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Changements climatiques et cultures maraà®chères

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par Yidourega Dieudonné BATIONON
Université de Ouagadougou - Master de Recherche en géographie 2009
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, BURKINA FASO

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE --------------

----------------------- Unité-Progrès-Justice

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

-----------------------

UNITE DE FORMATION ET DE RECHRERCHE

EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)

----------------------

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

----------------------

FORMATION DOCTORALE EN DYNAMIQUE

DES ESPACES ET SOCIETE

----------------------

MEMOIRE DE MASTER

OPTION GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

THEME

CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET PROBLEMATIQUE DES CULTURES IRRIGUEES : CAS DES CULTURES MARAÎCHERES

Présenté et soutenu par Sous la direction de

Yidourega Dieudonné BATIONON Pr Evariste Dapola DA

Année Académique 2008-2009

DEDICACE

A mon père Emmanuel BATIONON à titre posthume

A ma mère pour son Amour et son Courage

A mes frères et soeurs

A mon épouse pour sa constante disponibilité

A mes fils

A tous ceux qui n'ont cessé de me témoigner leur attachement

Dans l'espoir de mieux faire demain, je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, il est de notre devoir de remercier tous ceux qui de loin ou de près, nous ont apporté leur soutien.

Nous adressons nos sincères remerciements à tout le corps enseignant du département de Géographie qui a bien voulu assurer notre formation. Une mention particulière est faite ici à mon Directeur de mémoire Pr Evariste Dapola DA, pour sa patience, sa compréhension et ses multiples conseils sans lesquels ce travail n'aurait pas vu le jour.

Notre reconnaissance et nos remerciements les plus sincères aussi au Pr Dieudonné OUEDRAOGO responsable de la formation doctorale en dynamique des espaces et société du département de géographie.

Nous ne pouvons passer sous silence, les précieux conseils et appuis multiformes du Pr. Georges COMPAORE et du Dr Georges GUIELA qui ont guidé nos premiers pas dans la recherche.

A tous les étudiants de la promotion de MASTER 2008-2009, nous leur disons merci.

Merci également à mon épouse et à mes deux fils.

Nous ne pouvons nous taire sur la collaboration et l'appui des amis, des connaissances et parents.

RESUME

Le climat mondial selon de nombreuses études réalisées par différents experts est en train de se réchauffer. Ce réchauffement aurait entraîné en un siècle l'augmentation de la température moyenne du globe de l'ordre de 0,74°C. Il serait en grande partie lié aux gaz à effet de serre que les différentes activités humaines rejettent dans l'atmosphère.

Selon les simulations des différents modèles climatiques, le réchauffement en cours va entraîner de multiples bouleversements parmi lesquels une modification des précipitations aux différentes latitudes. On estime que le volume des précipitations devrait croître dans les hautes et moyennes latitudes. Par contre, au niveau des latitudes tropicales, le volume des précipitations devrait baisser.

Cette modification des précipitations aura des répercussions énormes sur les différentes activités humaines et plus particulièrement sur l'agriculture qui est très tributaire du climat.

Dans le cadre du présent mémoire, un accent particulier a été porté sur le secteur des cultures maraîchères qui constitue pour de millions de petits producteurs à travers le monde une importante source de revenus. Cependant, la faiblesse des moyens techniques de ce secteur d'activité dans de nombreux pays en développement le rend très vulnérable aux changements climatiques qui s'annoncent.

L'étude tente d'une part, d'identifier les incidences de ces changements climatiques sur la disponibilité de l'eau pour la pratique de l'activité maraîchère. D'autre part, elle tente de voir les incidences qu'une hausse des températures pourrait avoir sur ces cultures maraîchères.

Mots clés : changements climatiques, précipitations, gaz à effet de serre, cultures irriguées, cultures maraîchères

SOMMAIRE

DEDICACE 2

REMERCIEMENTS 3

RESUME 4

LISTE DES FIGURES 8

LISTE DES CARTES 8

LISTE DES TABLEAUX 8

PHOTOS DE COUVERTURE...............................................................................................8

INTRODUCTION...............................................................................................................9

PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE 12

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 13

1.1. CONTEXTE GÉNÉRAL 13

1.2. CONSÉQUENCES GÉNÉRALES LIÉES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES 14

1.3. CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET EAU 16

1.4. HYPOTHÈSES ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 18

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA REVUE DE LA LITTERATURE 19

2.1. FONDEMENTS THÉORIQUES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 19

2.1.1. Réchauffement climatique naturel 19

2.1.2. Réchauffement climatique lié aux actions anthropiques 21

2.2. CADRE CONCEPTUEL 22

2.2.1 Définition des concepts 22

2.2.1.1. Changements climatiques 22

2.2.1.2. Variabilité du climat 23

2.2.1.3. Cultures irriguées 23

2.2.1.4 Cultures maraîchères 24

2.2.2 Variables de l'étude 25

2.3. REVUE DOCUMENTAIRE 26

2.3.1. Collecte des données 26

2.3.2. Traitement et analyse des données 27

DEUXIEME PARTIE : CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET CULTURES MARAICHERES 29

CHAPITRE III : CHANGEMENTS CLIMATIQUES, UNE REALITE A L'ECHELLE MONDIALE 30

3.1 RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE À L'ÉCHELLE MONDIALE 30

3.2 RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE EN AFRIQUE DE L'OUEST 32

3.3 MODIFICATION DES PRÉCIPITATIONS À L'ÉCHELLE MONDIALE 35

3.4. MODIFICATION DES PRÉCIPITATIONS EN AFRIQUE DE L'OUEST 36

CHAPITRE IV : CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET CULTURES MARAICHERES 41

4.1. EXIGENCES DES CULTURES MARAÎCHÈRES 41

4.2. INCIDENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES CULTURES MARAÎCHÈRES 42

4.2.1. Incidence des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau 42

4.2.2. Incidences de l'accroissement des températures sur les cultures maraîchères 47

4.2. 3. Effets de la hausse de CO2 dans l'atmosphère sur les cultures maraîchères 49

CONCLUSION................................................................................................................53

BIBLIOGRAPHIE GENERALE 56

ANNEXES 61

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES

CSLP  :

Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

CIFOR  :

Centre International de Recherche sur les Forêts

FAO  :

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

GIEC :

Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'Evolution du Climat

IRD :

Institut de Recherche sur le Développement

INERA  :

Institut de l'Environnement et des Recherches Agricoles

PANA  :

Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques

PMA :

Pays les Moins Avancés

PNUD :

Programme des Nations Unies pour le Développement

REEB :

Rapport sur l'Etat de l'Environnement au Burkina Faso

RMDH :

Rapport Mondial sur le Développement Humain

SP/CONNED  :

Secrétariat Permanent du Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1 : EVOLUTION DES CONCENTRATIONS ATMOSPHERIQUES DES GAZ A EFFET DE SERRE ....... .........31

FIGURE 2: VARIATION DE LA TEMPÉRATURE À LA SURFACE DU GLOBE 31

FIGURE 3: ÉVOLUTION DES TEMPÉRATURES MINIMALES AU NIVEAU DE BOBO DIOULASSO 33

FIGURE 4: ÉVOLUTION DES TEMPÉRATURES MINIMALES AU NIVEAU DE DORI 34

FIGURE 5: ÉVOLUTION DES TEMPÉRATURES MINIMALES ET MAXIMALES AU NIVEAU DE OUAGADOUGOU 34

LISTE DES CARTES

CARTE 1: MIGRATION DES ISOHYÈTES 600 mm, 800 mm, 1000 mm DE 1951 À 2000 AU BURKINA FASO..... 38

CARTE 2: DOMAINES CLIMATIQUES DU BURKINA FASO (1951-1980) 39

CARTE 3: DOMAINES CLIMATIQUES DU BURKINA FASO (1971-2000) 39

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : CADRE OPÉRATOIRE 25

TABLEAU 2 : EXIGENCE DE QUELQUES CULTURES MARAÎCHÈRES 41

PHOTOS DE COUVERTURE

PHOTO 1 : IMAGE SATELLITE (FAO) .....................................................................................................................1

PHOTO 2 : CHAMP DE CULTURES MARAICHERES AU SANGUIE............. ..............................................1

Le grand défi auquel l'humanité sera confrontée au cours du XXIe siècle est sans nul doute les changements climatiques. En effet, il est de plus en plus établi scientifiquement que des changements du climat de la terre sont en cours, du fait du rejet dans l'atmosphère de gaz à effet de serre par certaines activités humaines. Ces changements climatiques induiront une augmentation lente et continue de la température globale moyenne de la surface de la terre ainsi qu'une augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, vagues de chaleur par exemple). Les changements climatiques sont donc porteurs de menaces potentielles diverses pour l'humanité. Ces menaces sont d'ordre économique, humanitaire, environnemental, politique et géopolitique. La manière dont le monde gère les changements climatiques de nos jours aura un effet direct sur les perspectives de développement humain pour une large portion de l'humanité. Pour le RMDH (PNUD 2008), en cas d'échec, les 40% de la population mondiale la plus pauvre, soit environ 2,6 milliards de personnes, seront condamnés à un futur comportant moins d'opportunités. Par ailleurs, les changements climatiques accentueront encore les inégalités profondes entre les pays. En effet, il est admis que les changements climatiques n'auront pas la même ampleur, du moins les mêmes conséquences dans les différents pays de la planète. Autrement dit, les pays riches qui ont une grande part de responsabilité dans l'émission des gaz à effet de serre (80%) seront plus aptes à atténuer les chocs climatiques que les pays pauvres.

A ce niveau, l'Afrique dont le taux d'émission de gaz à effet de serre est le plus faible (3%) est présentée comme le continent le plus vulnérable aux chocs climatiques qui s'annoncent. Cela s'explique par le fait que le continent africain est le moins préparé sur les plans technique, scientifique, financier et même des ressources humaines qualifiées pour faire face aux changements climatiques. Il est également le continent présentant le nombre le plus élevé de pauvres. Or, selon le RMDH (PNUD 2008), « Lorsque le niveau de pauvreté est élevé et le niveau de développement humain bas, la capacité des foyers pauvres à gérer les risques climatiques s'en trouve limitée ». Cette situation correspond bien à celle de l'Afrique.

Selon le GIEC (2001), un tiers de la population mondiale, soit environ 1,7 milliard de personnes vivent actuellement dans des pays qui subissent un stress hydrique. En matière de stress hydrique, l'indicateur le plus couramment utilisé consiste en l'utilisation de plus de 20% des ressources en eaux renouvelables disponibles. D'après les projections, ce chiffre devrait être porté à quelque cinq milliards de personnes d'ici 2025, compte tenu du taux de croissance démographique. Les changements climatiques projetés pourraient en outre avoir un effet négatif sur le débit des cours d'eau et la réalimentation des nappes souterraines dans beaucoup de pays exposés au stress hydrique, notamment en Asie centrale, en Afrique et dans les pays du bassin méditerranéen.

Une telle situation aura des répercussions sur les activités agricoles de millions de producteurs à travers le monde. A ce niveau, les différentes simulations réalisées démontrent que les changements climatiques vont surtout affecter l'agriculture des pays en voie de développement. Une telle situation influencera sans nul doute les moyens d'existence et l'accès aux aliments de millions de producteurs des pays en développement compromettant leur sécurité et leur bien être.

Au cours des deux dernières décennies, et face aux aléas climatiques, de nombreux pays ont fait la promotion des cultures maraîchères en vue d'une part d'atténuer l'insécurité alimentaire et d'autre part d'accroître les revenus des producteurs.

L'activité maraîchère est pratiquée par des millions de petits exploitants à travers le monde. Pour le cas spécifique des pays en voie de développement, la plupart des producteurs pratique l'activité maraîchère le long des cours d'eau, autour de retenues d'eau ou à partir de puits traditionnels. Autrement dit, l'activité est menée de façon simple sans grands aménagements spécifiques par de petits producteurs.

Avec les changements climatiques qui s'annoncent, la problématique de l'accès à l'eau se posera avec acuité au fil des ans. Pour de nombreux pays tropicaux, cela se traduira par :

- la baisse de la pluviométrie,

- la baisse des régimes des cours d'eau,

- la baisse du niveau des nappes phréatiques,

- le stress hydrique, etc.

Une telle situation aura irrémédiablement des répercussions sur l'activité maraîchère. C'est pour tenter de mieux appréhender les différentes répercussions des changements climatiques sur l'activité maraîchère que nous avons choisi dans le cadre de notre mémoire de Master en géographie de travailler sur le thème : « changements climatiques et problématique des cultures irriguées : cas des cultures maraîchères»

L'objectif visé à travers un tel thème est de faire l'état des connaissances autour de la problématique. Pour atteindre un tel objectif, nous avons adopté la méthodologie de travail suivante :

- revue de littérature sur internet notamment sur les sites traitant de la thématique ;

- revue de la littérature dans les centres de documentation ;

- entretien avec des personnes ressources au niveau de l'administration et d'institutions de recherches ;

- élaboration de grilles de lecture et d'analyse des documents, etc.

La collecte des différentes données documentaires nous a permis d'élaborer le présent document qui comprend:

- une première partie présentant la problématique et la méthodologie de revue de la littérature ;

- une deuxième partie articulée autour des changements climatiques et leurs incidences sur les cultures maraîchères.

PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE RECHERCHE

1.1. Contexte général

Le changement climatique est un processus naturel qui a lieu simultanément à différentes échelles chronologiques (astronomique, géologique et décennale). Il concerne la variation au fil du temps du climat mondial ou des climats régionaux, et peut être causé à la fois par des forces naturelles et des activités humaines. Or, il semblerait que le climat actuel à l'échelle mondiale est en pleine mutation.

Ce changement climatique serait consécutif d'après les données du GIEC (2001) à l'augmentation des températures mondiales moyennes observée depuis la moitié du vingtième siècle, phénomène connu sous le nom de réchauffement de la planète. Celui-ci serait probablement dû, dans une large mesure, à l'activité humaine, notamment le brûlage de combustibles fossiles et la déforestation qui ont accru la quantité de gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère. Le réchauffement est, à son tour, responsable des changements spectaculaires auxquels nous assistons : cyclones de plus en plus violents, sécheresses fréquentes, inondations, hausse du niveau de la mer, etc.

En un siècle, la température moyenne du globe a augmenté de 0,74 °C. Ce chiffre apparemment faible est pourtant lourd de conséquences. Ce sont surtout les régions de l'hémisphère Nord qui se sont réchauffées ; elles connaissent moins de jours très froids en hiver et plus de journées très chaudes en été. Depuis 1993, le niveau de la mer monte en moyenne de 3,1 mm par an. Depuis l'ère industrielle et les années 1900, il pleut nettement plus en Amérique du nord et du sud, en Europe du nord et en Asie centrale, et moins en Asie du sud-est, sur le pourtour méditerranéen et au Sahel. Les cyclones tropicaux intenses sont plus nombreux en Atlantique Nord. Si ces faits sont maintenant avérés et les chiffres formels, les causes précises, elles, sont plus difficiles à déterminer (CTA, 2008).

Ces dérèglements climatiques ont de plus en plus des conséquences évidentes sur les activités humaines.

1.2. Conséquences générales liées aux changements climatiques

Les pays de l'hémisphère Nord, qui subissent actuellement le réchauffement le plus marqué, ne sont pourtant pas les plus pénalisés. La chaleur accrue allonge la période de végétation des arbres et des plantes. Les espèces qui ne poussaient qu'au sud de ces pays remontent vers le nord.

Ce sont les zones tropicales sèches, déjà fragilisées par la pression démographique, qui subiront de plein fouet les effets des modifications climatiques. Car là, à l'inverse des zones tempérées, la période végétative raccourcit quand la température augmente. Plus préoccupants encore sont les changements dans la durée des saisons des pluies et dans l'intensité des précipitations, qui conditionnent les cultures. Les baisses de production dans ces zones où les habitants vivent essentiellement de l'agriculture ont des effets ravageurs. L'Afrique est particulièrement touchée, surtout les pays les moins avancés, déjà très vulnérables socialement et économiquement.

L'évolution actuelle du climat entraînera des conséquences à grande échelle pour des écosystèmes et occasionnera de grands bouleversements climatiques. A cet effet, selon le quatrième rapport d'évaluation du GIEC (2007), la variabilité du climat s'accentuera presque partout.

Comme on peut le constater, les changements climatiques en cours auront irrémédiablement des conséquences sur la vie des hommes et les activités qu'ils mènent. A ce niveau, les activités agricoles semblent les plus vulnérables car étant très tributaires du climat. Or, le secteur de l'agriculture emploie, selon le rapport de la banque mondiale (2007) 1,3 milliard de petits paysans et constitue le principal moyen de subsistance pour 86% des populations rurales à travers le monde. L'agriculture est donc devenue un secteur stratégique pour l'économie de nombreux pays du monde et plus particulièrement des pays en voie de développement. A cet effet, elle contribue à:

- 5% de croissance économique des pays développés ;

- 7% de croissance économique des pays en mutation ;

- 32% de la croissance des pays d'Afrique subsaharienne

Ces données démontrent que l'agriculture constitue le principal moteur de croissance économique en Afrique subsaharienne.

Elle a connu d'importants progrès au cours de ces deux dernières décennies. En effet, pour faire face à une croissance démographique soutenue au niveau mondial, il a fallu développer de nouvelles techniques de production agricole. C'est dans ce contexte que l'agriculture irriguée a été mise à contribution pour faire face aux besoins alimentaires. De nos jours, la FAO (2007) dans son rapport sur la situation de l'agriculture mondiale estime que 277 098 000 ha de terres sont irrigués à travers le monde.

Face à l'insécurité alimentaire et aux aléas climatiques, les pays d'Afrique subsaharienne ont également développé les cultures irriguées avec un accent particulier pour les cultures maraîchères qui, au fil des années ont pris de l'ampleur et s'imposent aujourd'hui comme une véritable activité génératrice de revenus majeure.

Un pays comme le Burkina Faso, selon les Statistiques de la Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles (DGPSA) du ministère de l'agriculture, comptait au cours de la campagne maraîchère 2004 - 2005, 170 873 maraîchers dont 127 127 hommes et 43 746 femmes. Ceux-ci ont emblavé 8 879 ha et produit 166 147 tonnes de produits maraîchers dont 156 636 tonnes ont été vendus. Le chiffre d'affaires réalisé au cours de cette campagne par les maraîchers est estimé à 14 987 384 322 F CFA.

Le maraîchage occupe de plus en plus un poids économique assez important au niveau de l'économie du Burkina et participe à la lutte contre la pauvreté en milieu rural conformément aux orientations du CSLP. Avec les données précédentes, on peut relever aussi que plus de 1% de la population Burkinabé pratique l'activité maraîchère et que celle - ci concerne à la fois les hommes et les femmes qui représentent 25% des maraîchers du Burkina. Autrement dit, un maraîcher sur quatre est du sexe féminin.

Quant au Maroc, les cultures maraîchères y occupent une superficie de près de 250 000 ha et assurent une production moyenne de 6 000 000 de tonnes. Elles interviennent pour 22% dans la valeur brute des productions végétales et 17% dans l'emploi global généré par les productions végétales (Afrique agriculture N° 366 septembre - octobre 2008).

Les cultures maraîchères à l'échelle mondiale ne sont pas produites dans les mêmes conditions climatiques ni dans les mêmes conditions techniques. En effet, au niveau des pays développés qui disposent de puissants moyens financiers et techniques celles-ci sont pratiquées grâce à des systèmes ultra modernes d'irrigation. Cela leur permet de produire tout au long de l'année et d'accroître par ricochet leur productivité.

En revanche, dans les pays en voie de développement, l'activité maraîchère est généralement menée aux abords des cours d'eau ou dans les bas fonds où l'on creuse des puits traditionnels (8 à 15 m) en vue de pratiquer l'irrigation des cultures avec des moyens techniques archaïques. Elle est généralement menée comme activité de contre saison compte tenu des différentes limites techniques. Malgré toutes ces insuffisances, l'activité maraîchère demeure une importante source de revenus pour de millions de producteurs des pays en voie de développement.

Quelque soit le lieu géographique de production des cultures maraîchères et les moyens techniques en présence, le principal facteur de production indispensable reste l'eau. D'après toujours la FAO (2007), l'agriculture représente environ 70 % de l'utilisation d'eau mondiale, et jusqu'à 95 % dans de nombreux pays en développement, ce qui signifie qu'elle a une incidence sur les disponibilités comme sur la qualité de l'eau disponible pour les autres utilisations humaines. Or, la disponibilité de la ressource eau risque de se poser avec acuité dans les décennies à venir.

1.3. Changements climatiques et eau

Les changements climatiques et la crise de l'eau sont frères siamois. Ils sont devenus des questions relevant du destin de l'humanité. L'avenir de la planète dépend des réponses apportées. «La crise de l'eau douce est aussi importante et représente la même menace que le changement climatique », écrit le PNUD (2007) dans le RMDH.

Selon la plus haute autorité scientifique mondiale en matière de climatologie, le GIEC, 20% des problèmes globaux de l'eau résultent du réchauffement climatique. La sécurité alimentaire, la faim, les maladies et la pauvreté y sont étroitement liées. A ce niveau, des millions de personnes dans le sud - et en priorité les plus pauvres qui luttent quotidiennement pour leur survie - sont sans défense face aux caprices du climat. Il leur manque les moyens financiers et techniques pour pouvoir prendre les dispositions et les mesures nécessaires, comme le font les pays industrialisés, par exemple avec la construction de barrages ou de digues. Les observations climatiques, les prévisions et les systèmes d'avertissement sont peu répandus dans les pays en développement. Les conditions climatiques extrêmes prennent une dimension dramatique dans le sous-continent indien, en Afrique australe et dans une grande partie de l'Amérique latine. De longues périodes de sécheresse et des pluies diluviennes accompagnées d'inondations détruisent les bases d'existence des populations. Le cycle naturel de l'eau est rompu et compromet ensuite la distribution ainsi que l'utilisation des ressources en eau. Le GIEC prévoit entre autres, le tarissement des fleuves dans de nombreuses contrées du monde. Les régions les plus touchées sont celles qui souffrent aujourd'hui déjà de la rareté de l'eau, par exemple les pays méditerranéens, la zone sahélienne, l'Afrique australe et en partie l'Asie centrale et du sud. Le volume d'eau du fleuve Niger, l'artère vitale du Sahel, a déjà fortement diminué au cours des dernières années. La Banque mondiale redoute que les changements climatiques coupent l'accès à l'eau à des milliards de personnes dans les prochaines décennies. Un mauvais accès à l'eau aura des effets catastrophiques sur les activités agricoles des producteurs et plus particulièrement sur les cultures maraîchères (GÄHWILER F et SCHMIDT P, in « Partenaires helvetas », N°177 Août 2004-2004).

Toutes ces données tendent à montrer que les changements climatiques auront des répercussions majeures sur les activités agricoles et plus particulièrement les cultures maraîchères qui dépendent essentiellement de l'irrigation et qui sont très sensibles aux variations de température. Or, il est de plus en plus admis qu'avec les changements climatiques en cours, les températures connaîtront une tendance à la hausse et l'accès à l'eau deviendra de plus en plus problématique à l'échelle mondiale. Une telle situation nous amène à nous poser la question suivante :

Les changements climatiques pourraient-ils remettre en cause l'activité maraîchère?

Pour tenter d'apporter une réponse à une telle question, nous avons identifié des hypothèses et fixer des objectifs clairs à atteindre et qui nous ont servi de fil conducteur tout au long de la revue documentaire que nous avons faite dans le cadre de cette étude.

1.4. Hypothèses et objectifs de recherche

En vue donc de mener à bien ce travail de recherche nous avons émis une hypothèse principale de travail qui stipule que : les changements climatiques pourraient remettre en cause la pratique de l'activité maraîchère. Pour vérifier cette hypothèse, trois (03) hypothèses secondaires ont été identifiées :

- avec les changements climatiques en cours, les producteurs auront de plus en plus difficilement accès à l'eau pour la pratique de l'activité maraîchère ;

- l'accroissement des températures dans un contexte de changement climatique pourrait hypothéquer l'activité maraîchère ;

- l'accroissement du CO2 dans l'atmosphère pourrait compromettre l'activité maraîchère.

En vue de vérifier ces différentes hypothèses, nous avons identifié un objectif général qui consistait à faire lors de la revue documentaire le point sur les incidences que pourraient avoir les changements climatiques sur l'activité maraîchère.

Cet objectif général se décline en trois (03) objectifs spécifiques:

- identifier les incidences des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau pour l'activité maraîchère ;

- identifier les incidences de l'accroissement des températures sur les cultures maraîchères ;

- identifier les incidences de l'accroissement du CO2 sur les cultures maraîchères.

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA REVUE DE LA LITTERATURE

Le présent chapitre traite du cadre théorique et conceptuel, puis de la démarche utilisée pour la collecte, l'exploitation des ouvrages identifiés et le traitement des données.

2.1. Fondements théoriques des changements climatiques

Au niveau de la littérature, deux principales thèses s'affrontent en matière de réchauffement climatique, même si l'une est en passe de prendre le dessus :

- la première thèse soutient que le réchauffement climatique actuel est naturel ;

- la deuxième thèse soutient que le réchauffement climatique actuel est beaucoup plus lié aux activités anthropiques.

Mais qu'en est-il exactement ?

Avant d'entamer toute discussion, revenons sur la notion de « réchauffement climatique » et donnons-en une brève définition.

Le réchauffement climatique correspond à une augmentation globale des températures moyennes des océans et de l'atmosphère. Il s'agit donc d'un phénomène observable à l'échelle du globe. Les phénomènes climatiques ne peuvent par ailleurs être appréciés sur de très courtes durées : aujourd'hui, le terme de réchauffement climatique s'applique aux changements constatés depuis environ 1975. http://www.linternaute.com/science/environnement/dossiers/07/rechauffement/1.shtml

Pour mieux comprendre les choses, passons en revue chacune des thèses.

2.1.1. Réchauffement climatique naturel

Pour les tenants de cette thèse, le climat mondial résulte des cycles de glaciations et de périodes interglaciaires. Soit une période froide, suivie d'un réchauffement qui conduit à une période plus chaude. Autrement dit, le réchauffement climatique en cours est un processus naturel lié à la fois à la position de la terre par rapport au soleil et aussi à des phénomènes purement terrestres. Ils s'appuient essentiellement sur la théorie astronomique du climat de Milankovitch. Selon cette théorie, le climat est directement relié à trois phénomènes terrestres : l'excentricité de la terre, son obliquité et la précession des équinoxes.

Pour les défenseurs du réchauffement naturel du climat les principaux éléments naturels qui influent sur le climat sont :

- l'albédo : il correspond au rapport énergie solaire réfléchie sur énergie solaire incidente. Plus concrètement, les zones géographiques qui ont un albédo fort sont les zones qui réfléchissent beaucoup comme les banquises, les glaciers etc. En effet, les surfaces blanches renvoient environ 80% de la lumière absorbée ;

- les cycles solaires : l'activité du soleil varie. Cela crée donc divers phénomènes qui se répètent dans le temps suivant une sorte de périodicité. Une période égale un cycle de l'activité solaire ;

- les tâches solaires : elles expliquent les petits changements climatiques ayant une périodicité d'environ 11 ans ;

- la dérive des continents ou déplacements des continents: elle est responsable des modifications ou de la création de nouveaux courants marins qui influencent le climat ;

- les concentrations de gaz à effets de serre : l'effet de serre est un phénomène naturel et non humain. Les gaz à effet de serre (GES), peuvent donc se concentrer naturellement dans l'atmosphère.

Des scientifiques de haut niveau s'inscrivent dans cette logique. Ainsi, dans son livre «Global Warming: Myth or Reality? The Erring ways of Climatology (2005) » (Réchauffement planétaire : mythe ou réalité ? Les errements de la climatologie), Marcel Leroux qui est un professeur émérite de climatologie à l'Université Jean-Moulin (Lyon - France) écrit : « L'effet de serre n'est pas la cause du changement climatique. Les causes probables sont donc : des paramètres orbitaux bien établis à l'échelle paléo climatique, avec des conséquences climatiques freinées par l'effet d'inertie des accumulations glaciaires; l'activité solaire (...); l'activité volcanique et les aérosols associés (plus particulièrement les sulfates), dont les effets (à court terme) sont incontestables; et loin après, l'effet de serre, et en particulier celui causé par la vapeur d'eau, dont l'influence est inconnue. Ces facteurs se conjuguent en permanence et il semble difficile d'établir l'importance relative de ces différents facteurs sur l'évolution du climat. De même, il est tendancieux de faire ressortir le facteur anthropique alors qu'il est, clairement, le moins crédible parmi tous les autres facteurs cités ci-dessus » http://www.fao.org/nr/clim/docs/clim_080502_fr.pdf

Il est évident que des phénomènes naturels induisent une partie du réchauffement. Toutefois, de nombreux scientifiques sont aujourd'hui d'accord pour affirmer qu'ils ne peuvent, à eux seuls, expliquer l'ampleur de l'augmentation des températures moyennes que l'on observe depuis 30 ans.

2.1.2. Réchauffement climatique lié aux actions anthropiques

Les tenants de cette thèse sont essentiellement les 600 climatologues qui se réunissent périodiquement au sein du GIEC pour analyser la tendance générale de l'évolution du climat. Les différents rapports produits par ces différents scientifiques au cours des deux dernières décennies tendent à montrer que le réchauffement climatique actuel est le corollaire des activités humaines à travers l'augmentation des gaz à effet de serre. Ces climatologues ont pu démontrer scientifiquement le lien qu'il y avait entre le réchauffement climatique et l'accroissement des gaz à effet serre.

Il est établi que lorsque le soleil envoie ses rayons lumineux sur la surface de la terre, celle-ci absorbe une partie de leur chaleur, en réfléchit une autre dans l'atmosphère et en renvoie une troisième sous forme de rayonnement infrarouge. Ce rayonnement est freiné par les nuages et la vapeur d'eau, ce qui permet une stabilisation de la température terrestre. Le problème qui se pose aujourd'hui est que la concentration des gaz à effet de serre (GES) produits par les activités humaines a considérablement augmenté. Ces GES piègent une plus grande partie du rayonnement, lequel se réverbère sur la terre et la réchauffe : c'est le fameux effet de serre. Un phénomène expliqué en 1824 !

Le principal GES est le dioxyde de carbone ou CO2, qui représente près de 70 % des GES d'origine humaine. Six milliards de tonnes proviennent de la combustion des énergies fossiles, essentiellement le pétrole, dans l'industrie et le transport. Les pays occidentaux en sont les plus gros émetteurs, Etats Unis en tête. Mais ils sont en passe d'être rattrapés par les pays émergents tels que: la Chine et l'Inde.

Il faut y ajouter 1,6 milliard de tonnes provenant de la déforestation dans les pays du sud. Une forêt qui brûle libère du carbone alors que, quand les arbres poussent, elle en stocke. De même, le labour libère le carbone stocké dans le sol. Le pire, selon les recherches les plus récentes, est que, plus la planète se réchauffe, moins les plantes et les mers absorbent le CO2 et plus la température terrestre augmente.

Les activités agricoles participent aussi à l'effet de serre. En effet, le méthane (CH4), le second GES le plus important, est généré en majeure partie par l'agriculture. Il est principalement issu de la fermentation anaérobie (sans air), importante dans les rizières et les zones inondées (tourbières, étangs). Les bovins qui ruminent et rejettent des gaz dans l'atmosphère émettent près de 100 millions tonnes de méthane par an.

Cependant, le plus grand danger pour la planète est la fonte du permafrost. Ces sols des zones arctiques, en se dégelant, pourraient rejeter dans l'atmosphère des milliards de tonnes de méthane et de CO2.

Ce sont tous ces constats qui ont conduit les scientifiques à conclure  dans le rapport du GIEC (2007): « les causes du réchauffement climatique sont attribuables à 90% aux activités humaines, et en particulier à la production massive de gaz à effets de serre »

Cette théorie a le vent en poupe et est de plus en plus admise par l'opinion publique de nombreux pays à travers le monde.

2.2. Cadre conceptuel

2.2.1 Définition des concepts

Il y a une abondante littérature en lien avec les changements climatiques. C'est la raison pour laquelle dans le cadre de notre étude nous avons jugé utile de définir certains concepts clé.

2.2.1.1. Changements climatiques

Selon le GIEC, les changements climatiques peuvent être définis comme étant « Une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité, persistant pendant une période prolongée (généralement des décennies ou plus). Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels ou à des forçages externes, ou encore à la persistance de variations anthropiques de la composition de l'atmosphère ou de l'utilisation des sols ».

Par contre, on notera que la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), dans son article premier, définit les changements climatiques comme «des changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables». La CCNUCC fait donc une distinction entre «les changements climatiques» attribuables à l'activité humaine altérant la composition de l'atmosphère et la «variabilité du climat» imputable à des causes naturelles.

2.2.1.2. Variabilité du climat

Pour le GIEC, par variabilité du climat, on entend généralement les variations de l'état moyen et d'autres variables statistiques (écarts-types, apparition d'extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles temporelles et spatiales autres que celle de phénomènes météorologiques particuliers.

La variabilité peut être due à des processus internes naturels au sein du système climatique (variabilité interne) ou à des variations du forçage externe naturel ou anthropique (variabilité externe).

2.2.1.3. Cultures irriguées

Pour MOLLARD E et WALTER A (2008), le terme irrigation a été popularisé au début du XXe siècle, époque où les grands équipements hydrauliques se sont développés pour combler les pénuries d'eau, permettre l'intensification de l'agriculture et engendrer une nouvelle révolution agricole. La diffusion du mot « irrigation » a occulté la variété des « arrosements » et « baignades » antérieurs ainsi que les innombrables dénominations des canaux.

Ces différents éléments nous permettent de définir les cultures irriguées comme étant l'ensemble des cultures pratiquées par l'homme et bénéficiant d'un apport hydrique quelque soit les modalités techniques utilisées. Les eaux d'irrigation sont maîtrisées au moyen de puits, de galeries drainantes, de canaux, de bassins et de réservoirs auxquels il faut ajouter les structures de collecte des ruissellements.

2.2.1.4 Cultures maraîchères

Il est toujours difficile de trouver une définition juste au concept de cultures maraîchères, car plusieurs notions renvoient à la même réalité. Ainsi horticulture, cultures légumières, ont à peu près le même sens que cultures maraîchères au niveau de la revue de la littérature que nous avons faite.

Les cultures maraîchères peuvent être définies comme étant « la production d'un ensemble de plantes annuelles ou pérennes, arbustives ou herbacées dans un espace agraire délimité, généralement exploité de façon intensive dont la récolte est vendue en plus ou moins grande quantité et fournit les ingrédients entrant dans la composition des sauces ou de salades » (AUTISSIER V. 1994).

On rencontre en général trois types de jardins maraîchers :

- les cultures de contre saison dans une exploitation familiale ;

- les cultures maraîchères en périmètre irrigué ;

- les cultures maraîchères sous serre.

Dans le cadre de cette étude, l'accent sera mis d'une part sur les cultures maraîchères de contre saison car des millions de petits producteurs à travers le monde pratiquent ce type d'activité maraîchère avec des moyens rudimentaires et seront donc probablement plus vulnérables aux changements climatiques. Les caractéristiques essentielles de ce type d'activité maraîchère sont :

- la faiblesse des superficies emblavées (500 m²- 1000 m²) ;

- l'irrigation se pratique généralement à la main avec un arrosoir ou une puisette ;

- l'eau est obtenue à partir d'un puisard ou d'un cours d'eau ;

D'autre part, l'accent sera mis sur les cultures maraîchères exotiques qui ont été introduites dans de nombreux pays en développement par le biais de la colonisation et qui procurent des revenus plus substantiels aux producteurs. Par ailleurs, ces plantes compte tenu de leur origine, sont très sensibles aux variations des températures, au stress hydrique et aux germes pathogènes locaux. Or, avec les changements climatiques, ces facteurs seront probablement amplifiés.

Sans être exhaustif, les principales plantes qui seront concernées par la présente étude sont : la tomate, la salade, le chou, la carotte, l'oignon, le concombre, la pomme de terre, le poivron, l'aubergine, etc. Celles-ci représentent souvent près de 90% des recettes réalisées par les producteurs.

2.2.2 Variables de l'étude

Pour tester les hypothèses de travail, nous avons eu recours à des variables. Il s'agit des données nécessaires pour confirmer ou infirmer les présomptions de recherche.

Le niveau des précipitations, la température, les régimes des cours d'eau, la disponibilité des eaux souterraines et de surface, ont servi à analyser les incidences des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau pour l'activité maraîchère.

Pour apprécier les incidences de la température et du dioxyde de carbone sur l'activité maraîchère, l'évaporation, l'évapotranspiration, les besoins hydriques des plantes, la photosynthèse sont les variables auxquelles nous avons eu recours. Le tableau suivant résume le cadre opératoire de la recherche.

Tableau 1 : Cadre opératoire

Hypothèses

Concepts

Variables

Indicateurs

Avec les changements climatiques en cours, les producteurs auront de plus en plus difficilement accès à l'eau pour la pratique de l'activité maraîchère ;

Changements climatiques

Culture maraîchère

Pluviométrie

Régime des cours d'eau

Eaux souterraines

Eaux de surface

Hauteur d'eau tombée

Débits des cours d'eau

Niveau de la nappe phréatique

L'accroissement des températures dans un contexte de changement climatique pourrait hypothéquer l'activité maraîchère 

Températures

Evaporation

Evapotranspiration

Besoins hydriques des plantes

Niveau d'humidité

L'accroissement du CO2 dans l'atmosphère pourrait compromettre l'activité maraîchère

Gaz à effet de serre

Photosynthèse

Production

Masse végétale

Rendements

2.3. Revue documentaire

Pour mener à bien la revue documentaire nous avons dans un premier temps cherché à identifier les centres de documentation des institutions ayant un lien avec notre thématique de travail. Les principaux centres de documentation que nous avons identifiés et fréquentés sont :

- les centres de documentation du Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie (MECV), du Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH) pour la partie Institutionnelle ;

- les centres de documentation du CIFOR, de l'INERA, du SP/CONNED ;

- la bibliothèque centrale de l'Université de Ouagadougou,

- la bibliothèque de l'Institut International de l'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2IE),

- le Centre d'Information et de Recherche pour le Développement (CIRD).

Au niveau de ces différents centres, nous avons recherché au niveau des bases de données les documents ayant un lien avec notre thème.

Par ailleurs, nous avons énormément fait recours à internet pour l'obtention de données sur la thématique. Ainsi, nous avons eu à visiter des sites du GIEC, du PNUD, de la FAO, de la banque mondiale, etc.

Des échanges avec des spécialistes du domaine nous ont permis de collecter des informations pertinentes pour notre thème.

2.3.1. Collecte des données

Les méthodes utilisées pour la collecte des données sont la revue documentaire, les interviews semi structurés, etc. Pour la revue documentaire, l'accent a été mis sur quatre catégories de documents : la littérature scientifique, la littérature grise, la littérature administrative et la littérature « grand public ». Nous avons au niveau de chaque catégorie fait l'inventaire des documents qui répondaient aux préoccupations de notre thème et procéder ensuite à leur lecture. Pour la lecture proprement dite, nous jetons un coup d'oeil sur la table des matières pour sélectionner les parties du document qui ont un lien avec nos questions de recherche.

Nous avons élaboré une grille de recension pour retenir les éléments les plus pertinents lors de la lecture.

2.3.2. Traitement et analyse des données

Les données collectées dans le cadre de la revue documentaire ont fait l'objet d'un traitement manuel à partir d'une grille de traitement et d'analyse. Cette grille a consisté essentiellement en l'élaboration d'un tableau à cinq colonnes comprenant :

- le nom de l'auteur ;

- le titre du document ;

- la problématique succincte traitée par l'auteur ;

- la démarche suivie ;

- les résultats atteints

Cela nous a permis de mieux appréhender et comprendre les stratégies et techniques développées par les différents chercheurs.

De la revue de la littérature, il ressort que lorsque l'on cherche à prévoir l'impact des changements du climat sur une activité aussi complexe que l'agriculture, on est confronté à deux séries de difficultés, liées à deux niveaux d'incertitude.

Selon AMPHOUX M. et al (2003), les premières incertitudes proviennent des modèles utilisés pour prévoir le climat à venir. En effet, toute projection, aussi précise et calibrée soit-elle, demeure toujours une approximation. La seconde source d'erreurs consiste en l'interprétation, une fois les prévisions climatiques établies, de l'impact proprement dit des changements à venir sur l'activité agricole. La combinaison de ces deux séries d'erreurs conduit donc à un panel très large de prévisions.

Si des incertitudes existent dans les modèles climatiques, elles ne sont malheureusement pas les seules. En effet, une fois que les prévisions concernant l'évolution du climat sont réalisées, il reste encore à déterminer quels seront les effets de ce changement climatique sur le sujet central de cette étude, à savoir les cultures maraîchères.

Après la phase de prévision climatique proprement dite, une phase d'analyse doit donc être entreprise. Cette seconde phase est d'autant plus délicate que le secteur de l'agriculture est à l'interface entre plusieurs problématiques au sein desquelles le changement climatique joue un rôle décisif (le stress hydrique, la dégradation des sols, les économies régionales, etc.). De nombreuses interactions sont donc à prendre en compte.

C'est pourquoi malgré les différentes tendances qui sont faites, de nombreuses incertitudes demeurent quant à l'impact réel des changements climatiques sur les activités agricoles à l'échelle locale. Le champ de la recherche reste largement ouvert à ce niveau, car une meilleure connaissance du milieu physique et humain d'une zone d'étude peut permettre d'affiner les résultats d'une recherche.

Nous comptons donc tenir compte de cette connaissance que nous avons du milieu pour collecter les données relatives à la disponibilité de l'eau pour la pratique de l'activité maraîchère au niveau du Sanguié dans le cadre de nos travaux de recherche en thèse.

CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET CULTURES MARAICHERES

CHAPITRE III : CHANGEMENTS CLIMATIQUES, UNE REALITE A L'ECHELLE MONDIALE

A travers le présent chapitre, nous essayons de démontrer que les changements climatiques sont bel et bien une réalité à l'échelle mondiale et non une simple vue de l'esprit.

3.1 Réchauffement climatique à l'échelle mondiale

Le réchauffement climatique de la planète est désormais une certitude. En effet, selon les principales conclusions du quatrième rapport du GIEC, depuis le début de la révolution industrielle (moitié du XIXe siècle), les concentrations de gaz carbonique dans l'atmosphère ont augmenté d'environ 31%, celles du méthane ont plus que doublé, et celles de l'oxyde nitreux se sont accrues de 17 %. Les figures 1 et 2 qui représentent des résultats de mesures scientifiques (GIEC, 2001) montrent une bonne corrélation entre les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et la variation de la température à la surface de la terre.

Il existe aujourd'hui un ensemble de preuves scientifiques aboutissant à un monde en train de se réchauffer et à une évolution du climat (GIEC, 2007) :

· des mesures réalisées par la communauté scientifique internationale indiquent une hausse de la température moyenne mondiale de l'ordre de 0,56 à 0,92°C entre 1906 et 2005. Onze des douze dernières années (1995-2006) figurent parmi les douze années les plus chaudes depuis 1850, date à laquelle ont commencé les relevés instrumentaux de la température à la surface de la terre ;

· sur l'ensemble de la planète, le niveau moyen de la mer s'est élevé en moyenne de 1,8 mm/an entre 1961 et 2003, et d'environ 3,1 mm/an en moyenne entre 1993 et 2003 ;

· la couverture neigeuse a diminué de quelque 10% depuis la fin des années 1960 dans les moyennes et hautes latitudes de l'hémisphère Nord (presque tous les glaciers de montagne observés dans les régions non polaires ont reculé pendant cette période) ;

· de nombreuses régions du monde subissent davantage de précipitations. Dans certaines parties de l'Afrique et de l'Asie, la fréquence et l'intensité des sécheresses semblent avoir augmenté.

Figure 1: Evolution des concentrations atmosphériques Figure 2: Variation de la température à la surface du globe

des gaz à effet de serre

Source : Rapport GIEC 2001

Il est très probable que la plupart de l'augmentation de la température moyenne mondiale observée ces 50 dernières années soit due aux émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines.

On s'attend à ce que la température moyenne mondiale augmente de 0,2°C par décennie au cours des deux prochaines décennies. Si les émissions de gaz à effet de serre devaient se poursuivre à un rythme identique ou supérieur au rythme actuel, cela accentuerait encore davantage l'augmentation de la température mondiale et causerait de nombreux autres changements climatiques au cours du XXIe siècle.

Les estimations les plus fiables concernant l'augmentation de la température mondiale entre les années 80 et la fin du XXIe siècle sont comprises entre 1,8°C et 4°C. D'ici la fin du XXIe siècle, le niveau moyen des mers devrait augmenter de 18 à 59 cm. Le réchauffement et l'augmentation du niveau des mers provoqués par les activités humaines se poursuivront pendant des siècles, même, si l'on parvenait à stabiliser les concentrations des gaz à effet de serre. Si ce réchauffement persiste pendant de nombreux siècles, la calotte glaciaire du Groenland pourrait fondre intégralement, provoquant ainsi une augmentation du niveau moyen des mers de quelque 7m.

3.2 Réchauffement climatique en Afrique de l'Ouest

Les travaux de recherche du GIEC démontrent la tendance au réchauffement global et le rôle majeur des activités humaines. Entre facteurs globaux et dynamiques régionales, le climat de l'Afrique de l'Ouest est soumis à de fortes variations. L'évolution des températures en Afrique de l'Ouest et plus spécifiquement au Sahel, a suivi une tendance plus rapide que le réchauffement mondial. L'augmentation varie de 0,2 à 0,8 degrés Celsius depuis la fin des années 1970. Le GIEC confirme également qu'au cours du XXIème Siècle, le réchauffement climatique en Afrique sera plus important qu'au niveau mondial. La hausse de la température moyenne entre 1980/99 et 2080/99 s'échelonnera entre 3 et 4 degrés Celsius sur l'ensemble du continent, 1,5 fois plus qu'au niveau mondial. Cette hausse sera moins forte au sein des espaces côtiers et équatoriaux (3 degrés Celsius) et la plus élevée dans la partie Ouest du Sahara.

Dans le paragraphe suivant, nous tenterons de voir l'évolution des températures dans un pays comme le Burkina Faso situé en plein coeur de l'Afrique de l'Ouest.

Réchauffement climatique au Burkina Faso

Un pays comme le Burkina connaît également le phénomène du réchauffement climatique. Les températures au Burkina connaissent une forte variabilité spatio-temporelle. Les moyennes mensuelles dépassent rarement 35 °C et les extrêmes se rencontrent au nord avec une valeur minimale absolue de 5°C à Markoye en janvier 1975 et une valeur maximale absolue de 47,2 °C à Dori en 1984. Dans l'ensemble, l'évolution temporelle des températures montre une tendance à la hausse dans les principaux domaines climatiques au Burkina. Le renforcement de l'anticyclone des Açores qui repousse le Front Inter-Tropical (FIT) vers le sud et permet ainsi plus fréquemment l'envahissement des pays de l'Ouest africain par des masses d'air sec et chaud du nord-est, l'harmattan, est responsable de cette hausse des températures moyennes qui semble plus élevée en région sahélienne qu'ailleurs (SP/CONNED 2008).

Les trois graphiques ci-dessous démontrent cette tendance à la hausse des températures au niveau du Burkina Faso.

Figure 3: évolution des températures minimales au niveau de Bobo Dioulasso

Source : SP/ CONNED 2008

Figure 4: évolution des températures minimales au niveau de Dori

Source : SP/CONNED 2008

Figure 5: évolution des températures minimales et maximales au niveau de Ouagadougou

Source : SP/CONNED 2008

A travers ces trois graphiques, la tendance à l'augmentation des valeurs des températures au Burkina Faso est avérée et cela est en concordance avec les données du GIEC, sur le phénomène global du réchauffement de la planète.

Les modèles climatiques sont relativement satisfaisants pour prévoir le changement de température à l'échelle du globe et il ya un consensus de la communauté scientifique autour du réchauffement du climat de la terre. Les différentes études scientifiques réalisées estiment qu'il y a probablement un fort lien entre le réchauffement climatique en cours et les autres phénomènes climatiques.

3.3 Modification des précipitations à l'échelle mondiale

Le réchauffement climatique en cours a des incidences sur les précipitations et à ce niveau, on note de plus en plus des manifestations climatiques extrêmes telles que : les sécheresses, les inondations, les tempêtes, les ouragans, etc. Selon certains spécialistes, on note une recrudescence de ces catastrophes climatiques. Ils estiment que 326 catastrophes en moyenne par an ont été signalées entre 2000 et 2004. Ces catastrophes frappent indistinctement pays pauvres et pays riches sous toutes les latitudes. On peut citer à titre d'exemple les ouragans Katrina, Mitch, Wilma, Béta, etc. Face à ces différentes catastrophes, certains n'ont pas hésité à dire que le climat mondial était déréglé et qu'il était même devenu «fou».

Toutes ces catastrophes font naître des suppositions à propos d'un lien potentiel entre ces phénomènes et les changements climatiques.

D'autres spécialistes par contre estiment que les catastrophes climatiques ont toujours marqué l'histoire de l'humanité et que leur tendance à la hausse n'est pas justifiée. Cependant, ils reconnaissent que les catastrophes climatiques actuelles sont sans commune mesure au niveau de l'intensité de leur violence.

Pour de nombreux scientifiques et notamment ceux du GIEC, avec le réchauffement climatique en cours, on assistera de plus en plus à une augmentation très probable des précipitations aux latitudes moyennes et élevées et à leur diminution dans les latitudes subtropicales. Certaines données semblent confirmées une telle hypothèse. En effet, selon des simulations faites par l'International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA) à partir des données de base du GIEC et relatives au scénario d'émission des gaz à effet de serre, on assistera à une expansion significative vers le nord des zones tempérées sous les hautes latitudes et une expansion des zones arides sous les latitudes plus basses.

Par ailleurs, il est probable que les précipitations augmenteront en été et en hiver sur les régions aux latitudes supérieures. Des augmentations sont également prévues en hiver pour les latitudes nord moyennes, en Afrique tropicale et en Antarctique, et en été en Asie australe et orientale. Des diminutions des précipitations hivernales sont prévues pour l'Australie, l'Amérique centrale et l'Afrique australe. Très probablement, les variations des précipitations interannuelles seront plus importantes sur la plupart des régions pour lesquelles on prévoit une augmentation des précipitations moyennes (GIEC 2001).

La plus grande partie de l'Europe centrale et occidentale deviendrait subtropicale avec des précipitations hivernales et pas de gelées. (DE HAEN  H, in « Rural 21 le journal international du développement rural », Volume 14 N°2/2008).

Pour le continent africain dont une grande partie se trouve au sein d'un régime tropical, à l'exception de la partie méditerranéenne et de l'Afrique du sud, on note que la pluviométrie s'échelonne sur un vaste gradient de moins d'1 mm/an dans certaines régions du Sahara à plus de 5 000 mm/an à l'équateur.

Pour les prochaines décennies, les différentes projections climatiques prévoient que la côte méditerranéenne de l'Afrique, comme le pourtour méditerranéen dans son ensemble, devrait connaître une diminution des précipitations (-15 à -20 %). Cet assèchement affecterait la rive nord du Sahara. A l'autre extrémité du continent, l'hiver mais surtout le printemps en Afrique australe devrait être également moins pluvieux. Dans la ceinture tropicale, les résultats des modèles montrent un accroissement de la

Pluviométrie dans la corne de l'Afrique.

Les modèles climatiques permettent de prévoir les grandes tendances à l'échelle mondiale sur le comportement futur des précipitations mais elles comportent de nombreuses incertitudes au niveau régional. Ces incertitudes s'accroissent également lorsque les simulations portent sur une période étalée dans le temps (100 ans) puisque de nombreux facteurs ne sont pas maîtrisés.

C'est la raison pour laquelle de nombreux programmes de recherche sont mis en place au niveau régional pour une meilleure compréhension des phénomènes climatiques en vue de leur meilleure prévision à l'échelle régionale. On peut citer à ce niveau le projet Recherche Interdisciplinaire et Participative sur les Interactions entre les Ecosystèmes, le Climat et les Sociétés en Afrique de l'Ouest (RIPIECSA), le programme Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine (AMMA).

3.4. Modification des précipitations en Afrique de l'Ouest

La région Ouest africaine semble être la région du monde qui a connu le plus fort déficit de pluies depuis plus de 30 ans puisque la pluviosité annuelle aurait diminué de 40% entre 1968 et 1990. La situation semble ces dernières années revenir à la normale avec toutefois une occurrence plus fréquente de phénomènes extrêmes : périodes sèches en saison des pluies, inondations graves à certains moments. Aujourd'hui, les pluies s'arrêtent parfois inopinément durant plusieurs semaines, tombent brusquement en trombes ou se prolongent anormalement.

Aucune conclusion ne peut être tirée concernant le régime des précipitations en Afrique de l'Ouest puisque les prévisions varient beaucoup d'un modèle à l'autre pour la région. Certains penchent pour un retour vers une période plus humide, d'autres au contraire pour le retour de la sécheresse.

Les fluctuations pluviométriques observées dans la zone Afrique de l'Ouest sont aussi valables pour un pays comme le Burkina Faso qui est sous l'influence de la mousson Ouest africaine.

Modification des précipitations au Burkina Faso

Les manifestations des changements climatiques au niveau des précipitations sont également perceptibles au Burkina à travers :

- une baisse de la pluviométrie au cours des cinquante dernières années et qui s'est accentuée au cours de la décennie 1981-1990 qui est considérée comme la plus sèche avec la disparition de l'isohyète 1 100 mm au sud et l'apparition au nord de l'isohyète 300 mm ;

- les migrations des isohyètes moyennes annuelles vers le sud ;

- la fréquence des poches de sécheresse, etc.

Selon PANA (2003), on note globalement que la pluviométrie moyenne annuelle au Burkina Faso, a connu une baisse sensible comme l'atteste la carte n° 1 qui montre le déplacement latitudinal des isohyètes moyennes vers le sud en l'espace de trois normales (période de 30 années consécutives) 1951-1980, 1961-1990 et 1971-2000.

Carte 1: migration des isohyètes 600mm, 800mm, 1000mm de 1951 à 2000 au Burkina Faso

Source : PANA, 2003

Ces migrations des isohyètes moyennes annuelles ont aussi eu pour conséquences des changements notables dans la délimitation des domaines climatiques du pays. En effet, la comparaison des cartes n° 2 et n° 3 montre un rétrécissement très important du domaine soudanien entre les deux normales précitées. Le climat soudano-sahélien (pluviométrie annuelle < 900 mm) et le climat sahélien (pluviométrie < 600 mm) sont respectivement descendus d'environ 100 km vers le sud.

Carte 2: domaines climatiques du Burkina Faso (1951-1980)

Source : PANA, 2003

Carte 3: domaines climatiques du Burkina Faso (1971-2000)

Source : PANA 2003

Au cours des cinq dernières années également, la variabilité a été très forte se traduisant par des débuts ou des fins de saison pluvieuse précoces en certains endroits et trop tardifs en d'autres, par des poches de sécheresses fréquentes en cours de saison. Cette situation a plutôt renforcé la pluviométrie de la moitié nord du pays tout en réduisant celle de la partie sud du pays sans toutefois bouleverser l'allure générale du gradient sud-nord de la répartition spatiale générale de la pluviométrie.

Cette forte variabilité de la pluviométrie a nettement réduit en définitive la quantité globale de la pluviométrie annuelle tout en compliquant sa gestion pour les besoins de l'agriculture pluviale (SP/ CONNED 2008).

Les différents modèles climatiques prévoient une tendance à la baisse de la pluviométrie au niveau du Burkina. Cette hypothèse confirmerait en fait les grandes tendances annoncées au niveau mondial et aura des répercussions énormes sur l'agriculture irriguée et plus particulièrement les cultures maraîchères.

CHAPITRE IV : CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET CULTURES MARAICHERES

Ce chapitre traite essentiellement des incidences que les changements climatiques pourraient avoir sur les cultures maraîchères. Mais auparavant, il serait intéressant de décrire dans un premier temps certaines exigences des cultures maraichères notamment dans les domaines de l'eau et de la température.

4.1. Exigences des cultures maraîchères

Les cultures maraîchères contrairement aux cultures pluviales ont des besoins spécifiques en eau et en température. Lorsque ces exigences ne sont pas remplies, les plants ne produisent pas ou la production est de mauvaise qualité. C'est la raison pour laquelle le choix de l'époque de cultures maraîchères est particulièrement déterminant. Le tableau suivant nous donne les exigences en eau et températures de quelques cultures maraîchères.

Tableau 2 : exigence de quelques cultures maraîchères

Cultures maraîchères

Besoins en eau

Températures favorables

 
 

20 - 30 °

30 - 40°

Pomme de terre

650 mm

++

+

Haricot vert

250 - 300mm

++

 

- Tomate

700 - 750mm

++

+

Oignon

450 - 500 mm

++

+

Choux

650 mm

++

+

Carotte

400 - 500 mm

++

 

-

Source : DUPRIEZ H 1987

Légende : ++ : très favorable ; + : favorable ; - : défavorable

Ce tableau permet de voir qu'en dehors du haricot vert, toutes les autres cultures ont des besoins élevés en eau et préfèrent des températures douces pour leur croissance. Avec l'accroissement des températures qui s'annonce, il faudrait s'attendre au niveau de la zone tropicale à une augmentation de la cadence d'évaporation réduisant le niveau d'humidité et des ressources en eau disponibles pour la croissance des plantes.

Par ailleurs, les cultures maraîchères pourraient faire les frais d'une variabilité importante au niveau du climat. En effet, dans un tel contexte, les saisons des pluies pourraient être décalées, voire perturbées, et ne correspondraient plus avec les cycles de croissance des plantes, entraînant inévitablement une perte de rendement.

4.2. Incidences des changements climatiques sur les cultures maraîchères

Dans le cadre de notre étude, nous avons privilégié le cas particulier des cultures maraîchères qui sont devenues au fil du temps une véritable activité génératrice de revenus au profit de millions de producteurs. Vu le caractère stratégique de ces cultures pour de nombreux pays en voie de développement, et leur sensibilité aux variations climatiques (température et apport d'eau), il est assez intéressant de voir les incidences que pourraient avoir les changements climatiques en cours sur cette partie de l'agriculture. En rappel, de nombreuses cultures maraîchères pratiquées sous les tropiques supportent les températures comprises entre 18° et 30°. Il faut souligner que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans la production des plantes et nous n'avons pas la prétention de passer en revue tous ces facteurs. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre l'accent sur trois facteurs essentiels : l'eau, la température et le CO2.

4.2.1. Incidence des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau

Sur la base des résultats des différents modèles climatiques, on peut supposer que les régions des hautes et moyennes latitudes connaîtront moins de difficultés pour leur approvisionnement en eau car les précipitations devraient y être plus importantes. Par ailleurs, ces zones sont de véritables réserves d'eau douce avec les différents glaciers qui s'y trouvent. On estime que la fonte des permafrosts libérera des milliards de tonnes d'eau dans des pays comme le Canada, les Etats Unis, la Russie, etc.

Par contre, la situation sera plus délicate pour les pays situés dans les latitudes tropicales qui rencontrent déjà d'énormes difficultés pour leur approvisionnement en eau. La situation devrait s'aggraver dans les prochaines décennies puisque ces pays tropicaux assisteront selon les tendances générales à une baisse du niveau de leurs précipitations. Cette situation va probablement avoir des effets sur la disponibilité des eaux de surface et des eaux souterraines. Cette hypothèse est corroborée par les données du GIEC qui affirme dans son rapport 2007 « Dans de nombreuses régions dans lesquelles l'eau est rare, les changements climatiques devraient encore limiter la disponibilité d'eau en raison de la fréquence accrue des périodes de sécheresse, de l'augmentation de l'évaporation de l'eau et des changements des modèles de précipitation »

Les régions les plus touchées seront probablement les pays méditerranéens, la zone sahélienne, l'Afrique australe et en partie l'Asie centrale et du sud.

Les changements climatiques auront également des effets sur les écoulements des cours d'eau. Ainsi, pour CHARTRES C., directeur général de l'Institut international de la gestion de l'eau au Sri Lanka, «le rythme et l'importance des débits fluviaux varieront, affectant ainsi les plans d'eaux fluviaux ». Il ajoute que la fonte des glaciers aura pour conséquence la diminution de la disponibilité de l'eau en été, y compris celle qui irrigue le bassin de l'Indus, un phénomène qui pourrait affecter environ 17% de la population mondiale. http://www.scidev.net/fr/latin-america-and- caribbean/features/les-cultures-peuvent-elles-r-sister-au-changement-.html

En Afrique, on a noté que suite à la baisse de la pluviométrie à partir des années 1970, les écoulements des principaux fleuves ont baissé. Le débit du fleuve Niger a diminué de 30 % entre 1971 et 1989 ; ceux des fleuves Sénégal et Gambie de près 60 %. Cette diminution a été relativement plus importante que celle des précipitations. A côté des facteurs climatiques, l'accroissement des besoins en eau constitue un facteur majeur du prélèvement de cette ressource (UICN, 2004).

Il est en effet difficile d'attribuer cette baisse des régimes des fleuves au facteur climatique uniquement. On suppose que la construction de différents ouvrages hydrauliques pour faire face à une consommation croissante de la population ou à la multiplication des projets d'irrigation et d'hydro-électricité est également un facteur qui peut jouer sur les régimes des fleuves.

Les fluctuations rapides de la superficie du lac Tchad en fournissent une bonne illustration. Avant les années 1980, la diminution de la pluviométrie (les précipitations sur le lac représentent 13 à 14 % des apports annuels en eau) et la baisse consécutive du débit des fleuves Chari (83 % des apports du lac) et de son affluent le Logone expliquent en grande partie la réduction de la superficie du lac à côté de l'évaporation et de l'infiltration. Après les années 1980, l'irrigation pour l'agriculture et l'arboriculture dans le bassin du Chari et Logone constitueraient les principales causes de la réduction des eaux du lac. (ANDIGUE J. 2007).

A l'avenir, les changements climatiques pourraient avoir des effets durables sur les quantités d'eau en circulation dans les bassins et dans les nappes souterraines rechargées en saison des pluies. Mais globalement, l'Afrique de l'Ouest n'est pas menacée à moyen terme par le manque d'eau renouvelable, même si des problèmes locaux se poseront (DUBUS K. et al, 2005).

Cependant, l'Afrique d'une manière générale, rencontrera des difficultés liées à la disponibilité de la ressource eau compte tenu de sa faible capacité de mobilisation d'eau de surface. En effet, selon les données de la Commission Internationale des Grands Barrages, en 1998, il existait 25 400 grands barrages dans le monde et leur répartition par zone géographique donne:

- Afrique : 5 %

- Amérique du Nord : 30,61%

- Amérique du Sud : 2,66%

- Asie : 33,38%

- Europe : 24,38%

En termes donc de mobilisation d'eau de surface, l'Afrique et l'Amérique du sud devraient donc rencontrer d'énormes difficultés. La situation sera plus préoccupante pour l'Afrique à cause de son fort taux de croissance démographique et de sa dépendance vis-à-vis de l'agriculture.

Pour le cas spécifique du Burkina, le problème de la disponibilité des ressources en eau se posera de plus en plus avec acuité dans les prochaines années. La disponibilité en eau au Burkina Faso varie considérablement avec les conditions pluviométriques et au cours des 50 dernières années, les disponibilités en eau ont baissé de façon drastique en rapport avec la baisse pluviométrique. On note aussi que l'écoulement annuel des eaux dans les quatre bassins versants nationaux est actuellement estimé à 7,5 milliards de m3 dont environ 2,66 milliards de m3 d'eau sont annuellement stockés sur une superficie de près de 100 000 ha constituée de barrages, lacs naturels et retenues d'eau.

Les ressources totales en eau du pays (eau de surface + eau souterraine) sont estimées à 402 milliards de m3, variant dans une fourchette de 268 à 534 milliards de m3 selon les années.

La pression sur les ressources en eau est liée aux différentes sources de prélèvement et à la demande climatique (évaporation et évapotranspiration). Ainsi, la demande totale annuelle du Burkina Faso en eau, évaluée à 4,8 milliards de m3, peut se repartir comme suit :

- demande consommatrice (10%),

- demande hydroélectrique (44 %),

- demande climatique (46 %).

Il apparaît clairement que la forte évaporation des eaux de surface et du sol est à l'origine du déficit chronique en eau observé au Burkina Faso considéré comme un pays à stress hydrique très élevé selon les normes de l'Organisation Mondiale de la Météorologie (PANA, 2003). Malheureusement, cette situation risque de s'aggraver au cours des années à venir avec la hausse des températures liée au réchauffement climatique.

Le second REEB du SP/CONNED (2008), confirme cette éventualité en affirmant « tout porte à croire que le potentiel de ressources en eau du Burkina régresse de manière significative et ne répond plus aux besoins croissants du pays ». Une évaluation prospective met en évidence que le Burkina Faso passera :

- d'une situation de stress hydrique modéré en année normale, moyen à élevé en année très sèche au début des années 2000 ;

- à une situation de stress hydrique élevé permanent à l'horizon 2010 - 2015.

Toutes ces données confirment que l'accès à l'eau sera de plus en plus problématique dans les décennies à venir pour de nombreux pays en développement. Cette difficulté d'accès à l'eau aura d'énormes répercussions sur l'agriculture qui constitue le principal moteur de croissance économique d'un continent comme l'Afrique. Cette situation sera plus préoccupante au niveau de l'agriculture irriguée et plus particulièrement des cultures maraîchères qui constituent la principale activité génératrice de revenus pour des millions de producteurs.

Ainsi, la difficulté d'accès à l'eau pourrait compromettre les cultures maraîchères dans les zones tropicales car celles-ci sont très exigeantes en matière d'eau. On estime qu'il faut environ 6 000 à 8 000 litres d'eau par jour pour un jardin de 1 000 m².

Ceci sera surtout vrai pour les petites exploitations qui disposent de peu de moyens techniques et financiers pour faire face aux pénuries d'eau.

Selon une étude menée au Maroc, on a constaté ces dernières décennies une régression du nombre des exploitations de petite taille qui font généralement moins de 5 hectares. (BOUAZZA Z. et al, 2007).

Malgré ces différentes difficultés, il faut signaler que des stratégies d'adaptation sont également développées par les producteurs en vue de faire face à la faible disponibilité de l'eau.

On peut citer à titre d'exemple la technique d'irrigation goutte à goute qui a fait ses preuves dans le district de Palpa situé à l'Ouest du Népal. Les petits paysans de ce district pratique la culture commerciale de légumes qui représenterait une source de revenus très importante pour ces derniers. A cause des précipitations faibles et irrégulières dans la région, il est difficile d'avoir suffisamment d'eau pour irriguer. La culture de légumes est donc problématique, particulièrement durant les mois secs en hiver et au printemps, alors que c'est à cette époque précisément que la demande en légumes frais est importante et que leur vente pourrait générer d'importants bénéfices. Dans cette région vallonnée, avec des petites terrasses et une mosaïque de parcelles cultivables, l'irrigation à grande échelle serait coûteuse et peu adaptée. Mais, depuis quelques années, les systèmes d'irrigation au goutte à goutte offrent une alternative non conventionnelle, simple et avantageuse.

Le LISP («Local Initiatives Support Programme»), un programme d'appui pour les initiatives villageoises lancé en 1996 par Helvetas Népal, assure depuis quelques années la promotion de méthodes d'irrigation dans le district de Palpa. Ainsi, les petits paysans peuvent cultiver des légumes tout au long de l'année, ce qui leur assure un revenu sur les marchés locaux. La technique d'irrigation est adaptée aux besoins des paysans et de l'environnement: des tuyaux et des petits tubes amènent l'eau directement à la racine de la plante afin de réduire au maximum le gaspillage. La méthode est économe en eau et en temps, de sorte que les paysans peuvent se consacrer à d'autres occupations. (GÄHWILER F et SCHMIDT P, in « Partenaires helvetas », N°177 Août 2004-2004).

Il faut signaler également que dans le domaine génétique, les chercheurs mettent de plus en plus l'accent sur des plantes résistantes au stress hydrique.

Pour mieux appréhender l'incidence des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau, il faudra aller au-delà des modèles généraux de la circulation des eaux et développer plus des modèles spécifiques de bassins fluviaux et de fermes, démontrant ainsi la façon dont le changement climatique affectera les disponibilités en eaux fluviales et le niveau des lacs.

Par ailleurs, davantage de données sur les eaux souterraines et les aquifères sont nécessaires au niveau des pays en développement et plus particulièrement de l'Afrique afin de mieux analyser l'incidence des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau pour la pratique de cultures maraîchères.

Ces différentes observations sont également valables pour le cas particulier du Burkina qui globalement va connaître un stress hydrique beaucoup plus élevé et permanent à l'horizon 2010-2015. A ce niveau, il serait plus intéressant d'avoir des simulations au niveau régional voire provincial pour appréhender l'évolution du niveau de la nappe phréatique, l'évolution des précipitations en vue de se faire une meilleure idée sur l'incidence des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau pour la pratique maraîchère pour une province comme le Sanguié.

4.2.2. Incidences de l'accroissement des températures sur les cultures maraîchères

D'une manière générale, on estime qu'il y aura au cours du XXIe siècle un accroissement des températures à l'échelle du globe de l'ordre de 1,8°C et 4°C. On estime qu'en moyenne la température du globe devrait croître de 0,2°C tous les dix ans.

A ce niveau, il semblerait que l'accroissement des températures serait favorable à l'agriculture dans les pays des hautes et moyennes latitudes à cause du dégel et de l'accroissement des périodes végétatives des plantes. Un tel contexte serait favorable en fait aux cultures maraîchères qui ont besoin de températures comprises entre 18 et 30 °C pour bien produire. Certaines simulations faites sur des plantes comme la pomme de terre prévoient une augmentation des rendements de l'ordre de +20% pour l'Europe du nord et + 8% pour l'Europe du sud (qui va se réchauffer au cours des décennies à venir).

Globalement si le réchauffement devrait être profitable aux pays du nord, il ya d'autres facteurs imprévisibles qui peuvent perturber un tel optimisme. Il s'agit notamment selon certains experts du manque de prise en compte par les modèles climatiques des évènements climatiques extrêmes. Parce qu'ils sont difficilement prévisibles et très violents, les extrêmes climatiques sont les facteurs les plus dangereux pour l'agriculture et plus particulièrement pour les cultures maraîchères. L'augmentation de la moyenne des températures est un faux indicateur du changement climatique. Une série de vagues de chaleur suivie par une série de gels peuvent très bien donner une moyenne de températures normale alors que les plantes n'auront pas pu se développer.

Par ailleurs, on pourrait assister à l'apparition de ravageurs qui jusque là étaient inconnus dans les latitudes tempérées mais qui à la faveur du réchauffement pourraient proliférer dans ces zones et être nuisibles aux plantes.

La situation agricole serait plus délicate dans les zones tropicales et on estime que globalement les rendements agricoles devraient baisser dans ces zones à cause de la fréquence des sécheresses et du stress hydrique.

La situation serait plus critique pour les cultures maraîchères qui verraient leurs besoins en eau croître de façon substantielle à cause de l'accroissement des températures pendant que dans le même temps les disponibilités en eau s'amenuiseraient à cause de la baisse générale de la pluviométrie. Par ailleurs, une hausse de température augmenterait la cadence d'évaporation, réduisant ainsi le niveau d'humidité disponible pour la croissance des plantes.

Dans son article intitulé changement climatique : gagnants et perdants paru sur le site http://www.potato2008.org/fr/points-de-vue/bindi.html, BINDI M qui est l'un des principaux auteurs du quatrième rapport d'évaluation, Climate change (2007) montre que pour le cas de la pomme de terre, étant donné que les plants produisent moins de tubercules quand la température dépasse 17 °C, il se pourrait que le réchauffement entraîne une baisse de rendement des variétés de pommes de terre cultivées aujourd'hui dans des conditions proches des limites supérieures de température tolérées par la culture. En effet, des études effectuées dans de nombreuses régions du monde montrent que, s'il n'y a pas d'adaptation, l'élévation des températures fera chuter les rendements de 10 à 19 pour cent en 2010-2039 et de 18 à 32 pour cent en 2040-2069. La région la plus vulnérable sera la ceinture tropicale, où les pertes pourraient atteindre plus de 50 pour cent.»

Par contre, une simulation effectuée dans les pays d'Europe du nord a montré que l'augmentation des températures se traduirait par un allongement de la période végétative et un accroissement considérable des rendements. On pourrait par conséquent étendre la culture de la pomme de terre à des régions où les températures étaient jusqu'à présent trop basses, tels que le Canada, la Sibérie et la Scandinavie, et dans des régions montagneuses, comme l'altiplano du Pérou et de la Bolivie.

Bien qu'une probable hausse des températures soit défavorable aux cultures maraîchères en zone tropicale, il ya de nombreux facteurs que les modèles climatiques ne prennent pas en compte pour le moment et qui pourraient changer la donne, il s'agit de l'adaptation des populations au processus de changement climatique. On peut citer à titre d'exemple les techniques de paillage et de « casier » développées par les maraîchers du Burkina au nord (zone climatique où les températures sont très élevées et dépassent 40°C en avril) qui permettent de lutter contre la hausse des températures et facilitent la conservation de l'humidité.

Enfin, la recherche fait d'énormes progrès et il n'est pas exclu qu'au cours des prochaines décennies, on ait des semences maraîchères de plus en plus résistantes aux températures élevées.

Un autre facteur lié à l'accroissement de la température et qui pourrait avoir des répercussions sur la croissance des cultures maraîchères est le CO2.

4.2. 3. Effets de la hausse de CO2 dans l'atmosphère sur les cultures maraîchères

L'augmentation des concentrations atmosphériques en dioxyde de carbone pourrait être bénéfique. Les plantes croissent en raison de la photosynthèse dont la cadence serait stimulée par des taux plus élevés de dioxyde de carbone. Ainsi, la cadence de croissance et la productivité des plantes pourraient augmenter.

La plupart des cultures développées dans des régions fraîches et tempérées répondent positivement à une plus grande concentration de dioxyde de carbone, c'est le cas de la majorité des cultures maraîchères d'origine européenne.

Ainsi, les différents types de plantes ont différents mécanismes de fixation du carbone, ce processus qui fait que durant la photosynthèse le CO2 est converti en carbone organique. Sans entrer dans les détails, disons que pour certaines plantes, ce mécanisme passe par la synthèse de composés à trois atomes de carbone. C'est ce qu'on appelle la photosynthèse C3 qui implique les plantes dites plantes C3 localisées dans leur majorité en zone tempérée (cas de nombreuses cultures maraîchères). Il y a aussi la photosynthèse C4, impliquant des composés à quatre atomes de carbone, et conséquemment les plantes C4 localisées dans les zones tropicales.

De nombreuses études tendent à prouver qu'une augmentation du CO2 serait donc bénéfique aux plantes C3 car il jouerait un rôle de fertilisant.

Cependant, ces résultats sur une augmentation de CO2 doivent être largement nuancés puisque l'interaction avec d'autres facteurs est à prendre en compte en effet :

· Une hausse du taux de CO2, accompagnée d'une augmentation modérée de la température, si les ressources en eau sont suffisantes, entraînerait alors une production globale plus forte

· Une hausse du taux de CO2, accompagnée d'une augmentation modérée de la température et des pluies, peut mener à une petite augmentation de la production globale.

· Une hausse du taux de CO2, accompagnée d'une augmentation de température d'environ 3°C et d'une diminution des pluies de 20%, conduira à une réduction de rendement pour toutes les cultures de champs.

· Une hausse du taux de CO2, accompagnée d'une augmentation importante de la température et d'une augmentation modérée des pluies raccourcira la période de croissance, et à terme entraînera une baisse de la production.

Ainsi, il ne faut pas prendre en compte la variation d'un unique paramètre, mais faire intervenir les interactions qui peuvent exister entre toutes les composantes de variation du climat. (AMPHOUX M. et al 2003).

A ce niveau aussi, il existe de nombreuses lacunes et on dispose de peu d'informations sur des études réalisées sur le comportement des cultures maraîchères par rapport à l'accroissement du taux de CO2 dans l'atmosphère au niveau de pays africains.

En résumé, l'accroissement des températures et du dioxyde de carbone serait beaucoup plus favorable aux cultures maraîchères dans les zones tempérées car il faciliterait le dégel et accroîtrait la période végétative des plantes. Par ailleurs, l'accroissement de CO2 dans l'atmosphère faciliterait la croissance de la majeure partie des cultures maraîchères qui sont des plantes C3.

Toutefois, des évènements imprévisibles tels que la variabilité climatique ou l'apparition de nombreux insectes avec l'accroissement des températures devrait tempérer cet optimisme.

L'augmentation des températures et du CO2 serait beaucoup plus problématique pour les cultures maraîchères en zone tropicale puisqu'une telle situation accroîtrait l'évaporation, l'évapotranspiration et accroîtrait par ricochet les besoins en eau des plantes alors que les différents modèles climatiques prévoient un accroissement du stress hydrique dans cette zone consécutivement à une baisse générale de la pluviométrie. En fait, le facteur déterminant ici reste la disponibilité de l'eau pour la pratique de l'activité maraîchère dans un tel contexte.

C'est pourquoi dans le cadre de futurs travaux de recherche nous comptons travailler sur la problématique « changements climatiques et incidences sur la disponibilité d'eau pour la pratique de l'activité maraîchère dans la province du Sanguié ».

Les raisons qui sous tendent un tel choix se retrouvent partiellement dans les données de la DGPSA. En effet, selon cette institution, l'activité maraîchère couvre l'ensemble des 45 provinces du Burkina Faso. Cependant, celles - ci n'ont pas le même poids en termes de production maraîchère et d'effectifs maraîchers. Ainsi, du point de vue de la production, en 2004 - 2005, les provinces les plus importantes sont respectivement: le Yatenga, le Sanmatenga, l'Oubritenga et le Sanguié qui totalisent 59 539 tonnes de produits maraîchers, soit 36% de la production maraîchère du Burkina Faso. Ces quatre provinces comptent aussi 43 973 maraîchers, soit 26 % de l'effectif des maraîchers du Burkina. A ce niveau, le Sanguié vient en première position avec 16 298 maraîchers soit environ 10 % des effectifs maraîchers du Burkina Faso.

Par rapport à la principale source d'eau pour la production maraîchère :

- 82% des maraîchers du Sanguié utilisent l'eau des puits traditionnels ;

- 64 % des maraîchers de l'Oubritenga utilisent l'eau de barrages ;

- 51% des maraîchers du Yatenga utilisent l'eau de barrages ;

- 44% des maraîchers du Sanmatenga utilisent l'eau de barrages.

Ainsi, en termes d'effectifs et surtout de l'origine de la principale source d'eau pour la production maraîchère, les producteurs du Sanguié semblent les plus vulnérables avec les changements climatiques qui se confirment au fil des ans. Les producteurs du Sanguié contrairement à ce qui se passe dans les autres zones de production maraîchère disposent de peu de réserve d'eau de surface pour l'activité maraîchère.

Or, selon le SP/CONNED (2008), le Burkina Faso sera dans une situation de stress hydrique permanent à l'horizon 2010-2015. C'est pourquoi dans le cadre de futurs travaux de recherche, il serait intéressant de travailler sur cette problématique au niveau du Sanguié dont l'économie dépend essentiellement de l'activité maraîchère.

L'objectif général visé à travers une telle étude est de vérifier si la province du Sanguié disposera de l'eau nécessaire à la pratique de l'activité maraîchère avec les changements climatiques qui s'annoncent. Pour atteindre un tel objectif, nous allons chercher à :

- analyser la tendance générale de la pluviométrie au niveau de la province au cours des cinquante (50) dernières années ;

- vérifier la capacité de mobilisation de ressources en eau de la province ;

- évaluer l'évolution du niveau de la nappe phréatique ;

- évaluer les besoins en eau de la province sur une période des trente (30) prochaines années

L'analyse de toutes ces données devrait dégager les tendances générales en rapport avec la disponibilité de la ressource eau au niveau de la province du Sanguié pour les années à venir.

Au terme de notre étude dont l'objectif général était d'identifier les incidences des changements climatiques en cours sur les cultures maraîchères, que pouvons nous retenir ?

Il faut d'abord rappeler que pour mener à bien un tel travail nous avons adopté une méthode de travail qui a consisté dans un premier à définir le cadre théorique de notre travail et à procéder à un revue de la littérature assez poussée qui nous a permis de collecter des données aux plans : national, régional et même mondial en rapport avec la thématique. Nous avons ensuite traité les différentes données collectées en vue d'identifier les différentes réponses qui étaient apportées aux questions spécifiques que nous avions poussées. A ce niveau, nous nous sommes beaucoup inspirés des différents travaux du GIEC qui est la principale autorité mondiale reconnue de nos jours en matière de prévision climatique. De ces différents travaux, il est de plus en plus admis que des changements sont en cours au niveau du climat mondial. Ces principaux changements sont :

- le réchauffement climatique ;

- la fonte des calottes glaciaires ;

- la fréquence d'extrêmes climatiques tels que : les inondations, les sécheresses, la violence des ouragans et tempêtes, etc.

- l'accroissement des niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ;

- la modification des modèles de précipitations, etc.

Toutes ces différentes modifications ont été prouvées scientifiquement et on a même établi une corrélation entre le réchauffement climatique et l'accroissement des gaz à effet de serre. Cette corrélation a permis de démontrer la responsabilité des actions anthropiques sur le réchauffement climatique en cours à travers la forte émission des gaz à effet de serre.

Ensuite, nous avons tenté d'identifier les incidences que pourraient avoir les changements climatiques sur la disponibilité de l'eau. A ce niveau, il faut avouer que les grandes tendances qui se dessinent confirment qu'on assistera jusqu'à l'horizon 2050 à un accroissement des précipitations dans les zones de hautes et moyennes latitudes et à une libération de millions d'hectares de terres arables à travers la fonte de la neige. Toutes choses qui devraient être favorables à la pratique des cultures maraîchères dans ces zones.

Par contre, la situation au niveau des zones tropicales risque d'être catastrophique puisque les différents modèles climatiques prévoient une baisse des précipitations au niveau de ces latitudes. Par ailleurs, de nombreux cours d'eau verront leurs débits baisser ou même pourraient disparaître. Tout cela va accroître la problématique d'accès à l'eau dans des pays qui font déjà face au stress hydrique. Cette situation aura des répercussions sur la pratique de l'activité maraîchère pour de millions de producteurs qui auront de plus en plus accès difficilement à l'eau pour la pratique de leur activité. Toutefois, il faut avouer que ces différentes tendances sont d'ordre général et que d'énormes travaux de recherche restent à faire au niveau régional et même local pour identifier les incidences des changements climatiques sur la disponibilité de l'eau aux niveaux régional et même national. Par ailleurs, les modèles climatiques ne prennent pas en compte d'une part le processus d'adaptation des populations face aux changements en cours. D'autre part, la recherche évolue et pourrait mettre à la disposition des producteurs des semences résistantes au stress hydrique. Tout cela permettra d'atténuer les conséquences probables des changements climatiques sur l'activité maraîchère.

Il a été démontré aussi au cours de cette étude que l'accroissement de la température pourrait avoir des répercussions sur l'activité maraîchère. A ce niveau, les résultats montrent que les pays des hautes et moyennes latitudes pourraient tirer profit de l'accroissement des températures sur les cultures maraîchères puisqu'une telle situation favoriserait le dégel et accroîtrait également la période végétative des plantes. En revanche, l'accroissement des températures pourrait entraîner l'apparition d'insectes inconnus à ces latitudes et qui seraient nuisibles aux cultures.

L'accroissement des températures aura des répercussions négatives sur l'activité maraîchère dans les zones tropicales en ce sens qu'il accroîtrait l'évaporation, l'évapotranspiration et provoquerait par ricochet un accroissement des besoins hydriques des plantes alors que les modèles climatiques prévoient une difficulté d'accès à l'eau dans ces latitudes au cours des prochaines décennies. A ce niveau aussi, des efforts d'adaptation sont déployés par les populations pour faire face à la montée des températures. On a cité le cas des populations du nord du Burkina qui pratiquent l'activité dans une zone où les températures moyennes vont au-delà des 35°C en développant les techniques de paillage qui conservent l'humidité et qui atténuent la hausse des températures. La recherche également oriente ses efforts vers des plantes résistantes aux hausses de température.

Enfin nous avons essayé aussi d'appréhender les incidences de l'accroissement du niveau de CO2 sur la croissance des cultures maraîchères. En rappel, il semblerait qu'on distingue au niveau des plantes :

- les plantes C3 disposant de trois atomes de carbone pour la photosynthèse et qui répondraient favorablement à une augmentation du niveau de CO2 qui jouerait un rôle de fertilisant à leur niveau. La majeure partie de ces plantes est localisée dans les pays tempérés et une grande partie aussi des cultures maraîchères d'origine européenne répondrait à ce critère ;

- les plantes C4 disposant de quatre atomes pour la réalisation de la photosynthèse et qui ne tireraient pas profit d'une éventuelle augmentation du niveau de CO2 dans l'atmosphère et localisées essentiellement dans les zones tropicales.

A ce niveau aussi, d'importantes nuances sont à apporter quant aux bénéfices tirés pour les plantes et relatifs à une éventuelle augmentation du niveau de CO2 puisque l'interaction avec d'autres facteurs tels que les précipitations et la température sont à prendre en compte.

En fait, au cours de cette étude, il est ressorti que l'eau reste le facteur clé qui va conditionner l'activité maraîchère au cours des prochaines décennies. Malheureusement, les travaux sur les incidences des changements climatiques sur ce facteur au niveau régional voire national restent insuffisants c'est la raison pour laquelle nous comptons dans le cadre de futurs travaux de recherche nous plancher plus spécifiquement sur la problématique « changements climatiques et incidence sur la disponibilité d'eau pour la pratique de l'activité maraîchère dans la province du Sanguié »

Un tel choix se justifie par le fait que d'une part la province du Sanguié occupe la quatrième position en termes de production maraîchère. D'autre part, elle paraît être la plus vulnérable aux changements climatiques compte tenu du fait qu'au niveau de l'origine de la principale source d'eau pour la production maraîchère, 82% des maraîchers du Sanguié utilisent l'eau des puits traditionnels. Ce chiffre est le plus élevé de l'ensemble des quatre premières provinces productrices de cultures maraîchères et qui sont respectivement : le Yatenga, l'Oubritenga, le Sanmatenga et le Sanguié.

BIBLIOGRAPHIE GENERALE

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GIEC, 2001. Bilan 2001 des changements climatiques : Rapport de synthèse
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Bibliographie « grand public »

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http://www.atlas-ouestafrique.org/spip.php?article228: Atlas de l'intégration régionale en Afrique de l'ouest, 7 janvier 2009.

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http://www.scidev.net/fr/latin-america-and-caribbean/features/les-cultures-peuvent-elles-r-sister-au-changement-.htm : les cultures peuvent elles résister au

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http://www.fao.org/nr/clim/docs/clim_080502_fr.pdf : le climat et les changements du climat, 26 octobre 2009.

ANNEXES

Grille de lecture de la revue documentaire

Auteur

Titre du document

Problématique succincte

Démarche

Résultats obtenus

BIBLIOGRAPHIE INSITUTIONNELLE

AMPHOUX M et al 2003

Les impacts du changement climatique sur l'agriculture en Europe et aux Etats-Unis (rapport d'atelier)

Cette étude, réalisée dans le cadre de l'atelier Changement climatique de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, vise à déterminer les effets du changement climatique à venir sur un secteur capital de l'activité humaine : l'agriculture. Ce secteur, à la croisée de deux thématiques centrales, l'économie et l'environnement, représente un sujet d'étude particulièrement intéressant ; il est d'autant plus intéressant que sa dépendance vis-à-vis du climat est très forte

Utilisation des modèles climatiques pour prévoir le climat futur

Analyse de l'impact d'un tel climat sur l'agriculture

Hausse de la température : Décalage des cultures et rendements plus élevés au Nord Apparition de nouvelles cultures dans les plus hautes latitudes, Prolifération de parasites, Raccourcissement des périodes de gel, Impacts sur l'humidité et les ressources en eau,

Précipitations : Variabilité accrue,

Hausse du taux de CO2 : Gain ou perte de rendement selon le type de plante (C3 ou C4),

GUILLET L et al 2007

Les effets du changement climatique sur l'agriculture Américaine (rapport d'étude)

En 2001, l'U.S. Global Change Research Program, le programme national d'encadrement des recherches dans le domaine du changement climatique, a publié le rapport d'évaluation des potentielles conséquences du changement climatique sur l'agriculture aux Etats-Unis qui concluait que l'agriculture américaine tirerait profit des changements climatiques à travers notamment l'augmentation du CO2. Le présent rapport apporte plutôt un bémol à ces différentes prédictions de l'US Global Change Research

Modèles climatiques, modèles systèmes de cultures, modèles économiques

Prédictions de l'US Global Change Research : augmentation uniforme du taux de CO2, augmentation des températures, augmentation des précipitations. Ces prédictions sont remises en cause par le présent rapport qui prend en compte les extrêmes climatiques et les ravageurs qui devraient être nuisibles à l'agriculture. L'effet fertilisant du CO2 est également atténué

BOUAZZA Z et al 2002

Vulnérabilité et adaptation du secteur irrigué du Maroc face aux impacts des changements climatiques 

Dans une récente étude, réalisée en 2001 pour le compte du ministère de l'environnement,

l'équipe tente d'aborder, de façon globale, le devenir de la production nationale à

l'horizon 2020 et d'évaluer la vulnérabilité du secteur agricole face aux impacts potentiels des changements climatiques.

Modèle climatique du GIEC

Simulation sur les besoins hydriques des plantes à l'aide du modèle Cropwat de la FAO

Menace sur le secteur agricole serait sérieuse à l'horizon 2020 ; pression croissante sur les ressources en eau en terme de quantité d'eau consommée à l'hectare ; le stress hydrique sera aggravé d'ou l'impact négatif sur le rendement, l'accroissement des besoins en eau d'irrigation pourrait représenter de +7% à +12% des besoins normaux actuel

Ministère de l'environnement et de l'assainissement du Mali

Perception des risques des changements climatiques par les couches les plus Vulnérables (Rapport)

Avec les changements climatiques en cours, le Ministère Malien de l'environnement a commandité la présente étude afin de : définir les secteurs prioritaires d'adaptation, identifier les types de risques dans les secteurs prioritaires, décrire la perception des risques vécus ou à craindre par les femmes et les autres couches les plus vulnérables dans le domaine des changements climatiques

Revue documentaire ; élaboration de guide d'entretien et de fiches d'enquête, collecte de données sur le terrain

Perception risques climatiques : fréquence des sécheresses, accroissement des températures, inondation, vents violents

Secteurs prioritaires d'adaptation : agriculture, élevage, foresterie, ressources en eau, santé, habitat, etc.

http://www.atlas-ouestafrique.org/spip.php?article228

Le continent africain face au climat

Dans le cadre des changements climatiques en cours, on a tenté sur ce site de faire ressortir l'impact de ces changements sur la température et les précipitations en Afrique

Synthèse des rapports du GIEC ;

Analyse adaptée au continent africain

Température : hausse de la température moyenne entre 3 et 4°C à l'horizon 2100 sur l'ensemble du continent, hausse moins forte au sein des espaces côtiers et équatoriaux (+3°C) et la plus élevée dans la partie ouest du Sahara (+4°C)

Précipitations : diminution des précipitations (-15 à -20 %) autour de la côte méditerranéenne de l'Afrique au cours de ce siècle, hiver mais surtout printemps moins pluvieux en Afrique australe, accroissement de la pluviométrie dans la corne de l'Afrique 

DE MARSILY G, 2008 

Eau, Changement climatique, Alimentation et Evolution démographique (article)

Cet article propose une vue d'ensemble des ressources en eaux à l'échelle mondiale, à l'horizon du milieu du 21ème siècle. On considère d'abord les conséquences probables du changement climatique en ce qui concerne les événements moyens aussi bien qu'extrêmes

Modèles climatiques basés en grande partie sur les scénarios d'émission des gaz à effet de serre du GIEC

Accroissement des précipitations en Afrique équatoriale, Europe du Nord et Nord canada, baisse des précipitations en Afrique du Nord, prévisions incertaines pour le sahel africain et l'Europe du sud

Augmentation des ressources en eaux en Europe du Nord, Russie, Amérique du Nord et la zone tropicale, permettant une production agricole plus élevée.

-Forte diminution des ressources en eaux en Europe du Sud, Asie du Sud Est, Amérique du Sud, Afrique et Australie avec des effets sévères sur la production agricole.

FAO 2005

L'irrigation en Afrique en chiffres. (Rapport)

En 1993, la FAO a lancé un programme connu sous le nom d'AQUASTAT, son système mondial d'information sur l'eau et l'agriculture (http://www.fao.org/ ag/aquastat). Ce rapport présente les informations les plus récentes sur la disponibilité de l'eau et

son utilisation sur le continent africain, notamment sur l'utilisation et la gestion de l'eau en agriculture. Il analyse les changements survenus pendant les dix années écoulées depuis la première enquête en 1995.

Revue documentaire, Internet, enquêtes internationales

Le rapport fait le point pour chaque pays de la situation de l'hydraulique agricole et de l'hydraulique rurale en général, avec une attention spéciale pour l'irrigation. Il Offre une base pour les analyses au niveau régional et continental en fournissant une information systématique et fiable sur la situation des ressources en eau et de l'hydraulique agricole pouvant contribuer à la planification et aux projections régionales

Programmes d'Action Nationaux pour l'Adaptation (PANA) 2003

Synthèse des études de vulnérabilité et d'adaptation aux changements climatiques : étude de cas du Burkina Faso(Rapport)

Dans le cadre des changements climatiques, le présent document donne un aperçu sur les principaux résultats obtenus concernant l'état de vulnérabilité et les différentes stratégies d'adaptation utilisées.

Revue documentaire, collecte de données, modèles climatiques, etc.

Constats de l'étude : pollution de l'air, baisse de la pluviométrie, la hausse des températures, dégradation des sols et des ressources végétales, baisse de la disponibilité en eau

Stratégies d'adaptation : élaboration et adoption de différents codes de conduite dans la gestion du patrimoine naturel commun, mise en oeuvre de technique de CES/ DRS par les populations, vulgarisation de plusieurs paquets technologiques grâce à la recherche, etc.

Groupe Inter gouvernemental d'experts sur l'Evolution du Climat (GIEC 2001)

Changements Climatiques 2001 : Rapport de synthèse. Résumé à l'intention des décideurs

Ce rapport est une synthèse du contenu du troisième rapport du GIEC publié en 2001 et portant sur l'état général du climat mondial

Modèles climatiques, collecte de données à l'échelle mondiale, observations satellite, scénarios d'émission des gaz à effet de serre

Les changements climatiques seraient liés aux actions anthropiques

Le rapport fournit aussi de nouvelles prévisions sur les futures concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, les profils des changements mondiaux et régionaux, le rythme des variations des températures, des précipitations, du niveau de la mer, et la modification des phénomènes climatiques extrêmes.

SP/CONEDD (2008)

Deuxième Rapport sur l'Etat de l'Environnement au Burkina Faso (REEB 2) 

L'élaboration du deuxième rapport sur l'état de l'environnement s'inscrit dans le cadre des politiques de développement durable et de lutte contre la pauvreté. Il vise une meilleure connaissance des problématiques environnementales, la compréhension des grandes évolutions de l'état de l'environnement et leurs conséquences.

Analyse des données documentaires disponibles.

La comparaison des données issues des diagnostics menés au titre du premier et du deuxième rapport sur l'état de l'environnement au Burkina Faso met en évidence une aggravation des pressions s'exerçant sur les ressources et milieux naturels (sols, air, eau, végétation, biodiversité) et des problèmes d'environnement qui en résultent (dégradation des terres, déforestation, dégradation des ressources en eau, érosion de la biodiversité). Une aggravation des problèmes d'environnement démultipliée par les impacts du changement climatique.






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein