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L'universitarisation de la profession infirmière

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par Gaà¯ta Le Helloco-Moy
Université Bordeaux 2 - Sciences de l'Education 2009
  

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3-6-Imaginer l'avenir

Difficile de prédire ici ce que sera demain alors que rien n'est encore vraiment organisé, alors que les IFSI sont tout juste en train de refondre leurs enseignements sans vraiment savoir ce que sera réellement la formation future. La nouvelle refonte de la formation est désormais en route et les IFSI viennent de rendre compte des nouveautés auprès de l'ensemble des professionnels. (cf. Annexe n°4)

Pour se mettre en accord avec la réforme LMD, la formation infirmière se calquera désormais sur l'année universitaire en suivant son calendrier et en concentrant les stages sur 10 semaines par semestre.

Comme à l'université, les étudiants vont désormais valider des Unités d'Enseignement (UE) donnant lieu à des ECTS (European Credits Transfer System) afin d'arriver à 6 semestres validant une licence.

Une UE de Sciences Infirmières apparaît pour la première fois.

Cette nouvelle formation est donc dans le principe d'une pédagogie par alternance mais sans prendre en compte les besoins en formateurs découlant de cette alternance où la durée des stages augmente alors que leur nombre diminue significativement et sans se demander si les étudiants arriveront à prendre en charge suffisamment leur formation.

La crainte des professionnels est palpable au quotidien dans un contexte de pénurie et de pénibilité du travail pour conserver voir augmenter la qualité de cette formation alors qu'à ce jour le déficit d'IDE grandit et que l'échec des étudiants de première année ne fait qu'augmenter.

Comment conserver la qualité quand l'encadrement ne semble pas suffisant pour effectuer une pédagogie individualisée et progressive adaptée à chaque futur étudiant ?

Ce mémoire étant réalisé au moment d'une actualité brûlante de réformes dans toutes les tranches de l'éducation et de la formation en santé comme en sciences sociales, il est difficile ici d'avoir le recul nécessaire à ce qui pourrait me permettre de me dédouaner de la situation dans laquelle je suis directement impliquée. Pourtant, je ne peux arrêter l'analyse de cette réforme sans un crochet vers les étudiants eux-mêmes.

Je pense donc à tous ceux qui peuvent accéder à des enseignements supérieurs grâce à la proximité des IFSI dans de nombreuses villes et ne pourront faire de même si ces IFSI disparaissent, ainsi que grâce à la rémunération actuelle des stages de 2e et 3e année qui permet à de nombreux étudiants d'arriver au terme de la formation sans trop souffrir financièrement. Devons nous permettre un tel critère d'accès supplémentaire ?

Certains étudiants apprécient grandement le lien fort qui existe entre la théorie et la pratique au sein de la formation actuelle aussi la question suivante se pose-t-elle ici : doit-on calquer complètement la formation infirmière sur le mode universitaire ?

Si l'on en croit Bertrand SCHWARTZ23(*), la formation infirmière serait actuellement le type de formation permettant la réussite par une pédagogie en alternance qui a fait ses preuves quand on voit le professionnalisme affirmé durant le questionnement de ceux qui sont actuellement sur le terrain. Cette formation, loin du schéma classique des études universitaires doit-elle être bouleversée pour l'ensemble de la profession ou ne faut-il pas permettre à ceux qui le souhaitent de continuer leurs études dans une voie universitaire mais seulement à ceux qui le souhaitent ?

La possibilité de devenir doctorant doit-elle être accessible dès le cursus ou ne vaut-il pas mieux que celle-ci soit limitée à des professionnels aguerris qui partent du terrain pour réfléchir sur leurs pratiques ?

Autant de questionnements auxquels la refonte de la formation nous permettra d'ébaucher des réponses, mais sera-t-il trop tard pour orienter cette future formation sur un axe différent ?

Théorie versus pratique, il est difficile d'imaginer qu'une bataille puisse s'engager entre ces deux concepts dans une profession où l'un ne peut exister sans l'autre.

Pourtant des professions arrivent déjà à rester en lien avec les évolutions constantes des pratiques et des techniques et si l'on se réfère aux écoles d'ingénieurs actuelles on peut imaginer que les professions de santé puissent trouver une voie possible à la conciliation entre l'évolution des pratiques et une formation théoriques de qualité.

Le lien pédagogique entre les lieux de formation théorique et ceux de formation pratique doit alors se renforcer et l'on peut imaginer que les professionnels actuels vont mettre en place des outils pour permettre un suivi et un encadrement de qualité répondant à l'exigence de l'ensemble de la profession.

Pour épiloguer sans vraiment pouvoir arrêter un positionnement étant donner la fluctuation palpable de la situation actuelle ; je pense que la profession infirmière doit s'inscrire dans cette nouvelle réforme en développant la partie spécifique des Soins Infirmiers tout en gardant à l'esprit que la formation a réellement besoin de cette réforme. Les pratiques changent et il faut donc rester acteurs de ces changements, ne pas les subir mais plutôt les investir. Sans perdre de vue la volonté prégnante de l'excellence en terme de professionnalisme, il faut laisser le champ théorique se développer tout en permettant aux valeurs primitives de rester les fondements de la profession. L'étendue des possibilités est offerte aujourd'hui alors que la réforme démarre juste. C'est en faisant vivre cette réforme que les solutions permettant l'indispensable adéquation théorie-pratique apparaîtront comme indubitables comme elles le sont actuellement dans les domaines en constante évolution que sont ceux des télécommunications ou de l'informatique. Cette recherche demande donc un peu de temps pour prendre le recul nécessaire à l'existant pour ensuite utiliser plus les parallèles avec d'autres métiers pouvant servir de béquille à une réalisation optimale de ce grand bouleversement dans le champ de la santé qu'est le réforme de la formation infirmière et des autres filières paramédicales.

* 23 SCHWARTZ B., moderniser sans exclure, Paris, La Découverte, 1994, 1997.

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