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Effet de différentes pratiques de taille sur l'amélioration des performances agronomiques du cotonnier Gossypium hirsutum L.

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par Armel Joël LAWSON
Université de Parakou (Bénin) - Ingénieur Agronome 2008
  

Disponible en mode multipage

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CERTIFICATION

Je certifie que la présente étude a été conduite par LAWSON Vidégla S. Armel Joël au Département de Production Végétale Option Sciences et Techniques de Production Végétale (DPV/STPV) de la Faculté d'Agronomie de l'Université de Parakou (FA/ UP).

Directeur de Thèse

Dr. Ir. Emmanuel SEKLOKA

DEDICACE

A toi cher Père Alfred K. LAWSON

A toi chère Mère Léontine A. KPEHOUNTON

A mes Frères Mariano et Oscar, et à ma Soeur Lionelle

A mes Feux Grands Pères Joseph et Théophile

A toi ma chérie Linda AYEDADJOU

REMERCIEMENTS

La reconnaissance est une plante éminemment africaine. Elle dit notre être et nous fait entrer dans la dynamique du vrai développement. En nous permettant de conduire à terme ces essais, vous avez balisé la voie à ce qui doit primer dans notre formation intellectuelle. Nous avons apprécié cet engagement dont vous avez fait montre en vous rendant disponible. C'est l'heure pour nous de vous traduire en paroles de remerciement ce que tout notre être dit clame et proclame. Ainsi, toute notre gratitude :

Au Dr. Ir Emmanuel SEKLOKA qui non seulement a supporté nos caprices mais aussi a constamment oeuvré pour l'aboutissement de ce travail et dont la riche expérimentation dans le domaine de la recherche cotonnière nous a servi tout au long de nos travaux.

Au professeur Marc Abel AYEDOUN, Secrétaire général de l'Université de Parakou pour ses sages conseils et surtout pour son soutien.

A mes géniteurs Alfred LAWSON et Léontine KPEHOUNTON ; que vos jours deviennent des années.

Aux techniciens Timothée HONTON, Eric ARAYE et Cyrille GBAGUIDI.

Aux ingénieurs Germain FAYALO et Gustave BONNY du CRA-CF, à la caissière et à tous les autres agents du centre.

A tous les enseignants de la faculté en particulier ceux du département de Production Végétale, pour la qualité de l'enseignement qu'ils nous ont donné.

A mes oncles Herbert Prince AGBODJAN, Siméon ACCROMBESSI, Maurice LAWSON et Robert GUINNOU pour votre assistance sans faille.

A mes tantes Madeleine, Béatrice, Clarisse et Madeleine dont le soutien m'a propulsé, soyez en bénies.

A mes Frères Mariano et Oscar et à ma soeur Lionelle, que le seigneur nous garde toujours unis.

A mes cousins et cousines Donald, Wilfried, Ange, Delmis, Joël, Fridolin, Thierry, Delphine, Bénoîte, Christelle, Déo Gratias et Any.

A tous mes camarades de promotion en particulier ceux du département.

Aux ingénieurs Haroll KOKOYE, Anique GODJO, Bénédicte MONWANOU, Serge DANHOUSSI.

A tous mes amis Eric, Lionel, Serge, Marius, Lucas, Christel, Edwige, Modeste, Raïmath, Lévy, Amal, Ella, Natacha.

A Madame BADOU et son époux.

A tout le groupe liturgique Saint Paul de Banikanni en particulier les membres du bureau.

A vous tous qui avez donné sans mesure pour qu'advienne cette oeuvre, que Dieu vous donne à la mesure sans mesure de vos sacrifices.

TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

TABLE DES MATIERES V

LISTE DES TABLEAUX VII

LISTE DES FIGURES VIII

LISTE DES PHOTOS IX

LISTE DES ACRONYMES XI

ABSTRACT XIII

INTRODUCTION 1

1.1- Connaissance du cotonnier 5

1.1.1 - Classification et Origine des espèces cultivées 5

1.1.2- Morphologie du plant de cotonnier 5

1.1.3- Physiologie du cotonnier et régime de reproduction 8

1.1.4- Mode de croissance et développement de la plante 11

1.1.5- Exigences écologiques du cotonnier 12

1.1.6 - Cartographie du plant de cotonnier 14

1.2- Les principaux ennemis du cotonnier 15

1.2.1 - Les adventices 15

1.2.2 Les insectes ravageurs des organes aériens du plant 16

1.2.3- les ravageurs des racines 22

1.3- Faune utile 22

1.3.1- Les prédateurs 22

1.3.2 - Les parasitoïdes 23

1.4- Maladies et déficience minérale 23

1.4.1- Maladies 23

1.4.2 Déficience en potassium 24

1.5- Zones de production et itinéraires de culture du cotonnier 24

1.5.1- Aires de culture 24

1.5.2- Techniques culturales 27

2.1- Problématique et contraintes abordées 29

2.2- Bilan des travaux antérieurs 31

2.2.1 Effet de l'écimage sur le rendement 31

2.2.2- Effet de l'écimage sur les infestations de chenilles carpophages et les pucerons 32

2.3- Objectifs de l'étude 33

2.4- Hypothèses testées 33

3.1- Matériel utilisé 33

3.2- Site expérimental 35

3.3- Méthodes et dispositif expérimental 36

3.4- Itinéraire de conduite des essais 37

3.5- Les données collectées 38

3.6 - Analyse des données 40

4- RÉSULTATS 41

4.1 - Effet de l'écimage sur la précocité du cotonnier 41

4.1.1- semis de bonne date à faible densité (42000 plants/ha) 41

4.1.2- Semis de bonne date à forte densité (125000 plants/ha) 41

4.1.3- semis tardif à forte densité (125000 plants/ha) 42

4.2- Effet de l'écimage sur la charge en capsule 43

4.2.1 - Semis de bonne date à densité faible 43

4.2.2 - Semis de bonne date à forte densité 44

4.2.3 - Semis tardif à forte densité 45

4.3- Effet de l'écimage sur le poids des capsules 45

4.3.1 - Semis de bonne date à faible densité 45

4.3.2 - Semis de bonne date à forte densité 46

4.3.3 - Semis tardif à forte densité 47

4.4- Effet de l'écimage sur le volume capsulaire 48

4.5 - Effet de l'écimage sur la rétention capsulaire du cotonnier 49

4.5.1 - Effet sur la rétention en première position de branche fructifère 49

4.5.2 - Effet sur la rétention globale des branches fructifères 50

4.6- Effet sur le rendement en coton graine 51

4.7- Effet de l'écimage sur la pression des ravageurs 52

5- DISCUSSION 53

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 56

BIBLIOGRAPHIE 57

LISTE DES TABLEAUX

N° TITRES

0.1 : Principaux pays producteurs de coton

1.1 : Effet de la protection phytosanitaire, de la distance à la source de pollen (Cameroon, 1987) ou de la densité (Côte d'Ivoire, 1989) sur le taux d'allogamie

1.2 : Caractéristiques générales du cycle du cotonnier

1.3 : Exigences du cotonnier et caractéristiques des différentes zones agro - écologiques du Bénin

3.1 : Généalogie de H279-1

3.2 : Caractéristiques technologiques de la variété de coton H279-1

4.1 : Effet de l'écimage sur la précocité en semis de bonne date à faible densité

4.2 : Effet de l'écimage sur la précocité en semis de bonne date à forte densité

4.3 : Effet de l'écimage sur la précocité en semis tardif et à forte densité

4.4 : Effet de l'écimage sur la charge en capsule en semis de bonne date à faible densité

4.5 : Effet de l'écimage sur la charge en capsule en semis de bonne date à forte densité

4.6 : Effet de l'écimage sur la charge en capsule en semis tardif et à forte densité

4.7 : Effet de l'écimage sur le poids des capsules en semis de bonne date à faible densité

4.8 : Effet de l'écimage sur le poids des capsules en semis de bonne date à forte densité

4.9 : Effet de l'écimage sur le poids des capsules en semis tardif à forte densité

4.10 : Effet de l'écimage sur le volume moyen des capsules à l'état vert

4.11 : Effet de l'écimage sur la rétention capsulaire en première position de BF

4.12 : Effet de l'écimage sur la rétention capsulaire des BF

LISTE DES FIGURES

N° TITRES

0.1 : Organigramme des dérivés du cotonnier

1.1 : Schéma d'un plant de cotonnier

1.2 : Représentation schématique de rameaux végétatifs et de rameaux fructifères

1.3 : Représentation schématique du rythme de floraison du cotonnier en conditions de croissance humides et sèches au Congo - Kinshasa

1.4 : Répartition géographique des principaux ravageurs du cotonnier au Bénin

1.5 : Zones de végétation du Bénin avec les ishoyètes et les zones de production du coton

4.1 : Schéma comparatif de l'effet du pruning sur la précocité d'ouverture des capsules

4.2 : Effet de l'écimage sur le rendement

LISTE DES PHOTOS

N° TITRES

1.1 : Feuilles de Okra et de H279-1

1.2 : Fibre de coton dans une capsule déhiscente (vue de face et de profil)

1.3 : Chenille et dégâts de Helicoverpa armigera

1.4 : Chenille et dégâts de Earias sp.

1.5 : Dégâts de C. leucotreta

1.6 : Dégâts de P. gossypiela (fleur en rosette)

1.7 : Cycle de reproduction hétéroécique et colonnie de A. gossypii

1.8 : Dégâts de A. gossypii

1.9 : B. tabaci et ses dégâts

1.10 : Prédateurs de ravageurs du cotonnier

1.11 : Quelques parasitoïdes de ravageurs du cotonnier

3.1 : Opération d'écimage

3.2 : Fleur du jour du cotonnier

LISTE DES ANNEXES

TITRES

1 : Schéma du dispositif

2 : Données pluviométriques

3 : Date d'apparition de la première fleur moyenne (PFM)

4: Date d'ouverture de la première capsule (OPCM)

5 : Planning des écimages

6 : Tableau de bord des différentes observations à réaliser

LISTE DES ACRONYMES

AF : Afrique Francophone

ASECNA: Agence Pour la Sécurité de la Navigation en Afrique et à Madagascar

BF: Branche Fructifère

BV : Branche végétative

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherches Agronomiques pour le Développement

CPE : Centre Permanent d'Expérimentation

CRA-CF: Centre de Recherches Agricoles Coton et Fibre

DDP : Direction Départementale de la Prospection

HNR: Hauteur d'Entrenoeud (Height to Node Ratio

HT: Hauteur de la Tige principale

ICAC : International Advisory Committe (Comité Consultatif International du Coton)

INRAB: Institut National de Recherches Agricoles du Béin

Jal: Jours après levée

Jas: Jours après semis

MAEP: Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche

NAWF: Nombre de Noeuds au dessus de la Dernière Fleur Blanche

OPCM: Ouverture Première Capsule Moyenne

PIB : Produit Intérieur Brut

PMC : Poids Moyen Capsulaire

PMCgb : Poids Moyen Capsulaire à l'état vert (green boll)

PMCob : Poids Moyen Capsulaire à l'état mûr (open boll)

RP1: Rétention en Première Position de BF

ULV : Ultra Low Volume

RESUME

Dans le but de contribuer à la recherche d'itinéraires techniques permettant d'améliorer la productivité de la culture cotonnière dans les conditions pluviales de culture, nous avons étudié à Okpara au cours de la campagne 2008-2009 les effets de différentes pratiques de taille du cotonnier sur les performances agronomiques de la variété vulgarisée H 279-1 dans trois itinéraires techniques : Semis de juin à 42000 plantes par ha, semis de juin à 125000 plantes par ha et semis tardif à 125000 plantes par ha. Les observations ont porté essentiellement sur la phénologie et la floraison, l'architecture, la rétention et le rendement en coton graine. Nous avons montré que les écimages à une semaine et à quatre semaines ont donné les meilleures augmentations de rendements par rapport aux cotonniers non écimés. L'écimage permet d'augmenter les taux de rétention capsulaire, d'accroître la précocité de production des cotonniers, mais n'a pas forcément d'effets positifs sur l'augmentation du poids et du volume capsulaire moyen. Nous avons montré que l'ablation des branches végétatives permet par contre d'obtenir des capsules plus grosses et plus volumineuses. Cette pratique améliore comme l'écimage la précocité de production du cotonnier.

Mots clés : Gossypium hirsutum L., écimage, branche végétative, rendement, précocité, rétention capsulaire

.

ABSTRACT

In order to contribute on researches intend to improve cotton productivity under rainfed cropping conditions, we studied at Okpara during 2008-2009 season the effects of various practices of cotton pruning on agronomic performance of cultivated variety H 279-1 under tree cropping systems: June sowing at 42000 plants per ha, June sowing at 125000 plants per ha and late sowing at 125000 plants/ha. Data collected was primarily about phenology and flowering habit, architecture, boll retention and yield. We showed that topping at one week and four weeks gave the best yield increases compared to cotton not topped, about 100 to 500 kg/ha. Topping makes it possible to increase boll retention, earliness, but does not have positive effects on boll weight and boll volume. We showed that vegetative branches pruning makes it possible to obtain larger and voluminous bolls. This practice improves, like topping, cotton plant earliness

Key words: Gossypium hirsutum L, topping, vegetative branch, yield, earliness, boll retention

INTRODUCTION

Le cotonnier représente la plante à fibre la plus cultivée au monde. Le coton est surtout produit pour sa fibre. Les utilisations sous forme de tissus ou de tricot, mais aussi de fil et de fibre, sont nombreuses. La première d'entre elle reste la confection destinée à l'habillement, qui consomme plus de 50% de la production mondiale. Viennent ensuite le linge et les articles domestiques à hauteur de 30% (serviette, draps, couvertures, rideaux) et enfin les produits industriels (fournitures médicales, bâches, fil, chaussure...). (Bachelier, 1998).

Bien que principalement destinée à la production de fibre, la culture cotonnière produit également différents dérivés (fig 0.1). La valorisation de la graine de coton est aussi une activité très importante. Les graines issues de l'égrenage sont valorisées soit sous forme de semence, soit par une exploitation en huilerie. Cette dernière consomme les tonnages les plus élevés. Chez G. hirsutum L., les graines contiennent 20 à 25% d'huile, sous forme d'acide gras polyinsaturé (acide linoléique et oléique) et saturés (acide palmitique). Elles sont destinées au marché des huiles de table, des savons et des produits cosmétiques. De plus, l'amande de la graine possède une teneur de 20 à 30% de protéines. Ce taux élevé de protéines permet d'orienter les tourteaux, issus de l'extraction de l'huile, vers l'alimentation des ruminants (12% de la production mondiale) et place la farine de cotonnier au deuxième rang des ressources végétales derrière le soja (Courtant et al., 1991).

Les principaux pays producteurs que sont la Chine, les USA, l'Inde, le Pakistan ont assuré eux seuls 68% de la production mondiale de fibre en 2004 (ICAC, 2005) (Tableau 0.1). La surface emblavée en coton dans le monde couvre actuellement environ 2,2% des terres arables, soit plus de 30 millions d'hectares. Sa progression moyenne est de 84000 ha par an depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Pendant cette même période, le rendement moyen en fibre a été multiplié par trois, atteignant près de 600 kg/ha en 1991 - 1992, selon une progression moyenne annuelle de 8 kg/ha. Une relative stagnation du rendement en coton graine est cependant observée depuis les années 90. Mais la production mondiale de fibre de coton, qui se situait à peine à 5 millions dans les années 40 a dépassé 20 millions de tonnes en 1995-1996 et a atteint 26 millions de tonnes en 2004-2005 (ICAC, 2005 ; Estur, 2006)

Figure 0.1 : Organigramme des dérivés du cotonnier

Tableau 0.1 : Principaux pays producteurs de coton

Pays

Superficie

(×1000ha)

Rendement

Kg/ha

Production

Consommation

Importation

Exportation

(×1000

tonnes de

fibres de

coton)

Chine

5650

1119

6320

8200

1394

7

USA

5284

958

5062

1361

7

3048

Inde

9300

439

4080

3300

150

175

Pakistan

3229

769

2482

2300

325

85

Brésil

1172

1124

1318

935

48

360

Afrique francophone(AF)

2564

443

1135

28

0

952

Monde

35757

733

26204

23400

7131

7653

AF : 11 pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Rép. Centrafricaine, Sénégal, Tchad, Togo

* : Rendement en fibre à l'hectare

Source : ICAC, 2005

En Afrique et principalement dans les pays francophones d'Afrique de l'Ouest et du centre, les superficies cotonnières représentent environ 3% des surfaces cultivées. Le coton représente en moyenne dans ces pays 15 à 20% des surfaces des exploitations pratiquant cette culture (Lacape, 1998). D'après les statistiques d'ICAC (2005), cet ensemble de pays avec plus de 2,5 millions de tonnes de coton graine et plus de 1000000 de tonnes de fibres produites au cours de la saison 2004/2005 se place au 6ème rang mondial pour la production (Estur, 2006). Cette production est exportée à 95% et ce groupe de pays représente environ 12% des exportations mondiales, et se place au second rang des exportateurs après les USA (ICAC, 2005). Dans ces pays, le coton est à la base du développement rural et contribue considérablement à l'emploi et aux revenus des populations rurales (Matthès et al., 2005).

Au Bénin, la filière coton constitue pour plusieurs raisons la source principale de croissance de l'économie nationale. La production cotonnière s'est accrue ces quinze dernières années (en moyenne de 6,6% l'an) atteignant même les 400 000 tonnes en 2001-2002 avant de se stabiliser en dessous de la barre des 300 000 tonnes ces trois dernières campagnes. Néanmoins, il demeure le produit le plus important dans l'économie nationale. Au cours de la période 1990 à 2002, la production cotonnière de fibre a constamment progressé passant de 43 000 tonnes à 172000 tonnes ; soit une progression de 300%. Cette production moyenne annuelle de coton graine estimée à 350000 tonnes représente environ 100 milliards de francs CFA qui sont versés à plus de 325000 exploitants agricoles, procurant ainsi des revenus monétaires à environ 3 millions de personnes. Les exportations de coton participent pour 80% à la constitution des recettes d'exportation officielle. La filière représente 45% des rentrées fiscales (hors douane) et contribue en termes de valeur ajoutée, pour 14% à la formation du PIB national. En 1999, le coton a représenté 82% des exportations agricoles et 77% des exportations totales (MAEP, 2001). Sur le plan industriel, le Bénin possède 18 usines d'égrenage, 5 unités de textile, 3 usines de trituration des graines de coton et une usine de fabrication de coton hydrophile. Les activités d'égrenage au cours d'une campagne d'environ six mois génèrent plus de 3500 emplois au plan national. Le revenu du coton crée par ailleurs des emplois à travers ses effets multiplicateurs dans le transport, l'artisanat, le commerce et la construction (Hazard 2003). En milieu rural, plusieurs infrastructures sociocommunautaires (centres de santé, écoles, routes, puits, maisons des jeunes et des loisirs, etc.) ont été réalisées grâce aux revenus procurés par le coton. Enfin, le coton a servi de tremplin au dynamisme du secteur privé et des organisations paysannes. C'est fort de tout cela que la filière est perçue comme un outil stratégique puissant et privilégié de lutte contre la pauvreté. C'est également pour cette raison que la recherche est constamment sollicitée pour contribuer à résoudre les problèmes de rentabilité de la filière et trouver des solutions pour améliorer la productivité. Le présent travail s'inscrit dans cette logique. Le document présente successivement, une revue de littérature sur le fonctionnement du cotonnier et sa culture, une justification de la problématique abordée, le bilan des travaux réalisés sur la technique de taille du cotonnier, les matériels et méthodes utilisés pour le travail, les résultats obtenus suivi de discussions, le tout assorti de conclusion et recommandations.

1.1- Connaissance du cotonnier

1.1.1 - Classification et Origine des espèces cultivées

Le cotonnier est une plante dicotylédone dialypétale de l'ordre des Malvales, de la famille des Malvacées et de la tribu des hibiscucées. Il appartient au genre Gossypium dont quatre espèces constituent le groupe des cotonniers cultivés : deux diploïdes (G.herbaceum L., G. arboreum L.) et deux tétraploïdes (Gossypium hirsutum L., G. barbadense L.). Les deux diploïdes sont peu productives et donnent un coton court, épais et peu tenace. On ne les retrouve que dans certaines régions d'agriculture traditionnelle en Asie et en Afrique ; elles représentent moins de 5% de la production mondiale de fibre.

G. hirsutum est une espèce allotétraploide (2n = 4x = 52 chromosomes). Elle représente de loin l'espèce la plus importante des Gossypium cultivés fournissant près de 95% de la production mondiale actuelle (Parry, 1982). Elle est plus productive, capable de s'adapter à un grand nombre de situations. Elle produit des fibres de bonne qualité.

La naissance du genre Gossypium est très ancienne ; elle remonte à 150 millions d'années, probablement en Afrique à l'époque du Gondwana, avant la formation des continents actuels qui a entraîné l'isolement des populations (Wender et al., 1992). Le cotonnier allo - tétraploïde cultivé en Afrique équatoriale a pour origine l'Amérique. Les espèces primitives G. barbadense et hirsutum ont été importées au 17ème siècle à l'époque de la traite des esclaves. Au début du 20ème siècle, les colons européens ont engagé une sélection systématique des variétés pour obtenir une adaptation écologique. A l'heure actuelle, la plupart des variétés modernes du cotonnier appartiennent à G. hirsutum. L'espèce G. hirsutum aurait comme centre de diversification, la presqu'île de Yucatan au Guatemala.

1.1.2- Morphologie du plant de cotonnier

Petit arbuste, atteignant le plus souvent 1 à 1,5m de haut parfois plus, le cotonnier présente une partie souterraine et une partie aérienne (fig.1.1).

La partie souterraine du cotonnier comprend une racine pivotante pourvue de nombreuses ramifications latérales. Ces ramifications réalisent la fixation de la plante au sol et assurent la plus grande partie de son alimentation.

Figure 1.1 : Schéma d'un plant de cotonnier dans l'ordre où les branches apparaissent (d'après Parry, 1982).

La partie aérienne comprend :

1- une tige principale érigée, à croissance terminale et continue (monopode) servant de support au reste de la plante. De cette tige, partent des rameaux de deux natures : les branches fructifères (BF) et les branches végétatives (BV)

2- des branches végétatives se développant à partir des noeuds de base du plant situés au dessus du noeud cotylédonaire. Ces branches en nombre variable suivant les variétés et les cultivars sont parfois absentes (Parry, 1982). Elles présentent une croissance continue comme l'axe principal avec des ramifications secondaires qui peuvent développer des fruits. A la différence des branches fructifères, les branches végétatives ne portent pas directement les fruits mais donnent lieu à des ramifications secondaires qui peuvent produire des fruits (Davidonis et al., 2004 ; Boquet et Moser., 2003). Leur développement est initié avant l'apparition des branches fructifères en général, mais elles peuvent encore réapparaître plus haut sur le plant en cas de défaillance de croissance (disparition du méristème de la tige principale du fait de piqûre d'insectes) ou en cas de reprise de croissance après la fin d'un cycle (émergence d'une branche végétative à l'aisselle d'une branche fructifère).

3- des branches fructifères ou rameaux sympodiaux : elles se développent à partir de tous les noeuds du tronc principal situés au dessus des branches végétatives. Chez la plupart des variétés de G. hirsutum, elles apparaissent vers les 5ième et 8ième noeuds à partir des cotylédons (Hearn and Constable, 1984), sur la tige principale, ou dès le premier noeud sur les branches végétatives. Elles présentent une croissance discontinue, qui commence par la formation d'un entre - noeud, suivi de la production d'une feuille et d'une fleur au niveau du méristème terminal. Par la suite, une structure identique (entre - noeud, feuille, fleur) se développe à partir du bouton axillaire de la feuille. De la sorte, plusieurs fleurs peuvent apparaître sur le même rameau fructifère. En raison de leur croissance sympodique, elles sont formées de segments successifs. Chaque segment de branche correspond à une période de croissance. Un bouton floral et une feuille se développent à l'extrémité du segment. L'allongement du segment suivant se réalise à partir d'un bourgeon situé en position latérale, qui détermine l'aspect en « zig - zag » de la branche fructifère (Parry, 1982) (fig. 1.2). Le nombre et la longueur des branches fructifères peuvent être variables suivant les conditions d'environnement ou le génotype de la variété utilisée.

4- des feuilles : les feuilles du cotonnier apparaissent à l'aisselle de chaque nouvelle branche et de chaque site fructifère mis en place. En dehors des feuilles les plus basses (feuilles cotylédonaires et premières vraies feuilles à limbe entier), les feuilles du cotonnier sont palmées avec cinq lobes plus ou moins échancrés ; et sont plus ou moins pileuses (trichomes). La forme, la taille, la couleur, l'épaisseur sont des caractéristiques variétales. Des formes particulières de feuilles aux limbes très découpés se retrouvent dans certaines variétés et sont appelées Okra ou Super Okra (Photo 1.1).

5- des glandes terpénoïques chez certaines variétés, réparties sur toutes les parties aériennes de la plante (tige, feuilles, graines, capsules). Ces glandes produisent du gossypol et leur présence peut aider à limiter les attaques de certains ravageurs.

6- des organes fructifères : qui apparaissent à un stade plus avancé du développement sur les ramifications sympodiales à partir de boutons floraux ou « squares», formes de petites structures vertes pyramidales, qui évoluent en fleurs, puis en fruits. Ces derniers sont des capsules dont la forme et la grosseur sont caractéristiques d'un cultivar (Demol et al. ,1992). Une capsule est de forme ronde ou oblongue, mesure à maturité 4 à 6cm de long sur 3 à 4cm de diamètre en son renflement maximum et est divisée en 3 à 5 loges (Photo 1.2). Elle comprend un péricarpe qui constitue la paroi de l'ovaire. A l'intérieur de celui - ci, se développe une trentaine de graines sur le tégument desquelles croissent les fibres dont l'ensemble est appelé coton - graine et constitue le produit de la récolte de la culture cotonnière.

Différentes caractéristiques morphologiques des organes reproducteurs (forme, taille, présence ou non de mucron, nombre de loges carpellaires, type d'ouverture de la capsule, etc.) peuvent servir à décrire les variétés.

monopodes

ou ramification végétative

sympodes

ou ramification fructifère

Figure 1.2: Représentation schématique de rameaux végétatifs et de rameaux fructifères

Photo 1.1: Feuilles de Okra Photo 1.2: Fibre de coton dans une capsule déhiscente

1.1.3- Physiologie du cotonnier et régime de reproduction

La physiologie du cotonnier répond dans sa généralité à celle que nous connaissons de nombreuses dicotylédones avec cependant quelques particularités originales. Le cotonnier est une plante vivace mais cultivée comme une culture annuelle. Les variétés cultivées ont alors conservé de leurs ancêtres sauvages la possibilité de refleurir après leur premier cycle de fructification. Elles ont une croissance de type indéterminé et on rencontre sur la même plante des boutons floraux, des fleurs et des capsules (Photo 1.3) à tous les âges de développement. La fleur est hermaphrodite et le mode de reproduction est préférentiellement autogame mais avec des taux d'allogamie pouvant atteindre 30% dans certaines localités en fonction de la densité des insectes pollinisateurs (Hau et al., 1997). L'importance du taux d'allogamie chez le cotonnier dépend de l'intervention des principaux pollinisateurs, des hyménoptères parmi lesquels les abeilles (Apis sp.) et les bourdons (Bombus sp.) sont les plus actifs en Afrique. Tous les facteurs pouvant intervenir sur leur nombre, leur répartition ou leur efficacité modifient le taux d'allogamie (Lançon, 1994 ; Lançon et al., 2000d) : climat, géographie, calage des cycles, protection phytosanitaire, distance entre plantes et itinéraire technique (Tableau 1.1).

Tableau 1.1: Effet de la protection phytosanitaire (pyréthrinoïde), de la distance à la source de pollen (Cameroun, 1987) ou de la densité (Côte d'ivoire, 1989) sur le taux d'allogamie, d'après Lançon

Traitement

Dispositif

Taux d'allogamie

Protection hebdomadaire

Parcelles de 20 lignes

1,6 à 6,3%

Protection quotidienne

Parcelles de 20 lignes

0,4 à 5,0%

Allopollen à 1m

Parcelles de 20 lignes

5,60%

Allopollen à 5 m

Parcelles de 20 lignes

1,60%

Allopollen à 8 m

Parcelles de 20 lignes

1,00%

1000 plants/ha

Plants ou lignes isolées

10 à 13%

50000 plants/ha

Plants ou lignes isolées

2 à 6%

Photo 1.3 : Plant de cotonnier portant bouton floral, fleur et capsule

La floraison chez le cotonnier progresse du bas vers le haut et de l'intérieur vers l'extérieur de la plante. Il s'écoule en moyenne 2 à 3 jours entre l'ouverture des deux fleurs situées à la même position sur deux sympodes successifs et 6 à 9 jours entre deux positions successives d'un même sympode (fig.1.3). Le rythme de floraison est accéléré par un climat plus sec et plus chaud et peut être considéré comme constant pour un climat donné (Demol, 1992).

Un phénomène important chez le cotonnier est la coulure («shedding ») qui peut être d'origine parasitaire ou physiologique. Il s'agit de la chute prématurée des organes fructifères. Le « shedding » peut être aussi dû à des stress affectant la vie du cotonnier. L'humidité excessive ou déficitaire, la mauvaise nutrition ou une insuffisante insolation peuvent être des causes importantes de la chute des organes fructifères. Le « shedding » parasitaire est causé par des piqûres d'insectes ou la pénétration de chenilles dans les organes fructifères. Dans des conditions de parasitisme particulièrement spectaculaires, le taux de « shedding » peut atteindre 100% (Demol et al., 1992). Mais le « shedding » dépend aussi de la charge du cotonnier en capsules en cours de maturation (Parry, 1992).

Ces particularités du cycle du cotonnier peuvent être décrites au moyen d'un certain nombre de paramètres très exploitables par les agriculteurs et les phytotechniciens, les uns pour la gestion de la culture, les autres pour des fins de recherche.

Gandajika (climat sec) Bambesa (climat humide)

21 12 3

0 9 18


·
·

18 9


·
·
·

6 15 24

12 21

15

10

10


·
·

8 14


·
·

12 6


·
·

4 10 16

12 6


·
· 4 10 16


·
·
· 21 12 3

14 8 2

14 8 2
·
·
· 0 9 18

0 6 12


·
·
·
·
·
·

0 6 12


·
·
·

Figure 1.3 : Représentation schématique du rythme de floraison du cotonnier en conditions de croissance humides et sèches au Congo- Kinshasa. Les intervalles en jours entre l'ouverture de la première fleur et l'ouverture des autres fleurs sur des sympodes différents sont indiqués par des chiffres sur les noeuds.

1.1.4- Mode de croissance et développement de la plante

Le cotonnier est une plante à croissance continue, ce qui signifie que les phases végétatives et fructifères ne sont pas séparées dans le temps, comme chez les céréales. Son mode de croissance est ainsi comparable à celui du pois, Pisum sativum ou à celui du haricot, Phaseolus vulgaris. La croissance végétative se poursuit pendant que les premiers boutons floraux apparaissent. La mise en place des fruits sur la plante, provoque un ralentissement progressif de la vigueur végétative. Au fur et à mesure de leur maturation, les fruits mobilisent de plus en plus les assimilâts issus de la photosynthèse, au détriment du développement végétatif. Celui-ci finit par s'arrêter lorsque la production du plant est en place et mobilise tous les carbohydrates synthétisés au niveau des feuilles.

La croissance du cotonnier peut être scindée en quatre stades (Hesketh et al., 1972 ; Parry, 1982 ; Mauney,1984) :

· Stade de levée : du semis à l'étalement des cotylédons (6 à 10 jours dans les conditions tropicales)

· Stade végétatif : de la plantule à l'ouverture de la première fleur. Elle dure 40 à 60 jours après levée

· Stade de floraison : du début floraison à l'arrêt de la croissance (appelé "Cutout"), atteint 80 à 100 jours après levée

· Stade de maturation : du "Cutout à l'ouverture complète des capsules.

Du semis à la récolte, le cycle dure environ 140 à 180 jours selon les variétés et les conditions environnementales (Pary, 1982).Les principales caractéristiques phénologiques du cotonnier sont résumées dans le tableau 1.2.

Tableau 1.2 : Caractéristiques générales du cycle du cotonnier

Phases du cycle

Caractéristiques et exigences

Levée

Germination à l'étalement des cotylédons 6 à 12 jours en conditions favorables

Température du sol de 25 à 30°C

Zéro de germination de 14°C

Humidité du sol située 90% de sa capacité de rétention en eau (CRE)

Plantule

Se termine au stade 3 à 4 feuilles

Durée moyenne de 20 jours en conditions favorables

Température du sol supérieure à 20°C

Température de l'air de 25 à 30°C

Sol suffisamment humide et non saturé

Préfloraison

Du stade plantule à l'apparition du 1er bouton floral

Durée moyenne de 20 jours

Apparition de branches végétatives et fructifères

Conditions climatiques et édaphiques déterminantes

Floraison

Peut durer 40 à 70 jours après la préfloraison suivie de la fécondation

Maturation et déhiscence de la capsule

Grossissement des capsules, formation des fibres (20 à 25 jours)

Déhiscence des capsules

(20 40 jours en conditions favorables)

Source : Parry, (1982)

1.1.5- Exigences écologiques du cotonnier

Le cotonnier nécessite une saison sèche terminale bien marquée, indispensable à une bonne ouverture des capsules et à la récolte. Le climat intertropical de savane convient donc assez bien de ce point de vue.

La température

La croissance végétative et le développement des organes reproducteurs chez le cotonnier sont fortement influencés par la température. La durée des différentes phases du cycle est généralement exprimée en degré-jour (DJ). Elle représente la somme des différences quotidiennes entre la température moyenne et la température à la quelle le cotonnier arrête sa croissance (13°C). Elle se calcule selon la formule : ?DJ - ?([(Tmax + Tmin)/2]- 13), avec DJ > 0 ; Tm désignant la température maximale de la journée et Tmin la température minimale enregistrée au cours de la même journée. D'après Mémento de l'agronome (2002), la durée du cycle du cotonnier exprimée en DJ est comprise entre 1450 et 1600 et se répartit comme ci-après :

· levée : 35 à 40 DJ ;

· du semis à la première fleur : 530 à 650 DJ ;

· de la première fleur à la première capsule ouverte : 600 à 750 DJ ;

La température de germination optimale des graines est de l'ordre de 30°C. Toute levée est impossible en dessous de 15°C. L'environnement thermique le plus favorable pour la culture du cotonnier varie entre 25° et 30°C pour les températures diurnes et entre 15 et 20°C pour les températures nocturnes (Demol, 1992). L'exposition du cotonnier à des températures basses (0 à 10°C) provoque chez lui des dégâts appelés « chilling » (perte de turgescence d'un nombre croissant de feuilles pouvant aller dans les cas extrêmes jusqu'à la mort de la plante).Les travaux effectués par Parry (1982) ont rapporté que la température minimum de croissance est de 13°C et que la température optimale se situe entre 27 et 32°C.

L'eau

Le système racinaire pivotant du cotonnier lui confère une bonne résistance à la sécheresse. Ses besoins en eau varient en fonction de son stade de développement. Les besoins en eau s'accroissent avec le développement de la plante. Ils sont plus élevés lorsque le cotonnier porte des boutons floraux et des fleurs et lorsqu'il forme des capsules. Il faut compter 2 à 3mm d'eau par jour en début de végétation et 4 à 7 mm en période de floraison et de formation des capsules. Au moment de la maturation des capsules, la saturation du sol n'est plus nécessaire et 2 à 3mm d'eau par jour suffisent. L'arrêt total des pluies en période de déhiscence des capsules et de récolte est la situation la plus favorable. En théorie, 400 à 500 mm d'eau devraient suffir pour permettre au cotonnier de réaliser son cycle, mais en pratique, à cause des diverses pertes, on estime ses besoins moyens en eau à environ 700mm.

Le déficit hydrique perturbe moins le développement reproducteur et la croissance des capsules que l'expansion foliaire, la rétention des organes reproducteurs et la croissance végétative. Il peut avoir une influence négative sur la qualité de la fibre (Mémento ,2002).

L'ensoleillement

Le cotonnier est une plante héliophile par excellence. L'ensoleillement est un facteur primordial de développement de la culture, surtout au cours de la phase de développement du système reproducteur : une réduction même légère de l'ensoleillement a un effet défavorable sur la croissance et la rétention des organes reproducteurs. L'activité optimale serait atteinte avec 100000 lux (Parry, 1982). En Afrique, la durée du jour n'exerce aucune influence sur le démarrage de la floraison du cotonnier.

Le sol

En même temps qu'il supporte la plante, le sol constitue le réservoir dans lequel elle puise sa nourriture. Un bon sol pour la culture cotonnière doit être profond, riche en matière organique, bien travaillé pour être aéré et perméable à l'eau et aux racines. Ces sols doivent en outre être homogènes, et riches en éléments minéraux majeurs (Azote (N), Potassium (K), Phosphore (P)) ; secondaires, et oligoéléments (Calcium (Ca), Magnésium (Mg), Soufre (S), Fer (Fe), Bore (B), Cuivre (Cu), Zinc (Zn) etc.). Le pH optimum se situe entre 6,0 et 7,0. Le cotonnier est très sensible à la toxicité d'aluminium et de manganèse. Pour assurer une bonne production, l'application d'un amendement calcaire est indispensable dès que le pH est inférieur à 5,0. Le cotonnier préfère les sols pas trop lourds de type argilo- sableux ou sablo- argileux. Il ne supporte pas du tout les terres trop humides mais peut s'accommoder d'un certain niveau de salinité. Toute augmentation de la concentration en sels au-delà de 5 à 6% se traduit généralement par une baisse de production. La résistance à la salinité varie fortement d'une variété à l'autre. Le cotonnier est particulièrement sensible à la carence en Bore qui se traduit par des symptômes typiques (apparition d'anneaux foncés sur le pétiole, nécroses à la moelle du pétiole, fleurs malformées, plantes naines à sommet anormal ou « crumple top »

1.1.6 - Cartographie du plant de cotonnier

La cartographie du cotonnier est un outil qui s'intègre dans une stratégie plus globale de modélisation de la croissance et du développement du cotonnier appelée « cotton monitoring ». Le but est de fournir dans des conditions environnementales bien définies, des standards aux quels pourront être comparées des données de « monitoring » afin de prendre des décisions concernant la gestion de la culture. La méthode repose sur les mesures d'un certain nombre de paramètres dont majoritairement :

· La hauteur totale (HT)

· La longueur d'entre- noeud (HNR)

· Le nombre de noeuds au dessus de la dernière fleur blanche en première position des branches fructifères (NAWF)

· Le profil de répartition des sites fructifères

· Le pourcentage de rétention des boutons floraux ou de fruits.

Ø « Plant mapping » : outil de prédiction de la production

L'utilisation du plant mapping pour prédire le comportement d'un cultivar a fait l'objet de nombreuses études ces dernières années. Elle permet une évaluation précoce des variétés. Bourland et al., (1992) ; Oosthertuis et al. (1994) ont montré que le potentiel de production de la plante est déjà totalement installé lorsque le NAWF atteint la valeur 5 (cut out). A ce stade, on pourrait donc déjà avoir une idée de la production totale. Hake et Stair (1994) ont mis en évidence une relation positive entre le NAWF des premiers stades de floraison et le rendement en fibre. Le pourcentage de rétention capsulaire par noeud et par position est très corrélé avec le rendement, beaucoup plus que ne l'est le nombre de capsules par plant (Landivar et Hickey, 1997). La quantité de fleurs nécessaires pour produire 0,5kg de coton graine serait relativement constante entre les valeurs 10 et 6 du NAWF, et croîtrait rapidement à partir de NAWF = 5 (Bourland et al., 1997).

1.2- Les principaux ennemis du cotonnier

Le cotonnier est l'une des plantes les plus parasitées au monde. Outre les adventices, on dénombre en Afrique tropicale environ 480 espèces d'insectes, acariens, myriapodes et nématodes qui vivent aux dépens du cotonnier

1.2.1 - Les adventices

Une adventice est une plante indésirable qui entre en concurrence avec les plantes cultivées pour les éléments nutritifs, la lumière, l'eau et l'espace (Deuse et Lavrabre, 1979). Dans les pays en développement et particulièrement en Afrique, les pertes de rendement imputables aux adventices sont plus importantes.

Selon Parry (1982), en culture cotonnière, de nombreuses expériences réalisées dans les conditions différentes permettent d'estimer des pertes de récolte jusqu'à 80% lorsque le désherbage est fait dans de très mauvaises conditions. Tonato (1988) a montré qu'un enherbement pendant les vingt premiers jours qui suivent le semis entraîne une baisse de rendement de coton graine jusqu'à 18% et qu'une compétition entre cotonniers et adventices pendant cinquante jours après semis ou durant tout leur cycle entraînent respectivement une réduction du rendement de 13 et de 50%. De ce fait les adventices revêtent une grande importance. Celles rencontrées sur le site d'expérimentation selon leur importance sont : Leucas martinensis, Setararia pumila, Rottboelia exaltata, Commelina benghalensis, Boerhavia diffusa, Celosia argenta, Ipomea eriocarpa, Digitaria horizontalis, Brachiaria lata.

1.2.2 Les insectes ravageurs des organes aériens du plant

Chenilles phyllophages

Syllepte derogata (Lepidoptera Pyralidae)

Les chenilles sont vertes claires, souvent translucides avec une tête noire brillante. Leur longueur atteint 2 à 3 cm. S. derogata est encore appelé chenille enrouleuse. Elle s'attaque aux feuilles qu'elle enroule sous forme de cigare, à l'aide de fils soyeux. L'intérieur de la feuille enroulée est souillé par de nombreux excréments noirs. Les attaques de S. derogata sont souvent localisées dans le champ et peuvent entraîner une défoliation spectaculaire. Les organophosphorés acaricides sont les plus fréquemment utilisés. Mais toutes les substances alternatives recommandées contre Helicoverpa armigera éliminent aussi cette espèce. Un labour de qualité détruit les chenilles en diapause.

Spodoptera littoralis Boisduval (Lepidoptera Noctuidae)

Les chenilles de cette espèce ont une coloration très variable (brune, jaunâtre ou grise). Elles sont caractérisées par deux rangées de triangles noirs sur le dos et une ligne claire de chaque côté. Mais ces triangles peuvent être présents seulement à l'avant ou à l'arrière du corps. Les jeunes chenilles naissent à la face inférieure des feuilles de cotonniers qu'elles rongent. Plus âgées, elles se dispersent sur les plants dont elles consomment le feuillage. En cas de fortes attaques, seules les nervures peuvent subsister. Très vorace, ce ravageur peut aussi attaquer fleurs et capsules. Son statut de ravageur de feuillage n'est donc pas strict et en cas de fortes infestations S. littoralis, peut provoquer d'importants dégâts aux organes fructifères. Les pyréthrinoïdes sont considérés comme peu efficaces aux doses usuellement employées ; seuls les organophosphorés et surtout les régulateurs de croissance sont efficaces contre ce ravageur.

Anomis flava (Lepidotera - Noctuidae)

La chenille est vert clair, parfois même vert jaunâtre. Elle porte cinq lignes blanches très fines sur le dos. La tête est vert-jaune. Sa taille maximale environ 35 mm. Elle se déplace d'une manière très caractéristique. Elle ne s'alimente que du feuillage et son alimentation est essentiellement limitée aux malvacées. La chrysalide est fixée au feuillage dans un cocon. Les dégâts des chenilles se présentent comme des perforations circulaires de 1 à 3 cm de diamètre dans les feuilles.

Ravageurs des organes fructifères

Ce sont les chenilles carpophages à régime exocarpique, ou endocarpique et les punaises.

1- Chenilles carpophages à régime exocarpique

Helicoverpa armigera Hübner (Lepidoptera, Noctuidae)

H. armigera est le plus préjudiciable des ravageurs du cotonnier au Bénin. L'espèce existe dans toutes les zones de culture cotonnière à l'exception de l'Amérique. La chenille, très mobile, mesure au dernier stade 3,5 - 4 cm. Elle présente des couleurs très variables : vert, gris, marron, et est caractérisée par une tête jaune et deux lignes latérales claires. Les chenilles néonates consomment brièvement du feuillage juste après leur éclosion. Elles se développent ensuite en consommant tous les autres types d'organes de reproduction : boutons floraux, fleurs et capsules. La larve est donc très vorace et une chenille consomme plusieurs de ces organes pour compléter son cycle. Les organes attaqués présentent un trou au contour circulaire très net de 4 mm de diamètre. Les chenilles en consomment l'intérieur et rejettent d'abondants excréments à l'extérieur. Les jeunes organes tombent. Ces dégâts peuvent être très importants et dans certains cas, la chenille peut attaquer les jeunes feuilles et rameaux. Helicoverpa parasite aussi le maïs, le sorgho, la tomate, le gombo et le tabac...Peu d'insecticides sont vraiment efficaces contre ce ravageur qui est devenu résistant au pyréthrinoïdes au Bénin depuis 1998. Le Tiham et d'autres molécules comme l'indoxacarbe, le profénofos, le spinoscide ou certains régulateurs de croissance sont cependant actifs.

Photo 1.4 : Chenille de H. armigera Dégâts de Helicoverpa armigera

Earias sp. (Lepidoptera - Noctuidae)

La chenille de forme trapue est facile à reconnaître, car elle porte de nombreuses épines : c'est la chenille épineuse. Elle attaque les jeunes plants en les écimant. La chrysalide est formée dans un cocon de couleur crème-ivoire fixé sur les tiges. Ces espèces consomment diverses plantes proches des cotonniers. Les trous d'entrée sont assez grands et bien visibles. Elle cause également des dégâts sur boutons floraux, fleurs et capsules. Deux espèces se rencontrent au Bénin : E. insulana surtout dans le nord et E. biplaga dans le reste du pays.

Photo 1.5: Earias sp Dégâts de Earias sp

Diparopsis watersi Roth (Lepidoptera Gelechiidae)

La chenille jaunâtre, devient ensuite vert pâle avec des traits transversaux rouges plus rapprochés vers la tête. Elle atteint à son complet développement 2,5 à 3 cm. Elle attaque en perforant boutons floraux, fleurs et capsules, qui restent parfois suspendus au plant par des fils de soie. Ce dégât typique est caractéristique de la présence de D.watersi dans la culture. Devenue rare au Bénin dans les années 80, cette espèce devient de plus en plus fréquente.

2- Chenilles carpophages à régime endocarpique

Cryptophlebia leucotreta Meyrick (LepidopteraTortricidae)

La chenille gris pâle, mesure 1,5 cm à son complet développement. On peut la confondre avec le ver rose, seul l'emploi d'une loupe permet de distinguer les deux espèces. Comme le ver rose, elle pénètre dans l'organe fructifère dès son éclosion et peut détruire plusieurs loges de la capsule attaquée. Le coton graine est fortement déprécié (quartiers d'oranges) et devient souvent non marchand. Cryptophlebia est très polyphage. Il attaque le maïs, les agrumes, le goyavier, l'avocatier, le gombo, ... La lutte chimique repose à nouveau essentiellement sur l'emploi des pyréthrinoïdes pour leur bonne action de contact contre les adultes. L'association maïs - coton favorise le passage d'un hôte à l'autre et nuit à la culture cotonnière.

Photo 1.6: Dégâts de Cryptophlebia

Pectinophora gossypiella (Lepidoptera Gelechiidae)

Connue sous le nom de `ver rose', la chenille présente des segments marqués de bandes et traits transversaux rose sombre d'où son nom. Elle mesure 1 à 1,5 cm à son complet développement. P. gossypiella est confondue avec Cryptophlebia. Elle attaque les fleurs et provoque un symptôme spécifique : `fleur en rosette'. Comme Cryptophlebia, elle pénètre directement dans la capsule et se nourrit préférentiellement des graines. Les dégâts sont suivis de pourritures secondaires. Le coton graine est souillé, fortement déprécié et devient difficile à vendre. Pectinophora ne vit que sur des plantes de la même famille que le cotonnier. La lutte chimique vise essentiellement les adultes, seul stade mobile extérieur.

Photo 1.7: Dégâts dus à Pectinophora (Platyedra) gossypiella

3- Punaises

Helopeltis schoutedeni Reuter (Heteroptera - Miridae)

C'est une punaise de forme allongée, de coloration jaune orange ou rouge vif. Elle attaque les feuilles, rameaux, tiges et capsules, avec production de chancres bruns ou noirs. En cas d'attaques sévères, les feuilles sont gaufrées, craquelées avec un aspect de `griffes'. La croissance de la plante est ralentie. Sur capsules, le dégât se présente comme une pustule arrondie et sombre. Sur les tiges, les chancres sont allongés et l'écorce se craquelle. Les plants affaiblis produisent moins de fleurs et retiennent moins bien les organes fructifères qui tombent, et forment de petites capsules.

Dysdercus völkeris Schmidt (Heteroptera - Pyrrochoridae)

Grosse punaise de 1 à 1,5 cm, rouge et noir qui vit en colonie et dont les larves sont rouge vif. Elle pique les capsules vertes ou celles ouvertes pour se nourrir de graines. Elle déprécie la valeur germinative des semences et la fibre qu'elle colore. Des excroissances typiques des piqûres de punaises apparaissent dans les capsules. Les Dysdercus se développent essentiellement sur les plantes de la famille du cotonnier et sur celles de la famille du kapokier et du baobab dont la présence favorise leur pullulation. Cependant, ils peuvent aussi effectuer leur cycle sur le sorgho et le maïs.

Coleopteres et Altises

Nisotra sp et Podagrica sp

Ces petits insectes très mobiles ont plusieurs couleurs. Ils font de nombreux trous dans les feuilles des jeunes cotonniers sans glandes à gossypol (glandless). Les dégâts sont surtout dangereux sur jeune plantule.

Aphis gossypii Glover (Homoptera Aphididae)

Ils vivent essentiellement sur la face inférieure des feuilles mais peuvent aussi coloniser d'autres parties vertes de la plante. Ils se reproduisent très vite et sont favorisés par un temps chaud et sec. Ils sont souvent en colonies où les individus peuvent être jaune, vert jaune ou vert noir avec ou sans ailes. Ils s'alimentent en suçant la sève des plants dans lesquels ils injectent leur salive. Ceci provoque une crispation des feuilles qui se gaufrent, le bord se recourbant vers le bas. On les rencontre sur cotonnier en début de cycle sur jeunes plantules où ils appètent bien les jeunes feuilles du bourgeon terminal (Discon 1986 et Ekulolé 1989), puis en fin de cycle sur cotonniers âgés à l'ouverture des capsules. Sur jeunes plantules les dégâts faits au feuillage retardent et limitent le développement des plants. Les déchets qui sont des substances sucrées (miellat) tombent sur les feuilles et la fibre. La fibre ainsi souillée `coton collant', brille et peut, à cause de la présence de champignon devenir noir : c'est la fumagine.

Photo 1.8 : Cycle de reproduction hétéroécique (dessin C. Villemant) et colonie de A. gossypii

Photo 1.9 : Dégâts de Aphis gossypii (coton collant/ souillé)

Bemisia tabaci (Homoptera Aleyrodidae)

Les adultes sont de touts petits insectes avec deux paires d'ailes blanches. Ils sont très mobiles et volent autour des plants lorsqu'ils sont dérangés. Les larves ont une forme ovoïde, aplatie et sont vertes lorsqu'elles sont jeunes. Les plus âgées sont jaunâtres. Elles sont fixées à la face inférieure des feuilles. De fortes populations provoquent un jaunissement des feuilles et perturbent le développement des plants. Comme les pucerons, ils produisent aussi du miellat qui souille le coton des capsules ouvertes. Ce ravageur est aussi très polyphage, on le trouve donc sur de nombreuses autres plantes cultivées en particulier des cultures maraîchères comme la tomate.

Photo 1.10 : Mouches blanches (coton souillé par B. tabaci)

1.2.3- les ravageurs des racines

Syagrus calcaratus F. (Coleoptera chrysomelidae)

Petit coléoptère bleu-noir brillant dont le thorax et la base des pattes sont orange fauve. Les larves de Syagrus calcaratus vivent dans le sol où elles s'alimentent sur les racines qu'elles décortiquent. Cette consommation des racines provoque un flétrissement des plants. Les adultes consomment le feuillage dans lequel ils provoquent des perforations de forme allongée.

Figure 1.4 : Répartition géographique des principaux ravageurs du cotonnier au Benin

Source : Fiche Technique : reconnaissance pratique des ravageurs (CRA-CF)

1.3- Faune utile

1.3.1- Les prédateurs

Les prédateurs sont les espèces qui consomment leur proie en la tuant immédiatement, ce sont les espèces utiles les plus visibles. Il s'agit des chrysopes, syrphes et coccinelles qui consomment des pucerons, des aleurodes et accessoirement des oeufs de papillons. Leur utilisation entre dans le cadre de la lutte biologique.

Photo 1.11 : Quelques prédateurs de ravageurs du cotonnier

1.3.2 - Les parasitoïdes

Les parasitoïdes sont aussi des insectes utiles comme les prédateurs, mais ils sont généralement beaucoup plus petits et moins visibles. Ils sont cependant présents et aident à protéger les champs. Ils ne tuent pas immédiatement leur hôte mais s'y développent lentement. Ils sont appelés des « amis de l'agriculture »

Photo 1.12 : Quelques parasitoïdes de ravageurs du cotonnier

1.4- Maladies et déficience minérale

1.4.1- Maladies

Les agents pathogènes responsables des maladies du cotonnier peuvent être des champignons, des bactéries, des virus ou des mycoplasmes.

a) Fonte de Semis

Plusieurs maladies provoquent ce que l'on appelle fonte de semis c'est-à-dire qu'elles induisent la pourriture des graines en cours de germination, la nécrose des jeunes racines, ou une pourriture du collet des plantules. Les principaux agents pathogènes qui sont impliqués dans la fonte de semis du cotonnier peuvent être portés par les graines elles - mêmes ou sont déjà présents dans le sol au moment du semis. Les agents portés par les graines sont les champignons : Colletotrichum gossypii (infection uniquement externe) et Fusarium oxysporum f .sp. vasinfectum (infection externe et interne) et la bactérie Xamthomonas campestris pv. Malvacearum infection externe et interne). Les infections fongiques externes peuvent être éliminées par un traitement fongicide ou par le traitement à l'acide sulfurique utilisé lors du délintage dans plusieurs pays ; ce dernier élimine également les infections bactériennes externes. Les principaux champignons pathogènes présents dans le sol sont Rhizoctonia solani, Pythium spp., Sclerotium rolfsii et Macrophomina phaseolina. D'autres champignons peuvent également être responsables de pourridiés. Il s'agit de formes Lignosus et d'Armillaria mellea dont les infections se manifestent le plus souvent lorsque le cotonnier est cultivé après le manioc et sur des parcelles récemment déforestées.

b) Bactériose

Elle est la maladie la plus répandue sur cotonnier au Bénin (Gaborel, 1987). Son importance économique est variable. Les attaques portent sur tous les organes aériens, (feuilles, tiges, branches, capsules, etc....) du début à la fin du cycle. Les symptômes foliaires sont des taches anguleuses et huileuses, ceux sur tiges des chancres, puis des pourritures sur capsules.

1.4.2 Déficience en potassium

Cette déficience apparaît surtout sur la terre de barre, en particulier dans le Sud du Zou et dans les départements côtiers (Garborel, 1987). Les premières. On la reconnaît par :

- la présence des taches jaunâtres entre les nervures des feuilles dont les bords prennent une couleur brune.

- à un stade plus avancé, les feuilles se dessèchent complètement mais restent accrochées comme des « chauves-souris » aux plants.

1.5- Zones de production et itinéraires de culture du cotonnier

1.5.1- Aires de culture

La culture cotonnière est répartie sur les cinq continents, entre 45° de latitude Nord et 30° de latitude Sud (Matthews 1989). Actuellement, le cotonnier est cultivé dans toutes les zones suffisamment chaudes du globe. Les limites extrêmes de son aire de culture vont de la Bulgarie, de l'Ouzébékistan et de la Chine au Nord (plus ou moins 40° de latitude nord) à la partie septentrionale de l'Argentine et de l'Australie au Sud (plus ou moins 35° de latitude sud).

En Afrique, la culture du coton est pratiquée dans presque toutes les régions de savanes Soudano- guinéennes et soudaniennes. Elle se pratique également dans des zones plus sèches (Afrique du sud, Algérie, Egypte, Maroc, Soudan...) où elle nécessite l'apport d'irrigation. Aussi, retrouve t - on la culture du coton en Afrique de l'Ouest en général, et au Bénin en particulier. Les principales zones productrices au Bénin se situent dans la zone intertropicale entre 6°30' et 12°30' latitude nord. Elles appartiennent par conséquent au domaine des climats chauds et humides. Compte tenu de l'allongement du Bénin en latitude, la saison pluvieuse s'installe progressivement du Sud vers le Nord ; la saison sèche, commence plutôt au Nord et dure longtemps dans cette région. Ainsi donc, le Bénin est divisé en quatre zones de production cotonnière auxquelles correspondent des caractéristiques agro écologiques différentes (Mathess et al, 2005) (fig 1.5).

La zone Nord correspond aux départements de l'Alibori et de l'Atacora. On y rencontre un climat tropical sahélo- soudanien avec une saison pluvieuse et une saison sèche. La végétation est parsemée d'arbustes et de petites herbes ; et le sol est du type ferrugineux.

La zone Nord - centre couvrant les départements du Borgou et de la Donga. Elle est caractérisée aussi par un climat tropical semi aride avec l'alternance d'une saison pluvieuse et d'une saison sèche d'importance plus ou moins égales. La végétation est parsemée d'arbres (karité, néré, fromager etc.) ; le sol est du type ferrugineux.

La zone Centre représentée par les départements de Zou et des Collines a un climat tropical humide

La zone Sud couvrant les départements de l'Ouémé, du Plateau, du Couffo et du Mono est caractérisée par un climat tropical humide ou guinéen avec alternance de deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.

En général, le climat du Bénin est bien approprié pour la production pluviale du coton avec une précipitation annuelle entre 900 et 1300 mm (Ascecna Kandi) et une température moyenne autour de 28°C. La partie du sud à proximité de l'Océan Atlantique est peu propice au développement du coton parce que l'humidité relative de l'air y est trop élevée. Ceci cause un développement excessif de la phase végétative sans formation de capsules (Franke 1976, Mémento de l'Agronome). L'harmattan, vent froid et sec souffrant au Nord est responsable de la baisse de l'humidité relative de l'air. IL favorise l'ouverture des capsules en fin de cycle.

Le tableau 1.3 illustre les caractéristiques des différentes zones agro écologiques du Bénin et les exigences du cotonnier.

Tableau 1.3: Exigences du cotonnier et les caractéristiques des différentes zones agro écologiques du Bénin

Facteurs

Climatiques et écologiques

Exigences Nord Nord centre Centre Sud

du cotonnier

Température optimale en °C

26-28 24,9 - 32,5 24,9 - 32,5 25 - 30 25 - 28

Pluviométrie

en mm

> 700 900 - 1100 1100 - 1300 851 - 1491 900 - 1200

Saison sèche bien marquée

une saison une saison une saison 2 saisons 2 saisons

sèche bien sèche sèche sèches sèches

marquée inégales inégales

Sols

limon argilo argilo argilo argilo argilo

sableux ou sableux sableux sableux sableux

sablo argileux lessivé ferralitiques

Ensoleillement en heures journalières

> 12 > 12 > 12 > 12 > 12

Sources: MAEP/DDP (2000) ; Mémento de l'agronome, 1993 ; Franke (1976) ; ASECNA - Kandi

Figure 1.5 : Zone de végétation du Bénin avec les isohyètes et les zones de production de coton

1.5.2- Techniques culturales

Les pratiques culturales varient suivant les aires de culture, mais surtout suivant les moyens dont disposent les agriculteurs.

Dans les systèmes de culture permettant un strict contrôle des conditions de milieu, la culture cotonnière est conduite d'après les besoins en temps réel de la plante. Des indicateurs de pilotage sont mesurés directement sur la plante ou sur le peuplement. On peut citer le ratio de la hauteur des plants au nombre de noeuds de la tige (« height to node ratio », HNR), le taux de croissance de ces deux paramètres, la surface foliaire, ou encore le nombre de noeuds au dessus de la dernière fleur blanche en première position de branche fructifère (NAWF). Ces indicateurs sont utilisés pour décider des interventions culturales telles que l'irrigation, la fertilisation, les traitements insecticides, l'usage des régulateurs de croissance etc. Une valeur de NAWF d'environ 5 par exemple apporte l'indication de l'imminence de la cessation de croissance (cut out) et rend compte de la diminution des besoins d'irrigation (Bourland et al., 1992). L'adoption de fortes densités de peuplement (culture dite "narrow row cotton"), et l'utilisation raisonnée d'hormones et de régulateurs de croissance permettent de contrôler la croissance des plantes et d'optimiser les coûts de production (Martin, 2000)

En Afrique de l'ouest et du Centre où la culture est essentiellement pluviale et pratiquée par de petits paysans sur des superficies dépassant rarement en moyenne 1 ha, le pilotage de la culture est essentiellement basé sur les saisons de pluie. L'ensemble des opérations culturales est calé par rapport à la date de semis, en particulier, les dates d'apports des engrais, les dates d'application des insecticides. Les densités pratiquées varient de 42000 plantes par ha à 62000 plantes par ha au Bénin, mais elles peuvent atteindre 80000 plants par ha en Côte d'Ivoire. Le labour manuel est la pratique courante, la culture attelée étant aussi de plus en plus utilisée. Seulement quelques paysans ont accès au labour mécanique. La culture est semi - intensive avec un taux d'adoption de plus de 95 % de l'utilisation des intrants (fumure minérale, protection insecticide). Le désherbage manuel est courant, mais des herbicides de pré - levée sont adoptés par les producteurs ayant de grandes superficies ; la récolte est partout manuelle.

De légères différences sont observées suivant les zones agroécologiques, en particulier en ce qui concerne les dates de semis (plus proche du 1er Juin au nord et un peu plus tard au sud), les fumures minérales (apport complémentaire de Kcl au sud).

L'efficacité des techniques culturales mises en oeuvre dépend donc fortement de la régularité des pluies. L'amélioration de l'alimentation hydrique de la plante dans ces zones à risque climatique pourrait passer par des actions favorisant la mise en place rapide de la production sur le plant et cela représente l'un des objectifs visés par les pratiques de taille des cotonniers.

2.1- Problématique et contraintes abordées

Le secteur cotonnier africain est aujourd'hui confronté à de multiples problèmes : les niveaux de rendement sont bas, les coûts de production sont élevés. Le coût mondial du coton est souvent en baisse en raison des fortes subventions accordées à la culture dans les pays développés engendrant une concurrence déloyale sur le marché international etc. L'incertitude sur le prix d'achat du coton graine aux producteurs et l'accès aux facteurs de production entraîne une méfiance et une modification du comportement des producteurs vis à vis de cette culture. Floquet et al. (2002) constatent une moindre disponibilité de la main d'oeuvre pour cette activité. En parallèle, on observe une moindre efficacité des produits classiques vis-à-vis de la protection phytosanitaire de la culture. A titre d'illustration, Ferron et al. (2002) ont mis en évidence l'acquisition d'une résistance aux pyrétrinoïdes de la part de Helicoverpa armigera, principal ravageur du cotonnier au Bénin. Le recours à de nouvelles molécules renchérit le coût de la protection phytosanitaire. Enfin, dans un contexte hautement compétitif, la production d'une fibre de qualité représente un argument de poids dans la négociation des contrats pour le coton béninois. Outre la longueur fortement liée à des facteurs variétaux, la maturité des fibres (impact sur la prise de teinture) et le collage sont des caractéristiques liées aux conditions de culture.

Au Bénin comme dans la plupart des pays producteurs de coton de l'Afrique de l'ouest et du centre, la culture est essentiellement pluviale, donc tributaire des aléas pluviométriques. Dans les régions septentrionales du Bénin, l'installation tardive des pluies ces dernières années dans le nord limite fortement le temps de préparation des sols et empêche assez souvent une bonne installation des cultures ce qui entraîne des semis tardifs. L'analyse de cette contrainte a révélé que les pertes encourues par les cotonculteurs sont très élevées soit 30 à 35% de la production (Glèlè et Adégbola, 2003).

Face à ces difficultés, la recherche est sollicitée pour contribuer à résoudre les problèmes de rentabilité de la production cotonnière. Le présent travail s'inscrit dans ce cadre et contribue à rechercher les itinéraires favorisant une meilleure allocation des assimilâts aux organes fructifères dans le but d'optimiser le rendement de la culture en fonction des conditions climatiques subies par la plante.

En effet, le cotonnier est une plante à croissance indéterminée. Le développement végétatif ne s'arrête pas avec l'entrée en floraison comme c'est le cas pour d'autres plantes comme le maïs par exemple. De ce fait, la poursuite de la croissance végétative se fait en compétition avec la mise en place de nouveaux organes fructifères et le développement de fruits déjà installés. Ainsi, les carbohydrates issus de la photosynthèse sont utilisés à la fois pour la poursuite de la croissance, la mise en place de nouveaux organes fructifères et la maturation des fruits déjà installés. Les assimilâts se répartissent entre organes fructifères (bourgeons, fleurs et capsules) et végétatifs (racines, tiges et feuilles) de telle manière que la plante ralentit progressivement sa croissance végétative au fur et à mesure que les capsules se mettent en place. Lorsque la plante porte toute la charge fructifère qu'elle est capable de supporter, la floraison et la croissance s'arrêtent ; ce stade est appelé "cutout" (Manney, 1986). La régulation de l'équilibre entre croissance végétative et fructifère est ainsi d'une importance capitale dans l'élaboration du rendement en culture cotonnière.

Aux USA, et dans la plupart des pays qui en ont les moyens, en dehors de la sélection des variétés précoces et compactes, des régulateurs de croissance sont utilisés pour réduire, à partir de la floraison la croissance végétative au profit du développement fructifère. Ceci contribue à diriger une plus grande partie des assimilas vers les puits fructifères.

En Chine, les producteurs font recours à des techniques de taille qui consistent soit à supprimer les branches végétatives, soit à écimer des bourgeons terminaux des branches fructifères ou l'extrémité de la tige principale (tipping out ou topping).

Dans les paysannats de culture pluviale comme le Bénin où la durée du cycle des pluies utiles pour la culture peut s'avérer parfois insuffisante, la technologie de taille des cotonniers pourrait permettre aux producteurs de piloter la durée de cycle et l'équilibre entre croissance végétative et fructifère en regard d'objectifs de rendement et de qualité d'une production accrus. Cette pratique se substitue à l'emploi de régulateurs de croissance dont le coût viendrait limiter le revenu des producteurs.

2.2- Bilan des travaux antérieurs

2.2.1 Effet de l'écimage sur le rendement

La technologie de taille du cotonnier est ancienne ; elle se réfère à l'ablation des branches végétatives, l'écimage du bourgeon terminal de la tige principale (« tipping - out ou topping en anglais »), l'écimage des bourgeons terminaux des branches fructifères ou à l'ablation des bourgeons axillaires et des feuilles sénescentes (Zhang and Sun, 2007). En Chine, la technologie s'est rapidement répandue vers la fin du 19ème siècle avec l'introduction des variétés de coton Upland (G. hirsutum L., espèce la plus cultivée au monde, et donc aussi au Bénin); cette espèce est plus tardive et présente un plus grand développement végétatif que les variétés de G. arboreum précédemment cultivées dans cette région du monde (Zhang and Sun, 2007). La taille du cotonnier permet alors de réduire les effets d'ombrage exercé sur les organes reproducteurs par le développement végétatif excessif des variétés de G. hirsutum et d'améliorer le rendement au champ de la culture (Dong et al., 2003). Elle permet en outre une production précoce permettant d'éviter les problèmes de gelée en fin de cycle (Zhang and Sun, 2007).

Les branches végétatives du cotonnier sont situées en dessous des branches fructifères et ne portent pas directement de fruits mais donnent naissance à des sympodes qui produisent plus tard les fruits. Ainsi leur contribution à la production de coton graine est faible et intervient souvent tardivement. Selon Davidonis et al., (2006) ; Bednarz et al., (2006) leur taille est bénéfique à la production et améliore le rendement et la qualité des fibres de coton parce que les assimilâts destinés à leur croissance sont redirigés vers les puits fructifères.

Des études menées par Siddique et al., (2002) ; Brown et al., (2001) ; Sawaji et al., (1994) et Kittock et Fry., (1997) ont également rapporté des augmentations de rendement à la suite d'un écimage des cotonniers. D'autres travaux associant l'écimage à certaines pratiques culturales comme la densité de semis ont également mis en évidence des effets positifs sur le rendement (Ahmed et al., 1989 ; Rahaman et al., 1991 ; Abd - El - Malik and El Shahawy, 1999 ; Ma Fuyu et al., 2004 ; Obasi and Msaakpa, 2005). El - Hanafi et al., 1982 et Damodoran et al., 1974 ont rapporté que les effets bénéfiques de l'écimage sur le rendement dépendaient de la date de réalisation de cet écimage. Selon Dhamalingam et al. (1974) les effets de l'écimage dépendent de la variété.

Au Mali, les études menées par Renou de 2002 à 2005, montrèrent que les plus ou moins bonnes performances de l'écimage sont dues au taux de rétention des organes fructifères, la potentialité de la culture et la densité de plantation. Selon ce dernier, le niveau de potentialités au dessous duquel les bénéfices d'un écimage sont plus incertains est probablement variable en fonction des conditions du milieu (pluviométrie et plus généralement les caractéristiques de la saison des pluies en fin de campagne). Il conclut qu'en dessous de 1000 kg/ha, cette pratique ne devrait pas être mise en oeuvre.

2.2.2- Effet de l'écimage sur les infestations de chenilles carpophages et les pucerons

Les effets positifs de l'écimage sur la réduction des niveaux d'infestation ont également été mentionnés dans la littérature. Au Cameroon, l'écimage des premières feuilles de palmier infestées par le mineur Coelaenomenodera minuta Ulm (coleoptère hispidae) a un effet sur le deuxième stade larvaire de cet insecte (Syed, 1982 ; Syed and Ekulolé, 1983 ; Ekulolé, 1984).

L'écimage des cotonniers permet une réduction des pontes d' Helicoverpa armigera (Sundaramurthy, 2002), de S. littoralis (Nagib et Nasr - Kattab, 1978). Il permet également une diminution des infestations de E. insulana (Nasr et Azab, 1969) et une diminution des infestations d'A. gossypii (Ekukolé, 1992 et Deguine et al., 2000), car ce sont sur les jeunes feuilles du bourgeon terminal des plants de cotonnier que s'alimentent préférentiellement les aphides (Dixon,1986 and Ekukole, 1989). L'écimage a également pour effet de délocaliser la production de fleurs vers le bas du plant, ce qui les rend moins attractif vis-à-vis des ravageurs.

Les résultats d'investigations éditées à Maroua au Cameroon ont montré que la taille réduit les populations de puceron jusqu'à 45% (Ekukolé, 1989) et cette tendance était indépendante du stade rencontré (nymphes, adultes avec ou sans ailes). Une telle réduction résulterait d'une diminution du nombre de foyer de pucerons. Leur diminution favorise leur contrôle par leurs ennemis naturels.

2.3- Objectifs de l'étude

L'objectif général de cette étude est d'évaluer les effets de différentes pratiques de taille sur les performances agronomiques du cotonnier dans les conditions de culture du Bénin. Il s'agit plus spécifiquement d'évaluer :

- l'effet de l'ablation des BV sur les paramètres agronomiques en semis précoce et en semis tardif.

- les effets de l'écimage du bourgeon terminal de la tige principale sur les paramètres de précocité et de rendement en coton graine.

- le moment optimum où l'écimage pourra produire un effet bénéfique sur le rendement.

- l'impact de la taille sur l'infestation par les ravageurs du cotonnier.

2.4- Hypothèses testées

Pour atteindre ces objectifs, nous avons posé les hypothèses suivantes :

H1 : L'ablation des BV améliore les performances agronomiques du cotonnier.

H2 : Réaliser au moment opportun, l'écimage améliore la précocité et le rendement en coton graine.

H3 : la taille du cotonnier permet de réduire les infestations par les chenilles et les populations des pucerons A. gossypii en fin de cycle.

3.1- Matériel utilisé

Le matériel végétal utilisé est la variété H279-1, variété actuellement cultivée au Bénin depuis 2002. Elle est originaire du Togo et s'est montrée parfaitement adaptée à nos conditions agroécologiques à l'issue d'expérimentations multilocales et pluriannuelles. Elle provient d'un croisement multiple réalisé en Côte-d'ivoire en 1981 (Tableau 3.1) et ces caractéristiques sont consignées dans le tableau 3.2.

Tableau 3.1: Généalogie de H279-1

Variété

H279-1

Type

De

Croisement

Multiple :

[(SR1 F4 × L 299 - 10) × (Stonville 213× G115 - 7)] ×

[(T120 - 7 × U585-12) × (T120- 7 ×Reba P279)]

en 1981 à Bouaké en Côte d'Ivoire

Pedigree

Lignée issue de G18A en 1990

Etape

Variété en vulgarisation

Source : CRA-CF

Tableau 3.2 : Caractéristiques de H279-1

Caractéristiques technologiques

Unités

Variété H279-1

Agronomiques

Production coton - graine

Rendement d'égrenage

Production fibre

Poids moyen capsulaire

Kg/ha

%

Kg/ha

G

1874

43,9

825

4,7

Technologie fibre

Longueur UHML

Longueur ML

Uniformité UI

Micronaire

Maturité FM

Finesse Hs

Ténacité STPI

Allongement

Brillance Rd

Indice de jaune +b

mm

mm

%

%

mtex

g/tex

%

%

28,8

24,1

84,2

04,0

77,8

192
30,6

06,1

75,3

9,2

Technologie de fil

Ténacité USTER

Allongement USTER

Irrégularité U

Neps totaux

Neps coque

cN/tex

%%

/1000 m

/1000 m

14,4

06,1

17,8

730

646

Technologie graine (Id)

Poids de 100 graines

Linter

Germination

g

%

%

08,2

09,8

73,3

Source : Résultats d'expérimentation multi locale en milieu contrôlé : CRA-CF/INRAB/MAEP 1994/95 à 1998/99

H279-1 a un port pyramidal élancé avec une tige de couleur vert - pourpre et une pilosité moyenne à forte, et possédant des branches végétatives développées. Les feuilles sont pileuses et entièrement lobées. Les bractées sont de tailles moyennes et moyennement découpées. Les fleurs à pétales jaune - pâle sans macule et à pollen crème. Les capsules de grande taille, de forme conique à ronde, moyennement mucronées et à insertion moyenne présentant une position demi - dressée et avec des glandes à gossypol. Elle a une ouverture normale.

Les autres matériels utilisés dans le cadre de notre étude se composent essentiellement de petits outils de champ et de matériel de laboratoire :

- un cordeau pour la délimitation des blocs et des unités parcellaires (U.P)

- des étiquettes pour l'identification / étiquetage des U.P et les différents traitements.

- des piquets pour marquer les lignes de semis

- des ficelles marquées (0,3 m et 0,2 m) pour le semis et pour le marquage des plants

- un coupe - coupe pour le fauchage des allées et des alentours de notre parcelle

- d'une houe pour le nivellement de la bande

- d'une chaîne de 20 m pour délimiter les blocs et les lignes

- d'un pulvérisateur ULV pour les traitements insecticides

- des fiches de collecte des données

- d'un mètre ruban et d'une règle pour le « plant mapping »

- une balance pour le poids des capsules et du coton graine

- un bécher et une pipette pour le biovolume des capsules vertes

- des sacs, et des sachets en polysérène

- des étiquettes pour l'étiquetage des parcelles

3.2- Site expérimental

Les essais ont été conduits sur un Centre Permanent d'Expérimentation (CPE) du CRA-CF à Okpara (2°41'Est, 9°18' Nord, et 320 m d'altitude). Le CPE est situé à environ 10 km à l'Est de Parakou via la voie passant devant l'Université de Parakou. Le sol est de type ferrugineux tropical ; la pluviométrie annuelle de 2008 a été de 1300 mm. A l'instar des autres régions du Nord Bénin, le CPE jouit d'une saison pluvieuse et d'une saison sèche bien marquée favorisant la culture du coton. Les données pluviométriques enregistrées journalièrement au cours de la période d'expérimentation figurent en annexe. Les travaux de terrain ont été menés de Juin à Décembre 2008 ; le traitement des échantillons et le traitement des données collectées ont eu lieu et à la direction régionale du CRA-CF à Parakou.

3.3- Méthodes et dispositif expérimental

Trois essais monofactoriels comparant chacun six itinéraires de taille de cotonnier ont été installés sur le Centre Permanent d'Expérimentation du CRA-CF à Okpara. Ces trois essais correspondent à trois conduites de la culture cotonnière susceptibles d'engendrer des réponses différentes à l'écimage :

- 1ier essai : itinéraire recommandé par la recherche, notamment : semis à date recommandée (20 - 25 Juin), variété H279-1, densité conventionnelle de semis (42000 plants/ha correspondant à un écartement de 0,8 m × 0,3 m)

- 2ième essai : idem au premier mais semis à forte densité (125000 plants/ha correspondant à un écartement de 0,4 m × 0,2 m). Nous avons respecté les mêmes dates de semis que celles indiquées ci - dessus ; cette situation correspond à un itinéraire testé par la recherche (SEKLOKA et al., 2006) et qui améliore le rendement. L'effet de l'écimage est attendu comme plus marqué ici du fait de la concentration des capsules sur les premières positions.

- 3ième essai : semis tardif (25 - 30 Juillet) soit 3 à 4 semaines après le premier et à forte densité (125000 plants/ha correspondant à un écartement de 0,4m × 0,2 m). Cette situation correspond également à un itinéraire proposé par la recherche (CRA - CF) pour les semis tardifs. L'écimage et la forte densité sont attendus comme des techniques susceptibles de compenser les pertes de rendement et de précocité du semis tardif.

Dans chaque essai, le dispositif expérimental est un bloc de Fisher (bloc complet) à un facteur (écimage) et à quatre répétitions (Annexe 2). Les parcelles élémentaires sont de 21,6 m² (3 lignes de 9 m pour la densité de 42000 plants/ha, et 6 lignes de 9 m pour la densité de 125000 plants/ha), soit une superficie totale par essai de 518,4 m² hors allées et bordures. Pour chacun des essais, le semis est fait à 5 graines par poquet avec démariage à un plant par poquet.

Les différents traitements étudiés sont :

1- Suppression de toutes les branches végétatives (BV) à la floraison.

2 - Ecimage du bourgeon terminal de la tige principale à une semaine après la floraison.

3 - Ecimage du bourgeon terminal de la tige principale à deux semaines après la floraison.

4 - Ecimage du bourgeon terminal de la tige principale à trois semaines après la floraison

5 - Ecimage du bourgeon terminal de la tige principale à quatre semaines après la floraison.

6 - Le témoin (pas de taille ou taille zéro)

Photo 3.1: Opération d'écimage

3.4- Itinéraire de conduite des essais

La culture a été conduite suivant les pratiques culturales recommandées par la recherche. La fumure minérale a été de 200 kg de NPKSB 14-23-14-5-1 appliquée à environ 15 jours après levée suivi d'un apport de 50 kg/ha d'Urée à environ 45 jours après levée sur les semis précoces ; il n'y a pas eu apport d'urée sur le semis tardif ; trois sarclages, réalisés suivant l'état d'enherbement des parcelles, ainsi qu'un sarclobuttage à 50 jours après levée ont permis de contrôler efficacement les adventices. Une application insecticide tous les 10 jours a été mise en place dès la floraison des premiers plants jusqu'à la première récolte afin de contrôler efficacement la pression parasitaire des insectes et limiter ainsi au maximum les « shedding » d'origine parasitaire; les trois premiers traitements insecticides étaient à base de Tihian O-Tecq ; les traitements suivants combinaient un produit pyréthrinoïde et un produit organophosphoré acaricide ou aphicide suivant qu'on se situait à la mi-floraison ou en fin de floraison.

3.5- Les données collectées

Les observations ont été échelonnées durant tout le cycle du cotonnier.

Période avant entrée en floraison

Avant l'entrée en floraison, la date de levée a été la première donnée collectée. Elle a été obtenue grâce à un passage quotidien sur le site à partir du 4ième jour après semis. Nous avons relevé par parcelle le nombre de poquets levés sur les lignes d'observation (ligne centrale pour les parcelles de 3 lignes et les lignes 3 et 4 pour les parcelles de 6 lignes). La date de levée correspond à la date où 50% des poquets ont levé. Après la levée, les poquets levés ont été comptés au 15ème j.a.s. Ceci dans le but de réaliser un resemis lorsque la levée n'est pas totale.

Période de floraison

A la floraison, les données relatives à la date moyenne d'apparition de la première fleur (PFM) ont été collectées. Ainsi, dès l'apparition de la première fleur sur la ligne d'observation, nous avons relevé chaque matin le nombre de fleurs blanches par parcelle (fleur du jour). La PFM est le nombre de jours après levée où la somme du nombre de fleurs blanches est égale au nombre de poquets levés. Ceci nous a permis de caller dans le temps les différents traitements à réaliser sur chaque parcelle (annexe 3).

Photo 3.2: Fleur du jour du cotonnier

Egalement, des observations entomologiques simplifiées et non destructives ont été réalisées sur les plants de cotonnier. Il s'agit de : comptage des organes attaqués par les ravageurs, comptage des plants attaqués par les chenilles phyllophages, comptage des fleurs en rosette.

Période d'ouverture des capsules

A l'ouverture des capsules, nous avons marqué avant la première récolte (aux environs du 110ème jour), cinq plants par ligne d'observation sur lesquels ont porté les observations de post-récolte. Le marquage s'est réalisé avec une ficelle et a porté sur le 5ième, 8ième, 11ième, 14ième et 17ième plant de chacune des lignes d'observation de chaque parcelle élémentaire. Pour les parcelles de 6 lignes, le marquage a été réalisé 10 plants (5 par ligne d'observation). Dans le cas où un plant correspondant à un de ces numéros est anormal (écimé par Earias par exemple), systématiquement le plant normal suivant est choisi. Aussi, lorsqu'un plant est absent, nous le remplaçons par un autre plant bien encadré des 4 cotés. Les observations ci-après ont été réalisées :

- Date moyenne d'ouverture de la première capsule (OPCM): A partir de l'ouverture de la première capsule dans une parcelle (entre 100 et 110 jal), nous avons relevé chaque matin le nombre de capsules ouvertes par parcelle sur les lignes d'observation et ce jusqu'au jour où le cumule donne le nombre de plants présents sur la ligne (Annexe 4)

- Précocité de production (R1/RT) : une première récolte a été faite aux environs de 110 à 120 jal uniquement sur les plants marqués (récolte plant par plant). Ceci a permis, outre l'économie de main d'oeuvre, un meilleur suivi, une récolte plus minutieuse capable de maintenir en place les branches et les capsules pour un « plant mapping final » ;

- Plant mapping final : il s'agit d'une description complète de l'architecture du plant qui rend compte de la production de chacune des positions fructifères du plant. Une fiche élaborée pour la circonstance a permis d'identifier sur chaque branche la présence ou l'absence de capsule aux différents sites fructifères ou position. Ce plant mapping final a été réalisé sur les 5 plants marqués par ligne d'observation après ouverture totale des capsules. Il a été suivi de la dernière récolte du plant. Ces 5 plants entièrement récoltés ont été ensuite coupés et rangés au bord des parcelles pour être pesés plus tard ;

- Rendement en coton graine : le reste des cotonniers des lignes d'observation nous a été récolté. Le poids de coton graine ainsi obtenu a été ajouté au poids de coton graine récolté sur les plants marqués pour estimer le rendement de la parcelle ;

- Le poids moyen capsulaire (PMC) : après ouverture totale des capsules, nous avons procédé sur 5 plants des lignes latérales de chaque parcelle élémentaire à la récolte de trois capsules par plant normalement développées en position 1 de branches fructifères. Ces capsules ont été récoltées en position basse, en position médiane et en position haute (Hau and Gobel, 1987). Le PMC a été calculé par parcelle en divisant le poids total de coton graine ainsi récolté sur les cinq plants par le nombre de capsules.

3.6 - Analyse des données

Toutes les données ont été saisies avec le logiciel Excel. Ce logiciel a servi à la construction des histogrammes pour l'interprétation des résultats. L'analyse statistique des données collectées a été faite à l'aide du logiciel STAT ITCF. La séparation des moyennes a été faite selon le test de Student Newman and Keuls

4- Résultats

4.1 - Effet de l'écimage sur la précocité du cotonnier

4.1.1- semis de bonne date à faible densité (42000 plants/ha)

Les cotonniers non écimés ont mis un peu plus de temps que les cotonniers écimés pour ouvrir leurs premières capsules (OPCM) ; en conséquence, leur précocité de production (R1/RT) est plus faible. Mais ces différences n'ont pas été significatives (Tableau 4.1)

Tableau 4.1 : Effet de l'écimage sur la précocité en semis à bonne date et à faible densité

Traitements

Date d'ouverture 1ère capsule (OPCM) en nombre de jours après levée

Précocité de production (R1/RT) en %

Ecimage 1 semaf

111,25

#177; 0,48

 

24,83

#177; 7,20

 

Ecimage 2 semaf

111,75

#177; 1,13

 

19,83

#177; 5,90

 

Ecimage 3 semaf

112,25

#177; 0,89

 

21,38

#177; 4,93

 

Ecimage 4 semaf

112,00

#177; 0,67

 

19,35

#177; 3,18

 

Ablation des BV

112,25

#177; 1,00

 

20,50

#177; 10,9

 

Témoin

113,25

#177; 0,89

 

11,88

#177; 10,3

 

Moyenne

112,13

 
 

19,62

 
 

Ecartype

0,95

 
 

8,31

 
 

CV (%)

0,9

 
 

42.4

 
 

Test F

Ns

 
 

ns

 
 

Semaf=semaine après floraison ; BV= branches végétatives ; OPCM=date moyenne d'ouverture des premières capsules ; R1/RT=précocité de production, le rapport de la première récolte à 120 jours après semis à la récolte totale ; ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

4.1.2- Semis de bonne date à forte densité (125000 plants/ha)

L'analyse de variance n'a mis en évidence aucun effet significatif sur la précocité en général ; mais l'ablation des BV a tendance à induire une ouverture plus rapide des capsules et une production plus précoce de coton graine (Tableau 4.2). La précocité de production semble également améliorée par un écimage à deux semaines après floraison.

Tableau 4.2 : Effet de l'écimage sur la précocité en semis à bonne date et à forte densité (125000 plantes/ha)

Traitements

Date d'ouverture 1ère capsule (OPCM) en nombre de jours après levée

Précocité de production (R1/RT) en %

Ecimage 1 semaf

115,50

#177; 0.82

 

17.50

#177; 7.23

 

Ecimage 2 semaf

117,38

#177; 0,86

 

19.75

#177; 8.78

 

Ecimage 3 semaf

116,25

#177; 1,40

 

12.25

#177; 4.47

 

Ecimage 4 semaf

116,00

#177; 1,07

 

17.75

#177; 7.21

 

Ablation des BV

115,00

#177; 1,52

 

20.25

#177; 3.49

 

Témoin

116,75

#177; 0,72

 

11.25

#177; 2.47

 

Moyenne

116,15

 
 

16.46

 
 

Ecartype

1,21

 
 

6.63

 
 

CV (%)

1 ,0

 
 

40.3

 
 

Test F

Ns

 
 

ns

 
 

Semaf=semaine après floraison ; BV= branches végétatives ; OPCM=date moyenne d'ouverture des premières capsules ; R1/RT=précocité de production, le rapport de la première récolte à 120 jours après semis à la récolte totale ; ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

4.1.3- semis tardif à forte densité (125000 plants/ha)

Les analyses de variance n'ont révélé aucune différence significative entre les différents niveaux de traitement.

Tableau 4.3 : Effet de l'écimage sur la précocité de production en semis tardif à forte densité

Traitements

Date d'ouverture 1ère capsule (OPCM) en nombre de jours après levée

Précocité de production

(R1/RT) en %

Ecimage 1 semaf

106, 75

#177; 0.80

 

-

-

 

Ecimage 2 semaf

105,75

#177; 0,58

 

-

-

 

Ecimage 3 semaf

107,63

#177; 0,99

 

-

-

 

Ecimage 4 semaf

106,13

#177; 1,49

 

-

-

 

Ablation des BV

107,38

#177; 1,60

 

-

-

 

Témoin

106,88

#177; 1,07

 

-

-

 

Moyenne

106,92

 
 
 
 
 

Ecartype

1,26

 
 
 
 
 

CV (%)

1,2

 
 
 
 
 

Test F

Ns

 
 
 
 
 

Semaf=semaine après floraison ; BV= branches végétatives ; OPCM=date moyenne d'ouverture des premières capsules ; R1/RT=précocité de production, le rapport de la première récolte à 120 jours après semis à la récolte totale ; ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Les résultats de précocité de production n'étaient pas encore disponibles au moment de la rédaction

Il ressort également des résultats précédents que les cotonniers semés tardivement ont des dates moyennes d'ouverture capsulaire plus faibles que ceux semés précocement ou à date normale. Nous pouvons également observer qu'en semis à date normale, les cotonniers semés à 125000 plantes/ha ont mis plus de temps que les cotonniers semés à 42000 plantes/ha pour ouvrir leurs capsules (Figure 4.1)

Figure 4.1 : Schéma comparatif de l'effet du pruning sur la précocité d'ouverture capsulaire dans les trois essais

4.2- Effet de l'écimage sur la charge en capsule

4.2.1 - Semis de bonne date à densité faible

L'analyse de l'effet de l'écimage sur les nombres de capsules en semis à bonne date et à faible densité ne révèle aucune différence significative entre les traitements. Toutefois, les cotonniers écimés à une semaine, à deux semaines et ceux écimés à quatre semaines semblent portés légèrement plus de capsules par plant que le témoin (respectivement + 1,75 ; +2,15 et + 3,30 capsules de plus). (Tableau 4.4)

Tableau 4.4: Effet de l'écimage sur la charge en capsule en semis de bonne date à faible densité

Traitements

Nombre de capsules sur branches fructifères (CBF)

Nombres de capsules par plant (CPP)

Ecimage 1 semaf

17,55

#177; 4,19

 

21,75

#177; 5,11

 

Ecimage 2 semaf

18,60

#177; 1,35

 

22,15

#177; 0,70

 

Ecimage 3 semaf

16,40

#177; 1,47

 

20,35

#177; 3,37

 

Ecimage 4 semaf

17,90

#177; 2,03

 

23,30

#177; 2,84

 

Ablation des BV

18,50

#177; 2,19

 

18,50

#177; 3,12

 

Témoin

16,65

#177; 2,01

 

20,00

#177; 2,13

 

Moyenne

17.60

 
 

21,01

 
 

Ecartype

2.63

 
 

3,47

 
 

CV (%)

14.9%

 
 

16,5%

 
 

Test F

Ns

 
 

ns

 
 

Semaf=semaine après floraison ; ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

4.2.2 - Semis de bonne date à forte densité

Les différentes tailles de cotonnier n'ont eu aucun effet significatif sur le nombre de capsules portées par le plant. (Tableau 4.5)

Tableau 4.5: Effet de l'écimage sur la charge en capsule en semis de bonne date à forte densité

Traitements

Nombre de capsules sur branches fructifères (CBF)

Nombres de capsules par plant (CPP)

Ecimage 1 semaf

10,00

#177; 0.34

 

10,50

#177; 0,80

 

Ecimage 2 semaf

08,50

#177; 0,63

 

09,75

#177; 0,24

 

Ecimage 3 semaf

09,50

#177; 0,85

 

10,00

#177; 0,80

 

Ecimage 4 semaf

09,75

#177; 1,96

 

09,75

#177; 02,1

 

Ablation des BV

08,50

#177; 0,25

 

08,50

#177; 0,44

 

Témoin

09,50

 
 

10,00

 
 

Moyenne

9,29

 
 

9,75

 
 

Ecartype

1,33

 
 

1,46

 
 

CV (%)

14,3%

 
 

15,0%

 
 

Test F

Ns

 
 

ns

 
 

Semaf=semaine après floraison ; ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

4.2.3 - Semis tardif à forte densité

A l'image du semis à bonne date et à forte densité, les pratiques de taille n'ont pas eu d'effets significatifs sur la charge en capsule du plant (Tableau 4.6)

Tableau 4.6: Effet de l'écimage sur la charge en capsule en semis tardif à forte densité

Traitements

Nombre de capsules sur branches fructifères (CBF)

Nombres de capsules par plant (CPP)

Ecimage 1 semaf

5,50

#177; 0,76

 

5,75

#177; 0,65

 

Ecimage 2 semaf

5,75

#177; 0,37

 

6,00

#177; 0,48

 

Ecimage 3 semaf

5,00

#177; 0,93

 

5,00

#177; 0,82

 

Ecimage 4 semaf

5,25

#177; 0,28

 

5,50

#177; 0,35

 

Ablation des BV

5,25

#177; 1,24

 

5,25

#177; 1,37

 

Témoin

6,00

#177; 0,28

 

6,00

#177; 0,35

 

Moyenne

5,46

 
 

5,58

 
 

Ecartype

0,81

 
 

0,83

 
 

CV (%)

14,8

 
 

14,9

 
 

Test F

ns

 
 

ns

 
 

Semaf=semaine après floraison ; Ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Nous pouvons également noter que le nombre de capsules par plant est plus faible à forte densité qu'à faible densité ; il est également plus faible en semis tardif qu'en semis précoce (Tableau 4.4 ; 4.5 et 4.6)

4.3- Effet de l'écimage sur le poids des capsules

4.3.1 - Semis de bonne date à faible densité

Que ce soit les capsules à l'état vert ou le coton graine récolté d'une capsule ouverte, les différences de poids capsulaire n'ont pas été significatives (Tableau 4.7).

Tableau 4.7: Effet de l'écimage sur le poids des capsules en semis de bonne date à faible densité

Traitements

Poids moyen des capsules à l'état vert (en gramme)

Poids moyen de coton graine récolté par capsule (en gramme)

Ecimage 1 semaf

20,60

#177; 0,56

 

4,73

#177; 0,10

 

Ecimage 2 semaf

20,42

#177; 1,46

 

4,88

#177; 0,41

 

Ecimage 3 semaf

19,52

#177; 0,94

 

4,08

#177; 0,53

 

Ecimage 4 semaf

21,22

#177; 0,43

 

4,90

#177; 0,44

 

Ablation des BV

21,42

#177; 1,30

 

4,93

#177; 0,39

 

Témoin

20,73

#177; 1,18

 

4,70

#177; 0,42

 

Moyenne

20,65

 
 

4,70

 
 

Ecartype

01,15

 
 

0,44

 
 

CV (%)

05,6

 
 

9,4

 
 

Test F

ns

 
 

ns

 
 

Semaf=semaine après floraison ; ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

4.3.2 - Semis de bonne date à forte densité

A l'état vert (non encore ouvertes) les capsules issues des cotonniers écimés semblent être plus grosses que celles portées par les cotonniers non écimés ; mais les différences n'ont pas été significatives (Tableau 4.8).

A l'ouverture, les poids moyens capsulaires sont significativement plus élevés sur les témoins et les cotonniers dont les branches végétatives ont été coupées (Tableau 4.8)

Tableau 4.8: Effet de l'écimage sur le poids des capsules en semis de bonne date à forte densité

Traitements

Poids moyen des capsules à l'état vert (en gramme)

Poids moyen de coton graine récolté par capsule (en gramme)

Ecimage 1 semaf

18,25

#177; 0,98

 

4,45

#177; 0,14

abc

Ecimage 2 semaf

18,50

#177; 0,92

 

4,10

#177; 0,07

c

Ecimage 3 semaf

18,25

#177; 0,63

 

4,20

#177; 0,25

bc

Ecimage 4 semaf

18,50

#177; 0,53

 

4,32

#177; 0,07

abc

Ablation des BV

18,00

#177; 0,58

 

4,60

#177; 0,22

a

Témoin

17,75

#177; 1,38

 

4,53

#177; 0,11

ab

Moyenne

18,21

 
 

4,37

 
 

Ecartype

0,97

 
 

0,17

 
 

CV (%)

5,3

 
 

4,0

 
 

Test F

ns

 
 

**

 
 

Semaf=semaine après floraison ; Ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Les chiffres précédés des mêmes lettres ne sont pas significativement différents au seuil de 1%.

4.3.3 - Semis tardif à forte densité

Les données de poids moyen capsulaire en coton graine n'étaient pas encore disponibles au moment de la rédaction de ce mémoire. A l'état de capsules vertes, aucune différence significative n'a été observée entre les différents niveaux de taille de cotonnier (Tableau 4.9)

Tableau 4.9: Effet de l'écimage sur la grosseur des capsules en semis tardif à forte densité

Traitements

Poids moyen des capsules à l'état vert (en gramme)

Poids moyen de coton graine récolté par capsule (en gramme)

Ecimage 1 semaf

15,02

#177; 1,06

 

-

-

 

Ecimage 2 semaf

14,66

#177; 0,71

 

-

-

 

Ecimage 3 semaf

16,47

#177; 1,24

 

-

-

 

Ecimage 4 semaf

15,45

#177; 0,69

 

-

-

 

Ablation des BV

15,68

#177; 0,33

 

-

-

 

Témoin

15,45

#177; 0,94

 

-

-

 

Moyenne

15,46

 
 
 
 
 

Ecartype

0,96

 
 
 
 
 

CV (%)

6,2

 
 
 
 
 

Test F

ns

 
 
 
 
 

Semaf=semaine après floraison ; Ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Les résultats concernant le poids moyen capsulaire en coton graine n'étaient pas encore disponibles au moment de la rédaction

4.4- Effet de l'écimage sur le volume capsulaire

En condition de semis précoce à faible densité, les différentes pratiques de taille n'ont eu aucun effet significatif sur le volume moyen des capsules. Par contre, en semis précoce à forte densité, les cotonniers écimés ont porté des capsules significativement plus volumineuses que celles du témoin (Tableau 4.10)

Tableau 4.10: Effet de l'écimage sur le volume moyen des capsules vertes (cm3)

Traitements

Semis de bonne date à faible densité

Semis de bonne date à forte densité

Semis tardif à forte densité

Ecimage 1 semaf

21,10

#177; 0,77

 

20,75

#177; 1,03

a

-

-

 

Ecimage 2 semaf

21,10

#177; 1,35

 

21,00

#177; 0,71

a

-

-

 

Ecimage 3 semaf

20,13

#177; 1,06

 

21,00

#177; 0,63

a

-

-

 

Ecimage 4 semaf

22,22

#177; 0,40

 

21,25

#177; 0,89

a

-

-

 

Ablation des BV

22,65

#177; 1,98

 

19,75

#177; 0,42

ab

-

-

 

Témoin

21,70

#177; 1,24

 

19,50

#177; 0,67

b

-

-

 

Moyenne

21,48

 
 

20,54

 
 
 
 
 

Ecartype

1,36

 
 

0,82

 
 
 
 
 

CV (%)

6,3%

 
 

4,0%

 
 
 
 
 

Test F

ns

 
 

*

 
 
 
 
 

Semaf=semaine après floraison ; Ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Les chiffres précédés des mêmes lettres ne sont pas significativement différents au seuil de 5%

Les résultats du semis tardif à forte densité n'étaient pas encore disponibles au moment de la rédaction.

4.5 - Effet de l'écimage sur la rétention capsulaire du cotonnier

4.5.1 - Effet sur la rétention en première position de branche fructifère

En condition de semis à bonne date et à faible densité, les cotonniers écimés à une semaine et ceux écimés à deux semaines après floraison semblent avoir mieux retenu leurs capsules en première position de branche fructifère (P1); les cotonniers non écimés ont enregistré le taux de rétention en P1 les plus bas. Toutefois, ces différences n'ont pas été significatives (tableau 4.11).

En semis de bonne date à forte densité, les différences ont été hautement significatives entre les différents niveaux du facteur étudié (p<0,01). Les cotonniers écimés à une semaine après floraison ont enregistré les taux de rétention les plus élevés suivis de ceux écimés à 4 semaines après floraison. Les cotonniers dont les branches végétatives ont été coupées ont eu les taux de rétention en P1 les plus faibles. Le taux de rétention des cotonniers non taillés (témoin) a été également faible (tableau 4.11).

En semis tardif à forte densité, les cotonniers écimés dans les deux premières semaines après la floraison ont enregistré les taux de rétention les plus élevés en première position de branches fructifères (Tableau 4.11)

Tableau 4.11: Effet de l'écimage sur la rétention capsulaire en première position de branche fructifère

Traitements

Semis de bonne date à faible densité (en %)

Semis de bonne date à forte densité (en %)

Semis tardif à forte densité (en %)

Ecimage 1 semaf

70,00

#177; 7,42

 

59,88

#177; 2,20

a

50,97

#177; 4,46

ab

Ecimage 2 semaf

68,47

#177; 4,07

 

47,47

#177; 4,17

cd

54,20

#177; 5,95

a

Ecimage 3 semaf

63,10

#177; 2,87

 

50,82

#177; 4,89

bc

45,96

#177; 2,67

abc

Ecimage 4 semaf

60,03

#177; 0,83

 

54,07

#177; 3,52

b

46,95

#177; 3,92

abc

Ablation des BV

59,30

#177; 8,52

 

43,45

#177; 1,00

d

41,22

#177; 3,93

c

Témoin

57,50

#177; 5,54

 

45,60

#177; 1,46

cd

43,75

#177; 1,39

bc

Moyenne

63,07

 
 

50,22

 
 

47,18

 
 

Ecartype

6,06

 
 

3,51

 
 

4,36

 
 

CV (%)

9,6%

 
 

7,0%

 
 

9,2

 
 

Test F

ns

 
 

**

 
 

**

 
 

Semaf=semaine après floraison ; Ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Les chiffres précédés des mêmes lettres ne sont pas significativement différents au seuil de 1%.

4.5.2 - Effet sur la rétention globale des branches fructifères

Comme dans le cas de la rétention en première position de branche fructifère, les différences n'ont pas été significatives pour le taux de rétention sur les branches fructifères en semis de bonne date à faible densité ; mais les tendances indiquent que les cotonniers écimés à une et à deux semaines après floraison ont eu les meilleurs taux de rétention sur BF.

En semis de bonne date à forte densité, les cotonniers écimés à une semaine après floraison ont enregistré le taux de rétention le plus élevé suivi de ceux écimés à 4 semaines ; là aussi, les taux de rétention les plus faibles ont été enregistrés sur le témoin et les cotonniers privés de leur branches végétatives à la floraison (Tableau 4.12).

Aussi, en semis tardif à forte densité les cotonniers écimés dans les deux premières semaines ont enregistré des taux de rétention capsulaire des branches fructifères les plus élevés (Tableau 4.12).

Tableau 4.12: Effet de l'écimage sur la rétention capsulaire des branches fructifères

Traitements

Semis de bonne date à faible densité (en %)

Semis de bonne date à forte densité (en %)

Semis tardif à forte densité (en %)

Ecimage 1 semaf

48,10

#177; 7,86

 

44,97

#177; 3,16

a

32,07

#177; 1,28

ab

Ecimage 2 semaf

50,55

#177; 7,01

 

39,13

#177; 3,14

bc

34,39

#177; 2,35

a

Ecimage 3 semaf

46,65

#177; 4,41

 

38,40

#177; 2,57

bc

29,37

#177; 1,75

b

Ecimage 4 semaf

45,60

#177; 3,46

 

42,22

#177; 2,86

ab

29,95

#177; 0,94

b

Ablation des BV

46,97

#177; 4,94

 

36,40

#177; 1,10

bc

28,10

#177; 3,13

b

Témoin

44,65

#177; 2,90

 

35,47

#177; 2,74

c

29,89

#177; 1,18

b

Moyenne

47,09

 
 

39,43

 
 

30,63

 
 

Ecartype

5,92

 
 

2,95

 
 

2,11

 
 

CV (%)

12,6%

 
 

7,5%

 
 

6,9

 
 

Test F

ns

 
 

**

 
 

**

 
 

Semaf=semaine après floraison ; Ns, * et ** signifient respectivement différences non significatives, différences significatives à 5% et différences significatives à 1%

Les taux de rétention capsulaire ont été plus faibles à forte densité qu'à faible densité ; ils sont également plus faibles en semis tardif qu'en semis à date recommandée (Tableau 4.11 et Tableau 4.12).

4.6- Effet sur le rendement en coton graine

Les différences de rendement entre les cotonniers écimés à 1 semaine après floraison et les cotonniers non écimés (témoin) ont été de 529 kg/ha en semis précoce faible densité et de 118 kg/ha en semis précoce forte densité (Figure 4.2). Le rendement a été également plus élevé que sur le témoin lorsque l'écimage est réalisé à quatre semaines après floraison : + 386 kg/ha à faible densité et +124 kg/ha à forte densité; mais les différences n'ont pas été significatives (p>0,05).

Figure 4.2: Effet de l'écimage sur le rendement en coton graine (kg/ha)

Les résultats du semis tardif à forte densité n'étaient pas encore disponibles au moment de la rédaction.

Nous observons également que pour chaque traitement, les rendements sont plus élevés en semis à forte densité qu'en semis à densité recommandée ; sur le témoin, l'augmentation de rendement a été de plus de 20%.

4.7- Effet de l'écimage sur la pression des ravageurs

Il faut noter que le parasitisme était particulièrement faible cette année. Cependant des tendances ont été observées lors de la collecte des données ; mais du fait des contraintes de temps liées au cycle de développement du cotonnier, nous n'avons pas pu traiter ces données.

5- DISCUSSION

Les résultats obtenus pendant cette première année de l'étude n'ont pas été significatifs sur beaucoup de paramètres malgré des tendances parfois nettes. Cela pourrait s'expliquer par une forte hétérogénéité des parcelles d'expérimentation ayant induit de fortes variances intra traitement et par conséquent des variances résiduelles trop élevées Il y a aussi les problèmes de re-semis engendrés par des hétérogénéités de levée qui pourraient également créer cette forte variance intra parcelle, surtout sur les paramètres mesurés sur des plants individuels comme par exemple la précocité de production R1/RT. Mais malgré ces difficultés, les résultats sont en harmonie avec ceux obtenus par Renou (2007) au Mali et qui suggèrent que dans nos conditions de culture, l'écimage a des effets sur la productivité du cotonnier, mais que ces effets sont relativement faibles au regard de ce qui est relaté dans d'autres parties du monde (Dong et al., 2003 ; Zang et sun, 2007).

Nos résultats suggèrent que l'écimage à une semaine et l'écimage à quatre semaines après floraison ont tendance à augmenter le rendement du cotonnier, particulièrement en semis précoce à faible densité ; ce résultat pourrait s'expliquer par une amélioration des taux de rétention capsulaire ayant entraîné une augmentation des nombres moyens de capsules par plant en semis précoce à faible densité. El - Hanafi et al. (1982) et Damodorant et al. (1974) postulaient que l'effet significatif des pratiques de taille de cotonnier dépendait plutôt de la date de réalisation de ces pratiques, mais ils n'ont pu donner des indications précises sur le moment opportun où ces pratiques pourraient avoir des effets bénéfiques. Les résultats obtenus de la présente étude suggèrent qu'une semaine après floraison et quatre semaines après floraison seraient probablement les meilleures périodes dans nos conditions de culture lorsque les semis sont installés à bonne date et à densité recommandée.

Les résultats en semis précoce à forte densité sont plus difficiles à interpréter. En effet, dans cet itinéraire technique, les rendements sont améliorés par un écimage à une semaine après floraison ainsi que les taux de rétention capsulaire ; mais ces améliorations de taux de rétention capsulaire ne sont pas accompagnées d'une augmentation de la charge en capsule par plant, ni d'une amélioration du poids moyen capsulaire si bien qu'on se demande ce qui explique réellement cette légère amélioration du rendement, certes non significative, dans cet itinéraire de culture. A l'étape actuelle, il est difficile de répondre à cette interrogation, mais les études ultérieures permettront d'être plus explicatif.

L'effet de l'écimage sur la précocité a été très faible ; il y a eu une tendance à une ouverture plus rapide des capsules (OPCM) en semis précoce à faible densité, une production plus précoce de coton graine (R1/RT) dans les deux itinéraires testés en semis précoce, mais à des degrés moindres par rapport à ceux relatés dans la littérature ; néanmoins, nos résultats se rapprochent de ceux obtenus par Zhang and Sun (2007) qui ont également trouvé que l'écimage permet une production précoce du cotonnier permettant d'éviter les problèmes de gelée en fin de cycle dans les pays tempérés où cette culture est pratiquée.

L'ablation des branches végétatives a permis d'obtenir des capsules plus grosses et plus volumineuses. Ce résultat pourrait s'expliquer par une redistribution plus importante des assimilâts vers les organes fructifères étant donné que les branches végétatives, parfois appelées « food consomming organ », n'étaient plus présentes.

Nos travaux ont confirmé par ailleurs que lorsqu'on sème tardivement le cotonnier, la durée moyenne nécessaire à l'ouverture des capsules (OPCM) se rétrécit, c'est à dire que la vitesse d'ouverture s'accélère. Ce résultat est conforme à ceux trouvés précédemment (Sekloka, 2006) et pourrait résulter des durées d'ensoleillement généralement plus longues observées durant les derniers mois de la campagne cotonnière entre septembre et octobre.

Des études ont également montré que l'effet des pratiques de taille dépendait des structures variétales expérimentées (Dharmaligam et al., 1974). Nos travaux ont porté sur une seule variété et il est recommandable que les résultats de ces derniers auteurs soient pris en compte dans les études futures sur les pratiques de taille en élargissant la gamme de variété à tester.

Les résultats que nous avons obtenu permettent également de dire que l'augmentation de la densité en semis à date recommandé réduit le nombre moyen de capsules par plant, mais augmente le rendement à l'ha. Ce résultat est en harmonie avec celui trouvé par Sekloka et al 2008. En effet, la réduction du nombre de capsules par plant est compensée par l'augmentation du nombre de plants par ha à forte densité, si bien que le nombre de capsules par ha est plus élevé en semis à forte densité, ce qui explique que le rendement soit plus élevé.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Dans nos conditions de culture, les effets des pratiques de taille sur le rendement du cotonnier sont plus importants en semis de bonne date à faible densité qu'en semis à forte densité; les écimages à une semaine et à quatre semaines ont donné les meilleures augmentations de rendements par rapport au témoin. Les effets sur la précocité de production sont certes non significatifs, mais ils sont en faveur des cotonniers écimés dans tous les itinéraires testés.

L'écimage permet donc d'accroître la précocité de production des cotonniers, mais n'a pas forcément d'effets positifs sur l'augmentation du poids et du volume capsulaire moyen.

Compte tenu des fortes variances intra traitement enregistrées pour cette première année de l'étude, nous recommandons que ce travail soit reconduit sur au moins deux à trois ans et sur un nombre plus important de sites afin de pouvoir tirer des conclusions généralisables.

La présente étude n'a pris en compte qu'un seul type variétal alors que des interactions entre pratiques de taille et type de variété ont été mises en évidence par ailleurs ; il serait alors intéressant que les études futures sur l'écimage intègrent au moins deux variétés assez contrastées sur les plans morphologiques et phénologiques.

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