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Etude du centre-ville de Rufisque, mutations fonctionnelles et caractéristiques du paysage urbain

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par Mamadou Aliou Diallo
UCAD - Licence 2009
  

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Chapitre I : RUFISQUE ET SON SITE

--A--HISTORIQUE DE RUFISQUE:

Une connaissance de l'origine de la ville de Rufisque s'avère difficile tant les versions sur sa découverte sont multiples. Faute d'un manque de source écrite on est tenté de se conformer à la tradition orale pour une meilleure connaissance des débuts de la ville de Rufisque. Plusieurs auteurs s'accordent à dire que Rufisque est un des plus anciens établissements lebou de la presqu'île du cap vert Alain Dubresson8 fixe ses début au XVIème voire XVème siècle.

La tradition orale nous renseigne que c'est de Kounoune une localité située à 4km au Nord de la ville actuelle que sont venus les fondateurs de Rufisque. Le site découvert par un chasseur qui avait suivi le marigot de Sangalkam aurait été défriché par quatre groupes familiaux, les Guèye, les Ndoye, les Ndop et les Mbengue (créateur de Ndunkou) qui s'établirent en bord de mer, au milieu dune clairière aménagée par le feu.

Cette version de Dubresson Alain est confrontée à une autre de Lexan Adrien Benga Ndiouga9 qui stipule qu'Omar Ndoye, habitant de Kounoune au Nord Ouest de Rufisque, traversant la foret autour de son village en compagnie de son chien, découvrit à perte de vue une grande étendue d'eau, la mer. Plus tard les habitants de Kounoune, Bargny, Yène descendirent du plateau pour venir s'installer au bord de la mer et fondèrent quatre villages Ndunkou, Thokho, Thiawlene et Dangou.

Une ressemblance se note à travers ces deux versions mais Alain Dubresson apporte plus de précision quant au début de Rufisque. Il nous affirme que cette clairière fut agrandi d'abord vers l'Est avec l'arrivé de Demba Diaw Djegal, premier chef de quartier de Thiawlene (et de Babacar Gueye fondateur de Mérina (certaines versions nous renseignent que c'est Tim ndoye

8 Idem

9 Benga Ndiouga Lexan Adrien. Pouvoir central et pouvoir local, la gestion municipale à l'épreuve .Rufisque.Senegal (1924-1964). (1995)

qui est le premier fondateur de mérina). Autour des noyaux de base vinrent s'agglomérer de nouveaux quartiers en particulier Diokoul (les derniers arrives).

Par plus de précision on est allé chercher d'autres significations dans l'étude de l'étymologie de Rufisque afin d'avoir une plus grande certitude sur les débuts de cette ville.

Quant au nom portugais l'historien R. Mauny propose au moins trois solutions: en premier lieu nous avons en portugais RIO FRESCO qui veut dire la rivière fraîche à cause de la rivière qui ceinturait la ville au XVIIème siècle, en second lieu nous avons le mot REFRESCO ou le rafraîchissement, le lieu d'escale qui est en totale contradiction avec le dernier vocable employé pour connaître l'origine de la ville de Rufisque, RIO FUSCO qui signifie la rivière noirâtre ou sale.

Les sources écrites faisant défaut, des discussions sur le nom autochtone «Têng Gêec» ou «Tin Guedj» c'est-- à - dire les puits de la mer sont d'autres voies vers une connaissance des débuts de Rufisque. Pour certains le nom «Têng Gêcc» est une déformation maladroite du nom lébou «Tang Gêcc» ou «Tangue Guedj» c'est-- à-- dire la clairière défrichée par le feu au bord de la mer, le puits de la mer ou ceux qui jouxtent la mer.

Toutes ces versions ne sont que des tentatives d'explications qui ne nous disent pas plus sur les débuts de la ville car chacun n'ayant pour support que la tradition orale qui peut être manipulée, transformée selon les intérêts du groupe qui la détient et la transmet.

D'une manière générale son nom d'origine portugaise laisse croire que ce sont eux qui sont les premiers à s'établir sur le site de Rufisque comme en témoignent les écrits de bon nombre d'auteurs du XVIIème siècle, puis par les hollandais et enfin les français qui ont été les véritables artisans de l'essor de la ville.

Ce n'est que dans les textes du XVIème siècle que Rufisque est régulièrement citée comme comptoir commercial .Pour Benga Ndiouga Lexan Adrien10« il faut attendre 1588, alors que la cote est connue des 1444-1445 ,pour voir mentionner Rufisque pour la première fois dans une patente de la reine ELISABETH d'Angleterre .Elle accorde à certains marchands le privilège

10 Benga Ndiouga Lexan Adrien .op. cit.

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d'aller à la rivière de Gambie, à la ville de Barzaquiche (Gorée) située près du Cap vert sur la cote de Rufisco--viejo ou Rufisque, à Palmarin, à Portudal et à Joala ,et enfin à Gambia».

La renommée de Rufisque s'est faite surtout grâce au commerce de l'arachide, dotant ainsi la ville d'un port avec trois wharfs de débarquement pour l'acheminent des marchandises vers l'Europe et l'Afrique.

Photo 21 : Ancien wharf Photo 22 : ancien secco

Par sa singularité historique, Rufisque a hérité d'un important héritage culturel allant de la tradition lébou à l'architecture coloniale qui est le témoin d'un passé florissant aussi bien sur le plan social, économique que culturel.

Pour Diagne Badara11 «son existence est liée à la volonté de faciliter l'acheminement de l'arachide de l'Afrique vers l'Europe».

Ce qu'il faut noter est que l'existence même de Rufisque était indissociable du commerce de l'arachide car, par elle transitaient divers produits provenant des industries de transformations de l'arachide et de produits halieutiques (conserveries et savonneries).

« A la fin du XVIème siècle déjà Rufisque était considérée comme une agence commerciale mais ce n'est qu' à partir du XIXème siècle que la ville s'engage dans une dynamique de développement économique .Grâce à la politique adoptée par le gouvernement colonial français, Rufisque devient déjà en 1860 un point de triage de la production d'arachides entrant ainsi en

11 Diagne, Badara .Contribution à l'élaboration d'un système de gestion environnementale de la ville de Rufisque .mémoire de diplôme d'études approfondies.2004

concurrence avec l'île de Gorée qui représentait à cette époque un centre commercial important et occasionne ainsi un retard dans le développement de Dakar fondé en 1857.

Pour donner une idée du trafic commercial de Rufisque, il suffit de rappeler qu'en 1880, plus de vingt trois milles tonnes d'arachides étaient expédiées sur son port tandis que l'autre grand centre sénégalais de cette époque St Louis n'en traitait que six milles»12

De son statut de Commune du 12 juin 1880, elle a vu sa population s'accroître considérablement de 4500 en 1880 ,8000 en 1890 et 15000 en 1914 sur un espace communal allant de la plage c'est-- à - dire de la zone côtière au sud à la gare ferroviaire au nord. Puis elle évolua jusqu'en 1916 ou la loi Blaise Diagne lui conféra un nouveau statut par l'obtention de la citoyenneté française de ses habitants.

« Jusqu' en 1920, Rufisque était en pleine hégémonie avec le développement de la gare ferroviaire qui commença à supplanter le port .Mais c'est à partir de 1928 ,date à laquelle Dakar est devenue le premier port import export du Sénégal que Rufisque se vit dépossédée de ses attributs de premier centre d'affaires du pays .La création d'un nouveau port à Kaolack ,la crise des années 30 et le transfert de la chambre du commerce à Thiès donnèrent le coup fatal à la ville qui est dès lors engagée dans un processus de déclin irréversible.

En 1937, avec la création du « territoire de Dakar et dépendances en 1921, Rufisque est étouffée et réduit à un simple rang de chef lieu de subdivision .Ce déclin économique de Rufisque s'accompagne au fur et à mesure d'un processus en vertu duquel cette ville est devenue aujourd'hui une partie de la banlieue de Dakar dont elle dépend au moins en partie aussi du point de vue administratif».13

12 Diallo kadidiatou .Le patrimoine architectural des centres urbains et historiques du littoral sénégalais : St Louis, Rufisque, Gorée et Joal : un enjeu culturel de taille pour la sauvegarde et la mise en valeur.Mémoire d'études approfondies.2007.p49

13 Source : le quotidien, titre de l'article : Rufisque.une ville, une histoire, écrit par Ndiaga Ndiaye, publié le 6 août 2003,www.rufisquenews.con/articles-sur-Rufisque.html

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-B- SITUATION GEOGRAPHIQUE DE RUFISQUE:

La ville de Rufisque appartient à un grand ensemble formé par la presqu'île du Cap-Vert. Cet espace étroit de 550km2, limité à l'Est par la «falaise de Thiès», à l'Ouest par l'océan atlantique, ne représente que 0,28% de la superficie totale du pays.

Figure 2 : carte de la situation de Rufisque

Source : Direction des services techniques de Rufisque

Cet espace, selon A. Dubresson résulte de la tectonique (horts paléocènes de Ndiass et de Dakar, exondation du substratum marno-calcaire Lutétien au Miocène) ainsi que des éruptions volcaniques accompagnant des cassures récentes (système de Dakar puis système de Dakar puis

système des mamelles) et que son rattachement au corps principal du bassin sénégalais émane des pulsations du niveau marin et des oscillations climatiques du quaternaire.

Il s'en est suivi d'accumulations progressives de sables et constructions de cordons dunaires surtout puissants sur le littoral septentrional donnant à l'ensemble un caractère de pseudo tombolo.

Sa position en longitude, l'encadrement océanique, l'influence de l'alizé maritime Nord Nord-est favorisant le maintien d'une flore relique à affinités guinéennes, confèrent au Cap-Vert un milieu spécifique dont les fraîches températures de janvier - février ne sont pas un des moindres agréments.

Dans ce vaste ensemble se trouve la ville de Rufisque qui est située à environ 25 km au Sud Est de Dakar entre les parallèles 14°41 et 14° 46' 30'' Nord et les méridiens 1°15' et 17°20W à l'extrémité Ouest du grand bassin sédimentaire méso cénozoïque sénégalo-mauritanien (Bellion, 1987).

Rufisque est une ville côtière qui se trouve dans la baie de hann.Elle est le chef lieu du département le plus étendu de la région de Dakar du fait de son arrière pays. En effet c'est le seul département de la région de Dakar à comprendre une zone urbaine et une zone rurale.

Pour Halima Laaroubi14 , Rufisque est une ville côtière située à 28km au Sud--est de Dakar dans une demi cuvette avec une dépression ondulée .Elle est dominée sur l'arrière pays par un plateau calcaire et marno-calcaire dont l'altitude moyenne avoisine 35m.

Le Nord est couvert de sols « dior » de texture sableuse. A l'Est elle est ouverte sur le plateau de Bargny et vers le Sud sur la mer avec une faible altitude (< à 5m IGN).Ce qui entre autre explique l'avancé de la mer .Sa pente faible (6,29m par km) favorise l'atterrissement (Laaroubi, 1997).

Le département de Rufisque concentre 12,5% soit 284263 habitants de la population régionale en 2002, sur une superficie de 371,7km2 (DPS, 2004).

Rufisque a été érigée en commune de plein exercice depuis le 12 juin 1880 avec à sa tète un maire et un conseil municipal élu au suffrage universel.

14 Laaroubi, Halima.Etude hydrologique des bassins versants urbains de Rufisque.Thèse de doctorat de troisième cycle.UCAD (2006-2007).

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Plus récemment, le décret n°96-745 du 30 août 1996 portant création des communes d'arrondissement dans les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, a divisé la ville de Rufisque en trois communes d'arrondissement :

Ø la Commune d'arrondissement de Rufisque Ouest ; Ø la Commune d'arrondissement de Rufisque Nord; Ø la Commune d'arrondissement de Rufisque Est.

Ces trois collectivités locales ont fait l'objet chacune d'une délimitation de son périmètre au nord, au sud, à l'est et à l'ouest.

Malgré cette délimitation il n'est pas toujours aisé de cerner avec précision les limites du territoire communal existant ou projeté.

Néanmoins la réalité spatiale est à tenir en compte, c'est-à-dire l'étendu actuelle de l'agglomération rufisquoise dans laquelle tous les quartiers sont répartis entre les communes d'arrondissement :

- la Commune d'arrondissement de Rufisque Ouest comprend 23 quartiers pour une superficie de 259,5 ha ;

- la Commune d'arrondissement de Rufisque Nord comprend 36 quartiers pour une superficie de 327,31 ha ;

- la Commune d'arrondissement de Rufisque Est comprend 31 quartiers pour une superficie de 390,5 ha15.

15 Ces données ont été recueillies auprès de la Direction des Services Techniques de Rufisque.

-C- LE CENTRE VILLE DE RUFISQUE :

Il est hérité du premier plan d'aménagement de 1862 avec un espace circonscrit entre la ligne du chemin de fer au nord et l'océan atlantique au sud.

Cet espace étroit est limité au nord ouest par le quartier Guéndel, au sud ouest par le quartier Diockoul avec une limite qui est matérialisée par le canal de l'ouest ;

Au nord est il est limité par le quartier Colobane et au sud est par le quartier Mérina avec comme point de chute le canal de l'est.

C'est l'ancien noyau urbain de l'époque coloniale regroupant les quartiers Keury Kao et Keury Souf.

Figure 3 : en vert le centre ville de Rufisque

Source : Direction des services techniques

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Le centre ville de Rufisque est l'un des rares endroits qui retrace encore le passage des colons français et cela se remarque encore dans le paysage urbain où l'art architectural colonial est gravé au plus profond de la pierre.

Il est aujourd'hui le pôle majeur de l'économie urbaine, avec une concentration géographique des services qui contribue à doter Rufisque d'un centre-ville sur équipé par rapport aux quartiers environnants.

Il symbolise la puissance de la ville, le seul outil fonctionnel à travers lequel, Rufisque est reconnu encore comme véritable pôle exerçant son influence sur un vaste hinterland.

Chapitre II: LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU PAYSAGE RUFISQUOIS

-A- Cadre géologique et géomorphologique:

Figure 4 : Schéma structural de la presqu'île du Cap-Vert

Source :(Elouard, 1980, in Laaroubi, 2007)

Rufisque est située dans la presqu'île du Cap-Vert qui se trouve à l'extrémité

occidentale du bassin sénégalo-mauritanien. Il est limité à l'est par la falaise de Thiès. La morphologie de la presqu'île du Cap-Vert se caractérise par deux dômes: la tête de la presqu'île à l'ouest et le massif de ndiass à l'est (Elouard, Brancart et Al. ,1976).

La structure de la presqu'île est une succession de horsts (compartiments élevés) et de graben (compartiment effondré), relayé par des gradins qu'on distingue d'Ouest en Est:

Ainsi, nous avons le horst de Dakar, le Gradin de Pikine qui explique l'isthme de la presqu'île du cap vert avec des affleurements tertiaires de l'éocène inférieure, le graben de Rufisque, compartiment affaissé, a une allure de synclinal dont le cSur est formé par des formations marnocalcaires sur lesquelles est situé le vieux Rufisque. Il est suivi de deux gradins :

Le gradin de Bargny a l'allure d'un anticlinal avec des bordures constituées par les calcaires lutétiens de Bargny, le gradin de Sébikotane constitué essentiellement d'argiles à attapulgites de l'Yprésien (Diop, 1995). Et enfin le horst de Ndiass qui est un dôme anticlinal formé par des dépôts Maestrichtiens recouverts de cuirasses ferrugineuses.

-A-1 GEOLOGIE DE LA PRESQU'ILE DU CAP-VERT:

L'évolution du bassin a été marquée par différentes phases de transgressions et de régressions à l'origine d'une diversité des formations sédimentaires.

Ainsi du Crétacé au Paléocène, on a des formations marines essentiellement gréso-argileuses.Du Paléocène à l'Eocène, on observe une régression générale donnant une sédimentation biochimique (argilo-marneuse) qui devient progressivement continentale, contenant des altérations ferralitiques ou latéritiques héritées (climat tropical vers 10-15 Ma).

Parallèlement, se met en place le volcanisme tertiaire de la région de Dakar-Thiès (Sarr et al.2000).Cette période est suivie d'une phase d'érosion intense résultant d'une importante activité tectonique de la région du Miocène au Pliocène. Et enfin le Plio-quaternaire avec un faciès allant des cuirasses ferrugineuses aux sables infra-basaltiques, aux produits volcaniques des Mamelles, aux Beach-rocks, aux tourbes des Niayes et aux formations dunaires (ergs de Pikine et de Cambérène).

Le Quaternaire est marqué par de nombreuses périodes sèches et humides, dont les plus importantes pour notre zone d'étude sont l'Ogolien et le Nouakchottien:

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-L'Ogolien (20000-14000 ans BP) est une période très aride marquée par une intensification des alizés, des upwellings et du courant des canaries (Diester Haas, 1980 et Sarnthein, 1980-82, in Diagne Badara, 2004).

-Le Nouakchottien (6800-4200 ans BP) est caractérisé par un climat plus humide .Durant cette période la mer envahit toutes les dépressions (inter dunes, lacs et cours inférieures des marigots) pour constituer une série de golfs peu profonds. Une population du néolithique se serait installée autour de ces golfs et aurait laissé des accumulations de coquilles de Anadara Sénilis et les

Kjokkenmoddinger que l'on trouve en bordure des marigots de Mbao (Elouard et al., 1976, in Diagne Badara, 2004).

--A--2 LES FRACTURATIONS DE LA PRESQU'ILE DU CAP-VERT:

Elle est marquée par trois grandes catégories de failles (Bellion, 1987, in Diagne Badara, 2004) qui ont plusieurs fois rejoué du Crétacé au Quaternaire :

-Des failles d'orientation NNE-SSW, liées à l'ouverture de l'océan atlantique central, qui prédominent entre Thiaroye et Bargny ;

-Des failles d'orientation NW-SE qu'on retrouve uniquement au niveau du horst de Ndiass et à Bargny ;

-Des failles d'orientation NE-SW qui sont bien représentées au niveau du plateau de Bargny et dans la partie centrale du horst de Ndiass

De grandes fractures s'étendent de la pointe de Rufisque jusqu'au nord du horst, parallèlement à la côte nord (Lompo, 1987, in Laaroubi, 2007).

--B-- LES PRINCIPAUX AFFFLEUREMENTS DE LA ZONE DE

RUFISQUE:

Les principales formations qui affleurent à Rufisque datent du tertiaire et du Quaternaire:

--B--1 LES FORMATIONS TERTIAIRES:

Le tertiaire a connu une sédimentation marine et surtout des rejeux de failles accompagnées d'un volcanisme basique dans la région de Dakar-Thiès (Lompo, 1987, in Laaroubi, 2007) .on

distingue les étages et les formations suivantes :

-L'éocène inférieur (l'Yprésien) : Il est d'une épaisseur de 200m (Elouard., Brancart et al., 1976, in Laaroubi ,2007) .Cette formation se subdivise de bas en haut en trois niveaux (Sall, 1983) :

> Un niveau calcaire glauconieux phosphaté;

> Un niveau inter dunaire d'argiles papyracées à attapulgites ;

> Une alternance de niveau de calcaire silicifié et de marnes dans sa partie supérieure. Cette formation constitue la principale ressource de matériaux de la cimenterie de Rufisque. -L'éocène moyen (Lutétien) : Il couvre une grande partie du bassin versant de Rufisque. Son épaisseur varie entre 10 et 25m. Il se présente sur 25m par la succession suivante, de bas en haut :

> Calcaire argileux à lits de marnes (calcaire de Bargny) ;

> Marnes à lits de calcaires argileux à frondicularia ;

> Marnes à lits de calcaires argileux à planularia ;

> Marnes grises à radiolaires.

-Le calcaire de Bargny : Il est constitué d'une alternance de bancs de calcaire jaunâtre sublithographiques et de couches marneuses .Ces bancs calcaires sont parfois siliceux et phosphatés, de couleur beige foncée .Il contiennent, en petite quantité, de silex bruns ou noirs avec des faciès à discocyclines (Nahon et Tessier, 1974, in Laaroubi, 2000).

-Les marnes grises à lits de calcaires argileux : On les retrouve à l'est de Rufisque dans un compartiment affaissé. Il s'agit de faciès de calcaire de Bargny qui deviennent beaucoup plus marneux .Ces bancs de calcaire se raréfient de la base vers le sommet (Elouard, Brancart et al., 1976, in Laaroubi, 2007).

-Le miocène volcanique : A cette période, la mer s'est retirée complètement et définitivement (Elouard et Roy, 1965) .Cette période s'est caractérisée par une activité du système volcanique dans la presqu'île du Cap-Vert .L'affleurement volcanique le plus important est celui de DiokoulRufisque.

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--B --2 LES FOR MATIONS QUATERNAIRES :

Le quaternaire marin est représenté par quatre grands types de formations, mais il est surtout marqué par deux étages géologiques qui correspondent aux transgressions de l'Aioujien et du Nouakchottien :

-La transgression de l'Aioujien : Elle s'est produite vers 100000 ans BP. On en retrouve quelques lambeaux sur la plage à l'ouest de Rufisque dans les environs de la centrale thermique au cap des biches et en bordure de la plage environ 2m IGN au dessus du niveau de la mer. -l'Ogolien : A cet âge la mer a connu une régression marine qui peut atteindre 100m. Au Sénégal le climat était désertique, ce qui a permis la mise en place de puissants massifs dunaires alignés (dunes longitudinales de direction nord est-sud ouest).

Le nord ouest du plateau de Mbao et le nord de la dépression de Rufisque ont été coiffés par ces massifs dunaires dont on distingue trois types:

Ø Les dunes ogoliennes de l'erg de Pikine qui sont des dunes continentales, longitudinales de direction nord nord-est --sud sud-ouest. Elles se trouvent au nord ouest du marigot de Mbao et dans la zone des Niayes.

Ø L'erg de Bambilor est le plus ancien. Il s'étend sur les bordures du plateau de Bargny, en formant des dunes longitudinales de direction nord à nord est-sud à sud ouest, qui sont très étalées. Ces massifs dunaires sont témoins de désertification tropicale.

Ø L'erg de Keur Massar est le plus récent. Il s'étend entre Keur Massar et Sangalkam, on le trouve également au nord de Rufisque. Il est formé de dunes longitudinales de direction nord est --sud ouest .Cet alignement dunaire indique la direction des vents dominants.

-La transgression du Nouakchottien : Elle est marquée par une nouvelle transgression marine qui atteint son maximum à plus de 3m. La mer s'est insinuée entre les dunes continentales et a remonté le cours inférieur des marigots (Mbao, Bargny, Panthior). Le cordon dunaire littoral s'étend sur une largeur de 10 à 50m. Il est constitué d'une alternance de couches de sable et de coquillages brisés.

Les formations quaternaires continentales sont largement représentées dans l'axe des vallées des bassins versants de Rufisque. Il existe un remblaiement alluvial qui résulte du comblement des paléo vallées creusées lors des régressions marines de l'Inchirien et du Nouakchottien.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery