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La CEDEAO et les crises socio-politiques dans les pays membres: cas du Liberia et de la Côte d'Ivoire

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par Winnie TSHILOBO MATANDA
Université officielle de Bukavu - Licence en relations internationales 2011
  

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§2. DE LA RESOLUTION DU CONFLIT IVOIRIEN PAR LA CEDEAO

Pour rappel, le maintien de la paix et la sécurité constitue la condition sine qua non pour un développement durable de la sous-région. Or, au regard de ce qui est développé supra, le constat fait est que le conflit ivoirien a eu des répercussions non négligeables sur l'intégration de la sous-région. Ainsi, la CEDEAO s'est, comme pour le Libéria, vue obligée d'intervenir en vue d'aider les protagonistes à trouver de solutions durables à la crise. Pour ce faire, la procédure n'a pas tellement changé.

A. Signature du cessez-le-feu du 17 octobre 2002

Déjà, une semaine après la mutinerie de septembre 2002, soit le 26 septembre, la CEDEAO a demandé à ses membres de se tenir prêts pour aider la Côte d'Ivoire et proposa de tenir un sommet extraordinaire le 5 octobre 2002 à Abidjan même, en Côte d'Ivoire. Le Sénégal, assurant la présidence tournante, annonça un autre sommet pour le 27 septembre à Accra, au Ghana. Onze chefs d'Etats et de gouvernements, sur les quinze que compte l'organisation, y prirent part, avec la participation du chef de l'Etat sud-africain, Thabo Mbeki, président en exercice de l'UA. Au terme de ce sommet élargi à l'UA, les dirigeants ouest-africains ont mis en place un groupe de contact sur la Côte d'Ivoire110(*). Ils ont même décidé de l'envoi d'une force de l'ECOMOG composée d'un effectif de 3000 à 4000 hommes.111(*)

Le 30 septembre 2002, une délégation composée de ministres des Affaires étrangères des pays du groupe de contact se rend à Abidjan. Elle se rend également à Bouaké le 3 octobre 2002 pour négocier un accord de cessation des hostilités. Cet accord est signé par les mutins, représentés par le MPCI (Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire), le 17 octobre 2002 et son entrée en vigueur est fixée dès le lendemain.112(*)

Le 23 octobre les représentants du groupe de contact se réunissent à Abidjan pour définir les modalités du déploiement d'une force ouest africaine. Ils ont désigné le chef de l'Etat togolais comme coordonnateur des négociations inter-ivoiriennes. Le 25 octobre, les chefs d'Etat major de la CEDEAO se réunissent à nouveau à Abidjan pour préparer le terrain au déploiement de ladite force. La veille déjà, ils ont rencontré les mutins dans ce sens à Bouaké.113(*)

B. Les négociations de Lomé (12 décembre 2002) et déploiement de la MICECI (18 décembre 2002)

Les bases ayant déjà été bien posées par la CEDEAO, les véritables négociations entre les rebelles et le camp présidentiel (le gouvernement ivoirien) démarrent à Lomé en novembre de la même année, sous l'égide du président togolais. En marge de cette rencontre, les deux autres mouvements - le MPIGO et le MJP - ont signé un accord de cessez-le-feu avec le pouvoir en place. Les négociations ont duré presque deux mois et ont abouti à la signature par les deux parties, le 12 décembre 2002, d'un accord dit « significatif ». Ce dernier prend en compte le volet politique - la fixation des modalités devant aboutir à la tenue d'élections libres et transparentes avec la participation de tous les leaders politiques en Côte d'Ivoire - des revendications des rebelles. Dans le volet militaire, par contre, le désarmement préalable à la mise en place du volet militaire exigé par le camp présidentiel n'a pas pu trouver de terrain d'entente entre les protagonistes. En effet, pour les rebelles, c'est bien l'application du volet politique qui subordonne le dépôt des armes et non le contraire. Par ailleurs, tout au long des pourparlers, ces derniers revendiquent la démission de Gbagbo, la reprise d'élections ouvertes à tous et l'ouverture de trois commissions d'enquête internationales sur les décès du général Robert Guéï, de Balla Kéïta et de Boga Doudou comme préalable à toute concession de leur part114(*). L'accord sera tout de même signé malgré ces divergences de vue.

Le 18 décembre 2002, la CEDEAO tient un nouveau sommet extraordinaire sur la Côte d'Ivoire à Dakar. Ce sommet entérine la décision d'envoi d'une force ouest-africaine en Côte d'Ivoire au plus tard le 31 décembre 2002. Le général Papa Khalilou Fall du Sénégal est nommé commandant en chef de cette force de maintien de la paix baptisée « Mission de la CEDEAO en Côte d'Ivoire » (MICECI). Son mandat consistait à « garantir la sécurité et la liberté de mouvement du personnel, des observateurs et des agences humanitaires afin d'assurer, sans préjudice aux responsabilités du gouvernement de réconciliation nationale, la protection de la population civile menacée directement de violence physique dans les zones d'opération par tous les moyens mis à leur disposition ; superviser la cessation des hostilités, faciliter la libre circulation des personnes, biens et services et aussi participer au processus de Désarmement, de Démobilisation, et de Réintégration ».115(*)

Le déploiement de la force ouest-africaine de maintien de la paix est validée par les Nations Unies à travers la résolution 1464 du Conseil de sécurité du 4 février 2003. Un contingent de 1369 hommes composé du Bénin, du Ghana, du Niger, du Sénégal et du Togo met effectivement pieds sur le territoire ivoirien le 23 mai 2003. Malgré la présence de ces forces sur le terrain, l'on enregistre encore des combats sporadiques, insécurité grandissante doublée de la multiplicité de milices et de mouvements rebelles.116(*)

* 110 Il est composé du Togo, du Ghana, du Niger, de la Guinée Bissau, du Nigeria et de l'Afrique du sud.

* 111 MAHOUNON, M., op.cit., p.71.

* 112 MAHOUNON, M., op.cit., p.72.

* 113 Ibidem

* 114 GRAMIZZI, C. et DAMIAN, M., op.cit., p.21.

* 115 ECOMICI New Edition spéciale de juillet septembre, p. 9.

* 116 Par exemple pour répliquer à la naissance du MPIGO (Mouvement Patriotique Ivoirien du Grand Ouest) et du MJP (Mouvement pour la Justice et la Paix), le pouvoir ivoirien a initié et encouragé la création de plusieurs milices toujours dans cette région. On peut citer : le MILOCI (Mouvement Ivoirien de Libération de l'Ouest de la Côte d'Ivoire) avec pour responsable le « pasteur » Gammi, le FLGO (Front de Libération du Grand Ouest) avec 7 000 combattants, l'UPRGO (Union Patriotique pour la Résistance du Grand Ouest) composée de 1800 hommes, l'APWÊ (Alliance des Patriotes Wê) de 1200 hommes et dirigée par le Lieutenant « Colombo » et enfin le FREGO (Front de Résistance du Grand Ouest)

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus