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Exclu-e-s du livret de famille : les parents sans statut, se raconter au sein d'une pluriparentalité

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par Elodie Regnoult
Université de Bretagne Occidentale - Master 2 2011
  

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4.3 Etre parent de tous les enfants ?

Pour Philippe, il y aurait dans « parent », une notion de responsabilité de l'adulte par rapport à l'enfant. Il pourrait se considérer de ce fait, comme « parent » et transmettre des éléments d'éducation même à des enfants qu'il ne connaitrait pas. Par exemple, dire à un jeune dans la rue qu'il faut mettre un casque quand on roule en scooter. La transmission se ferait donc de l'adulte vers l'enfant avec un privilège pour les siens qu'ils/elles soient « vrai-

e-s » ou « faux/sses ». Ce privilège serait pour lui, lié à la présence permanente, à la proximité et aux conventions sociales.

Dans l'ensemble, c'est la différence d'âge et la cohabitation qui a défini son rôle auprès des enfants. Il pense qu'une part d'amour complémentaire entrerait sûrement en jeu pour les « vrais » enfants par le fait génétique selon lui, et pour les « faux » par le lien privilégié créé avec la maman. Cette part d'amour ne ferait peut-être qu'augmenter la responsabilité de transmettre de l'adulte vers l'enfant, ce qui pour lui est le rôle du parent.

On voit alors que Philippe connaît une ambivalence entre sa vision qui croit en l'existence d'un lien génétique - ou du moins reprend-il ce qu'il pense être le point de vue juridique et social - et sa vision qui élargit la définition de parent - et même de « papa » - à un rapport entre adulte et enfant particulier, dépendant d'une différence générationnelle, d'une histoire, d'une responsabilité. Philippe se positionne dans un contexte social qui lui offre des définitions qu'il interprète et ajuste en fonction de son expérience. Il analyse ce qu'il perçoit de la société et tend à s'en distancier - tout en restant dans certaines croyances. Ces croyances sont nuancées car par exemple, les guillemets autour de « vrais » et « faux » enfants, parents, papa, ont été écrites par lui-même. Il ressent la parentalité comme une histoire générationnelle bien plus que statutaire ou génétique. Une autre histoire qu'il me racontera en fin d'entretien et dont je ferai état dans la partie suivante159, le prouvera.

Sa vision de la parentalité n'est pas sans évoquer les sociétés océaniennes ou africaines l'adoption est une pratique courante et peut survenir plusieurs fois dans une vie. Tout adulte

peut adopter un enfant et un enfant peut demander lui-même à se faire adopter. Il n'y a pas de procédure formelle et les géniteurs et génitrices ne peuvent pas ou peu s'opposer160. Les parentalités s'ajoutent alors, quand dans nos sociétés, elles se substituent les unes aux autres (l'adoption plénière rompt la filiation avec la famille d'origine). J'ai pu rencontrer une situation de parentalité additive, par hasard, en discutant un jour avec un homme qui venait de Dakar et qui me parlait de ses deux mères. Il ne les différenciait pas en termes d'appellation si bien que depuis mon point de vue occidental, j'ai mis un temps à comprendre « tu as deux mères en fait ? » Il me répond que oui, l'une l'a élevé dès ses deux ans car l'autre était encore au lycée.

159 « L'histoire d'une parentalité sans statut en dehors de tout espace familial » p.111.

160 JEUDY BALLINI Monique, op cit.

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