent une énergie dix fois plus forte que 50 décibels. Une progression de 20 décibels, c'est donc 100 fois

plus d'énergie acoustique!27

Le bruit, bien qu'unanimement reconnu par les spécialistes comme source de nuisances importantes chez les jeunes (apprentissages en péril, aggravation de comportements agressifs et tensions interpersonnelles ou inter-groupes,

27 Source http://medias.cohabiter.ch/pdf/bruit.pdf

affectation de la santé), souffre d'un manque criant d'information et de concertation des différents publics [20].

Sources liées à l'environnement intérieur Matériaux de construction

La qualité de l'air intérieure est très dépendante des types de matériaux de construction utilisés. La pollution provient du bâti (l'enveloppe) et des finitions comme le montrent les tableaux en annexe.

Les peintures à l'huile, les vernis, les colles, les vitrificateurs de parquet, les revêtements de sol, les tissus d'ameublement et les meubles en matériaux composites émettent tous des COV.

Les revêtements de sol ainsi que les meubles en tissu émettent en plus des poussières, bactéries et acariens.

Parmi ces COV le formaldéhyde est prédominant dans le mobilier ou les meubles en matériaux composites (panneaux de bois, aggloméré, contreplaqués, MDF) et ceci parfois pendant des années.

Depuis 2002, la norme E1 impose des teneurs inférieures ou égales à 8 mg de formaldéhyde pour 100 g de matériau, ce qui correspond à des émissions

maximales de 0,124 mg par mètre cube d'air. La plupart des grands fabricants proposent aujourd'hui des produits de classe E1, et même avec des teneurs plus faibles.

Il a été démontré que les concentrations élevées de formaldéhyde, acétaldéhyde, acétone, benzène et de limonène provenaient exclusivement des matériaux de construction [6].

Les premiers matériaux à l'étude par cette équipe sont d'ailleurs:

> Le placoplâtre > la peinture

> le linoleum

> la Mélanine

> les moquettes

> les dalles de plafond

> les tapis et collants pour les revêtements de sol

> le MDF

Les substances principales généralement émises par les matériaux de construction sont les COV (principalement formaldéhyde, acétaldéhyde, acétone, benzène et d- limonène) ainsi que poussières, bactéries et acariens .

Chauffage, ventilation, climatisation

Même si c'est de plus en plus rare dans nos régions, l'utilisation de poêles à bois, de poêles à charbon, poêles à kérosène, feux ouverts ou de radiateurs à gaz peut produire du CO, CO2, SO2, NO2, NOx et des particules fines. Un système de chauffage plus récent mais mal entretenu pourrait aussi être dangereux.

Dans une publication autorisée par le ministre de la santé canadienne28 on définit le bon fonctionnement des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) pour les écoles comme suit :

> Contrôle la température et l'humidité afin de fournir le confort thermique; > Distribue des quantités adéquates d'air pur extérieur afin de satisfaire les besoins de ventilation des occupants de l'école;

> Fournit la circulation d'air;

> Enlève les odeurs et les polluants grâce au contrôle de la pression, à la dilution, à la filtration et à l'évacuation.

Les substances principales qui peuvent être émises par des appareils de chauffage défectueux ou mal réglés sont le monoxyde de carbone (CO), Les oxydes d'azote (Nox) et les particules fines.

Pollutions électromagnétiques

De plus en plus d'établissements mettent en place des réseaux WiFi pour permettre aux élèves d'accéder au réseau de l'école ou à Internet depuis les classes.

De nombreux parents et scientifiques craignent que les radiations émises par

28 Santé Canada

les transmetteurs de l'école ne produisent des effets négatifs, comme la perte de concentration, des maux de tête, une fatigue latente ou encore des troubles cognitifs ou comportementaux.

Au Royaume-Uni, des parents et des instituteurs tentent de bannir les réseaux WiFi à l'école, par crainte d'effets sur la santé. L'argument principal serait que les enfants présentent une plus grande vulnérabilité du fait d'une boîte crânienne plus fine que celle d'un adulte, et donc moins protectrice, et de la

maturation incomplète de leur système nerveux, plus sensible aux radiations. Le flou est total sur cette question au Royaume-Uni (et ailleurs aussi !) si bien que le porte-parole du Département de la Protection de la Santé anglais en est réduit à promouvoir une approche raisonnée, en l'absence de faits établis. Finalement, c'est à chaque établissement de décider de sa position vis à vis du WiFi et de ses dangers potentiels.29

Force est de constater que l'exposition aux champs électromagnétiques s'est accrue de manière exponentielle avec les multiples usages de l'électricité, le travail sur écran, l'explosion des télécommunications et des appareils sans fil30. Son impact sur la santé fait l'objet d'intenses polémiques.

Pour y voir plus clair il faut distinguer les basses et hautes fréquences:

Aux basses fréquences (lignes et câbles électriques, transformateurs, appareils électroménagers, matériel de bureau ou industriel utilisant l'électricité, nouvelles ampoules basse consommation), on considère séparément les champs électriques et magnétiques.

> L'intensité du champ électrique dépend du voltage et non de l'intensité du courant (il existe donc même quand le courant ne circule pas). Il est dangereux d'habiter à proximité d'une ligne à très haute tension ou d'un transformateur. La protection vis-à-vis du champ électrique est assurée par l'enterrement des lignes électriques mais cette solution est beaucoup

29 http://www.generation-nt.com/commenter/wifi-sante-danger-ecole-actualite-19333.html

30 TerreVivante

plus coûteuse que les lignes aériennes. Le champ électrique peut être atténué par des barrières physiques (murs, bâtiments, blindage, arbres).

> Quant au champ magnétique, il diminue rapidement avec l'éloignement de la source.

Les fréquences plus élevées (radiofréquences et micro-ondes) sont émises par les téléphones portables, les fours à micro-ondes, les relais de radio ou de télévision et les radars. La nocivité de l'exposition à ces champs électromagnétiques (stress, insomnies, défaut de concentration, pertes de mémoire,...) fait l'objet de vigoureuses controverses.

En Belgique, selon le Vif L'express, le taux moyen de possession de téléphone portable a légèrement évolué ces dernières années. On constate cependant une augmentation plus importante chez les jeunes de 13-14 ans qui le reçoivent le plus souvent en cadeau. En plus de la diminution des prix d'achat, le succès du GSM s'explique par le fait qu'il constitue un élément d'identification du jeune et donc de reconnaissance sociale. Des producteurs ont déjà procédé à des créations de téléphones mobiles destinés à des enfants de 4 et 5 ans. Même à 9 ans, le GSM sert plus de moyen de reconnaissance sociale entre pairs que d'outil de communication.

Le rapport «Bioinitiative», publié en août 2007 et validé par l'Agence Européenne de l'Environnement, synthétise quelque 1 500 travaux récemment publiés dans le monde par des sommités indépendantes sur les effets des ondes électromagnétiques. Il en ressort une augmentation des risques de cancer, de neurinome de l'acoustique, de perturbation du sommeil, des effets

génotoxiques, des risques de cataracte... « De nombreux exemples montrent que l'absence de recours au principe de précaution par le passé aurait causé des dommages importants et parfois irréversibles à la santé et à l'environnement », souligne Jacqueline McGlade, directrice de l'Agence. Celle-ci encourage les Pays Membres à prendre « des mesures de précaution appropriées et proportionnées visant à éviter les menaces plausibles et potentiellement importantes que font peser sur la santé les champs électromagnétiques ».

Les enfants sont encore plus vulnérables:

Les micro-ondes des téléphones portables pénètreraient très profondément dans le cerveau humain, en particulier dans celui des enfants31. 2 minutes

d'exposition suffiraient pour que l'activité électronique du cerveau de l'enfant soit perturbée pendant plus d'une heure.32 Heureusement la législation (en France du moins) commence à s'y intéresser, comme nous le verrons.

Les imprimantes

Un tiers des imprimantes laser émettrait dans l'air des particules à des niveaux potentiellement dangereux pour la santé. Selon les chercheurs de l'Université de technologie du Queensland33, en Australie, certaines imprimantes devraient même être vendues accompagnées d'un message d'avertissement pour les utilisateurs.

Les scientifiques australiens ont analysé les rejets de 62 appareils dans un

espace ouvert de bureaux (open space). Leurs résultats sont publiés dans le

31 selon IEEE

32 A non-profit organization, IEEE is the world's leading professional association for the advancement of technology

33 QUT

journal «Environmental Science and Technology». Les imprimantes dégagent des "particules ultrafines" provenant du toner (l'encre en poudre). "Ces particules sont aussi fines que les particules de la fumée de cigarette, explique à l'agence AAP le professeur Lidia Morawska, et une fois qu'elles ont pénétré profondément dans les poumons, elles commettent le même type de dégâts." Leur impact dépend de leur composition, poursuit la spécialiste de la QUT, qui évoque des effets allant "de l'irritation respiratoire à des maladies plus graves comme des problèmes cardio vasculaires ou le cancer".

Ces émissions sont plus ou moins importantes selon les modèles et l'âge des imprimantes et des cartouches d'encre. Les particules sont beaucoup plus

nombreuses lorsque la cartouche est neuve et lorsque des graphiques ou des images sont imprimées, car cela requiert une plus grande quantité de toner. Aussi l'équipe australienne en appelle-t-elle aux pouvoirs publics et aux fabricants pour veiller à ce que les imprimantes soient installées dans des lieux bien ventilés.

L'amiante

A l'heure actuelle on ne fabrique plus de produits contenant de l'amiante pouvant se retrouver dans les bâtiments. Mais les anciens produits comme les plaques en amiante-ciment, sont souvent en place et par l'usure du temps ou à l'occasion de travaux de démolition ou de rénovation, ces matériaux sont susceptibles de disperser des fibres d'amiante dans l'air intérieur.34

Selon l'agence de la santé et services sociaux de Montréal [29], à l'intérieur des écoles et des édifices publics, on trouve de très faibles concentrations d'amiante (de l'ordre de 300 fois moins que dans les milieux de travail reliés à l'amiante). Beaucoup d'écoles et d'édifices publics ont été construits avant 1980, à une

époque où on utilisait souvent des matériaux contenant de l'amiante comme isolation thermique ou acoustique de murs ou de plafonds. Dans la plupart des écoles et des édifices publics où l'on trouve des matériaux d'amiante, les

34 Voir fiche n°86 "L'amiante dans la maison" site www.ecoconso.be/article39.html).

concentrations dans l'air sont faibles et souvent à peine plus élevées que dans l'air extérieur. En effet, l'amiante étant utilisée dans de nombreux produits

commerciaux, on en retrouve aussi dans l'air extérieur, particulièrement dans les villes.

En Belgique, en réponse à un reportage sur RTL en Sept 2007 évoquant sur base du témoignage anonyme d'un enseignant la présence d'amiante dans les écoles de la Communauté française, la ministre de l'époque 35 déclare: «La Communauté française s'est conformée à la législation en vigueur, les

inventaires des matériaux contenant de l'amiante ont été réalisés dans toutes les provinces (330 établissements) mais sont toujours en cours dans le Hainaut (120 établissements) et seront terminés prochainement.

L'humidité et les moisissures

Un des aspects très importants quand on parle de qualité de l'air intérieur est celui de l'humidité. Le taux d'humidité dans l'atmosphère intérieure, appelé humidité relative se situe idéalement entre 40 et 60%. Chaque personne produit environ 1 à 1.5 litre d'eau par jour. Cette eau est émise sous forme de vapeur, qui se répand dans l'environnement immédiat. La condensation de l'eau contenue dans l'air se fait de façon privilégiée sur les surfaces froides, comme les vitres et les murs, surtout s'ils sont mal isolés. Cette humidité favorise le développement des moisissures, qui peuvent avoir un impact très négatif sur la santé. Selon Test Achats en Belgique, presque un local sur trois dans les écoles s'est avéré trop humide.

Ces moisissures peuvent coloniser des endroits très différents: bois, plâtre, papier (tâches sur les murs ou le papier peint), tissus, climatiseurs, plantes d'intérieur... Les spores libérées dans l'air sont généralement allergisantes et provoquent des réactions asthmatiques chez les personnes sensibles36.

35 Marie Arena

36 www.ecoconso.be/article39.html

Toujours selon Test Achats, dans plus de la moitié des écoles, la charge fongique était trop élevée. La plupart du temps, des traces de Penicillium sp, Cladosporium sp et d'Aspergillus sp, trois espèces ayant des effets allergènes, étaient détectées. Et souvent, des acariens, friands de moisissures, étaient aussi découverts.

Les allergènes d'animaux domestiques

Pourquoi parler de poils d'animaux à l'école? On a en fait constaté que les vêtements, les sacs des enfants -qui chez eux avaient des animaux domestiques- transportaient ces poils à l'école. Les poils des animaux domestiques véhiculent des protéines provenant de fragments de peau, de salive, qui peuvent déclencher des crises chez l'asthmatique. D'autres effets allergiques sont les rhinites et conjonctivites.37

Par ailleurs il n'est pas rare que certaines écoles acceptent la présence d'animaux dans les classes, ce qui a d'ailleurs été évoqué lors des interviews dans les écoles comme source de réactions allergiques.

Le plomb

Le plomb dans les bâtiments provient généralement de trois sources : les vieilles conduites d'eau en plomb, les poussières venant d'un environnement pollué ou les anciennes peintures. Les enfants sont fort sensibles à une intoxication par le plomb, pouvant perturber leur développement physique, nerveux et psychologique (voir plus loin les moyens de prévention dans le section 4.6).

37 www.ecoconso.be/article39.html

Une étude de Test Achats a détecté du plomb dans l'eau de distribution, dû à des canalisations trop vieilles. Dans cinq écoles, la valeur guide de 10 ìg/L était dépassée (valeur guide européenne à partir de 2013), dont deux cas particulièrement problématiques, où l'eau contenait entre 83 et 108 ìg/m3 de plomb. Les enfants ne devraient plus boire de cette eau.

L'analyse de l'eau de la commune d'Overijse par exemple, révèle une teneur inférieure à 5 ìg/l (le 25 novembre 08) pour une norme de 25 ìg/l (norme en vigueur en Europe depuis le 25 décembre 2003, qui sera remplacée par 10 ìg/L en 2013)38.En comparaison l'eau minérale de SPA contient < 0,002 milligrammes de plomb par litre (2 ìg/L).

Les produits d'entretien

L'obsession de la propreté qui caractérise notre société multiplie faux besoins et nouveaux produits au mépris de l'environnement39 : décapants, nettoyants «surpuissants», lingettes dégraissantes...

Tous les détergents contiennent des tensioactifs, également appelés "agents de surface". Les tensioactifs des produits conventionnels sont d'origine pétrochimique. Ils cumulent parfois une action désinfectante grâce à l'adjonction

d'eau de Javel. Or, mieux vaut limiter son utilisation: le chlore libéré dans les eaux usées se combine facilement avec certaines molécules pour former des organochlorés, qui sont extrêmement toxiques. On évitera également la

38 Researchpark Haasrode (Zone 1)3001 Heverlee -

Leuven Betreft de rapportering van de monstername: 0835040

39 http://www.terrevivante.org/226-produits-menagers-avec-moderation-.htm

présence de soude (type lessive Saint-Marc), irritante et polluante à doses répétées. Enfin, les détergents conventionnels ont recours à des parfums de synthèse, nocifs et allergisants qui contiennent notamment des solvants. Ces derniers se retrouvent ensuite dans les eaux usées et nuisent au bon fonctionnement des fosses septiques et des stations d'épuration. Quant aux gels WC, excepté une référence "organique, au vinaigre d'alcool" les gels WC traditionnels sont à base de tensioactifs d'origine pétrochimique, d'acides

(chlorhydrique, sulfurique, phosphorique) et d'additifs (épaississants, parfums, colorants...).

Dans des études en Europe occidentale et Amérique du Nord on constate que l'exposition au COV des enfants scolarisés est supérieure à celle des adultes en activité principalement à cause de l'excès de produits d'entretiens utilisés dans les écoles [16].

En résumé qu'ils s'agisse de nettoyants pour meubles pour les sols, les produits d'entretien peuvent émettre des organochlorés , de la soude , des solvants, des acides chlorhydriques, sulfuriques, phosphoriques, et des COV.

Le radon

Gaz radioactif d'origine naturelle, inodore et incolore. Il émane de certaines roches du sous-sol et, en moindre mesure des matériaux de construction

pierreux comme le plâtre ou les pierres naturelles. Dans certaines conditions il peut s'accumuler à l'intérieur des bâtiments, exposant les occupants à un risque de développement de cancer du poumon qui augmente avec la durée de l'exposition et avec la concentration du radon dans l'air intérieur.

Il est reconnu depuis 1987 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme cancérigène pulmonaire certain pour l'homme et la France estime le risque à environ 2 000 décès par an, selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire40.

40 IRSN

En Belgique le risque est surtout localisé en Wallonie, un peu à Bruxelles et pas du tout en Flandre comme le montre cette carte:

En France les zones à risque sont identifiées sur la carte ci-dessous sur la base

de 12 000 mesures, ce qui a permis d'établir une carte des concentrations moyennes par département 41

Quel impact de l'air extérieur?

On ne peut omettre de prendre en compte les niveaux de pollution extérieurs pour étudier l'air intérieur d'un bâtiment surtout si le bâtiment est situé à

proximité d'industries ou près des grands axes de circulation et les polluants pénètrent par les défauts d'étanchéité du bâtiment, par les systèmes de ventilation ou lorsque nous ouvrons les fenêtres. Ces polluants `extérieurs' sont principalement:

> La matière particulaire (MP) ou poussières

41 http://www.fanc.fgov.be/fr/radnat.htm#carteTH (2005)

> l'ozone troposphérique (O3),

> le dioxyde de soufre (SO2),

> les oxydes d'azote (NOx),

> le monoxyde de carbone (CO) et

> les composés organiques volatils (COV)

Les seuils de pollution sont surveillés par les autorités: `Bruxelles

Environnement' 42 par exemple dispose d'un réseau de stations de mesures qui enregistrent en permanence la concentration de différents polluants dans l'air. A partir de ces résultats, deux indices sont calculés pour indiquer en temps réel la qualité de l'air en Région bruxelloise.

? L'indice global est calculé en rassemblant les données mesurées

par toutes les stations pour l'ozone (O3), le dioxyde d'azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les poussières (PM10). Il permet d'estimer la qualité de l'air de toute la Région mais n'exprime cependant pas convenablement l'influence directe d'une des principales sources de pollution de l'air en milieu urbain : le trafic routier. Un second indice est donc utilisé à cet égard.

? L'indice trafic est l'indice de la qualité de l'air dans un

environnement à forte densité de circulation. Il se calcule à partir des données mesurées par les stations situées à proximité de grands axes routiers pour les oxydes d'azote (NOX) et le monoxyde de carbone (CO). Il permet de mesurer la pollution des zones proches du trafic routier. 43

En cas d'alerte de smog la consigne est de garder les fenêtres fermées : nous verrons que pour certaines écoles cette consigne n'est pas suffisamment spécifique.

42 http://www.ibgebim.be/

43 source IBGE

Force est de constater que les sources de pollution intérieure sont nombreuses et les polluants très variés: soit spécifiques aux écoles ou bien propres aux

milieux confinés. Les nuisances varient selon les lieux et parfois la saison: la solution n'est donc pas toujours la même pour chaque école. Identifier les nuisances et y remédier demande une certaine expertise, du temps et du financement selon les cas: ce qui n'est pas toujours disponible, comme nous le verrons par la suite.

4.5. LEGISLATIONS ET AUTRES INITIATIVES La législation européenne

Pour la Commission européenne, les actions dans le domaine de la santé et de l'environnement sont formulées dans les articles 152 et 174 du Traité d'Amsterdam, qui définit le développement durable comme un objectif de l'UE. Quatre groupes de maladies et troubles sont reconnus par la CE44 comme

prioritaires dans le cadre de la stratégie environnement-santé, qui trouve son origine dans le 6ème programme d'action communautaire en environnement:

> les maladies respiratoires infantiles ;

> les troubles du développement neurologique; > les cancers ;

> les perturbations du système endocrinien.

Parallèlement à cette stratégie, la CE est à l'origine du projet de règlement REACH concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques mises sur le marché. A terme, REACH devrait permettre une meilleure évaluation des risques que pourraient présenter ces substances pour la santé ou l'environnement, et le remplacement progressif des substances les plus préoccupantes par des produits plus sûrs.45

44 Commission Européenne

45 Rapport analytique RW 2006-2007

L'Europe travaille depuis 1980 sur une législation très évolutive pour mesurer, réduire ou contrôler l'exposition à la pollution de l'air dans les domaines suivants:46

> La qualité de l'air intérieur (Ambient Air Quality) > Les sources d'émission statiques (IPCC):47

> Les grandes centrales de combustion

> Les incinérateurs

> Les COV's

> Les valeurs seuil (National Emission Ceilings)

Encore très récemment (les 28-29 Janvier 2009), les législateurs européens se sont réunis à Luxembourg lors du «Thematic Meeting on Healthy Environments» pour recommander des actions et des textes de loi en vue de protéger la santé des enfants de l'air intérieur (entre autres).

CAFE: Programme Air pur pour l'Europe (1996)48

En vue d'améliorer la qualité de l'air, une directive-cadre a déjà été adoptée en 1996, ainsi que des directives filles de celle-ci. Les mesures et propositions communautaires existantes qui cherchent à améliorer la qualité de l'air établissent:

> des valeurs cibles pour la qualité de l'air;

> des plafonds d'émissions nationaux en vue de combattre la pollution tra nsfrontière;

> des programmes intégrés de réduction de la pollution dans des domaines concrets;

> des mesures spécifiques de limitation des émissions ou d'amélioration de la qualité des produits.

46 En annexe : la liste de tous les textes de référence et leur objectif.

47 Integrated Pollution Prévention and control

48 Clean Air For Europe

Suite aux travaux réalisés dans le cadre du programme CAFE (Air pur pour l'Europe), la stratégie adoptée par la Commission fixe des objectifs de réduction de certains polluants (SO2, NOx, COV, ammoniac et PM2,5) et renforce le cadre législatif de lutte contre la pollution atmosphérique selon deux axes principaux: l'amélioration de la législation communautaire environnementale et l'intégration des préoccupations liées à la qualité de l'air dans les politiques connexes.

EPER (2000) 49

L'EPER est le Registre européen des émissions de polluants, établi par une décision de la Commission du 17 juillet 2000.

> Les États membres doivent produire un rapport triennal sur les émissions des établissements industriels dans l'atmosphère et dans les eaux.

> Ce rapport couvre 50 polluants qui doivent être déclarés en cas de dépassement des valeurs seuils indiquées à l'annexe A1 de la décision EPER. Ces valeurs seuils sont comptabilisées en Kg/an dans l'air ou dans l'eau.

> Un exemple : la présence de Benzène doit être reportée par un Etat Membre si elle excède 1T /an dans l'air ou dans l'eau.

SCALE (2003) 50

Par ailleurs, au niveau européen, en 2003, la stratégie SCALE qui vise à approfondir les connaissances sur l'interaction entre l'environnement et la santé, a inscrit dans ses priorités des recherches sur les cancers de l'enfant.

49 European Poll utant Emission Register, established by a Commission Decision of 17 July 2000

50 Science, Children, Awareness, Legal instrument, Evaluation

Les concentrations maximales autorisées

Des niveaux de concentration maximums dans l'air (par m3) ont été définis par les autorités publiques: voir en annexe 1 les seuils recommandés par l' EECCA51, l'Union Européenne et l'OMS.

Des valeurs d'exposition aigüe (20 min, 1 heure, 24 heures ou chronique (moyenne annuelle) y sont données pour des substances comme le SO2, NO2, PM10, PM2.5, CO, O3, C6H6 (benzène) ou le plomb.52

Y a-t-il une législation pour les écoles?

Des textes européens dans ce domaine n'existent pas encore mais

l' Europe a commandé un rapport en Novembre 2007 sur ce sujet de pollution intérieure dans les écoles [14].

Les messages clés sont les suivants:

> Il y a consensus sur les polluants suivants : ETS, formaldéhyde, CO,

particules (PM2.5 and PM10), NO2, benzène, naphthalène,

moisissures, CO2 (ventilation) et radon.

> Le développement de valeurs seuils européennes pour ces polluants est nécessaire.

> Nécessité d'une approche harmonisée pour suivre la pollution chimique et la ventilation dans les écoles.

> Les outils et instruments doivent être harmonisés au niveau européen (protocoles de tests d'émission, l'étiquetage , stratégies selon ISO, CEN et ECA).

> Les différentes directives relatives à la pollution de l'air intérieur doivent être intégrées dans un même cadre.

51 Eastern Europe, Caucasus and Central Asia

52 Voir en annexe

http://www.eea.europa.eu/publications/state of environment report 2007 1/chapter2.pdf

> Démarrer la recherche et les études épidémiologiques du

biomonitoring humain.

> Finalement il est aussi nécessaire de communiquer que la plupart des solutions demandent une approche «do it yourself» et que les individus comprennent le risque et le réduisent53.

La législation concernant l'air intérieur, celui des écoles plus spécifiquement, n'est pas très étendue non plus en Belgique. Mais la Flandre a une belle longueur d'avance sur le reste du pays (Test Achats). Elle dispose effectivement de deux réglementations : la circulaire du 8 octobre 1997 concernant la sécurité, la santé, l'hygiène et la préservation de l'environnement intérieur dans les écoles secondaires et l'arrêté du Gouvernement flamand sur l'air intérieur du 11 juin 2004, également valable pour les écoles. Ce dernier définit des valeurs

guides pour certains polluants comme le benzène, le formaldéhyde, les COV. Dans les écoles primaires flamandes, les inspections sanitaires prennent également la qualité de l'air en compte. La brochure «environnement intérieur et santé à l'école» a été éditée pour aider les directions à se préparer à ces inspections. 54

Aux Pays-Bas par exemple, on met très fort l'accent sur la qualité de l'environnement dans les écoles: 4 ministères collaborent pour améliorer

l'environnement dans les écoles primaires. En février 08 les mesures ont été approuvées par la Deuxième Chambre. Voici les objectifs à atteindre:

> Au cours des 5 prochaines années chaque école primaire munie d'une

ventilation naturelle recevra la visite du GGD (Gemeentelijke

Gezondheids Dienst). Des mesures seront effectuées et des

recommandations données. L'école recevra un dossier d'information,

des conseils en matière de bâtiment ainsi qu'un appareil de mesure de

CO2. Les économies d'énergie seront aussi prises en compte. Nous

reverrons cela dans nos interviews.

> Le niveau sonore des appareils de ventilation sera limité. D'ici à 15 ans le niveau sonore maximum toléré sera de 35dB.

53 traduction

54 http://www.test-achats.be/environnement-et-sante/l-environnement-interieur-de-la-plupart-de-nosecoles-n-est-pas-sain-s479003.htm (accès le 4 mars 09)

> D'ici à 15 ans la ventilation dans chaque local sera conforme aux nouvelles normes et la température en été contrôlable. (VROM)55.

D'autres législations

Un certain nombre de programmes européens visent à réduire les émissions de substances toxiques mais les progrès semblent lents face aux risques sanitaires évoqués plus haut. Cette lenteur est surtout notoire dans le cas des substances existantes sur le marché 56.

Pour les 100 196 substances existantes qui figurent dans l'inventaire EINECS, un programme de réexamen systématique a été mis en place. Il concerne des substances considérées comme prioritaires en raison de leurs propriétés de dangers ou de l'importance des tonnages produits. Le travail des Etats membres consiste à élaborer un rapport qui évalue les risques pour l'homme et

l'environnement à chacune des étapes du cycle de vie des substances, depuis leur production jusqu'à leur élimination, en passant par tous les usages concernés. ... Parmi les 141 substances prioritaires, 130 ont fait l'objet d'un rapport d'évaluation des risques détaillé et des mesures de réduction des risques sont exigées pour 57 d'entre elles. Toutefois, le système s'est avéré, très lourd, très lent et très coûteux pour les Etats membres (AFFSET). Faute de moyens suffisants, la France n'a pu être rapporteur que de 11 substances classées prioritaires (par comparaison, l'Allemagne a proposé d'en évaluer 38, les Pays Bas 26 et le Royaume Uni 23). Ces faiblesses ont conduit la Commission européenne à proposer le règlement REACH (voir ci-dessus).

Législation sur le radon

Une recommandation européenne de 1990 limite la concentration de radon dans l'air intérieur à 200 Bq/m3 (Becquerels par mètre cube, unité de mesure de radioactivité) pour les bâtiments neufs et à 400 Bq/m3 pour les bâtiments existants.

55 Traduction du site http://www.vrom.nl/pagina.html?id=11717#b37988

56 La réglementation des substances chimiques diffère selon qu'il s'agisse de substances dites nouvelles ou existantes. Les substances chimiques nouvelles sont celles qui ne figurent pas dans l'inventaire européen EINECS (European INventory of Existing Chemical Substances) établi en 1981 et qui répertorie les substances chimiques existantes commercialisées avant cette date

En France, un décret de 2002 oblige les propriétaires de lieux recevant du public, dans les départements considérés comme à risque, à effectuer des mesures de radon ; si la concentration en radon dépasse 400 Bq/m3, il y a obligation d'effectuer des travaux.

Pour les maisons individuelles, l'OMS a défini un niveau de référence de 200 Bq/m3 au-delà duquel il est recommandé d'agir. Cependant, il n'y a pas encore

d'obligation pour les particuliers, bien que l'intégration de la mesure du radon dans le dossier sanitaire de l'habitat - exigé lors des transactions immobilières - soit actuellement à l'étude dans le cadre du Plan national Santé. 57

Législation sur le bruit

Une directive européenne fixe et règlemente le bruit à proximité des hôpitaux, des écoles, de certains quartiers... Bruxelles a d'autre part demandé aux Etatsmembres d'établir une cartographie des nuisances sonores pour 2007. Une autre directive a fixé un seuil de 85 décibels comme niveau sonore maximum au travail. Au-delà, les employés doivent bénéficier de protections anti-bruit. (CIDB:Centre d'Information et de Documentation sur le Bruit).

On pourrait considérer cette norme applicable par extension aux écoles puisqu'il s'agit du lieu de travail des enseignants et des élèves.

Législation sur les ondes électromagnétiques (OEM)

Les ondes électromagnétiques continuent d'être un sujet de débats: un workshop a justement été justement organisé par la Commission Européenne les 11 et 12 février 2009 à Bruxelles avec l'objectif de clarifier les points de vue souvent divergents entre les diverses parties prenantes sur le sujet des OEM sur la base des dernières découverts scientifiques; les conclusions serviront au processus législatif.58

57 http://www.terrevivante.org/210-radon-reduire-le-risque.htm

58 Workshop on EMF and Health: http://ec.europa.eu/health/ph_risk/documents/ev_20090211_ag_en.pdf

De nombreuses initiatives en cours Au niveau mondial:

Depuis 1989, l'OMS-Europe (52 pays) organise tous les 5 ans des Conférences Ministérielles Environnement-Santé (CMES) : à la Conférence de Budapest (2004) on a mis en avant les enfants comme groupe cible prioritaire ; il en est sorti un Plan d'action Environnement-Santé des enfants pour l'Europe (CEHAPE).59 L'OMS se charge également du développement d'indicateurs

Environnement-Santé dans le cadre de la mise en place de l'Environment & Health Information System dont une proposition révisée a été soumise à Budapest en 2004.(voir CEHAPE ci dessous).

Au niveau européen

HITEA60: projet démarré en avril 08 pour 5 ans. Objectif: travailler sur 'Indoor air pollution en Europe et plus spécifiquement pour les écoles - décidé lors du «7th framework programme» de l'Union Européenne. 61

EHPR62: Depuis 2006, l'OMS avec le soutien de La Commission Européenne63, met en place un projet pour faciliter la préparation de l' EHPR qui devrait fournir des évaluations et des recommandations par pays, utilisées pour la conférence

en 2009 en Italie (Fifth Ministerial Conference of the Ministers of Health and Environment in 2009) .

59 Source rapport Analytique sur l'état de l'environnement wallon (2006-2007) P655

60 http://www.hitea.eu/

61 « The HITEA school study will significantly enhance our knowledge on indoor exposures to dampness, moisture and microbial agents in schools and their associated health effects. The significance of the school indoor environment to the students' and teachers' health can be better evaluated, leading to adequate risk assessment in the future. This will facilitate the policy development for the indoor air quality and maintenance of school buildings.»

62 Environment and Health Performance Reviews

63 DG Health and Consumer Protection

BUMA :(Prioritization of BUilding MAterials as indoor pollution sources) Projet dirigé par Prof. John G. Bartzis [6] entre Avril 2006 - Mars 2009 travaille sur les objectifs suivants:

> Elaboration d'une base de données actualisée sur les émissions des produits et matériaux de construction

> Classification et `prioritisation' des matériaux en fonction de la dangerosité de leurs émissions

> Système de modélisation de l'exposition intérieure

> Lignes directrices pour une législation.

La version actuelle contient déjà plus de 200 matériaux, 250 substances émises et des informations sur 2000 émissions.

CEHAPE : des efforts sont faits au niveau européen (WHO-Europe) pour promouvoir la santé des enfants par des environnements sains. Le «Children's Environmental Health Action Plan for Europe» (CEHAPE) est un des résultats de la 4eme conférence ministérielle sur la santé et l'environnement de Budapest (2004)(voir ci-dessus) . Les succès de ces mesures ainsi que les échecs furent reportés à Vienne en 2007 (Intergovernmental Midterm Review). Un des résultats de Vienne consistait à continuer de focaliser sur les enfants jusqu'au sommet de 2009 et même au-delà.

Voir aussi les nombreuses publications énumérées dans le «Physical and Chemical Exposure unit PUBLICATIONS - 2002 to 2006 » de RYDER Jacqueline, KOTZIAS Dimitrios [44].

Au niveau belge

En Belgique, un accord de coopération entre les 11 Ministres compétents en matière de santé et d'environnement aux niveaux fédéral, régionaux et communautaires a été signé pour l'exécution d'un Plan d'Action National Environnement- Santé 2004-2010 (NEHAP), définissant un cadre dans lequel sont lancés des projets pilotes dans des matières qui nécessitent un travail conjoint des autorités compétentes en environnement et santé.

Politique de produits

Fin 2003, au niveau belge, 3 projets du NEHAP ont été approuvés par la CIMES, dont un portant sur une étude relative à la politique de produits et à l'environnement intérieur. Ce projet, achevé en juin 2006, a abouti à dresser une liste de 14 substances jugées prioritaires: formaldéhyde, acétaldéhyde, benzène, toluène, triméthylbenzène, chlorure de vinyle, trichloroéthylène, limonène, pinène, triclosan, méthylène-di-isocyanate, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés, et perméthrine.

Il a également permis d'identifier les politiques relatives à l'environnement intérieur appliquées à l'étranger (normes, labels...), et d'analyser l'importance de l'outil «politique de produits» dans le développement de mesures préventives. Il a enfin permis de rapatrier un maximum d'informations concernant des mesures spécifiques prises ou en préparation, ciblées sur les 14 substances retenues. Parmi les mesures envisageables, la mise au point de labels est souvent citée.

Au niveau wallon64

Des actions concrètes ont été menées en matière de diagnostic, de prévention, de suivi médical et d'épidémiologie. En voici quelques exemples.

Les SAMI :

Plusieurs pouvoirs provinciaux ont mis sur pied en Belgique des services de détection des pollutions intérieures. Ces services -le plus souvent gratuits- ont pour mission de se rendre, à la demande d'un médecin, au domicile des patients présentant un problème de santé susceptible d'être lié à l'habitat.

Le service Indoorpol (ISP) :

Au niveau de la Section Mycologie de l'ISP, le service «INDOORPOL» s'occupe notamment des risques sanitaires liés au conditionnement d'air (légionellose). Dans les cas de suspicion de pollutions intérieures ayant un effet néfaste sur la santé, des analyses mycologiques peuvent être effectuées après prélèvement lors de visites à domicile.

64 Rapport analytique RW p 666

Environnement dans les crèches :

Un autre exemple de projet [15] concerne l'évaluation des pollutions intérieures dans les milieux d'accueil de la petite enfance en Province de Hainaut. Sur base volontaire, 46 crèches agréées par l'Office de la Naissance et de l'Enfance (ONE) ont fait l'objet de cette étude financée par la Région wallonne. Le rapport global contient notamment une liste de recommandations visant à l'amélioration de l'environnement intérieur. Celles-ci devraient être reprises par l'ONE pour mettre à jour ses critères permettant l'agréation des crèches.

Les projets ` Sandrine' :

Sandrine 1 (subventionné par la Commission européenne et réalisé durant l'année 98). Au cours de ce projet, les médecins, les architectes, mais aussi le grand public ont été informés des risques liés à l'indoor pollution. C'est avec enthousiasme que ce projet fut accueilli et suivi, tant du côté des professionnels que des non professionnels.

Sandrine 2 et Sandrine 3 ont abouti à la rédaction d'un protocole optimal d'un service d'ambulances vertes et à la publication de brochures "ma maison en bonne santé, petit guides des polluants intérieurs" et "l'ambulance verte, un service de détection des pollutions intérieures". Ces brochures peuvent être commandées chez Inter-Environnement Wallonie: iew@iewonline.be).65

Les projets Sandrine ont bénéficiés du soutien de :

· La Commission européenne (DG Santé et Protection des consommateurs)

· La Communauté française Wallonie-Bruxelles

· La Région wallonne

· La Région Bruxelles Capitale (IBGE)

· Fédération belge contre le Cancer

· La Communauté germanophone de Belgique

65 http://www.sante-habitat.be/fr/extendedsup.php?tri1=sandrine

En France

En 2008 le Grenelle de l'environnement a imposé quelques mesures pour améliorer la qualité de l'air intérieur et qualité acoustique des bâtiments:

> L'étiquetage obligatoire des matériaux de construction et de décoration ;
> Un processus de réception des bâtiments adapté aux réglementations en

matière d'aération, de ventilation et d'acoustique ; étiquetage simplifié du

bruit pour l'électroménager ;

> La mise en place de systèmes de mesure et d'information sur la qualité de l'air intérieur dans les établissements recevant un public nombreux ou vulnérable (enfants, personnes âgées, etc.), et dans tous les établissements publics recevant du public (gares, aéroports, métro, etc...)66.

Le Plan national santé environnement (PNSE, France) est la feuille de route opérationnelle de la stratégie gouvernementale de réduction sur 5 ans (2004- 2008) des impacts de l'environnement et des pollutions sur la santé humaine. Le PNSE vise trois objectifs :

> garantir un air et une eau de bonne qualité ;

> prévenir les pathologies d'origine environnementale et notamment les cancers ;

> mieux informer le public et protéger les populations sensibles (enfants, femmes enceintes et personnes âgées).

Dans ce cadre des conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI) ont

été créés sous l'égide de la direction générale de la santé et intégrée dans le Plan National Santé Environnement (PNSE) pour aider et conseiller le public ou les aménageurs (65 CMEI en France mi-2006).

L'OQAI (l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur) par ailleurs développe en France un protocole harmonisé pour la mesure de la qualité de l'air à l'intérieur

66 http://www.economiedenergie.fr/majic/pageServer/030300003w/fr/Programme-sante-etenvironnement---qual ite-de-l-air.html sité consulté le 4 mars 09

des établissements d'enseignement. Les données collectées selon ce protocole seront exploitées, à l'échelle nationale, par l'OQAI pour faire un bilan annuel des niveaux de pollution dans les établissements scolaires. Un exemple concret: un boitier vert, orange et rouge pour visualiser le confinement est mis à disposition des écoles. Pour chaque bâtiment expérimenté, les investigations sont conduites dans une seule pièce (salle de vie ou salle de classe) équipée d'un boitier auquel la personne en charge des enfants pourra se référer. Ce boitier indique, à l'aide de diodes lumineuses, le confinement de l'air, basé sur la mesure en continu du dioxyde de carbone (CO2) émis par la respiration des personnes présentes. Plus l'air est confiné, plus le niveau de CO2 est élevé et moins bonne devrait être la qualité de l'air dans la pièce.

Aux Pays-Bas

«Gezond, Fris & Slim». Initiative de 2006 pour chercher des solutions au problème de pollution intérieure dans les locaux scolaires. Certaines communes ont chargé leur service de santé local67 de mesurer la ventilation dans leurs écoles. Les résultats ont un impact sur la conception des bâtiments scolaires. Des initiatives ont été prises pour rénover et faire de nouveaux plans de construction. 68 Une interview sur cette initiative de terrain a été réalisée (section 5.3).

Quelles sont les substances prioritaires?

Il existe de nombreuses listes de substances prioritaires mais on y retrouve en gros les mêmes produits, nous en avons déjà cité une liste pour la région wallonne.

L'équipe scientifique de l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI, France) a par ailleurs construit une hiérarchisation des agents dangereux mesurés afin d'optimiser les coûts métrologiques de la future campagne opérationnelle programmée pour 2003 sur 800 sites répartis sur l'ensemble du territoire français.

67 Gemeentelij ke Gezondheidsdienst, GGD

68 http://www.ggd.nl/ggdnl/uploaddb/downl_object.asp?atoom=44639&VolgNr=572

Plus de 100 substances ont fait l'objet de cette première hiérarchisation sanitaire

- 7 substances « hautement prioritaires » (Groupe A) : formaldéhyde, benzène, acétaldéhyde, particules, radon, di-éthylhexyl-phtalate (DEHP) et dichlorvos.

- 12 substances « très prioritaires » (Groupe B) : dioxyde d'azote, allergènes de chien, acariens, toluène, trichloréthylène, plomb, tétrachloroéthylène, dieldrine, allergènes de chat, aldrine, paraffines chlorées à chaîne courte et monoxyde de carbone.

- 51 substances « prioritaires » (Groupe C) parmi lesquelles des biocides, les champs électromagnétiques très basse fréquence, des composés organiques volatils, des éthers de glycol, les endotoxines, des phtalates, des organoétains et les fibres minérales artificielles.

-22 substances « non prioritaires » (Groupe D) parmi lesquelles le 1,1,1-trichloroéthane, des biocides, des phtalates (DMP), des alkyls phénols et des organoétains

- 8 substances « inclassables » (Groupe I) parmi lesquels le 2- éthoxyéthylacétate, le 2-méthoxyéthanol, le 2-méthoxyéthyleacétate, l'alkyl phénol (4NP), des phtalates (DPP), l'endosulfan, le 2-éthoxyéthanol et l'oxadiazon.

La liste des nuisances et des polluants est longue. On n'y trouve pas encore les RFB (retardateurs de flammes bromés comme l' hexabromocyclododécane qui vient d'être inscrit en octobre 2008 comme candidat à une interdiction internationale69 ) ou bien bisphénols bromés. Il semble néanmoins (selon un rapport de la Commission de Novembre 07[14]) qu'il y ait un certain consensus

69 Anne Corinne Zimmer : polluants chimiques, enfants en danger. P248

entre les experts pour dire que les substances prioritaires devraient être pour les écoles :

1. le formaldéhyde,

2. le CO,

3. les particules (PM2.5 & PM10),

4. le NO2,

5. Le benzène,

6. Le naphthalène,

7. les moisissures,

8. le CO2

9. le radon.

10.L' ETS70 (pas vraiment pertinent dans le primaire),

Les 9 premières substances sont disponibles dans les fiches techniques en annexe (11).

Comme nous venons de le voir les initiatives dans ce domaine foisonnent au niveau européen ou même régional. Des consignes et normes claires, applicables aux écoles devraient en découler dans les prochaines années comme c'est déjà le cas en Flandre et aux Pays- Bas.

4.6. SOLUTIONS ADAPTEES AUX ECOLES ?

Un certains nombre de solutions existent : il m'a semblé important d'identifier si celles-ci permettaient aux écoles de résoudre le problème.

Mesurer la pollution

Avant de pouvoir combattre la pollution intérieure, il faut pouvoir l'identifier et la mesurer. Pour cela divers outils existent.

Biomonitoring:

Le biomonitoring humain (BMH), ou biosurveillance, est un outil d'identification, de contrôle et de prévention de l'exposition des populations aux substances

70 Environmental Tobacco Smoke

chimiques. Il est basé sur l'analyse de tissus ou liquides organiques pour évaluer
l'exposition humaine aux polluants environnementaux et leurs effets sur la santé
(voir section 4.3 ci-dessus). Cette technique s'applique surtout aux scientifiques.

Expologie:

L'expologie consiste à évaluer l'exposition humaine aux pesticides dans l'environnement intérieur. C'est une nouvelle discipline scientifique.

Le nez:

Les scientifiques utilisent des techniques de mesure évoluées qui coûtent souvent assez cher. Mais nous disposons tous d'un appareil d'analyse de l'air: le nez 71 qui devrait être utile aux écoles. Nous voyons dans les diverses interviews que certains directeurs s'en servent pour demander d'aérer les classes. Décodage :

· "ça sent la peinture" : il y a des solvants (benzène, toluène) dans l'air;

· "ça sent le renfermé" : forte proportion de CO2, taux d'humidité élevé;

· "ça sent le neuf" : formaldéhyde, solvants ;

· "ça sent l'oeuf pourri" : présence de soufre ;

· "tu sens bon" : parfums dilués dans l'alcool ;

· "ça sent la fumée" : CO2, goudrons, nicotine, acétaldéhyde, monoxyde d'azote, isoprène, acétone, toluène, formaldéhyde, phénol, benzène, benzopyrène, cadmium, etc.

· "ça sent l'ordinateur" : retardateurs de flamme, PCB...

NB : Tout n'est cependant pas détectable par le nez: le radon ne peut être détecté. La page web de l'EPA américain recommande de mesurer les niveaux de radon au moyen d'appareils individuels «faciles à trouver»72: nous verrons que ces appareils sont beaucoup moins faciles à trouver en Europe.

71 http://www.cohabiter.ch/dossiers/index.php?art=28 (site visité le 4 mars 09 ).

72 http://www.epa.gov/iaq/pubs/insidest.html#Look1

Outils de mesure de la pollution

Profitant de la prise de conscience croissante des problèmes de pollution, certaines entreprises ont développé des produits pour la mesurer. Ci-dessous un échantillonnage non exhaustif et pour lesquels les commentaires quant aux fonctionnalités n'engagent que le fabriquant (puisque ces appareils n'ont pas été testés pour cette étude).

Pour mesurer les multi-polluants

La société «WolfSense» 73 propose des appareils de monitoring très variés: en voici 2 exemples

1. IAQ Surveyor : mesure CO2, CO, %RH (humidité relative) et °C/°F

2. IQ-610 : mesure COV, CO2, CO, %RH, Température plus au choix : Ozone, Ammonium, Chlore, Sulphide d'hydrogène, Dioxyde d'azote , Oxyde nitrique, Dioxyde de soufre, Oxygène, Ethylène Oxyde, HCN, HCl, H2, SiH3,AsH3, PH3, ClO2, CCl2O, B2H6, HF or F2 74

73 www.WolfSense.com

74 Distributeur en Europe : Scantec

Pour mesurer le radon:

Selon l'Agence américaine pour Environnement, il existe de nombreux outils de mesure du radon chez les quincaillers aux Etats-Unis. Ceci ne semble pas être le

cas en Belgique, les pharmacies et quincaillers que j'ai contactés n'en avaient pas.

La société Radon-Analytics sur son site75 propose divers produits pour mesurer la concentration de radon dans l'air intérieur.

> Instrument de mesure passive (sans raccordement électrique, piles ou batteries), exposi mètre, (2 expositions)76

> Instrument de mesure active (avec raccordement électrique, piles ou batteries) Ramon 2.277.

Le CRIIRAD 78 propose de faire des mesures à domicile79. La mesure se fait très simplement, en disposant le dosimètre pendant deux mois dans la pièce a priori la plus exposée, à hauteur de respiration, et en le renvoyant ensuite au laboratoire avec le questionnaire qui l'accompagne. « Avec un seul dosimètre, la mesure peut cependant être difficile à interpréter » plaide Julien Syren. « Il est généralement préférable d'effectuer trois mesures (coût pour 3 mesures : 89 € TTC, ndlr) : au sous-sol (pour évaluer le potentiel), dans la pièce la plus occupée

75 http://www.radon-analytics.com

7654,54 EUR/set for short term: 29,33 EUR/exp.

77 200,00 EUR

78 Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité

79 http://www.criirad.org/

du rez-de-chaussée et dans une chambre à l'étage (pièce où l'on passe beaucoup de temps).»

Pour mesurer le CO2

Dans les interviews il a été question d'un appareil de mesure de CO2

fourni par le LOGO en Flandre. L'appareil utilisé est de la marque ATAL80, modèle `Ventilight' qui affiche des couleurs différentes en fonction de la concentration de CO2 et la température. Ce sont d'ailleurs les mêmes appareils que ceux utilisés par GGD aux Pays Bas. Le prix catalogue est de 260 euro: des réductions sont disponibles pour les achats dans le cadre de Lekker Fris.

Un autre appareil, le SenseAir Alarm81 mesure aussi la concentration de CO2 et la température de l'air ambiant. Il est basé sur un capteur Infrarouge non dispersif. Il intègre une alarme sonore et visuelle configurable signalant tout dépassement du seuil de CO2 choisi.

80 www.atal.nl

81 www.senseair.se

Bien construire

On constate que la qualité des constructions est essentielle pour éviter ou du moins réduire les problèmes de mauvaise qualité de l'air : les autorités néerlandaises l'ont bien compris en lançant un vaste programme à long terme de rénovation des écoles.

Comme le souligne L'OCDE82:«Des équipements scolaires et universitaires bien conçus peuvent améliorer la qualité de l'enseignement et rehausser les niveaux de formation. Des bâtiments enthousiasmants, avec des aires de travail adaptables, des espaces collectifs bien pensés et un accès facile, sont également propices à l'engagement de la collectivité.

Les questions à prendre en compte sont (entre autres):

> Quel usage fait-on des dispositifs et des matériaux écologiques pour créer un environnement pédagogique confortable et durable?

> Comment la conception permet-elle de garantir la sûreté et la sécurité des occupants?

Pour ce faire des normes sont apparues pour les bâtiments: «Greenbuilding» en Europe et LEED aux Etats-Unis.

LEED 83 (système d'évaluation des bâtiments) est un programme de certification de la conception, construction et du fonctionnement de bâtiments. Ce système a pour but de favoriser et d'accélérer l'adoption à l'échelle mondiale de pratiques écologiques et durables d'aménagement et de construction, en formulant et en utilisant des outils et critères d'évaluation du rendement universellement compris et acceptés.

Le LEED for Schools84 s'intéresse par exemple à la problématique de l'acoustique dans les classes ou la prévention des moisissures. Des outils spécifiques ont été créés pour prendre en compte le besoin d'espace des enfants et leur plus grande fragilité face aux problèmes de santé.

82 en 2006

83 Leadership in Energy and Environmental Design

84 www.usgbc.org

Choisir les bons matériaux de construction

Nous avons déjà identifié plus tôt les risques inhérents à certains matériaux. Il est donc primordial de choisir des matériaux sains tels que le bois massif (de préférence certifié FSC) et non traité, des peintures végétales, de la terre cuite, du liège... Tout ceci se trouve dans les magasins écologiques mais aussi de plus en plus dans la distribution traditionnelle. Il y a de grandes variation du taux de formol d'un produit à l'autre (entre un aggloméré, un panneau MDF ou un contreplaqué) comme le montre le tableau en annexe 7, 8.

En résumé: préférez le bois massif, sauf si vous obtenez la garantie que les panneaux sont de classe E185. Evitez les vernis classiques et autres vitrificateurs de parquets. Utilisez plutôt une huile dure, disponible chez les distributeurs de matériaux écologiques pour l'habitat.

Choisir les bons revêtements de sols

Les meilleurs choix seraient:

> Préférer un revêtement de sol minéral (carrelage, béton poli) particulièrement résistant et facile à entretenir ne retenant pas poussières et saletés, facile à nettoyer

> Parquets: issu d'une matière première renouvelable, chaleureux, sain et durable

> Linoléum naturel: Fabriqué à partir d'une pâte contenant huile de lin, colophane, poudre de liège et de bois, craie et pigments, le tout fixé sur

une toile de jute, c'est un matériau d'une très grande résistance, en

85 Les panneaux de classe E1 contiennent le moins de formaldéhyde : moins de 10 mg/100 g

rouleaux ou en dalles, d'entretien facile, antistatique. Il serait même

bactéricide (du fait de l'oxydation progressive de l'huile de lin)86.

Faire les bons choix pour les murs

> le liège: disponible en dalles à coller ou `clipsables', le liège est issu d'une matière première renouvelable, mais limitée (il faut une dizaine d'années à l'arbre pour reformer une écorce exploitable). C'est un bon isolant acoustique et thermique (on évitera de le poser sur une dalle chauffante). Il résiste bien à l'humidité, ne prend pas la poussière et nécessite peu d'entretien. Éviter les dalles revêtues de résines autres que d'origine végétale et protégez les dalles de liège naturel avec huile dure et cire naturelle. Si vous devez les coller, utilisez une colle à base de latex vendue par les distributeurs de matériaux pour l'habitat écologique.

> Les ocres et terres colorantes: lumineuses, chaleureuses et peu coûteuses, les terres colorantes s'associent avec bonheur aux enduits et badigeons à la chaux ou aux peintures. Les ocres sont des argiles mêlées de sables dont la teneur en oxydes de fer et parfois de manganèse détermine la couleur. ils ne présentent aucune toxicité et la stabilité des couleurs dans le temps est bien supérieure, comme en témoignent maintes fresques anciennes et jusqu'aux premières peintures rupestres.

> La chaux: on peut utiliser les ocres en mélange avec la chaux aérienne

dans des enduits ou des badigeons, pour l'intérieur comme pour l'extérieur. Vous pouvez incorporer jusqu'à 25 % du poids de chaux dans un badigeon. Mais la couleur sera atténuée par la blancheur de la chaux87. Voir détail en annexe 9.

86 http://www.terrevivante.org/69-materiaux.htm

87 http://www.terrevivante.org/69-materiaux.htm

Prévenir les ondes électromagnétiques (OEM)

La prudence incite à limiter les sources de production de champs électromagnétiques et la durée d'exposition à ces pollutions.

> On protégera en priorité les endroits où l'on passe le plus de temps

(chambres à coucher et bureau) en utilisant câbles blindés ou coupe- circuits et en éloignant les appareils émetteurs.

> Quant au téléphone portable, une vingtaine de personnalités du monde scientifique et de la cancérologie (dont les professeurs Henri Pujol et Lucien Israël) ont publié le 15 juin 2008 un appel à la prudence. Les signataires recommandent de ne pas autoriser l'usage du portable aux enfants de moins de 12 ans (sauf en cas d'urgence), d'éloigner l'appareil en utilisant haut parleur ou kit mains libres, d'éviter de le porter sur soi et de l'utiliser lorsque le signal est faible (en voiture ou en train).

Il existe aussi des outils vendus pour se prémunir des ondes électromagnétiques comme les oscillateurs CMO.

> Comment ça marche ? Chaque protection CMO renferme une solution saline microcristalline spécifique, activée par les rayonnements artificiels

des appareils polluants. Chaque oscillateur émet des signaux d'ultra faible intensité, comparable à celle du cerveau humain. Ils s'opposent aux perturbations biologiques provoquées par les rayonnements artificiels. Par

cette action compensatoire, l'activité électromagnétique naturelle de l'organisme reviendrait alors à l'équilibre.

Au niveau cellulaire, la technologie CMO permettrait le fonctionnement normal des liaisons ions-protéines déstabilisées par les rayonnements artificiels. Au niveau fondamental de l'ADN, elle protègerait également du stress électromagnétique. Premier prix 39.00 €

Ces oscillateurs semblent cautionnés par des experts crédibles88.

88 Voir le site http://www.naturshop.fr/fr/la-boutique-divers.htm

La bonne température dans la salle de classe

Dans le registre des «solutions peu coûteuses » (évidemment si la classe

dispose d'un thermostat ou bien peut contrôler sa température et/ou que les fenêtres ouvrent sur l'extérieur) on doit penser à contrôler la température. Il est recommandé de ne pas dépasser 18 à 20°C. La chaleur favorise l'humidité et le développement de moisissures.

Ne pas oublier d'aérer la salle de classe

Aérez toutes les 2 ou 3 heures (5 minutes en grand).

> En Nouvelle Zélande, selon le Ministère de l'Education la norme de ventilation est de 8L/s par personne pour les classes avec une densité maximale de 50 personnes par 100m2. Pour cela il faut que les fenêtres ouvrables dépassent les 5% de la surface du sol89.

> En Angleterre la loi de 1999 exige pour les écoles qu'une ventilation contrôlable soit fournie à un rythme de 3 litres/seconde d'air frais par personne au minimum et que le débit de ventilation de 8 litres/seconde par personne soit possible. C'est le même taux recommandé aux Etats- Unis par l'ASHRAE 90[56].

> Aux Pays-Bas le «Bouwbesluit» impose une ventilation de 2.8 l/s·m2 pour une occupation de 1.3 to 3.3 m2 au sol par personne. Donc pour une classe standard de 50 m2 et une occupation de 32 élèves, cela résulte en un taux de ventilation de 4.2 l/s par personne.

89

http://www.minedu.govt.nz/educationSectors/Schools/SchoolOperations/PropertyManagement/StateS chools/PerformingClassrooms/AirQuality/Ventilation.aspx

90 American Society of Heating, Refrigerating and Air-conditioning Engineers

Si l'aération n'est pas possible, on peut envisager utiliser un purificateur d'air ou ioniseur91, même si cela ne remplacera jamais un bon bol d'air frais!

> Le purificateur d'air DAIKIN, qui dit «éliminer les agents polluants, les

pollen ainsi que les bactéries et les virus». Prix internet 399€.

> La marque Airfree (n°1 aux Etats-Unis) qui incinère l'air pour le nettoyer

(pour détruire les microorganismes à haute température)

Le ioniseur Lightair (n°1 en Suède) «un purificateur ioniseur qui assainit l'atmosphère de toutes particules volantes pour lutter contre les pollutions

intérieures liées aux produits de construction, d'ameublement, de décoration, d'entretien et de bricolage, aux appareils à combustion, aux pollens, allergènes de chat, de chien et d'acariens, aux fumées et aux moisissures, virus, bactéries, poussières et champignons divers et variés. Les prix varient entre 200 et 500€. Il produit plus de 250.000 ions négatifs par cm3 par seconde à 1 mètre de

distance grâce à ses 3 aiguilles de Corona. Le collecteur en aluminium chargé positivement attire les particules et purifierait ainsi l'atmosphère92.

91 Encore une fois les mérites vantés n'engagent que les fabricants

92 Ces déclarations n'engagent que le producteur.

Purifier par les plantes

Alors que l'on sait que certaines plantes peuvent causer des réactions allergiques, il semblerait que d'autres possèdent aussi des propriétés purificatrices (pour combattre certains polluants spécifiques uniquement).

Le projet Phyt'air93

Afin de remédier aux problèmes liés à la qualité de l'air intérieur, la faculté de pharmacie de Lille (France), en partenariat avec le Centre Scientifique et

Technique du Bâtiment94, réalise une étude de faisabilité pour la constitution d'un système simple de bio-épuration de l'air intérieur et la mise au point d'une méthode de qualification des plantes en vue de les utiliser comme bio-indicateur . L'association Plant'Airpur travaille sur ce projet depuis la fin des années 1990. Les premiers résultats sont déjà probants. Le projet Phyt'air porterait principalement sur trois plantes:

> Le Chlorophytum (Plante araignée ou Phalangère)

> Le Dracaena marginata (Dragonnier)

93 www.plantairpur.fr

94 CSTB

> Le Scindapsus aureus (Lierre du diable ou pothos)

Le projet Phyt'air porterait principalement sur quatre contaminants :

> Le toluène (C6H5CH3)

> Le benzène (C6H6)

> Le monoxyde de carbone (CO) > Le formaldéhyde (HCHO)

Une plante d'appartement comme le spatiphyllum pourrait épurer une partie de l'air vicié. A placer dans le salon, mais pas dans les chambres. D'autres plantes sont reconnues pour leur efficacité à purifier l'air: l'aloe vera, dracéna, gerbéra, philodendron[43].

Le spatiphyllum

D'autres plantes sont mentionnées sur le document plus complet publié par `Les Plantes Dépolluantes [11] ou le livre d'Isabelle Pacchioni [40]. Voir aussi Annexe5.

Bien sûr ces recommandations ne s'appliquent pas s'il ya dans une classe un enfant allergique aux plantes, ce que l'on ne sait pas toujours.

Purifier par les huiles essentielles

De la même façon que certaines plantes semblent assainir l'air ambiant, certaines huiles essentielles sont utilisées pour purifier l'air: voir FESTY [24] ou PACCHIONI[40].

Elles semblent avoir fait la preuve de leur efficacité au cours de multiples études

et leur large spectre d'action les rend importantes pour lutter contre tous les microbes de l'appareil respiratoire : donc très utile pour les enfants en hiver (lorsque l'on ne peut ouvrir les fenêtres aussi souvent).

Les principales pour la purification de l'air sont:

> Le citron: antibactérien

> La citronnelle de java: antipollution

> Le cumin: décime 8 bactéries agressives pour notre appareil respiratoire

> Le gingembre: antibactérien

Attention à éviter: le camphre, menthol, eucalyptol pour les enfants ( ils contiennent des terpènes et peuvent provoquer des convulsions95) . Elles agissent bien en synergie et il ne faut pas les chauffer.

Prévenir la pollution au radon

Le radon n'a jamais été mentionné par les écoles en Flandre pourtant la carte montre que le risque y est plus élevé que pour les bâtiments situés en Wallonie. Pour faire baisser les concentrations, selon les résultats des analyses, plusieurs solutions existent96

> La première consiste à assurer une bonne étanchéité à l'air entre le
bâtiment et son sous-sol, en obturant les fissures des dalles, des

joints entre murs et sols, des passages de canalisations...

95 AFSSAPS

96 www.terrevivante.org.

> La seconde consiste à diluer le radon en augmentant le

renouvellement d'air, par une meilleure gestion de l'aération

naturelle. En cas de fortes concentrations, on installera une ventilation mécanique contrôlée par insufflation, capable de mettre vos pièces en légère surpression, évitant ainsi l'entrée du radon. Enfin, il peut être plus efficace de prévoir une aération naturelle ou mécanique du sous- sol ou du vide sanitaire, mesures simples à la portée d'un bricoleur.

> S'il n'y a pas de sous-sol, on peut aussi faire réaliser un drainage sous dalle, chantier plus complexe, pour extraire le radon.

Mieux utiliser les produits d'entretien

Ce sujet a été évoqué dans plusieurs des interviews d'écoles et suscite un grand intérêt. Le problème comme nous le verrons dans les interviews, c'est que

l'entretien est souvent sous-traité et donc moins contrôlé par les écoles elles- mêmes ou parfois trop réduit pour causes budgétaires. Pourtant c'est une des méthodes de prévention les plus accessibles.

La première mesure de prévention consiste à passer l'aspirateur régulièrement sur les sols et les surfaces en tissu, minimum 1 à 2 fois par semaine. Il ne faut pas hésiter à essuyer toutes les surfaces avec un tissu humide (de préférence en microfibre), qui sera plus efficace à accrocher poussières et acariens.

 

(acarien)

Quels produits d'entretien choisir? Parmi les produits "éco-labellisés", on a du bon... et du moins bon97! Les produits écologiques vendus dans le circuit bio

vont plus loin que d'autres dans la démarche : leurs tensioactifs sont issus de matières premières végétales renouvelables, ce qui garantit une biodégradabilité

97 www.terrevivante.org

plus rapide des molécules dans la nature. Les parfums qu'ils utilisent sont

également d'origine végétale (huiles essentielles, voir section 4.6).

Bien utiliser les produits: il est important de respecter les préconisations de

dosages des produits écologiques, généralement économiques, et, en cas

d'utilisation du produit pur sur des taches tenaces, à bien le rincer.

> Les nettoyants multi-usages s'utilisent aussi bien pour les carrelages que pour les surfaces lavables (bois peints etc.). Toutes les marques écologiques en proposent. Par contre, la présence de savon de Marseille ou d'huile de lin vantée dans de nombreux nettoyants conventionnels pour le sol n'en fait pas pour autant des produits respectueux de l'environnement... On peut recourir aussi aux "recettes de grand-mère" : utiliser du savon noir (qui nécessite un rinçage) sur les carrelages ou de l'huile de lin sur la terre cuite.

> Outre des tensioactifs d'origine végétale qui dissolvent les graisses, les crèmes à récurer écologiques contiennent de la poudre de calcaire (Ecover), de pierre ponce (Sonett) ou de la farine de marbre (Rainett). Elles n'endommagent pas les plaques de cuisson vitrocéramiques. Moins agressif, le bicarbonate de soude peut être utilisé pour nettoyer évier, lavabo, réfrigérateur...

> Pour les toilettes, les produits écologiques privilégient l'acide citrique et conviennent aux fosses septiques. Ils ne sont en revanche pas toujours conçus pour éliminer le tartre. Le vinaigre blanc chaud s'avère à cet égard efficace.

Bien choisir le contenu du cartable

Comme recommandé par IBGE98: «Fuyez les produits potentiellement dangereux pour la santé». Nombreux sont les articles scolaires contenant des solvants, des

métaux lourds ou des conservateurs. Un bon réflexe ? Optez pour les crayons non vernis, les correcteurs à base d'eau ou les marqueurs comprenant exclusivement des colorants alimentaires. Extrait des 12 conseils de l'IBGE: voir détails en annexe 6.

98 sur leur site pour les écoles

Prévention contre le plomb

Voici les précautions -selon l'Etat de New York- que peuvent prendre les parents afin d'empêcher l'empoisonnement par le plomb de leurs enfants99.

> Tenez les enfants hors de portée de peinture s'écaillant ou de plâtre

cassé.

> lavez-leur les mains souvent afin d'éliminer toute poussière ou saleté dans lesquelles du plomb peut être présent.

> Lavez les jouets de vos enfants souvent, surtout les jouets pour se faire les dents.

> Utilisez de l'eau froide - pas chaude - pour le lait maternisé (formula) ou pour cuisiner. Laissez couler l'eau froide du robinet pendant au moins une minute avant de l'utiliser afin d'en éliminer le plomb provenant des tuyaux.

> Placez la nourriture venant d'une boîte de conserve ouverte dans des récipients en verre ou en plastique.

> Utilisez des plats sans plomb. Certains plats ont du plomb dans leur vernis. N'utilisez pas de plats ébréchés ou craqués pour conserver ou servir de la nourriture.

> Soyez prudent dans vos passe-temps. Certains artisanats requièrent l'usage de peinture, vernis ou soudure. Beaucoup contiennent du plomb.

> Tenez les enfants à l'écart des sites de remodelage ou de rénovation. La vieille peinture peut contenir du plomb.

> Quand il fait beau et que les fenêtres sont ouvertes, lavez les rebords et recoins chaque fois qu'il s'y trouve de la poussière, et au moins une fois par mois.

Nourrissez votre famille avec de la nourriture qui combat le plomb:

> Les denrées à haute teneur en fer et calcium peuvent aider à prévenir l'empoisonnement par le plomb.

99 http://www.health.state.ny.us/environmental/lead/lead_factsheet_french.htm

Pour le fer - haricots/pois secs, boeuf/porc maigre, poulet/dinde, épinards, pains complets/fortifiés, oeufs, thon et légumes verts

Pour le calcium - fromage, lait, yaourt, cottage cheese, glace, milkshakes, pudding, soupes à la crème, pizza, lasagnes, macaroni et fromage.

Donnez à vos enfants des snacks sains : un enfant au ventre vide absorbera plus de plomb.

De toute cette liste de solutions on voit bien que certaines sont mieux adaptées aux possibilités des écoles et d'ailleurs déjà appliquées ponctuellement. Il s'agit notamment de la mesure (de CO2 et de température de la classe) ainsi que de l'aération. Les autres solutions sont importantes (bien construire et choisir les bons matériaux) mais ne sont pas directement du ressort des écoles mais plutôt des autorités compétentes. Quant au contenu du cartable, il demande une prise de conscience aussi des parents.

4.7. QUELS PROGRAMMES POUR LES ECOLES?

Après avoir identifié les outils servant à mesurer et combattre la pollution intérieure, voyons quels programmes de recherche et conscientisation ont été développés spécifiquement pour les écoles.

Les études sur l'air dans les écoles se multiplient: déjà en 2002 Carrer [9] souligne l'existence de 73 études, réalisées entre 1990 et 2002 dans 11 pays européens sur la qualité de l'air intérieur100. Mais toutes ces études -si elles permettent d'informer les politiques et d'influencer les pouvoirs publics -doivent aussi pouvoir servir à rendre l'information accessible et utilisable au quotidien dans les écoles.

100 THE EFA PROJECT: INDOOR AIR QUALITY IN EUROPEAN SCHOOLS

L'American Lung Association101 met par exemple à disposition une page spéciale

avec une boîte à outils pour les écoles sur son site internet 102 qui couvre les aspects suivants :

> Air Quality in Large Buildings > Controlling Asthma Triggers

> Your Carpet and Indoor Air Quality > IAQ Tools for Schools Action Kit

> IAQ Basics for Schools

> Indoor Air Pollutants

L'EPA103 dans son programme IAQ pour les écoles sur son site104 propose aussi divers outils dont un guide pour implémenter un programme d'amélioration de l'air intérieur.

> How to Implement a District Wide Tools for Schools Program > IAQ TfS Roadmap

> IAQ Coordinator's Guide

> IAQ Reference Guide

> Checklists and Topic Backgrounders

> Managing Asthma in the School Environment

Il existe par ailleurs plus près de nous, de nombreux sites internet de référence européens, français et belges pour communiquer aux professionnels ou aux particuliers sur la qualité de l'air intérieur (Annexe 4). Voici quelques

exemples :

En Flandre

Le programme «Lekker Fris» propose divers matériaux pour une «école fraiche et saine»105 (nous y reviendrons dans la partie interview):

101 ALA

102 www.lungusa.org

103 U.S. Environmental Protection Agency

104 http://www.epa.gov/iaq/schools/tools4s2.html

105 http://www.lekkerfris.be

> Un poster

> Une chanson

> Un appareil de mesure de CO2

> Des documents de lecture en classe de 3éme ou 4eme

A Bruxelles

ASBL 106qui propose du soutien aux enseignants pour aborder des thèmes liés à l'environnement dans les écoles. Mise à disposition d'outils pédagogiques, idées et conseils. En Région Bruxelloise l'organisation se déplace même dans les écoles. Il est cependant important de mentionner que ce projet n'est pas (encore ?) orienté santé mais plutôt environnement [59].

Comme nous l'avons déjà mentionné, L'IBGE met à disposition de très bons outils pour les écoles:


· Cartable vert107 Cette campagne a pour but d'opter pour du matériel scolaire durable au moyen de 12 recommandations. Les articles durables durent plus longtemps qu'une année scolaire et sont fabriqués dans des

106 http://www.reseau-idee.be/

107 voir prévention plus haut

matériaux renouvelables (p. ex. le bois) ou durables. Les produits dangereux sont évités autant que possible (encre, colle, peinture, etc...)

· 8 Gestes108 Avec la campagne « 8 gestes pour ma planète », tout a été mis en place pour que les enfants soient soutenus et adoptent les bons réflexes dès le début de leur scolarité, avec leur instituteur, mais aussi avec leurs parents car, pour être efficaces, les gestes doivent aussi être adoptés à la maison !

Ces initiatives visent la protection de l'environnement avant tout, l'aspect santé y est limité aux produits dangereux mentionnés dans le cartable vert. Bruxelles Environnement offre aussi des outils pour professionnels109:

· Qui SQuATte la demeure de votre patient ? L'entrée dans l'outil se fait soit en sélectionnant un 'Problème de santé' ou un 'Suspect' ce qui vous suggère des pistes (causes possibles ou symptômes)

Problèmes de santé Suspects

 

Atteintes des voies respiratoires inférieures Atteintes digestives

Conjonctivites et Voies aériennes supérieures Manifestations cutanées

Symptômes généraux

Troubles neuro-psychiques

Acariens

Animaux domestiques Benzène, xylène, toluène Blattes

Bruit COV

Fibres minérales artificielles Formaldéhyde

Insecticides & Pesticides Moisissures

Monoxydes de carbone Oxydes d'azote

Plantes

Plomb

 
 

108 http://documentation.bruxellesenvironnement.be/documents/8gestes_carnet_jeux.PDF?langtype=2060

109 http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Professionnels/squatt.aspx?langtype=2060

Toujours géré par Bruxelles Environnement mais cette fois-ci pour les particuliers, la CRIPI (Cellule Régionale d'Intervention en Pollution Intérieure)

peut aider à repérer, dans l'habitat du patient, les pollutions pouvant être à la source de ses problèmes de santé. Avec son « ambulance verte », elle intervient en complément d'un diagnostic médical. Elle réalise aussi des enquêtes dans les crèches». Pour quand la CRIPIE pour un conseil dans les écoles?

Bruxelles Environnement a également élaboré un guide et un outil dynamique sur l'« Aération et la ventilation naturelle de logements existants et de rénovations à Bruxelles ». Questionnaire dynamique qui pourrait aussi moyennant quelques ajustements être utilisé par les écoles.

En France

.

En France "Justin Peu d'Air"110 aborde les questions relatives à la qualité de

l'air intérieur et la santé (humidité, chauffage, produits chimiques, asthme...), les sources d'expositions aux polluants et allergènes du logement, des conseils pour limiter ces expositions. Pédagogique et ludique, il est utilisable à la fois par les professionnels de l'environnement et de la santé, en animation ou en éducation du patient asthmatique.

110 http://www.pipsa.org/index.cfm?Content ID =117090439 Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique 235 avenue de la Recherche, BP86 59373 Loos Cedex

Programme transfrontalier :

Les « 50 outils pour se lancer » proposés conjointement par le MRES en France 111 et le Réseau IDée en Belgique : Ce répertoire est conçu pour aider les enseignants et animateurs souhaitant se lancer dans un projet d'éducation à l'environnement avec les 3-18 ans. Il propose une sélection des 50 outils belges et français les plus appréciés et commentés par des praticiens de terrain, et les plus adaptés à des acteurs non spécialisés en éducation relative à l'environnement! Gratuit mais édité en nombre limité, il est téléchargeable au format pdf112. Une des fiches parle de « l'air » mais non sous la problématique qui nous intéresse ici.

Aux Pays-Bas

Le GGD113 est très actif auprès des écoles, (voir sections initiatives et interviews) notamment avec leur projet « Gezond, Fris & Slim ».

En résumé pour la Belgique, la France et les Pays-Bas , plusieurs outils existent spécifiquement développés pour les écoles, parfois transfrontaliers mais nous avons vu que beaucoup d'entre eux parlent d'environnement et pas encore du lien qualité de l'air et santé, avec 3 exceptions, dont 2 que j'ai voulu interviewer.

111 MRES - Maison Régionale de l'Environnement et des Solidarités ,23 rue Gosselet - 59000 Lille

112 http://www.reseau-idee.be/outils-pedagogiques/

113 Gemeentelij ke Gezondheidsdienst

5. PARTIE #2: ENQUÊTES DE TERRAIN

5.1. LES ECOLES CONSCIENTES DU PROBLEME ? Méthodologie

Comme nous l'avons vu, la pollution intérieure des écoles est au coeur de nombreux débats: mais qu'en pensent les intéressés?

Il m'a semblé essentiel de les impliquer en questionnant 10 directeurs d'établissements dans chacune des trois régions belges ainsi que dans les pays limitrophes (France et Pays bas).

Le choix d'interroger la direction et non pas les professeurs permet une plus grande comparabilité des résultats: les professeurs n'ayant peut-être pas toujours (de par leur expérience et ancienneté) la même information et formation. Par ailleurs, accéder directement aux enseignants demande de nombreuses autorisations préalables. A Charleroi j'ai contacté l'échevin pour ces autorisations et n'ai jamais obtenu de réponse: j'ai donc préféré pour les autres villes contacter les écoles directement.

Toutes ont en commun d'être des écoles primaires (et parfois aussi secondaires) mais la sélection est plus le résultat de la disponibilité des responsables que d'un choix délibéré. Mon seul critère était la diversité géographique et socio- économique. J'ai commencé mes interviews à Overijse et Rixensart et me suis demandé- au vu des réponses données- si le cadre socio-économique pouvait créer un biais. J'ai donc par la suite volontairement sélectionné des écoles dans des quartiers plus populaires ou dans des grandes villes.

Pourquoi une interview directe (de visu ou par téléphone)? C'est à mon avis la méthode la plus efficace: l'envoi d'un questionnaire n'étant pas souvent suivi de

réponse. Par ailleurs, la personne interviewée est contrainte de répondre spontanément, sans pouvoir consulter la liste des questions suivantes, qui aurait pu influencer les premières réponses. Le fait que les personnes interrogées étaient seules a pu éviter les influences que l'on constate dans des «focus groups114» par exemple.

Un questionnaire standard a été utilisé au départ, qui a cependant été adapté en fonction des premières réponses. C'est pourquoi certaines questions n'apparaissent pas partout de façon totalement identique.

Les écoles et les personnes contactées sont les suivantes:

 

Région

Localité

Ecole

Direction

1

Belgique VG

Overijse

Basisschool het Kasteel

Mme Denaw

2

Belgique RBC

Bruxelles

Athénée Royal d'Ouderghem

Mr Casaro

3

Belgique RW

Rixensart

Ecole communale de Bourgeois

Mme Klepper

4

Belgique RW

Liège

Ecole Ste Foy

Mr Michels

5

Belgique RW

Liège

Ecole St Ambroise

Mr Derison

6

Belgique RW

Herve

Ecole de Chaineux

Mme Schroyen

7

France

Lille

Ecole Rousseau Brunschwicg

 

8

Pays-Bas

Noordwijkerhout

Victor Katholiek, Basisschool

Gerard Gerres

9

Belgique VG

Antwerpen

Sint Catharina, Stabroek

Mr de Vries

10

Belgique VG

Antwerpen

Gem. Basisschool De Rekke, Hoevenen

Inge Coeckelbergs

 

Les interviews d'écoles en BE, FR et NL.

Si l'on vous dit «pollution intérieure»: à quoi pensez-vous?

· «Papiers dans le couloirs, cannettes de boissons, graffitis sur bancs»

· «Besoin d'air pur»

114 Interview en groupe


· «Pollution des déchets de collation dans les classes et l'établissement en général. Quant à la pollution de l'air, nous ne nous sommes jamais souciés de ce problème.»

· «Produits toxiques, poussières, acariens, produits de nettoyage . . .»

· «Problèmes d'allergies»

· «Hygiène, saleté ...»

· «Qualité de l'air »

Avez-vous des problèmes de qualité de l'air?

· «Non, puisque nous sommes situés dans un parc»

· «Non pas du tout, nous avons la chance d'avoir des classes spacieuses et d'être dans un environnement privilégié, loin de la ville».

· «Oui nous avons un problème de pollution intérieure car nous sommes près des industries chimiques, (dans le Nord d'Anvers). Nous avons loué un appareil une fois pour mesurer le problème, mais nous n'avons pas d'appareil en permanence. Nous avons aussi des problèmes de CO dans les classes».

· «J'ai vu un reportage sur RTL il ya quelques semaines sur la pollution dans les écoles et ma réaction a été: les journalistes n'ont vraiment rien d'autre à se mettre sous la dent: nous ne nous sentons pas du tout concernés».

· «Non, car nous sommes dans le nord de Liège, loin des industries. Nous avons des nouveaux châssis en PVC munis d'un système d'aération permanent. Si les profs ne les ouvrent pas toujours, je veille personnellement à ce qu'ils soient ouverts en permanence».

· «Nous aurions peut être un problème avec le vieux mobilier qui en effet s'écaille. Des enfants de maternelle avaient un problème d'allergie à cause des animaux (lapin, hamster) donc nous avons dû nous en débarrasser»

· «Je ne pense pas. Nous utilisons un chauffage central sauf dans les petites classes en préfabriqué, qui elles ont un chauffage au gaz de ville»


· «Non vraiment. Nous aérons les classes à chaque récréation. Les bâtiments ont été rénovés et vérifiés par 2 ingénieurs: nous n'avons pas d'amiante non plus.»

· «Etant donnée notre situation dans Lille nous ne sommes pas exposés aux pollutions industrielles et comme un parking nous sépare de la rue nous recevons moins de pollution que les habitations qui donnent directement sur la rue».

· «Pour l'amiante je ne suis pas sûre mais j'imagine que cela a été vérifié par le passé. Quant à la pollution au monoxyde de carbone, les enfants ne se plaignent pas de maux de tête. Il faut dire que nous aérons spontanément quand il fait chaud».

· «Oui, surtout quand il fait chaud. La commune nous a donné un appareil pour mesurer la qualité de l'air: donc on voit quand cela ne va pas mais on ne sait pas quoi faire. On ne peut pas toujours ouvrir les fenêtres à cause du mauvais temps. On fait tourner l'appareil entre les classes mais on se sent démunis».

· «Parfois. Nous utilisons un appareil de mesure du CO2 et sommes surpris de la vitesse à laquelle il se met à `beeper'. La commune d'Anvers nous a donné 2 de ces appareils et nous les utilisons par période où quand des enfants se plaignent de maux de tête. Dans certaines de nos classes temporaires (préfabriquées ) il suffit d'y mettre l'appareil 15 min pour que le signal se déclenche. Donc nous aérons beaucoup»

Quel système de chauffage voire de ventilation avez vous?

· «J'ai fait installer des thermostats pour économiser l'énergie»

· «Nous venons de décider de renouveler le système de chauffage (qui date de 1979) de 2 écoles sur les 3 que nous avons: la RW nous finance pour 70 % . Nous passons de gaz/fuel au gaz pour des raisons d'efficacité énergétique»

Quels matériaux de construction pourraient poser problème dans

votre établissement ?

«Nous avions des tableaux en amiante qui ont été remplacés il y a 5 ans».

«Aucun. Nous avons fait rénover les châssis en PVC (au lieu de l'alu) aussi pour un souci d'efficacité énergétique (double vitrage)»

Est-ce que vous aérez les classes?

· «On n'ouvre pas les fenêtres en cas de mauvais temps! »

· «Pour l'aération nous ne faisons rien de spécial, je sais bien qu'en temps de brouillard on ne doit pas ouvrir les fenêtres, mais ce n'est pas très clair ce qu'il faut faire et ne pas faire»

· «Aération pour une question de confort mais jamais dans un souci de santé»

· Dans des expériences passées j'avais dans mes classes un élève responsable du chauffage, un autre pour ouvrir /fermer fenêtres et un autre pour la lumière»

· «Les fenêtres seront changées en 2011 car pour l'instant elles ne sont pas étanches. Elles sont en fait carrément obsolètes: elles n'ouvrent pas toutes et ne ferment pas toutes non plus».

Avez-vous des instructions, des normes, des contrôles?

· «Je ne connais pas les normes existantes: nous avons des contrôles d'hygiène et de prévention mais rien qui ne touche à la pollution ou l'air intérieur».

· «Nous avons de nombreuses initiatives de santé (snacks sains, pas d'emballages de boissons, économies d'énergie, de l' eau, etc...) mais rien qui ne touche à l'air intérieur».

· «Nous sommes très démunis vis-à-vis de la pollution intérieure, aucune personne n'est formée»

· «Rien de spécifique en matière de pollution intérieure».

· «A ma connaissance il n'y a aucune directive quant à la pollution intérieure, ce n'est vraiment pas un souci.»

· «La mairie de Lille nous impose des normes dans le cadre de « Lille 2014 » qui concernent les économies d'énergie. Pour la température nous avons des normes à 18,5° ou 19° dans les classes et 13 ou 14°C dans le gymnase».

Quels produits d'entretien?

· «Les moins chers».

· «Les produits standards et doux comme `Mr Propre' etc.. que nous achetons pour le personnel de nettoyage».

· «Les produits d'entretien sont règlementés pour assurer la protection des agents de surface, la sous-traitance se fait pas appel d'offre je ne connais pas les produits utilisés».

· «Nous utilisons du chlore pour nettoyer les toilettes mais seulement les toilettes extérieures, les autres à l'intérieur sont nettoyées avec d'autres produits».

· «Nous utilisons des produits d'entretien bio par soucis de prévention»

· «Toutes les écoles de la commune de Herve doivent utiliser des produits
Eco (pas bio, ce serait trop cher). Nous avons 3 produits disponibles»

· «Justement le nettoyage est un énorme problème : nous sommes passés de 108 h/semaine de nettoyage à 72h puis à 42 heures actuellement : pendant les 10 prochains jours je n'aurai personne pour nettoyer !! Donc il ya une différence entre discours et réalité. Les produits d'entretien sont choisis par la mairie sur une base du coût uniquement, certains produits sont très agressifs et certainement pas bio! ».

· «Pour le nettoyage certains produits sont interdits en Hollande (chlore). En revanche comme c'est une société de sous traitants on ne peut pas trop leur donner d'instructions, ils ont un autre chef. Autrefois le personnel de nettoyage travaillait pour nous. On leur demande après les vacances de vidanger les tuyauteries par crainte de légionellose».

· «Pour les produits d'entretien la commune décide mais plus aucun produit n'est agressif, en fait nous trouvons qu'ils ne nettoient plus très bien ; le chlore est évidemment interdit».

Quelle température dans la classe ?

En Flandre on mesure dans chaque classe par soucis d'économie d'énergie... A Lille certaines fenêtres n'ouvraient plus...

Entendu parler de certaines initiatives?

Lekker Fris» était connue par 2 écoles sur 3 en Flandre:

· «la prof de sport est censée s'en occuper Nous n'avons pas eu le temps pour l'instant, nous faisons cela à côté de toutes les autres initiatives pour la santé».

· «Oui mais cela date de plusieurs années. Je vais le rechercher car cela m'intéresse»

Quels outils pour les professeurs et la direction? Quelle formation

/sensibilisation?

· «Nous ne les connaissons pas et par ailleurs cela prendrait du temps de formation si tous les profs devaient être formés. Si on demande aux volontaires cela retombe toujours sur les mêmes et il faut pour une telle initiative que tout le corps enseignant participe».

· «Rien, il y a 4 ans un journaliste m'avait abordé pour le problème de wifi à l'école. Nous ne l'avons pas installé par principe de précaution». Que faites vous pour les enfants allergiques?

· «Nous avons un Plan d'Accueil Individuel (PAI) qui détermine la capacité à faire du sport et les médicaments que nous devons avoir pour eux (les enfants ne sont pas autorisés à avoir des médicaments sur eux) , mais rien qui concerne le nettoyage des classes».

Intéressés par plus d'information ou de formation ?

· «Nous ne nous sentons pas du tout concernés»

· «Non, déjà aujourd'hui il nous est difficile d'obtenir le même engagement de tous les profs, certains sont négligents sur des choses de base. Il ne faudrait pas s'attendre à beaucoup d'enthousiasme sur ce sujet»

· «Oui, je vais tout de suite consulter le site de Lekker Fris»

Analyse des résultats

Les interviews réalisées auprès des écoles en RW, RBC et en France révèlent que spontanément le problème de la pollution intérieure n'est pas connu. Au cours de la discussion, quand le contexte est expliqué, les écoles reconnaissent l'importance d'une aération régulière des classes pour une question de confort mais jamais dans un souci de santé. Ce qui est différent en Flandre et aux Pays Bas où des efforts de sensibilisation ont été faits.

A la question: «avez-vous des problèmes de qualité de l'air?» on observe une conscience de l'impact de l'air extérieur sur l'air intérieur mais certains trouvent difficile de décider en cas de brouillard par exemple, s'il vaut mieux garder les fenêtres fermées ou bien aérer. Des consignes claires en la matière font défaut. Aux Pays-Bas et en Flandre, deux des écoles (Noordwijkerhout et Hoevenen) disposent d'ailleurs d'un appareil fourni par la commune pour mesurer la qualité de l'air: vert quand tout va bien, rouge quand

l'air est mauvais. L'école hollandaise ne dispose que d'un seul exemplaire et le fait `tourner' dans les classes. Les solutions d'aération étant selon le directeur limitées (car «on n'ouvre pas les fenêtres en cas de mauvais temps»!), ils se sentent assez démunis face à ce problème. Connaître le problème n'est pas le résoudre! Il est intéressant de constater que les 2 autres écoles flamandes (Overijse et Stabroek) n'ont pas ces appareils à disposition.

Aucune norme ni contrôle spécifique quant à la qualité de l'air ne semble être

imposé: les seules priorités étant la prévention, l'hygiène et la sécurité (selon les normes SIPPT). Dans une des écoles115en Belgique, le contrôle venait d'être effectué par le centre médical compétent qui n'a émis aucune objection à l'utilisation de chlore pour nettoyer les toilettes: ce produit est par exemple interdit aux Pays-Bas pour les écoles ainsi qu'à Anvers.

Dans les écoles de la RW, la sélection des produits d'entretien est laissée au libre choix des écoles ou des sous-traitants sauf à Herve, où la commune impose des produits `éco' (lire économiques) dans toutes ses écoles A Stabroek les

115 Ste Foy, Liège

produits sont imposés par la ville d'Anvers qui sélectionne des produits peu agressifs et parfois peu « efficaces ». A Lille, les produits d'entretien sont aussi

imposés par la ville et seraient très agressifs. Un problème plus grave semble d'ailleurs s'y poser : les ressources affectées au nettoyage de l'école seraient largement insuffisantes. Face à ce problème, le choix de produits de qualité passe forcément au second plan. Dans l'école aux Pays-Bas, le problème du

nettoyage a été évoqué différemment : comme on fait de plus en plus appel à de la sous-traitance, les femmes de ménage changent souvent et sont soumises

à d'autres contraintes que celles imposées par l'école. Les responsabiliser à de bonnes pratiques est plus difficile qu'autrefois.

Les systèmes de chauffage ou bien l'isolation avec doubles vitrages sont

remplacés dans un but d'économie d'énergie (jamais de santé) et souvent subventionnés par la région116 ou la municipalité (Lille).

Quant à la température dans la classe: les 2 écoles flamandes engagées dans un programme santé-environnement (MOS: milieu op School) 117 - où de nombreuses initiatives de santé et d'économie d'énergies sont en cours- disposent d'un thermomètre de contrôle de la température dans chaque classe.

En général, les écoles disposent de thermostats et parfois de télémétrie pour contrôler le chauffage. Une école particulièrement démunie118 dénonce le fait que certaines fenêtres ne s'ouvrent plus ou ne ferment plus...Donc une grande inégalité dans les moyens.

Toutes les écoles semblent utiliser des craies anti-poussières.

Une des écoles reconnait que l'état du mobilier laisse à désirer - faute de moyens- ce qui pourrait effectivement être un risque de nuisance.

L'initiative «Lekker Fris» était connue par 2 écoles sur 3 en Flandre et une des écoles de Liège avait aussi entendu parler de l'initiative ancienne-datant de 1992- à Herve d'une école «dust free». Cette école119 avait suscité de nombreux

116 St Ambroise, Liège

117 Kasteel/Overijse et De rekke/ Hoevenen

118 Ecole Rousseau Brunschwicg, Lille, France

119 Chaineux/Herve

articles à l'époque puisqu'elle avait été la première en Belgique à lutter contre les poussières et moisissures, en réponse à un problème d'allergies. Elle a aussi été interviewée. Toujours pour lutter contre les allergies, l'école de Ste Foy

a dû se séparer de ses animaux en maternelle (lapin et hamster). Quand des programmes de soutien aux allergiques existent, comme à Lille où chaque

allergique est suivi individuellement, c'est surtout pour la gestion de l'effort et des médicaments, et non pour éviter poussières et pollutions.

Les OEM émises par les ordinateurs dans les écoles ne les inquiètent pas non plus : le directeur néerlandais était plus soucieux de la position des élèves derrière l'écran (incidence négative sur leur colonne vertébrale).

A l'exception des écoles flamandes, les autres écoles ne vivent pas la pollution intérieure comme un problème et s'étonnent même que d'autres s'y intéressent. En Hollande, où pourtant le directeur semblait connaître ce sujet, à la question :

Seriez- vous intéressé par une formation pour vous ou vos professeurs sur la pollution intérieure? La réponse est négative comme dans la plupart des écoles contactées. L'enthousiasme à s'engager dans de nouvelles activités et formations sur la pollution intérieure reste limité (faute de personnel), même si

la plupart des personnes rencontrées ont manifesté un certain intérêt pour le sujet de cette étude. En revanche, en Flandre, les personnes interrogées connaissaient le problème et aéraient les classes plus consciemment. La directrice de l'école `De Rekke' s'est même engagée, à la fin de notre conversation, à aller voir sur le site de «Lekker fris» pour y chercher des outils. Voir l'intégralité des interviews en annexe 10.

Interprétation des résultats


· La différence de prise de conscience et d'intérêt est énorme entre les écoles où une certaine sensibilisation a déjà été faite et les autres (VG, NL versus RW et FR). Cependant même les écoles informées se sentent démunies: il ne suffit pas de sensibiliser, il faut donner des outils et des consignes claires.


· Aucune norme n'est imposée en rapport avec la pollution intérieure: on craint si elles existaient qu'elles ne créent une plus grande charge de travail : donc les écoles ne sont pas spontanément demandeuses. Il faut que l'effort vienne du monde politique.

· Il semble que tout le monde utilise des craies anti poussières: des petits changements s'opèrent mais prennent du temps.

· Dans l'entretien, par la sous-traitance et le choix des produits on ne privilégie pas souvent l'aspect santé mais surtout le contrôle des coûts.

· Les économies d'énergies sont à l'ordre du jour mais pas la protection de la santé (remplacement des systèmes de chauffage et contrôle de la température): faut-il privilégier l'un au détriment de l'autre ? Ceci reflète la situation de l'opinion publique en général qui est actuellement, par le biais des media, plus sensibilisée au problème de réchauffement climatique qu'aux risques de la pollution sur la santé.

· Les progrès techniques (nouveaux matériaux) sont parfois aussi préférés au détriment de la santé: une des écoles se réjouit du remplacement des châssis en aluminium par du PVC, sachant que chlorure de polyvinyle seul est un plastique très instable et donc qu'on lui ajoute des plastifiants, des lubrifiants et des stabilisateurs thermiques tels phtalates, bisphénol A et organotines. On considère en général que plus de 40% de la composition du PVC flexible est constituée de phtalates. Ceci n'est nullement connu du grand public.

· Alors que les ONG et les politiques commencent à débattre intensément du problème des OEM, ce sujet ne semble nullement intéresser les écoles, sauf une, qui a préféré par mesure de précaution éviter les ordinateurs. Le principe de précaution n'est pas spontanément évoqué au cours des 9 autres interviews.

· Quant à un possible intérêt pour le sujet de la pollution intérieure, environ la moitié des écoles (les plus informées) ont manifesté un certain intérêt pour en savoir plus, les autres étant complètement indifférentes au sujet. Ce qui montre encore une fois que le processus doit commencer par un

effort de conscientisation, nécessaire et indispensable pour ensuite susciter intérêt et adhésion: ce qui requiert du temps et des moyens.

5.2. D'AUTRES INTERVIEWS PLUS ANCIENNES

Interviews d'écoles par « focus groups ».

Cette étude de terrain [57] réalisée en décembre 2005 par le MMK120 pour le LOGO121 en Flandre fut l'étude préliminaire conduisant par la suite au programme «Lekker Fris».

L'étude, dirigée par Dieter Deplancke, comporte une enquête réalisée auprès de 13 directeurs d'écoles primaires, 9 enseignants, et 12 conseillers prévention pour répondre aux questions suivantes122:

1. Que savent les gens qui sont actifs dans l'enseignement primaire sur la pollution intérieure à l'école et ses effets supposés nocifs?

2. Est ce que l'on se préoccupe de l'air intérieur à l'école et que fait-on? Comment?

3. Y a-t-il de la part des gens qui travaillent dans les écoles, une volonté d'améliorer l'air intérieur ? Comment ?

Méthodologie d'un «focus group»

120 Medisch Milieukundige

121 Lokaal GezondheidsOverleg

122 (traduction)

Comme annoncé dans l'enquête123 il y a de nombreux avantages à utiliser des «focus groups»:

· Les conversations entre participants permettent un débat approfondi

· On a souvent plus d'ouverture que lors d'une interview individuelle

· Les idées sont développées bien au-delà des simples questions posées

· L'enquêteur peut mieux appréhender le langage des participants

· Une auto réflexion se développe grâce aux divergences d'avis

· Les coûts de gestion sont moins élevés que des interviews individuelles

Mais il faut aussi noter des inconvénients que l'on ne retrouve pas dans les interviews individuelles:

· Un biais peut apparaitre lors des discussions car le modérateur n'est pas toujours le même

· Il y a une certaine subjectivité

· Les participants s'influencent mutuellement

· L'analyse des résultats est parfois plus difficile

Les principaux résultats de ces focus groups124

· Bonne compréhension du terme `environnement intérieur'

· La plupart des participants sont conscients qu'une mauvaise qualité de l'air intérieur peut avoir des effets négatifs sur la santé, le bien-être et les performances des élèves tout comme des enseignants.

· Il semblerait que l'on agisse déjà sur l'air intérieur à l'école: par l'aération, il est fait attention aux équipements et dans une certaine mesure au nettoyage et à l'hygiène.

· Ce sont le nettoyage et l'hygiène qui comptent le plus pour les enseignants, beaucoup aèrent déjà. La qualité de l'air intérieur dépend donc de l'enseignant.

· Même si on travaille sur l'air intérieur l'objectif n'est pas toujours la santé.

123P 26 de l'étude

124 P 41 et 42 de l'étude


· Les membres de la direction mettent en avant le coût des possibles initiatives, nonobstant cette contrainte, il existe un intérêt certain pour la qualité de l'air intérieur.

· Les 3 facteurs suivants sont prioritaires: aération, entretien et équipement des locaux.

· Toute l'école doit participer au projet

En conclusion l'enquête révèle qu'il existe certaines méthodes curatives (aération et nettoyage) pour améliorer la qualité de l'air dans les écoles mais pas suffisamment de prévention. Il y a un intérêt et une prédisposition pour améliorer la qualité de l'air de façon plus structurée surtout dans les domaines de l'aération, du nettoyage et de l'aménagement des locaux. La préférence est donnée à un projet concret, éducatif, ludique et accessible où tous les acteurs seraient impliqués.

5.3. CEUX QUI TRAVAILLENT SUR LA
CONSCIENTISATION DES ECOLES

Interview d'un responsable de «LEKKER FRIS»

Interview de Dieter Deplancke125

Medisch Milieukundige bij de LOGO's

Au nom du groupe de travail « Milieu & Gezondheid op School » Juillet 2009

125 www.mmk.be/onderwijs - www.lekkerfris.be (note)

Quelle es la philosophie du programme?

«Le programme est basé sur un réseau local et a pour rôle la sensibilisation et non le lobbying. La philosophie de Lekker Fris est de donner des outils faciles et accessibles à tous sans nécessiter de gros travaux onéreux qui ne trouveront de toute façon pas de financement. Un projet pilote126 (voir section 5.2 ci-dessus) a été réalisé en `06-'07 dont l'objectif était l'amélioration de la qualité de l'air intérieur dans les écoles primaires par:

1. La prise de conscience que la qualité de l'air influe sur la santé et les capacités des enfants

2. La reconnaissance des facteurs de risque

3. L'apprentissage de comment les risques peuvent être réduits».

Quelle efficacité?

«L'évaluation avait confirmé que ces 3 buts avaient été atteints: sur les 15 écoles pilotes, on a constaté que les bonnes habitudes restaient, même 3 ans après».

Quelles perspectives?

«2 années complètes se sont écoulées depuis le début du projet: 700/4000 écoles en Flandre ont suivi le programme au cours de la première année. Les résultats de la deuxième année ne sont pas encore connus. L'an prochain le matériel didactique sera adapté pour plus d'efficacité encore. Le compteur CO2 est un outil très efficace mais cher (250 € pièce). Nous en avons 135 à disposition des écoles et avons poussé les communes à en acheter (par ex 22 communes sur 35 en région Halle-Vilvorde en ont acheté)»

Qu'en est-il de la législation?

«C'est un sujet nouveau. Il existe le «Binnenmilieubesluit» et la checklist `Veiligheid en welzijn op school' de l'inspection de l'enseignement primaire qui couvrent le bien-être des enfants à l'école mais rien de très spécifique.

126 http://www.lekkerfris.be/defaultSubsite.aspx?id=10416 )

Quand des concentrations de CO2 sont données elles ne sont pas adaptées aux classes avec 20 ou 30 élèves mais plutôt basées sur des habitations familiales».

Que savez-vous des activités en dehors de la Flandre ?

«Il y a en région Bruxelles Capitale l'IBGE127 et les SAMI's128 en Wallonie mais pas vraiment un projet qui travaille sur les comportements comme le nôtre. Les Pays-Bas sont beaucoup plus avancés et ont beaucoup plus de moyens. En France il faut chercher le projet `Justin peu d'air' 129qui est tout nouveau (voir section outils)».

Pourrait -on envisager de distribuer ce travail en dehors de la Flandre?

«Considérant que les sujets de santé et environnement sont des attributions régionales, il n'est pas si simple de tout simplement transférer notre projet. Nous sommes toujours ouverts à des échanges et à considérer ce qui est possible. Nous avons d'ailleurs de très bons contacts avec les autres régions. Cependant juste transférer le projet -considérant en plus la structure politique compliquée en Belgique - n'est pas si simple. La force de Lekker Fris est dans sa méthodologie, dans sa distribution à l'échelle locale, l'engagement des communes ou des CLB's130 et du réseau local du LOGO».

127 www.ibgebim.be

128 service d'analyse des milieux intérieurs

129 http://www.pipsa.org/index.cfm?ContentID=117090439

130 centra voor leerlingbegeleiding

Interview d'une responsable de «GEZOND, FRIS & SLIM »131

Déjà mentionné précédemment (section 4.7), ce projet de 2006 cherche des solutions au problème de pollution intérieure dans les locaux scolaires aux Pays- Bas. Une certaine collaboration existe d'ailleurs avec le projet flamand.

Interview de Monique Scholtes,

Milieugezondheidskundige Gemeentelijke Gezondheidsdienst, GGD 20 juillet 2009 (par email)

Quelles activités faîtes-vous dans les écoles primaires?

L'an dernier il a été décidé par les autorités que toutes les écoles dotées de ventilation naturelle recevraient au cours des 5 prochaines années (à partir de la saison d'hiver 08/09) une visite du GGD. Dans ces écoles on applique la méthode dite « méthode d'un jour ». Ceci ne coûte rien aux écoles (le financement est réalisé par le ministère de VROM/OC&W132).

Le contenu : le matin les locaux sont inspectés et des calculs faits sur la capacité de ventilation réelle (utile). Dans le conseil donné à l'école il est indiqué si la capacité de ventilation utile est suffisante pour le niveau d'occupation. A la fin

de la journée une présentation est faite aux enseignants. A côté de cela les écoles reçoivent un paquet didactique et un appareil de mesure (feu de signalisation). La méthode ne diffère donc pas structurellement des années passées. On peut en revanche encore donner un conseil en matière de construction (très limité). Le texte est repris pour faire partie intégrante du manuel de conseil scolaire. La participation n'est pas obligatoire.

131 Interview originale en Néerlandais en annexe

132 Ministerie van Volkshuisvesting, Ruimtelijke Ordening en Milieubeheer (VROM) Ministerie voor Onderwijs, Cultuur en Wetenschappen (OC&W)

Combien d'écoles participent ?

L'an dernier environ 800 écoles ont été visitées. A l'heure actuelle les négociations continuent avec le ministère: mais en principe les « méthodes d'un jour » devraient continuer.

Quel en est le résultat ? Quelles sont les difficultés rencontrées ? Est ce que les écoles sont enthousiastes ou bien est-ce considéré comme une tâche supplémentaire ?

Le projet est évalué par le GGD- Nederland. Ce que j'ai compris c'est qu'il est bien perçu mais que le paquet didactique par exemple, n'est pas encore beaucoup utilisé (entre autres car les écoles sont tenues de terminer l'entièreté de leur programme).

Quels plans avez-vous pour peut être étendre le projet, comment, où et quand ?

Au sein du GGD il existe actuellement un projet pilote pour appliquer la `méthode d'un jour' aussi aux crèches. A côté de cela on parle aussi de l'enseignement supérieur, car là non plus la ventilation n'est pas optimale, mais des plans concrets n'existent pas encore.

6. PARTIE #3: DISCUSSION & RECOMMANDATIONS Prévenir ou guérir ?

La réponse semble évidente et pourtant ...

Nous avons vu dans les sections 4.2 et 4.3 à quel point le problème de pollution intérieure était présent à l'école et ses conséquences sanitaires potentiellement graves. Les liens sont désormais établis scientifiquement entre les éléments toxiques et certaines maladies mais la prévention traîne. Pour certaines maladies (allergies, l'asthme) des solutions `symptomatiques' existent, pour d'autres (cancers, les troubles du neuro-développement ou du système endocrinien) on doit encore les inventer. Beaucoup d'énergie et de ressources sont utilisées dans nos pays développés pour soigner, trop peu pour prévenir. Prenons le cas de l'asthme dont 2 écoles nous ont parlé en détail (Herve et Lille)133:10% des enfants en seraient atteints134[1].

Il existe à Lille un Plan d'Accueil Individuel (PAI) pour les asthmatiques qui détermine la capacité à faire du sport et les médicaments à donner: ceci requiert un suivi individualisé de ces enfants. Si 10% des enfants nécessitaient ce suivi personnalisé, la charge de travail pour l'école serait énorme ! Pourquoi ne pas investir dans des mesures comme le nettoyage des classes et la ventilation pour réduire ce problème ? Malheureusement Lille est justement l'école où les fenêtres n'ouvrent plus et le budget entretien réduit presque à néant.

Peut-on attendre la législation pour agir?

Les progrès scientifiques en matière de cause à effet entre pollution intérieure et morbidité ne laissent aucun doute.

Les sources de pollution sont de plus en plus nombreuses à mesure que de
nouvelles substances intègrent notre quotidien. A tel point que les listes de

133 l'école de Chaineux à Herve et l'école Rousseau Brunschwicg à Lille

134 Voir section 4.3, selon l'AFFSET

substances prioritaires n'incluent pas encore des produits comme les retardateurs de flammes par exemple135.

La pression sur le législateur se fait de plus en plus pressante comme nous l'avons constaté dans la section 4.5 et l'on ne peut que s'en réjouir pour voir arriver dans nos écoles des règles et des normes plus en accord avec la réalité et les risques sanitaires. Cependant encore faut-il que cette législation soit adaptée: en Flandre, un début de législation sur l'air intérieur dans les écoles existe mais n'est pas encore assez spécifique et « prête à l'emploi ». Rappelons le commentaire de Dieter Deplancke lors de notre interview: « quand des concentrations de CO2 sont données elles ne sont pas adaptées aux classes avec 20 ou 30 élèves mais plutôt basées sur des habitations familiales ».

Pour toutes ces raisons on ne pas doit trop attendre de la législation. On ne peut attendre que les normes d'hygiène et de sécurité soient mises à jour pour commencer à agir.

Rappelons que l'on connait certains risques sur la santé et sur la capacité à étudier des enfants mais on ne connait pas encore l'effet cocktail de touts ces polluants entre eux ou l'effet à long terme. Par ailleurs, la législation tâtonne encore sur de nombreux aspects (dans le domaine des OEM136 par exemple), où les seuils de tolérance sont probablement mal adaptés aux enfants.

Les OEM sont d'ailleurs le seul domaine mentionné spontanément lors des interviews: certaines écoles ont préféré ne pas mettre d'ordinateurs à disposition des élèves par principe de précaution. Toujours selon ce même principe, et en attendant de nouvelles preuves scientifiques, les Français viennent d'interdire aux enfants de moins de 12 ans l'utilisation d'un GSM en milieu scolaire ...

«Lorsque des incertitudes subsistent quant à l'existence ou à la portée de risques pour la santé des personnes, les institutions peuvent prendre des mesures de protection sans avoir à attendre que la réalité et la gravité de ces risques soient pleinement démontrées. 137»

135 Anne Corinne Zimmer : polluants chimiques, enfants en danger. P248

136 Ondes électro-magnétiques

137 arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes dans l'affaire de la vache folle en 1998

N'oublions pas non plus que l'exposition personnelle peut être supérieure à la simple addition des concentrations intérieures et extérieures: il faut tout prendre en compte. La totalité des expositions des enfants en classe ainsi que pendant le transport vers l'école est trop souvent ignorée alors qu'elle est une source primordiale d'exposition: une vue «holistique» est absolument nécessaire [16] ce qui rend le travail du législateur très complexe. Le principe de précaution doit nous inciter à agir sans attendre.

Il faut communiquer maintenant !

Nous l'avons vu en Flandre et aux Pays-Bas: là où des efforts de communication ont été faits, les écoles sont conscientes du problème, ce qui est un premier pas. Cet effort doit être poursuivi et étendu à toutes les régions. Test-Achats, qui a réalisé plusieurs études sur le sujet plaide par exemple pour une campagne de sensibilisation nationale pour améliorer la qualité de l'air intérieur dans les écoles.

Quelle doit-être la cible de la communication?

Les initiatives existantes visent le corps enseignant et les enfants.

Les enseignants doivent être informés et formés sur le sujet même si le sentiment dominant aujourd'hui est une surcharge de travail. Il faut en tenir compte et utiliser les canaux existants: de nombreuses activités ont lieu dans les écoles pour développer la conscience écologique (par ex MOS138 en Flandre): il ne coûterait pas grand chose en temps et en effort d'y ajouter les aspects de la pollution de l'air: utiliser ce qui existe déjà réduirait l'impression de surcharge des enseignants.

138 MOS: Milieu Op school

Par ailleurs on voit dans le cas de l'école de Herve (qui s'était fait une réputation dans le domaine de la lutte contre les allergies) que le projet avait été abandonné suite au changement de direction: ceci nous indique que l'effort doit être un effort continu et partagé et ne pas reposer sur quelques individus. L'enfant: il est clair que l'enfant doit être au coeur de la solution. L'impliquer dans la solution en lui enseignant les bons réflexes est essentiel: «Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. »139.

Mais n'oublions pas les parents: tout comme on «éduque» les parents indirectement aujourd'hui à réduire leurs émissions CO2 (en demandant aux enfants de calculer leur empreinte écologique en famille), on pourrait aisément consacrer plus de temps à leur apprendre des gestes simples mais essentiels pour assainir leur environnement quotidien. Ceci est d'ailleurs un des points du programme de l' « Agenda 21 Scolaire »140 en France qui préconise l'information, la responsabilité individuelle et collective, la concertation, la prise en compte du long terme et l'ancrage dans la durée de toute action efficace. NB : l'action de l'agenda 21 se focalise sur les aspects environnementaux et sociétaux mais malheureusement pas encore sur le lien santé- pollution.

Quel message?

Regarder en face les risques pour la santé peut effrayer: c'est pourquoi la communication utilise parfois des méthodes plus subtiles pour faire passer les messages. Prenons l'exemple en Belgique la sécurité routière qui choisit de ne pas faire de catastrophisme (contrairement à la France) pour des résultats - selon elle- aussi efficaces. Il faut un message positif: pourquoi ne pas mettre en avant l'aspect « concentration de l'élève» et « capacité à étudier » pour susciter

139 Benjamin Franklin

140 http://www.comite21.org/nos-actions/education-developpement-durable/agenda-21-scolaires/index.html

l'intérêt des enseignants et parents et rendre la communication moins tragique et donc plus accessible à tous?

Pas de panique, des consignes claires. Une communication ciblée vers le monde scolaire est nécessaire et doit inclure des consignes claires: plusieurs écoles -déjà informées - ont exprimé leur désarroi face au problème, les instructions n'étaient pas assez précises. «Que dois-je faire en cas de grand froid, de brouillard, de beau temps....»? Les normes d'hygiène et santé devraient inclure des consignes d'aération, d'utilisation de produits non dangereux et utiliser les inspections pour renforcer les messages.

Le financement: un problème chronique.

Le problème du financement et des limites budgétaires est omniprésent dans les écoles: « LEKKER FRIS » l'a bien compris en offrant un programme totalement gratuit. Il en est de même pour le programme néerlandais « GEZOND, FRIS & SLIM ».

Mais ces programmes coûtent en personnel et en matériel aux communes ou aux régions (260 euros141 pour chaque appareil de mesure de CO2 environ): ces campagnes se doivent donc d'être efficaces. En plus de ce qu'elles font déjà, elles pourraient par exemple étendre leurs conseils à des produits d'entretien alternatifs (vinaigre, cristaux de soude, tissus en microfibres) qui permettrait à toutes les écoles ou les communes de réduire leur budget sans avoir à payer le prix des produits biologiques.

Par ailleurs la Flandre a accordé beaucoup d'attention et de moyens pour rendre l'accès à l'enseignement primaire totalement gratuit: les enfants n'apportent plus de cahiers ou de recharges pour leur porte-plume à l'école, tout leur est fourni gratuitement. Il faudrait faire autant d'efforts pour allouer l'argent nécessaire à un meilleur environnement intérieur.

141 Voir section 4.6

Question de bon sens.

Il ne sert à rien d'être trop ambitieux mieux vaut être pragmatique. De nombreuses solutions sont disponibles à moindre frais et permettent déjà de faire beaucoup pour améliorer l'air intérieur: aération, nettoyage... Pour ce qui est des stratégies de rénovations et de constructions, celles-ci devront à plus long terme prendre en compte l'aspect qualité de l'air. Il est d'ailleurs possible d'influencer les constructions futures comme le fait le GGD aux Pays Bas en donnant des recommandations lors de leurs visites. On peut donc favoriser le court terme tout en influençant l'avenir.

Ne pas réinventer la roue ou comment utiliser les bonnes idées des autres ? Toutes les régions/pays ne sont pas pourvues d'outils et d'équipes pour les soutenir dans cette démarche: ne pourrait-on pas mettre en commun les meilleures initiatives de chacun et adapter ce qui est aujourd'hui destiné aux particuliers par exemple ? Les outils de « Lekker Fris », couplés avec certains outils de l'IBGE adaptés aux écoles pourraient être des ressources extraordinaires (voir section 4.7) si les contraintes régionales, linguistiques, ou du `not invented here' pouvaient être mises de côté. Constatons que les programmes flamands et néerlandais travaillent ensemble, si bien que la ville de Groningen en a même adopté le nom142.

A qui de jouer ?

Toutes les initiatives pour améliorer l'air dans les écoles ne peuvent venir du monde politique ou de l'administration: les habitudes des élèves, des professeurs et de la direction doivent aussi changer. C'est la position que défend la région flamande: la direction, les enseignants peuvent et doivent aussi prendre des mesures concrètes dans les domaines comme la ventilation ou l'hygiène. Mais nous l'avons vu dans les interviews: les programmes scolaires sont chargés et laissent peu de place pour de nouvelles initiatives volontaires ou

142 http://gezondheid.groningen.nl/md/20/gezond.pdf?PHPSESSID=921d13adb21286b087afba4b988af74e

bénévoles. C'est pourquoi il faut utiliser les canaux existants, comme nous l'avons vu précédemment (ex MOS).

7. CONCLUSION

Le problème de la pollution intérieure est complexe: les sources sont nombreuses, la liste des polluants est longue, les effets « cocktail » encore à l'étude et chaque école -de par son bâtiment, les matériaux utilisés, son système d'aération, les saisons- se verra confrontée à des difficultés différentes et variables.

La prise de conscience du monde éducatif, face à ce problème et ses conséquences sanitaires voire pédagogiques reste dans beaucoup de régions encore à développer.

De bons outils existent qui pourraient aisément être partagés au-delà des frontières, même linguistiques.

Malgré les preuves qui s'accumulent sur les risques pour la santé, notamment pour les enfants, on considère qu'il est difficile de légiférer sur l'air intérieur

en général car il s'agit en grande partie de la vie privée des gens (du moins pour la maison) [34] mais cela ne devrait pas freiner les législations pour les bâtiments publics et donc les écoles.

Alors quels sont les véritables freins au changement ?

Le fait que les données économiques sur l'impact d'une mauvaise qualité de l'air intérieur fassent encore défaut ne motive pas les politiques; en cette période de crise les préoccupations financières risquent de rester prioritaires.

Mens sana in corpore sano...

Le problème de pollution intérieure est trop souvent considéré comme un problème d'environnement: face au réchauffement climatique par exemple, cette problématique n'a aucune chance aux yeux des médias, de l'opinion et des politiques. Comme nous le savons, seul un petit nombre de sujets peut

occuper le devant de la scène médiatique143. Pourtant, nous avons vu qu'il était aussi et surtout un problème de santé publique voire de concentration et capacité à étudier donc d'éducation: il faudrait donc davantage communiquer sur ce sujet dans le contexte des allergies qui touchent environ 1 famille sur 10 ou mieux la lutte contre l'échec scolaire qui draine dans certaines régions des budgets importants.

Remerciements

Je dédie ce travail aux personnes qui ont si généreusement participé aux interviews et répondu à mes nombreux Emails. La lutte pour la santé de nos enfants est une cause noble, il faut y croire: « Le pessimisme est l'intelligence des faibles, l'optimisme le courage des intelligents »144.

143 Voir la théorie de « caring capacity »

144 W Churchill 1944

8. BIBLIOGRAPHIE

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145

http://www.lekkerfris.be/uploadedFiles/lekkerfris/hoezo ongezond/Binnenmil ieu%20&%20Gezond heid%20op%20School . pdf

9. ANNEXES ET TABLEAUX

Annexe 1: «maximum allowable concentrations in EECCA cou ntri es»146

146 http://www.eea.europa.eu/publications/state of environment report 2007 1/chapter2.pdf

Annexe 2: étude de Wargocki et al. (2005) [53]

«Average air temperatures were reduced from 23.6°C to 20°C, and outdoor air supply rates were increased from 5.2 to 9.6 liters per second (l/s) per person in a 2 × 2 crossover design, each condition lasting a week.

Tasks representing eight different aspects of schoolwork, from reading to mathematics, were performed during appropriate lessons, and the children marked visual-analogue scales each week to indicate building-related symptom intensity.

Increased ventilation rate increased work rate in addition, multiplication, number checking (p < .05), and subtraction (p < .06).

Reduced temperature increased work rate in subtraction and reading (p < .001), and reduced errors in checking a transcript against a recorded voice reading aloud (p< .07).

Reduced temperature at increased ventilation rate increased work rate in a test of logical thinking (p < .03).

Their experimental data indicated that increasing ventilation rates from 5.4 to 9.6 l/s per person and decreasing temperatures from 24°C to 20°C

potentially would improve the performance of schoolwork by children».

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