WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déchets ménagers: impact sur la santé et l'environnement en commune I du district de Bamako: cas de Banconi

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou Diabaté
Bamako - Maà®trise 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Définition des concepts et introduction

Pour mieux aborder ce thème, il est nécessaire de définir certains concepts clés tels que :

- L'assainissement : c'est une action qui vise à l'amélioration de toutes les conditions qui, dans le milieu physique de la vie humaine, influent ou sont susceptibles d'influer défavorablement sur le bien être physique, mental ou social ;

- Les déchets ménagers : ce sont les ordures et les eaux usées issues des travaux de ménage (reste de cuisine, eaux issues de la lessive, nettoyage...) ;

- L'épidémiologie : c'est une science médicale qui étudie les facteurs intervenants dans l'apparition des maladies et des différents phénomènes morbides, ainsi que leur fréquence, leur distribution géographique et socio-économique, leur évolution ;

- L'environnement : c'est le substrat et tous ceux qu'il abrite à savoir l'eau, l'air (l'ensemble des éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels) ;

- L'insalubrité : c'est un état de ce qui est nuisible à la santé ;

- La pollution : c'est la dégradation d'un milieu naturel par des substances chimiques, déchets industriels ou ménagers ;

- L'urbanisation : c'est la concentration croissante de la population dans des agglomérations de type urbain.

Dans ces dernières décennies, les questions environnementales occupent la majeure partie des débats internationaux, nationaux et régionaux suite aux menaces que subit l'environnement par les effets induits des activités de l'homme. Dans les pays en développement, notamment dans les villes, le problème qui menace le plus l'environnement est l'insalubrité. Pour cela, l'insalubrité est devenue un danger à Bamako. Il est caractérisé par le manque d'infrastructures et d'équipements de gestion des déchets ménagers, l'incivisme et le poids des traditions des populations face aux pratiques d'hygiène et d'assainissement, le manque de synergie d'action des acteurs d'assainissement...

La production des déchets ne cessent de croître, phénomène qui ne laisse personne indifférente.

A l'instar des autres communes du District de Bamako, la commune I notamment le quartier de Banconi subit les impacts de l'insalubrité.

La situation devient chaque jour de plus en plus inquiétante.

L'insalubrité exerce un impact négatif sur la population de Banconi. Ainsi, nous avons un état sanitaire précaire lié aux maladies épidémiques et endémiques.

Les pollutions transforment l'environnement en un espace épidemiogène.

C'est dans ce cadre que nous avons choisi ce thème intitulé: `'Déchets ménagers, impact sur la santé et l'environnement en commune I du District de Bamako'' pour comprendre le phénomène et apporter notre contribution dans le cadre du mémoire de maîtrise.

Pour traiter ce thème, nous avons posé comme question principale de recherche :

Quelle influence les déchets ménagers exercent-ils sur la santé et l'environnement ?

Les questions de recherche sont :

- Comment les déchets ménagers sont-ils gérés à Banconi ?

- Quels sont les effets des déchets ménagers sur la santé des populations ?

- Quels effets exercent-ils sur l'environnement ?

Pour traiter ce thème, nous nous sommes fixés comme :

Objectif principal : analyser l'impact des déchets ménagers sur la santé humaine et l'environnement.

Les objectifs spécifiques sont :

- Déterminer les causes de la prolifération des déchets ménagers ;

- Identifier les effets des déchets ménagers sur la santé ;

- Identifier les méfaits des déchets ménagers sur l'environnement ;

- Proposer des solutions pour réduire les conséquences

Hypothèses :

- L'insuffisance d'infrastructures et d'équipements, le faible taux d'adhésion aux prestations des GIE, la pauvreté, l'incivisme et les habitudes traditionnelles des populations... expliquent la prolifération des déchets ménagers.

- Les déchets ménagers sont la principale cause des maladies endémiques et épidémiques qui frappent les populations de Banconi.

- Les déchets ménagers peuvent entraîner la pollution de l'environnement ;

- Pour réduire les conséquences des déchets ménagers nous devons élaborer des stratégies efficaces de collecte, d'évacuation et de traitement des déchets ménagers...

Ce travail s'articule autour de quatre chapitres qui sont : Présentation du milieu d'étude, Production et nature des déchets ménagers, Impact des déchets ménagers sur la santé et l'environnement, Gestion des déchets ménagers à Banconi.

Méthodologie :

Pour traiter ce thème, nous avons adopté la méthode suivante :

Nous avons élaboré un questionnaire, un guide d'entretien à l'intension de certaines personnes ressources, effectué deux stages.

- Le questionnaire : il a été élaboré pour recueillir des informations quantitatives. Il a été adressé dans un premier temps aux populations de Banconi dans le but d'obtenir des informations sur la façon de gérer les déchets et comprendre leurs impacts sur la santé et l'environnement afin d'établir une statistique sur les faits.

Dans un second temps, il a été adressé aux G.I.E pour comprendre leur système de collecte et leurs problèmes.

L'échantillonnage : pour bien faire ce travail, nous avons pris un échantillon de 120 personnes qui ont été choisi au hasard. Néanmoins, nous avons enquêté plus de populations riveraines des marigots.

Il a été fait selon le critère adulte homme ou femme.

- Le guide d'entretien : il a été élaboré à l'intension du personnel de l'ASACOBA, clinique Kassoum de Layebougou, S.A.C.P.N de la Mairie de la commune I, de l'I.N.R.S.P, dans l'objectif de cerner les différents paramètres de notre thème.

- La revue documentaire : pour bien faire un travail de mémoire, il est indispensable de faire une fouille documentaire sur le thème. Cette démarche nous a conduit aux bibliothèques de la FLASH, l'Institut du Sahel, l'Agence Universitaire de la Francophonie (A.U.F), S.A.C.P.N, le net et la consultation des articles de journaux.

Certes, elle nous a permis d'avoir d'importantes informations sur notre thème en particulier et d'approfondir notre connaissance scientifique en générale.

- Le stage : nous avons fait deux stages de recherches à la D.S.U.V.A du 26 Octobre au 23 Décembre 2009 et à la D.R.A.C.P.N du 03 Mars au 03 Avril 2010. Ces stages rentraient dans le cadre de la recherche d'informations sur la gestion des déchets ménagers.

Chapitre I

Présentation du milieu d'étude

1.1 Milieu physique :

Le District de Bamako est situé entre le 12°38' de latitude Nord et le 7°59' de longitude Ouest, avec une altitude de 381 m à l'aéroport de Bamako-Sénou. Il s'étend de l'Ouest en Est sur 22km et du Sud au Nord sur 12km pour une superficie de 267km2.

Le District de Bamako, divisé en six (6) communes par l'ordonnance du 18 Août 1978 modifiée par la loi de février 1982 va connaître une forte déconcentration administrative.

La commune I a été créée par l'ordonnance n°78-32/ CMLN du 18 Août 1978, abrogée par la loi n°96-025 du 21 février 1996 fixant le statut spécial du District de Bamako. C'est une collectivité territoriale dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière conformément aux dispositions de la loi 93-008 du 11 février 1993 déterminant les conditions de la libre administration des collectivités territoriales.

La commune I, couvrant une superficie de 3426km2. Elle est composée de neuf (9) quartiers qui sont : Banconi, Sikoroni, Djoumanzana, Fadjiguila, Korofina Nord, Korofina Sud, Djélibougou, Boulkassoumbougou et Sotuba.

Le quartier de Banconi est situé au Nord de la commune. Il est composé de dix (10) petits quartiers qui sont : Salembougou au Sud, Flabougou, Zèkènèkorobougou à l'Est, Razel, Plateau à l'Ouest, Layebougou au centre, Djanguinebougou au Nord, Noumoribougou Nord-Est, Farada au Nord et Sourakabougou à l'Ouest.

1.1.1 Le relief : il est caractérisé par des plateaux et collines de type granitique avec un sol accidenté de type latéritique, ce qui représente quelques difficultés pour l'aménagement d'infrastructures d'assainissement. les hauteurs dominantes sont :

· Le Sikoroni koulou, situé à Sikoroni renferme la plus grande carrière de la commune ;

· le Djékoulouni à Djoumanzana, ancienne carrière sert aujourd'hui de dépôt d'ordures.

Ces différentes collines sont soumises à l'exploitation de carrière. S carrières les plus exploitées sont celles de Moellons à Nafadji et à Sikoroni et la carrière de sable de Banconi-Razel. Cette activité est très importante et rentable pour la commune et permet de dégager des surfaces importantes prêtes à être aménagées par l'habitation.

1.1.2 Hydrographie : le réseau hydrographique de la commune est constitué par quatre cours d'eau (marigots) et le fleuve Niger. Les cours d'eau qui traversent la commune sont :

· le Tienkolé : il s'étend sur une longueur de 5km environ, avec 20,30 km2 comme superficie du bassin versant et est situé entre Korofina et Banconi. Il prend sa source dans les collines de Kati avant de se jeter dans le fleuve Niger ;

· le Banconi : il s'étend sur une longueur de 7km environ 50km2 comme superficie du bassin versant et est situé à l'Ouest des quartiers spontanés de Banconi et de Sikoroni ;

· le Farakoba : il s'étend sur une longueur de 6km environ avec 97km2 comme superficie du bassin versant et est situé entre le quartier de Boulkassoumbougou et Titibougou (cercle de Kati) ;

· le Molobalini : avec une longueur de 6km environ, 11,31km2 comme superficie du bassin versant et est situé entre Djélibougou et Korofina. Il provoque des dégâts (inondations) souvent des pertes en vie humaine chaque année d'où son nom Molobalini.

L'existence de ces marigots pose un certain nombre de problèmes de santé du fait que ces marigots sont parfois des lieux de prolifération des déchets ménagers et des dépotoirs anarchiques.

Et deviennent les foyers de maladies infectieuses avec la persistance des vecteurs comme les moustiques, mouches, cafards, souris..., par la contamination de la nappe phréatique, les mauvaises odeurs...

1.1.2 Le climat : le climat est de type tropical caractérisé par :

Une saison froide de Novembre à Janvier et chaude de Février à Mai et une saison humide, chaude de Juin à Octobre avec une pluviométrie très variable (800 à 1000 mm par an).

La température minimale moyenne varie entre 20° et 25°, tandis que la maximale moyenne varie entre 35° et 40°.

1.2 Milieu humain :

Avec une superficie de 3426 km2, la commune I a une population estimée à 284838 habitants en 2007 avec un taux de croissance annuelle de 4,3%.

Le phénomène d'urbanisation galopante constitue un évènement démographique, géographique et socioculturel majeur.

Le quartier de Banconi confronté à un problème d'urbanisation, a presque la quasi-totalité de ses ménages surpeuplés (souvent plus de 30 personnes). Cette situation pose un sérieux problème d'hygiène du cadre de vie.

Tableau n°1 : taille des familles et situation d'occupation

Modalités

Flab

Noum

Djang

Zèkènè

Layeb

Taux

Pop/famille

2-10

4

5

4

0

3

13,33%

10-20

19

11

6

1

3

33,33%

20-40

18

10

7

4

5

36,66%

40 +

6

0

3

3

7

16,66%

occupation

Prop

35

23

13

7

15

77,5%

Locat

12

4

7

1

3

22,5%

Source : enquête personnelle en Août 2009

Le gros quartier de Banconi est constitué par une population d'origines diverses, composées de plusieurs ethnies : Bambara, Sénoufo, Minianka, Sarakolé, Sonrhaï, Wolof, Peulh...

L'enquête menée sur le terrain, révèle que sur les 120 personnes dont une personne par ménage enquêtées, 19 familles ont chacune un effectif de plus de 40 personnes soit 15,8% composés essentiellement de Sarakolés, Sénoufo, Peulh. D'après l'enquête, trois familles ont un effectif d'environ 100 individus, 44 familles ont effectif compris entre 20 et 40 personnes soit 36,6% ; 40 familles ont chacune un effectif compris entre 10 et 20 soit 33,3% et enfin 16 familles ont chacune un effectif de 2 à 10 éléments soit 13,3%.

1.2.1 Evolution de la population :

Le taux d'accroissement de la population de la commune I a beaucoup diminué entre les deux horizons. Référant un phénomène de saturation progressive des quartiers.

Tableau n°2 : répartition de la population par quartier en 1998 et estimation en 2007 en commune I.

Quartiers

Population en 1998

Fréquence en 1998

Estimation en 2007

Banconi

63 062

32,34%

104 507

Boulkassoumbougou

28 821

14,78%

47 758

Sikoroni

26 221

13,45%

43 451

Djélibougou

22 058

11,31%

36 552

Djoumanzana

18 061

9,26%

29 928

Fadjiguila

14 387

7,38%

23 838

Korofina Nord

14 350

7,36%

23 780

Korofina Sud

4 979

2,56%

8 246

Sotuba

3 095

1,59%

5 124

Total

195 034

100%

323 184

Source : Mairie de la commune I

Quatre quartiers (Banconi, Boulkassoumbougou, Sikoroni et Djélibougou) totalisent 71, 88% de la population totale de la commune en 1998.

En 1998, la commune comptait 99 544hommes soit 51% et 95 537 femmes soit 48,98% et une population flottante au nombre de 47 soit 0,02%.

De 1998 à 2006, il a été enregistré 122 078 naissances vivantes dont 3 601 décès soit une proportion de 2,95%.

La diversité ethnique et l'effectif des populations par famille constituent un facteur dominant dans l'explication des conditions d'hygiène et d'assainissement.

1.2.2 Migration : selon l'analyse du recensement général de la population et de l'habitat d'avril 1998 (Migration et pauvreté), la région de Sikasso et le District de Bamako constituent les principales zones d'attraction en 1987 et 1998.

La population immigrante étrangère est estimée à 49 243 et celle nationale à 334 303 dans le seul District de Bamako. La commune I n'est pas en marge de ce flux migratoire.

1.2.3 Economie : l'économie de la commune I est basée sur trois secteurs qui sont : le primaire, le secondaire et le tertiaire.

· Le primaire : il est dominé par l'agriculture et l'élevage.

· Agriculture : le maraichage constitue l'activité dominante et occupe une partie de la population. Pratiqué sur le long du chemin de fer Bamako Koulikoro, la zone ACI de Sotuba (en voie de disparition), la zone Babiabougou (Korofina Sud) et sur les flans des marigots non aménagés ; les principales spéculations pratiquées sont : la carotte, laitue, poivre, betterave, chou, gombo...

En 2006, ces différentes cultures ont occupées une superficie totale de 27 647 km2 contre 18 144 km2 en 2007. Cette réduction des superficies est liée au phénomène galopant de l'urbanisation.

Pour l'organisation et la sauvegarde des intérêts des maraîchers, trois coopératives ont été créées :

· Wétou : 70 membres sise à Sotuba ;

· Dukafa : 45 membres, sise à Boulkassoumbougou ;

· Dugu Suma : 50 membres, sise à Babiabougou.

· Elevage :

D'une manière générale, l'élevage est florissant dans le District de Bamako notamment en commune I. les effectifs par espèce, du cheptel enregistré dans la commune I au cours de l'année 2006 sont :

Tableau n°3 : effectifs du bétail précisé dans le tableau ci-dessous par rapport au total du District de Bamako en 2006.

Espèces

Total de la C I

Total du District

Taux

Bovins

1000 têtes

21 340

4,69%

Ovins

1350 têtes

11 842

11,4%

Caprins

450 têtes

9 220

4,88%

Equins

30 têtes

298

10,07%

Arsins

380 têtes

2 000

19%

Porcins

120 têtes

880

13,64%

Volailles

10 000 individus

853 000

1,17%

Source : Mairie de la commune I

Parmi les espèces du bétail élevé en commune I, la proportion des porcins parmi l'effectif du District s'élève à 13,64%. Le porc est un animal qui se plaise dans les endroits inondés et sales. En réalité, aujourd'hui, le nombre est plus élevé et triple l'effectif de 2006, chose qui pose un énorme problème de salubrité dans les environnants de ses éleveurs.

Certes, quelques ménages font de l'élevage dans leur domicile notamment celui des ovins, bovins, volaille...

L'élevage bien qu'étant source de revenu important, est aussi source d'insalubrité.

· Le secondaire : il est dominé par l'artisanat et l'industrie.

· L'artisanat : dans ce secteur, on note la présence de quelques 6333 artisanats repartis entre 171 corps de métiers. L'activité artisanale est dominée par la mécanique et la menuiserie métallique. Les ateliers sont disposés le long des routes et dans certaines parcelles vides.

· L'industrie : selon les résultats du recensement industriel de 2006, organisé par la C.P.S/Industrie commerce, le tissu industriel du District de Bamako englobe 227 unité industrielles dont la part de la commune I est évaluée à 7,93% soit 18 unités reparties en 7 branches d'activité.

La situation par branche d'activité se présente comme suit :

· La fabrication des produit alimentaires (boisson, tabac, ...) : 44,44% est la plus importante ;

· La fabrication des produits chimiques : 22,22% ;

· La métallurgie et la fonderie : 11,11%.

Les autres activités dont celles extractives, d'édition et d'imprimerie, la fabrication de verre, la poterie, la distribution d'électricité, gaz et d'eau représente chacun 5,56% des unités de la commune.

· Le tertiaire : il est dominé par le petit commerce.

Conformément à l loi n°96-058, déterminant les ressources fiscales (impôts et taxes) du District de Bamako et les communes qui le composent, les recettes de la commune sont perçues sur :

· Les spectacles et divertissements,

· Les distributeurs automatiques et appareils de jeu installés dans les lieux publics,

· Les établissements de nuit, dancing et hôtels,

· Les bals, tam-tams et réjouissances similaires,

· La publicité et l'affichage dans les lieux publics,

· Les installations à caractère commercial et artisanal,

· L'usage privatif du domaine public,

· Le marché à bétail,

· Les installations portant sur les activités technologiques et artisanales,

· L'installation des pompes de distribution publique d'hydrocarbure,

· L'extraction de sable, moellon, gravier ou latérite,

· Les prestations de service portant sur l'habitat et

· Les prestations administratives.

En 1999 , les recettes de l'ensemble des marchés de la commune I étaient de 26 721 023 F, alors qu'une étude de la MDD réalisé en 1997, les estimait à 125 161 000 F soit un taux de recouvrement de 21%. Sur la base de ces informations, le PDUB et la Mairie de la commune I, ont procédé en Mai 2000 à un recensement participatif des marchés. Ce travail a permis de connaître le potentiel des marchés de la commune pour l'année en cours.

Il chiffrait le potentiel à 117 390 000 F.

Le tableau ci-dessous en donne les résultats.

Tableau n°4 : résultat du recensement du potentiel des marchés par quartier en 2000.

Marchés

Potentiel (F CFA)

Recette annuelle (F CFA)

Taux

Fadjiguila

31 374 000

9 000 000

29,00%

Boulkassoumbougou

22 120 000

5 400 000

24,00%

Banconi

40 086 000

9 000 000

22,45%

Djélibougou

10 566 000

2 160 000

20,00%

Sikoroni

6 174 000

720 000

12,00%

Babiabougou

2 160 000

450 000

21,00%

Voie publiques

 

12 681 000

 

Total

125 161 000

39 411 000

31,00%

Source : Mairie de la commune I

A travers ce tableau, il ressort que la recette d'aucun marché ne vaut le tiers de son potentiel ce qu'il ya lieu de souligner que ces marchés ont besoin d'un aménagement conséquent. Ainsi, le gros quartier de Banconi ayant deux marchés : celui de Flabougou et de Farada n'atteint pas le pourcentage des quartiers de Boulkassoumbougou et Fadjiguila qui ont chacun un marché.

En Mai 2000, un recensement participatif des marchés par la Mairie de la Commune I et PDUB/SNV, a permis d'avoir une idée sur le potentiel des marchés de la commune et juger des taux de recouvrement de chacun des marchés. La commune est dotée de neuf (9) marchés. On y compte 7 525 vendeurs.

Les taxes recouvrables sont ainsi de 376 250 F CFA soit 9 782 500 F CFA par mois soit 117 390 000 F CFA par an.

Les prévisions au cours des quatre récentes années ont nettement évolué, en particulier 2004 et 2005 soit de 18,07% en 2003 à 27,01% en 2004 à 28,62% en 2005 et 26,3% en 2006.

Les recettes ont progressivement évolué. Elles sont passées de 18,28% à 30,73%. Ce qui s'explique d'une part au dynamisme de la commune et de l'autre à un début de maîtrise des potentialités existantes.

1.2.4 L'habitat :

Le quartier de Banconi se présent e souvent comme un quartier construit en dehors des normes urbanistiques légales.

A l'instar de quelques quartiers de la commune, Banconi présente des gènes réels à son épanouissement. Cependant, bien que certaines de ces difficultés et contraintes affichent des similitudes avec celles des autres quartiers, cette étude nous a permis de déceler quelques particularités. Celles-ci entre autres en constituent les principales :

· L'habitat et le problème de lotissement,

· L'insalubrité,

· L'insuffisance d'intérêt aux aspects environnementaux,

· Le problème d'eau potable...

Dans la commune I, il existe trois types de constructions qui sont le type moderne, rencontré dans les quartiers entièrement lotis (Boulkassoumbougou, Korofina Nord, Djélibougou, Djoumanzana et Fadjiguila) ; le type semi moderne aux quartiers partiellement lotis (Banconi, Korofina Sud et Sikoroni) enfin le type traditionnel au quartier spontané de Sotuba. Dans les quartiers partiellement lotis, près de 45 à 50% des zones d'habitats sont occupés par les habitats spontanés. Ainsi, à Banconi notamment Zèkènèkorobougou, Layebougou et Noumoribougou correspondent à ces critères.

Tableau n°5 : Type d'habitat et nombre d'enfant de moins de 15 ans par ménage et par secteur du quartier de Banconi.

Modalités

Flab

Noum

Djang

Zèkènè

Layeb

Taux

Type

D'habitat

Banco

9

10

9

2

9

32,5%

Semi dur

33

17

10

3

9

60%

Dur

5

0

1

3

0

7,5%

Nombre

D'enfant/ ménage

2-10

30

19

8

2

3

51,6%

10-20

14

7

9

5

8

35,8%

20 +

3

1

3

1

7

12,5%

Source : enquête personnelle en Août 2009.

La précarité des conditions de vie des populations de Banconi se voit à travers ce tableau, ainsi, pour le type d'habitat Semi dur, nous avons 60% et sont composés des maisons souvent en banco renfermé par une couche de ciment ; 32,5% pour le type Banco et 7,5% pour le type Dur. Cela nous montre la promiscuité du logement et le manque ou l'insuffisance d'infrastructures d'urbanisation.

Certes, les familles sont densément peuplées. Ainsi, 51,66% des ménages enquêtés ont chacun un effectif de d'enfant de moins de 15 ans compris entre 2 à10, 35,83% compris entre 10 à 20 et 12,5% ayant un effectif de 20 et plus.

En perspective, beaucoup de ménage a un effectif très élevé.

A la page suivante, se trouve la carte N°1, relative au quartier de Banconi.

Chapitre II

Production et nature des déchets ménagers

2.1 Production des déchets ménagers :

2.1.1 Les déchets solides : la production des déchets solides est devenue aujourd'hui une préoccupation dans le District de Bamako et en commune I en particulier. Elle ne cesse de croître. En 2005, la production journalière était de 2100 m3 / jour, dont 987 m3 /jour évacuée, soit 47%.

En commune I du District de Bamako, particulièrement à Banconi, la question demeure importante. A l'instar de quelques quartiers de la commune, nous voyons poussé des tas d'ordures dans les rues, sur les flans des marigots dans le quartier de Banconi.

Ci-dessous, le tableau relative aux quantités d'ordures produites en commune I et celles produites dans le District de Bamako en cinq ans.

Tableau N°6 : Quantités d'ordures produites en commune I et celles produites dans le District de Bamako de 2005 à 2009.

Années

Quantités (tonnes) en commune I

Quantités (tonnes) dans le District

Taux

2005

62 428

325 829

19,16%

2006

65 224

342 448

19,04%

2007

68 019

359 043

18,94%

2008

70 814

378 255

18,72%

2009

74 076

398 430

18,60%

Source : DNACPN (Politique Nationale d'Assainissement) 2009.

Ce tableau donne les quantités d'ordures produites en commune I par rapport à celles produites dans le District de Bamako durant cinq ans. De ce tableau, il ressort que la proportion des déchets produits en commune I dimunie au fil des années comme on le voit dans le tableau avec 19,16% en 2005 et 18,60% en 2009 soit une réduction de 0,56% en cinq ans. Cela peut s'expliquer par la naissance de plusieurs dépôts anarchiques... mais la part de la commune I reste toujours au dessus de la moyenne des déchets produits dans le District de Bamako qui est de 16,66%. Ce qui fait savoir que la production est élevée en commune I.

2.1.2 Les déchets liquides :

La production des déchets liquides est élevée en commune I. ils sont produits à travers les travaux de ménage, les besoins de salubrité, les activités rémunératrices comme la teinture...

En effet, la quantité des eaux usées produites dans le District de Bamako était de 43 000m3/j en 1998 et atteindra 63 000m3/j1(*) en 2010. Cette augmentation n'est pas accompagnée par la réalisation d'ouvrages appropriés.

2.2 La nature des déchets ménagers :

Les déchets organiques, totalement biodégradables laissent place de plus en plus à un ensemble complexe hétérogène plus ou moins dégradable. Les déchets produits en commune I et particulièrement à Banconi sont mixes. Ils sont composés de matériaux fermentescibles, matériaux recyclable et inertes et des matériaux plastiques.

· Les déchets solides ménagers sont d'origines végétale et/ou animale résultant de la manutention, préparation ou de la consommation des aliments provenant des travaux de cuisine, de nettoyage, latrines et autres.

Ils sont composés de différentes matières comme le reste de cuisine, plastiques, textiles, feuilles d'arbres, cartons, papiers...

· Les déchets liquides ménagers sont des eaux grises, eaux vannes (eaux usées issues des travaux de cuisine, de la lessive, nettoyage, puisards, latrines)...

2.3 La collecte des déchets :

La collecte des ordures au niveau des ménages est assurée par les G.I.E.

Les frais de prestation vont de 1 500 F à 2 000 F par mois. Le nombre de G.I.E augmente du jour au lendemain, mais faute d'organisation, de moyens, ils ne sont pas dynamiques dans leur travail. Ils se créent et disparaissent au fil du temps2(*). Ils sont chargés d'acheminer les ordures vers les dépôts de transit.

Ensuite, la municipalité à travers la D.S.U.V.A, les évacue vers le dépôt final. L'insuffisance d'équipement de collecte a donné naissance au débordement des dépôts de transit et à la prolifération des dépôts anarchiques à travers la ville. Cette mauvaise image de la ville est renforcée aussi par des populations sensibles à la question par le poids des traditions et l'incivisme d'un poignet de population.

Certains, à cause de la mauvaise appréciation de la prestation des G.I.E, font recours aux collecteurs (charretiers) clandestins. Là, les prix sont négociables c'est-à-dire qu'ils dépendent de la quantité des déchets à évacuer.

Les déchets liquides sont drainés dans les caniveaux et les collecteurs naturels (marigots). Néanmoins, les eaux vannes et les eaux grises certainement stockées dans les puisards sont évacuées par les Spiros.

Certaines pratiques des populations sont source du manque d'éducation environnementale, sous information, précarité des conditions de vie...

· Le déficit de collecte : parmi, les milliers de tonnes de déchets produits à Bamako en général et en commune I en particulier, seulement 60% est évacué chaque année.

Certes, le faible taux de couverture des G.I.E de collecte d'ordure, le faible taux d'adhésion au service des G.I.E, l'incivisme de certains et le poids des traditions des autres, l'insuffisance d'équipements ne promettent pas un cadre de vie confortable en commune I et particulièrement à Banconi.

L'insuffisance et l'état des caniveaux sont des situations qui encouragent certes des populations à proliférer les eaux usées dans les rues.

· Perspectives : le déficit de collecte et ses différents paramètres entrainent une accumulation d'ordures avec son corollaire de prolifération de dépôts anarchiques à travers le District de Bamako.

Cette attitude exerce une influence sur la santé de l'homme et son environnement.

La photo ci-dessous est un exemple de dépôt anarchique à Bamako.

Photo N°1 : dépôt anarchique aux pieds de la FLASH.

Source : photo personnelle (13 Novembre 2009)

De cette photo, il ressort que les dépôts anarchiques envahissent la ville de Bamako. Le quartier de Banconi en commune I ne fait pas exception à ça.

La croissance de la production des déchets solides a entrainé le débordement des dépôts de transit. L'insuffisance des équipements de collecte et l'inconscience des collecteurs (G.I.E, charretiers) entraînent de plus en plus, la prolifération des dépôts anarchiques à travers les aires publiques.

Chapitre III

Impact des déchets ménagers sur la santé et l'environnement

à Banconi

3.1 Impact sur la santé :

La mauvaise gestion des déchets ménagers est à l'origine du problème de la santé publique d'autant plus qu'il constitue le facteur dominant de création de nids de production des vecteurs de menace de la santé comme les moustiques, mouches, cafards, souris...

Soumise à une urbanisation galopante et non planifiée, les villes des pays en développement apparaissent comme des espaces à risques potentiels sanitaires.

A Bamako en général, singulièrement en commune I notamment à Banconi, les déchets ménagers sont mal gérés à causes de l'absence d'infrastructures d'hygiène et d'assainissement de base, un manque de synergie d'action des acteurs... cela se traduit par une hygiène défectueuse qui offre des conditions bioécologiques favorables au développement de germes pathogènes (virus, bactéries, parasites) responsables de nombreuses maladies qui sévissent dans nos quartiers les transformant de plus en plus en espace potentiellement `'épidémiogène''(un espace dont le fonctionnement génère des germes pathogènes qui provoquent des processus pathologiques et qui contribuent à faire apparaître et propager des phénomènes morbides au sein d'une population3(*)).

3.1.1 Diagnostic :

La mauvaise gestion des déchets ménagers et plusieurs facteurs ont entraîné une inquiétude en matière de santé des populations à Banconi.

3.1.1.1 Les facteurs : plusieurs facteurs expliquent la menace grandissante de l'état sanitaire des populations.

La santé est un problème multidimensionnel dans le quartier. Le schéma pyramidal de la menace résume la complexité des facteurs explicatifs de l'impact qui s'alignent autour de deux grands facteurs : le facteur physique et le facteur humain.

· Le facteur physique :

Les conditions de l'environnement physique constituent un risque à la santé.

Dans les villes des pays en développement et plus encore dans les quartiers pauvres, les problèmes de l'environnement sont le manque ou l'insuffisance de réseaux de drainage et de traitement des déchets liquides, lotissement, aménagement des marigots...

L'aspect climatique est important est parmi les facteurs de risque pour la santé. La zone intertropicale est favorable à la vie des insectes nuisibles à la santé de l'homme comme les moustiques, mouches, cafards...Cf. carte n°2 aux annexes.

Les conditions climatiques du milieu (chaud et humide) est favorable à la prolifération des agents pathogènes. Cf. Annexe 1: carte endémique du paludisme.

En effet, ces insectes causent plusieurs maladies dont le paludisme, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde...

· Le facteur humain :

Il constitue certes une menace pour la santé à Banconi. L'homme est le maître de l'environnement, il le façonne par ses activités, ses besoins nécessitant un aménagement ou une préservation rentrant ainsi à l'amélioration de son cadre de vie. Le quartier n'est pas doté d'une urbanisation viable.

A Banconi, les habitudes et le poids des traditions des populations en matière d'hygiène et d'assainissement ont transformé son environnement en une véritable menace de sa santé.

En effet, les donnés démographiques comme la taille des ménages occupent une place de choix dans l'explication du cadre de vie. Dans certains ménages, le nombre de personnes atteint souvent cent(100) avec une proportion d'enfants de moins de quinze(15) ans d'à peu près 40%. Cf. tableau n°1 et n°5.

Toutes ces personnes utilisent les mêmes toilettes. Ce qui expose les populations à de gros risques d'épidémies.

L'approvisionnement en eau potable est inégalement reparti et se pose avec acuité dans certaines zones. Certains font recours aux puits. Les sources d'approvisionnement public en eau potable ne remplissent pas très souvent les normes d'hygiène.

Les habitudes et le poids des traditions ne condamnent pas ces pratiques. Donc ceux-ci sont également en cause.

3.1.1.2 Le problème de la santé publique :

Un environnement malsain est propice à la prolifération des insectes nuisibles comme les moustiques, mouches, cafards, souris...

· La parasitologie : (les vecteurs pathogènes)

La parasitologie est l'étude de l'interaction entre deux populations d'êtres vivants dont l'une vit au dépend de l'autre. Il suffit de considérer l'écologie vectorielle.

Ø Les insectes locales, vecteurs de menace de santé publique :

- Les moustiques :

Le parasite se multiplie dans le foie et le sang,

Provoquant fièvre et frissons

HOMME

Un moustique infecté un moustique pique

pique un homme un homme infecté

MOUSTIQUE

Les parasites se multiplient dans l'estomac du moustique

Et migrent vers les glandes salivaires

Figure 1 : le cycle palustre

Ce cycle comporte

deux étapes essentielles :

une phase asexuée chez

l'homme et une phase

sexuée chez le moustique.

L'anophèle femelle

Injecte à l'homme le parasite sous forme de « sporozoïte » ; après avoir séjourné dans le sang, il donne de « mérozoïtes ». Après quelques cycles de réplication, des parasites mâles et femelles (gamétocytes) sont formés à l'intérieur des globules rouges. Lorsqu'un moustique pique une personne infecté, il est infecté et peut ainsi transmettre le parasite à nouveau à un homme.

Les différentes espèces de moustiques appartiennent toutes au même groupe zoologique, elle un certains nombres de caractéristiques communes.

Avec leurs pièces buccales qui piquent et sucent, les femelles des anophèles prélèvent sur les mammifères (hommes et animaux) du sang dont elles ont besoin pour produire ses oeufs. Les larves se développent dans l'eau. La saison des moustiques s'étend toute l'année dans les régions chaudes et humides ils sont actifs toute l'année notamment là où le problème d'hygiène et d'assainissement se pose. La plupart se cache pendant le jour et ne vole qu'à la tombée du soleil. Les moustiques ne sont pas uniquement gênants mais ils sont aussi très dangereux en tant que vecteurs de nombreuses maladies.

Les trois groupes principaux sont : les moustiques communs (culex spp), les moustiques de la fièvre jaune (aèdes spp) et les moustiques du paludisme (anophèles spp). Le premier groupe se produit près des habitations dans les rizières. Ce type d'espèce culex transmet des maladies entre autre l'encéphalite, la filariose...

Les moustiques de la fièvre jaune (aèdes spp) comprennent de très nombreuses espèces qui se manifestent surtout dans les régions urbaines. Les larves d'aèdes se développent dans les eaux légèrement polluées, dans de petites mares, de vieux pneus d'automobile,...

Le moustique à l'origine des épidémies urbaines est Aèdes aegypti. C'est aussi le vecteur de la dengue, autre arbovirose en pleine extension à travers le monde.

Les moustiques ont une espérance de vie de trois (3) à douze (12) semaines (longévité et capacité vectorielle).

- Les mouches :

Les espèces de mouches importantes sont : la mouche commune, la petite mouche domestique, la mouche faciale, la mouche des fruits ou du vinaigre, la mouche bleue de la viande, la mouche grise de la viande, la mouche piqueuse des étables.

La mouche piqueuse des étables diffère des autres de mouches en ce sens que c'est la seule qui ait besoin de sang pour produire ses oeufs. Elles piquent les hommes et les animaux pour se nourrir. Elles se produisent surtout dans les endroits chauds et secs.

Les adultes se nourrissent des déchets végétaux et animaux mais aussi de sueur et de fèces. Elles pondent des centaines d'oeufs dans les déchets organiques en décomposition où les asticots demeurent pendant tous leurs stades de développement.

- Les souris, cafards :

Ces espèces bien étant différents sont nuisibles à l'environnement de l'homme. Les aires urbaines insalubres sont propices à leur production. Ils vivent du reste de cuisine, de fèces et de déchets organiques en général.

Banconi étant un quartier spontané est devenu un des fiefs de ces espèces à Bamako. Ainsi, dans certains ménages, les gens ont du mal à garder leur nourriture à l'abri de ces insectes. En pus de ceux-ci, les souris font trous partout dans les maisons.

Graphique n°1 : les vecteurs de cause des maladies à Banconi.

Source : enquête personnelle (Août 2009).

Ce graphique nous montre la proportion des vecteurs de maladies qui touchent la population de Banconi. Ainsi, il ressort que la part des moustiques et des mouches demeure importante avec 43,33% et 10,83% que les autres causes dominées par les ordures, eaux usées...soit 45,83%.

Ø Germes pathogènes : ces insectes causent les maladies en deux façons principales : la principale est purement mécanique et la deuxième par piqûre.

- La première (mécanique) : tout comme notre environnement est insalubre, ainsi, les mouches véhiculent par leurs pattes des milliers de micro bactéries qui en grande quantité peuvent provoquer des maladies comme la diarrhée, le choléra...

Ces insectes nous contaminent par consommation directe et ou en se posant par exemple sur les matières fécales puis transmettent les agents infectieux en se posant sur nos produits alimentaires. Ainsi, les hommes contractent des maladies débilitantes et mortelles comme la fièvre typhoïde, dysenterie, le choléra...

On pense également que les cafards, qui se plaisent dans la saleté, transmettent mécaniquement des maladies.

- La deuxième (par piqûre) : le rôle vectoriel des moustiques est la faculté de piquer. Les insectes peuvent communiquer des maladies lorsque leur organisme abrite des virus, bactéries ou des parasites qu'ils transmettent par une piqûre ou d'autres façons.

Un faible taux d'insecte contamine de cette manière. Par exemple, sur les nombreuses espèces de moustiques qui existent, seul les anophèles transmettent le paludisme, la maladie contagieuse la plus mortelle du monde après la tuberculose. D'autres moustiques sont porteurs de plusieurs sortes de maladies. D'après l'O.M.S : « de tous les insectes qui transmettent des maladies, le moustique est le plus dangereux ; il transmet le paludisme, la dengue, fièvre jaune qui ensemble sont responsable de plusieurs millions de décès4(*). »

· Les pathologies :

Tous ces insectes se plaisent dans les zones chaudes, humides et malsaines favorables à leur expansion.

Plusieurs maladies sont liées à différents types de déchets sous deux principales formes qui sont la parasitologie et le phénomène de pollution.

Cependant, à Banconi, les consultations médicales évaluent le poids de l'impact.

Tableau n°7 : consultations médicales par secteur du quartier de Banconi en 2008.

Période

Secteur de Banconi

Total

Zèkènè

Layeb

Plateau

Flab

Janvier

69

71

116

114

370

Février

63

55

128

121

367

Mars

46

53

109

102

310

Avril

57

76

128

98

359

Mai

64

54

127

118

363

Juin

69

73

122

100

364

Juillet

112

109

122

159

528

Août

98

83

148

121

431

Septembre

89

90

129

119

410

Octobre

105

89

127

136

457

Novembre

100

85

113

152

450

Décembre

81

79

102

131

393

Total

953

917

1461

1471

4802

Taux

20%

19%

30%

31%

100%

Source : ASACOBA (résultat des activités 2008)

De ce tableau, il ressort que les consultations sont nombreuses pendant la saison pluvieuse. Cela peut s'expliquer en partie par le fait qu'en hivernage, les eaux de ruissellement drainent les ordures dans les caniveaux, marigots et dans les rues ; ce qui entraînent un malaise général (les mauvaises odeurs, la vivacité des insectes nuisibles, la prolifération des bactéries...) provoquant ainsi une forte prévalence du paludisme chez les enfants et les femmes enceintes.

Ø Première forme (parasitologie) : ce sont les maladies transmises par piqûre et les maladies transmises par transport.

Parmi ces maladies, le paludisme est le plus sévère.

- Le paludisme : c'est une maladie parasitaire potentiellement mortelle transmise par des moustiques de type anophèle femelle. On pensait à l'origine que cette maladie provenait des zones marécageuses, d'où le nom de paludisme dérivé du mot ancien « palud » (marais). En 1880, les scientifiques ont découvert a véritable cause du paludisme ; un parasite unicellulaire appelé plasmodium transmis d'une personne à une autre par piqûre de moustique (anophèle femelle qui a besoin du sang pour nourrir ses oeufs).

Quatre vingt dix pour cent (90%) des décès dû au paludisme, surviennent en Afrique au sud du Sahara principalement chez les jeunes enfants.

D'après l'O.M.S, le paludisme tue un enfant toutes les trente secondes.

Le parasite du paludisme pénètre dans l'organisme de l'hôte humain lorsqu'un moustique anophèle contaminé fait un repas de sang. Le parasite subit alors une série de transformation au cours de son cycle de vie complexe cf. figure n°1. Grace à ces changements, les plasmodes échappent au système immunitaire, contaminent le foie et les globules rouges, et prennent finalement une forme capable d'infecter à nouveau un moustique lorsqu'il pique une personne contaminée. Dans le corps du moustique, le parasite subit de nouvelles transformations jusqu'à ce qu'il soit capable de contaminer à nouveau un hôte humain lorsque le moustique femelle prend un repas de sang suivant.

En générale, le paludisme s'accompagne de fièvre, vomissement, et autres symptômes de type grippal.

En 2008, sur un total de 120606 cas de paludisme enregistré dans le District de Bamako ; la commune V représentait 26%, 20% pour la commune II, 18% pour la commune VI, 16% pour la commune I, 12% pour la commune IV et 7% pour la commune III.

En commune I, singulièrement à Banconi, la plupart des malades du paludisme ne font pas recours aux centres de santé sauf en cas d'urgence, par contre, la `'pharmacie mobile'' ou `'par terre'' et la médecine traditionnelle sont très sollicitées.

- La fièvre : il ya la fièvre jaune et la fièvre typhoide ; infectieuses et contagieuses transmises par l'eau et par toxi-infection alimentaire caractérisé par une fièvre (état de stupeur et de troubles digestifs).

La fièvre jaune est une maladie virale qui fut décrite pour la première fois au milieu du XII au Yucatàn (Mexique). Elle est due à un arbovirus (virus transmis par un arthropode vecteur), le virus amaril, qui a été isolé en 1927 simultanément au Ghana et au Sénégal, à l'Institut Pasteur de Dakar. Ce virus est transmis à l'homme par des moustiques du genre Aèdes. Le virus amaril infecte également le singe en forêt où persiste un cycle singe-moustique (cycle selvatique) dans lequel l'homme n'est qu'un intrus. La fièvre jaune serait donc avant tout une zoonose, qui existait peut être depuis des milliers d'années et qui a été transmise à l'homme lorsque celui-ci s'est aventuré en forêt tropicale.

L'Afrique est de loin le continent le plus touché, avec 95% des cas recensés dans le monde et d'après l'O.M.S, 200 0005(*) cas et 30 000 décès par an. La fréquence des épidémies et des cas isolés a régulièrement augmenté au cours de ces dernières années comme principalement au Mali et au Soudan en 2005.

Les salmonelles responsables de la fièvre typhoïde et paratyphoïde ayant l'homme pour réservoir, la contamination se fait par injection d'eau ou d'aliments ayant subit une contamination fécale d'origine humaine. Comme toutes maladies à transmission oro-fécale, ces fièvres surviennent le plus souvent dans des zones où l'hygiène est précaire.

Le graphique ci-dessous montre la fréquence des maladies infectieuses parmi celles rencontrées par les populations de Banconi.

Graphique n°2 : les pathologies fréquentes à Banconi.

Source : enquête personnelle (Août 2009).

Ce graphique nous montre les pathologies fréquentes et leurs proportions dans le quartier de Banconi. Il ressort que le paludisme demeure le plus important soit 58,33%, ensuite les autres pathologies comme les diarrhées, le choléra soit 30% et les fièvres avec 11, 67%.

Le tableau ci-dessous relatif aux pathologies enregistrées à l'ASACOBA en 2008, confirme en partie les résultats de notre graphique ci-dessus.

Tableau n°8 : taux de morbidité des pathologies enregistrées à travers les consultations à l'ASACOBA en 2008.

Les pathologies

Nombre de cas

Taux

Paludisme

12 568

42%

Infections pulmonaires

8 670

29%

Maladies diarrhéiques

8 085

27%

Infections génitales

5 972

20%

Autres parasitoses

4 194

14%

Infections urinaires

2 698

9%

Schistosomiase

1 802

6%

Plaies abcès

1 270

4%

Source : ASACOBA (résultat des activités 2008).

Ce tableau donne les résultats des consultations des femmes et des enfants à l'ASACOBA ; il ressort que parmi les pathologies enregistrées à travers les consultations, le paludisme, les infections pulmonaires, les maladies diarrhéiques sont les plus importantes.

Ø Deuxième forme (phénomène de pollution) :

La mauvaise gestion des déchets ménagers a entraîné non seulement la prolifération des insectes nuisible à la santé de l'homme mais aussi une pollution de plus en plus remarquable promettant la dégradation des conditions environnementales et sanitaires publiques des populations.

Ainsi, à Banconi, les déchets ménagers (ordures et eaux usées) constituent chacun un front agressif pour l'environnement.

- Déchets solides : la prolifération des dépôts anarchiques d'ordures, l'utilisation des marigots comme dépôts d'ordures, l'incinération des ordures constituent une menace pour l'eau, l'air et le sol.

Les mauvaises odeurs, la prolifération des ordures dans les rues et dans les rues et dans les collecteurs naturels des eaux usées et pluviales ont entraîné un malaise au niveau des habitants.

D'après l'O.M.S, `'la santé est un état de bien être complet : physique, mental et social et non pas simplement l'absence de maladies ou d'infirmité''6(*).

La santé renferme la notion d'équilibre et d'harmonie du corps humain en son sein et dans son adaptation dynamique au milieu ambiant.

Certes, l'incinération des ordures provoque la pollution de l'air qui peut entraîner des maladies pulmonaires...

- Déchets liquides : selon Louis Pasteur7(*) « un agent provoque une maladie selon un enchaînement logique, cartésien de phénomènes ». la maladie est l'aboutissement d'un processus linéaire déclenché par un facteur, le microbe. Les dangers potentiellement présents dans une eau sont soit des molécules chimiques toxiques, soit des micro-organismes (vers intestinaux, virus, bactéries, protozoaires).

Au Mali, les maladies hydriques fréquentes sont : le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoide, la bilharziose (toutes ces maladies sont liées essentiellement aux micro-organismes) et le goitre qui favorise l'hyperthyroïdie due à l'absence d'iode dans l'eau.

Les diarrhées aigues sont presque toujours d'origine infectieuse.

La prévalence des diarrhées aigues infectieuses varie en fonction de la saison, de la localisation géographique, du groupe d'âge étudié et des conditions hygiéniques et sanitaires.

Dans les pays en développement, elles présentent la première cause de mortalité infantile. Sous nos climats, l'immense majorité des diarrhées aigues sont bénignes et guérissent spontanément.

Elles entraînent surtout des complications chez les jeunes enfants, les sujets âgés ou immunodéprimés.

La lutte contre les maladies liées à l'eau d'alimentation reste un enjeu majeur dans les pays développement, où les diarrhées sont la 2è cause de mortalité infantile. L'O.M.S affirme régulièrement que la qualité micro biologique de l'eau reste la première préoccupation de santé publique à l'échelle mondiale. La contamination de l'eau de boisson joue un rôle très important dans ces pays du fait de l'absence d'assainissement et des difficultés d'approvisionnement en eau. Ces difficultés empêchent une bonne hygiène alimentaire ou personnelle ce qui augmente le risque d'infection. La typhoïde reste répandue et des épidémies de choléra surviennent et se propagent à l'échelle des continents.

L'eau, ressource naturelle indispensable à la vie est devenu de manière directe ou indirecte l'une des causes de maladie ou de mort. La mauvaise gestion des déchets ménagers entraîne la pollution de la nappe phréatique pouvant entraîner elle aussi la pollution des eaux de puits qui ne sont pas traitées suivant les normes d'hygiène mais consommées par des populations à 70% faute de problème d'approvisionnement en eau potable dans certains endroits.

De plus, les fèces humaines contiennent des micros organismes pathogènes.

Sachant qu'à Banconi, une portion de population fait de mauvaise pratique en matière d'hygiène et d'assainissement comme la vidange des latrines et puisards, force est de reconnaître que la dégradation de la qualité de l'eau des puits est possible.

Une population relativement pauvre ne peut pas couvrir tous ses besoins en matière d'eau avec de l'eau potable (robinet) dont le service d'approvisionnement est médiocre par endroit aux sources publiques lucratives.

Les dangers liés à la contamination microbienne de l'eau ne se limite pas aux gastro-entérites aigues.

Certaines bactéries pathogènes transmises par l'eau ne sont pas d'origine entérique. Ce sont des bactéries qui vivent dans l'environnement et peuvent engendrer des infections, le plus souvent chez des personnes immunologiquement fragiles. La plus connue est la lésionnelle.

Ainsi, les maladies hydriques ont été identifiées dont les plus fréquentes sont entre autres le paludisme, les diarrhées, choléra, amibiase, filarioses...

Dans les pays en développement, 80% des maladies sont représentées par les maladies hydriques parmi lesquelles la diarrhée constitue la principale cause de mort des enfants.

Le diagramme ci-dessous présente le paludisme, la méningite+la fièvre jaune en 2008 dans le District de Bamako.

Graphique n°3 : taux de paludisme, de la méningite+la fièvre jaune en 2008 dans le District de Bamako.


Source : Mairie de la commune I, 2008.

Ce diagramme nous donne les taux de contamination du paludisme, de la méningite+la fièvre jaune dans le District de Bamako.

A l'image de ce graphique, il ressort que le paludisme est plus important en termes de pathologies courantes dans le District de Bamako.

3.1.2 Perspectives :

A l'instar ses quartiers spontanés, les méfaits des maladies endémiques et épidémiques ont entrainé une pression sur les facteurs socio-économiques des habitants du quartier de Banconi.

3.1.2.1 Les conditions socio-économiques :

Les conséquences de la mauvaise gestion des déchets ménagers ont joué sur les conditions socio-économiques (niveau de revenu et de pauvreté) des habitants du quartier de Banconi.

· Les conditions sociales : en Afrique, les conduites à tenir devant le malade engagent le corps social. La perception de la maladie, les coûts économiques, les charges sociales, le choix de l'itinéraire thérapeutique sont déterminantes dans l'explication des conditions sociales de la maladie.

L'individu malade, perd son état de bien être physique et moral, ainsi la maladie peut être un véritable problème de société dont les émotions, les résonnances engendrent bien des malaises au sein du cercle de la famille, amis, camarades, de la communauté.

En effet, la maladie engendre un malaise social au sein d'un ménage, d'une communauté...en ce sens qu'au sein d'un ménage pauvre où un ou des membres tombent fréquemment malade, entraînent souvent un refus partiel ou un découragement à l'accompagnement du patient jusqu'à son rétablissement, à la longue c'est l'éclatement du tissus social...

· Les conditions économiques : les maladies d'origine insalubres entraînent une pression sur les ressources économiques d'un pays. Les maladies endémiques et épidémiques nécessitent d'énormes dépenses pour les éradiquer.

Chaque année, l'état débourse plusieurs milliards de nos francs pour des campagnes d'information, de sensibilisation, de vaccination, de soin...pour la prévention des maladies transmissibles comme le paludisme...

En cas de maladie, les incapacités de travail occasionné sont autant de pertes encore plus importantes qu'elle puisse conduire à la mort.

Le gros quartier de Banconi, caractérisé par la précarité des conditions de vie, on tombe fréquemment malade et si un enfant tombe malade, presque les 2/5 du budget mensuel de la famille qui ne dépasse guère 50 000 F CFA y est investi. Ainsi, beaucoup de ménages font recours à la pharmacopée ou à la `'pharmacie mobile'' dont cette dernière ne garantit pas des soins curatifs.

Par ailleurs, tout le monde n'a pas de moustiquaire et les maisons ne sont pas traitées par les insecticides ; même ceux qui le font ne font pas un traitement régulier.

3.1.2.2 Suggestions :

Les déchets ménagers sont dangereux pour la santé de l'homme, mais utile lorsqu'ils sont bien gérés.

· Les propositions :

La problématique de la gestion des déchets ménagers et ses conséquences sur la population relèvent : de la façon de gérer, les habitudes de tout un chacun en matière d'hygiène et d'assainissement.

En résumé, pour surmonter l'impact des déchets sur la santé des populations, il faut des stratégies de gestion efficace des déchets ménagers. Pour ce faire, il faut :

- Construire des dépôts de transit et final ;

- Planifier la collecte, l'acheminement et le traitement des déchets,

- Informer et sensibiliser la population,

- Appliquer rigoureusement les textes,

- Appuyer les structures en matériel, humain et financier,

- Adopter un règlement de police en matière d'hygiène et d'assainissement,

- Construire un réseau de drainage fiable et améliorer l'existant,

- Construire un réseau de mini égout et égout,

- Construire des bassins d'épuration des eaux usées...

La politique nationale d'hygiène8(*) a été adoptée en janvier 1996. Elle était prévue par le schéma directeur et partie intégrante du Plan d'Action National Environnemental (PANE). Elle s'est assigné les objectifs suivants : améliorer les comportements individuels et collectifs de la communauté, augmenter le financement des programmes d'hygiène publique, améliorer les taux de couverture en assainissement, mettre en place une banque de données sur l'hygiène. La priorité est accordé à l'I.E.C surtout des femmes et des enfants.

· Les avantages :

Pour lutter contre la pollution de l'environnement, une technique de recyclage des déchets plastiques es pavés a vu le jour. Le pavé s'obtient à partir d'un mélange de déchets plastiques fondus et de sable fin qu'on malaxe avant de passer dans des moules traditionnelles. Les déchets plastiques servent aussi de combustible pour la cuisson des pavés.

La technique des pavés est de plus en plus utilisée pour le revêtement des rues de plusieurs viles d'Afrique de l'ouest depuis le début des années 1990, avec l'appui financier des donateurs étrangers. Selon des techniciens, le revêtement effectué avec des pavés sont moins coûteux et plus résistants.

Les déchets plastiques agressent la vue aussi bien en ville qu'en brousse, mais constituent surtout un danger permanent pour les ressources naturelles et les animaux. Le plastique est une matière non biodégradable qui bouche les canalisations et les caniveaux d'évacuation des eaux pluviales et usées.

3.2 Impact des déchets ménagers sur l'environnement :

La situation actuelle de l'environnement est intimement liée à la situation actuelle de la gestion des déchets ménagers dans les pays en développement.

3.2.1 Les déchets ménagers :

Pendant longtemps, les hommes se sont peu préoccupés de leur milieu naturel, s'ingérant dans la nature et usant d'elle souvent sans mesuré, aménageant à tour de bras et rejetant largement effluents et déchets de toutes sortes dont les déchets ménagers. Le constat est dramatique aujourd'hui.

Des zones entières ont été dévastées et nombre de cours d'eau et nappes souterraines sont en cours de risque.

3.2.1.1 Les déchets solides :

Les ordures ménagères augmentent sans cesse de volume. Les déchets initialement, purement organiques, totalement biodégradables laissent place de plus en plus à un ensemble à un ensemble complexe, hétérogène plus ou moins dégradable.

La décomposition des déchets solides (les éléments organiques qu'ils contiennent) sous l'action de l'eau, l'air et de la température sont susceptibles de provoquer des dangers immédiats ou lointains incalculables sur l'environnement de l'homme (les pollutions, les mauvaises odeurs...).

Le phénomène est assez grave lorsque les déchets sont mal gérés car ils sont composés de matériaux fermentescibles, matériaux recyclables et inertes et des matériaux plastiques.

Les déchets solides constituent l'un des dangers les plus importants pour l'environnement notamment par la pollution de l'eau, sol et de l'air.

Dans le District de Bamako, le ministère de l'environnement et de l'assainissement a recensé en 2005, 188 points noirs d'occupation anarchique à travers les différentes communes dont 134 occupations de bas fonds repartis comme suit : 9 à Farakoba, 21 à Molobalini, 45 à Banconi et 59 à Farakoni.

En commune I notamment à Banconi, l'impact des déchets solides se fait sentir.

En effet, sur le long des ruisseaux ou marigots, sont entassées des ordures qui sont certes à l'origine de la pollution du sol et de l'air. En plus des ordures, les boues des latrines enterrées souvent ou déversées dans les environs des concessions s'avèrent plus menaçant...

3.2.1.2 Les déchets liquides :

Les déchets liquides sont un autre problème crucial pour le bien être de l'environnement.

La gestion des déchets liquides à Banconi, laisse voir que les conséquences sont néfastes sur l'environnement.

L'élimination des excréments et des urines dans des conditions insalubres constitue l'une des causes d'infection les plus courantes de l'environnement. La stagnation et l'infiltration des eaux usées sont des facteurs qui influencent la dégradation des éléments de l'environnement.

Le non respect des normes dans la réalisation des ouvrages d'assainissement individuels est une base de la pollution des ressources en eau.

Paramètres chimiques :

L'évaluation de la quantité des ions présents dans l'eau. Les normes de l'O.M.S pour ces ions sont :

- Le chlore total>0,25mg/l

- Le chlore libre>0,2mg/l

- Les nitrates<50mg/l

- Les nitrites<3mg/l

- Le sulfate<250mg/l

- Le phosphate<5mg/l

Paramètre des micro-organismes :

Il s'agit de rechercher la présence des coliformes totaux, des coliformes fécaux et des streptocoques fécaux.

Les normes de l'O.M.S sont :

- Coliformes totaux <10/100 ml d'eau

- Coliformes fécaux = 0/100 ml d'eau

- Streptocoques fécaux = 0/100 ml d'eau.

3.2.2 Les pollutions environnementales :

La pollution augmente en raison notamment de l'accroissement rapide de la population. Chaque être vivant produit inévitablement des déchets.

La pollution de la nappe superficielle est généralisée à Bamako et localisé dans plusieurs secteurs9(*). A titre d'exemple, la teneur en nitrites dans les puits de Bozola est de 2,23mg/l, 145,2mg/l à Niaréla alors que la norme admise est de 0,10mg/l.

La stagnation des eaux usées et leur infiltration, le non entretien et les défaillances des ouvrages d'assainissement sont les causes de plusieurs pollutions et de multiplication des vecteurs de maladies.

Cet état cause beaucoup de problèmes de santé publique et de pollution de l'air, eau et sol dont les conséquences sont l'explosion des gîtes larvaires et l'augmentation de la prévalence du paludisme, fièvre typhoïde, hépatites, dermatoses, maladies diarrhéiques gastro-intestinales.

Selon l'O.M.S, 80 à 85% des maladies ont un lien étroit avec l'insuffisance d'assainissement en Afrique tropicale.

Les déchets ménagers sont à l'origine de plusieurs types de polluants, parmi lesquels :

- Le méthane : abondamment dégagé par la décomposition des matières organiques, il contribue fortement à l'effet de serre. En décharge par exemple, il ya formation d'un biogaz contenant de 40 à 60% de méthane (le reste étant du gaz carbonique, de l'azote, du gaz sulfhydrique, et divers acides plus ou moins volatils et soufrés) sur une période pouvant atteindre une dizaine d'années.

- L'acide chlorhydrique : il est produit par l'incinération (la combustion d'une tonne de déchets ménagers entraîne l'émission de plus de 7 kg d'acide chlorhydrique).

3.2.2.1 La pollution hydrique :

Les eaux usées domestiques sont riches en déchets organiques, graisses (eaux de cuisine), matières minérales (eaux de bain, de lessive) et hydrocarbonates, azote, phosphore et potassium (eaux vannes ou eaux usées du W.C) qui polluent l'eau.

Une eau est dite polluée lorsque ses qualités sont dégradées, perturbant la vie aquatique et rendant son utilisation dangereuse pour l'homme et les animaux.

Une eau à usage domestique doit être de goût agréable.

Cependant, les eaux de puits du quartier de Banconi sont dégoutantes. Cette dégradation résulte de la présence de polluants en quantité suffisante pour qu'elles puissent être nocives.

Pour le contrôle de la qualité des eaux, une structure a été créée à l'occasion en 1990 appelé Laboratoire de la Qualité des Eaux (L.Q.E). Ce laboratoire a pour mission de déterminer, gérer, et de protéger la qualité des eaux du territoire national, notamment par la réalisation des activités suivantes :

- L'échantillonnage et analyse physico-chimiques et bactériologiques des eaux, incluant le suivi et le contrôle de leur qualité ;

- Analyse des dépôts et des sédiments ;

- Etudes hydro chimique et hydrodynamique sur l'origine et l'évolution des nappes d'eau ;

- Etudes et mesures correctives contribuant à l'amélioration et à la protection de la qualité des eaux ;

- Inventaire des données sur la qualité des eaux et de la constitution d'archives.

En 2000, le L.Q.E a effectué 2121 analyses bactériologiques et physico-chimiques. Les analyses effectuées comprennent près d'une trentaine de paramètres physico-chimiques et microbiologiques requis pour évaluer la qualité des eaux souterraines. De l'ensemble des analyses effectuées, 90% portent sur des échantillons d'eaux souterraines et de surface, tandis que 10% portent sur des échantillons d'eaux usées.

La pollution des eaux souterraines est fréquente. Elle est bactériologique, chimique ou physique (température et radioactivité).

Les matières organiques sont des matières oxydables qui nécessitent pour leur décomposition une certaine quantité d'oxygène, c'est pourquoi elles sont considérées comme des matières polluantes.

Ces polluants sont :

- Soit des substances qui perturbent l'équilibre biologique de l'environnement ;

- Soit des substances toxiques pour les êtres vivants.

Parmi les polluants, nous avons les polluants organiques qui sont des produits rejetés par les êtres vivants : excréments, déchets alimentaires.

Ils sont biodégradables c'est-à-dire qu'ils s'éliminent progressivement dans l'eau de façon naturelle, par réaction chimique ou par l'action des micro-organismes présents naturellement dans l'eau ; les contaminants microbiologiques qui sont des microbes pathogènes peuvent provoquer des maladies tant pour la faune et la flore que pour l'homme.

D'après les conclusions du schéma directeur et programme de drainage des eaux pluviales de l'assainissement des eaux usées du District de Bamako, les normes de dégradation des qualités de l'eau de la nappe phréatique ont été largement dépassées.

- L'eau pour la plupart est chlorée et hydrocarbonatée avec comme cation fréquent le sodium ;

- Le PH peut descendre à des valeurs très faibles de l'ordre de 3,7 ;

- Les zones de concentration élevée sont les quartiers à peuplement ancien pour toutes les périodes.

- Les minéralisations totales moyennes sont de 0,3g/l ;

- Les concentrations augmentent généralement en saison des pluies.

On relève d'après ces résultats, qu'en plusieurs fois, les concentrations limites tolérées généralement par les normes ont été généralement dépassées. Ceci dénote une pollution très avancée de la nappe10(*).

Les concentrations des eaux usées mélangées aux déchets solides en DBO et DCO à Banconi11(*) est respectivement de 400mg/l en DBO5 et 1152mg/l en DCO.

Ces facteurs sont d'autant pus nocifs qu'ils contaminent directement le sol par ruissèlement générant des charges en DBO et MES.

La DCO, représente l'ensemble des matières oxydables et la DBO5, la part des matières organiques biodégradables.

La différence entre DCO et DBO5 représente la charge en matière s organiques peu ou pas dégradables.

Pour les eaux domestiques, le rapport est de 1,5 à 2. Ce qui correspond à une biodégradation facile. Il peut atteindre 2,5 à 3 sans inconvénients très sensible.

Le PH (Potentiel d'Hydrogène) permet de savoir si l'échantillon d'eau est acide, basique, ou neutre. L'échelle des PH varient de 0 à 14. Le PH de neutralité est 7.

Le tableau ci-dessous donne un diagnostic dans certains quartiers de Bamako.

Tableau n°9 : concentration en DBO des eaux usées.

Modalités

Banconi

Lassa

Missira

Quartier Mali

Hippodrome

Medina-coura

A.E.P

(l/hbt/j)

45

45

65

70

120

120

Taux de rejet

50%

50%

65%

70%

80%

80%

Volume des eaux usées (l/hbt/j)

22

22

42

49

96

96

DBO spécifique (g/hbt/j

40

40

40

40

40

40

DBO eaux grises+vannes (mg/l)

1782

1782

948

817

417

417

75% DBO spécifique (g/hbt/j)

30

30

30

30

30

30

DBO eaux grises (mg/l

1336

1336

711

613

313

313

Source : S.T.V : D.S.U.V.A

Le zoning de perméabilité des quartiers de Banconi, Sikoroni, Djélibougou, Djoumanzana, Sotuba, est de 10x10-6 (perméabilité) par m/s est forte.

La pollution du sol est provoquée par des déchets ménagers et leur infiltration dans le sol pollue la nappe phréatique. Une pollution peut aller jusqu'à une dizaine d'années voire plus pour être plus nocive.

La pollution hydrique est intimement liée à celle du sol.

Cependant, la pollution de l'air par les déchets ménagers est le plus souvent produite par l'incinération des ordures et les mauvaises odeurs des eaux usées et ordures proliférées anarchiquement dans les rues.

3.2.2.2 La pollution de l'air :

La pollution de l'air en commune I peut être déterminée d'une part par l'incinération des déchets et d'autres part au transport des particules fines et plastiques par le vent qui rend l'air dangereux à respirer. Le vent véhicule ainsi les bactéries nocives à la santé.

La santé publique est menacée. Cependant, les sources de pollution de l'air sont multiples. Le brûlage anarchique des pneus, des ordures ménagères et des déchets de toutes sortes, les activités industrielles, le trafic automobile, constituent des facteurs polluants de l'air. Par exemple, la fumée dégagée par le brûlage de pneus contient des substances très dangereuses telles que les dioxines et les furannes.

Ces polluants organiques ont une durée de vie qui peut s'étendre sur vingt (20) ans et menace sérieusement la santé publique. Ils peuvent persister dans les tissus graisseux du corps humain. Ils sont cancérigènes et provoquent des malformations, des maladies respiratoires... La nuisance des colorants utilisés par les teinturières est avérée. Les eaux souillées versées sur le sol contiennent des éléments polluants. Leur contact avec l'air est aussi dangereux.

Au regard de ces différents éléments, un véritable danger plane sur la ville de Bamako. Les pratiques polluantes sont quotidiennes dans notre capitale. Cette pollution expose ses habitants à beaucoup de maladies.

3.2.3 Les perspectives et suggestions :

Ces situations de pollution de l'environnement laissent réfléchir comment sera l'avenir de nos futures générations ?

Chacun doit méditer sur sa part de responsabilité dans la dégradation de son environnement afin de minimiser ses effets.

L'insalubrité persistante a une source ; la croissance de la population doit nous amener à innover ou renforcer nos stratégies de lutte contre ses multiples nuisances afin de rendre notre cadre de vie agréable.

3.2.3.1 Les perspectives :

Les déchets ménagers peuvent être valorisés pour contribuer au développement économique de notre pays.

Avec les déchets ménagers, on peut obtenir du pavé, du biogaz, des carreaux, du compost pour rentabiliser le maraichage...

3.2.3.2 Suggestions :

Pour un environnement sain et sans impact négatif sur les populations, nous devons entreprendre des stratégies efficaces de collecte et de traitement des déchets ménagers ainsi que les infrastructures les supportant.

Pour faire, il faut bien définir le rôle de chacun : autorités administratives et politiques, partenaires, citoyens et acteurs.

Il faut une politique efficace de gestion des déchets ménagers, une synergie d'action des acteurs intervenants dans ce domaine, une prise de conscience des citoyens aux pratiques d'hygiène et d'assainissement.

Cependant, il faut :

- Renforcer l'information, éducation, communication dans le cadre de l'application des textes sur les violations des règlements ;

- Faire la promotion des ouvrages d'assainissement et leur entretien régulier ;

- Curer régulièrement les caniveaux et collecteurs (marigots) avant le début de chaque hivernage ;

- Aménager les grands collecteurs (marigots) par le revêtement maçonné des berges.

- Construire des réseaux de mini égouts et égouts ;

- Appliquer rigoureusement la loi N°01-020 du 30 Mai 2001, relative aux pollutions et nuisances.

Le schéma directeur d'identification de la tranche prioritaire : Volume 3/4 , est une initiative de solution pour la gestion des eaux usées à Bamako.

D'après ce schéma, trois variantes de desserte en eaux usées ont été identifiées et examinées pour l'horizon 2017. Elles sont les suivantes :

- Variant 1 (V1), consiste à prévoir la couverture de tout le District par un réseau séparatif conventionnel centralisé. Toutes les eaux usées seront évacuées vers le réseau qui lui-même sera raccordé à une station d'épuration ;

- Variante 2 (V2), consiste à couvrir 55% de la superficie de la ville par un réseau conventionnel et environ 45% continuera à être desservi par un système individuel ;

- Variante 3 (V3), consiste à couvrir 55% de la superficie par un réseau séparatif conventionnel et environ 45% par des mini réseaux.

Certes, à l'occasion de la fête du cinquantenaire de l'indépendance du Mali, un vaste programme d'aménagement des infrastructures d'assainissement est entrain de s'exécuter.

Chapitre IV

Gestion des déchets ménagers à Banconi

4.1 La gestion des déchets :

La gestion des déchets ménagers à Banconi constitue une équation difficile à résoudre vu la quantité des déchets produits et la quantité évacuée, le manque d'équipement, le comportement de certaines personnes ne plaident pas en faveur d'une bonne propreté. Il en résulte un faible taux d'évacuation.

4.1.1 Les déchets solides :

La gestion des déchets ménagers à Banconi est une équation difficile à résoudre.

A l'hivernage, certaines personnes attendent la pluie pour verser les ordures dans les eaux de ruissèlement dans les rues, tandis que d'autres situés au bord des marigots en font de ceux-ci, le lieu de dépôt de leurs ordures.

L'une des moyens de gestion des ordures est `acquisition d'une poubelle ; cependant, la majeure partie des ménages enquêtés ont des poubelles, comme l'indique le tableau ci-dessous.

Tableau n°10 : existence et état des poubelles.

Modalités

Flab

Noum

Djang

Zèkènè

Layeb

Existence

poubelles

Oui

41

21

10

8

7

Non

6

6

10

0

11

Etat

poubelles

Bon

17

3

7

3

3

Mauvais

24

18

3

5

4

Source : enquête personnelle (Août 2009).

A Banconi, 72,5% des ménages disposent de poubelles mais seulement 37,9% ont des poubelles adéquates pendant que 60,1% utilisent de vieux récipients.

Ceux qui n'ont pas de poubelles, représente 28,5% des ménages enquêtés ; et sont généralement des ménages situés au bord des marigots qui font de ce dernier le lieu de dépôt de leurs ordures pendant que les autres font recours à l'incinération.

Dans la plupart des cas, les poubelles ne peuvent pas contenir les ordures, c'est pourquoi les poubelles sont souvent débordées d'ordures avant le passage du G.I.E qui ne ramasse que celles contenues de la poubelle.

Certes, beaucoup de ménages ne sont pas abonnés aux prestations des G.I.E.

Tableau n°11 : nombre d'abonnés aux prestations des G.I.E.

Quartiers

Modalités

Flab

Noum

Djang

Zèkènè

Layeb

Abonnés

42

3

19

4

5

Non abonnés

5

17

8

4

13

Source : enquête personnelle (Août 2009).

A Banconi, sur les 120 ménages enquêtés, 73 sont abonnés aux prestations des G.I.E soit 60,8% et 47 non abonnés soit 39,2%.

Certes, les avis sont partagés sur la satisfaction des abonnés aux services des G.I.E. pour certains, les G.I.E ne sont pas dynamiques voire nuls ; par contre, pour d'autres, leurs prestations sont assez bien.

Cependant, les non abonnés sont des ménages qui gèrent de façon traditionnelle leurs déchets.

4.1.2 Les déchets liquides :

L'évacuation des eaux usées ménagères et pluviales à Banconi est assurée par les caniveaux situés au bord des voies bitumées, par le réseau d'égout à faible diamètre, réalisé en Décembre 1999 à Flabougou par l'O.M.H (Office Malienne de l'Habitat) avec 414 familles connectées. Les frais de réalisation de ce réseau étaient remboursables, avec une longueur de 12 km. Chaque famille connectée devait rembourser une somme de 127 000 F CFA, cela pourrait servir à la réalisation d'autres types d'infrastructures.

Il existe des caniveaux aux abords des principaux axes routiers de Banconi :

- De la R.R 14 (Route Régionale n°14) au marché de Layebougou,

- De la bretelle Nelson Mandela à la frontière Korofina nord à travers les secteurs Flabougou et Zèkènèkorobougou,

- De la frontière Banconi plateau/Hippodrome jusqu'au pont de Djanguinebougou,

- De la frontière Hippodrome à travers Banconi plateau au marché de Layebougou.

Le tableau ci-dessous, donne un diagnostic sur les caniveaux à Banconi.

Tableau n°12 : état des caniveaux.

Nombre total des caniveaux 16

Nombre

Dégradé taux

Nombre

Non dégradé taux

7

43,75%

9

56,25%

Curés

Non curés

A ciel ouvert

Longueur

03

13

16

8500m

Source : S.A.C.P.N

Le nombre de caniveaux curé représente 18,75%, non curé 81,25%. Les caniveaux deviennent de plus en plus les lieux de prolifération des ordures de toute sorte et sont le plus souvent remplis d'ordures à cause de l'insuffisance de nettoyage.

Cependant, le marigot est le principal draineur des eaux usées ménagères et pluviales de Banconi.

Ces eaux usées proviennent de la lessive, du nettoyage, latrines, puisards, boues des latrines...

La topographie du terrain est un véritable handicap à la réalisation des infrastructures de drainage des déchets liquides à Banconi du fait que le sol est accidenté par endroit.

La photo ci-dessous, montre le marigot (Tienkolé) collecteur des eaux usées et pluviales situé entre Djanguinebougou et Layebougou.

Photo n°2 : le marigot (Tienkolé) servant de dépôt d'ordures.

Source : photo personnelle (03/01/2010).

Cette image montre un dépôt anarchique de déchets le long du marigot le `'Tienkolé'' à Banconi.

Il ressort de cette photo que la population riveraine des marigots les utilise à des fins de dépôt d'ordures.

Cependant, l'incivisme des uns et le poids des traditions des autres rendant l'insalubrité complexe et difficile à résoudre.

La vidange manuelle des puisards et latrines est la technique assez répandue non seulement en raison du coût abordable mais que les latrines traditionnelles ne sont pas vidangeables efficacement que manuellement. Les boues sont enterrées aux alentours de la concession ou déposées dans la rue. Le prix d'une vidange varie entre 5 000 F et 14 000 F ou selon la taille de la fosse. La vidange mécanique est faiblement pratiquée dans les quartiers périphériques. Certaines parties sont inaccessibles par le spiros à cause du relief et de l'étroitesse des rues. Le coût va de 15 000 F à 17 500 F par voyage.

Le tableau ci-dessous montre les lieux d'évacuation des eaux usées et le type de vidange des latrines et puisards à Banconi.

Tableau n°13 : évacuation des eaux usées ménagères par quartier et type de vidange des puisards et latrines.

Modalités

Flab

Noum

Djang

Zèkènè

Layeb

Evacuation des eaux usées

Cour

1

0

0

1

4

Caniveau

16

0

0

1

0

Puisards

23

18

5

4

3

Rue

7

9

15

2

11

Type de vidange

puisards

Manuel

3

13

5

4

3

Autres

20

5

0

0

0

latrines

Manuel

3

2

6

1

11

Autres

44

25

14

7

7

Source : enquête personnelle (Août 2009)

Ce tableau montre que le problème de la gestion des déchets liquides ménagers est très délicat.

En effet, seulement 44,2% des ménages enquêtés ont des puisards et environ 52,8% font une vidange manuelle. Les eaux de ces puisards vidés manuellement, sont déversées dans la rue tard la nuit généralement pendant la fin de la semaine.

Cependant, 36,6% des ménages déversent directement leurs eaux usées dans la rue, 5% dans la cour et 14,2% dans les caniveaux.

Les caniveaux sont remplis souvent d'immondices ne servent plus efficacement au drainage des eaux usées et pluviales.

Pour le vidange des latrines, 19,2% des ménages le font manuellement et 80,8% font recours aux spiros (camion citerne qui vide les latrines et puisards) ; ceux-ci ne pouvant pas évacuer les boues des excrétas nécessite une intervention manuelle.

Certes, quelle qu'en soit le lieu d'évacuation des eaux usées et le type de vidange des puisards et latrines, la situation demeure préoccupante.

4.2 Les difficultés de la gestion :

La gestion des déchets ménagers reste très problématique.

Parmi les milliers de m3 de déchets produits dans le District de Bamako dont 766 500 m3 en 2004, seulement 60% est évacué.

Les difficultés de gestion des déchets ménagers à Banconi s'arrangent autour de deux aspects importants qui sont : l'insuffisance d'équipement et les habitudes et traditions des populations.

4.2.1 L'insuffisance d'équipement :

La gestion des déchets ménagers nécessite l'acquisition d'un certain nombre d'équipements tout comme une bonne hygiène le nécessite.

Dans le quartier de Banconi, les équipements publics d'assainissement, d'adduction d'eau potable sont encore embryonnaires.

En effet, il ya un seul dépôt de transit, débordé et non aménagé12(*) situé sur un terrain de football à coté du marché de Banconi Farada et 17 dépôts anarchiques dont 16 situés au niveau des collecteurs naturels d'eaux usées et pluviales.

4.2.2 Les habitudes et traditions :

Le poids des traditions pour les uns et l'incivisme pour les autres sont d'un apport inestimable dans les difficultés de gestion des déchets ménagers à Banconi.

La photo ci-dessous montre une rue inondée d'eaux usées et évoquant ainsi le manque d'infrastructures de drainage des eaux usées, l'incivisme des uns face à la gestion de leurs déchets.

Photo n°3 : une rue inondée d'eaux usées

Source : photo personnelle (septembre 2009).

De cette photo, il ressort que les eaux usées prolifèrent dans les rues n'ayant pas trouvé une canalisation pour couler.

La gestion des déchets liquides ménagers se pose avec acuité à Banconi.

Certes, les ménages évacuent leurs eaux usées partout (cour, rue, caniveaux, marigots, puisards). De nombreux ménages ne respectent pas les règles élémentaires d'hygiène en dépit de la présence de quelques infrastructures d'évacuation et de moyens.

En effet, plusieurs personnes de Banconi ne mesurent pas l'impact des déchets ménagers.

L'aspect financier est un facteur prépondérant dans la gestion des déchets ménagers.

4.3 Les acteurs et les partenaires de la gestion des déchets ménagers :

4.3.1 Les acteurs: plusieurs structures, associations...interviennent entre autres formes dans la gestion des déchets à Banconi.

4.3.1.1 Les G.I.E: créée et régis par le code du commerce par la loi n°92002/ANRM du 27 Août 1992, les G.I.E sont chargés de la collecte des déchets au niveau des ménages vers les dépôts de transit ou anarchiques moyennant des frais de prestation.

Ainsi à Banconi, huit (8) G.I.E opèrent qui sont : G.I.E Keneya walé à Razel, G.I.E MSP (Multi Services Plus) à Noumoribougou, G.I.E Sanya Kalamènè à Djanguinebougou, G.I/E Djeya à Zèkènèkorobougou, G.I.E Keneyaso à Flabougou, G.I.E BSK à Plateau, G.I.E PAT Mali à Layebougou, G.I.E Djeya à Salembougou. Ils ont comme moyens d'équipements : des charrettes à traction animale et des gants, cache-nez pour la protection. Les frais de prestation vont de 1500 à 2000 F CFA.

Ils bénéficient l'aide des partenaires à travers la Mairie de la commune.

Ils sont confrontés à d'énormes problèmes qui sont entre autres l'insuffisance des dépôts de transit, le manque de confiance entre les ménages et eux, l'insuffisance des matériels d'intervention...

En effet, nous avons des collecteurs clandestins qui ne font pas l'objet d'abonnement des ménages. Ils négocient le prix selon la quantité des déchets.

Plusieurs ménages adhèrent à leurs prestations car ils sont souvent efficaces que les G.I.E.

Il s'est avéré que de nombreux ménages du quartier ne sont pas abonnés aux prestations des G.I.E trouvant pour motif que les coûts de transport de ces déchets par les G.I.E sont trop élevés. Aussi, les familles qui se sont abonnés aux prestations des G.I.E, observent de sérieux retard dans l'évacuation de leurs ordures. Les espoirs misés sur eux n'ont pas à présent comblé les attentes car les G.I.E se créent et se disparaissent au fil du temps.

4.3.1.2 La mairie: le District de Bamako est dirigé par un conseil ayant à sa tête un Maire central. Le conseil dresse la politique d'assainissement dont l'application est assurée par les communes.

Le conseil municipal délibère sur l'hygiène publique et l'assainissement, il en assure ainsi la maîtrise d'ouvrage au niveau local, de tout projet de réalisation d'ouvrages d'assainissement collectif. L'administration et les collectivités prennent en charge, avec la participation des usagers concernés, tous les travaux tendant à la réalisation d'ouvrage collectif d'évacuation et de traitement des eaux usées et pluviales (code de l'eau, loi N°02-006 du 31 janvier 2002).

La commune a pour vocation de planifier, d'organiser et de contrôler l'assainissement en tant que service public sur son territoire.

Elle est actuellement chargée de la gestion administrative des G.I.E, suivi et du contrôle du matériel affecté par la D.S.U.V.A, de la coordination de toutes les actions d'assainissement. Une commission dirigée par un conseiller municipal gère généralement les problèmes de salubrité dans les normes.

Ainsi, dans chaque commune, il ya un maire adjoint généralement le troisième chargé de l'assainissement assisté par le délégué de la D.S.U.V.A. les mairies n'ayant pas des moyens d'équipements propre à elles, interviennent à travers la D.S.U.V.A.

- Le S.A.C.P.N (Service d'Assainissement et de lutte Contre les Pollutions et Nuisances) : c'est le secteur chargé de l'assainissement à la Mairie de la commune I. il élabore et oriente la politique d'assainissement.

Ce service est chargé de veiller sur les pratiques des populations en matière d'assainissement et de lutte contre les pollutions et nuisance. Il passe par l'information, sensibilisation des populations sur la préservation de l'environnement, à l'appel aux G.I.E pour la sérénité dans leurs travaux et à l'application des textes pour les éventuelles violations des normes d'assainissement et d'hygiène. Pour ce faire, il intervient par suite d'une plainte des voisins par des pratiques insalubres d'un ménage en envoyant une convocation à l'envers du coupable pour d'éventuelles sanctions selon la loi N°01-020 du 30 Mai 2001, relative aux pollutions et nuisances (les textes).

Dans le cadre de la répression des infractions, l'article 42 de la loi, dispose que, lorsque l'infraction est commise dans le cadre de l'activité d'une personne morale, la responsabilité pénale incombe à toute personne physique qui, de par ses fonctions, a la responsabilité de la gestion, de la surveillance ou du contrôle de cette activité. Ainsi, toute personne morale en casus est tenue à titre principal au paiement des amendes, réparations civiles, frais et dépens. Le texte prévoit dans son article 43, une amende de 3000 à 18 000 F CFA, pour les auteurs d'infractions de détention et d'abandon des déchets domestiques solides dans des conditions favorisant le développement d'organisme nuisibles, d'insectes et autres vecteurs de maladies susceptibles de provoquer des dommages aux personnes et à l'environnement. Les auteurs de brûlis anarchiques tels que l'incinération des déchets domestiques solides en plein air et à l'intérieur de toute agglomération seront sanctionnés. Idem pour les personnes qui déversent dans les cours d'eau, les caniveaux ou autres lieux publics ou privés, les déchets domestiques liquides non conformes aux normes de rejet. Quiconque se sera opposé aux agents verbalisateurs sera puni d'une amende de 20 000 à 120 000 F CFA et d'une peine d'emprisonnement allant de 11 jours à 3 mois ou de l'une des deux peines.

Ainsi, en commune I, la Mairie a signé un contra avec la radio Djèkafo pour passer des émissions d'information, sensibilisation, débats sur l'hygiène et l'assainissement ; faciliter la mise en place des G.I.E ; encourager l'adhésion des ménages aux prestations des G.I.E.

Les espoirs misés sur cette démarche ne donnent pas à présent des fruits mûrs car la population n'a pas confiance aux autorités municipales par le fait que la majeure partie des promesses de campagne n'est pas tenue.

4.3.1.3 Les services techniques et administratifs :

La D.S.U.V.A est l'instrument dont dispose la Mairie du District pour assurer l'évacuation des déchets solides. Elle est dotée de moyens humains et logistiques. Mais le manque de financement la corruption et la vétusté du parc automobile sont les maux qui minent ce service.

· La D.S.U.V.A : (Direction des Service Urbains de Voirie et D'assainissement). Elle est la structure chargée de l'évacuation des déchets ménagers des dépôts de transit et anarchiques vers la décharge finale qui n'a pas vu le jour à présent mais qui est en cours de construction à Noumoubougou sur la route de Koulikoro.

C'est un service d'exploitation et d'exécution chargé de la collecte et de la mise en décharge des ordures ménagères. La D.S.U.V.A est l'élément de l'application de la politique du Gouvernement du District de Bamako en matière d'assainissement.

Elle est responsable de :

-l'entretien du réseau de voirie à l'exception des routes rurales et nationales ;

-l'entretien des ouvrages d'assainissement ;

-la réalisation des travaux de voirie et des ouvrages d'assainissement ;

-nettoyage des espaces publics ;

-la vidange des fosses septiques et des installations sanitaires ;

-curage des caniveaux qui est maintenant confié aux G.I.E ;

-la collecte et de l'évacuation des déchets solides ;

-l'entretien des véhicules du District de Bamako ;

-l'organisation des manifestations de pavoisement.

Elle agit au niveau des communes par l'intermédiaire de divisions. Ainsi, on trouve une division pour les communes I et II, une division pour les communes III et IV et une dernière pour les communes V et VI.

Créée par l'arrêté N°54 D.B.I.C.B du 26/05/1990, la D.S.U.V.A est chargée d'assurer la conception, programmation et la coordination des activités d'assainissement et de voirie dans le District de Bamako.

La D.S.U.V.A est divisée en trois services intervenant dans la gestion des déchets ménagers. Ces trois services sont : le service d'assainissement (SS) divisé en quatre services sectoriels, le service des travaux de voirie (STV) et le service de maintenance et atelier (SMA).

· Le service d'assainissement (S.A): il est divisé en quatre secteurs intervenant chacun dans un espace bien déterminé. Un délégué de chaque service sectoriel travaille dans chaque commune en collaboration avec le maire adjoint chargé de l'assainissement avec lequel il fait la programmation. Certes, les parties les plus débordées sont ciblées pour les opérations d'évacuation).

Une association du nom de Bessin, associe plusieurs acteurs de la gestion des déchets ménagers dans la commune I, présidé par Mme le Maire de la commune I, les G.I.E d'assainissement, la B.U.P.E, le S.A.C.P.N et le SS1 de la voirie tous sont motivé pour la promotion de la salubrité en commune I.

· Le service des travaux de voirie (STV) : avant l'avènement de la démocratie, le STV s'occupait de la réalisation et l'entretien des ouvrages publics d'assainissement. Après cet évènement, le gouvernement a encouragé la création des G.I.E dans le cadre de la réduction du taux de chômage des jeunes et la promotion du libéralisme économique en leur confiant plusieurs taches comme celle de la collecte des ordures, du curage des caniveaux... Maintenant avec le manque ou l'insuffisance d'équipement, il n'intervient en tant que assistant.

Il est divisé en deux sections : l'une chargée de l'entretien des voies bitumées et latéritiques et l'autre de la réalisation des infrastructures publiques d'assainissement.

· Le service de maintenance et atelier (SMA) : il est chargé de la réparation et de l'entretien des engins roulants et statiques.

Il est divisé en trois sections qui sont la technique, la mécanique et la menuiserie (métallique et bois).

L'état met à la disposition du SMA 2 500 000 F CFA par trimestre pour la maintenance des engins du parc auto. L'insuffisance des moyens et le ralentissement de l'approvisionnement en pièces de rechange entraînent la maintenance partielle des engins, chose qui joue sur l'espérance de vie des équipements. La durée de vie normale d'un camion est de cinq (5) ans13(*). Les dons de véhicules que les partenaires nous font, sont des engins déjà utilisés. Ces partenaires sont notamment la Mairie d'Angers, Lyon... La vétusté des équipements rend le rendement faible et est un facteur prépondérant de ce que nous vivons aujourd'hui.

En son temps, le gouverneur du District de Bamako, Mr Yaya Bakayoko a initié une étude de faisabilité sur la décentralisation de la voirie c'est-à-dire divisé les matériels de la D.S.U.V.A entre les communes du District. Les mairies devaient ainsi assurer le fonctionnement de leurs voiries avec l'appui du Gouvernorat du District. Après un bout de temps, les mairies se sont montrées incapables d'assurer le fonctionnement suite aux coûts de maintient du parc. Pour ce faire, elles devaient faire contribuer les populations à la réussite de l'initiative.

Le deuxième volet est venu suite au don du Japon au Mali qui était une quarantaine de camion au temps du Gouverneur du District Karamoko Niaré.

Que ce soit les services de voirie ou les G.I.E, aucun ne dispose de matériels suffisants pour ses tâches.

· La D.N.A.C.P.N : (Direction Nationale d'Assainissement et de lutte Contre les Pollutions et Nuisances).

Créée par l'ordonnance N°098-27/P-RM du 25 Août 1998, a pour mission l'élaboration des éléments de la politique nationale en matière d'assainissement et de contrôle des pollutions et nuisances et sa mise en oeuvre. Dans ce cadre, elle est chargée de :

- Suivre et veiller à la prise en compte par les politiques sectoriels et les plans, programmes de développement des questions environnementales et la mise en oeuvre des mesures arrêtées en la matière ;

- Assurer la supervision et le contrôle technique des procédures d'études d'impact sur l'environnement ;

- Elaborer et veiller au respect des textes législatifs, réglementaires et normatifs en matière d'assainissement et de contrôle des pollutions et nuisances ;

- Assurer la formation, l'information et la sensibilisation des citoyens sur les problèmes d'insalubrité, de pollution et de nuisance en rapport avec les structures concernées, les collectivités territoriales et la société civile ;

- Assurer avec les structures concernées le suivi de la situation environnementale du pays.

4.3.2 Les partenaires de la gestion en commune I :

Beaucoup d'ONG, associations interviennent en commune I d'une manière ou d'une autre dans la gestion des déchets ménagers.

En résumé, les progrès enregistrés dans l'assainissement de manière générale résultent en grande partie de l'appui des partenaires au développement à travers des projets et programmes avec l'état ou directement avec les collectivités territoriales ou des associations. Ces partenaires de plus en plus nombreux, contribuent techniquement et financement à l'amélioration de l'assainissement au Mali en général et particulièrement en commune I. l'état malien se trouve incapable de prendre et de réaliser tous ces souhaits en matière d'assainissement.

Les associations et les ONG soutiennent les activités des G.I.E grâce à un appui technique, notamment en organisant des formations, en aidant au montage des dossiers de demande de financement, à des dotations en matériels essentiellement des charrettes et des ânes. Nous pouvons citer principalement : SNV, AJA Mali, Alphalog, ENDA Tiers Monde, World Education, Action Mopti et la croix rouge Malienne.

Le tableau ci-dessous donne un effectif des partenaires qui interviennent dans le domaine de l'assainissement, du développement social, santé...en commune I du District de Bamako.

Tableau n°14 : liste de quelques partenaires et leurs types d'appui.

Noms

Domaine d'intervention

activités

Zone couverte

Type d'appui

SNV

Renforcement des capacités des acteurs

Assainissement, santé...

Commune I

Matériels, formation, financement

ACF

Inondation

salubrité

Banconi

Matériel

Water-Aid

Forage, adduction d'eau

forage

Mali

Matériel et action sociale

AMASBIF

Appui aux aides ménagères, hygiène du milieu

 

Commune I, Gao, Koulikoro

Matériel

GUAMINA

Environnement, développement social

Développement social

District

 

AMRAD

Appui initiative de base, développement local décentralisé

 

District

Développement local décentralisé

JIGI

Projet ciwara santé

Santé, hygiène, reproduction, assainissement

District

Matériel, formation, sensibilisation

Culture et développement de la ville de Meylan

Culture, éducation, gouvernance et citoyenneté

Formation, assainissement

District

Financement

Source : Mairie de la commune I (2007).

Conclusion

Cette étude a porté sur l'impact des déchets ménagers sur la santé et l'environnement en commune I du District de Bamako : cas de Banconi.

L'approche méthodologique de cette étude s'est appuyée sur la réalisation d'enquête quantitative et qualitative et d'un stage.

A la lumière des résultats obtenus, nos hypothèses ont été vérifiées.

La production des déchets ménagers augmente sans cesse. Cette augmentation ne s'est pas accompagnée par la réalisation d'infrastructures adéquates. A cela s'ajoute l'insuffisance d'équipements de collecte. En 2005, la production journalière était de 2100m3/j, dont 987m3/j évacuée à Bamako, soit 47%.

Certes, le taux d'évacuation a atteint 60% en 2009.

Ils sont composés de matériaux fermentescibles, matériaux recyclables et inertes et des matériaux plastiques.

L'insuffisance d'équipements de collecte a donné naissance au débordement des dépôts de transit et à la prolifération des dépôts anarchiques à travers la ville.

Il s'est avéré que les déchets ménagers ont un impact sur la santé des populations par la persistance des maladies endémiques comme le paludisme avec un taux de prévalence élevé dans le District de Bamako particulièrement à Banconi, la diarrhée qui constitue l'une des causes de morbidité des nouveaux nés, fièvre jaune, fièvre typhoïde...et épidémique comme le choléra, grippes...

Cependant, les déchets ménagers entrainent la pollution de l'environnement notamment celle des eaux superficielles et souterraines, le sol et contribuent à la pollution de l'air d'où des études comme celle de Consortium Kittelberger, Uni conseils, SETA Mali sur le schéma directeur et programme de drainage des eaux pluviales, d'assainissement des eaux usées du District de Bamako, Schéma directeur et définition de la tranche prioritaire, volume 4/4 ont montré que les normes de pollution ont été largement dépassées à Bamako.

En effet, la prolifération des déchets ménagers à Banconi relève de la mauvaise gestion d'une part des autorités par l'insuffisance des infrastructures et d'équipements de drainage, de collecte et de traitement des déchets ménagers ; d'autre part par le faible taux d'adhésion des populations aux prestations des G.I.E, l'incivisme et les habitudes traditionnelles de gestion des déchets ménagers d'un certain nombre de population.

Au terme de notre étude, nous avons constaté que l'impact des déchets ménagers a entrainé une dégradation du cadre de vie des populations.

Pour améliorer leur cadre de vie, nous proposons les solutions suivantes :

- Réaliser et entretenir les infrastructures de gestion des déchets ménagers ;

- Améliorer les équipements de collecte, de drainage et de traitement des déchets ménagers ;

- Renforcer la sensibilisation de la population sur l'impact de la mauvaise gestion des déchets ménagers, pour les convaincre à adhérer aux prestations des G.I.E ;

- Renforcer les capacités des acteurs de la gestion des déchets ménagers...

La prise en compte de nos suggestions et recommandations permettra de faire un grand pas vers l'amélioration du cadre de vie des populations.

Enfin, cette étude nous a permis d'avoir une connaissance approfondie sur les déchets ménagers. Néanmoins, elle présente des insuffisances.

L'ébauche a posé les bases d'une recherche future pour un développement plus approfondi.

Bibliographie

· Ouvrages généraux :

- Beaujeu Jacqueline, Garnier et Georges Chabot: Traité de Géographie urbaine, édition Armand Colin, 215 pages ;

- Bouaré Seydou, Doumbia Soumana: Projet d'élaboration d'une convention sur le cadre de vie dans le District de Bamako, Octobre 2007, 55 pages.

- Diarra Balla, Ballo Moise, Jacques Champaud: Structure urbaine et dynamique spatiale à Bamako (Mali), éditions Donniya, 2003, 114 pages ;

- Jean Dercourt & Jacques Pacquet: Géologie : Objets et méthodes, BORDAS, Paris, 1990, 400 pages.

- Le petit Larousse illustré 2009 ;

- Mairie de la commune I: Monographie de la commune I, 2007, 113 pages ;

- Mairie de la commune I: Plan d'exécution du PSD de la commune I du District de Bamako, Janvier 2008, 69 pages.

- UNICEF: Analyse de la situation des enfants et des femmes, Mali 1997, 77 pages.

· Ouvrages spécifiques :

- CREPA: Atelier d'élaboration du plan quinquennal d'hygiène et d'assainissement de la commune I du District de Bamako, Mars 2006, 57 pages ;

- Consortium Kittelberger, Uni conseils, SETA Mali: Schéma directeur et programme de drainage des eaux pluviales, d'assainissement des eaux usées du District de Bamako, schéma directeur et définition de la tranche prioritaire, volume 4/4 : plans, 2008, 13 pages ;

- Consortium Kittelberger, Uni conseils, SETA Mali: Schéma directeur et identification de la tranche prioritaire, volume ¾, étude d'impact environnemental, janvier 2008, 66 pages ;

- D.N.A.C.P.N: Politique Nationale d'Assainissement (PNA), Janvier 2009, 45 pages ;

- D.R.A.C.P.N, Mairie de la commune I: Rapport d'étude sur l'état des lieux des infrastructures d'assainissement en commune I, 28 pages ;

- SNV: Programme de développement économique, social et culturel de la commune I du District de Bamako, 2005-2009, 69 pages ;

- SNV: Rapport d'étude sur l'état des lieux des ouvrages et d'équipements individuels/collectifs d'assainissement en commune I, Février 2006, 72 pages ;

- SNV: Diagnostic en matière d'eau potable et d'assainissement dans la commune I du District de Bamako, Octobre 2008, 19 pages ;

- SNV: Schéma directeur et programme de drainage des eaux pluviales, d'assainissement des eaux usées du District de Bamako, la collecte et analyse des données, volume 2, diagnostic technique, Septembre 2007, 163 pages ;

- SNV: Stratégie de gestion des déchets solides à Bamako, 67 pages ;

- Tecsult International: Etude de la stratégie de gestion des déchets à Bamako, Document N°4, Août 2001, 35 pages.

· Mémoires:

- Diabagaté Souleymane: Assainissement et gestion des ordures ménagères à Abobo (V2) : cas de Abobo Baoulé, Institut de Géographie Tropical ;

- Diallo Abdoulaye: La collecte des déchets dans le District de Bamako : cas de la commune I, 2008-2009, 82 pages ;

- Dembélé Fadiaman: Le problème de l'évacuation des eaux usées et ordures dans le District de Bamako : cas de Médina-coura, Zone industrielle et Fadjiguila, ENSup, 1990 ;

- Doumbia Awa: Gestion des déchets liquides domestiques dans le District de Bamako : cas de la commune III, 2003-2004, FLASH, 48 pages ;

- Glandier Sabine: Risques sanitaires liées aux fuites de lixiviats des centres de stockage des déchets ménagers et assimilés, 2001-2002, ENSP, Rennes, 51 pages ;

- Kéita Fadel : Analyse sociologique de la gestion des déchets solides à Korofina Nord en commune I du District de Bamako, 2007, 67 pages ;

- Sylla Safiatou: L'insalubrité dans la commune I du District de Bamako : cas du quartier de Banconi, état des lieux, causes et conséquences sur la population, 2008-2009, 43 pages ;

- Sotamenou Joël, Kangnia Dia Bernadette: La décentralisation pour une gestion efficace des déchets solides municipaux de la ville de Yaoundé, 2005, 8 pages ;

- Yamba Kafando: Environnement urbain et problèmes de santé à Ouagadougou : cas du quartier de Cissin, 2004, 98 pages.

· Articles de journaux:

- L'essor: n°16092 du 11/12/2007 ; gestion des ordures à Kalaban-coro, Baba Cissé ;

- L'essor: n°16518 du 01/09/2009 ; Marchés de Bamako et insalubrité persistante ;

- Malikunda 2009: L'hivernage complique la situation, Moussa Sow ;

- Républicain du 17/03/2009: Bamako, l'une des capitales les plus insalubres de la sous région, Nouhoum Dicko ;

- Loi n°01-020 du 30 Mai 2001, relative aux pollutions et nuisances.

· Les sites:

- www.eid-med.org;

- www.cyes.info;

- www.pasteur.fr;

- www.cnrs.fr;

- www.memoireonline.com.

* 1 Politique nationale d'assainissement (PNA), janvier 2009.

* 2 Seydou Ouologuem, chef du S.A.C.P.N à la Mairie de la commune I.

* 3 WWW. Pasteur.fr

* 4 WWW.eid-med.org

* 5 www.pasteur .fr

* 6 O.M.S : définition de la santé en 1946.

* 7 Biologiste et chimiste francais (1822-1895), il jeta les bases de la microbiologie, mit en évidence le rôle des germes dans la propagation des maladies infectieuses.

* 8 Analyse de la situation des enfants et des femmes du Mali, UNICEF, 1997, 104p.

* 9 Collecte et analyse des données : volume 2 ; diagnostic technique en 2007 du groupe Kittelberger, Uni-conseils et SETA Mali.

* 10 Schéma directeur et identification de la tranche prioritaire, volume ¾, étude d'impact environnemental, janvier 2008 : p 22.

* 11 Schéma directeur et programme de drainage des eaux, de l'assainissement des eaux usées du District de Bamako, 2007 : p 92.

* 12 Me Dembélé Fatoumata Dembélé, chef du SS1 (D.S.U.V.A).

* 13 Mr Modibo Zerbo : ingénieur en mécanique : chef du SMA.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein