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Incidence de la privatisation sur la performance des entreprises publiques au Cameroun

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par Eliot Franklin DJOUFACK NGUEFACK
Université de Dschang Cameroun - Master 2 2013
  

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CHAPITRE V : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Etant donné les deux indicateurs retenus de la performance à savoir la rentabilité et la productivité, les résultats vont comprendre les effets statiques et dynamiques correspondant respectivement à chacun des dits indicateurs.

5.1 Effets statiques de la privatisation sur la rentabilité des entreprises

Les premiers résultats de calcul des moyennes trois années avant et cinq années après la privatisation des ratios de rentabilité de chaque entreprise ainsi que les représentations graphiques de l'évolution du ROS et des tests effectués sur les trois indicateurs de rentabilité sont illustrés dans les paragraphes suivants.

Tableau 6: Comparaison de la rentabilité des entreprises publiques trois ans avant et cinq ans après leur privatisation (t = -3 à +5, variante 1)

Mesure

Entreprise

ROS (RN/CA)

ROE (RN/CP)

ROA (RN/AT)

 

MOYa

MOYb

MOYa

MOYb

MOYa

AES-SONEL

-0,099

0,127

-0,263

0,312

-0,067

0,136

CAMRAIL

-0,162

0,027

-0,306

0,125

-0,025

0,006

CDC

-0,084

0,033

-0,282

0,074

-0,057

0,018

CHOCOCAM

0,037

0,066

0,186

0,261

0,059

0,079

HEVECAM

-0,075

0,102

-0,037

0,062

-0,014

0,019

SEPBC

0,032

0,120

0,143

0,555

0,019

0,103

SOCAMAC

0,049

0,071

0,220

0,312

0,048

0,069

SOCAPALM

0,001

0,044

0,001

0,046

0,001

0,041

 

Source : l'auteur à partir des données de l'ARSEL, la CTR, l'INS et la SNI

Légende

ROS : Return On Sales ou rentabilité commerciale (= Résultat net / Chiffre d'affaires)

48

ROE : Return On Equity ou rentabilité financière (= Résultat net / Capitaux propres) ROA : Return On Assets ou rentabilité globale (= Résultat net / Actif total)

MOYa : moyenne « after privatization », après privatisation MOYb : moyenne « before privatization », avant privatisation

L'observation de ce tableau, nous montre que la privatisation a été source d'amélioration de la rentabilité pour chacune des entreprises de notre échantillon. Ceci vient corroborer les allégations théoriques de Yarrow (1986) et Boyko et al. (1996) qui stipulent que la rentabilité des entreprises nouvellement privatisées (anciennement publiques) devrait augmenter pour plusieurs raisons. D'abord, les nouveaux actionnaires vont chercher à augmenter leurs profits et les nouveaux dirigeants vont devoir se conformer à cet objectif. La privatisation transférant les droits de contrôle aux actionnaires privés, les dirigeants vont devoir s'intéresser au compte d'exploitation de l'entreprise plutôt que de se conformer aux directives du gouvernement qui cherche, entre autres, à protéger l'emploi ou, plus généralement, à atteindre ses propres objectifs plutôt que la rentabilité de l'entreprise.

Ces résultats viennent également en conformité avec les allégations de Ehrlich, Gallais-Hammond et Lutter (1990) selon lesquelles l'entreprise privatisée est plus rentable que l'entreprise publique parce que le propriétaire privé, pouvant facilement vendre ou échanger ses droits de propriété, se préoccupe davantage d'augmenter la qualité et la rentabilité de son bien.

Prenons le cas de la SONEL et de la REGIFERCAM pour essayer de comprendre ces résultats. En effet, pour ce qui est de la SONEL, nous constatons que la moyenne du taux de marge nette est passée de -0,099 (trois années avant la privatisation) à 0,127 (cinq années après la privatisation) ce qui traduit une augmentation des bénéfices réalisés par l'entreprise suite à une augmentation du volume d'activité ; de même nous pouvons noter une amélioration de la rentabilité des capitaux propres (ROE) de -0,263 (trois années avant la privatisation) à 0,312 (cinq années après la privatisation) traduisant ainsi une incidence positive des fonds propres dégagés par les nouveaux actionnaires suite à l'ouverture du capital. On peut aussi remarquer une amélioration de la rentabilité des actifs (ROA) qui est passée de -0,067 (trois années avant la privatisation) à 0,136 (cinq années après la privatisation) traduisant une amélioration significative de l'ensemble des actifs utilisés par la SONEL après sa privatisation. Cette amélioration de la rentabilité de l'entreprise n'est que la résultante d'un ensemble d'aménagements effectués au sein de la société lors de sa privatisation.

49

En effet, la production d'énergie électrique de la SONEL est passée de 2417 Gwh en 1988 à 3536 Gwh l'année de sa privatisation c'est-à-dire en 2001 ceci étant dû à une augmentation de la puissance installée qui est passée de 757 Méga watt (Mw) en 1988 à 843,5 Mw en 2001. En outre, la SONEL exploitait jusqu'en 1994, 480 km de lignes 225 kilovolt (kv), 100 km de lignes 110 kv, 1064 km de lignes 90 kv et en 2001, la longueur des lignes 110 kv est passée à 337 km, les autres étant restées inchangées. Le segment de distribution comprenait quant à lui en 1988, 7918 km de lignes répartis de la manière suivante : 3864 km de lignes moyenne tension à 33, 30, 15, 10 et 5,5 kv ; 4064 km de lignes basse tension et 3299 postes de transformation. Les aménagements effectués dans ce segment lors de la privatisation ont permis l'augmentation des lignes et des postes de transformation d'où en 2001, on recensait 19033 km de lignes et 6444 postes de transformation.

Grâce à ses aménagements, le chiffre d'affaire d'AES- SONEL passe de 67 milliards de FCFA en 1995/96 à 90 milliards de FCFA au cours de l'exercice 2001, soit une croissance de 34% au cours de la période ou 6,8% par an pour l'entreprise publique. De son coté, l'entreprise privée fait passer son chiffre d'affaires de 90 à 203 milliards en 2007, soit une croissance de 125% et donc 20,8% par an (Touna Mama, 1996). La progression de l'activité sous la gestion privée est ainsi trois (3) fois plus rapide que sous la gestion publique résultant certainement d'une approche plus dynamique et plus volontariste dans le but de maximiser le profit au contraire de l'entreprise publique.

Il en va de même en ce qui concerne la REGIFERCAM, le chiffre d'affaire de celle-ci atteint un plafond de 31,5 milliards de FCFA au cours de l'exercice 1984/85 ; puis il chute à 21,5 milliards en 1987/88 avant de remonter et de se stabiliser à 29,7 milliards de francs CFA à partir de l'exercice 1994/95, soit une baisse de 6% au cours de la période publique. Sous la gestion de l'opérateur privé CAMRAIL le chiffre d'affaire atteint un pic de 46,2 milliards dès l'exercice 2002 avant de connaitre un léger repli pour se situer à 44,4 milliards, l'exercice suivant soit une croissance de près de 50% (Touna Mama, 1996). Ce qui traduit une approche plus dynamique de la part de l'operateur privé au contraire du gestionnaire public.

Tous ces aménagements effectués au sein de l'entreprise SONEL suite à sa privatisation peuvent expliquer l'amélioration de sa rentabilité. Il en est de même pour les autres entreprises de notre échantillon qui doivent l'amélioration de leur rentabilité aux différentes restructurations mais aussi aux changements d'objectifs qui ont suivi leur privatisation.

50

5.1.1 Présentation graphique des évolutions du Return On Sales (ROS) et

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