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Croissance, marché du travail et pauvreté: les leçons de l'expérience camerounaise sur la période 1991 - 2011

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par Victor KITIO
Université de Dschang - Master of Science (M.Sc) en Sciences Economiques 2013
  

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Chapitre 17 ABSTRACT

The present study aims at determining whether or not the economic growth is capable of becoming richer in employment in the labour market and able to (in position to) lead to poverty alleviation in Cameroon. In a specific manner (way), it is a question of determining the employment intensity of the economic growth as well as the sectorial contributions of the employment in the total variation of poverty in Cameroon over the 1991-2011 period. We used secondary data coming from the databases of the World Bank and the National Institute of Statistics of Cameroon. In the theoretical framework, the models of Kapsos (2005) and of Shapley (1953) are used respectively for the determination of the employment intensity of growth and the determination of the labour market sectorial contributions in poverty alleviation. These data are analysed through the help of the SPSS 10.0, DASP_v2.2 and DAD4.6 softwares. The main results of our study show globally that the economic growth is intensive in employment and in position to lead to poverty reduction in Cameroon (this foretells that the government objectives as far as growth, employment and poverty are concerned and which are defined in the «DSGE» are attainable). As a matter of fact, it follows from the results that a 1% increase in GDP leads to a 0.41% increase in the total employment. From the observation of the respective reactions of the primary sector employment, of the secondary sector employment and of the tertiary sector employment to the variation of the GDP, we certainly realize that the agricultural employment elasticity to the production is very low and statistically insignificant (taking the value of 0.29); which means that the agricultural sector over the whole period of study is insensitive to the growth and contributes significantly to the increment of the monetary poverty rate. Nevertheless, this very (same) 1% increase in GDP leads to a 0.52% increase in employment in the secondary sector and to a 2.11% increase in the tertiary sector, all things which permit these two sectors to jointly contribute to the reduction of the monetary poverty rate in bringing back its estimation at 53.3% in 1996 at 40.2% in 2001. These different results invite the Cameroon government to boost the economic growth, to improve the productivity of the workers of the agricultural sector and to favour the development of the secondary and the tertiary sectors.

Key Words: Growth, Elasticity, Labour market, Decomposition, Poverty, Cameroon.

Chapitre 18 CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE

1.1.CONTEXTE ETJUSTIFICATION DE L'ETUDE

L'un des objectifs majeurs du millénaire pour le développement est de combattre la pauvreté dans le monde. Avec l'appui des organisations internationales, les pays en développement en ont fait leur cheval de bataille. Pour y parvenir, ils entendent promouvoir des politiques économiques et sociales capables de réduire considérablement la pauvreté. C'est dans cette logique que le débat portant sur l'accélération de la croissance économique et la réduction de la pauvreté s'est intensifié et diversifié. La plupart des réponses à ce débat se sont axées sur la croissance pro pauvre. Il s'agit d'une croissance qui profite relativement plus aux pauvres qu'aux non pauvres. Aussi, une autre alternative pour juguler ce problème réside dans l'amélioration de l'efficacité du marché du travail (DSCE 2009).

L'économie camerounaise est passée par plusieurs étapes successives marquées par la prospérité (1965-1984), la récession économique (1985-1993) et actuellement une tentative de relance économique (depuis 1994). La première phase qui couvre la période allant de 1965 à 1984 a été marquée par une véritable embellie de l'activité économique. L'économie a évolué à un rythme de croissance annuel moyen de 6% par an. D'ambitieux programmes de développement ont permis de créer de grands chantiers de développement qui ont engendré de nombreux emplois. L'Etat, avec ses nombreuses entreprises, s'est davantage affirmé comme le principal pourvoyeur d'emplois au Cameroun (INS 2010).

Cette croissance manifeste s'est accompagnée d'une augmentation du niveau de l'emploi, des salaires nominaux et de la mise en place d'une politique de protection sociale et de l'emploi. L'emploi a augmenté de 6,7% en moyenne tandis que les salaires ont connu une croissance moyenne de 2,56%.1(*)Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la Science et la Culture (UNESCO), la très forte croissance des effectifs de l'enseignement technique au cours des années 70 et la multiplication des moyens de formation professionnel témoignent d'une volonté très ferme de la mise en adéquation entre l'offre et la demande du travail.

Après une période de croissance soutenue entre 1965 et 1985, la situation s'est dégradée à partir de 1986, et le Cameroun est entré dans sa deuxième phase. Malgré une volonté interne de réajustement, le pays va plonger dans la récession économique, et l'emploi, tant au niveau rural qu'au niveau urbain, va grandement en souffrir.

Le Cameroun qui, au début des années 80 constitue une exception parmi les pays africains, connait à son tour une importante récession économique à partir de 1985. Le programme d'ajustement autonome mis en place à partir de 1987 n'a pas permis de stabiliser la situation et a plutôt conduit en 1989 à l'intervention des bailleurs de fonds avec la mise sur pieds des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) qui préconisaient la mise en oeuvre des politiques d'austérité. L'Etat, principal investisseur a arrêté ses programmes ambitieux d'investissement public dont les réalisations n'avaient pas eu le succès escompté, mais représentaient plutôt un gouffre pour les finances publiques, alors en difficulté. Ces programmes, qui ont été pendant longtemps le seul moyen d'accéder au développement pour plusieurs régions, ont entrainé, avec leur arrêt, l'abandon de nombreuses populations sans emplois.

Le gel des recrutements dans la fonction publique et les licenciements de personnels ont eu pour conséquence, la mise en chômage de nombreux camerounais qui n'y étaient pas du tout préparés, et dont le seul employeur potentiel était l'Etat.

Un vaste processus de privatisation a été engagé, accompagné d'une déréglementation au niveau du secteur privé, causant aussi de nombreux licenciements. Entre 1984 et 1991, les entreprises privées ont licencié près de 21% de leur personnel (INS, 2001). Ces mesures ont toutes eu pour conséquence la réduction de l'emploi dans le secteur formel et le développement d'une certaine précarité des emplois. Le secteur privé qui devait prendre le relais de l'Etat se trouve en panne de création d'emplois de telle sorte que c'est dans le secteur non structuré de l'informel que s'orientent en majorité les nouveaux demandeurs d'emplois. Les Enquêtes Camerounaises auprès des Ménages (ECAM) réalisées en 1996, en 2001 et en 2007 montrent que l'économie informelle représente au Cameroun près de 85% d'actifs occupés. Dans le secteur moderne, la principale baisse enregistrée au niveau des emplois a été causée par la réduction des emplois dans l'administration qui s'est traduite par le licenciement d'environ 60 000 fonctionnaires entre 1989 et 1997 (INS2005). Au niveau du secteur privé moderne, la situation était à peu près stable au cours de la même période. Cependant, l'on note une baisse drastique du taux de salarisation qui est passé de 63,9% en 1983 à 22% en 1993 dans l'industrie, et de 20% à 12% dans le commerce (INS 2005). Dans le secteur public, les mauvais résultats obtenus après la mise en application des PAS ont conduit en janvier et novembre 1993 à une double contraction salariale avec des taux atteignant au total 65% dans les cas extrêmes.2(*)

Depuis la reprise en 1994, la croissance n'est pas encore suffisante pour engendrer une création significative d'emplois. Tout au plus, elle se traduit par une stabilisation des effectifs au niveau des secteurs public et privé formels. En effet, les investissements productifs demeurent encore très faibles pour impulser un véritable changement sur le marché du travail. Ceci parce que les nouvelles entreprises qui se créent évoluent beaucoup plus dans les services, en particulier dans le commerce de gros et détail et les activités de services aux entreprises. Notons que ces secteurs n'ont cependant pas un grand impact sur la création d'emplois décents.

Au regard de cette situation, les responsables se sont fixés pour objectif de mettre en place des stratégies pour booster la croissance ; ce qui s'est soldé par une timide reprise. Malheureusement, cette tentative de reprise ne s'est pas accompagnée d'une amélioration significative de l'adéquation entre l'offre et la demande de travail. L'emploi a ainsi changé de nature pour devenir essentiellement informel et la pauvreté a gagné du terrain. Selon l'INS(2001), le taux d'informalisation est passé de 83,5% en 2001 à 90,4% en 2005.

D'après les statistiques sur l'emploi et le marché du travail au Cameroun (INS, 2005), plus d'un camerounais sur quatre n'a pas eu accès à l'instruction formelle. Les taux bruts de scolarisation sont particulièrement élevés au primaire, en raison de la suppression des frais de scolarité au primaire en 2000 avec l'appui des bayeurs de fonds internationaux et l'engagement de l'Etat à promouvoir l'éducation pour tous dans le primaire. Cela traduit l'intérêt que porte un Etat sur l'éducation des citoyens. Cependant, cette volonté ferme de scolariser tous les camerounais se heurte au problème d'inadéquation entre la formation reçue et les exigences requises sur le marché du travail. D'ou la difficulté d'insertion des jeunes formés dans le monde du travail.

Bien plus, au Cameroun comme dans la plupart des pays développés et en développement, le phénomène du chômage et particulièrement celui des jeunes a été attribué à la malformation de la main d'oeuvre et d'une manière plus générale de l'inadéquation entre la formation et l'emploi. En effet, un état des lieux de la formation professionnelle a été dressé en 2007 par la Banque Africaine de Développement(BAD) et l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE), qui a conclu à l'inadéquation entre la formation et l'emploi, ainsi qu'un manque d'unité, de coordination et de concertation du système.

En somme, depuis 1994 au Cameroun, la croissance n'est pas encore suffisante pour engendrer une création significative d'emplois; la conséquence directe est le chômage et la pauvreté qui gagnent du terrain.

Pour faire face à cette situation, le gouvernement camerounais a lancé en 1996 un premier programme de réformeséconomique et financière sur trois ans (1997-2000), en coopération avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la banque mondiale, notamment dans le cadre du programme de Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC). Grace aux résultats obtenus par ces premières réformes, le Cameroun a pu bénéficier d'une autre initiative : l'Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE).

Puis, à la suite d'un deuxième programme de reformes économiques (2001-2002), le Cameroun a adopté en 2003 un Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté(DSRP), d'où l'atteinte du point d'achèvement en Avril 2006.

L'objectif majeur de ces programmes était de consolider un cadre macroéconomique qui sera favorable à des taux de croissance élevés3(*)et la disponibilité des ressources publiques nécessaires pour lutter efficacement contre la pauvreté. Néanmoins,le constat est triste car ces programmes n'ont pas permis d'atteindre les objectifs escomptés;le profil général de croissance étant resté en retrait du niveau espéré pour résorber substantiellement la pauvreté. En conséquence, le gouvernement a entrepris de réviser le DSRP et affirme sa volonté de centrer la nouvelle stratégie sur la création des richesses et compte s'appuyer sur la création d'emplois pour assurer une bonne redistribution des fruits de la croissance et éradiquer par la même la pauvreté :c'est ainsi que les pouvoirs publics ont donc mis sur pieds en Avril 2009 le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE),cadre de référence de l'action gouvernementale sur les dix prochaines années. Ceci témoigne de l'engagement du Cameroun à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et en l'occurrence le premier qui consiste à réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour.

* 1 Ces statistiques sont dérivées des annuaires de statistiques du Cameroun produites par l'Institut National de la Statistique (2010).

* 2 Aka Kouamé, IFORD-CEPED,2001

* 3 Il est estimé que des taux de croissance de 6 à 7% sont nécessaires pour atteindre l'OMD 1 au Cameroun en 2015(DSCE 2009).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus