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D'Orphée et des poètes noirs de l'Anthologie ou les raisons d'une comparaison imagologique

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par Mor Anta Kandji
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2006
  

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I.2.2. La Négritude comme déviation idéologique

L'on a par ailleurs considéré la Négritude comme un moment de l'histoire, une « affaire de génération »6 qu'il convient de dépasser, parce que l'idéologie qu'elle véhicule recèle des relents de racisme.

Ce que relève à la suite de Thicaya U'Tamsi, V.Y. Mudimbé : « La Négritude me paraît avoir été une remarquable subversion contre un pouvoir aliénant. Sa coloration particulière, son caractère racial proviendra d'une aimable duperie sur la spontanéité révolutionnaire. C'était à l'époque, un peu normal. Lorsqu'on parcourt par exemple la farce qu'est Sang et tempérament, de L. Bourdel (Juliard, Editeur), on « comprend » le nazisme et l'on peut, dans

1 Ouologuem (Yambo), Le Devoir de violence, Paris, Ed. du Seuil, 1968.

2 En particulier Senghor

3 Chevrier (J.), Littérature africaine, op. cit., p.228

4 Senghor (L.S.), Liberté I, Négritude et Humanisme, op.cit., p.24, « Ce que l'homme noir apporte »

5 Towa (Marcien), Léopold Sédar Senghor, Négritude ou servitude ?, Yaoundé, Ed. CLE, 1971, p.113

6 L'expression est de Thicaya U'Tamsi, citée par Jacques Chevrier dans Littérature nègre, op.cit., p.43

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un moment de sentimentalité, bénir Senghor, Césaire, Damas, d'avoir eu le courage d'ériger, contre toute raison, un racisme antiraciste... »1

Les auteurs, donc, n'ont pas méconnu le rôle qu'elle a joué dans la période qui a vu naître le mouvement dont elle a été à l'origine. On reconnaît qu'elle a été « un moyen de combat contre l'oppresseur blanc »2, et comme le dit René Depestre, « un effort de la part de certains intellectuels des Amériques noires, des Antilles et de l'Afrique, qui se sont retrouvés à Paris et qui ont mené un combat pour revaloriser nos cultures, pour établir une revalorisation à la fois morale, esthétique et politique de nos divers héritages africains. A ce moment, la Négritude avait une signification bien précise et s'intégrait dans la lutte pour la décolonisation »3.

En effet, pour ce poète haïtien, l'idéologie de la Négritude s'est compromise lorsqu'elle s'est convertie en idéologie politique, en une idéologie-panacée. Par conséquent, remarque Daniel Boukman, elle ne répond plus en cela à sa mission originelle.

« La négritude a été, avant la Seconde Guerre mondiale, un électrochoc salutaire, mais son rôle est aujourd'hui terminé »4.

C'est ce que pensent des auteurs comme Frantz Fanon et Sembène Ousmane qui considèrent que « sa prolongation artificielle bien au-delà des conditions de son émergence aboutit à en faire une mystique équivoque. L'évolution de la situation, la disparition de la tutelle coloniale entraînent un déplacement des problèmes et provoquent en particulier l'oppression de l'homme noir par l'homme noir : il faut donc se méfier de la Négritude »5.

1 Mudimbé (V.Y.), Interview in La Parole noire (Marc Rombaut), cité par Marc Rombaut, La Poésie négro-africaine d'expression française, op.cit., pp.40-41

2 Salifou, auteur nigérien, lors du colloque organisé par le Centre d'études littéraires francophones de l'Université, Paris - Nord, en Janvier 1973, cité par Jacques Chevrier, Littérature nègre, op. cit., p.45

3 Depestre (René), cité par Marc Rombaut, La Poésie négro-africaine d'expression française, op.cit., p.40

4 Boukman (Daniel), Interview in Jeune Afrique n°531 ; cité par Marc Rombaut, La Poésie négro-africaine d'expression française, op. cit., p.39

5 Chevrier (J), Littérature nègre, op.cit. pp.43-44

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