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L'universitarisation de la profession infirmière

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par Gaà¯ta Le Helloco-Moy
Université Bordeaux 2 - Sciences de l'Education 2009
  

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3-3-Terrain

L'échantillon s'est établi assez naturellement en fonction des disponibilités de chacun des professionnels qui ont bien voulu me répondre et je les en remercie encore une fois ici.

Pour parvenir à un balayage de l'ensemble des professionnels, j'ai choisi de les interroger selon leur lieu d'exercice :

· Un service de médecine au CHU

· Un service de réanimation chirurgical au CHU

· Des exercices à domicile

· Un service d'urgences d'un hôpital des armées

Au sein de ces lieux, le choix de la (des) personne(s) interrogée(s) s'est fait au hasard de la présence sur les lieux et de la disponibilité pour me répondre. Je n'ai donc le récit que des infirmiers volontaires pour ces entretiens.

Un premier écueil est apparu lorsqu'il a fallu commencer les entretiens : la hiérarchie infirmière demande beaucoup de justification pour pouvoir atteindre l'IDE en elle-même. Cette découverte, alors que je suis moi-même infirmière, peut sûrement être une première réponse à la question suivante : pourquoi les infirmiers s'expriment-ils aussi peu sur leur profession ?

Ensuite, j'ai aussi découvert une profession à bout de souffle dans une taylorisation de son travail, lui donnant l'impression d'être aux limites possibles de ses capacités avec le sentiment de faire de la productivité dans un domaine où elle aimerait prendre son temps. De nombreux services n'ont pas pu détacher la vingtaine de minutes que durait mon entretien par défaut de personnel que cela soit dû à des arrêts maladie non remplacés comme à un manque perpétuel dû à une impossibilité d'embauche de par l'absence même d'IDE sur le marché du travail.

Dans cette ambiance où une profession souffre du manque, l'attractivité revendiquée dans cette réforme semble effectivement être vitale pour que les soins puissent continuer d'être assurés avec le niveau de qualité requis.

Cet état de fait peut également être une explication au peu de recul qu'ont les professionnels sur leur pratique et le peu de conceptualisation fait au sein même des différentes structures puisque je n'ai retrouvé aucun temps institutionnel pour échanger sur les pratiques et la profession en elle-même.

3-4-Synthèse des entretiens

Alors que le premier entretien réalisé me donnait l'enthousiasme du fondement de ma question de recherche, au travers de réponses extrêmement similaires à celles que j'aurais pu moi-même donner, les autres m'ont beaucoup plus bousculée, remettant en question l'ensemble des hypothèses construites durant la revue de la question.

Pour comprendre ce qu'ils ont voulu me dire sans pour autant remettre en question la véracité de leurs propos j'ai écouté et réécouté ce que tous ces professionnels m'ont dit.

Une fois imprégnée de leurs propos, j'en ai dégagé des similitudes ainsi que des divergences pour ensuite pouvoir analyser ces réponses.

Une première réalité s'est imposée dès le départ, c'est la connaissance mesurée de la réforme en cours des études menant à leur profession. Quelle que soit l'année d'obtention du diplôme et même pour ceux qui viennent juste de terminer leurs études, la réforme actuelle est vague, floue et ne comporte que des questionnements face à l'avenir sans aucune certitude. Ce manque d'information constaté ne semble pas déranger les professionnels qui me posent peu de questions à ce sujet alors que je me présente comme « experte » en ce domaine. Pourquoi ce déficit de demande sur le sujet ?

Ensuite, il s'avère que les craintes d'une réforme sont palpables puisque les professionnels interrogés mettent leurs attentes sous le même versant que les craintes ; ainsi, lors de l'entretien de Marion, elle me dit : « il y a quand même un petit avantage c'est que les étudiants arriveront et logiquement ils auront déjà eu toute la théorie donc quel que soit le service où ils vont aller ils sont censés être au clair [...]je ne suis pas convaincue du tout. Je pense que je serais beaucoup plus exigeante. » En réalité seuls deux professionnels sur les huit interrogés y voient de réels avantages uniquement sur le plan de la valorisation du diplôme et aucun d'entre eux ne pense que le changement de lieu et de forme ne peut apporter quoi que ce soit à une formation qu'ils jugent déjà exigeante et surtout professionnelle.

Derrière les réponses à mes questions centrées sur la formation ils ont en effet tous été unanimes sur le professionnalisme exigé par eux comme par l'ensemble de la profession : « on risque d'être plus exigeant », on émet des « craintes sur la valeur professionnelle » ou encore plus « qu'ils (les futurs professionnels) se fassent leur pratique au détriment des patients qu'ils vont avoir sous leur responsabilité ».

Les infirmiers ne veulent rien perdre sur leur profession actuelle, bien au contraire, ils ont des attentes multiples et variées : « conserver leur rôle propre » et même « développer notre rôle propre », « reconnaissance », « possibilité de transmettre », « polyvalence » et à la fois « spécialisation », « savoir se remettre en question », « être réceptif », « meilleure maîtrise des gestes », « collaboration avec les médecins », « notre métier évolue »...derrière ces attentes on retrouve un métier en pleine évolution avec différents profils professionnels, des gens différents et se retrouvant pourtant dans l'approche de leur métier qu'ils veulent tous à la mesure de la demande du patient : Dans l'excellence.

Là où ils disent la différence j'ai perçu la ressemblance quand Isabelle me dit « pourquoi pas » à la filière commune puisqu' « on travaille ensemble alors pourquoi pas une base commune », elle dit aussi : « Il faut tout de même les bases » et « il faut se recentrer sur lui (le patient) car il est avant tout un être humain ». Les autres revendiquent tous une spécificité qui ne peut qu'y perdre dans la mise en commun des études et, par la même, la perte de la filière infirmière qui « existe déjà alors pourquoi enlever une filière. »

Ainsi le professionnalisme est présent dans tous les entretiens dans une volonté commune et très forte d'excellence de l'exercice. Tandis que Marie-Hélène met l'accent sur «  la maturité relationnelle et professionnelle pour pouvoir gérer un service ou des étudiants par la connaissance du terrain », Delphine affirme que « la profession a beaucoup évolué, de bénévole volontaire et consacré, on arrive à un métier à part entière que l'on écoute plus avec une meilleure reconnaissance de l'IDE même si ce n'est que bac +2 », Etienne note que « L'infirmier fait plus qu'accompagner le médecin, il est à côté de lui » et Juan Martin n'imagine l'avenir de l'infirmier qu' « à travers la recherche en Soins Infirmiers. »

Ils se rejoignent également tous sur l'importance de la spécialisation de certains infirmiers dans le contexte actuel de l'évolution de la santé pour être en adéquation avec elle : alors que penser de la méconnaissance absolue de la recherche en soins infirmiers à l'exception notable de Juan Martin interrogé dans le cadre de mon entretien test ?

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry