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D'Orphée et des poètes noirs de l'Anthologie ou les raisons d'une comparaison imagologique

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par Mor Anta Kandji
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2006
  

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II.1.2. L'ombre de l'esclavage

Cette image de l'Afrique apparaît aussi à travers la représentation que les poètes ont faite de l'esclavage. Celui-ci, autant dans ses violences que dans ses conséquences, surtout humaines, occupe une place centrale dans la thématique des oeuvres.

Il est vrai qu' « aucun écrivain négro-africain n'a fait l'expérience de l'esclavage dans son corps et dans son âme »1. Cependant, qu'il soit d'Afrique, d'Amérique ou des Antilles, chacun, d'une manière ou d'une autre, a parlé de cette réalité historique douloureuse.

Avec ses conséquences sociales particulières en Amérique et aux Antilles, la traite négrière dans la poésie de la diaspora se présente comme une situation qui a fini de faire des Noirs une humanité à part. Dans les poèmes, ce sont les drames que la discrimination raciale a favorisés qui ont surtout retenu l'attention des auteurs.

En effet l'esclavage apparaît comme une blessure de l'histoire, une

humiliation qui a aidé à entretenir chez l'homme de couleur le sentiment d'être

bafoué dans sa dignité. En fait il est marqué, dans les rapports entre l'Afrique,

l'Europe et l'Amérique, par la violence, cette violence dont parle Léon-Gontran

Damas dans Pigments2, où un Nègre, à travers une complainte, rappelle les

réalités douloureuses de cette page de l'histoire.

«Les jours inexorablement tristes jamais n'ont

cessé d'être à la mémoire de ce que fut

ma vie tronquée

Va encore mon hébétude du temps jadis

de

coups de corde noueux de corps calcinés

de l'orteil au dos calcinés

de chair morte de tisons de fer rouge de bras

1 Mboukou (J.P. Makouta), Les Grands traits de la poésie négro-africaine, Abidjan, NEA, 1985, p.26

2 Damas (L.G.), Pigments, Paris, GLM Editeur,1937

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brisés sous le fouet qui se déchaîne sous le fouet qui

fait

marcher la plantation s'abreuver de sang

de mon sang de sang la sucrerie

et la bouffarde du commandeur crâner au ciel »1.

Ce tableau des misères de l'esclavage a amené les poètes à entretenir, dans le rejet des valeurs de civilisation non africaines, le sentiment de leur différence, puisqu'ils se sont rendu compte, comme Aimé Césaire, que « le blanc est la juste force controversée du noir »2.

Dans leurs oeuvres poétiques, des auteurs comme Damas, Guy Tirolien, Léon Laleau, pour ne citer que ceux-là, ont dénoncé, à travers ses valeurs, le monde blanc, d'ailleurs présenté par Paul Niger comme une terre de Pénitence3, parce qu'à l'opposé de cette terre d'Afrique où « un peuple en marche promissoire », 4 des hommes qui enseignent l'amour, oeuvrent pour réaliser le rêve d'une fraternité universelle.

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