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La recherche clinique: approche infirmière et IADE (infirmier anesthésiste diplômé d'état)

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par Marie FASQUEL-STRYJKOWSKI
Ecole d'infirmiers anesthésistes Lille - Diplôme d'état d'infirmier anesthésiste 2012
  

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4. Réalisation de l'enquête

Les entretiens se sont déroulés dans de bonnes conditions, le sujet traité suscitant un intérêt certain des professionnels rencontrés.

D'un point de vue pratique, ces entretiens ont été réalisés au mois de mars et avril 2012. Ils ont duré de 20 à 50 minutes.

Pour disposer de la meilleure écoute, ces entretiens ont été enregistrés, avec l'accord des personnes, en assurant confidentialité, anonymat et usage réservé des enregistrements.

5. Limites de l'enquête

Les problèmes que j'ai rencontrés durant la réalisation de ces entretiens sont surtout liés aux limites géographiques.

En effet, lors des 3 entretiens téléphoniques, il ne m'est possible d'analyser que la composante verbale. La prise en compte de la communication non verbale est ici difficile (gestes, postures, mimiques, regards...).

Le deuxième problème que m'ont posé les entretiens téléphoniques est la retranscription de l'enregistrement, parasité d'interférences du fait de l'utilisation simultanée d'un téléphone et d'un dictaphone.

Deuxièmement, les personnes que j'ai interrogées travaillent toutes dans le secteur public. Or, il serait intéressant de connaître les modalités pratiques de la recherche clinique infirmière dans les établissements privés.

3ème partie

Présentation des

résultats de l'enquête

Dans un premier temps, je propose une présentation des résultats bruts obtenus au terme des sept entretiens réalisés25.

L'analyse et l'interprétation des résultats viendront dans la partie à suivre.

Question 1

Quelle est votre fonction dans la recherche clinique ? Pouvez-vous me décrire votre fonction ?

Comme je l'avais notifié dans la présentation de la population enquêtée, j'ai interrogé un cadre infirmier, quatre IADE et trois IDE de quatre établissements de soins publics différents.

La répartition de leur fonction au sein de la recherche est liée au hasard. En effet, comme le montrent les graphiques suivants, le cadre infirmier que j'ai rencontré est doctorant, les quatre IADE sont ARC, les trois infirmiers sont IRC.

Doctorant 1

ARC

IRC

Répartition des personnes interrogées par
fonction paramédicale et par fonction dans
la recherche

0 1 2 3 4

3

4

Graphique 2

Cadre IDE IDE

IADE

Parmi les 8 personnes que j'ai interrogées, quatre sont Attachés de Recherche Clinique (ARC).

Leur rôle est différent et varie selon le service où ils travaillent s'ils sont à temps partiel sur un poste de recherche clinique, ou s'ils sont à temps plein. (cf question 3)

25 Retranscription d'un entretien, se reporter à l'annexe 2

Deux ARC travaillent dans le même service de soin, et fonctionnent en complémentarité. C'est un service où il y a beaucoup de protocoles d'essais cliniques.

Leur rôle est une aide logistique, la répertorisation des inclusions, la fabrication de mémos d'aide à la réalisation et compréhension des protocoles pour l'équipe. Leur activité est très dépendante de la demande faite par les médecins du service, qui sont très impliqués dans la recherche et sont parfois investigateurs de certaines études.

Un ARC que j'ai rencontré réalise ce travail à temps plein. Son rôle est la coordination des essais cliniques que ce soit au niveau de l'investigation ou de la coordination des études. Il est également un lien entre les différents centres d'études.

Enfin, le quatrième ARC que j'ai interrogé a un rôle uniquement sur le terrain en proposant une aide au médecin sur la réalisation des essais : préparation de l'essai, prélèvement des patients, remplissage des cahiers de protocole. Cet ARC a le sentiment d'avoir une activité de TEC (Technicien d'Essais Cliniques) plutôt que d'ARC.

Ces quatre ARC travaillent au sein d'un Centre Hospitalier Universitaire.

Un des IRC interviewé travaille à temps plein dans un CIC (Centre d'Investigation Clinique) d'un autre Centre Hospitalier Universitaire. Dans cet établissement, des essais cliniques sont réalisés dans les services de Réanimation et Pédiatrie.

Pour les études concernant le service de Réanimation, l'IRC participe au suivi des patients inclus dans les essais, et à l'élaboration d'outils d'investigations.

Pour les études réalisées en Pédiatrie, sa mission principale est la coordination d'études pour lesquelles le CHU est promoteur.

Le deuxième IRC que j'ai interrogé travaille dans un Centre Hospitalier de la région parisienne et est actuellement en formation, étant donné qu'il occupe ce poste à temps plein depuis le mois de septembre 2011. Il travaille au sein des consultations, des services et des laboratoires. Il réalise le suivi des patients de l'inclusion du protocole jusqu'au prélèvement. Il envoie lui-même les résultats des prélèvements au patient. Il dépend de la Maison de la Recherche, structure interne à l'établissement.

Le dernier IRC avec qui je me suis entretenu partage un poste de recherche avec trois IDE. Il participe à l'inclusion administrative des patients, met

en place les études auprès des équipes soignantes, remplit les dossiers (qui seront vérifiés par les ARC de l'URC - Unité de Recherche Clinique - de l'hôpital). Des études infirmières ayant été réalisées dans le service de Réanimation, il participe également à celles-ci et est une aide pour l'équipe infirmière dans le service.

J'ai également rencontré un cadre infirmier, qui prépare actuellement un Doctorat en Sciences de l'Education. Ma démarche est un peu particulière, car la recherche effectuée n'est pas de la recherche clinique. Cependant, cet entretien étant très enrichissant, il m'a permis de répondre à certaines de mes questions. C'est pour cela que cet entretien et les résultats obtenus figureront dans mon analyse. En effet, la rédaction d'une thèse dans le cadre du doctorat est en soi une recherche. Cette discussion m'aura également montré qu'il est tout à fait envisageable en tant que paramédical que nous sommes, d'envisager une formation universitaire, du Master jusqu'au Doctorat.

Question 2

Quelle formation avez-vous suivi ?

Les formations suivies par les ARC et les IRC interrogés sont au nombre de trois principales :

· *DIU FARC : Diplôme Inter-Universitaire Formation des Attachés de Recherche Clinique

· *DU AREC : Diplôme Universitaire Attaché de Recherche Epidémiologique et Clinique

· *DIU FITEC : Diplôme Inter-Universitaire Formation des Infirmiers et Techniciens de Recherche Clinique

Ils ont suivi ces formations dans diverses universités françaises :

· Université Paris/Bordeaux

· Université Lille 2

· Faculté de Médecine Pierre et Marie CURIE, Paris

· Université Paris 7, Paris Diderot

Le graphique suivant nous montre les formations suivies pour chacune des personnes.

Doctorante 1

Répartition des personnes interrogées
par fonction et par formation dans la recherche

ARC

IRC

1 1 1

4

Doctorat DU AREC* DIU FARC* DIU FITEC* Sans formation

Graphique 3

Question 3

Est-ce une activité de recherche à temps plein ou en plus de votre poste dans un service de soins ?

Trois personnes interrogées exercent cette activité de recherche à temps plein, au sein d'un Centre d'Investigation Clinique ou d'une Unité de Recherche Clinique.

Les cinq autres personnes exercent cette activité à temps partiel parallèlement à leur travail dans un service de soins.

Répartition des personnes interrogées
par temps consacré à la recherche

5

3

Temps plein recherche

Temps partiel recherche

Graphique 4

Parmi les personnes étant à temps plein sur une activité recherche, deux sont IRC, (l'un au sein d'un CHU, l'autre au sein d'un Centre Hospitalier périphérique), le troisième étant ARC au sein d'un CHU.

Quels avantages y trouvez-vous ?

Les avantages des personnes travaillant à temps plein sur une activité de recherche sont variés. Les idées exposées sont qu'en étant dédié exclusivement aux études, le suivi des patients et des études est facilité. En effet, la connaissance des protocoles est meilleure, et permet de connaître la raison de certains gestes. Ce n'est pas toujours le cas pour les infirmiers présents dans les services à qui le but et la réalisation de l'essai ne sont pas toujours expliqués. C'est pour cela qu'ils ont également une action de formation auprès de ces professionnels au lit du patient. De plus, même si la prise en charge du patient n'est peut-être plus globale au niveau de sa pathologie, elle l'est pour l'essai clinique dans lequel ce patient est inclus.

Les personnes ayant une activité de recherche à temps partiel y voient également des avantages. Tout d'abord elles y voient un intérêt pour le service, comme un plus à apporter. Dans le même ordre d'idée, le travail réalisé dans le cadre de la recherche peut être partagé avec les collègues dans les services de soins (lectures, congrès...). De plus, le fait d'avoir les deux fonctions permet de s'adapter aux réalités du terrain, en connaissant les modalités pratiques de réalisation des essais et des conditions de travail. Elles connaissent la charge de travail demandée par un essai clinique, côté recherche et côté soins.

Un autre avantage est de pouvoir mettre en lien recherche et travail au quotidien, mais aussi de rester en lien avec les problématiques professionnelles.

Quels inconvénients y trouvez-vous ?

Les personnes travaillant à temps plein sur la recherche émettent tout de même le regret d'avoir moins de contacts avec les patients et de pratiquer moins de soins.

Les personnes ayant une activité de recherche à temps partiel regrettent le manque de temps pour le suivi des patients et de l'étude. Ils déplorent également parfois le manque d'investissement de la part des collègues dans les services de soins qui ont peu d'intérêt pour cette activité recherche.

Lorsque l'activité recherche et le travail dans un service de soins sont menées de
front, les personnes notent également l'organisation que cela demande, et

l'investissement personnel, avec parfois du travail à faire chez soi. L'activité d'écriture, notamment pour les publications, est aussi très chronophage.

Enfin, il peut y avoir également un décalage entre la recherche et le terrain : les applications pratiques ne sont pas toujours faciles.

Question 4

De façon générale, depuis que vous avez commencé cette activité de recherche clinique, avez-vous rencontré des obstacles ?

Trois personnes sur huit me disent ne pas avoir rencontré d'obstacles particuliers.

Les difficultés qui m'ont été néanmoins exposées étaient les suivantes :

· Incompréhension par le milieu professionnel, qui ne voit pas la plus-value pour le poste occupé

· Le manque d'implication des collègues, qui sont parfois « anti-protocoles », mais qui sont rarement informés des buts et résultats des essais cliniques auxquels ils ont participé (perte de motivation)

· La peine à trouver des terrains de recherche

· L'apprentissage de l'écriture selon les chartes et les codes de manière scientifique

· Le DU non reconnu au quotidien : une ARC m'exposait le fait que la représentation de la recherche est plutôt médicale, et que l'on ne confie pas ou peu de recherches aux paramédicaux.

Avez-vous rencontré des facilités ?

Les aides rencontrées par les personnes interrogées sont surtout d'ordre médical et hiérarchique.

En effet, lorsque des essais cliniques ont lieu dans les services, sous l'égide des médecins, ils voient souvent d'un très bon oeil l'arrivée d'un personnel paramédical dans l'équipe de recherche. Deux ARC me disaient qu'elles avaient le sentiment d'être reconnues par ces médecins.

De plus, les cadres des services, cadres supérieurs et directeurs des soins sont également favorables à ce type de démarche. Ceci est d'autant plus vrai si la recherche fait partie du projet d'établissement ou de pôle, et si

l'établissement possède un organisme dédié à la recherche : CIC, URC, Maison de la Recherche.

Enfin, un IRC mettait en avant que l'organisation hiérarchique et la structuration permettaient de « professionnaliser la recherche clinique au sein des services »26.

Question 5

Vous avez suivi une formation IDE/IADE initiale. Est-ce que cette formation est aidante ?

La formation initiale IDE/IADE est-elle
aidante ?

5

3

Graphique 5

OUI NON

La majorité des personnes interrogées ne considèrent pas notre formation aidante pour faire de la recherche clinique, qu'elle soit IDE ou IADE.

Cependant, toutes les personnes qui ont répondu non à cette question ont mis en avant la nécessité de l'expérience et de pratique sur le terrain en tant que IDE, IADE ou cadre infirmier, avant de se lancer dans la recherche.

Les trois personnes qui ont répondu oui à cette question sont toutes les trois ARC, et donc IADE. En effet, la formation IADE leur a été utile lorsqu'elles ont suivi la formation du DU AREC, dans tout ce qui concerne les notions de pharmacologie, abordée de façon très importante.

Mais pour ce qui est des modalités de la recherche, ses métiers..., l'anglais, les statistiques, l'informatique, les huit personnes interrogées sont unanimes. Elles n'ont jamais entendu parler de recherche clinique avant de rentrer dans un service de soins.

26 Les notes en italique dans cette partie « Présentation des résultats d'enquete » sont des phrases extraites des entretiens réalisés

Que pensez-vous des nouveaux programmes des études d'infirmier ?

Des points de vue positifs et des points de vue négatifs sont ressortis de cette question.

Les points forts de cette formation relevés par les professionnels sont les suivants :

· Connaissance du fonctionnement de la recherche, des métiers de la recherche, notamment des métiers infirmiers

· Notion du développement d'un médicament

· Sensibilisation avant l'arrivée sur le terrain (contrairement aux formations « pré LMD »)

· Collaboration avec les professionnels de la recherche plus aisée lorsque ces futurs infirmiers seront les soignants dans les services de soins

· Plus-value de l'anglais pour les publications à l'internationale et la lecture d'articles scientifiques

Les points négatifs résident surtout dans le fait que les personnes interrogées émettent des doutes sur l'intérêt des étudiants sur le sujet de la recherche. Cette incertitude est liée à leur activité quotidienne de recherche clinique, où elles ont l'occasion de rencontrer des infirmiers dans les services de soins qui montrent parfois peu de curiosité à l'égard de la recherche. De plus, un IRC me disait « c'est le fait d'être dans les soins qui a fait que je me suis intéressée à la recherche [...] car j'y voyais une utilité au quotidien. Je ne m'y serais pas intéressée en sortant de l'IFSI ».

Enfin de façon générale, une question importante a été soulevée « la question est de savoir comment les futurs infirmiers vont pouvoir s'inscrire dans la recherche ».

Question 6

Le nouveau programme des études IADE inclut un stage de 4 semaines dans un laboratoire de recherche. Qu'en pensez-vous ? Cela peut-il être un plus pour les futurs IADE ?

Cette question a été posée à tous les professionnels, IADE ou non, car je considérais que leur activité de recherche clinique, et leur formation permettait d'y répondre.

Les réponses obtenues sont très variées. D'un côté, les personnes interrogées voient un intérêt à ce stage de 4 semaines dans un laboratoire de recherche. Elles pensent que l'apport initial pourra être utile pour ceux qui s'orienteront vers la recherche au cours de leur carrière. Ce stage permettrait de voir l'organisation structurée de ces laboratoires et de faire un parallèle avec la recherche clinique au sein des établissements de soins.

Un ARC pense également que ce stage est même « indispensable », notamment au niveau de la démarche intellectuelle que cela amènera à avoir. De plus, ce stage pourrait éventuellement être un tremplin vers un Master 2.

Cependant, des réserves sont émises quant à l'intérêt que porteront les étudiants à ce stage, qui ne se verront pas tous avoir une activité de recherche clinique au cours de leur carrière.

En outre, si trois personnes ne reviennent pas sur la durée de ce stage, un ARC se demande si 4 semaines seront suffisantes pour trouver un sujet pour le rapport de stage. A l'opposé, un ARC et un IRC pensent que ce stage est peutêtre un peu long.

Le problème réside surtout dans le fait que les modalités de ce stage sont encore un peu floues, et il est vrai que je n'ai pas pu apporter les informations nécessaires lors de mes entretiens pour analyser cette question en profondeur. Il serait d'ailleurs intéressant de savoir si les thématiques du laboratoire de recherche sont relatives aux soins infirmiers, notamment avec des champs relatifs aux IADE et à l'anesthésie, question qui m'a été posée mais qui reste en suspens.

Question 7

Que savez-vous des PHRIC et PHRIP ?

Cette question m'a été peu contributive dans le sens où les personnes interrogées savent vaguement de quoi il s'agit, surtout pour les PHRIP qui ont un caractère très récent. Des PHRC sont réalisés dans 3 des 4 établissements où les professionnels travaillent mais ils n'y sont pas du tout impliqués.

Un seul IRC avait connaissance d'un PHRIP qui vient d'être lancé dans le service de Réanimation Polyvalente de l'hôpital. La question de recherche a été proposée par l'équipe du service de Réanimation et soumise à la Maison de la Recherche, où le projet a été discuté et accepté.

Cependant, l'ARC travaillant à temps plein en recherche clinique a une notion très précise de ces programmes. Son avis sur les PHRIP est très intéressant. En effet, il permettrait :

· « Une reconnaissance de la profession infirmière

· Une évolution de la recherche infirmière

· Une individualisation de la recherche infirmière »

Avec cependant, des réserves : « la loi n'est pas faite pour que l'IDE soit investigateur. Le PHRIP doit être réalisé sous la responsabilité d'un médecin : la loi doit évoluer ».

Question 8

Publiez-vous ou êtes-vous associé aux publications des recherches auxquelles vous participez ?

Répartition des personnes interrogées
ayant publié ou non

3

5

Graphique 6

OUI NON

La majorité des personnes que j'ai rencontrées (cinq sur huit) ont eu l'occasion de publier. Deux d'entre elles y été d'ailleurs obligées, un ARC dans le cadre d'un Master 2, le doctorant dans le cadre du Doctorat mais également d'un Master précédemment effectué dans le parcours professionnel.

Ces deux personnes ont publié dans des revues scientifiques.

Un IRC et un ARC ont été associés à la publication d'une recherche médicale.

Un IRC a été associée à la publication d'une recherche infirmière. Dans ces trois cas, le service où a été réalisé l'essai clinique a également été cité.

Les personnes ayant publié m'ont néanmoins expliqué l'aide indispensable de la part des médecins dans la procédure à suivre (sauf pour le doctorat), car c'est l'investigateur, donc un médecin qui gère la publication.

Dans l'équipe qui a participé, chacun a un rôle à tenir dans la procédure de publication (bibliographie, méthodologie ...).

Une publication scientifique est soumise à des règles et à une chronologie très précise qui est la suivante :

· Appel à communication

· Propositions, qui seront retenues ou non

· Acceptation de la proposition par la revue

· Soumission à une charte d'écriture propre à la revue

· Publication écrite soumise à un comité de lecture scientifique, qui donne un avis avec les éventuelles corrections à apporter

· Corrections effectuées par la personne qui publie et/ou l'équipe

· Renvoi de l'écrit à la revue

· Acceptation et publication

Il faut savoir qu'entre le moment où le premier envoi est effectué et l'édition de la revue, il se passe environ deux ans. C'est pour cela que les personnes qui ont intégré une équipe de recherche récemment, me disaient ne pas avoir été associées aux publications des recherches du service car elles n'ont pas été inscrites dès le début de l'essai, comme le demande la procédure.

Question 9

Avez-vous déjà soumis une question de recherche ?

Parmi les personnes interrogées, deux ont pu soumettre une question de recherche. Comme la question précédente, il s'agit des deux personnes qui ont été amenées à le faire dans le cadre d'un Master Recherche ou d'un Doctorat. Néanmoins, elles sont satisfaites d'avoir pu le faire, pour la « démarche intellectuelle » que cela leur a amené à avoir, et pour la contribution aux savoirs infirmiers.

4

3

2

0

5

6

1

Répartition des personnes interrogées
ayant soumis une question de
recherche par fonction

OUI NON

1

1

3

3

Graphique 7

Doctorant IRC

ARC

Les personnes qui n'ont pas soumis de question de recherche ont toutes énoncées le fait qu'elles n'en n'avaient pas eu l'occasion ou le temps. Je les ai donc relancées en leur demandant si elles étaient intéressées d'avoir cette démarche si elles en avaient l'occasion. La réponse a été affirmative pour tout le monde. D'ailleurs, les deux ARC travaillant dans le même service de soins émettent le souhait de mettre en place une étude infirmière dans le service. La démarche pourrait de plus être facilitée par le soutien de la hiérarchie (Cadre de santé supérieur) qui y est favorable.

Un IRC pense également que cette démarche serait assistée par la Maison de la Recherche du Centre Hospitalier où elle exerce.

Cependant, un IRC ayant un poste à temps plein dans un CIC me disait qu'en exerçant plus dans un service de soins, il était peut-être plus difficile de soumettre une question de recherche. Il a le sentiment d'être moins proche de « la problématique quotidienne de soins et de qualité de soins auprès des patients ». Il émettait la réserve également de trouver un médecin qui accepte de coordonner l'étude, car c'est obligatoire, en application de la Loi relative à la politique de santé du 9 août 2004.

Enfin, un ARC ressent le besoin d'acquérir de l'expérience dans sa profession d'IADE, puisqu'il est diplômé depuis 2011, avant de soumettre une question de recherche.

Question 10

Quels conseils donneriez-vous à un IDE/IADE voulant faire de la recherche clinique ? (démarches, personnes ressources...)

Les conseils donnés par les professionnels vont dans deux directions principales.

Tout d'abord, il est nécessaire de se renseigner sur le projet d'établissement, le projet de pôle, le projet de service pour savoir quelles sont les possibilités de faire de la recherche clinique dans le Centre Hospitalier dans lequel on travaille.

Lorsque l'on est dans un service de soins, il faut « voir ce qui est intéressant pour le service ». On peut également s'appuyer sur le conseil des médecins des services qui sont impliqués dans cette activité recherche.

Il peut également être intéressant de contacter le CIC ou l'URC de l'établissement, afin de prendre contact avec le médecin référent du centre et/ou les ARC et IRC y travaillant à temps plein.

Dans un deuxième temps, il ne faut pas oublier notre hiérarchie, du cadre du service jusqu'à la direction des soins afin d'obtenir des informations et un soutien. Il semble toujours possible de soumettre son idée à l'encadrement, qui pourra nous guider dans les démarches à effectuer.

En conclusion de cette présentation des résultats, j'ai choisi de citer ce que le doctorant m'a dit et qui résume très bien, à mon sens, l'activité de recherche clinique au quotidien de tous ces professionnels que j'ai rencontrés :

« [...] Le but de la recherche est que ça serve et que ça revienne au terrain, soit directement sur la personne soignée, soit pour faire avancer les soins sur les traitements, les pathologies... Il y a une fausse représentation de la recherche. [...] La recherche ne se fait pas dans une tour d'ivoire. Il faut être très présent sur le terrain. [...] Pour les soins infirmiers, je ne vois pas comment on peut faire autrement. Il ne faut pas oublier qu'on est dans les sciences humaines ».

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon