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Incidence de la privatisation sur la performance des entreprises publiques au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Eliot Franklin DJOUFACK NGUEFACK
Université de Dschang Cameroun - Master 2 2013
  

Disponible en mode multipage

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« L'université de Dschang n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans cette thèse. Ces opinions doivent être considérées comme étant propres à l'auteur ».

II

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné DJOUFACK NGUEFACK Eliot Franklin, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux effectués auprès de l'Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité du Cameroun (ARSEL), la Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises Publiques (CTR), la Commission Technique de Privatisation et des Liquidations (CTPL), l'Institut National de la Statistique (INS) et sous la supervision de KAMAJOU François, Professeur à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et sous l'encadrement du Docteur NOULA Armand Gilbert, Chargé de Cours à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion.

Ce mémoire est authentique et n'a jamais fait l'objet d'une présentation en vue de l'obtention d'un grade universitaire de quelque nature que ce soit.

Visa de l'auteur : Visa de l'encadreur :

Dr. NOULA Armand Gilbert

DJOUFACK NGUEFACK Eliot Franklin

Date Date

Visa du superviseur : Visa du chef de département :

KAMAJOU François Professeur Emérite

Date

Dr. TEKAM OUMBE Honoré

Date

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

Je soussigné, DJOUFACK NGUEFACK Eliot Franklin, atteste que le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du jury.

Visa du superviseur : Visa du président du jury :

KAMAJOU François Professeur Emérite

Date

Pr. ONGLA Jean

Date

III

Visa du chef de département :

Dr. TEKAM OUMBE Honoré

Date

iv

DEDICACE

A Dieu Le Tout Miséricordieux,

Ton amour, Ta miséricorde et Tes grâces à mon endroit m'ont fortifié dans

la persévérance et l'ardeur au travail.

A Mon Père, Edouard DJOUFAK

En toi, je vois un père dévoué à sa famille. Ta présence en toute circonstance m'a

maintes fois rappelé le sens de la responsabilité.

A Ma Mère, Lucienne LEMDJOU

En toi, je vois la maman parfaite, toujours prête à se sacrifier pour

le bonheur de ses enfants.

Merci pour tout.

V

REMERCIEMENTS

L'élaboration de cette étude relative à l'«Incidence de la privatisation sur la performance des entreprises publiques au Cameroun» n'a pas été un exercice aisé eu égard aux difficultés pour obtenir certaines informations et données. Toutefois, grâce à la sollicitude et à la disponibilité de certaines personnes qui ont bien voulu nous fournir des informations, nous orienter dans nos recherches, nous encadrer, nous donner des conseils, le présent travail a été possible. C'est pourquoi, dans l'impossibilité de citer ici, tous ceux qui ont apporté des contributions, nous voudrions témoigner notre profonde gratitude, spécialement à :

y' Pr. KAMAJOU François pour avoir accepté de superviser ce travail en dépit de ses

multiples occupations, pour les conseils, l'encouragement et la patience dans les lectures et les corrections ;

y' Dr NOULA Armand Gilbert mon encadreur, pour ses encouragements, son soutien,

ses précieux conseils, la confiance qu'il m'a accordée et la grande liberté qu'il m'a laissée dans la réalisation de ce travail. je lui dis merci d'avoir renforcé mes connaissances et aiguisé mon sens critique ;

y' Dr ISSAOUI Fakhri, enseignant universitaire en sciences économiques dans les

facultés tunisiennes, pour sa disponibilité et ses éclaircissements forts en matière d'utilisation du modèle économétrique SUR (Seemingly Unrelated Regressions) ;

y' la Direction Générale de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI sans lesquelles ce

mémoire n'aurait jamais vu le jour. Je leur dis merci pour leur accueil et pour avoir mis à ma disposition les données sur les entreprises privatisées au Cameroun ;

y' Mireille LEFEBVRE pour tous les moyens logistiques et financiers investis pour la

réalisation de ce travail ;

y' ma famille et surtout mes parents pour leur soutien moral, leurs encouragements et

leur patience durant les étapes difficiles de ce travail ;

y' mes compagnons de travail réalisant aussi leurs mémoires, pour l'entraide dans les

moments difficiles ;

y' enfin, à tous ceux que je n'ai pas pu mentionner et qui ont apporté une pierre à

l'édifice de ce mémoire, je réitère ma profonde gratitude : que le Seigneur vous bénisse abondamment!

vi

TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS v

TABLE DES MATIERES vi

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES FIGURES xi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xii

RESUME xiv

ABSTRACT xv

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1

1.1 Contexte 1

1.2 Problématique 3

1.3 Objectifs de l'étude 6

1.4 Hypothèses 6

1.5 Intérêt de l'étude 6

1.5.1 Intérêt sur le plan scientifique 6

1.5.2 Intérêt sur le plan pratique 7

1.6 Organisation de l'étude 7

CHAPITRE II : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE THEORIQUE ET

TRAVAUX EMPIRIQUES 8

2.1 Clarification des concepts 8

2.1.1 Définition du concept d'entreprise publique 8

2.1.2 Définition du concept de privatisation 9

2.1.3 Concept de la performance 10

2.1.3.1 Définition et indicateurs de mesure de la performance 10

2.1.3.2 La notion de rentabilité et sa mesure 12

2.1.3.2.1 La notion de rentabilité 12

2.1.3.2.2 Mesure de la rentabilité 13

2.1.3.3 La notion de productivité et sa mesure 15

vii

2.1.3.3.1 La notion de productivité 15

2.1.3.3.2 Mesure de la productivité 18

2.2 Cadre théorique 20

2.2.1 La théorie des droits de propriété 20

2.2.2 La théorie de l'agence 21

2.2.3 La théorie des choix publics 23

2.2.4 La théorie de l'efficience-X 23

2.3 Les travaux empiriques 24

2.3.1 Comparaison des performances des entreprises avant et après leur privatisation 24

2.3.2 Comparaison des performances des entreprises publiques et des entreprises privées

27

CHAPITRE III : PROCESSUS DE PRIVATISATION AU CAMEROUN 30

3.1 Mise en oeuvre de la privatisation au Cameroun 30

3.2 Le cadre légal et principes directeurs des privatisations camerounaises 33

3.2.1 Le cadre légal des Privatisations au Cameroun 33

3.2.2 Les principes directeurs des privatisations au Cameroun 34

3.3 Le processus de prise de décision 35

3.3.1 La dissolution 35

3.3.2 La liquidation 35

3.3.3 La restructuration 37

3.4 De la stratégie de Privatisation à la signature du contrat 38

3.4.1 La préparation de la stratégie de Privatisation 38

3.4.2 L'Appel d'offre 38

3.4.3 Signature de la convention de cession 39

3.5 Les techniques de privatisation 39

CHAPITRE IV : APPROCHE METHODOLOGIQUE 41

4.1 Données et échantillons 41

4.2 Le modèle d'analyse et ses spécifications 42

4.3 Limites de l'étude 46

CHAPITRE V : RESULTATS ET INTERPRETATIONS 48

5.1 Effets statiques de la privatisation sur la rentabilité des entreprises 48

VIII

5.1.1 Présentation graphique des évolutions du Return On Sales (ROS) et tableaux des

tests 51
5.1.2 Analyse de l'effet de la privatisation sur les différents indicateurs de rentabilité

(t= 3 à 0 et t = 0 à +5) 58

5.2 Effets dynamiques de la privatisation sur la rentabilité des entreprises 60

5.3 Effets statiques de la privatisation sur la productivité des entreprises 62

5.3.1 Présentation graphique des évolutions du Sales Per Employee (SPE) et tableaux

des tests 65
5.3.2 Analyse de l'effet de la privatisation sur les différents indicateurs de productivité

(t = -3 à 0 et t=0 à +5) 72

5.4 Effets dynamiques de la privatisation sur la productivité des entreprises 73

CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 79

6.1 Conclusion générale 79

6.2 Recommandations 81

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 83

ANNEXES 91

ix

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Les ratios de rentabilité (Profitability ratios) 14

Tableau 2: Typologie et mesure de la productivité 19

Tableau 3: Les ratios de productivité (Productivity ratios) 19

Tableau 4: Les 8 entreprises privatisées de l'étude 41

Tableau 5: Présentation des ratios d'analyse 42

Tableau 6: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques trois ans avant

et cinq ans après leur privatisation (t = -3 à +5, variante 1) 48

Tableau 7: Test du ROS 54

Tableau 8: Test du ROE 55

Tableau 9: Test du ROA 56

Tableau 10: Synthèse des Résultats 57

Tableau 11: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques trois ans avant et au

moment de leur privatisation (t = -3 à 0, variante 2) 58

Tableau 12: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques au moment de leur

privatisation et cinq ans après leur privatisation (t = 0 à +5, variante 2) 59

Tableau 13: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité commerciale60

Tableau 14: Comparaison de la productivité des entreprises publiques trois ans avant et cinq

ans après leur privatisation (t = -3 à +5, variante 1) 63

Tableau 15: Test du SPE 69

Tableau 16: Test de l'IPE 70

Tableau 17: Synthèse des Résultats 71

Tableau 18: Comparaison de la productivité des entreprises publiques trois ans avant et au

moment de leur privatisation(t = -3 à 0, variante 2) 72

Tableau 19: Comparaison de la productivité des entreprises publiques au moment de leur

privatisation et cinq ans après leur privatisation (t = 0 à +5, variante 2) 72

X

Tableau 20: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la productivité commerciale

73

Tableau 21: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité financière 91

Tableau 22: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité globale 92

Tableau 23: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur le bénéfice par employé 93

Tableau 24: les 24 entreprises effectivement privatisées 94

xi

LISTE DES FIGURES

Figure 2.1 : Les composantes de la performance 11

Figure 2.2 : Analyse du taux de rentabilité en taux de marge et taux de rotation 14

Figure 2.3 : Fonction de production mono-output/mono-input 16

Figure 2.4 : Fonction de production mono-output/multi-inputs 17

Figure 2.5 : Niveaux de délégation dans l'entreprise publique 22

Figure 2.6 : Niveaux de délégation dans l'entreprise privée 22

Figure 5.1 : Evolution du ROS de 1998 à 2006 51

Figure 5.2 : Evolution du ROS de 1996 à 2004 51

Figure 5.3 : Evolution du ROS de 1999 à 2007 52

Figure 5.4 : Evolution du ROS de 1992 à 2000 52

Figure 5.5 : Evolution du ROS de 1993 à 2001 52

Figure 5.6 : Evolution du ROS de 1989 à 1997 53

Figure 5.7 : Evolution du ROS de 1990 à 1998 53

Figure 5.8 : Evolution du ROS de 1996 à 2004 53

Figure 5.9 : Evolution du SPE de 1998 à 2006 65

Figure 5.10 : Evolution du SPE de 1996 à 2004 66

Figure 5.11 : Evolution du SPE de 1999 à 2007 66

Figure 5.12 : Evolution du SPE de 1992 à 2000 66

Figure 5.13 : Evolution du SPE de 1993 à 2001 67

Figure 5.14 : Evolution du SPE de 1989 à 1997 67

Figure 5.15 : Evolution du SPE de 1990 à 1998 67

Figure 5.16 : Evolution du SPE de 1996 à 2004 68

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AES-SONEL

AFD

ARSEL

APE

BICIC

CAMAIR-CO

CAMRAIL

CAMSHIP

CAMSUCO

CAMTEL MOBILE

CAMTEL

CDC

CDE

CEPER

CFD

CHOCOCAM

CIMENCAM

COCAM

CTM-LN

CTPL

CTR

EBIT

EP

ENP

FMI

HEVECAM

IPE

MOYa

MOYb

Applied Energies Services-Société Nationale d'Electricité du

XII

Cameroun

Agence Française de Développement

Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité du Cameroun

Assets Per Employee

Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Cameroun

Cameroon Airlines Corporation

Cameroon Railways

Cameroon Shipping lines

Cameroon Sugar Company

Cameroon Telecommunications-Mobile

Cameroon Telecommunications

Cameroon Development Corporation

Camerounaise Des Eaux

Centre d'Edition et de Production pour l'Enseignement et la Recherche

Caisse Française de Développement

Chocolaterie Confiserie Camerounaise

Cimenteries industrielles du Cameroun

Contreplaqués du Cameroun

La Compagnie de transports au Maroc-Lignes Nationales

Commission Technique de Privatisation et des Liquidations

Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises Publiques

Earnings Before Interests and Taxes

Entreprise Publique

Entreprise Nouvellement Privatisées

Fonds Monétaire International

Hévéas du Cameroun

Income Per Employee

Moyenne After

Moyenne Before

MRESPP

INTELCAM OCB

ONDAPB

ONEP

OPV ROA ROE ROIC

ROS

REGIFERCAM SCDP

SCP SCM SEPBC

SFP

SN-COCAM SNEC

SNI SOCAMAC SOCAPALM SOCAR SODECOTON SOFAC SOFIBEL

TFP SOSUCAM SUR SPE SPFS

Mission de Réhabilitation des Entreprises du Secteur Public et

XIII

Parapublic

International Telecommunications of Cameroon

Organisation Camerounaise de la Banane

Office National de Développement de l'Agriculture et du

Petit Bétail

Office Nationale de l'Eau Potable du Maroc

Offre publique de vente

Return On Assets

Return On Equity

Return On Invested Capital

Return On Sales

Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun

Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers

Société Camerounaise De Métallurgie

Société Camerounaise de Mobile

Société d'Exploitation des Parcs à Bois du Cameroun

Single Factor Productivity

Société Nouvelle de Contreplaqués du Cameroun

Société Nationale des Eaux du Cameroun

Société Nationale d'Investissement

Société Camerounaise de Manutention et d'Acconage

Société Camerounaise des Palmeraies

Société Camerounaise d'Assurance et de Réassurance

Société de Développement du Coton

Société de Financement d'Achats à Crédit

Société Forestière et Industrielle de Belabo

Total Factor Productivity

Société Sucrière du Cameroun

Seemingly Unrelated Regression

Sales Per Employee

Société des Palmeraies de la Ferme Suisse

xiv

RESUME

A partir de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les politiques économiques dans plusieurs pays en développement ont été profondément influencées par les écrits de Keynes et le concept de « demande effective ». Keynes prôna une forte intervention publique pour réguler l'activité économique et sociale. Cet interventionnisme jeta les bases de l'État-providence qui se développera dans l'après-guerre.

Au cours des années 1980, en raison des performances relativement médiocres de l'économie dans ces pays en développement, les institutions financières internationales ont proposé de nouvelles régulations de l'action publique caractérisées par le néo-libéralisme. Cette nouvelle approche consistait à privatiser les entreprises nationalisées pour les obliger à jouer le jeu rude de la concurrence.

L'objectif principal de la présente étude est d'évaluer l'incidence de la privatisation sur la performance microéconomique des entreprises publiques camerounaises. Plus spécifiquement, l'étude a consisté à évaluer l'incidence de la privatisation sur deux indicateurs important de cette performance à savoir la rentabilité et la productivité.

Les données ont été collectées auprès de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI. Elles ont été statistiquement analysées à l'aide des logiciels Excel 2010 et EVIEWS 7 et le test de Wilcoxon et de Student ont été utilisés pour tester les hypothèses. La méthodologie mise en oeuvre a consisté dans une première étape à une comparaison des ratios de rentabilité et de productivité des entreprises publiques trois années avant et cinq années après leur privatisation, afin de cerner l'efficacité statique. Dans une deuxième étape, nous avons fait recours au modèle de régression SUR, afin de cerner l'efficacité dynamique.

Ainsi, l'analyse statique a montré que 8/8 soit 100% des entreprises privatisées de notre échantillon ont amélioré significativement en moyenne et en médiane leur rentabilité commerciale, financière et globale ; leur productivité commerciale et leur bénéfice par employé. Par contre, l'analyse dynamique a montré que 5/8 soit 62,5% des entreprises privatisées ont amélioré significativement en moyenne leur rentabilité commerciale, financière et globale ; 3/8 soit 37,5 % leur productivité commerciale et 6/8 soit 75% leur bénéfice par employé.

Mots-clés: Privatisation, performance, rentabilité, productivité, entreprises publiques, Cameroun.

xv

ABSTRACT

From the end of the Second World War, economic policies in several developing countries were deeply influenced by writings of Keynes and the concept of «effective demand». The policy of Keynes emphasized a strong intervention of state to control economic and social activity. This interventionism provided foundations of the Welfare state which will develop in the post war period.

In the early eighties, because of relatively poor performances of the economy in these developing countries, international financial institutions proposed new regulations of the public action characterized by the neoliberalism. This new approach consisted to proceed to the privatization of nationalized enterprises to oblige them to play the hard game of competition.

The main aim of this study was to evaluate the impact of privatization on the microeconomic performance of Cameroonian public enterprises. More specifically, the study aimed to evaluate the impact of privatization on two important indicators of this performance: profitability and productivity.

The data were collected from ARSEL, CTR, INS and SNI. They were statistically analyzed using the software Excel 2010 and EVIEWS 7 and the test of Wilcoxon and the test of Student were used to test assumptions. The methodology consisted in a first stage to make a comparison of profitability and productivity ratios of eight public companies three years before and five years after their privatization, in order to determine the static effectiveness. In a second phase, we used the regression model «SUR», in order to determine the dynamic effectiveness.

Thus, the static analysis showed that 100% of privatized companies of our sample improved significantly on average and in median their Return On Sales, Return On Assets, Return On Equity, Sales Per Employee and Income Per Employee. While the dynamic analysis showed that 62.5% of privatized companies improved significantly on average their Return On Sales, Return On Assets and Return On Equity ; 37.5% their Sales Per Employee and 75% their Income Per Employee.

Keywords: Privatization, performance, profitability, productivity, public enterprises, Cameroon.

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

1.1 Contexte

L'évolution des économies des pays de l'Afrique subsaharienne s'est accompagnée d'une forte intervention de l'Etat. En effet, au lendemain des indépendances, ces pays disposaient de très peu d'infrastructures1 économiques et sociales. Les jeunes Etats devaient se substituer à la métropole pour mettre en place les infrastructures de base et subvenir aux besoins économiques et sociaux des populations. On assistait à la création de nombreuses entreprises d'Etat dans tous les secteurs de l'activité économique, (eau, électricité, bâtiments, travaux publics, transport, banques, caisses d'épargne, mines, agriculture, commerce, industrie...). Mais, en proie à une mauvaise gestion et sous l'effet des crises socio-économiques, certaines entreprises publiques qui ont connu une forte expansion ont cessé d'être rentables, mieux, elles ne réalisent plus que d'énormes pertes financières que l'Etat doit couvrir et absorbent une part disproportionnée des crédits intérieurs qui auraient pu être mieux investis pour le développement de l'économie, ce qui représente une charge insoutenable pour le budget et le système bancaire de ces pays.

Selon Kikeri, Nellis et Shirley (1992), les facteurs suivants pourraient expliquer cette contre-performance des EP : le poids excessif des tutelles, la mauvaise gestion, la pléthore de personnel et les gouvernements ont donné aux EP un statut monopolistique dans des marchés compétitifs ou potentiellement compétitifs et leur ont fourni des subventions et des prêts garantis, tout en leur accordant des congés fiscaux. Ces facteurs entraineront ainsi de gros déficits budgétaires.

C'est dans ce contexte douloureux que, la plupart des Etats africains, ont sollicité de l'aide auprès des institutions financières internationales notamment la Banque Mondiale (BM) et le FMI, en vue de réduire des déficits des finances publiques (Goodman et Loveman, 1991 ; Bishop et al. 1994). A l`initiative de la BM, une série de réformes des entreprises publiques fut lancée dans les années 1970 en Afrique sub-saharienne visant en particulier les entreprises du secteur des infrastructures dont les pertes financières étaient les plus importantes. Parmi ces réformes, on peut citer l'élimination de l'accès automatique des EP au crédit, la promotion

1 A l`instar de Estache (2007), le concept d`infrastructures dans cette étude fait référence à toute installation utilisée pour fournir de l`électricité, de l`eau et de l`assainissement, des télécommunications et des services de transports.

1

de la concurrence, l'amélioration de l'autonomie des EP et de leurs gestionnaires. Toutefois, les résultats de cette première série de réformes se sont avérés peu satisfaisants, la Banque Mondiale conclut à la nécessité de recourir à une solution nouvelle au début des années 1980 : la mise en oeuvre de vigoureux Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) presque partout en Afrique.

L'un des objectifs de ce programme était la restructuration ou la réforme des entreprises publiques pour réduire les déficits budgétaires des Etats, d'où la privatisation2 de ces entreprises. (Estache, 2007).

Le Cameroun, après bien d'autres, a dû passer lui aussi par les fourches caudines du FMI pour pouvoir bénéficier de nouveaux prêts. En effet, le déficit global de 87 sociétés publiques non financières s'élevait à 33,6 milliards de francs CFA en 1986 (Touna Mama, 1996) après avoir atteint un montant de 80,6 milliards en 1985. Par ailleurs, à côté des impôts dus et non versés qui ont constitué en fait une « forme de subvention déguisée » à ces entreprises (Gankou et Bondoma, 2003), le montant des subventions directes de l'Etat a été de 150 milliards en 1984, alors que la dette de ces sociétés a culminé à 731 milliards (Tsafack Nanfosso, 2004). Ce qui va contribuer à alourdir les créances compromises de l'Etat et le contraindre plus tard à jouer le rôle d'« emprunteur en dernier ressort » (Bekolo-Ebé, 1998). Le retrait de 1'Etat préconisé par le FMI se traduit par la restructuration, la liquidation ou la privatisation des dites entreprises.

Le processus des privatisations démarre officiellement au Cameroun avec l'ordonnance N° 90/004 du 11 juin 1990 qui pose les fondements des privatisations. Dans ce cadre, le gouvernement à travers le Ministère de l'Economie et des Finances (MINEFI) a décidé d'assainir la gestion des entreprises publiques et parapubliques par une triple action de restructuration, liquidation ou privatisation de ces sociétés selon les cas (MINEFI, 1995).

Dorénavant, les Etats doivent prôner la promotion de l'initiative privée qui est le principal gage de la création de richesses et d'emploi. Autrement dit, l'Etat doit se désengager autant que possible du secteur productif et marchand pour se consacrer davantage à son rôle régalien.

2 Vuylsteke (1988) définit la privatisation comme « la vente de tout ou partie du capital de l`Etat dans les entreprises publiques au secteur privé, ou comme la mise sous gestion privée de ces entreprises au travers de contrats d`affermage, de concession ou de gestion ».

2

1.2 Problématique

Le débat portant sur la relation entre la forme de propriété et la performance3 de l'entreprise suscite un vif intérêt sur le plan de la recherche surtout depuis que les privatisations occupent une place importante dans l'agenda politique des gouvernements à travers le monde.

Sur le plan théorique, trois principaux courants viennent supporter la thèse de la supériorité de la forme privée de propriété soit : la théorie des droits de propriété (Alchian et Demsetz, 1973), la théorie des choix publics (Buchanan, 1968; Niskanen, 1971; Tullock, 1976), et la théorie d'agence (Jensen et Meckling, 1976). En effet, les entreprises publiques, contrairement aux entreprises privées, ne sont pas fondées dans le but ultime de maximiser les profits (Ramanadham, 1991; Gortner et al, 1993; Rainey, 1996). De plus, le risque de faillite est quasi-inexistant pour les entreprises publiques, ce qui n'incite pas les gestionnaires de ces sociétés à une rigueur dans leur tâche et à une recherche de l'efficacité comparativement à leurs pairs du secteur privé.

Sur un plan purement empirique toutefois, le débat sur l'accroissement de la performance, induit par la privatisation comme le prévoit la théorie de l'efficience-X, a toujours suscité une grande controverse. En effet, les méthodes utilisées par les différents auteurs pour filmer cette relation ont connu une évolution. On est parti des études faisant une comparaison entre les entreprises publiques d'une part et les entreprises privées d'autre part. Ces études ne portaient pas directement sur la privatisation. Et même si, un très grand nombre d'études sur les privatisations se regroupent dans cette vague4, cette méthode suscite de vives polémiques. En effet, on ne saurait comparer des entreprises différentes dans leurs objectifs, leurs tailles (petites, moyennes, grandes), leurs contextes (monopole, concurrente). La critique majeure ici est que ces recherches comparent des entreprises, et non pas le phénomène de la privatisation ou mieux les effets du passage du public au privé (Fouda, 2004).

A la lumière de ces critiques, on a évolué vers des recherches portant sur l'incidence du transfert d'une entreprise du secteur public au secteur privé. La performance d'une entreprise privatisée peut être comparée respectivement avec sa propre performance avant la

3 Arena, et al. (1991) définissent la performance d'une entreprise comme un résultat que celle-ci réalise et dont la nature et l'unité varient selon les critères qui peuvent être, entre autres, ceux de profitabilité, de productivité.

4 Blankart (1998), De Alesi (1980), borcherding et al (1981), Millward (1982), Millward et Parker (1983), Yarrow (1986), Domberger et Pigott (1986), Borins et Boothman (1986), Donohue (1989), Baily et Pack (1995).

3

privatisation ou avec des firmes qui n'ont pas encore été privatisées. Cette approche proposée par Megginson et al. (1994) permet de comparer des échantillons importants de firmes de taille économiquement significative, situées dans des secteurs industriels hétérogènes, dans différents pays et à des périodes variables.

Une des limites que l'on attribue à ces études est que malgré l'accent qui est mis sur le phénomène de privatisation, il reste que l'ambiguïté des résultats, déjà critiquée dans la première vague de recherche est toujours présente. En effet, certaines de ces études comme celles de Bishop et Kay (1989), Martin et Parker (1995) et Parker (1993) arrivent à la conclusion que la privatisation n'est pas forcement synonyme d'accroissement de performance. D'autres, par contre comme celles de Galal et al. (1992) et celle de Megginson et al. (1994) aboutissent à une forte performance consécutive aux privatisations. Face à cette ambigüité persistante, on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi cet écart entre prédictions théoriques et observations empiriques ?

Le fait que les résultats des études empiriques soient aussi divergents d'une méthode à une autre nous pousse quand même à constater que le problème n'est pas forcement au niveau de son opérationnalisation. Il faudrait peut-être chercher dans sa conception ou dans celle des variables prises en compte dans les analyses pour trouver ses origines.

En effet, les auteurs sont partis d'une analyse de la performance basée sur des comparaisons des valeurs moyennes et médianes des ratios de rentabilité tels que Return On Sales (ROS ou Résultat net/Chiffre d'affaires), Return On Equity (ROE ou Résultat net/Capitaux propres) et Return On Assets (ROA ou Résultat net / Total de l'actif) ; des ratios de productivité tels que Sales Efficiency (SPE ou Ventes réelles / Effectif), Net Income Efficiency (IPE ou Résultat net/Effectif) et Assets Per Employee (APE ou Actif total / nombre d'employé) ; des ratios des dépenses d'investissement ; l'emploi et les ratios d'endettement pour les mêmes firmes trois années pour la plupart avant et après la privatisation.

Cependant, cette analyse ne permet que de cerner l'effet statique de la privatisation. Ce qui suppose implicitement que l'influence de la privatisation se produit instantanément, qu'il y a une rupture, un choc, entraînant un redressement relativement rapide de la performance. De plus, ces mesures comptables bien qu'occupant une place dominante dans les études existantes sont faites lors de périodes non synchrones et dans des systèmes comptables différents. Les conditions sectorielles et macroéconomiques changent au cours des sept ans et affectent différemment les entreprises selon le caractère plus ou moins international de leurs activités, ce qui pourrait être à l'origine de substantiels biais. Pour palier à ces limites,

4

Alexandre et Charreaux (2004) suggèrent d'introduire dans l'analyse les variables de contrôle rendant compte de la conjoncture économique et recourir aux entreprises relevant du même système comptable national. Notre étude obéit à cette logique.

Afin d'approfondir l'étude, certains auteurs suggèrent de découper l'analyse en deux sous période (t = -3 à 0 et t = 0 à +3). Il s'agit maintenant de comparer d'une part les valeurs moyennes et les médianes des mêmes mesures de performance pour les mêmes firmes trois années pour la plupart avant la privatisation avec celui de la date d'événement (date de privatisation) et d'autre part on compare celui de la date d'événement avec les valeurs moyennes et les médianes des mêmes mesures de performances pour les mêmes firmes trois années après la privatisation. Cette approche a été critiquée car elle ne donne qu'une vision grossière de l'efficacité dynamique, raison pour laquelle on est arrivé à la mise sur pied plus tard des modèles économétriques de données de panel intégrant de nouvelles variables permettant de mieux cerner cet effet.

C'est ainsi que certains auteurs introduisent donc dans l'analyse l'étude des facteurs temps (statique/dynamique), et environnement (politique et économique). C'est le cas de Villalonga (2000) qui fait l'hypothèse selon laquelle les effets de la privatisation sur la performance sont fonction de la période (plus ou moins longue) considérée par l'étude. D'autres, par contre intègrent dans le modèle les variables telles que « le contexte de privatisation, les caractéristiques organisationnelles et de gouvernance de l'entreprise et de leviers d'efficacité » qui sont de nature à influencer d'une manière ou d'une autre la performance des firmes privatisées.

Aujourd'hui, plus de vingt ans après le démarrage officiel des programmes de privatisation au Cameroun, il serait intéressant de s'interroger d'avantage sur le phénomène encore en cours. Si la littérature actuelle recense plusieurs fondements théoriques en faveur des privatisations, il reste que les études empiriques n'arrivent pas toujours à corroborer entièrement l'hypothèse d'accroissement de performance induite par la privatisation. De plus, ces divergences dans les mesures et les méthodes d'analyse renforcent d'ailleurs les discordances dans les conclusions sur la supériorité supposée de la performance de l'entreprise privatisée. Stiglitz (2000) affirme que : « bien que les cas de gaspillage de l'Etat soient nombreux, les faits ne confirment pas toujours l'idée selon laquelle le secteur public serait fatalement moins efficace que le secteur privé », d'où on se demande : quelle est l'incidence réelle de la privatisation des entreprises publiques camerounaises sur leur performance ? Autrement dit, qu'elle est l'impact du transfert de propriété du secteur

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public au secteur privé sur leur performance, notamment en termes de rentabilité et de productivité ?

1.3 Objectifs de l'étude

L'objectif principal de la présente étude est d'évaluer l'incidence de la privatisation sur la performance microéconomique des entreprises camerounaises. Plus spécifiquement, il s'agira de :

v évaluer l'incidence de la privatisation sur la rentabilité des entreprises camerounaises. v évaluer l'incidence de la privatisation sur la productivité des firmes camerounaises.

1.4 Hypothèses

Notre hypothèse à tester dans cette étude, est que la privatisation a une incidence positive sur la performance des firmes camerounaises. Plus spécifiquement, les hypothèses que nous cherchons à valider empiriquement sont ainsi :

v H1. La privatisation améliore la rentabilité des entreprises publiques camerounaises

v H2. Le passage de la propriété publique à la propriété privée conduit à une augmentation de la productivité de la firme.

1.5 Intérêt de l'étude

Cette étude nous permet de percevoir des intérêts aussi bien sur le plan scientifique que sur le plan pratique.

1.5.1 Intérêt sur le plan scientifique

Sur le plan de la recherche scientifique, cette étude nous permettra de confirmer la véracité de la relation positive qui semble exister entre la privatisation et la performance dans les pays sous développés en général et au Cameroun en particulier. Ainsi elle va poser les bases d'une tentative d'explication de la réussite ou de l'échec des programmes de privatisation dans ces économies.

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1.5.2 Intérêt sur le plan pratique

Sur le plan pratique, cette étude permettra de porter un jugement de valeur sur le programme de privatisation au Cameroun. Cette appréciation pourrait ainsi ajuster le comportement du gouvernement dans la négociation des contrats afin de garantir une réussite totale aux opérations à venir.

1.6 Organisation de l'étude

Après ce chapitre introductif qui a présenté tour à tour le contexte de l'étude, sa problématique, ses objectifs, ses hypothèses, son intérêt, le travail est structuré en cinq autres chapitres présentés ainsi qu'il suit :

? le chapitre II est consacré à la clarification des concepts, la présentation du cadre théorique et des travaux empiriques dans lequel s'insère l'étude ;

? le chapitre III présente uniquement le processus de privatisation au Cameroun ;

? le chapitre IV présente la méthodologie utilisée pour la collecte et l'analyse des données nécessaires à la réalisation des objectifs fixés ainsi que les limites de l'étude ;

? le chapitre V présente les résultats obtenus, ainsi que les différentes interprétations et discussions ;

? le chapitre VI expose les conclusions principales et les recommandations.

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CHAPITRE II : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE
THEORIQUE ET TRAVAUX EMPIRIQUES

Le présent chapitre de cette étude propose d'abord, de définir les concepts clés de notre étude. Ensuite, nous évoquerons les théories en faveur de la privatisation et enfin, nous présenterons une revue de la littérature des travaux qui traitent la relation privatisation et performance des entreprises.

2.1 Clarification des concepts

Dans les paragraphes suivant nous donnons la signification des mots et expressions clés employés dans le thème, tout en précisant les définitions que nous retiendrons dans le cadre de cette étude.

2.1.1 Définition du concept d'entreprise publique

La définition de l'entreprise publique est une mission complexe au regard du flou à la fois juridique et opérationnel qui la caractérise. Mais, Selon Chevalier F. (1979), l'entreprise publique est une entreprise produisant des biens et services en vue de leur vente à un prix qui doit couvrir approximativement leur prix de revient, mais qui est la propriété de l'Etat ou placée sous son contrôle.

Au Cameroun, l'article 2, de la Loi n° 99/016 du 22 décembre 1999 portant statut général des établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic définit les entreprises publiques suivant deux catégories : les sociétés à capital public5 et les sociétés d'économie mixte6.

Cependant plusieurs définitions données par les spécialistes7 de gestion permettent de mieux la distinguer de l'entreprise privée :

5 Société à capital public: personne morale de droit privé, dotée de l'autonomie financière et d'un capital - actions intégralement détenu par l'Etat, une ou plusieurs collectivités territoriales décentralisées ou une ou plusieurs autres sociétés à capital public, en vue de l'exécution dans l'intérêt général, d'activités présentant un caractère industriel, commercial et financier.

6 Société d'économie mixte: personne morale de droit privé, dotée de l'autonomie financière et d'un capital - actions détenu partiellement d'une part, par l'Etat, les collectivités territoriales décentralisées, ou les sociétés à capital public et d'autre part, par les personnes morales ou physiques de droit privé.

7 G. Charreaux, Le gouvernement des entreprises, Editions Economica, 1997.

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- L'entreprise publique est une entreprise dont le capital ou une majorité de celui-ci appartient à l'Etat ou à une collectivité publique ;

- L'entreprise publique est une entreprise sur laquelle les pouvoirs publics peuvent exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la propriété, de la participation financière ou des règles qui la régissent ;

- L'entreprise publique est une entreprise qui est la propriété de l'Etat et dont les dirigeants sont nommés en Conseil des Ministres.

La multitude de définitions et d'approches de l'entreprise publique est révélatrice de la complexité du secteur dont elle relève (secteur public), notamment aux plans de sa gestion et de ses objectifs. Si l'on retient les deux éléments suivants : la structure du capital de l'entreprise et le contexte légal et réglementaire, nous pouvons dire avec Darbelet et Laugine (1984) que l'entreprise publique est une entreprise dans laquelle tout ou partie du capital et du pouvoir de décision appartient à une collectivité publique, c'est-à-dire l'Etat, une région, un département ou une commune. C'est sous cette approche que sera abordée l'entreprise publique tout au long de ce travail.

2.1.2 Définition du concept de privatisation

Dans son étymologie, le mot privatisation vient du latin « privare » qui signifie priver ou mettre à part. Elle est l'opération consistant à transférer totalement ou partiellement les activités relevant du secteur public au secteur privé (The New Palgrave Dictionary of Money and Finance, 1992: 206).

La définition de la privatisation est donnée au Cameroun par l'ordonnance no 90/004 article 1er, al 1er : « aux termes de la présente ordonnance, La privatisation est l'opération par laquelle l'Etat ou un organisme public ou parapublic se désengage totalement ou partiellement au profit du secteur privé des entreprises, quelle que soit leur forme juridique (établissement public, société d'Etat, société d'économie mixte ou autre), dans laquelle il détient tout ou partie du capital ».

En effet, l'Etat qui détient la propriété d'une entreprise, se désengage progressivement ou en bloc en cédant les droits de propriété à des particuliers qui deviennent alors les nouveaux patrons. Pour exercer efficacement le contrôle de l'entreprise, le nouveau propriétaire doit pouvoir détenir la majorité du capital. Ce qui fait dire à certains auteurs que la privatisation

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est la cession par l'Etat de plus de la moitié du capital aux privés. C'est donc un transfert du contrôle de l'entreprise à des agents privés.

Cette conception du phénomène de privatisation justifie l'analyse faite par de nombreuses recherches sur les effets du transfert de propriété sur la performance de la firme. En effet pour la majorité d'entre elles, l'accroissement de performance attendue après chaque privatisation est dû au seul changement de propriétaire (public/privé). Mais les critiques de certains auteurs tels que Williamson (1991) et Chatelin (2001) amènent à penser que la privatisation ne saurait se limiter à la seule nature de la propriété mais qu'elle est d'avantage à l'origine d'un changement organisationnel plus complexe.

2.1.3 Concept de la performance

Le concept de performance suscite aujourd'hui d'énormes passions et de vives polémiques dans le champ de la pensée managériale. En effet, il apparaît davantage comme une notion fourre-tout, un mot-valise, sujet à de nombreuses polémiques, dépendamment des disciplines ou écoles de pensée auxquelles appartiennent les auteurs, et selon les critères et la perspective d'analyse choisie. La réalité est qu'aujourd'hui, il n'existe pas de consensus ou d'unanimité autant sur ce qu'est la performance que sur la façon de la mesurer, car chaque culture, chaque contexte sociopolitique et chaque entreprise peuvent amener des réponses différentes (Lebas, 1996).

Mesurer la performance disait Roover (1991) est une tâche complexe frustrante, difficile qui représente un vrai défi. Et pourtant, selon Lord Kelvin il y a fort longtemps, « [...] ce qui ne se mesure pas, n'existe pas ». Autrement dit, si la performance existe, nous devrions non seulement être capables de la définir, de l'appréhender, mais aussi et surtout de la mesurer.

2.1.3.1 Définition et indicateurs de mesure de la performance

La définition de la performance est un exercice difficile car c'est une notion qui recouvre plusieurs acceptions, ce qui laisse présumer qu'une définition opérationnelle de la performance serait donc encore plus ardue. « Peut-on définir la performance ? », s'interrogeait Annick Bourguignon, en 1995, du fait de la polysémie qui a toujours entouré cette notion, tant dans le domaine des sciences économiques que dans celui des sciences de la gestion. Et pourtant, comme le dit si bien Lebas (1995) dans un article fort controversé, « Il faut définir la performance », même si l'on admet que l'exercice est risqué et assez périlleux. Dans la littérature, plusieurs définitions ont été données :

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Pour Bourguignon (1995, 2000), la performance peut être définie à partir de trois sens généraux à savoir : la performance résultat, la performance action et la performance succès.

La performance résultat est mesurée en comparant les résultats à l'objectif fixé. La performance action est appréhendée à partir des moyens, des processus, des compétences et des qualités mise en oeuvre pour atteindre ces résultats. Enfin, la performance succès est fonction des représentations de la réussite (Bessire, 1999) et varie donc en fonction des représentations que s'en font les acteurs, et de manière plus générale, l'organisation toute entière.

Albanes (1978) définit la performance comme la raison des postes de gestion, impliquant l'efficacité et l'efficience. Il définit par la suite l'efficacité comme le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché et l'efficience comme le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en oeuvre. L'efficience permet de répondre à des questions telles que : « est-ce que les résultats sont suffisants compte tenu des moyens mis en oeuvre ? » ou « les ressources mobilisées par l'action ont-elles été exploitées de manière rentable ? ».

Frioui (2001) associe à ces deux axes de la performance, un troisième axe à savoir, la pertinence, qui est le rapport entre les moyens détenus et les objectifs fixés et poursuivis. Schématiquement on peut concevoir les composantes de la performance comme suit :

Figure 2.1: Les composantes de la performance

Objectifs

Pertinence

Efficacité

Ressources Résultats

Efficience

Source: Jean-Bernard Ducrou, Hachette Technique, 2008

E.M. Morin et al. (1994) recensent quatre grandes approches théoriques de la performance : une approche économique, une approche sociale, une approche systémique et une approche politique.

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L'approche économique repose sur la notion centrale d'objectifs à atteindre. Ces derniers traduisant les attentes des propriétaires dirigeants, ils sont donc souvent énoncés en termes économiques et financiers.

L'approche sociale met l'accent sur les dimensions humaines de l'organisation. E. Quinn et J. Rohrbaugh (1981) indiquent que cette approche ne néglige pas les aspects précédents mais intègre les activités nécessaires au maintien de l'organisation.

L'approche systémique est développée par opposition aux approches précédentes considérées comme trop partielles met l'accent sur les capacités de l'organisation.

L'approche politique repose sur une critique des précédentes. En effet, chacune des trois approches précédentes assigne certaines fonctions et certains buts à l'entreprise. Or, d'un point de vue distancié, tout individu peut avoir ses propres critères pour juger la performance d'une organisation. (Lebas, 1996).

Vu donc le caractère disparate de cette notion de performance, nous nous appesantirons dans notre étude sur les aspects microéconomiques de celle-ci en nous inspirant notamment de la définition de Millward et al.(1983) pour qui la performance peut être appréhendée en termes de rentabilité, de productivité et de coût ; cependant, nous nous limiterons dans notre travail au aspect rentabilité et productivité de la performance.

2.1.3.2 La notion de rentabilité et sa mesure

2.1.3.2.1 La notion de rentabilité

Le concept de rentabilité est parfois difficile à appréhender compte tenu de la diversité des approches liée à la pluralité des notions de capitaux (capitaux propres, capital économique, etc.) et de résultat (résultat comptable, résultat d'exploitation, excédent brut d'exploitation, etc.). Cette diversité correspond en réalité aux différentes "vues" des différents acteurs (associés, dirigeants, prêteurs, etc.).

Le dictionnaire Larousse 2009 définit la rentabilité comme étant la capacité d'un capital à procurer des revenus, soit par placement (dans une logique purement financière), soit par investissement en intégrant dans un système productif dont on attend un bénéfice supérieur au capital investi. Dans le lexique d'économie, Silem et Albertini (1999) ont défini la rentabilité comme étant la capacité d'un capital investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers. C'est dire que la notion de rentabilité peut être appréhendée tout au plus pour ce qui est de l'entreprise comme l'aptitude de cette dernière à créer plus de richesses nouvelles

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qu'elle ne dépense de salaires, et cela en quantité suffisante par rapport à la quantité de capital qu'elle immobilise ( Duval, 2000).

La rentabilité constituant ainsi un bon indicateur pour mesurer l'efficacité de l'entreprise, il convient ainsi de s'appesantir sur ses indicateurs de mesure.

2.1.3.2.2 Mesure de la rentabilité

Deux indicateurs usuels sont privilégiés dans la littérature économique pour appréhender la rentabilité des entreprises : il s'agit en l'occurrence de la rentabilité économique et de la rentabilité financière.

La rentabilité économique mesure la capacité de l'entreprise de dégager un résultat en utilisant l'ensemble des moyens.

La rentabilité financière mesure quant à elle la capacité des capitaux investis par les actionnaires et associés (capitaux propres) à dégager un certain niveau de profit.

Si la rentabilité financière est supérieure à la rentabilité économique, on dit que l'entreprise bénéficie d'un effet de levier. Une analyse des taux de ces deux indicateurs peut du reste être faite en termes de taux de rotation et de taux de marge.

Le taux de rotation met en rapport les ventes avec l'actif; c'est-à-dire l'ensemble des moyens mis en oeuvre.

Le taux de marge quant à lui est le rapport entre le bénéfice net et les ventes. Ce taux augmente quand l'entreprise parvient à augmenter la marge réalisée sur chaque produit vendu, soit en augmentant le prix de vente moyen, soit en limitant le coût de revient moyen. Une entreprise peut ainsi améliorer sa rentabilité économique de deux manières :

- soit, à volume de ventes constant, en augmentant la marge réalisée sur chaque produit

- soit, à marge unitaire constante, en augmentant le montant des ventes, c'est-à-dire la rotation.

De même, une entreprise peut améliorer sa rentabilité financière de deux manières :

- Soit en améliorant la rentabilité économique dégagée par l'utilisation de l'actif. - Soit en modifiant la composition du passif, dans le sens d'un recours plus important à

des moyens financiers empruntés et une limitation relative des ressources risquées par

les associés.

Nous pouvons donc mettre en liaison ces notions (rentabilité économique, rentabilité financière, taux de marge, taux de rotation etc.) par le graphique suivant :

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Figure 2.2 : Analyse du taux de rentabilité en taux de marge et taux de rotation

Source : X. Berterretche, IUT Bayonne

Il faut néanmoins préciser qu'il existe d'autres indicateurs de rentabilité qui permettent aussi d'avoir une idée de l'évolution de la rentabilité de l'entreprise. Il s'agit de :

? la rentabilité commerciale qui mesure la capacité de la société à générer du chiffre d'affaires en fonction des volumes de ventes qu'elle réalise. Concrètement, elle donne le taux de marge que la société réalise sur ses ventes et ainsi permet d'estimer ses résultats futurs en fonction des volumes de ventes prévus (chiffre d'affaires) ;

? la rentabilité globale qui mesure quant à elle la rentabilité de l'ensemble des actifs utilisés par l'entreprise. Tous ces indicateurs sont généralement mesurés par le calcul de différents ratios mentionnés dans le tableau suivant :

Tableau 1: Les ratios de rentabilité (Profitability ratios)

1. ROS : Return On Sales ou taux de marge nette (= Résultat net / Chiffre d'affaires)

2. ROA : Return On Assets ou rentabilité des actifs (= Résultat net / Actif total)

3. ROE : Return On Equity ou rentabilité des capitaux propres (= Résultat net / Fonds propres)

4. ROIC: Return On Invested Capital (= Résultat net / Capital investi)

5. EBIT/A : Earnings Before Interests and Taxe / Assets (= Résultat d'exploitation / Actif total)

Source : M. Albouy et H. Obeid, 2007

Nous pouvons donc constater que la notion de rentabilité varie selon l'approche que l'on retient. C'est la raison pour laquelle il serait utile de calculer plusieurs ratios pour avoir la vision la plus précise possible de la rentabilité de l'entreprise étudiée.

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Ainsi présenté la notion de rentabilité et ses mesures, il convient maintenant de nous appesantir sur le deuxième aspect de la performance à savoir la productivité.

2.1.3.3 La notion de productivité et sa mesure 2.1.3.3.1 La notion de productivité

La productivité peut être considérée globalement comme une mesure qui permet de saisir la relation entre output et input et plus précisément une relation d'efficience ou d'économie des ressources qui existe entre des résultats et les moyens mis en oeuvre pour atteindre ces résultats (Arena, Benzoni, De Brandt et Romani, 1991). La productivité de l'entreprise apparaît clairement comme le rapport entre une production valorisée, les extrants et l'ensemble des facteurs mis en oeuvre qui sont les intrants (Coulaud, Croce et Dervaux, 1986).

Ainsi, selon Leray (1983), la productivité, contrairement à la rentabilité qui est une mesure exogène de l'efficience, est une mesure endogène au processus de production. Mais, il est possible de donner une dimension plus opératoire au concept. En fait, la productivité pourrait aussi se définir comme le taux d'accroissement de l'output moins la moyenne pondérée des taux de croissance de différents input, ou les pondérations représentent la part de chaque input dans le coût total (Selon Hartely, Parker et Martin, 1991).

Soulignons d'ores et déjà que le but recherché dans l'étude de la productivité d'une firme est, de façon implicite de saisir le degré d'efficacité de celle-ci. D'où la nécessité de s'appesantir sur la notion d'efficacité productive.

? L'efficacité productive

Une fonction de production donne le montant maximum d'output que nous pouvons obtenir à partir d'un vecteur d'inputs, étant donné une certaine technologie de production (Agnier, Lovell et Schmidt, 1977). Cette fonction constitue une frontière. La comparaison du vecteur outputs-inputs d'une firme avec sa frontière de production nous informe sur sa productivité (Farell, 1957 ; Sadoulet et De Janvry, 1995). Dans les deux paragraphes qui suivent, nous allons faire ce type de comparaison selon deux cas de production différente.

? Cas mono-output (y) mono-input (x)

Il s'agit du cas où la production d'un type d'output nécessite un seul type d'input. La fonction de production f(x) est représentée sur le graphique ci-dessous.

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Figure 2.3 : Fonction de production mono-output/mono-input

Source : FARELL, 1957

Les points sous les courbes (tels que D et C) correspondent à des états réalisables, mais qui pourraient être améliorés. En effet, avec une plus faible quantité d'input. Il est possible de produire la même quantité d'outputs. En revanche les points au-dessus de la courbe (tel que E) ne peuvent pas être atteints. Ces états ne sont pas réalisables avec la technologie de production existante.

La distance entre le niveau d'input réalisable et la frontière de production donne une mesure de l'inefficacité de la firme étudiée. Cette quantité, tout simplement qualifiée de distance d'input, sera utilisée par la suite.

Le passage de l'état D à l'état B signifie un accroissement d'efficacité dans l'utilisation des inputs avec la technologie existante. En revanche le passage à l'état E nécessite un changement dans la technologie de production.

? Cas mono-output multi-inputs

Désormais, nous étudions le cas où la production de l'output unique se fait à partir de plusieurs inputs. Nous illustrerons par souci de simplification la configuration dans laquelle

Y= f (X1, X2), c'est-à-dire celle où l'output s'obtient à travers la combinaison de deux inputs X1 et X2.

L'efficacité économique est le fruit de la combinaison de l'efficacité technique et de l'efficacité allocative (Farell, 1957), comme l'illustre la figure ci-dessous.

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Figure 2.4 : Fonction de production mono-output/multi-inputs

Input X2

 

Input X1

 

Source: Farrell, M. J., p. 254

Sur le graphique ci-dessus, l'ensemble des points techniquement efficaces correspond à l'isoquant TT'. Ainsi, tous les points au dessus de l'isoquant TT' sont techniquement inefficaces à l'exemple du point P. Au point P l'inefficacité technique est représentée par le segment QP. Il est possible de produire le même niveau d'output avec une diminution de tous les inputs dans la proportion QP/OP. Ainsi, Farrell (1957) a proposé de mesurer le degré d'efficacité technique (ET) par le rapport OQ/OP, qui varie entre zéro et l'unité

Bien qu'ils soient techniquement efficaces, tous les points sur l'isoquant ne le sont pas allocativement. Une combinaison de facteurs est dite allocativement efficace si le taux marginal de substitution est égal au rapport des prix des facteurs. Ainsi, le point Q', déterminé par la tangente de l'isocoût AA' à l'isoquant TT', est allocativement efficace. L'efficacité allocative (EA) ou l'efficacité prix des points P ou Q est mesuré par le rapport OR/OQ. La distance RQ représente la réduction de coût si la production correspondait au point Q'. Ce dernier est efficient du point de vue allocatif, puisqu'il est déterminé par la tangente de l'isocoût AA' à l'isoquant TT'. Le produit des efficacités techniques et allocatives est appelé efficacité totale (ETT) ou économique.

ETT = (OR/OP) = (OQ/OP) x (OR/OQ) = ET x EA

Après avoir étudié le sens du terme productivité, nous allons désormais voir comment l'évaluer.

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2.1.3.3.2 Mesure de la productivité

Il existe différentes méthodes de mesure de la productivité. Celles qui peuvent être fondées sur les indices de productivité (Arena et al. 1991), celles fondées sur le calcul de différents ratios (Megginson et al.1994) et celles économétriques (Rouabah, 2001).

? Les méthodes fondées sur les indices de productivité

Plus récemment la littérature sur la productivité a développé des approches non paramétriques qui utilisent comme indicateurs de performance des indices calculés directement à partir des données discrètes sur les inputs et les outputs (Raffarin, 1999). La productivité consiste alors en un rapport d'un indice des outputs sur un indice des inputs. Nous allons nous intéresser à la distinction qui existe entre ces deux grandes catégories de mesures de la productivité.

La première est qualifiée de mesure partielle de la productivité. Elle met en rapport la croissance de l'output avec le volume d'un seul input (Single Factor Productivity : SFP). Cependant, cette croissance peut également être comparée avec le volume d'une partie des inputs, l'autre partie n'étant pas prise en compte. Toutefois, la productivité partielle soulève un certain nombre de difficultés dont le fait qu'elle ne tient compte que d'un seul input ou d'une partie d'inputs alors que la firme peut améliorer la productivité d'un input aux dépend d'un autre ; mais aussi le fait que la nature hétérogène des inputs est négligée car en effet, concernant la main-d'oeuvre par exemple, certains travailleurs peuvent être plus productifs que d'autres.

La seconde est qualifiée de mesure totale de la productivité. Sadoulet et De Janvry (1995) la présentent comme la quantité totale d'output agrégée obtenue à partir d'une unité d'input total agrégé (Total Factor Productivity : TFP). Le problème posée par l'existence de plusieurs facteurs de production et (ou) d'output est résolu par l'usage d'indices agrégés, pondérés par la part des différents inputs et outputs respectivement dans le coût total et la recette totale. Cette méthode permet de parer au fait que plusieurs outputs sont produits à partir de plusieurs inputs. Un autre avantage par rapport à la mesure partielle est que cette mesure peut répondre aux questions soulevées quand on s'intéresse à la productivité : elle évalue les différences de productivités entre les entreprises et elle mesure la croissance de la productivité au cours du temps. Le tableau suivant présente un aperçu de quelques formules d'indices de productivité.

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Tableau 2: Typologie et mesure de la productivité

Source : Extrait du tableau 1 p.517 d'Arena et al. (1991)

A côté des méthodes fondées sur les indices de productivité, on retrouve les méthodes comptables.

? La méthode fondée sur le calcul de différents ratios de productivité

Cette approche qui se base sur les mesures comptables, évalue la productivité à l'aide du calcul d'une batterie de ratios mentionnés dans le tableau suivant :

Tableau 3: Les ratios de productivité (Productivity ratios)

1. SPE : Sales Per Employee ou productivité commerciale (= Ventes Réelles / Nombre d'Employés)

2. IPE : Income Per Employee ou bénéfice par employé (= Bénéfice net / Nombre d'employés)

3. APE : Assets Per Employee ou productivité des actifs (= Actif total /Nombre d'employés)

Source: M.Albouy et H. Obeid, 2007

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? Les méthodes économétriques

La productivité s'évalue à travers des changements techniques que connaît le système de production de la firme considérée. Ces modifications peuvent porter aussi bien sur la fonction de production que sur celle des coûts. Cependant, ces deux fonctions ne sont pas données et doivent de facto être estimées à l'aide de paramètres. On parle alors d'approche paramétrique (Lovell, 1993).

De façon concrète, une estimation de la fonction de production est faite à différents instants. On peut ainsi savoir s'il y a eu modification des paramètres de la fonction. Un déplacement de la fonction de production vers le haut caractérise une augmentation de la productivité, dans la mesure où les gains de productivité sont le fruit d'une amélioration de la technique de production. De la même manière, l'on estimera à divers instants une fonction de coût. Une amélioration de la productivité se traduira par un déplacement de la fonction de coût vers le bas, puisque la firme est d'autant plus productive que ses coûts sont bas.

Ainsi présenté les contours de la notion de privatisation et de performance, il serait temps de nous appesantir sur les théories supportant la thèse de la supériorité de la forme privée de propriété.

2.2 Cadre théorique

Le thème de la présente étude s'insère dans plusieurs théories et on a synthétisé les suivantes : la théorie des droits de propriété, la theorie de l'agence, la théorie des choix publics et la théorie de l'efficience-X.

2.2.1 La théorie des droits de propriété

L'analyse de la privatisation est perçue à travers la théorie des droits de propriété (Furubotn et Pejovich, 1974). Pour les tenants de ce courant théorique, les raisons qui expliquent la supériorité des performances économiques et financières des entreprises privées par rapport aux entreprises publiques tiennent à l'amoindrissement des droits de propriété de la firme publique et au risque de faillite.

En effet, le risque de faillite est quasi-inexistant dans les organisations publiques, alors qu'il constitue une réalité avec laquelle les dirigeants du secteur privé doivent composer. Ceci incite forcément ces derniers à gérer efficacement leur entreprise en vue d'assurer, non seulement, sa survie, mais aussi et surtout sa pérennité et par le fait même, le maintien des

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emplois, la production de revenus et d'une plus-value. Dans ces conditions, on comprend aisément la préoccupation continue des dirigeants du secteur privé pour la productivité, la rentabilité et la solvabilité de la firme (Tézenas du Montcel et Simon, 1977).

En outre, la théorie des droits de propriété insiste sur le fait que la supériorité des performances de l'entreprise privée sur l'entreprise publique tient au fait qu'il existe des mesures disciplinaires émanant du marché boursier qui obligent les gestionnaires à rendre des comptes. L'exercice de ces droits par les propriétaires (actionnaires) implique de la part des managers l'obligation d'adopter un comportement discipliné c'est à dire un comportement consistant à « maximiser le profit et non leurs propres avantages monétaires et non monétaires (salaires, primes, vastes bureaux, voyages, stages, etc.) » Ce comportement discipliné est obtenu à travers trois formes de disciplines : la discipline contractuelle, la discipline de surenchère et la discipline de faillite. La discipline ainsi imposée aux managers est à son tour imposée par ces derniers aux salariés auxquels sont exigés des efforts de productivité et de rentabilité, aux fournisseurs et aux clients.

Au total, l'exercice effectif des droits de propriété par les actionnaires privés permis par la privatisation introduit la discipline nécessaire à l'efficacité de l'entreprise et qui en fait représente souvent le premier objectif économique de la privatisation.

2.2.2 La théorie de l'agence

Les fondements théoriques de la relation d'agence ont été établis par Jensen et Meckling (1976) qui définissent cette relation comme « un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent), pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent ». Dans le cas où les intérêts des deux parties convergeraient, les problèmes de l'agence n'apparaîtraient plus. Par contre, les problèmes d'agences se posent, lorsque les intérêts sont divergents et, surtout, dans la mesure où il y a information imparfaite et asymétrie d'information entre les parties.

En effet, Lorsqu'une firme est dirigée par un propriétaire-manager, il n'y a pas à priori de conflit d'intérêts entre le dirigeant et l'actionnaire. Par contre, dans toutes les entreprises où est instaurée une séparation du contrôle et de la propriété, apparaît un problème d'agence. Cette théorie suppose que le manager qui n'est pas le propriétaire bénéficie d'un ensemble d'informations privilégiées qui le conduisent, intentionnellement ou non, à agir davantage pour ses intérêts personnels qu'en fonction des stricts intérêts des propriétaires (actionnaires

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dans les entreprises privées et citoyens dans les entreprises publiques). La minimisation des coûts d'agence est considérée comme le gage de l'efficacité de la structure organisationnelle interne de la firme et, par conséquent, de sa performance financière. De plus, la gestion courante et le contrôle de l'entreprise publique doivent cependant, faire l'objet de délégation de la part des propriétaires. Cette délégation comporte plusieurs niveaux comme la montre la figure ci-dessous :

Figure 2.5 : Niveaux de délégation dans l'entreprise publique

Population

?

Assemblée nationale

?

Gouvernement

?

Ministère

?

Conseil d'administration

?

Dirigeants

Source : GLIZ Abdelkader (2001)

Par contre, dans l'entreprise privée, la délégation par les actionnaires du contrôle et de la gestion comporte un nombre inférieur de niveaux, comme le montre la figure ci-dessous.

Figure 2.6 : Niveaux de délégation dans l'entreprise privée

Actionnaires

?

Conseil d'administration

?

Dirigeants

Source : GLIZ Abdelkader (2001)

A l'intérieur de l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, existe également la délégation de la responsabilité vers des niveaux hiérarchiques inférieurs. La perte du contrôle de l'entreprise par le propriétaire ultime est plus forte dans l'entreprise publique que dans l'entreprise privée.

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2.2.3 La théorie des choix publics

Cette théorie a été élaborée essentiellement par des économistes comme Buchanan et Tollison (1972). Elle postule que l'inefficience des entreprises publiques est due notamment aux groupes d'intérêts et aux jeux politiques qui caractérisent les organisations publiques.

L'argumentation de l'École du « Public Choice » est que les personnes qui sont supposées prendre les décisions publiques, notamment les administrateurs d'entreprises publiques, les hommes politiques et les fonctionnaires, le font non pas en privilégiant les intérêts de la société dans son ensemble, mais plutôt leurs intérêts propres. Autrement dit, Les théoriciens de cette école expliquent que l'inefficience des entreprises publiques tient exclusivement à la motivation des hommes politiques et des dirigeants, à qui on reproche de ne pas oeuvrer dans l'intérêt général. Le goût du prestige, la quête du pouvoir seraient davantage leurs préoccupations. Le plus curieux dans tout cela, affirment les théoriciens de l'école des choix publics, c'est que les élus politiques interfèrent fréquemment dans la gestion publique, en accordant des avantages et des bénéfices à des groupes précis (clientèles) en vue d'assurer leur réélection ; attitude qui se révèle définitivement antagoniste à une gestion saine et efficiente des organisations publiques (Vickers et Yarrow, 1988).

2.2.4 La théorie de l'efficience-X

C'est Leibenstein (1978) qui a établi un lien entre le concept d'efficience-X et les performances de l'entreprise publique. De ce concept on tire plusieurs facteurs générateurs d'inefficiences-X dans l'entreprise publique : la situation de monopole, la couverture permanente par l'Etat des déficits et des crises de trésorerie de l'entreprise publique pour lui éviter la sanction de la faillite, la multiplicités des objectifs économiques et sociaux qui favorisent le dédouanement des gestionnaires et l'arbitraire des ministères de tutelle dans la désignation comme dans la révocation des gestionnaires.

En effet, l'auteur estime que les entreprises publiques sont souvent en situation de monopole, ce qui favoriserait une « vie tranquille » et n'inciterait pas celles-ci à un effort permanent de recherche de compétitivité. De plus, les entreprises publiques sont «immortelles» tant qu'elles bénéficient des subventions publiques, ce qui limite considérablement la probabilité de faillite.

Ces facteurs d'inefficience-X engendrent en effet chez les agents (gestionnaires) un certain relâchement dans le fonctionnement de leur entreprise, une fuite des responsabilités et

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une forte culture bureaucratique comme le souligne P. Plane (1999) : « dans ce contexte les agents développent une aversion pour le risque, une faible propension à l'innovation et finalement une mentalité proche de celle observée dans les bureau non marchands ». Ces facteurs d'inefficience-X expliquent la supériorité de l'efficience de l'entreprise privée et offrent des arguments en plus aux partisans de la privatisation qui soutiennent que la privatisation pourrait contribuer à réduire de manière substantielle ces sources d'inefficience dans les entreprises publiques, permettant ainsi à celles-ci, de renouer avec la performance et la compétitivité.

2.3 Les travaux empiriques

Après avoir présenté les raisons qui expliquent pourquoi l'entreprise privée est plus efficace théoriquement que son homologue publique, il convient de mettre à l'épreuve des faits observables de cette proposition. Les paragraphes suivants proposent une revue de la littérature consacrée aux travaux empiriques traitant la relation privatisation et performance des entreprises. Ces travaux se groupent en deux catégories. La première concerne des travaux réalisés à partir d'une approche dite historique, tandis que la seconde est une approche synchronique.

2.3.1 Comparaison des performances des entreprises avant et après leur privatisation

Plusieurs travaux ont été menés sur la relation entre la privatisation et la performance des entreprises en adoptant cette approche.

Megginson Nash et Van Randenborgh (1994) ont fait une analyse comparative de la performance financière de 61 entreprises appartenant à 31 industries privatisées partiellement ou entièrement pendant la période 1961 à 1990. L'échantillon des entreprises concerne 18 pays (12 pays industrialisés et 6 pays en voie de développement). Les résultats de leurs travaux montrent que les entreprises privatisées ont amélioré significativement leur ratio d'investissement, d'endettement, d'efficacité et de productivité. En outre, ils ont remarqué que les entreprises étudiées sont devenues plus rentables, que leurs ventes ont augmenté de même que les dividendes payés aux actionnaires. De plus, ces entreprises diminuent sensiblement leur niveau d'endettement. Ils ne remarquent aucun déclin dans le niveau d'emploi après la privatisation (dans 64% des cas le niveau d'emploi s'est accru). Par ailleurs,

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ils observent des changements importants dans la taille et la composition du conseil d'administration.

Galal, Jones, Tandon et Vogelsang (1994) évaluent les gains et pertes de bien être pour 12 ENP opérant dans quatre pays dont trois en développement (Mexique, Malaisie et Chili) et un développé (Grande-Bretagne). Les auteurs trouvent un gain en bien-être dans 11 cas sur 12. Ces gains sont dus en grande partie à une amélioration de la productivité, une augmentation des investissements et une révision de la politique des prix. La productivité augmente dans neuf cas sur 12 et reste inchangée dans les trois cas restants. Par ailleurs, leur analyse de l'allocation des coûts et bénéfices de l'ajustement pour différents groupes d'agents économiques révèle que les travailleurs n'ont jamais été perdants.

Newberry et Pollitt (1997) ont étudié la privatisation de l'une des grandes compagnies d'électricité en Grande-Bretagne (Central Electric Generating Board). Ils remarquent une amélioration significative de la performance de l'entreprise après sa privatisation, mais nuancent leurs conclusions en observant que les consommateurs et les gouvernements sont les perdants (notamment à cause de la hausse vertigineuse des tarifs), alors que les actionnaires eux jubilent en accumulant des bénéfices financiers gigantesques.

Boubakri et Cosset (1998) ont évalué les résultats de la privatisation pour un échantillon de 79 entreprises, dans 11 pays en voie de développement dans trois catégories de pays. Les auteurs observent des augmentations significatives en moyennes de la rentabilité (6,05%) ; de l'efficience (24,79%) ; des niveaux de production (25,29%) ; de l'emploi (2,65%) ; du taux de distribution de dividendes (14,5%) ; des dépenses d'investissement (13,23%) et des diminutions significatives du levier financier (44,16%) trois années après la privatisation de ces entreprises. Les résultats montrent aussi l'importance de la structure du marché dans lequel oeuvrent les entreprises. Plus particulièrement, les entreprises évoluant dans des activités concurrentielles semblent être plus efficientes que celles fonctionnant dans un contexte non concurrentiel. L'analyse des auteurs suggère que la composition du conseil d'administration a subi des changements majeurs à la suite de la privatisation et que l'amélioration dans la performance est d'autant plus grande que ces changements sont importants.

Boardman et al. (2000) ont examiné la performance de 9 sociétés d'Etat canadiennes privatisées entre 1988 et 1995 en comparant leur performance 5 ans avant leur privatisation et 3 ans après. Les auteurs concluent que le retour sur les ventes de même que le retour sur l'investissement de ces entreprises ont pratiquement doublé suite à leur cession au privé et

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que les entreprises ont également enregistré des performances au-dessus de la moyenne du marché.

Harper (2001) étudie l'impact de la privatisation sur la performance de 178 entreprises publiques tchèques. L'auteur trouve que l'efficacité et la rentabilité diminuent immédiatement après la privatisation. Il aboutit aussi au résultat selon lequel la nature de la préparation de la privatisation influence la performance de la firme une fois que celle-ci est privatisée. Ce qui modifie la performance des sociétés privatisées est en grande partie la manière dont la privatisation est menée. Transparence, rapidité et homogénéité dans les procédures sont des facteurs importants de performance post privatisation.

Dumontier et Laurin (2003) étudient les effets de la stratégie de l'État sur la performance de la firme en France. Les auteurs trouvent que la privatisation a un impact positif sur la performance de la firme. Ils constatent que durant la période de leur nationalisation les entreprises françaises considérées n'ont pas connu une baisse de leur performance financière. La raison se trouve peut-être dans la durée relativement courte de leur période de nationalisation.

Peu d'études ont été réalisées sur des entreprises en Afrique, parmi les travaux dignes de mention sur l'impact des privatisations sur la performance des entreprises. On peut sans doute mentionner celui entrepris par Boubakri et Cosset (1998). Les auteurs ont examiné les performances pré versus post-privatisation de 16 anciennes sociétés d'État privatisées entre 1989 et 1996 et concluent que même si les entreprises semblent avoir accru leurs dépenses d'investissement, celles-ci ont enregistré des améliorations peu significatives en ce qui concerne leur profitabilité, leur efficience, leur productivité ainsi que leur niveau d'endettement.

En Afrique Occidentale, Jones et al. (1999) ont examiné l'impact de la privatisation sur la performance de 81 entreprises publiques ivoiriennes évoluant dans divers secteurs (agriculture, agro-industries, infrastructures, etc.). Les auteurs en sont arrivés aux conclusions ci-après : (i) les sociétés d'État ivoiriennes ont été plus performantes suite à leur privatisation ; (ii) leurs résultats sont supérieurs à ceux qu'elles auraient obtenu si elles restaient sous le giron étatique ; (iii) les privatisations en Côte d'Ivoire ont contribué de façon générale à l'amélioration du mieux-être de la population. Des résultats similaires avaient déjà été obtenus par Campbell et Bhatia (1998) en ce qui a trait aux privatisations en Afrique subsaharienne. Cependant, les recherches menées par Shirley (1998) à la même période dans une douzaine d'entreprises réparties six pays en voie de développement parviennent à des

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conclusions contradictoires. L'auteur fait remarquer que dans seulement très peu de cas, les firmes privatisées sont parvenues à améliorer leur performance en termes de productivité et de rentabilité.

Jones et al, (1999) et Hailu (2005) observent une augmentation du niveau de l'emploi après la privatisation respectivement en Côte d'ivoire et en Ethiopie. Par contre, Buchs (2003) a recensé des pertes d'emplois dans les entreprises privatisées dans un certain nombre de pays. Ces pertes atteindraient une proportion de 59% au Ghana, 10% dans le secteur minier et 30% dans le secteur non minier respectivement en Zambie entre 1991 et 2001, entre 30% et 50% en Tanzanie, autour de 36% au Bénin entre 1990 et 1996, et une faible proportion de 0,8% dans le secteur manufacturier au Mozambique entre 1991 et 1997. Selon le même auteur, une situation positive est observée en Côte d'Ivoire où l'emploi a augmenté de 3,9% en moyenne par an après la privatisation tandis qu'il baissait de 1% par an avant la privatisation. De même, au Burkina Faso, l'emploi dans les entreprises privatisées a légèrement augmenté entre 1993 et 1999.

Afeikhena Jerome (2008) après avoir évaluer l'impact de la privatisation sur la performance de trois firmes concurrentes privatisées au Nigeria révèle des améliorations significatives des indicateurs de performance tels que la rentabilité, les dépenses d'investissement et l'efficience opérationnelle. L'auteur remarque aussi de modestes pertes d'emplois dans deux des trois entreprises privatisées.

Etogo Nyaga (2012) a examiné l'impact de la privatisation sur la productivité de (9) neuf entreprises publiques camerounaises d'une part et sur le bien être des consommateurs d'autre part. Après avoir effectué une régression économétrique, l'auteur trouve que 4/9 soit 44,44% des entreprises privatisées de l'échantillon ont amélioré significativement leur productivité trois années après la privatisation. Il remarque aussi que les entreprises relevant du secteur primaire d'une part et des secteurs non-concurrentiels d'autre part, sont celles qui ont enregistré l'impact positif le plus marqué de la privatisation sur leur productivité.

2.3.2 Comparaison des performances des entreprises publiques et des entreprises privées

Plusieurs travaux ont tentés d'évaluer, sur le même marché, dans le même environnement et au même instant, les performances des entreprises qui ont des structures de propriété différentes, publiques ou privées.

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Davies (1971) a comparé les performances de deux compagnies de transport aérien australiennes en situation de duopole. L'auteur conclut que Les firmes privées sont de 12 % à 100 % plus efficientes.

Petrovic et Jaffee (1977) ont entrepris de comparer les performances des firmes publiques et privés dans le domaine de la collecte des ordures ménagères dans 83 villes du Midwest américain afin de lever le voile sur les controverses entourant l'efficacité des secteurs publics et privés. Leurs travaux concluent que le coût de la collecte des ordures ménagères par les municipalités est 15% plus élevé que celui des firmes privées.

Caves et Christensen (1980) comparent la performance de productivité de deux entreprises concurrentes canadiennes des chemins de fer. Les deux grandes entreprises opèrent sur le même marché, elles ont des tailles semblables et toutes les deux sont soumises à la même compétition dans la période considérée. En utilisant l'indice de la productivité (rendement réel par unité d'input) comme mesure d'efficience technique, leurs résultats montrent l'inexistence d'une preuve en faveur d'une moindre inefficience de l'entreprise publique par rapport à celle privée. Ces résultats contredisent les hypothèses de la littérature sur les droits de propriété. Les auteurs concluent que c'est la concurrence dans le marché et non la propriété, qui est vraiment le facteur explicatif de l'efficacité.

Kim (1981) a entrepris de comparer les performances de 12 firmes publiques et 23 firmes privés en Tanzanie. L'auteur conclut que Les firmes privées sont plus efficientes que les firmes publiques (meilleure productivité de la main d'oeuvre et profit net plus élevé).

Boardman et Vining (1989) ont entrepris quelques années plus tard des recherches similaires en comparant la performance de près de 500 entreprises privées, mixtes et publiques de l'industrie facturière et des mines établies hors des États-Unis en 1983. Les conclusions de ces recherches stipulent que les entreprises publiques ou mixtes sont moins profitables et moins efficaces que les entreprises privées anonymes. Ils notent également, que les entreprises mixtes sont moins efficaces que les entreprises publiques. La privatisation serait donc une nécessité parce qu'elle discipline les entreprises et conduit à une meilleure gestion dans la mesure où les marchés financiers soumettent les sociétés privées à une plus grande rigueur de gestion.

C'est du moins le constat que se permet de poser Nellis (1994). L'auteur soutient que les politiciens interfèrent moins dans le fonctionnement des firmes privées qui sont possédées et gérées par des actionnaires attentifs plutôt que par des bureaucrates désintéressés. La propriété selon Nellis (1994) serait donc la meilleure façon d'améliorer l'efficacité d'une entreprise.

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Bien que la plupart des études empiriques met en évidence la supériorité des performances des entreprises privées sur leurs homologues publiques, on ne peut passer sous silence les résultats contradictoires obtenus par certains chercheurs. Ces divergences de résultats induites par la privatisation suggèrent si l'on se fie aux travaux de Cuirot et Villalonga (2000), Barberis et al. (1996) qu'il y aurait des variables contextuelles (processus de privatisation, environnement légal, économique et politique, facteurs organisationnels) à prendre en considération dans l'évaluation des incidences de la privatisation sur la performance des entreprises.

En dépit du fait que les privatisations aient été examinées dans un contexte africain de façon générale dans le cadre de divers travaux (Campbell et Bathia, 1998 ; Makalou, 1999 ; Nakoulma, 2000), l'existence de résultats empiriques contradictoires et peu d'études détaillées sur ce phénomène au Cameroun de manière spécifique justifient l'intérêt de l'étude de cas que nous proposons.

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CHAPITRE III : PROCESSUS DE PRIVATISATION AU CAMEROUN

Pour un succès optimal de tout programme de privatisation, il est urgent de définir les règles qui vont le régir. En effet, par la mise sur pied d'un cadre réglementaire, les initiateurs cherchent à répondre aux questions suivantes : Quels objectifs voulons-nous atteindre ? Quelles techniques de privatisation allons-nous retenir ? Quelles entreprises devons-nous privatiser, à qui et à quel prix ? Il s'agit dans ce chapitre, de montrer quelles sont les règles du jeu et les procédures de privatisations définies par l'Etat camerounais.

3.1 Mise en oeuvre de la privatisation au Cameroun

La mise en oeuvre du programme de privatisation au Cameroun s'est effectuée conformément aux objectifs qui lui ont été assignés par l'ordonnance N° 90-004 du 22 juin 1990. Ces objectifs sont d'ordre macroéconomique et microéconomique.

Au plan macroéconomique, quatre objectifs ont été mis en avant : l'assainissement des finances publiques ; la stimulation des initiatives privées et la promotion des investissements ; la restauration des mécanismes de marché et la mobilisation et l'orientation de l'épargne nationale vers les investissements productifs.

? L'assainissement des finances publiques

Il doit contribuer à l'allègement du déficit budgétaire par une réduction des subventions. En effet, au cours de l'exercice 1986/1987, le déficit budgétaire a atteint le montant de 508 milliards de francs CFA contre 150 milliards en 1984 ; le déficit global toutes activités non financières confondues s'est chiffré à 80,6 milliards de francs CFA et l'endettement total des entreprises publiques a atteint le montant record de 732 milliards de francs CFA. (Tamba, 1996). D'où la nécessité de réduire le fardeau des entreprises publiques sur l'économie nationale par la mise en oeuvre des mesures de revitalisation appropriées.

? La stimulation des initiatives privées et la promotion des investissements

Entre 1982/1983 et 1985/1986, les investissements cumulés des entreprises publiques non financières se sont élevés à 433.052 millions de francs CFA (Tamba, 1996), ce qui était insuffisant pour combler les déficits enregistrés. La persistance des déséquilibres économiques a conduit l'Etat, soucieux d'améliorer le rapport coût/efficacité de ses prestations, à chercher à mettre à contribution l'initiative privée pour accroître les

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investissements. Le transfert au secteur privé d'entreprises ou d'activités permet donc de mobiliser des ressources additionnelles pour le financement des investissements ou des besoins en fonds de roulement.

? La restauration des mécanismes du marché

L'accaparement par l'Etat de l'économie nationale a conduit à des rentes de monopoles préjudiciables à la recherche de l'efficacité. Il est question ici, de supprimer les distorsions commerciales et institutionnelles qui entravent les compétitions entre firmes publiques et privées en instaurant la concurrence, et donc le marché. Les repreneurs privés peuvent avoir recours soit aux fonds propres, soit au marché auprès duquel ils pourront lever les capitaux nécessaires à travers des mécanismes qui ne sont pas toujours accessibles à l'Etat.

? La mobilisation et l'orientation de l'épargne nationale vers les investissements productifs

Une part significative des actions des entreprises à privatiser (jusqu'à 30% dans certains cas) est réservée aux nationaux. L'acquisition effective par les nationaux de ces actions permet de mobiliser l'épargne nationale et de l'orienter vers les investissements productifs. Elle accroît ainsi le rôle participatif des populations, stimule leur esprit d'entreprise et leur permet d'acquérir une culture financière favorable au développement des marchés de capitaux et à l'épanouissement de l'entreprise.

Au plan microéconomique, les quatre objectifs illustrés par le cas de la SONEL sont :

? L'amélioration à bref délai de l'efficacité des systèmes et de la qualité de services

En effet, la caractéristique principale des entreprises d'Etat était l'inefficacité des moyens de production, ce qui ne garantissait pas la qualité des biens produits, surtout dans les entreprises de services publics. C'est ainsi que l'un des objectifs de l'Etat lors de la privatisation de la SONEL était d'améliorer la qualité de service fourni, c'est-à-dire l'électricité produite, transportée et distribuée.

? La promotion de la prise de participation par le secteur privé national y compris les salariés de l'entreprise

Il s'agit ici d'une participation représentative de tous les acteurs. En effet, lors de la privatisation de la SONEL, 56% du capital ont été cédés : 5% de ce capital devait être

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redistribué aux salariés de l'entreprise et les 51% restant sont entièrement détenus par l'AES. L'Etat camerounais quant à lui, est censé redistribuer aux acheteurs privés nationaux une partie des 44% du capital qu'il détient. L'accroissement rapide des taux de desserte de la population sur l'ensemble du territoire national en matière de services publics de base (télécommunications, électricité, eau, transport, etc.) avec un accent sur le milieu rural. L'Etat a mis l'accent sur la réalisation de cet objectif lors de la cession de la SONEL. Il est question pour la société de passer d'un taux de desserte de la population, de 31% en 1999 à 49% en 2019 et 55% en 2026.

En milieu rural, des efforts ont déjà été faits dans ce sens avec la création de l'Agence d'électrification rurale, qui accorde aux opérateurs et aux usagers l'assistance technique et éventuellement financière nécessaire au développement de l'électrification rurale. La réalisation de gains de productivité significatifs qui permettent d'assurer une structure tarifaire optimale pour les services publics concédés. Cet objectif montre l'importance de la tarification dans les services publics de base. En général, les subventions dont bénéficiaient les entreprises de ce type les contraignaient à fixer des prix de vente ne pouvant leur permettre de couvrir l'ensemble des coûts de production. Dans ce sens, il a été recommandé à l'AES-SONEL de fournir l'électricité à un prix compétitif aux industries et à la population camerounaise de manière à réaliser des gains de productivité.

Selon la Commission Technique de Privatisation et des Liquidations (CTPL, 2003), l'on peut considérer que la mise en oeuvre du programme de privatisation au Cameroun s'est effectuée en trois phases :

? La première phase du programme

Le démarrage du programme a lieu avec la publication de la première liste des entreprises à privatiser par le décret N° 90/1423 du 03 Octobre 1990 portant privatisation de certaines entreprises du secteur public et parapublic. Il s'agit d'une quinzaine d'entreprises évoluant dans des secteurs divers tels l'agro-industrie (OCB et CAMSUCO), l'industrie du bois (COCAM et SOFIBEL), l'imprimerie (CEPER et Imprimerie Nationale), l'élevage (ONDAPB). A ce jour, l'Etat s'est désengagé de la quasi-totalité des entreprises à privatiser de la première liste à l'exception de l'Imprimerie Nationale qui a été retirée du programme de privatisation en Juin 1994, à cause de son caractère particulier d'entreprise de service public.

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? La deuxième phase du programme

La liste qui illustre la deuxième vague d'entreprises à privatiser est publiée par le décret N° 94/125 du 14 Juillet 1994. Cette deuxième phase marque l'entrée en scène des grandes entreprises de l'économie camerounaises dont la CDC, la SOCAPALM, la SODECOTON, la REGIFERCAM et la CAMAIR. A ce jour, seule la SODECOTON, la CAMTEL et dans une moindre mesure la CAMAIR (dont la décision finale n'a pas encore été prise malgré des avancées considérables du processus de privatisation) parmi ces entreprises n'ont pas encore été privatisées.

? La troisième phase du programme

Celle-ci intervient avec le discours du chef de l'Etat le 1er Juin 1995 et connaît l'introduction des grandes entreprises pourvoyeuses de services publics dans la liste des sociétés à privatiser. On peut citer la SONEL, INTELCAM et la SNEC. Finalement, le décret 99/012 du 22 Septembre 1999 précisera formellement la liste des autres entreprises à intégrer dans le processus. Outre les entreprises productrices de services publics, on y retrouve la CIMENCAM et la SCDP.

Ainsi, les secteurs concernés et qui étaient jusque là monopolistiques ont connu de profondes réformes avec notamment la création d'organes de régulation (ART pour les télécommunications ou ARSEL pour l'électricité). Une recension des entreprises privatisées8 à ce jour peut donc être faite et ce en s'inspirant de Tsafack Nanfosso (2004), Nzomo et Nzongang, 2007 mais aussi des informations reçues de la CTPL.

3.2 Le cadre légal et principes directeurs des privatisations camerounaises

3.2.1 Le cadre légal des Privatisations au Cameroun

On pourrait situer la genèse de la réglementation de la privatisation au Cameroun à la date du 03 juin 1986, avec la signature par le chef de l'Etat du décret n°86/656 portant création d'une Mission de Réhabilitation des Entreprises du Secteur Public et Parapublic (MRESPPP). La quintessence de cet acte réglementaire nous permet de lire déjà dans les intentions du gouvernement, la volonté de solutionner le problème de la mauvaise santé des entreprises de son portefeuille, avec notamment la mise en place des structures telles que :

8 Voir annexe D

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- Le Comité Interministériel (organe décisionnel) qui est présidé par le ministre des finances.

- La Commission Technique de Privatisation et des Liquidations (organe technique) qui a la charge de la supervision des études techniques et financières, du lancement des consultations, du dépouillement et de l'analyse des offres, du suivi des opérations post-privatisation.

Cette intention va mieux s'afficher dans le décret n° 89/010 du 04 janvier 1989 portant élargissement des attributions de la MRESPPP. En effet dans son article premier, nous pouvons lire que la Mission " veille à la mise en oeuvre du programme de privatisation et de liquidation des entreprises publiques et parapubliques arrêté par le gouvernement". Jusqu'ici, bien que la mise sur pied d'un programme de privatisation soit déjà évoquée, la question du comment est encore sans réponse. Il faudra attendre le 22 juin 1990, avec la signature de l'ordonnance n° 90/004 relative à la privatisation des entreprises publiques et parapubliques pour y voir plus claire. Ce texte, véritable code en matière de privatisation dans notre pays mentionne d'abord ce que l'Etat attend des privatisations. Ensuite, il liste les personnes concernés par l'opération, définit les différents objectifs assignés à celle-ci, choisit les techniques qui seront utilisées, et fixe les modalités juridiques financières et fiscale qui devront guider l'opération.

Le décret d'application de cette importante ordonnance est référencé au n° 90/1257 du 30 août 1990. La première liste des entreprises sujettes à cette opération est contenue dans le décret 90/1423 du 03 octobre 1990. Ainsi se sont 15 entreprises appartenant à différents secteurs d'activité qui sont pointées du doigt. Les décrets n° 94/ du 14 juillet 1994 et n° 99/210 du 22 septembre 1999 viennent compléter cette liste en y ajoutant respectivement 15 et 7 autres entreprises. Au total, ce sont 37 entreprises (auxquelles il faudrait ajouter trois établissements financiers) qui ont déjà faits l'objet d'une volonté manifeste de rétrocession de la part du Gouvernement.

3.2.2 Les principes directeurs des privatisations au Cameroun

Dans le but de créer et de renforcer les conditions de transparence et de saine concurrence dans le processus de privatisation, les principes suivants sont respectés : l'évaluation préalable et objective de l'entreprise, l'appel à la concurrence et la publicité.

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L'évaluation préalable est systématique avant chaque opération de privatisation de manière à ce que l'Etat sache ce qu'il vend et que les candidats investisseurs aient une information fiable et complète sur chaque entreprise.

L'appel à la concurrence se traduit par des appels d'offres lancés au plan international afin de susciter le plus grand intérêt de la part des investisseurs.

La publicité quant à elle est destinée à informer aussi bien l'opinion nationale que les investisseurs camerounais et étrangers. Elle se fait à toutes les phases du processus, depuis l'admission de l'entreprise à la procédure de privatisation, jusqu'à la sélection provisoire et définitive du repreneur.

3.3 Le processus de prise de décision

Le décret n° 90/004 du 11 juin 1990 dans son article 3 prévoit comme mode désengagement de l'Etat non seulement les opérations de privatisation (peuvent s'effectuer de plusieurs manières), mais également celles de liquidation et de dissolution. Pour pouvoir décider du mode de désengagement à utiliser, il existe tout un processus qui comprend plusieurs étapes.

3.3.1 La dissolution

La dissolution d'une entreprise est un événement qui affecte une entreprise et entraine la liquidation des biens affectés à l'activité de la société, pendant laquelle la société, si elle est dotée de la personnalité morale, va la conserver pour les besoins de cette liquidation.

Au Cameroun, la dissolution d'un établissement public administratif appartenant à l'Etat est prononcée par décret du Président de la République sur proposition conjointe du Ministre chargé des finances et du Ministre chargé de la tutelle technique. On peut faire référence au décret n°99/057 du 19 mars 1999 portant dissolution de la REGIFERCAM. La dissolution d'un établissement public administratif appartenant à une collectivité territoriale décentralisée ou d'une société à capital public avec une collectivité territoriale décentralisée pour unique actionnaire est prononcée par son organe délibérant. La dissolution des sociétés à capital public avec plusieurs actionnaires et des sociétés d'économie mixte est prononcée sur décision de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires et conformément aux dispositions statutaires en la matière.

Dans les huit (8) jours francs de la décision de dissolution, celle-ci fait l'objet de publicité dans un journal d'annonces légales et dans un organe de presse nationale. La date

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de publication ouvre la période de liquidation. A compter de cette date et sauf clause contraire de l'acte prononçant la dissolution : le conseil d'administration et la direction générale sont dessaisis de leurs fonctions et tous les contrats en cours sont interrompus sous réserve de la poursuite de certains contrats.

La dissolution des établissements publics administratifs intervient en cas d'extinction de leur mission ou pour toutes autres causes prévues dans leur acte constitutif. L'Etat, ou la collectivité territoriale décentralisée selon le cas, est responsable du passif des établissements publics administratifs. La dissolution des sociétés à capital public et des sociétés d'économie mixte est prononcée pour les causes prévues dans leurs statuts ou dans la loi régissant les sociétés anonymes.

Si du fait des pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux propres de l'entreprise sont inférieurs à la moitié du capital social, les administrateurs sont tenus de provoquer la tenue d'une assemblée générale extraordinaire au plus tard dans les six (6) mois suivant le constat des pertes, à l'effet de statuer sur les mesures de régularisation à prendre, ou à défaut, sur la dissolution anticipée. Dans tous les cas, la dissolution anticipée est prononcée à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des pertes est intervenue, à défaut de régularisation. Le ou les commissaires aux comptes sont tenues d'avertir le Ministre chargé des finances dès la clôture de l'exercice au cours duquel les pertes ont été enregistrées.

L'acte prononçant la dissolution de l'entreprise spécifie s'il y a ou non continuation de l'activité pendant la période de liquidation. La publication de l'acte prononçant la dissolution de l'entreprise suspend ou interdit toutes poursuites par voie principale ou reconventionnelle, par voie de référé ou par toute voie gracieuse, toute action en cours à son encontre, ainsi que toutes les voies d'exécution sur son patrimoine. Toutefois, les créanciers titulaires d'une sûreté ou d'un privilège spécial peuvent, dès lors qu'ils ont déclaré leurs créances, exercer leur droit de poursuites individuelles, Si le liquidateur n'a pas entrepris la liquidation des biens grevés dans le délai de six (6) mois à compter de son entrée en fonction.

La dissolution d'une société est un acte grave, notamment d'un point de vue fiscal c'est pourquoi il est conseillé d'avoir recours à un avocat. Une fois la dissolution de la société enregistrée vous entrez dans la phase de liquidation qui peut durer 3 années maximum.

3.3.2 La liquidation

De manière très simple liquider une entreprise c'est vendre tout son actif afin de couvrir dans un certain pourcentage et selon un ordre légal de préférence son passif. En effet c'est une

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opération qui intervient quand l'entreprise souffre d'un sérieux déséquilibre financier, et ne peut plus faire face à ces engagements à court terme. Pour ce qui est du processus camerounais de rétrocession, les étapes préalables qui déclenchent le processus de prise de décision sont celles de l'analyse en profondeur et de l'évaluation de l'entreprise. Cette évaluation est effectuée dans le but d'informer l'Etat et les candidats investisseurs sur la valeur de ce qui va être vendu. Au bout de cette étape, on peut savoir si l'entreprise est viable et si elle a réellement des chances de subsister. Dans le cas contraire, on décide de liquider l'entreprise. Là encore, il revient au liquidateur de procéder à :

· L'établissement d'un inventaire de l'actif et du passif

· Paiement des dettes de la société

· Paiement des créanciers de la société (salariés, fournisseurs, Etat...)

· L'établissement des comptes définitifs de liquidation (à faire approuver par l'assemblée des associés)

· Dépôt de la décision d'assemblée d'approbation des comptes au greffe du tribunal de commerce (donnant lieu à la radiation du registre de commerce et des sociétés)

· Publication de l'avis définitif de clôture dans un journal d'annonces légales

· Partage de la somme restante non utilisée (boni de liquidation) entre les associés. Cette étape est à effectuer suite au paiement de toutes les dettes et demeure optionnelle en fonction d'existence dudit boni de liquidation.

3.3.3 La restructuration

Après une analyse en profondeur et une évaluation de l'entreprise, si on se rend compte que celle-ci n'est que convalescente, autrement dit qu'avec quelques efforts de gestion elle peut encore subsister, alors on l'engage dans un processus de restructuration. La restructuration est une opération par laquelle l'Etat s'engage à rendre l'entreprise mieux vendable soit en durcissant sa gestion, soit en engageant des opérations assainissement, capables de la ramener sur le chemin de la prospérité. Si l'opération de restructuration (qui peut être plus ou moins longue) s'avère être une réussite à terme, l'Etat aura ainsi contribué à rendre l'appel d'offre plus attrayant. Et la concurrence entre les potentiels repreneurs parce que plus incités est de nature à augmenter le prix de cession de l'entreprise. Il peut également arriver qu'au bout d'une opération de restructuration, l'Etat n'ait pas réussi à améliorer la santé financière de l'entreprise. Dans ce cas, la solution précédente, celle de la liquidation est la seule à pouvoir être envisagée.

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3.4 De la stratégie de Privatisation à la signature du contrat

Maintenant que l'on est fixé sur le sort de l'entreprise, il faudrait établir une stratégie de privatisation qui soit adaptée à ses spécificités. Il faudrait également lancer l'appel d'offre et aboutir à la signature de la convention de vente.

3.4.1 La préparation de la stratégie de Privatisation

Les études faites au préalable auront permis d'avoir les informations nécessaires à la définition des conditions et des modalités par lesquelles la privatisation devra être faite pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Ainsi comptes tenus des forces et des faiblesses de l'entreprise, de ses contraintes et atouts spécifiques, des conventions qui la lient avec les tiers, ou avec certains associés, l'Etat va adopter une stratégie. Il s'agira par exemple de négocier un plan social lorsque celui-ci est prévu, d'harmoniser les points de vue des différents stakeholders avec lesquels l'entreprise est liée, avant de passer à la phase cruciale de lancement d'appel d'offre. Par ailleurs la stratégie de privatisation en intégrant dans ses coefficients directeurs les informations fournies par les études antérieures détermine une valeur de référence à l'entreprise qui est destinée à servir de repère dans l'appréciation des résultats de l'appel d'offre, ou dans la négociation. Car le prix réel de l'entreprise est celui issu de la confrontation entre l'offre et la demande.

3.4.2 L'Appel d'offre

L'opération d'appel d'offre est une étape fondamentale dans le processus de privatisation d'une entreprise. Dans son quatrième article, le décret n°90/004 du 11 juin 1990 stipule "qu'afin d'assurer la transparence des opérations de privatisation, et dans un souci d'obtenir un juste prix pour l'Etat, elles devront être effectuées conformément aux principes directeurs" parmi lesquels l'appel à la concurrence. Les différentes informations concernant l'entreprise, le secteur d'activité dans lequel exerce l'entreprise, sont contenus dans le dossier d'appel d'offre. Une fois l'appel d'offre lancé, la gestion du processus de sélection de l'adjudicataire est organisée par rapport à chaque dossier. Les offres reçus sont évaluées aussi bien sur les aspects techniques que financiers, pour la désignation de l'adjudicataire provisoire avec qui il convient de négocier.

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3.4.3 Signature de la convention de cession

Les résultats des négociations avec l'adjudicataire provisoire sont sanctionnés par une convention qui définit les conditions et modalités de la cession. Ces conditions sont souvent contenues dans un cahier de charges. La convention étant signée, le transfert de propriété entre l'Etat et l'acheteur est effectué.

3.5 Les techniques de privatisation

D'une manière générale on distingue cinq principaux schémas de privatisation, à savoir la vente d'éléments d'actifs, la vente d'actions, la concession, le contrat de gestion et l'affermage. Ces méthodes peuvent être regroupées en deux grandes catégories : celles qui transfèrent le droit de propriété des actifs ou actions de l'Etat au secteur privée comme dans les deux premiers modes et celles qui confient au secteur privé uniquement le droit d'exploitation des actifs, la propriété de ceux-ci demeurant avec l'Etat, comme dans les trois derniers modes. En ce qui concerne les formes de privatisation au Cameroun, l'ordonnance du 11 juin 1990 fixe les cinq modalités suivantes :

? La cession totale ou partielle d'actions détenues par l'Etat et les organismes publics ;

L'Etat peut décider ici de vendre tout ou partie de ses actions au privé. Les ventes de blocs d'actions se font en recourant à la concurrence, soit par appel d'offres sur la base d'un cahier des charges, soit à la criée par le biais de la bourse des valeurs mobilières. Elle peut aussi prendre la forme d'une vente d'un bloc de contrôle combinée avec une offre publique de vente (O.P.V). Cette pratique est utilisée pour les entreprises financières saines et disposant d'un potentiel de croissance. Dans ce cas, la vente d'un bloc de contrôle est combinée avec la réalisation d'une O.P.V. Cette technique est de nature à assurer une large diffusion de l'actionnariat et l'introduction en bourse de nouveaux titres. Ce mode a été observé lors de la privatisation de certaines entreprises telles que la SOCAMAC, la SEPBC et la SCDM.

? La cession totale ou partielle des actifs des entreprises à privatiser ;

Il s'agit de la cession au privé d'une partie ou de l'ensemble du patrimoine de l'entreprise. Cette technique est généralement utilisée pour les entreprises à structure financière déséquilibrée et dont le redressement nécessite des moyens importants. Elle porte sur la cession d'unités autonomes d'exploitation. Cette technique, de moins en moins utilisées,

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cède progressivement la place à la technique de vente de blocs d'actions. La cession des entreprises telles que l'OCB ou la COCAM s'est effectuée suivant ce mode.

? L'entrée au capital des entreprises, de personnes physiques ou morales de droit privé

Ce mode de privatisation est souvent délicat lorsqu'il s'agit des entreprises de services publics. En général, la cession de telles entreprises se fait sous forme de concession, où le concessionnaire réalise et finance les investissements. L'inconvénient de cette forme est que celui-ci peut refuser de reprendre l'entreprise en un bloc et n'acheter que les activités à forte rentabilité. Ceci n'a heureusement pas été le cas lors de la cession de la SONEL. L'opérateur AES a repris les trois segments du secteur à savoir la production, le transport et la distribution ; celui-ci pouvait bien se limiter qu'à ne prendre que le (s) segment(s) à forte rentabilité.

? La location ou la location-gérance des actifs et/ou des formulaires de commerce de l'entreprise à privatiser ;

Elle consiste en un transfert de la gestion et de l'exploitation d'une activité traditionnellement assurée par une entité publique, à une personne ou une entité privée, et ce pour une période déterminée (de 5 à 10 ans) au cours de laquelle le concessionnaire réalise et finance les investissements. A l'échéance, l'opérateur retourne les loues à l'Etat.

? La signature d'un contrat de gestion et d'affermage.

Dans ce type de contrat, l'Etat demeure propriétaire des actifs et ne cède que la gestion de l'entreprise au secteur privé approprié, la durée du contrat n'excédant pas cinq ans. Ainsi, l'Etat continue à assurer les risques commerciaux de l'activité et les charges de maintenance de renouvellement et d'extension des investissements. Cette formule s'applique à l'assainissement urbain et à l'entretien des routes. La durée du contrat n'excédant pas cinq ans.

Dans le cas où, l'investisseur privé prend en charge la gestion et l'entretien des équipements, et supporte la totalité du risque lié à son exploitation. On parle plutôt de contrat d'affermage. A l'échéance, du contrat, dont la durée est de cinq à dix ans, l'opérateur retourne les actifs loués à la puissance concédante. L'affermage est attribué à travers une procédure d'appel d'offres ou négocié de gré à gré avec l'Etat. Dans les pays francophones, c'est la modalité utilisée pour la privatisation de l'eau. Ce mode a été observé lors de la privatisation de la SNEC.

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CHAPITRE IV : APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans le présent chapitre de cette étude, nous allons exposer la méthodologie retenue dans le cadre de cette recherche et nous présenterons par la suite, les limites de notre étude.

4.1 Données et échantillons

Pour ce qui concerne la recherche, nous avons eu recours à des données secondaires. La liste des entreprises privatisées nous a été fournie non seulement par la commission technique de privatisation et de liquidation (CTPL) mais aussi, nous avons consulté divers papiers de recherches et études ainsi que des sites internet. Selon la définition de la privatisation, nous comptons actuellement 24 entreprises privatisées au Cameroun. Mais malheureusement, l'étude ne porte que sur 8 soit 1/3, pour deux causes essentielles : la première est due au manque de données sur les entreprises anciennement privatisées ; la deuxième cause est due au fait que certaines entreprises sont réticentes quant à l'accès à ces informations.

Ainsi, grâce à la collaboration de l'Agence de Régulation du Secteur d'Electricité (ARSEL), la Commission Technique de Réhabilitation des entreprises publiques (CTR), l'Institut Nationale de la Statistique (INS) et la Société Nationale d'Investissement (SNI), nous avons pu collecter les données qui seront analysées dans la suite. Et c'est par rapport à la disponibilité de ces informations que finalement notre étude ne portera que sur 8 entreprises mentionnées dans le tableau suivant :

Tableau 4: Les 8 entreprises privatisées de l'étude

Entreprises

Cessionnaire

% du secteur privé étranger

CDC

BROBON FINEX LIMITED

60 (Afrique du Sud)

CHOCOCAM

TIGER BRANDS

70,74 (France)

HEVECAM

GMG Investment

90 (USA)

REGIFERCAM

BOLLORE-COMAZAR

77 (France et Afrique du Sud)

SEPBC

Investisseurs étrangers

70 (France)

SOCAMAC

GEODIS

51 (France)

SOCAPALM

PALCAM SOGEPART

90 (France)

SONEL

AES

51 (USA)

 

Source : Tsafack Nanfosso (2004), Nzomo et Nzongang (2007) et CTPL

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Les données ont été prises annuellement pour chaque entreprise sur une période de neuf (9) ans c'est-à-dire trois (3) années avant la privatisation de l'entreprise et cinq (5) années après sa privatisation. L'année de la privatisation étant considérée comme l'année zéro. Elles concernent en l'occurrence les résultats nets (RN), le chiffre d'affaires (CA), l'actif total (AT), les fonds propres de l'entreprise (CP), le nombre d'employés (NE) et les ventes réelles (VR).

4.2 Le modèle d'analyse et ses spécifications

L'étude empirique s'est déroulée en deux étapes et évaluera la performance à la lumière de deux indicateurs regroupés sous une batterie de ratios que sont les ratios de rentabilité et de productivité.

La méthodologie utilisée dans la première étape est inspirée de celle utilisée par Megginson et al. (1994). Elle a permis principalement de tester l'efficacité statique, en évaluant l'incidence de la privatisation sur les deux variables de performance retenue dans cette étude (rentabilité et productivité). En effet, cette étape a consisté d'abord en un simple calcul à partir d'Office Excel 2010 des ratios de rentabilité et de productivité entreprise par entreprise et, en moyenne, sur des périodes de trois années, avant et cinq années après la privatisation, l'année de privatisation étant considérée comme l'année d'origine et donc prenant la valeur O. Ensuite, nous avons comparé la moyenne des ratios avant la privatisation à ceux après la privatisation pour chaque entreprise. Une récapitulation des ratios d'analyse est présentée dans le tableau suivant :

Tableau 5: Présentation des ratios d'analyse

Indicateurs de performance

Outils de mesure des variables

Résultats prévisionnels

Indice

d'appréciation

Rentabilité

ROS = Résultat net/Chiffre d'affaires

ROE = Résultat net/Fonds propres ROA = Résultat net/Actif total

ROSa > ROSb
ROEa > ROEb
ROAa> ROAb

+

Productivité

SPE = Ventes réelles/Nombre d'employés IPE = Bénéfice net/Nombre d'employés

SPEa > SPEb IPEa > IPEb

+

 

Source : l'auteur

42

Légende

ROS : Return On Sales ou taux de marge nette

ROA: Return On Assets ou rentabilité des actifs

ROE : Return On Equity ou rentabilité des capitaux propres

SPE : Sales Per Employee ou productivité commerciale

IPE : Income Per Employee ou bénéfice par employé

L'indice a signifie « after privatization» ou après privatisation

L'indice b signifie « before privatization» ou avant privatisation

Enfin, nous avons fais recours au test de différence de médiane (test de Wilcoxon), afin de mettre en exergue les éventuels changements qui ont prévalu dans la performance des entreprises publiques privatisées et de dire si ces changements sont significatifs.

? Description du test de différence de médiane

Ce test non paramétrique nous permet de cerner l'effet statique de la privatisation sur la performance des huit entreprises publiques camerounaises. De manière plus explicite, quatre étapes permettent de parcourir le test dans le cas où N, le nombre de paire d'observations non nulles est inférieur ou égal à 30.

- Etape 1 : on détermine les différences DI et on les classe dans l'ordre croissant de leur valeur absolue en écartant les différences nulles.

Si nous revenons à notre étude, DI = MOYai - MOYbi

Avec : MOYai, la moyenne du sous échantillon après la privatisation pour l'entreprise i

MOYbi, la moyenne du sous échantillon avant la privatisation pour l'entreprise i

- Etape 2 : on fait la somme des rangs des différences positives qu'on note T+, et celle des différences négatives en valeur absolue notée T-.

- Etape 3 : pour la suite du test, nous prenons la valeur minimale entre T+ et T-. Cette valeur notée T sera utilisée pour prendre notre décision.

- Etape 4 : on décide. On lit dans la table de Wilcoxon, la valeur critique de T correspondant à N et à un seuil de significativité.

Si T est inférieur ou égal à la valeur critique lue sur la table, on rejette l'hypothèse nulle.

En prenant l'exemple de notre première hypothèse : "la privatisation améliorerait la rentabilité des entreprises publiques camerounaises", nous aurons :

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HO : pas de différence entre les situations avant ou après la privatisation. (Dans ce cas notre hypothèse n'est pas vérifiée).

H1 : il y a une différence entre les deux situations. Et particulièrement dans notre étude, cette

différence doit être positive pour signifier un accroissement. Il faudrait ainsi que T+ soit supérieur à T-.

Ainsi après lecture dans la table de la valeur critique de T, nous pouvons nous prononcer de la manière suivante :

T > valeur critique lue sur la table

On accepte HO

T = valeur critique lue sur la table

On accepte H1

 

De façon à mieux rendre compte de la dynamique temporelle, des tests complémentaires (test de Wilcoxon) ont été conduits sur la valeur des mêmes indicateurs (rentabilité et productivité) en opposant successivement les années extrêmes - 3/+ 5, puis - 3/0 (période de pré-privatisation) et, enfin, 0/+ 5 (période de post-privatisation). Cette deuxième variante de la procédure de Megginson et al. (1994) présente deux avantages :

Premièrement, l'effet éventuel de la privatisation risque d'être plus accentué et plus apparent, s'il est évalué en opposant les données des années - 3 et + 5, plutôt qu'à partir des moyennes avant et après privatisation. Les changements de niveaux de performance mettent habituellement un certain temps à apparaître de façon significative à travers les données comptables.

Deuxièmement, cette variante permet de savoir si l'incidence s'est produite avant la privatisation, après la privatisation ou, progressivement, au cours des neuf années d'observation. De cette façon, on peut mettre en évidence, au moins de façon grossière, la dynamique du processus de privatisation. Toujours dans le même objectif, nous avons mesuré ensuite, pour les deux méthodes, le pourcentage d'entreprises pour lequel la variation de l'indicateur a été conforme aux prédictions théoriques, et nous avons testé (test non paramétrique du signe) la significativité de cette proportion. Ce test permet d'échapper aux biais qui entachent les tests effectués sur les moyennes. Cependant, quelque soit la méthode retenue, l'effet dynamique de la privatisation n'est mesuré que très imparfaitement.

Pour répondre à cette critique, nous avons dans une deuxième étape, eu recours à l'aide du logiciel EVIEWS 7 à la procédure proposée par Villalonga (2000) : le modèle économétrique SUR

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? le modèle économétrique SUR (Seemingly Unrelated Regressions)

Il s'agit de mesurer, dans un modèle de régression, les taux d'accroissement de la performance après la privatisation. Pour cela, les principaux indicateurs de performance ont été régressés sur trois variables :

- une première variable, le temps T (les valeurs 1 à 9 désignant les neuf années) ;

- une seconde variable muette P traduisant la privatisation valant 0 quand l'entreprise est publique et 1 lorsqu'elle est privatisée ;

- une troisième et dernière variable, dénommée TP, égale au produit de la variable temps et de la variable muette « privatisation ».

Compte tenu de la double dimension des données, transversale et temporelle, la régression a porté sur 72 observations (8 entreprises sur 9 ans) et se présente sous la forme générale suivante :

PERFit = ái + D1i Tit + D2iPit + D3iTPit + D4 tailleit+ D5 cycleit +åit (1)

Avec:

PERFit : la variable mesurant la performance de l'entreprise i à l'année t

Tit : le temps t pour la firme i (valeurs allant de 1 à 9 pour les neuf ans considérés pour chaque entreprise).

Pit : une variable muette de privatisation qui prend la valeur 1 lorsque l'entreprise i est devenue privatisée et 0 avant la privatisation.

TPit : une variable exprimant l'interaction des deux variables précédentes ;

tailleit : la taille de l'entreprise (mesurée par le chiffre d'affaires) de l'entreprise i à l'année t. cycleit : le taux de croissance du PIB (Produit Intérieur Brut), l'année t pour la firme i.

En effet, dans son étude, Villalonga (2000) teste dans l'équation (1), l'effet du temps T, de la privatisation P et TP (le produit de la variable temps et de la variable P et qui nous donne la période post privatisation) sur l'efficacité. Il est à noter que le temps T couvre les années d'observation (neuf années) ; la variable P est une variable indicatrice qui prend la valeur 0 lorsque l'entreprise est encore publique et la valeur 1 lorsqu'elle est privatisée. La variable TP est une variable qui traduit l'horizon de temps dans lequel l'entreprise est privatisée. Le coefficient de la variable TP permet de mesurer et de tester l'effet sur l'accroissement de la performance au cours de la privatisation c'est-à-dire sur six années,

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l'année de privatisation et les cinq années qui suivent pour chacune des entreprises. Les coefficients de la variable P permettent de mesurer et de tester, pour chaque entreprise l'effet seuil de la privatisation.

L'équation (1) suppose que la performance de l'entreprise (exprimée par le ROS, le ROE, le ROA, le SPE et l'IPE) est expliquée par la variable temps (T), la privatisation (P), la période post privatisation (TP), la taille (mesurée par le chiffre d'affaires) et la croissance du produit intérieur brut (cycle).

A l'instar des travaux de Villalonga et Charreaux, l'équation (1) suppose que les effets de la taille et du cycle économique sur la performance sont identiques quelle que soit la firme. A la suite de Villalonga (2000) et de Charreaux (2004), nous faisons ainsi l'hypothèse implicite que les facteurs communs : taille et cycle9 échappent au contrôle des firmes et qu'il n'y a pas de lien direct entre l'incidence de la privatisation sur la performance (rentabilité et productivité) et la taille. Les effets des variables T, P et TP sont, en revanche, spécifiques à chaque entreprise et sont supposés fixes.

4.3 Limites de l'étude

Notre étude a été effectuée sur une période de neuf ans et porte sur (8) huit entreprises parmi les (24) vingt-quatre privatisées actuellement au Cameroun. Pourtant, au départ nous avions prévu de travailler avec un échantillon composé d'au moins quinze (15) entreprises dont le choix était régi par un souci de représentativité des trois secteurs de l'économie camerounaise (secteur primaire, secondaire et tertiaire) et aussi sur une période plus longue. Malheureusement, nous n'avons pas pu le réaliser.

En effet, la non disposition d'une base de données sur les privatisations par l'Etat camerounais, le caractère confidentiel des informations comptables et financières, l'indisponibilité des données dans les structures censées les détenir, la forte réticence de la part des détenteurs des dites informations, malgré les multiples démarches entreprises et la présentation de la lettre de recommandation, ne nous ont pas rendu la tâche facile. Au niveau de certaines institutions nous avons même été considérés comme des journalistes à la recherche d'informations sensibles et il nous a été interdit de revenir chercher quoi que ce

9 De même que Villalonga (2000, p, 58, note 17) et Charreaux et Alexandre (2001, p22, note 21) et pour la même raison inhérente au faible nombre de firmes retenues dans l'échantillon, la constante n'a pas été remplacé par une variable transformée égale à l'écart type par rapport à la moyenne comme c'est le cas lorsqu'on estime les modèles à effets fixes sur des échantillons de grandes tailles.

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soit. C'est la raison pour laquelle nous avons travaillé avec le peu d'information que nous avons pu obtenir, nous ramenant ainsi à huit (8) entreprises privatisées.

Les approches utilisées pour évaluer la performance des entreprises privatisées sont multiples et cette diversité explique habituellement les diverses discordances entre les résultats des études sur la question. Il importe à cet égard de préciser que le parti pris que nous avons fait de recourir à des mesures comptables comporte des limites et les indicateurs retenus ne sont pas non plus exempts de critique, ne serait-ce qu'en raison des biais qui peuvent se situer dans la fiabilité des informations comptables obtenues.

L'analyse des performances des entreprises avant et après privatisation est une opération complexe et délicate, pour deux raisons : la première est que la notion même de performance n'est pas clairement définie par la théorie économique et que sa mesure reste sujette à diverses démarches et à des vives polémiques. La seconde raison tient au fait que l'entreprise privatisée a un passé d'entreprise publique, ce qui rend réducteurs certains instruments d'appréciation des performances ex ante et ex post. Par ailleurs, la problématique de la fiabilité des données recueillies peut contrevenir à la rigueur des résultats de notre analyse. Il est donc important à ce stade-ci, d'examiner ces résultats avec une certaine prudence. En outre, les relations bidirectionnelles entre la privatisation et son impact sur la performance des entreprises pour être judicieusement vérifiées, supposent une étude longitudinale et transversale sur un échantillon plus grand, et sur une durée plus longue afin de ne pas perdre de vue les effets temporels éventuels des privatisations. De plus nous n'avons pas pu prolonger cette analyse en intégrant les variables de nature organisationnelle et des variables de gouvernance susceptibles d'influencer les performances des entreprises privatisées.

Cependant, malgré les insuffisances que peut contenir cette étude, les traits dominants et les résultats de notre recherche impliquent clairement certaines déductions, qui, nonobstant les biais méthodologiques, sont trop fortes pour être négligées, en raison même de leur cohérence. De plus, l'analyse statique et dynamique effectuée nous permet de conférer à nos résultats, une plus grande robustesse. Par conséquent, nos conclusions (mais non l'argumentation et la démarche) ne diffèrent pas de celles auxquelles sont parvenus bien avant nous, des recherches similaires sur l'impact des privatisations en Afrique de façon générale (Campbell et Bhatia 1998 ; Jones et al. 1999).

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CHAPITRE V : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Etant donné les deux indicateurs retenus de la performance à savoir la rentabilité et la productivité, les résultats vont comprendre les effets statiques et dynamiques correspondant respectivement à chacun des dits indicateurs.

5.1 Effets statiques de la privatisation sur la rentabilité des entreprises

Les premiers résultats de calcul des moyennes trois années avant et cinq années après la privatisation des ratios de rentabilité de chaque entreprise ainsi que les représentations graphiques de l'évolution du ROS et des tests effectués sur les trois indicateurs de rentabilité sont illustrés dans les paragraphes suivants.

Tableau 6: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques trois ans avant et cinq ans après leur privatisation (t = -3 à +5, variante 1)

Mesure

Entreprise

ROS (RN/CA)

ROE (RN/CP)

ROA (RN/AT)

 

MOYa

MOYb

MOYa

MOYb

MOYa

AES-SONEL

-0,099

0,127

-0,263

0,312

-0,067

0,136

CAMRAIL

-0,162

0,027

-0,306

0,125

-0,025

0,006

CDC

-0,084

0,033

-0,282

0,074

-0,057

0,018

CHOCOCAM

0,037

0,066

0,186

0,261

0,059

0,079

HEVECAM

-0,075

0,102

-0,037

0,062

-0,014

0,019

SEPBC

0,032

0,120

0,143

0,555

0,019

0,103

SOCAMAC

0,049

0,071

0,220

0,312

0,048

0,069

SOCAPALM

0,001

0,044

0,001

0,046

0,001

0,041

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Légende

ROS : Return On Sales ou rentabilité commerciale (= Résultat net / Chiffre d'affaires)

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ROE : Return On Equity ou rentabilité financière (= Résultat net / Capitaux propres) ROA : Return On Assets ou rentabilité globale (= Résultat net / Actif total)

MOYa : moyenne « after privatization », après privatisation MOYb : moyenne « before privatization », avant privatisation

L'observation de ce tableau, nous montre que la privatisation a été source d'amélioration de la rentabilité pour chacune des entreprises de notre échantillon. Ceci vient corroborer les allégations théoriques de Yarrow (1986) et Boyko et al. (1996) qui stipulent que la rentabilité des entreprises nouvellement privatisées (anciennement publiques) devrait augmenter pour plusieurs raisons. D'abord, les nouveaux actionnaires vont chercher à augmenter leurs profits et les nouveaux dirigeants vont devoir se conformer à cet objectif. La privatisation transférant les droits de contrôle aux actionnaires privés, les dirigeants vont devoir s'intéresser au compte d'exploitation de l'entreprise plutôt que de se conformer aux directives du gouvernement qui cherche, entre autres, à protéger l'emploi ou, plus généralement, à atteindre ses propres objectifs plutôt que la rentabilité de l'entreprise.

Ces résultats viennent également en conformité avec les allégations de Ehrlich, Gallais-Hammond et Lutter (1990) selon lesquelles l'entreprise privatisée est plus rentable que l'entreprise publique parce que le propriétaire privé, pouvant facilement vendre ou échanger ses droits de propriété, se préoccupe davantage d'augmenter la qualité et la rentabilité de son bien.

Prenons le cas de la SONEL et de la REGIFERCAM pour essayer de comprendre ces résultats. En effet, pour ce qui est de la SONEL, nous constatons que la moyenne du taux de marge nette est passée de -0,099 (trois années avant la privatisation) à 0,127 (cinq années après la privatisation) ce qui traduit une augmentation des bénéfices réalisés par l'entreprise suite à une augmentation du volume d'activité ; de même nous pouvons noter une amélioration de la rentabilité des capitaux propres (ROE) de -0,263 (trois années avant la privatisation) à 0,312 (cinq années après la privatisation) traduisant ainsi une incidence positive des fonds propres dégagés par les nouveaux actionnaires suite à l'ouverture du capital. On peut aussi remarquer une amélioration de la rentabilité des actifs (ROA) qui est passée de -0,067 (trois années avant la privatisation) à 0,136 (cinq années après la privatisation) traduisant une amélioration significative de l'ensemble des actifs utilisés par la SONEL après sa privatisation. Cette amélioration de la rentabilité de l'entreprise n'est que la résultante d'un ensemble d'aménagements effectués au sein de la société lors de sa privatisation.

49

En effet, la production d'énergie électrique de la SONEL est passée de 2417 Gwh en 1988 à 3536 Gwh l'année de sa privatisation c'est-à-dire en 2001 ceci étant dû à une augmentation de la puissance installée qui est passée de 757 Méga watt (Mw) en 1988 à 843,5 Mw en 2001. En outre, la SONEL exploitait jusqu'en 1994, 480 km de lignes 225 kilovolt (kv), 100 km de lignes 110 kv, 1064 km de lignes 90 kv et en 2001, la longueur des lignes 110 kv est passée à 337 km, les autres étant restées inchangées. Le segment de distribution comprenait quant à lui en 1988, 7918 km de lignes répartis de la manière suivante : 3864 km de lignes moyenne tension à 33, 30, 15, 10 et 5,5 kv ; 4064 km de lignes basse tension et 3299 postes de transformation. Les aménagements effectués dans ce segment lors de la privatisation ont permis l'augmentation des lignes et des postes de transformation d'où en 2001, on recensait 19033 km de lignes et 6444 postes de transformation.

Grâce à ses aménagements, le chiffre d'affaire d'AES- SONEL passe de 67 milliards de FCFA en 1995/96 à 90 milliards de FCFA au cours de l'exercice 2001, soit une croissance de 34% au cours de la période ou 6,8% par an pour l'entreprise publique. De son coté, l'entreprise privée fait passer son chiffre d'affaires de 90 à 203 milliards en 2007, soit une croissance de 125% et donc 20,8% par an (Touna Mama, 1996). La progression de l'activité sous la gestion privée est ainsi trois (3) fois plus rapide que sous la gestion publique résultant certainement d'une approche plus dynamique et plus volontariste dans le but de maximiser le profit au contraire de l'entreprise publique.

Il en va de même en ce qui concerne la REGIFERCAM, le chiffre d'affaire de celle-ci atteint un plafond de 31,5 milliards de FCFA au cours de l'exercice 1984/85 ; puis il chute à 21,5 milliards en 1987/88 avant de remonter et de se stabiliser à 29,7 milliards de francs CFA à partir de l'exercice 1994/95, soit une baisse de 6% au cours de la période publique. Sous la gestion de l'opérateur privé CAMRAIL le chiffre d'affaire atteint un pic de 46,2 milliards dès l'exercice 2002 avant de connaitre un léger repli pour se situer à 44,4 milliards, l'exercice suivant soit une croissance de près de 50% (Touna Mama, 1996). Ce qui traduit une approche plus dynamique de la part de l'operateur privé au contraire du gestionnaire public.

Tous ces aménagements effectués au sein de l'entreprise SONEL suite à sa privatisation peuvent expliquer l'amélioration de sa rentabilité. Il en est de même pour les autres entreprises de notre échantillon qui doivent l'amélioration de leur rentabilité aux différentes restructurations mais aussi aux changements d'objectifs qui ont suivi leur privatisation.

50

5.1.1 Présentation graphique des évolutions du Return On Sales (ROS) et

tableaux des tests

Pour l'indicateur ROS, nous faisons au préalable une analyse graphique de l'évolution de ce ratio sur une période de neuf ans pour chacune des huit entreprises privatisées de notre échantillon. Ensuite, pour tester la significativité de nos résultats, nous parcourons les étapes du test non paramétrique de Wilcoxon pour les trois mesures de rentabilité retenues dans cette étude (Return On Sales, Return On Equity et Return On Assets).

Figure 5.1: Evolution du ROS de 1998 à 2006

0,25

-0,2

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

0,2

0,15

0,1

0,05

0

Rentabilité

-0,05

-0,1

-0,15

Années

RN/CP

Figure 5.2: Evolution du ROS de 1996 à 2004

Années

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

RN/CA

0,15

0,1

0,05

0

Rentabilité

-0,05

-0,1

-0,15

-0,2

-0,25

-0,3

-0,35

« Pour des raisons sociales les noms des entreprises ont été retirés sur nos graphiques »

51

0,12

0,1

Rentabilité

0,08

RN/CA

0,06

0,04

0,02

0

0,06

0,04

0,02

RN/CA

0

-0,02

-0,04

-0,06

-0,08

-0,1

Années

Rentabilité

Figure 5.3: Evolution du ROS de 1999 à 2007

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Figure 5.4 :Evolution du ROS de 1992 à 2000

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Années

0,2

0,15

0,1

0,05

RN/CA

0

-0,05

-0,1

-0,15

Années

Rentabilité

Figure 5.5: Evolution du ROS de 1993 à 2001

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

52

0,08

0,07

0,06

Rentabilité

0,05

0,04

RN/CA

0,03

0,02

Figure 5.6: Evolution du ROS de 1989 à 1997

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997

0,18

0,16

0,14

0,12

Rentabilité

0,1

0,08

0,06

0,04

0,02

0

Années

RN/CA

Figure 5.7: Evolution du ROS de 1990 à 1998

0,01

0

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

Années

Figure 5.8: Evolution du ROS de de 1996 à 2004

RN/CA

-0,02

0,07

0,06

0,05

Rentabilité

0,04

0,03

0,02

0,01

0

-0,01

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Années

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

53

Les graphiques ci-dessus présentent l'évolution du taux de marge nette de chacune des huit entreprises de notre échantillon sur une période de neuf ans. Afin de mieux visualiser l'effet de la privatisation, nous avons introduit une courbe de tendance linéaire.

Ainsi pour ce qui est de cet indicateur, nous pouvons constater que la privatisation a eu un effet positif considérable sur la performance. En effet, le taux de marge nette passe de la zone des résultats négatifs pour quatre (4) entreprises (AES-SONEL, CAMRAIL, CDC et HEVECAM) avant la privatisation à la zone de résultats positifs après la privatisation. Les quatre (4) autres entreprises (CHOCOCAM, SEPBC, SOCAMAC et SOCAPALM) connaissant une chute ou de faibles ratios avant la privatisation et un redressement ou une amélioration après la privatisation.

En définitive, nous pouvons confirmer à travers ces graphiques l'hypothèse d'accroissement du taux de marge nette synonyme d'amélioration de la rentabilité commerciale après la privatisation.

? Présentation du test du Return On Sales (ROS)

Il s'agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio ROS.

Tableau 7: Test du ROS

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-0,099

0,127

0,226

8

CAMRAIL

-0,162

0,027

0,189

7

CDC

-0,084

0,033

0,107

5

CHOCOCAM

0,037

0,066

0,019

2

HEVECAM

-0,075

0,102

0,177

6

SEPBC

0,032

0,120

0,088

4

SOCAMAC

0,049

0,071

0,022

1

SOCAPALM

0,001

0,044

0,043

3

T+)

36

 
 
 

T-)

0

 
 
 

N

8

 
 
 
 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

54

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+7+5+2+6+4+1+3) soit T+) du TABLEAU

7 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0.

? Présentation du test du Return On Equity (ROE)

Il s'agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio ROE.

Tableau 8: Test du ROE

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-0,263

0,312

0,575

8

CAMRAIL

-0,306

0,125

0,431

7

CDC

-0,282

0,074

0,356

5

CHOCOCAM

0,186

0,261

0,075

2

HEVECAM

-0,037

0,062

0,099

4

SEPBC

0,143

0,555

0,412

6

SOCAMAC

0,220

0,312

0,092

3

SOCAPALM

0,001

0,046

0,045

1

T+)

36

 
 
 

T-)

0

 
 
 

N

8

 
 
 
 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+7+5+2+4+6+3+1) soit T+) du TABLEAU

8 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0.

? Présentation du test du Return On Assets (ROA)

Il s'agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio ROA.

55

Tableau 9: Test du ROA

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-0,067

0,136

0,203

8

CAMRAIL

-0,025

0,006

0,031

3

CDC

-0,057

0,018

0,075

6

CHOCOCAM

0,059

0,079

0,02

1

HEVECAM

-0,014

0,019

0,033

4

SEPBC

0,019

0,103

0,084

7

SOCAMAC

0,048

0,069

0,021

2

SOCAPALM

0,001

0,041

0,04

5

T+)

36

 
 
 

T-)

0

 
 
 

N

8

 
 
 
 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+3+6+1+4+7+2+5) soit T+) du TABLEAU

9 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0

Les tests ainsi effectués sur les trois indicateurs de rentabilité, il convient maintenant de présenter une synthèse des résultats. Le tableau ci-dessous récapitule cette situation. Nous pouvons ainsi cerner globalement les effets statiques de la privatisation sur la rentabilité des (8) huit entreprises privatisées de cette étude.

56

Tableau 10: Synthèse des Résultats

I

N

Médiane
(Moyenne)
Avant

Médiane
(Moyenne)
Après

Différences

Test de
Wilcoxon

(%) de firmes
évoluant
comme prévu

ROS

8

-0,035

0,052

0,087

0***

8-0/8=1

 
 

(-0,037)

(0,073)

(0,11)

 

d'où 100%

ROE

8

-0,018

0,217

0,255

0***

8-0/8=1

 
 

(-0,042)

(0,22)

(0,262)

 

d'où 100%

ROA

8

-0,006

0,051

0,057

0***

8-0/8=1

 
 

(-0,005)

(0,059)

(0,064)

 

d'où 100%

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

*** Test rejetant l'hypothèse nulle d'absence de différence de médiane au seuil de 1%.

Le Tableau 10 nous donne les résultats du modèle. La première colonne rappelle juste les indicateurs utilisés. La deuxième donne le nombre d'entreprises finalement concernées par le calcul de cet indicateur. Les colonnes 3 et 4 montrent respectivement les moyennes et médianes avant et après la privatisation ; la colonne 5 fait apparaître les variations des valeurs moyenne/médianes des indicateurs alors que la colonne 6 présente les résultats du test de Wilcoxon. La dernière colonne du tableau donne le pourcentage de firmes ayant évoluées selon nos prévisions.

La rentabilité des entreprises privatisées dans le cadre de cette recherche a été examinée en fonction de trois indicateurs de performance : le taux de marge nette (ROS), la rentabilité des capitaux propres (ROE) et la rentabilité globale (ROA). Les résultats de notre analyse nous indiquent que de façon globale, les huit (8) entreprises faisant partie de notre échantillon ont pu améliorer leur performance en termes de rentabilité car nous observons une augmentation significative des moyennes et médianes de ces ratios de rentabilité trois années avant et cinq années après leurs privatisations (tableau 10).

Par exemple, le taux de marge nette (ROS) passe en moyenne de -3,7 % (3 ans avant) à 7,3 % (5 ans après). Les résultats issus du test statistique Z de Wilcoxon (grâce notamment au test de significativité) indiquent que l'augmentation de la performance des (8) huit entreprises privatisées en termes de rentabilité est significative. Enfin, la proportion d'entreprises ayant le signe d'évolution attendu (i.e. amélioration de la rentabilité) est de 100 %.

57

Cependant, cette analyse, présente deux limites. Tout d'abord, les tests sont effectués sur des moyennes de trois ans avant et cinq ans après la privatisation, ce qui a pour effet de lisser l'effet de la privatisation. Ensuite, il ne permet pas de savoir si la variation de l'indicateur est antérieure à la privatisation (préparation ou effet d'habillage) ou postérieure à cette dernière (effet réel de la gestion privée).

Une approche supplémentaire est alors utilisée. Elle consiste à découper en deux sous-périodes l'analyse et de comparer les différences de moyennes et de médianes des ratios des entreprises privatisées pour les périodes avant les privatisations (t = -3 à 0) et après les privatisations (t = 0 à +5). L'application du test aux années - 3, 0 et + 5 permet de mieux identifier les effets temporels (tableau 11 et 12). Toutefois, pour pouvoir attribuer l'évolution constatée à la privatisation, il faut que le ratio soit significatif sur la période 0/+ 5.

5.1.2 Analyse de l'effet de la privatisation sur les différents indicateurs de rentabilité (t = 3 à 0 et t = 0 à +5)

Il s'agit maintenant de tester l'effet de la privatisation sur nos trois indicateurs de rentabilité sur une période de neuf ans découpées en deux sous-périodes (t = -3 à 0 et t = 0 à +5). Ceci dans le but de savoir si l'effet de la privatisation a été plus forte et significative dans la période post privatisation et de conclure sur une amélioration de la rentabilité attribuée à la gestion privée.

Tableau 11: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques trois ans avant et au moment de leur privatisation (t = -3 à 0, variante 2)

Indicateurs

Médiane
(Moyenne)
en -3

Médiane
(Moyenne)
en 0

Différence

Test de
Wilcoxon

(%) de firmes
évoluant comme
prévu

ROS

-0,035

-0,011

0,024

7

8-2/8 = 0,75

 

(-0,037)

(-0,004)

(0,033)

 

d'où 75%

ROE

-0,018

0,005

0,023

7

8-2/8 = 0,75

 

(-0,042)

(0,019)

(0,061)

 

d'où 75%

ROA

-0,006

-0,002

0,004

7

8-2/8=0,75

 

(-0,005)

(0,006)

(0,011)

 

d'où 75%

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

58

Tableau 12: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques au moment de leur privatisation et cinq ans après leur privatisation (t = 0 à +5, variante 2)

indicateurs

Médiane
(Moyenne)
en 0

Médiane
(Moyenne)
en + 5

Différence

Test de
Wilcoxon

(%) de firmes
évoluant comme
prévu

ROS

-0,011

0,052

0,063

0***

8-0/8=1

 

(-0,004)

(0,072)

(0,076)

 

d'où 100%

ROE

0,005

0,217

0,212

0***

8-0/8=1

 

(0,019)

(0,22)

(0,201)

 

d'où 100%

ROA

-0,002

0,051

0,053

0***

8-0/8=1

 

(0,006)

(0,059)

(0,053)

 

d'où 100%

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

*** Test rejetant l'hypothèse nulle d'absence de différence de médiane au seuil de 1%.

En comparant les ratios calculés trois ans avant la privatisation avec ceux de l'année de l'évènement (tableau 11), nous trouvons une hausse dans les moyennes ainsi que dans les médianes des ratios de rentabilité. On observe les mêmes tendances (tableau 12), lorsqu'on compare les ratios calculés l'année de la privatisation avec ceux calculés cinq ans après. Ces résultats sont conformes aux résultats obtenus lors de la comparaison des mêmes ratios trois ans avant et cinq ans après la privatisation. L'examen des tableaux (11) et (12) montre que l'amélioration des indicateurs de performance est plus forte et significative pour la période postérieure à la privatisation (t = 0 à +5). Cela confirme l'idée que les entreprises publiques sont plus endettées et confortent ainsi les théories justifiant la meilleure performance économique et financière de la gestion privée par rapport à celle du public.

Ce test, même s'il conduit à percevoir plus clairement les effets de la privatisation, ne donne cependant qu'une vision grossière de sa dynamique (Alexandre et Charreaux, 2004). De plus, appliqué à une firme médiane fictive, il ne permet pas d'obtenir des résultats individuels, entreprise par entreprise. Pour cette raison, l'étude a été prolongée par une analyse dynamique.

59

5.2 Effets dynamiques de la privatisation sur la rentabilité des entreprises

L'intégration explicite du temps renouvelle les analyses plus traditionnelles. Elle se justifie par le fait qu'il est peu vraisemblable que l'effet de la privatisation sur la performance soit immédiat dans des organisations complexes, de grande taille et dont le portefeuille d'activités est souvent très diversifié. Pour mieux rendre compte de cet effet, il faut évaluer l'éventuel gain de performance de façon progressive et non pas uniquement à travers un saut quantitatif se produisant à la date de la privatisation. La procédure que nous appliquons maintenant consiste à mesurer le gain (ou la perte) dynamique de performance, dû à la privatisation.

L'estimation du modèle PERFit = ái + 131i Tit + 132iPit + 133iTPit + 134 tailleit+ 135 cycleit +åit donne les résultats exposés au tableau 13 ci-dessous :

Tableau 13: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité commerciale

Entreprises

Taille

Cycle

R2 ajusté

 

0,032

1,336

0,872

 

T

P

TP

 

-0,275

0,006

0,250

0,112

AES-SONEL

-6,261***

0,318

1,424

5,214***

 

-0,636

0,165

0,199

-0,085

CAMRAIL

-4,96***

2,777***

1,070

-1,755*

 

-0,291

0,004

0,114

0,03

CDC

-6,146***

0,198

1,669*

1,307

 

0,213

-0,013

-0,275

0,061

CHOCOCAM

3,71***

-0,516

-3,302***

2,181**

 

-0,057

0,01

0,013

0,008

HEVECAM

-3,821***

1,683*

1,406

1,108

 

0,181

-0,018

0,686

0,172

SEPBC

1,754*

-0,382

1,779*

3,412***

 

0,406

-0,095

-0,395

0,135

SOCAMAC

4,926***

-2,486**

-3,30***

3,356***

 

0,001

-0,003

0,043

0,013

SOCAPALM

0,141

-0,062

1,114

2,312**

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

60

Avant d'interpréter les données individuelles, il faut mentionner que la variable taille à un effet positif et significatif au seuil de 5% sur la performance alors que le cycle a un effet positif et non significatif sur la performance. Cet effet positif est conforme aux anticipations habituelles. Cependant, la non significativité de la variable cycle sur la performance des entreprises privatisées s'explique par le fait que les entreprises privatisées sont des cas spécifiques étant donné qu'elles connaissent généralement des changements stratégiques au niveau de leurs politiques managériales, la nature des nouvelles stratégies prises et mises en application peut ne pas permettre aux nouveaux acquéreurs de profiter des bonnes conjonctures économiques.

Le fait de retenir ces deux variables comme facteurs communs implique que les interprétations portent sur des coefficients pour lesquels ces effets ont été neutralisés. Pour mieux comprendre le contenu du tableau, prenons l'exemple de la SOCAMAC, entreprise pour laquelle tous les coefficients sont significativement différents de 0 à 1 %. Le coefficient lié à la variable T est négatif ce qui signifie qu'il n'ya pas eu une hausse de la rentabilité sur l'ensemble des neuf (9) années. Le coefficient de la variable P, également négatif, représente une baisse de la rentabilité lors de la privatisation (effet de seuil). Enfin, le coefficient positif de TP signifie que l'augmentation de la rentabilité se fait plus vite, en moyenne, après la privatisation (année 0 à + 5), donc que l'efficacité post privatisation croît davantage.

En effet, L'effet exercé par le temps (T) sur la rentabilité est positif et significatif pour deux (2) entreprises (CAMRAIL et HEVECAM) et négatif et significatif à 5% pour une (1) entreprise (SOCAMAC). A priori, il parait qu'au fur et à mesure que le temps passe l'entreprise s'adapte mieux à son environnement, accumule d'expériences et arrive mieux à s'organiser ce qui lui permet d'investir davantage et augmenter sa rentabilité.

10 .Le chiffre de la première ligne est le coefficient et celui de la seconde ligne, le t de Student.

* : coefficient significativement différent de zéro à 10%

** : coefficient significativement différent de zéro à 5%

*** : coefficient significativement différent de zéro à 1%

En outre, l'examen du tableau 5 impose de tenir compte d'un certain nombre de réalités :

- premièrement, lorsque le coefficient lié à la variable T est positif, cela traduit le fait que globalement, l'on

observe une hausse de l'indice de productivité sur l'ensemble des 9 années considérées pour l'entreprise ;

- deuxièmement, un coefficient de la variable P positif, indique une hausse de l'indice de productivité lors de la

privatisation (effet de seuil) ;

- troisièmement, un coefficient de la variable TP positif signifie un redressement de la productivité plus rapide en

moyenne, après la privatisation (de l'année 0 à l'année + 5), c'est-à-dire une augmentation de

l'efficacité dynamique de la privatisation sur l'indice de productivité de l'entreprise considérée.

61

Le coefficient de la variable P fournit une information de nature statique (effet seuil)11. L'effet seuil de la privatisation est positif pour six (6) entreprises sur les huit (8) de l'échantillon. Cependant, même si l'effet seuil apparaît favorable pour une majorité des firmes privatisées, il n'est positif et significatif que pour deux (2) entreprises (CDC et SEPBC). Inversement, il est négatif et significatif pour deux (2) entreprises (CHOCOCAM et SOCAMAC).

L'évaluation du coefficient de P ne permet toutefois que de cerner les effets de seuil, statiques, de la privatisation. Pour évaluer l'efficacité dynamique, c'est-à-dire l'évolution de la rentabilité après la privatisation, il faut considérer les coefficients de la variable (TP). Ces coefficients sont positifs et significatifs pour cinq (5) entreprises (AES-SONEL, CHOCOCAM, SEPBC, SOCAMAC et SOCAPALM) ; inversement, le coefficient de la variable TP est négatif et significatif pour une (1) seule entreprise (CAMRAIL).

En somme, environ 62,5% des entreprises de notre échantillon ont subi l'effet positif de la privatisation (effet seuil et effet dynamique). De même, nous remarquons que les entreprises qui ont été affectées négativement au moment de la privatisation (effet seuil) ont pu améliorer leurs performances durant la période post-privatisation. Les tests de l'effet dynamique effectués sur les deux autres indicateurs12 confirment aussi une amélioration dans les mêmes proportions de leur rentabilité financière et globale. Ainsi, la privatisation a eu une incidence positive sur la rentabilité des entreprises camerounaises sur l'horizon considérée.

5.3 Effets statiques de la privatisation sur la productivité des entreprises

Les premiers résultats de calcul des moyennes trois années avant et cinq années après la privatisation des ratios de productivité de chaque entreprise ainsi que les représentations graphiques de l'évolution du ratio SPE et des tests effectués sur les deux indicateurs de productivité sont illustrés dans les paragraphes suivants.

11 L'effet seuil est un effet relatif au changement immédiat au niveau du mode de propriété (c'est l'effet enregistré au moment de la privatisation). L'effet dynamique est un effet composé de l'effet seuil et l'effet temps et nous permet de savoir si la privatisation a pu augmenter l'efficacité des entreprises non pas à la date de la privatisation mais durant la période post privatisation.

12 Les résultats sont les suivants pour les deux autres indicateurs : si l'indicateur est le ROE, le coefficient de TP est positif pour 7 entreprises et significatif pour 5 inversement, il est négatif et non significatif pour 1 entreprise, si l'indicateur est le ratio ROA ; le coefficient de TP est positif pour 7 entreprises et significatif pour 5 inversement, il est négatif et significatif pour 1 entreprise. D'où 62,5% des entreprises de notre échantillon ont améliorés leur rentabilité financière et globale.

62

Tableau 14: Comparaison de la productivité des entreprises publiques trois ans avant et cinq ans après leur privatisation (t = -3 à +5, variante 1)

Mesure

Entreprises

SPE (VR/NE)

IPE (RN/NE)

 

MOYa

MOYb

MOYa

AES-SONEL

0,890

0,996

-2,143

5,958

CAMRAIL

2,996

4,506

-1,155

0,456

CDC

0,833

1,022

-0,250

0,079

CHOCOCAM

1,12

1,25

0,684

1,92

HEVECAM

4,90

5,940

-0,179

0,215

SEPBC

1,270

1,963

0,105

0,671

SOCAMAC

0,833

0,918

0,703

1,195

SOCAPALM

1,546

1,762

0,002

0,194

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI Légende

SPE : Sales Per Employee ou productivité commerciale (= Ventes Réelles / Nombre d'Employés). IPE : Income Per Employee ou bénéfice par employé (= Bénéfice net / Nombre d'employés). MOYa : moyenne « after privatization », après privatisation

MOYb : moyenne « before privatization », avant privatisation

Au seul vu de ces chiffres, on peut dire qu'il y a une amélioration notable de la productivité des entreprises après leur privatisation. Ceci vient corroborer les allégations théoriques de Kikeri et al. (1994) ; Boyko et al. (1996), pour qui à la suite de la privatisation, les entreprises sont amenées à utiliser de manière plus efficace leurs ressources technologiques, humaines et financières, étant donné leur nouvel objectif de maximisation des bénéfices et la réduction et/ou la disparition des subventions publiques dont elles bénéficiaient.

En effet, lorsque nous observons par exemple le ratio Ventes/Effectifs qui donne l'efficience de la main d'oeuvre en rapport aux ventes, nous constatons, en ce qui concerne la

63

SONEL, qu'il passe de 0,890 à 0,996 soit une amélioration en moyenne de 0,106 qui peut être due à l'augmentation du capital de la société après sa privatisation. Notons quand même qu'en ce qui concerne la SONEL, l'augmentation du volume d'investissement a tardé à suivre le mouvement de privatisation de la société ce qui peut du reste expliquer les nombreux délestages qu'ont connu les populations camerounaises même après la privatisation de la SONEL, situation caractéristique d'une insuffisance de l'énergie électrique produite par rapport aux besoins de l'économie toute entière.

On note en ce qui concerne le rapport Bénéfices Nets/Effectifs qu'il est passé en moyenne de -2,143 à 5,958 ce qui traduit une hausse considérable pouvant être due au fait que, la SONEL, ayant des dettes énormes avant sa privatisation, sans compter la vétusté de ses infrastructures qui ne lui permettait pas de répondre aux besoins des populations et grandes entreprises consommatrices d'énergie, et donc faisant ainsi face à une faiblesse de la production d'énergie électrique a dû, après sa privatisation, intégrer dans sa fonction d'objectifs, des exigences de rentabilité et de productivité, ce qui s'est traduit par quatre augmentations successives des tarifs basse et moyenne tension au cours des quatre premiers exercices qui ont suivi sa privatisation à savoir : une augmentation de 5% en année 1 et 7,65% pour les années 2, 3 et 4. Mais il faut dire que ces augmentations étaient faites sous le contrôle de l'ARSEL qui est l'autorité de régulation chargée de préserver les intérêts des consommateurs et d'assurer la protection de leurs droits pour ce qui est du prix, de la fourniture et de la qualité de l'énergie électrique.

En ce qui concerne la REGIFERCAM, nous constatons que le ratio Ventes/Effectifs est passé de 2,996 à 4,506 tandis que le ratio BN/Effectifs est passé de -1,155 à 0,456 traduisant ainsi une amélioration de la productivité de la société après sa privatisation. On est néanmoins en droit de se demander si cette amélioration de la productivité n'est pas le fait de la coïncidence entre la privatisation de la société et le début des travaux de construction du pipeline Tchad-Cameroun dont le transport des matériaux a en majorité été assuré par la CAMRAIL ; et non le fait juste de la privatisation de la société. En effet, cette préoccupation est d'autant plus pertinente que l'investissement, après la privatisation de la REGIFERCAM n'a pas suivi les bons résultats que la société a enregistrés au niveau de la productivité ; en témoigne du reste la formation d'une commission parlementaire en 2003 pour étudier avec la société les modalités d'une aide de l'Etat afin que celle-ci (CAMRAIL) puisse augmenter ses investissements.

64

Productivité

Figure 5.9: Evolution du SPE de 1998 à 2006

0,8

0,6

0,4

0,2

1,2

0

1

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Années

VR/NE

L'évolution des ratios de productivité de HEVECAM, CDC, CHOCOCAM, SEPBC SOCAMAC et SOCAPALM traduit également une amélioration de la productivité de ces entreprises après leur privatisation mais, nous devons souligner que ces résultats doivent être pris avec beaucoup de prudence car des événements contingents peuvent très bien avoir influencé favorablement ces résultats et si tel était le cas, on ne pourrait plus dire que l'amélioration de la productivité de ces entreprises est le fait de leur privatisation. Toutefois, on peut souligner que même si la privatisation n'est pas la raison directe de l'amélioration de la productivité de ces entreprises, elle n'y est pas tout à fait étrangère ne serait-ce que pour les bénéfices en amont qui résultent des nombreuses restructurations qui sont opérées au sein de l'entreprise à l'annonce ou à l'aune de sa privatisation.

5.3.1 Présentation graphique des évolutions du Sales Per Employee (SPE) et tableaux des tests

Pour l'indicateur SPE, nous faisons au préalable une analyse graphique de l'évolution de ce ratio sur une période de neuf ans pour les 8 entreprises privatisées de notre échantillon. Ensuite, pour tester la significativité de nos résultats, nous parcourons les étapes du test non paramétrique de Wilcoxon pour les deux indicateurs de productivité (Sales Per Employee et Income Per Employee).

« Pour des raisons sociales les noms des entreprises ont été retirés sur nos graphiques »

65

5

4

3

VR/NE

2

1

0

Années

Productivité

Figure 5.10: Evolution du SPE de 1996 à 2004

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

1,2

1

0,8

0,6

VR/NE

0,4

0,2

0

Années

Productivité

Figure 5.11: Evolution du SPE de 1999 à 2007

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

1,5

1

VR/NE

0,5

0

Années

Productivité

Figure 5.12:Evolution du SPE de 1992 à 2000

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

66

8

6

4

VR/NE

2

0

Années

Productivité

Figure 5.13:Evolution du SPE de 1993 à 2001

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

2,5

2

1,5

VR/NE

1

0,5

0

Années

Productivité

Figure 5.14: Evolution du SPE de 1989 à 1997

1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997

1

0,95

0,9

0,85

VR/NE

0,8

0,75

0,7

Années

Productivité

Figure 5.15:Evolution du SPE de 1990 à 1998

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998

67

Productivité

Figure 5.16:Evolution du SPE de 1996 à 2004

0,5

1,5

0

2

1

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Années

VR/NE

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Les graphiques ci-dessus présentent l'évolution du ratio SPE de chacune des huit (8) entreprises de notre échantillon sur une période de neuf (9) ans. Ainsi pour ce qui est de cet indicateur, nous pouvons constater que la privatisation a eu un effet positif considérable sur la performance pour cinq (5) entreprises de l'échantillon (CAMRAIL, CDC, CHOCOCAM, SEPBC et SOCAMAC). En effet, si nous prenons l'exemple de la CAMRAIL nous observons une augmentation de la productivité de l'entreprise pendant les six (6) années consécutifs (de 1996 à 2001). Ceci peut être du à l'augmentation du capital de la société et à des multiples restructurations qui ont été effectuées au sein de celle-ci pour améliorer ses performances. Il en va de même pour la SOCAMAC et la SEPBC. Il faut remarquer que la SEPBC est la seul entreprise de notre étude qui a connu une augmentation globale de sa productivité pendant neuf (9) ans.

Pour ce qui est de la CDC, on note une amélioration de la productivité pendant les trois premières années qui ont précédé sa privatisation. Cependant, la productivité retombe légèrement en 2002, probablement à cause d'une baisse des effectifs employés qui sont passés de 14712 en 2000 à 13982 en 2002 (source : données fournies par l'INS). Toutefois, la privatisation de la CDC s'est accompagnée d'une remontée du niveau des effectifs employés qui est passé à 16053 en 2007. C'est la seule entreprise privatisée de notre étude qui a connu une hausse de ses effectifs employés après la privatisation.

S'agissant de la CHOCOCAM, l'entreprise connait une détérioration de sa productivité trois années avant la privatisation. Cependant lors de la privatisation l'entreprise connait une hausse de sa productivité qui s'accentuera les (5) années précédant la privatisation. Les trois

68

autres entreprises (AES-SONEL, SOCAPALM et HEVECAM ont du mal à améliorer leur productivité post privatisation après que ceux-ci aient connu une hausse trois années avant. HEVECAM connait même une productivité presque stable les cinq (5) années qui ont suivis sa privatisation.

Pour l'AES-SONEL, l'amélioration de la productivité trois années avant sa privatisation est significative des réformes qui ont été opérées au sein de l'entreprise dans le but de valoriser ses actifs avant sa mise en vente. Il faut dire que juste après la privatisation d'AES-SONEL c'est-à-dire en 2002, la productivité décroît légèrement (elle est passée de 0,93 en 2001 à 0,87 en 2002 pour remonter à 0,96 en 2004) avant de connaitre à nouveau une hausse jusqu'en 2005, date à laquelle les performances pour la société ont été bonnes, ceci s'est du reste justifié par une aide à hauteur de 240 millions d'euro accordée à la société par l'AFD pour le compte du programme d'investissement 2005-2009.

? Présentation du test du Sales Per Employee (SPE)

Il s'agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio SPE.

Tableau 15: Test du SPE

Enterprises

MOYb

MOYa

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

0,890

0,996

0,106

2

CAMRAIL

2,996

4,506

1,51

8

CDC

0,833

1,022

0,189

4

CHOCOCAM

1,11

1,25

0,14

3

HEVECAM

4,90

5,940

1,04

7

SEPBC

1,270

1,963

0,693

6

SOCAMAC

0,833

0,918

0,085

1

SOCAPALM

1,546

1,762

0,216

5

T+)

36

 
 
 

T-)

0

 
 
 

N

8

 
 
 
 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

69

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (2+8+4+3+7+6+1+5) soit T+) du TABLEAU

15 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0.

? Présentation du test de l'Income Per Employee (IPE)

Il s'agit de recourir aux cinq étapes du test non paramétrique de Wilcoxon afin de confirmer ou infirmer la significativité de nos résultats obtenus sur le ratio IPE.

Tableau 16: Test de l'IPE

Enterprises

MOYa

MOYb

Differences

Signed Ranks

AES-SONEL

-2,143

5,958

8,101

8

CAMRAIL

-1,155

0,456

1,611

7

CDC

-0,250

0,079

0,329

3

CHOCOCAM

0,684

1,92

1,236

6

HEVECAM

-0,179

0,215

0,314

2

SEPBC

0,105

0,671

0,566

5

SOCAMAC

0,703

1,195

0,492

4

SOCAPALM

0,002

0,194

0,192

1

T+)

36

 
 
 

T-)

0

 
 
 

N

8

 
 
 
 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Pour les huit entreprises concernées par le calcul de cet indicateur, toutes ont des rangs positifs. La somme de ces rangs nous donne 36 (8+7+3+6+2+5+4+1) soit T+) du TABLEAU

16 ; les rangs négatifs quant à eux donnent une somme de 0 soit T-) du même tableau. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 0.

Les tests ainsi effectués sur les deux indicateurs de productivité, Nous pouvons ainsi cerner globalement les effets statiques de la privatisation sur la productivité

70

Tableau 17: Synthèse des Résultats

I

N

Médiane
(Moyenne)
Avant

Médiane
(Moyenne)
Après

Différences

Test de
Wilcoxon

(%) de firmes
évoluant
comme prévu

SPE

8

1,198

(1,796)

1,499

(2,294)

0,301

0,498

0***

8-0/8=1
d'où 100%

IPE

8

-0,087

(-0,279)

0,661

(1,336)

0,748

1,615

0***

8-0/8=1
d'où 100%

 

Source : l'auteur sur la base des données reçues de l'ARSEL, CTR, SNI et INS *** Test rejetant l'hypothèse nulle d'absence de différence de médiane au seuil de 1%

La productivité des entreprises privatisées dans le cadre de cette recherche a été examinée en fonction de deux indicateurs de performance: la productivité commerciale (SPE) et le bénéfice net par employé (IPE). Les résultats de notre analyse nous indiquent que de façon globale, les huit (8) entreprises faisant partie de notre échantillon ont pu améliorer leur performance en termes de productivité car nous observons une augmentation des moyennes et médianes des ratios de productivité des entreprises privatisées trois ans avant et cinq années après leurs privatisations (tableau 17).

Par exemple, la productivité commerciale (SPE) passe en moyenne de 1,796 (3 ans avant) à 1,194 (5 ans après). Les résultats issus du test statistique Z de Wilcoxon (grâce notamment au test de significativité) indiquent que l'augmentation de la performance des diverses entreprises privatisées en termes de productivité est significative. Enfin, la proportion d'entreprises ayant le signe d'évolution attendu (i.e. amélioration de la rentabilité) est de 100 %.

Cette analyse, cependant, présente des limites déjà évoquées plus haut, nous avons alors adopter toujours la deuxième approche consistant à découper en deux sous-périodes l'analyse et a comparer les différences de moyennes et de médianes des ratios des entreprises privatisées pour les périodes avant les privatisations (t = -3 à 0) et après les privatisations (t = 0 à +5). Toutefois, pour pouvoir attribuer l'évolution constatée à la privatisation, il faut que le ratio soit significatif sur la période 0/+ 5.

71

5.3.2 Analyse de l'effet de la privatisation sur les différents indicateurs de productivité (t = -3 à 0 et t=0 à +5)

Il s'agit maintenant de tester l'effet de la privatisation sur nos deux indicateurs de productivité sur une période de neuf ans découpées en deux sous-périodes (t = -3 à 0 et t = 0 à +5). Ceci dans le but de savoir si l'effet de la privatisation a été plus forte et significative dans la période post privatisation et de conclure sur une amélioration de la productivité attribuée à la gestion privée.

Tableau 18: Comparaison de la productivité des entreprises publiques trois ans avant et au moment de leur privatisation(t = -3 à 0, variante 2)

indicateurs

Médiane
(Moyenne)
en -3

Médiane
(Moyenne)
en 0

Différence

Test de
Wilcoxon

(%) de firmes
évoluant
comme prévu

SPE

1,198

(1,796)

1,229

(2,056)

0,031

(0,26)

2**

8-1/8 = 0,875
d'où 87,5%

IPE

-0,087

(-0,279)

-0,024

(-0,041)

0,063

(0,238)

7

8-2/8 = 0,75
d'où 75%

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

** Test rejetant l'hypothèse nulle d'absence de différence de médiane au seuil de 5%.

Tableau 19: Comparaison de la productivité des entreprises publiques au moment de leur privatisation et cinq ans après leur privatisation (t = 0 à +5, variante 2)

indicateurs

Médiane
(Moyenne)
en 0

Médiane
(Moyenne)
en + 5

Différence

Test de
Wilcoxon

(%) de firmes
évoluant
comme prévu

SPE

1,299

(2,056)

1,569

(2,294)

0,27

(0,238)

0***

8-0/8=1 d'où 100%

IPE

-0,024

(-0,041)

0,661

(1,336)

0,685

(1,377)

0***

8-0/8=1 d'où 100%

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

*** Test rejetant l'hypothèse nulle d'absence de différence de médiane au seuil de 1%.

En comparant les ratios calculés trois ans avant la privatisation avec ceux de l'année de l'évènement (tableau 18), nous trouvons une hausse dans les moyennes ainsi que dans les médianes des ratios de productivité.

72

On observe les mêmes tendances (tableau 19), lorsqu'on compare les ratios calculés l'année de la privatisation avec ceux calculés cinq ans après. Ces résultats sont en partie conformes aux résultats obtenus lors de la comparaison des mêmes ratios trois ans avant et cinq ans après la privatisation.

L'examen des tableaux 18 et 19 montre que l'amélioration des indicateurs de performance est plus forte et significative pour la période postérieure à la privatisation (t = 0 à +5). Cela justifie la meilleure performance de la gestion privée par rapport à celle du public.

5.4 Effets dynamiques de la privatisation sur la productivité des entreprises

L'estimation du modèle PERFit = ái + D1i Tit + D2iPit + D3iTPit + D4 tailleit+ D5 cycleit +åit donne les résultats exposés au tableau 20 ci-dessous.

Tableau 20: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la productivité commerciale

Entreprises

Taille

Cycle

R2 ajusté

 

0,119

1,772*

0,818

 

T

P

TP

 

0,831

-0,030

0,133

-0,015

AES-SONEL

4,822***

-2,688**

1,378

-3,225***

 

0,513

-0,245

0,573

0,049

CAMRAIL

3,218***

-1,198

1,719*

2,810**

 

0,783

-0,035

-0,001

0,02

CDC

4,788***

-2,751**

-1,813*

1,843*

 

1,266

-0,075

0,333

0,1198

CHOCOCAM

3,038***

-3,679***

1,083

2,626**

 

0,566

-0,160

-0,817

-0,336

HEVECAM

3,712***

-3,923***

-4,550***

-5,270***

 

0,966

0,150

0,411

-0,071

SEPBC

3,055***

1,694*

1,481

-1,167

 

0,783

-0,025

0,052

-0,013

SOCAMAC

3,059***

-1,107

1,937*

-1,457

 

0,554

-0,080

0,165

0,048

SOCAPALM

3,153***

-1,306

1,186

1,213

 

Source: l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

73

Au préalable, il faut mentionner que la variable taille à un effet positif et significatif au seuil de 5% sur la productivité alors que le cycle a un effet positif et significatif sur la productivité. Cet effet positif est conforme aux anticipations habituelles.

L'effet exercé par le temps (T) sur la productivité est positif et significatif pour une (1) seule entreprise (SEPBC) et négatif et significatif pour quatre (4) entreprises (AES-SONEL, CDC, CHOCOCAM et HEVECAM).

L'effet seuil de la privatisation est positif et significatif pour deux (2) entreprises (CAMRAIL et SOCAMAC) sur les huit (8) de l'échantillon. Inversement, il est négatif et significatif pour (3) trois entreprises (AES-SONEL, CDC et HEVECAM).

Toutefois, pour mieux saisir l'effet dynamique de la privatisation sur la productivité, il faut aller au-delà de la variable P et considérer plutôt TP. Les coefficients de cette dernière variable sont positifs et significatifs pour trois (3) entreprises (CAMRAIL, CDC et CHOCOCAM). Inversement, ils sont négatifs et significatifs pour deux (2) entreprises (AES-SONEL et HEVECAM). En somme, environ 37,5% des entreprises de notre échantillon ont subi l'effet positif de la privatisation (effet seuil et effet dynamique). Les tests de l'effet dynamique effectués sur l'autre indicateur13 montrent plutôt que 6/8 soit 75% des entreprises privatisées de notre échantillon ont améliorés significativement leur bénéfice par employé.

On peut donc conclure qu'en termes d'effets dynamiques sur la productivité, le gain imputé à la privatisation n'est pas confirmé de façon absolue pour les entreprises camerounaises sur l'horizon pris en compte. Cette interprétation est plausible au vu des résultats de Villalonga ([2000], p. 62, tableau 7), selon lesquels l'effet positif ne se manifeste que de façon significative, sept ans après la privatisation tout au moins pour ce qui est des entreprises espagnoles car les grandes entreprises sont des systèmes relativement rigides, à forte inertie ; il faut du temps pour que les nouvelles orientations stratégiques, les modifications de structure ou les aménagements de la structure de gouvernance, qui font suite à une privatisation produisent des effets.

Issaoui Fakhri (2009) confirme que le redressement de la performance dynamique des entreprises en Afrique est loin d'être faisable en trois ans. Autrement dit, l'efficacité des entreprises privatisées ne s'établit pas immédiatement lors de la privatisation mais elle demande du temps pour se concrétiser. A priori autant l'entreprise s'éloigne de la date de

13 Les résultats sont les suivants pour l'indicateur IPE: le coefficient de TP est positif et significatif pour 6 entreprises. D'où 75% des entreprises privatisées ont améliorés leur bénéfice par employé

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privatisation autant sa performance s'améliore. Ceci s'explique par le fait que l'effet des nouvelles stratégies appliquées par les nouveaux managers privés nécessite du temps pour aboutir à leurs objectifs.

En revenant sur le tableau ci-dessus, si l'on considère le cas de certaines entreprises comme l'AES-SONEL, le coefficient de TP est en effet négatif et significatif à un seuil de 5%. Ce résultat traduit une baisse de la productivité de l'entreprise après sa privatisation. En effet, l'entreprise connait une détérioration de ses performances dynamiques durant la période post-privatisation se traduisant par un déficit d'énergie électrique qui a conduit à la pratique des délestages, à une dégradation de la qualité de l'électricité du fait des harmoniques ainsi qu'a des insuffisances tant sur le plan managériale que sur le plan technique.

Sur le plan managérial, il s'agit de l'absence des prévisions et des investissements pour faire face à l'augmentation de la demande d'électricité du fait de la démographie et de la croissance économique (Pineau, 2005).

Sur le plan technique, il est question principalement de la faible production d'électricité par rapport à la puissance installée, des pertes électriques élevées et de la mauvaise qualité de l'électricité du fait de la pollution des réseaux électriques. Les prix de l'électricité ont connu des hausses importantes, ce qui est contraire au principe de réduction des coûts qui est à la base de toute privatisation. Selon le Réseau Associatif des Consommateurs d'Energie (RACE), « seuls 2 Camerounais sur 10 ont accès à une électricité de plus en plus chère, alors que le pays possède le 2ème potentiel hydroélectrique d'Afrique après la R.D-Congo ».

Les besoins en énergies électriques des entreprises industrielles au Cameroun croissent en moyenne de 6% par an depuis 2001 tandis que l'offre d'électricité ne cesse de se dégrader (Schule, 2008). Les dépenses relatives à l'électricité dans entreprises industrielles au Cameroun ont quintuplées du fait des délestages et interruptions involontaires de l'énergie électrique. Les pertes de production ont été estimées à 91,5 millions d'Euros/an dans les entreprises industrielles à cause des difficultés d'approvisionnement en électricité (Tamo et al. 2008). Il est à noter que la production d'électricité était d'origine hydroélectrique en 2004 (Nouwou, 2004).

La puissance électrique installée d'AES-SONEL correspond à une mise à disposition théorique d'électricité de 8000 Wh par an, mais l'énergie réellement émise dans le réseau électrique ne représente qu'a peine 42% du productible. Un déficit de production d'électricité en 2006 de 57% par rapport à la capacité installée est une première indication forte des contre performances d'AES-SONEL.

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La Banque Mondiale reconnaît dans un rapport que les performances post-privatisation de la Société Nationale d'électricité (SONEL) ont été médiocres, AES-SONEL n'ayant pas pu délivrer l'énergie électrique en qualité et en quantité suffisante (World Bank, 2004). Ces résultats devraient donc conduire les pouvoirs publics et la société en charge de l'électricité à prendre des décisions visant à l'amélioration des performances du secteur électrique notamment la réduction des pertes et des pollutions dans le réseau électrique.

Les investissements nécessaires pour la réalisation des infrastructures électriques afin de mettre le Cameroun a l'abri d'une crise énergétique a court terme et surtout permettre au secteur électrique d'impulser le développement économique sont divers et coûteux, ils sont estimés à 1,37 milliards d'Euros pour la période 2005 à 2015 (Ngnikam, 2006).

Selon les autorités en charge du secteur, le Cameroun devrait être définitivement à l'abri des délestages causés par le déficit d'offre en énergie électrique en 2016. L'offre en énergie électrique sera d'au moins 200 MW de plus supérieure à la demande. Selon un document présenté par la compagnie de fourniture de l'énergie électrique au Cameroun, AES-SONEL, la demande en énergie électrique se situe en ce moment autour de 1000 MW et l'offre, autour de 1100 MW grâce notamment au programme d'urgence hydraulique de 100 MW qui a été réalisé en 2012 et la centrale de Kribi de 216 MW qui a été réalisé en 2013. La compagnie AES-SONEL projette l'évolution de la demande au-cours des trois prochaines années à environ 1200 MW en 2016. La bonne nouvelle, c'est qu'à cette période, L'AES-SONEL avise que l'offre dépassera les 1400 MW et sera donc largement supérieure à la demande. Ce qui signifie que si délestage il y a, ce sera surtout le fait de pannes techniques. En effet, pour parvenir à la fourniture de 1400 MW d'énergie électrique, les autorités comptent sur la réalisation de plusieurs projets : le barrage de Lom Pangar de 73,6 MW en 2014, celui de Mekin en 2015 avec un potentiel de 45 MW et celui de Mem'vele de 200 MW en 2016. Il ne reste à espérer que la réalisation des divers projets va renverser la tendance.

Pour ce qui est de la CAMRAIL, il y a eu une amélioration de l'indice de productivité depuis la privatisation, si l'on se base sur le coefficient de TP qui est positif et significatif à 5%. Toutefois, il faudrait tenir compte du fait que ce résultat a été fortement influencé par des facteurs tels que la coïncidence entre la privatisation et le début des travaux de construction du pipeline TCHAD - CAMEROUN dont le transport des matériaux a en majeure partie été assuré par la CAMRAIL. La privatisation des chemins de fer du Cameroun a occasionné des suppressions d'emplois surtout commencés durant la gestion publique. En effet, l'effectif salarié passe de 6754 au cours de l'exercice 1984/85 à 3400 en 1997/98 et

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enfin à 2620 au cours de l'exercice 2002/03 soit 4 fois plus de pertes d'emplois avant la privatisation et 780 après. Il y'a donc eu une perte de 3354 emplois avant la privatisation L'investissement ne suit pas ces bons résultats dans le domaine de la productivité, comme en témoigne la formation d'une commission parlementaire en 2003 pour étudier avec la société les modalités d'une aide de l'Etat pour l'investissement.

En l'occurrence, l'on a observé une augmentation de la production de CAMRAIL en termes de chiffre d'affaires des trafics voyageurs et marchandises, lequel chiffre est respectivement passé de 3,514 milliards de FCFA en 1999 à 6,486 milliards en 2007 pour le premier de ces trafics, et de 18,439 milliards en 1999 à 43,041 milliards en 2007 pour le second. Seulement, cette amélioration masque une triste réalité à savoir, le défaut de maintenance des équipements et le manque d'investissement qui ont conduit l'Etat à consentir à une intervention. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'est survenue la signature, le 05 novembre 2008, d'un second avenant à la convention ferroviaire entre l'Etat et le repreneur. Dans cet accord, dans l'optique d'assurer une régularité soutenue des trains et un meilleur confort pour les voyageurs. Les deux parties ont convenu d'investir entre 2009 et 2020 une somme de 230 milliards de FCFA dont 72 milliards à la charge de l'Etat14.

C'est ainsi que, CAMRAIL a procédé le 26 février 2013 dans sa principale gare de Yaoundé à la mise en service des six nouvelles locomotives qu'elle a récemment réceptionné au port de Douala. Avec l'arrivée de ces six nouvelles locomotives, son parc compte 58 locomotives et propulse CAMRAIL à la tête des meilleures compagnies ferroviaires d'Afrique selon Hamadou Sali, le Président du conseil d'administration de l'entreprise. Cependant, les responsables n'ont pas indiqué comment la mise en service de ces six nouvelles locomotives améliorera d'avantage le rapport qualité prix pour les voyageurs.

En ce qui concerne CHOCOCAM, le coefficient de TP est positif et significatif à un seuil de 5%. Ce résultat traduit une hausse de la productivité de l'entreprise après sa privatisation. En effet, la société a connu une augmentation de son chiffre d'affaire moyen qui est passé de 14 milliards avant sa privatisation à 19 milliards après la privatisation ainsi que le capital qui est passé de 1 000 000 000 FCFA avant sa privatisation à 4 000 000 000 FCFA après sa privatisation (source : données fournies par SNI).

Apres la privatisation, l'entreprise a connu des changements substantiels dans la gestion et la stratégie. Les améliorations entraînées par la mise en oeuvre du système de management

14 Le messager n0 2734 du 6 novembre 2008

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de la qualité ont été identifiées dans un nombre réduit de non-conformités et ruptures de stock, l'optimisation des coûts d'achats, un traitement plus rapide des pièces de rechange, et une amélioration du taux d'achèvement des actions correctives. Cependant, La société a été cédé en 2008 à Tiger Brands (une entreprise dynamique de marque des biens de consommation emballés, et qui opère principalement en Afrique du Sud et sur certains marchés émergents). C'est ainsi que deux ans après, le nombre de cas de non-conformité enregistré est passé de 10 en 2010 à 7 en 2011, soit une amélioration de 30 %. Entre 2010 et 2011, le nombre de non-conformités dues à la contamination est passé de 68 cas à 29 cas, une réduction de 57 %. Le coût de recyclage dû à un cas de non-conformité est évalué à XAF 5 millions. La création de la valeur liée à cette réduction est donc de XAF 195 millions.

Le nombre de ruptures de stock en matières premières est passé de 14 en 2010 à 8 en 2011, soit une amélioration de 42 %.

Au niveau de la satisfaction des clients internes, on relève que le taux de réalisation des actions correctives et préventives du système de management de la qualité est passé de 60 % en 2010 à 85 % en 2011.

En 2010, le coût d'une tonne de production valait XAF 200 000. Grâce à une gestion efficiente de la main d'oeuvre, il est passé à XAF185 000 en 2011. Comme l'entreprise produit en moyenne 15 050 tonnes par an, la création de la valeur due à cette réduction de coût vaut XAF 225 750 000 (Medem, 2010).

Les meilleurs techniques de maintenance ont permis de faire passer les coûts d'entretien de XAF 360 millions pour une production de 10 000 tonnes en 2010 à XAF 276 millions pour une production de 15 000 tonnes en 2011. La création de la valeur due à la réduction des coûts de maintenance est donc de XAF 84 millions.

En 2011, les ventes CHOCOCAM ont augmenté de 5 % par rapport à 2010 et dans une certaine mesure, elles ont été influencées par la mise en oeuvre du système de management de la qualité.

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CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Dans ce dernier chapitre nous allons répondre à la question centrale qui était celle de savoir quelle est l'incidence réelle de la privatisation des entreprises camerounaises sur leur performance ? Puis, nous apporterons des suggestions afin d'obtenir des résultats meilleurs dans les privatisations futures au Cameroun.

6.1 Conclusion générale

Au terme de ces développements, peut-on conclure que la privatisation a permis d'améliorer la performance des entreprises camerounaises ? En première analyse, l'examen sommaire des principaux indicateurs, effectué à partir des moyennes et des médianes, révèle des évolutions substantielles. Les sociétés privatisées ont vu, en moyenne, leur rentabilité commerciale, financière et globale, leur productivité commerciale et leur bénéfice par employé augmenter.

En effet, l'analyse statique effectuée dans le but de comparer les moyennes et les médianes des ratios de rentabilité et de productivité des entreprises trois années avant et cinq années après la privatisation montre que cent pour cent (100%) des entreprises privatisées de notre échantillon ont amélioré leurs ratios de rentabilité et de productivité. Un examen plus approfondi et plus critique de ces résultats montre, cependant, que la plupart de ces évolutions sont statistiquement significatives, notamment en terme de performance et qu'en outre la majorité d'entre elles se sont produites après la privatisation.

L'évidence de ces résultats a été renforcée par les conclusions issues de l'étude des effets statiques et dynamiques de la privatisation pour chaque firme. La privatisation a eu un effet favorable sur la performance pour une large majorité des firmes privatisées de notre échantillon. En effet, l'analyse dynamique a montré que 5/8 soit 62,5% des entreprises privatisées ont amélioré significativement en moyenne leur rentabilité commerciale, financière et globale ; 3/8 soit 37,5 % leur productivité commerciale et 6/8 soit 75% leur bénéfice par employé.

Les résultats obtenus pour les différents modèles explicatifs de l'efficacité dynamique confirment, au moins en partie, les hypothèses avancées pour tenter de comprendre le processus de privatisation. Il semble notamment que le temps ait une incidence sur l'évolution de la rentabilité et de la productivité.

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Au regard des résultats obtenus par ces mesures de performance à savoir Return on Equity (ROS), Return On Equity (ROE), Return On Assets, Income Per Employee (IPE) et même malgré la non amélioration de Sales Per Employee pour une grande partie des firmes dans l'étude de l'effet dynamique, nous pouvons affirmer qu'en termes de rentabilité et de productivité les privatisations camerounaises sont dans l'ensemble satisfaisantes. Ces résultats sont cependant à prendre avec prudence en raison de la faible taille de l'échantillon et des phénomènes de multi colinéarité résiduels pouvant les affecter. On peut aussi reprocher à cette recherche d'avoir abandonnée involontairement un nombre non négligeable d'informations.

En effet, la population d'entreprises privatisées au Cameroun est de vingt-quatre (24), mais la présente recherche ne concerne que huit (8) d'entre elles, soit seize (16) entreprises absentes. Ce qui pourrait être à l'origine d'un biais non négligeable ; quoique le caractère non aléatoire de cet échantillon vienne le réduire.

Ainsi, on pourrait se poser la question de savoir si ces limites devraient conduire à la contestation des résultats de cette étude et la rendre par conséquent sans intérêt. Nous ne le pensons pas. D'abord parce que les résultats obtenus viennent confirmer considérablement l'hypothèse d'accroissement de performance consécutive à une privatisation comme le prévoit les théories des droits de propriété, de l'agence, des choix publics et de l'efficience -X. L'ambiguïté des résultats empiriques observés dans les recherches antérieures (celles-ci étant faites pour la plupart dans les pays développés), s'en trouve ainsi atténuée. Cette amélioration pourrait trouver une explication dans le fait que la gestion publique est plus lourde et génératrice de coûts de transaction énormes dans les pays sous développés. La privatisation a donc des effets escomptés plus nets dans les économies en voie de développement comme celle du Cameroun parce qu'elle libère les entreprises de cette lourdeur et de ces coûts. Enfin parce que ces résultats confirment le bien fondé du programme de privatisation en cours au Cameroun, ils devraient donc encourager les initiateurs et les maîtres d'oeuvres de ce programme à le poursuivre.

Privatiser n'est donc pas neutre et le mode de propriété à son importance. Mais au-delà de cette observation, beaucoup d'autres variables restent à explorer pour comprendre comment ce changement opère sur le management de ces entreprises. Ainsi, cette étude mériterait d'être approfondie en intégrant des variables de nature organisationnelle et des variables de gouvernance. Autrement dit, il faudrait recourir au moins de façon complémentaire, à des études cliniques qualitatives qui semblent mieux adaptées pour

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apprécier les changements portant sur les processus à l'origine de la formation de la performance. De telles études, d'utilisation courante dans certains champs de la théorie des organisations, peuvent vraisemblablement permettre de mieux cerner l'incidence des effets contextuels et de mieux comprendre comment les modifications des systèmes de gouvernance et les adaptations de l'architecture organisationnelle associées à la privatisation permettent d'améliorer la performance.

6.2 Recommandations

L'analyse de la privatisation des entreprises publiques au Cameroun a révélé des difficultés lors de la collecte des données et des résultats satisfaisants dans l'ensemble. Ceux-ci interpellent le gouvernement à :

· accélérer le processus de privatisation en cours au Cameroun en se débarrassant au plus vite des sociétés dont le processus de restructuration continue à être infructueux ;

· rendre transparente la privatisation des entreprises publiques en mettant une base de données des privatisations sur internet. Ceci va nous permettre non seulement de gagner en temps lors des recherches futures portant sur les privatisations, mais aussi de travailler sur un échantillon plus grand et sur une période plus longue afin de ne pas perdre de vue les effets temporels éventuels des privatisations ;

· recourir davantage à la privatisation par cession d'actions et cession d'actifs qui sont des techniques les plus utilisées par les pays ayant connu un véritable succès dans les privatisations ;

· assurer davantage de rigueur dans la perception des impôts auprès des entreprises privatisées donc la situation financière s'est améliorée ;

· sanctionner les entreprises qui fournissent des informations erronées sur leur résultat dans l'optique de réduire le montant des impôts payés à l'administration fiscale ou de bénéficier plus des subventions ;

· redresser davantage les entreprises publiques avant de les privatiser pour susciter la convoitise des investisseurs ;

· promouvoir la productivité des entreprises relevant des secteurs secondaires et tertiaires qui se sont révélées être à la traîne en matière de productivité par rapport à celles du secteur primaire. Cette promotion peut se faire par exemple à travers le choix de repreneurs qui présentent les meilleures offres d'investissement dans l'outil de production, les meilleures

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capacités d'innovations technologique et managériale ; mais aussi à travers des incitations fiscales ou des tarifs préférentiels pour le dédouanement des équipements destinés à la mise en place de technologies nouvelles, ... ;

? enfin, veiller à la sauvegarde des intérêts nationaux car comme nous l'avons mentionné à l'annexe D ; 78,1% des capitaux sont en majorité étranger.

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90

ANNEXES

Annexe A : Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité financière

L'estimation du modèle de régression SUR (équation 1) avec le ratio ROA, donne les résultats exposés au tableau A ci-dessous :

Tableau 21: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité financière

Entreprises

Taille

Cycle

R2 ajusté

2,29E-07

2,965**

0,032

2,773**

0,872

Constante

T

P

TP

 

-0,275

0,006

-0,25

0,112

AES-SONEL

-6,261***

0,318

-3,924***

5,214***

 

-0,636

0,165

0,199

-0,085

CAMRAIL

-4,96***

2,777***

1,070

-1,355

 

-0,291

0,004

0,114

0,03

CDC

-6,146***

0,198

1,669*

1,307

 

0,213

-0,013

-0,275

0,061

CHOCOCAM

3,71***

-0,516

-3,302***

2,181**

 

-0,057

0,01

-0,013

0,008

HEVECAM

-3,821***

1,483

-0,606

1,108

 

0,181

-0,018

-0,686

0,172

SEPBC

1,754*

-0,382

-4,579***

3,412***

 

0,406

-0,095

-0,395

0,135

SOCAMAC

4,926***

-2,486**

-3,30***

3,356***

 

0,001

-0,003

-0,0436

0,013

SOCAPALM

0,141

-0,062

-2,474**

2,312**

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Les coefficients de la variable TP sont positifs pour sept (7) entreprises sur huit (8) de l'échantillon. Toutefois, ils ne sont positifs et significatifs cinq (5) entreprises de l'échantillon (AES-SONEL, CHOCOCAM, SEPBC, SOCAMAC et SOCAPALM). Ce qui veut dire qu'environ 62,5% des entreprises ont subi l'effet positif de la privatisation (effet seuil et effet dynamique) sur leur rentabilité financière.

91

Annexe B : Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité globale

L'estimation du modèle de régression SUR (équation 1) avec le ratio ROE, donne les résultats exposés au tableau B ci-dessous :

Tableau 22: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur la rentabilité globale

Entreprises

Taille

Cycle

R2 ajusté

2,23E-07

2,703**

0,007

2,615**

0,813

Constante

T

P

TP

 

-0,07

0,001

-0,139

0,047

AES-SONEL

-5,646***

0,277

-6,72***

6,987***

 

-0,05

0,013

0,02

-0,008

CAMRAIL

-5,46***

3,051***

1,879*

-1,922*

 

-0,058

0,000

0,020

0,006

CDC

-5,726***

0,183

1,376

1,373

 

0,067

-0,004

-0,084

0,018

CHOCOCAM

3,684***

-0,514

-3,17***

2,076**

 

-0,024

0,004

0,002

0,00

HEVECAM

-4,631***

2,025**

0,35

0,298

 

0,024

-0,002

-0,129

0,032

SEPBC

1,671*

-0,376

-6***

4,499***

 

0,08

-0,019

-0,08

0,028

SOCAMAC

4,222***

-2,156**

-2,910***

3,048***

 

-0,003

0,003

-0,042

0,008

SOCAPALM

-0,56

1,167

-4,517***

2,816***

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Les coefficients de la variable TP sont positifs pour sept (7) entreprises sur huit (8) de l'échantillon. Toutefois, ils ne sont positifs et significatifs que pour cinq (5) entreprises (AES-SONEL, CHOCOCAM, SEPBC, SOCAMAC et SOCAPALM) ; inversement, ce coefficient est négatif et significatif pour une (1) seule entreprise (CAMRAIL). Ce qui veut dire qu'environ 62,5% des entreprises ont subi l'effet positif de la privatisation (effet seuil et effet dynamique) sur leur rentabilité globale.

92

Annexe C : Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur le bénéfice par employé

L'estimation du modèle de régression SUR (équation 2) avec le ratio IPE, donne les résultats exposés au tableau C ci-dessous :

Tableau 23: Analyse de l'effet dynamique de la privatisation sur le bénéfice par employé

Entreprises

Taille

Cycle

R2 ajusté

2,73E-05

2,693**

0,208

2,718**

0,911

Constante

T

P

TP

 

-2,062

-0,040

-7,598

2,269

AES-SONEL

-6,985***

-0,501

-5,210***

7,793***

 

-2,285

0,565

0,677

-0,272

CAMRAIL

-4,953***

2,646***

1,012

-1,210

 

-0,1316

0,00

0,066

0,041

CDC

-4,778***

0,416

0,944

1,815*

 

0,759

-0,037

-1,983

0,489

CHOCOCAM

3,263***

-0,350

-5,870***

4,303***

 

-0,274

0,047

0,066

0,010

HEVECAM

-3,479***

1,326

0,594

0,282

 

0,131

-0,012

-0,913

0,223

SEPBC

1,115

-0,236

-5,358***

3,887***

 

1,297

-0,297

-1,150

0,436

SOCAMAC

3,403***

-1,684*

-2,080*

2,34**

 

0,002

0,005

-0,294

0,070

SOCAPALM

0,07

0,02

-4,943***

3,503***

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Les coefficients de la variable TP sont positifs pour sept (7) entreprises sur huit (8) de l'échantillon. Toutefois, ils ne sont positifs et significatifs que pour six (6) entreprises (AES-SONEL, CHOCOCAM, CDC, SEPBC, SOCAMAC et SOCAPALM); Ce qui veut dire qu'environ 75% des entreprises ont subi l'effet positif de la privatisation (effet seuil et effet dynamique) sur leur bénéfice par employé.

93

Annexe D : Bilan des privatisations au Cameroun

Dès la mise en oeuvre du processus de privatisation au Cameroun, les autorités publiques ont décidé de privatiser 30 entreprises sur les 171 (Tsafack Nanfosso, 2004) qui existaient, mais seulement 24 d'entre elles ont été effectivement cédées à cette date. Le tableau suivant récapitule cette situation.

Tableau 24: Les 24 entreprises effectivement privatisées

Entreprises

Date de
cession

Cessionnaire

Part du capital cédé aux étrangers

Actionnaire majoritaire

1. BICEC

31 Décembre

1999

Banques populaires

71% (France)

Etranger

2. CAMSHIP

13 Février 1997

Groupe privé étranger

48.41% (France

et Allemagne)

Camerounais

3. CAMSUCO

22 Décembre 1998

SOMDIAA (JLV)

75% (France)

Etranger

4. CAMTEL MOBILE

15 Février 2000

MTN

100% (Afrique du Sud)

Etranger

5. CEPER

14 Septembre 1998

MUPEC

0%

Camerounais

6. CHOCOCAM

11 Décembre 1995

Tiger Brands

74.41% (France)

Etranger

7. CIMENCAM

ND

Groupe Lafarge

55% (France)

Etranger

8. COCAM

19 Décembre 1992

Groupe Khoury

87.6% (Inde et Pakistan)

Etranger

9. HEVECAM

9 Décembre 1996

GMG investment

90% (USA)

Etranger

10. La filière thé de la CDC

18 Octobre 2002

BROBON FINEX LIMITED

60% (Afrique du Sud)

Etranger

94

11. OCB

15 février 1992

Compagnie fruitière de Marseille

60% (France)

Etranger

12. ONDAPB

13 Février 1995

Groupe Fadil Privé étranger Daniel Yok (Muyuka)

34%(France)

Camerounais

13. REGIFERCAM

1er Mars

1999

BOLLORE- COMAZAR

77% (France

et Afrique du Sud)

Etranger

14. SCDM

30 juin 1994

Hobum Afrika

86.61% (Allemagne)

Etranger

15. SCM

1989

Privées

camerounais

0%

Etranger

16. SEPBC

11 Avril

1992

Privé étranger

70% (France)

Etranger

17. SNEC

2 mai 2008

Groupe ONEP

Maroc

ND

18. SOCAMAC

3 Octobre 1993

GEODIS

51% (France)

Etranger

19. SOCAPALM

12 Février 1999

PALCAM SOGEPART

90% (France)

Etranger

20. SOCAR

Juillet 1999

Chanas

Assurances S.A.

70%

Etranger

21. SOFIBEL

13 Décembre 1995

Groupe Fadil

50%

ND

22. SONEL

18 juillet

2001

AES corp

51% (USA)

Etranger

23. SPFS-SRL

13 Février 1995

Groupe Fadil

et autres particuliers

63.49% (Suisse)

Etranger

Source : Tsafack Nanfosso (2004), Nzomo et Nzongang (2007) et CTPL

95

Trois observations peuvent être faites à la lumière de ce tableau :

? Tous les secteurs d'activités ont été engagés lors du processus ; le secteur primaire, secondaire et tertiaire.

? 78,2% des capitaux sont en majorité étranger ceci suppose une forte absence d'une politique de nationalisation qui sauvegarde les intérêts du pays

? Le pourcentage d'étrangers dans la répartition du capital des entreprises privatisées s'est accrû. En effet, on constate la présence des repreneurs locaux dans trois entreprises seulement, les autres étant les Etat Unis, l'Allemagne, la Suisse, la France, l'Inde, l'Afrique du sud et le Maroc

Concernant les entreprises à privatiser, si l'on se base sur les trois listes préalablement établies par l'Etat l'on dénombre un total de 35 entreprises inscrites. En complétant la SCM, la BICIC, la SOCAR et la SONEL qui ont fait l'objet de listes à part, l'on comptabilise finalement 39 entreprises. Les 24 entreprises privatisées mentionnées dans le tableau ci dessus, toutes proportions gardées, mettent donc en évidence un taux de réalisation des privatisations de 61,54%. Ce qui reste bel et bien dans le sillage du constat fait par Tsafack-Nanfosso (2004) indiquant un taux de réalisation de 60%, à une époque où certaines privatisations comme celle de la SNEC n'étaient pas encore effectives.

Le constat que nous pouvons d'ores et déjà faire c'est que les entreprises qui avaient été désignées comme devant faire l'objet d'une privatisation, ne le sont pas encore toutes. A ce jour, est encore attendue la privatisation des société comme la Société Camerounaise des dépôts Pétroliers (SCDP), la Cameroon Télécommunication (CAMTEL), mais aussi celle de la Cameroon Airlines Corporation (CAMAIR-CO), compagnie d'aviation de transport créée le 11 Septembre 2006 par le président de la république lorsque que l'Etat a décidé d'abandonner le monopole qu'il exerçait sur la CAMAIR. Il faut dire que l'offre de l'adjudicataire provisoire de la CAMAIR-CO, First Delta Air Services, qui était de 7 milliards de FCFA a été jugée minable par de nombreux membres du gouvernement et donc, la décision finale viendra du chef de l'Etat.

Ces 24 entreprises privatisées peuvent être regroupées en différents secteurs d'activité dans le but de connaitre le secteur ayant été le plus privatisé. Le graphique ci-dessous nous éclaire sur cette situation.

Figure D1 : Etat des privatisations dans les différents secteurs d'activité

96

secteur tertiaire

18

8

secteur secondaire

11

secteur primaire

13

8

5

entreprises inscrites sur la liste des privatisations à l'origine

entreprises effectivement privatisées

0 5 10 15 20

Source : l'auteur à partir des données de la CTPL

A la lumière de ce qui précède et à travers la figure D1, l'on peut remarquer que le secteur secondaire est celui qui contribue le plus à la liste des entreprises privatisées avec 46% des cessions, ce qui peut paraître surprenant puisqu'à l'origine, ce secteur ne représentait que 33% des entreprises à privatiser (c'est-à-dire 13 entreprises sur 39). Ceci témoigne d'un fort taux de réalisation des privatisations dans le secteur secondaire (11/13 soit 84,6%) comparativement aux deux autres secteurs lesquels ont une proportion de (5/8 soit 62,5%) le secteur primaire et (8/18 soit 44,5% ) pour le secteur tertiaire. L'on note par conséquent que le secteur tertiaire qui apportait au départ la plus grande contribution dans la liste des entreprises à privatiser ne réussit finalement à concrétiser que très peu de privatisations. Cette situation est la résultante d'au moins deux réalités :

la première tient au fait que le secteur tertiaire regorge non seulement de « poids lourds» de l'économie camerounaise notamment de par leur chiffre d'affaires (Devey, 2009; Zoé, 2010), mais aussi de sociétés de service public ce qui émousse d'autant l'empressement des pouvoirs publics à procéder à leur privatisation.

la seconde réside dans le fait que bon nombre de sociétés du secteur tertiaire qui étaient inscrites sur la liste des privatisations ont été mises en liquidation ou ont tout simplement disparu .

On ne saurait terminer le bilan des privatisations sans mentionnées les stratégies de privatisation les plus utilisées au Cameroun. La figure suivante récapitule cette situation.

97

Figure D2 : Récapitulatif des techniques de privatisation utilisées au Cameroun

18%

4

5%

1

27%

5%

6

1

1

Cession d'actions

5% 9

40%

Cession d'actifs Contrat de concession Leasing et Location Contrat de gestion Contrat d'affermage

Source : Nzomo et Nzongang (2007) et CTPL

A la lumière de ce graphique, il en ressort que :

La cession d'actions est la technique de privatisation la plus utilisée au Cameroun avec un taux de 41%. C'est une procédure souple et rapide très utilisée dans les pays en développement et les pays de l'Europe de l'Est. Elle est utilisée dans deux cas : pour constituer un actionnariat stable ou pour pallier l'absence ou l'insuffisance de marchés financier locaux. C'est la technique privilégiée par la France dans toutes les privatisations par le marché financier. Le Maroc a adopté le même schéma dans la privatisation de nombreuses grandes entreprises, notamment la SNI en 1994, la banque BCM, la SOFAC et la CTM-LN en 1993.

La cession d'actifs vient en deuxième position avec un taux de 27%. Tout comme la cession d'actions, elle est la formule rapide et souple la mieux adaptées aux privatisations difficiles. Elle est souvent retenu dans les pays en développement et les pays en transition de l'Europe de l'Est pour les entreprises de grandes tailles qui ont très peu de chance de trouver un acquéreur disposé à les acheter en l'état et avant fragmentation. Elle est également utilisée dans les opérations de liquidations créatrices qui consistent à apurer le secteur public de ses éléments les moins rentables. La Tunisie est le pays du Maghreb qui a le plus utilisé la cession d'actifs comme mode de transfert dans 90% des opérations réalisés à fin 1993, soit 27 entreprises.

Anthony Boardman et Aidan Vining (1989) à travers leur analyse théorique et leur expérience pratique confirment l'utilisation de ces deux premières techniques dans les pays développés. En plus des avantages précédents, ces deux modes ont l'avantage de transférer le risque économique, commercial et financier (les risques opérationnels) au secteur privé, en

98

particulier le risque de mobiliser les ressources et de réaliser les investissements, lui donnant ainsi toutes les incitations à rechercher l'efficacité dans la production et l'allocation des ressources. Ces schémas offrent en effet de meilleures garanties pour effectivement permettre au secteur privé de réaliser des investissements nécessaires au développement de l'entreprise. Ainsi, lorsque les conditions s'y prêtent ces modes de privatisations doivent être privilégiés et utilisés de manière systématique.

Le leasing et la location en troisième place avec un taux de 18% confirme l'analyse de Vuysteke (1988) pour laquelle les contrats de crédit-bail peuvent apparaître comme les panneaux publicitaires d'un futur transfert, car ils peuvent explicitement faire référence à une possibilité ultérieure de rachat de l'entreprise ou de ses actions par l'entrepreneur. Ainsi, la durée du contrat pourrait permettre à l'entrepreneur de juger de la viabilité de l'entreprise et de formuler une proposition de rachat, ayant une meilleure connaissance de la situation financière de l'entreprise et de ses potentialités.

En ce qui concerne le contrat de gestion, d'affermage, et de concession, ils occupent chacun une petite partie dans les opérations de privatisation soit 5% pour tous les trois. Berg et Shirley (1987) ont constaté que le recours à ces procédures qui présentent des avantages certains de flexibilité est « Étonnamment faible ». Les raisons essentielles qui expliquent le recours limité à ce type de procédures semblent être pour l'Etat le manque de maîtrise de la définition des clauses contractuelles et les difficultés de contrôles de l'application des contrats et, pour l'investisseur privé, la réversibilité de la privatisation (non-renouvellement du contrat par l'Etat).

L'inconvénient majeur du contrat de gestion réside dans l'absence des risques assumés par l'operateur privé. Ainsi celui-ci n'a pas d'incitation à atteindre l'efficience en production ; les pertes provenant de l'exploitation de l'entreprise sont supportées par le propriétaire à savoir l'Etat d'autant plus que la redevance payée à l'opérateur privé n'est pas liée à sa performance en tant que gestionnaire.

La faiblesse principale de l'affermage réside dans le fait que le financement et la réalisation des investissements de réhabilitation, de renouvellement, de modernisation et d'extension des actifs restent toujours dévolus à l'Etat. Ainsi les pouvoirs publics se retrouvent à utiliser les ressources financières provenant soit de la taxation, soit de l'emprunt ou à donner leur garantie pour assurer le développement des activités de l'entreprise.

Enfin, pour ce qui est de la concession, l'operateur privé est obligé de respecter un certain nombre d'engagement sous peine de sanction.

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